- GrypheMédiateur
Parce que c'est étudié en licence de géo peut-être ?kiwi a écrit:J'ai du mal à comprendre comment on peut regretter la géo physique. Je ne vois pas en quoi je suis compétente pour enseigner la tectonique des plaques, le volcanisme, la création des roches, et le pourquoi du comment un cyclone se forme, ce qu'est un talweg, une doline et cie.
Sur la question du développement durable, je suis un peu partagée.
Il y a quand même un rapport étroit avec la géographie (la manière dont les hommes s'approprient l'espace, pour le dire vite et pour la partie "géo humaine").
- A titre strictement personnel, et indépendamment de ma matière d'origine, c'est une thématique qui m'intéresse. Mais à titre personnel, donc. Disons que sur certains points, je suis limite de la décroissance sans en être militante non plus.
- Mais je me demande si dans l’enseignement, ce n'est pas une "grille d'analyse" comme a pu être le marxisme en géographie il y a quelques décennies. Grille d'analyse qui pourrait tout aussi bien être remplacée par une autre. Il y a quelque chose de "pas neutre" dans la démarche, quelque chose d'"engagé" donc, mais en même temps l'enseignement peut bien servir à transmettre quelques valeurs en même temps que quelques concepts. Là où cela peut devenir embêtant, c'est si c'est présenté comme l'alpha et l'oméga de toute analyse, oubliant de dire que ce n'est qu'une grille d'analyse et d'interprétation parmi d'autres.
- Après, concernant l'efficacité du truc et le fait que les élèves en retiennent quelque chose, cela dépend aussi de comment c'est fait. Si c'est du type "séquence" ou s'il y a quand même une logique interne qui permette de présenter des notions clairement structurées, mais je n'ai pas eu l'occasion d'expérimenter ces nouveaux programmes (j'me suis sauvée juste avant... ) donc je ne sais pas personnellement ce que donne l'application concrète de ces programmes...
- OlympiasProphète
Kiwi, tout ce que tu penses ne pas pouvoir enseigner se trouvait au programme de l'option de géographie de khâgne. Et comme la géo consiste à étudier les relations des hommes avec le milieu naturel, les transformations qu'ils lui apportent, il me semble que des notions de géographie physique sont utiles.
- OlympiasProphète
Je ne conçois pas l' un sans l'autre.Isis39 a écrit:On ne peut pas parler d'empêchement : simplement la géo physique et la climato ont été "boutées" hors des programmes ( à mon grand regret d'ailleurs). On pourrait faire les deux.Celeborn a écrit:Il semblerait que dans les faits, si, ça l'empêche.John a écrit:Sauf qu'étudier ce qu'est le dev. durable n'empêche pas de faire acquérir des connaissances en géo pysique et en climato :/
- CelebornEsprit sacré
Sauf que c'est comme pour la séquence pédagogique en français : les horaires ne sont pas extensibles pour tout y faire rentrer (d'ailleurs, on va alléger les programmes de 3e, car ça ne tient pas, n'est-ce pas ? ).Isis39 a écrit:On ne peut pas parler d'empêchement : simplement la géo physique et la climato ont été "boutées" hors des programmes ( à mon grand regret d'ailleurs). On pourrait faire les deux.Celeborn a écrit:Il semblerait que dans les faits, si, ça l'empêche.John a écrit:Sauf qu'étudier ce qu'est le dev. durable n'empêche pas de faire acquérir des connaissances en géo pysique et en climato :/
Attention (là, je m'adresse plutôt à Kiwi) à ne pas confondre les repères et la géographie physique. Ce n'est pas en faisant 1h avec une carte des fleuves que ça y est, c'est fini, on a appris les fleuves et on n'a plus besoin d'y revenir. On le constate dans toutes les disciplines, ça. Il y a à mon sens (et ça dépasse la seule géographie) un vrai souci de conception de ce qu'est l'enseignement (et l'apprentissage), et que c'est là-dessus que se fondent les vrais clivages pédagogiques. La question du développement durable est l'une des manifestations de ces clivages : enseigne-t-on une géographie qui part des réalités physiques et climatiques (sans avoir besoin d'aller jusqu'à la tectonique des plaques et aux dolines) et qui, de façon très progressive et structurée, montre comment cela influence les hommes, pour aller ensuite seulement dans les questions économiques et sociales, qui ne sont pas compréhensibles sans ce qu'à un moment il va bien falloir appeler des bases ; ou alors enseigne-t-on une géographie qui se fonde sur ce que Gryphe appelle très bien une « grille d'analyse » qui a clairement quelque chose de « pas neutre » et d'« engagé », et qui conditionne les formes mêmes de la transmission du savoir ? (oui, je sais, ma question est orientée )
Comme tu le dis toi-même, l'étude du relief et des climats, « c'est moins important qu'avant » (et ça, pour moi, c'est un vrai problème pour la construction même de cette discipline appelée géographie), et si toi, tu fais des graphiques ombro-thermiques, rien ne dit d'en faire dans les programmes et de nombreux inspecteurs se chargent très bien de l'expliquer et de le rappeler aux collègues (Isis, avec laquelle il va falloir que j'arrête d'être d'accord , le rappelle très bien).
