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- AlExpert spécialisé
Je pense que ça rend plus intelligent. "Meilleur" en ce sens là...
pour Sade, la fascination pour le mal, le plaisir de la transgression... ne suffisent-ils pas ?
pour Sade, la fascination pour le mal, le plaisir de la transgression... ne suffisent-ils pas ?
- A.vanWordenNiveau 6
C'est un peu court, et s'il ne s'agit pas d'en faire, a contrario, totalement l'économie, réduire Sade à cela c'est occulter tout de même ses (très très grandes) qualités de romancier et de philosophe !Aletheia a écrit:pour Sade, la fascination pour le mal, le plaisir de la transgression... ne suffisent-ils pas ?
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- Reine MargotDemi-dieu
Il faudrait définir ce qu'on entend par meilleur. Si c'est moralement je dirais ni meilleur ni pire car personne n'imite les créatures vertueuses ou criminelles qu'on trouve en littérature simplement parce qu'il a lu ça dans un bouquin.
Par contre je crois que ça amène une certaine connaissance de l'Homme, de la multiplicité des expériences humaines, que ça affine la sensibilité et le goût, en ce sens oui ça rend "meilleur".
Et il est vrai que lire un livre (ou être en contact avec une oeuvre quelle qu'elle soit) qui est sublime ça élève l'âme. Je me souviens d'avoir lu Sophocle ou Racine et d'avoir eu l'impression d'être en contact avec qqch de grand, qui transporte, et en un sens rend "meilleur".
Par contre je crois que ça amène une certaine connaissance de l'Homme, de la multiplicité des expériences humaines, que ça affine la sensibilité et le goût, en ce sens oui ça rend "meilleur".
Et il est vrai que lire un livre (ou être en contact avec une oeuvre quelle qu'elle soit) qui est sublime ça élève l'âme. Je me souviens d'avoir lu Sophocle ou Racine et d'avoir eu l'impression d'être en contact avec qqch de grand, qui transporte, et en un sens rend "meilleur".
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Quand tout va mal, quand il n'y a plus aucun espoir, il nous reste Michel Sardou
La famille Bélier
- JPhMMDemi-dieu
En même temps, si on entend par "meilleur" "meilleur en quoi que ce soit", « la littérature nous rend meilleurs » est une tautologie.
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Labyrinthe où l'admiration des ignorants et des idiots qui prennent pour savoir profond tout ce qu'ils n'entendent pas, les a retenus, bon gré malgré qu'ils en eussent. — John Locke
Je crois que je ne crois en rien. Mais j'ai des doutes. — Jacques Goimard
- InvitéP2Niveau 5
On est bien d'accord. Raisons pour lesquellesJPhMM a écrit:En même temps, si on entend par "meilleur" "meilleur en quoi que ce soit", « la littérature nous rend meilleurs » est une tautologie.
- je m'étonne qu'il faille "défendre" une tautologie
- je trouve préférable de demander en quoi (et non pas si) la littérature nous rend meilleurs.
- JPhMMDemi-dieu
Parce que je n'imaginais pas que vous défendiez une tautologie, qui, par définition, ne dit rien. Sans doute est-ce par défaut de compétence langagière, mais j'entendais ce meilleur-là comme un meilleur moralement.Philippe Jovi a écrit:On est bien d'accord. Raisons pour lesquellesJPhMM a écrit:En même temps, si on entend par "meilleur" "meilleur en quoi que ce soit", « la littérature nous rend meilleurs » est une tautologie.
- je m'étonne qu'il faille "défendre" une tautologie
- je trouve préférable de demander en quoi (et non pas si) la littérature nous rend meilleurs.
Ainsi donc vous avez raison puisque je ne conteste en rien que la littérature nous rend meilleurs en littérature...
Je n'avais pas lu l'article en ce sens. Mais si tel est le cas, quel temps perdu. Je préfère encore les questions mathématiques, fussent-elles « Une boule ouverte est-elle ouverte ? »
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Labyrinthe où l'admiration des ignorants et des idiots qui prennent pour savoir profond tout ce qu'ils n'entendent pas, les a retenus, bon gré malgré qu'ils en eussent. — John Locke
Je crois que je ne crois en rien. Mais j'ai des doutes. — Jacques Goimard
- atarax75Niveau 4
je rejoins Philippe Jovi:
cette question sur les pouvoirs de la littérature est certes très américaine (cf. importante pour les penseurs "post-Wittgensteiniens: S. Cavell, C. Diamond, M. Nussbaum et en France: J. Bouveresse, S. Laugier etc.).
Mais comme le dit Philippe Jovi: Pour eux c'est très important de distinguer le domaine moral (étroit, moralisateur) du domaine éthique ( parfois ils refusent même d'assigner une limite à ce "domaine"), qui recouvre le domaine très large de la "vie humaine" et concerne bien davantage des capacités de sensibilité, d'attention, les vertus etc., et inclut des éléments "non-moraux" au sens moralisateur ( l'amour, la jalousie, l'humour la violence etc.)