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"On va bien lentement dans ton pays ! Ici, vois-tu, on est obligé de courir tant qu'on peut pour rester au même endroit. Si on veut aller ailleurs, il faut courir au moins deux fois plus vite que ça !" (Lewis Carroll)
Mon Blog
- kiwiGuide spirituel
[quote="Gryphe"]
Je pense Gryphe que nous n'avons pas eu droit aux mêmes cours de géographie qui s'apparentaient pour moi à un néant abyssal. J'ai fais UN semestre de géo physique : le 1er. De quoi vous dégouter à vie. J'ai eu un lexique de quelques centaines de définitions de cet acabit. Plus rien ensuite. Ah si, j'oubliais les cours sur le monde arabe. Grandiose sur les taux de salinité de la mer méditerranée, la mer rouge et sur la formation du massif du Hoggar, les isohyètes et les isobares. Passionnant. Vu que je ne comprenais rien, j'avais demandé les cours de SVT à une copine qui avait été en S. Grâce à elle, j'ai réussi à m'en tirer. Je me souviens encore de la "dissertation" : les points chauds Que peut-on disserter là-dessus?!
Parce que c'est étudié en licence de géo peut-être ?kiwi a écrit:J'ai du mal à comprendre comment on peut regretter la géo physique. Je ne vois pas en quoi je suis compétente pour enseigner la tectonique des plaques, le volcanisme, la création des roches, et le pourquoi du comment un cyclone se forme, ce qu'est un talweg, une doline et cie.
Je pense Gryphe que nous n'avons pas eu droit aux mêmes cours de géographie qui s'apparentaient pour moi à un néant abyssal. J'ai fais UN semestre de géo physique : le 1er. De quoi vous dégouter à vie. J'ai eu un lexique de quelques centaines de définitions de cet acabit. Plus rien ensuite. Ah si, j'oubliais les cours sur le monde arabe. Grandiose sur les taux de salinité de la mer méditerranée, la mer rouge et sur la formation du massif du Hoggar, les isohyètes et les isobares. Passionnant. Vu que je ne comprenais rien, j'avais demandé les cours de SVT à une copine qui avait été en S. Grâce à elle, j'ai réussi à m'en tirer. Je me souviens encore de la "dissertation" : les points chauds Que peut-on disserter là-dessus?!
- CalipsaNiveau 5
Bien que n'étant pas trop adepte de la notion de "développement durable", oxymore politiquement correct qui a remplacé la notion d'écologie qui elle était plus efficace au sens protection de l'environnement, nous sommes bien obligés de traiter les programmes qui nous sont donnés.
Il est possible de traiter des notions de géographie physique (vocabulaire, fonctionnement) dans les thèmes du développement durable (eh oui, on ruse Twisted Evil) :
- en 5ème, les risques , la gestion de l'eau, l'atmosphère ;
- idem en 2nde avec en plus les littoraux.
Il est possible de traiter des notions de géographie physique (vocabulaire, fonctionnement) dans les thèmes du développement durable (eh oui, on ruse Twisted Evil) :
- en 5ème, les risques , la gestion de l'eau, l'atmosphère ;
- idem en 2nde avec en plus les littoraux.
- Isis39Enchanteur
Ben quoi Céladon "? C'est un problème d'être d'accord avec moi ?
Cela arrive même à Criupure !
Cela arrive même à Criupure !
- Isis39Enchanteur
Oui mais je n'ai pas de 5e...Calipsa a écrit:Bien que n'étant pas trop adepte de la notion de "développement durable", oxymore politiquement correct qui a remplacé la notion d'écologie qui elle était plus efficace au sens protection de l'environnement, nous sommes bien obligés de traiter les programmes qui nous sont donnés.
Il est possible de traiter des notions de géographie physique (vocabulaire, fonctionnement) dans les thèmes du développement durable (eh oui, on ruse ) :
- en 5ème, les risques , la gestion de l'eau, l'atmosphère ;
- idem en 2nde avec en plus les littoraux.
- CelebornEsprit sacré
Moi c'est CelebornIsis39 a écrit:Ben quoi Céladon "? C'est un problème d'être d'accord avec moi ?
Cela arrive même à Criupure !
Non, je trouve au contraire que c'est rassurant de parvenir à trouver des points d'entente ! C'est qu'on fait bien le même métier
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"On va bien lentement dans ton pays ! Ici, vois-tu, on est obligé de courir tant qu'on peut pour rester au même endroit. Si on veut aller ailleurs, il faut courir au moins deux fois plus vite que ça !" (Lewis Carroll)
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- Isis39Enchanteur
Excellent les points chauds.kiwi a écrit:Gryphe a écrit:Parce que c'est étudié en licence de géo peut-être ?kiwi a écrit:J'ai du mal à comprendre comment on peut regretter la géo physique. Je ne vois pas en quoi je suis compétente pour enseigner la tectonique des plaques, le volcanisme, la création des roches, et le pourquoi du comment un cyclone se forme, ce qu'est un talweg, une doline et cie.
Je pense Gryphe que nous n'avons pas eu droit aux mêmes cours de géographie qui s'apparentaient pour moi à un néant abyssal. J'ai fais UN semestre de géo physique : le 1er. De quoi vous dégouter à vie. J'ai eu un lexique de quelques centaines de définitions de cet acabit. Plus rien ensuite. Ah si, j'oubliais les cours sur le monde arabe. Grandiose sur les taux de salinité de la mer méditerranée, la mer rouge et sur la formation du massif du Hoggar, les isohyètes et les isobares. Passionnant. Vu que je ne comprenais rien, j'avais demandé les cours de SVT à une copine qui avait été en S. Grâce à elle, j'ai réussi à m'en tirer. Je me souviens encore de la "dissertation" : les points chauds Que peut-on disserter là-dessus?!
Bon, j'ai fait 2 DEUG, un de géo et un d'histoire, donc je ne dois pas être représentative de la majorité des profs d'HG.
- MareuilNeoprof expérimenté
À lire si l'on veut parler de géo :
http://www.herodote.org/spip.php?article148
http://www.herodote.org/spip.php?article148
- kiwiGuide spirituel
Les notions je les aies, mais je les ai acquises non pas à la fac, mais au moment de passer le concours, lorsqu'on étudiait les cartes topo.Olympias a écrit:Kiwi, tout ce que tu penses ne pas pouvoir enseigner se trouvait au programme de l'option de géographie de khâgne. Et comme la géo consiste à étudier les relations des hommes avec le milieu naturel, les transformations qu'ils lui apportent, il me semble que des notions de géographie physique sont utiles.
Ce n'est pas avec ça que je prétends être compétente pour enseigner la géo physique. Mon collègue de SVT, vraiment formé pour ça, le fait mieux que moi. Je me contente du minimum. Et la climato, je n'y connais absolument rien, il faut bien être honnête. J'ai donc bien un double cursus d'histoire et de géo, avec une majeure en histoire, mais hélas, c'est comme si je n'avais pas fait de géo entre ma terminale et le concours.
- GrypheMédiateur
Les points chauds, j'ai vu ça en 1èreS en SVT. :lol:Isis39 a écrit:Excellent les points chauds.
Bon, j'ai fait 2 DEUG, un de géo et un d'histoire, donc je ne dois pas être représentative de la majorité des profs d'HG.
Sinon, je ne suis pas représentative non plus, vu que j'ai zéro DEUG et atterri en licence (L3) directement après la prépa.
Isis, tu n'aurais pas été à Lyon II des fois ?
- Isis39Enchanteur
Je déguste une bière belge qui me fait perdre mon latin...Celeborn a écrit:Moi c'est CelebornIsis39 a écrit:Ben quoi Céladon "? C'est un problème d'être d'accord avec moi ?
Cela arrive même à Criupure !