Si la littérature rend meilleur du point de vue éthique ( et non pas moral-moralisateur), cela signifie pour eux qu'elle rend simplement plus attentif à la complexité de la vie humaine, qu'elle affine ou cultive ces capacités d'attention, qu'elle ouvre de manière générale à une meilleure connaissance de l'homme/du monde. Cela n'exclut donc pas le fait que la lecture de Sade nous rendre "meilleurs".
( mais cela s'étend au delà de la littérature: peinture, cinéma, voire musique)
Le présupposé est que les qualités esthétiques d'une œuvre sont liées de manière essentielle à la dimension cognitive de l’œuvre, et participent directement à sa valeur "éthique".
Un monde sans littérature ou sans art serait "moins bon".
Je ne vois pas non plus en quoi une telle thèse est moralisatrice. On est très loin de l'idée selon laquelle lire Sade corrompt les jeunes filles.
Et surtout: est-ce qu'une œuvre littéraire se réduit à un pur exercice esthétique/de forme, sans aucune implication pour les êtres humains réels qui la lisent ?
cette question sur les pouvoirs de la littérature est certes très américaine (cf. importante pour les penseurs "post-Wittgensteiniens: S. Cavell, C. Diamond, M. Nussbaum et en France: J. Bouveresse, S. Laugier etc.).
Mais comme le dit Philippe Jovi: Pour eux c'est très important de distinguer le domaine moral (étroit, moralisateur) du domaine éthique ( parfois ils refusent même d'assigner une limite à ce "domaine"), qui recouvre le domaine très large de la "vie humaine" et concerne bien davantage des capacités de sensibilité, d'attention, les vertus etc., et inclut des éléments "non-moraux" au sens moralisateur ( l'amour, la jalousie, l'humour la violence etc.)
Si la littérature rend meilleur du point de vue éthique ( et non pas moral-moralisateur), cela signifie pour eux qu'elle rend simplement plus attentif à la complexité de la vie humaine, qu'elle affine ou cultive ces capacités d'attention, qu'elle ouvre de manière générale à une meilleure connaissance de l'homme/du monde. Cela n'exclut donc pas le fait que la lecture de Sade nous rendre "meilleurs".
( mais cela s'étend au delà de la littérature: peinture, cinéma, voire musique)
Le présupposé est que les qualités esthétiques d'une œuvre sont liées de manière essentielle à la dimension cognitive de l’œuvre, et participent directement à sa valeur "éthique".
Un monde sans littérature ou sans art serait "moins bon".
Je ne vois pas non plus en quoi une telle thèse est moralisatrice. On est très loin de l'idée selon laquelle lire Sade corrompt les jeunes filles.
Et surtout: est-ce qu'une œuvre littéraire se réduit à un pur exercice esthétique/de forme, sans aucune implication pour les êtres humains réels qui la lisent ?
- JPhMMDemi-dieu
Quant à moi je ne vois pas en quoi elle serait exacte.atarax75 a écrit:Le présupposé est que les qualités esthétiques d'une œuvre sont liées de manière essentielle à la dimension cognitive de l’œuvre, et participent directement à sa valeur "éthique".
Un monde sans littérature ou sans art serait "moins bon".
Je ne vois pas non plus en quoi une telle thèse est moralisatrice.
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Labyrinthe où l'admiration des ignorants et des idiots qui prennent pour savoir profond tout ce qu'ils n'entendent pas, les a retenus, bon gré malgré qu'ils en eussent. — John Locke
Je crois que je ne crois en rien. Mais j'ai des doutes. — Jacques Goimard
- atarax75Niveau 4
alors pourquoi lire ? (le plaisir n'est-il pas déjà ingrédient d'une vie meilleure ? )
- JPhMMDemi-dieu
Avoir une vie meilleure (par le plaisir de la lecture par exemple) ne signifie pas être meilleur.atarax75 a écrit:alors pourquoi lire ? (le plaisir n'est-il pas déjà ingrédient d'une vie meilleure ? )
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Je crois que je ne crois en rien. Mais j'ai des doutes. — Jacques Goimard
- atarax75Niveau 4
Pour certains, si. Tout dépend du sens que l'on accorde au terme éthique.
cf. Exemple ( de mauvaise foi ) en anglais : "are you better?" = littéralement: "es-tu mieux/meilleur?" signifiant "est-ce que tu te sens mieux?"
bon j'arrête
cf. Exemple ( de mauvaise foi ) en anglais : "are you better?" = littéralement: "es-tu mieux/meilleur?" signifiant "est-ce que tu te sens mieux?"
bon j'arrête
- JPhMMDemi-dieu
La question peut bien être indécidable, en effet.
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- A.vanWordenNiveau 6
Et personne n'a même encore osé interroger l'autre inconnue de l'équation : c'est quoi, "la littérature" ?
( )
( )
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- AbraxasDoyen
Ce qui s'édite ou a été édité. Et qui est resté — ou qui restera.
Au moins, c'est large.
Au moins, c'est large.
- InvitéP2Niveau 5
Si vous les traitez avec la même désinvolture lexicale et la même incohérence sémantique que le présent sujet, il y a du souci à se faire !JPhMM a écrit:Je n'avais pas lu l'article en ce sens. Mais si tel est le cas, quel temps perdu. Je préfère encore les questions mathématiques, fussent-elles « Une boule ouverte est-elle ouverte ? »
Vous, vous avez lu la Connaissance de l'Ecrivain de Jacques Bouveresse. Excellent essai. Auquel je reprocherais néanmoins de trop insister sur ce que vous appelez la "dimension cognitive" de l'oeuvre littéraire. Pour ma part, je serais à la fois plus wittgensteinien et plus proustien que Bouveresse. Plus wittgensteinien dans le sens où je ne crois pas que la littérature (et l'art en général) nous fasse connaître quoi que ce soit : il n'y a pas d'hypothèse testable dans la littérature. En revanche, comme le souligne Proust, la littérature (et, sans doute aussi, pour lui, la peinture et la musique) nous met en contact avec des "mondes possibles" dont la plus ou moins grande proximité avec le monde réel permet au lecteur de "révéler" (au sens quasi-photographique que Proust donne à ce verbe) des expériences passées qui, sans cela, seraient demeurées inconscientes. En agissant comme "révélateur" à la fois de l'existence réelle du lecteur et, bien entendu, de celle de l'écrivain lui-même, le texte littéraire nous rend éthiquement meilleur en ce qu'il donne de la valeur (au sens de Wittgenstein) à notre existence tant il est vrai que la valeur n'est pas un fait du monde mais une attitude à l'égard des faits. Et si nous aimons lire (enfin, si certains d'entre nous aiment lire), si nous trouvons pertinent d'enseigner la littérature, c'est sans doute pour cela. Comme le fait remarquer Aristote dans sa Poétique (à propos de la tragédie), le récit vraisemblable est toujours plus riche que le récit véridique. C'est pourquoi il nous enrichit.atarax75 a écrit:cette question sur les pouvoirs de la littérature est certes très américaine (cf. importante pour les penseurs "post-Wittgensteiniens: S. Cavell, C. Diamond, M. Nussbaum et en France: J. Bouveresse, S. Laugier etc.).
Mais comme le dit Philippe Jovi: Pour eux c'est très important de distinguer le domaine moral (étroit, moralisateur) du domaine éthique ( parfois ils refusent même d'assigner une limite à ce "domaine"), qui recouvre le domaine très large de la "vie humaine" et concerne bien davantage des capacités de sensibilité, d'attention, les vertus etc., et inclut des éléments "non-moraux" au sens moralisateur ( l'amour, la jalousie, l'humour la violence etc.)
Si la littérature rend meilleur du point de vue éthique ( et non pas moral-moralisateur), cela signifie pour eux qu'elle rend simplement plus attentif à la complexité de la vie humaine, qu'elle affine ou cultive ces capacités d'attention, qu'elle ouvre de manière générale à une meilleure connaissance de l'homme/du monde. Cela n'exclut donc pas le fait que la lecture de Sade nous rendre "meilleurs".
( mais cela s'étend au delà de la littérature: peinture, cinéma, voire musique)
Le présupposé est que les qualités esthétiques d'une œuvre sont liées de manière essentielle à la dimension cognitive de l’œuvre, et participent directement à sa valeur "éthique".
Un monde sans littérature ou sans art serait "moins bon".
Bien sûr. Mais le désaccord (et, surtout, l'incompréhension) sur ce qu'est la littérature est probablement moindre que ceux qui entourent la notion de "être rendu meilleur par".A.vanWorden a écrit:Et personne n'a même encore osé interroger l'autre inconnue de l'équation : c'est quoi, "la littérature" ?
Beaucoup trop large. Demandez-vous ce qu'il y a dans les rayons "Littérature" des librairies. Certainement pas tout ce qui s'édite ou a été édité. Il me semble qu'on y trouve essentiellement des romans, des recueils de poèmes, des pièces de théâtre et, parfois aussi, le genre ambigu de l'essai ("domaine intermédiaire entre la science et la poésie" dit Bouveresse à propos de Musil).Abraxas a écrit:Ce qui s'édite ou a été édité. Et qui est resté — ou qui restera.
Au moins, c'est large.
- JPhMMDemi-dieu
L'argument est des moins honnêtes, mais si vous le dites, Maître...Philippe Jovi a écrit:Si vous les traitez avec la même désinvolture lexicale et la même incohérence sémantique que le présent sujet, il y a du souci à se faire !JPhMM a écrit:Je n'avais pas lu l'article en ce sens. Mais si tel est le cas, quel temps perdu. Je préfère encore les questions mathématiques, fussent-elles « Une boule ouverte est-elle ouverte ? »
Bons monologues.
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Labyrinthe où l'admiration des ignorants et des idiots qui prennent pour savoir profond tout ce qu'ils n'entendent pas, les a retenus, bon gré malgré qu'ils en eussent. — John Locke
Je crois que je ne crois en rien. Mais j'ai des doutes. — Jacques Goimard
- atarax75Niveau 4
non je ne l'ai pas lu!! mais je compte le fairePhilippe Jovi a écrit: Vous, vous avez lu la Connaissance de l'Ecrivain de Jacques Bouveresse. Excellent essai. .
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