Non, je trouve au contraire que c'est rassurant de parvenir à trouver des points d'entente ! C'est qu'on fait bien le même métier
- Isis39Enchanteur
Ah non, Besançon !!!!Gryphe a écrit:Les points chauds, j'ai vu ça en 1èreS en SVT. :lol:Isis39 a écrit:Excellent les points chauds.
Bon, j'ai fait 2 DEUG, un de géo et un d'histoire, donc je ne dois pas être représentative de la majorité des profs d'HG.
Sinon, je ne suis pas représentative non plus, vu que j'ai zéro DEUG et atterri en licence (L3) directement après la prépa.
Isis, tu n'aurais pas été à Lyon II des fois ?
- MareuilNeoprof expérimenté
Et encore :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Yves_Lacoste
http://fr.wikipedia.org/wiki/Yves_Lacoste
- kiwiGuide spirituel
Excuse moi mais tu crois que je découvre l'eau chaude? Je me demande juste ce que vous voudriez que l'on enseigne à la fin. Je vais pas faire 1h le Rhône, 1h la Loire etc, puis quand c'est fini rebelote on recommence. C'est pas un programme ça.Celeborn a écrit:
Attention (là, je m'adresse plutôt à Kiwi) à ne pas confondre les repères et la géographie physique. Ce n'est pas en faisant 1h avec une carte des fleuves que ça y est, c'est fini, on a appris les fleuves et on n'a plus besoin d'y revenir.
C'est une géographie déterministe que tu veux, et revenir aux monographies régionales qu'on servait dans les anciens programmes. Je trouve plutôt sain de s'en affranchir, même si le milieu a une influence certaine sur l'occupation humaine et les activités économiques, les cultures etc. Quant aux monographies vraiment, ras la casquette. Même les élèves en avaient marre. Les programmes de 6ème, 5ème et 4ème sont des programmes qui plaisent et passent plutôt bien (très bien même en 5ème).La question du développement durable est l'une des manifestations de ces clivages : enseigne-t-on une géographie qui part des réalités physiques et climatiques (sans avoir besoin d'aller jusqu'à la tectonique des plaques et aux dolines) et qui, de façon très progressive et structurée, montre comment cela influence les hommes, pour aller ensuite seulement dans les questions économiques et sociales, qui ne sont pas compréhensibles sans ce qu'à un moment il va bien falloir appeler des bases ; ou alors enseigne-t-on une géographie qui se fonde sur ce que Gryphe appelle très bien une « grille d'analyse » qui a clairement quelque chose de « pas neutre » et d'« engagé », et qui conditionne les formes mêmes de la transmission du savoir ? (oui, je sais, ma question est orientée )
Oui c'est moins important, car la géographie évolue et la géo physique a une place un peu moins importante qu'avant dans la recherche. Cela se retrouve donc sur les programmes du secondaire. Pour ce qui est des IPR, c'est sûr que c'est plus facile de s'affranchir de leurs injonctions lorsque tu commences à prendre de la bouteille que quand tu débutes et que tu es formaté IUFM. Je suis les programmes évidemment, mais il n'empêche que je ne les suis pas à la lettre si je trouve les préconisations non opérantes pour mes élèves. S'il faut faire les repères avant l'edc, et bien je le fais. S'il faut balancer une définition magistralement, je le fais. S'il faut faire un graphique ombrothermique du désert du Sahara parce que je trouve que c'est pertinent, je le fais. Et je suis capable de me justifier auprès de mon IPR. Ils ne sont pas tous bornés et obtus. Et sincèrement, cela n'a pas beaucoup d'incidence sur le rapport et la note. C'est pas marqué dans les programmes?! Ah parce qu'il ne faut faire et dire que ce qui est marqué? Et bien on ne va pas traiter grand chose alors.Comme tu le dis toi-même, l'étude du relief et des climats, « c'est moins important qu'avant » (et ça, pour moi, c'est un vrai problème pour la construction même de cette discipline appelée géographie), et si toi, tu fais des graphiques ombro-thermiques, rien ne dit d'en faire dans les programmes et de nombreux inspecteurs se chargent très bien de l'expliquer et de le rappeler aux collègues (Isis, avec laquelle il va falloir que j'arrête d'être d'accord , le rappelle très bien).
Pour en revenir au programme de 6ème sur les reliefs et les climats : je le traite toujours puisqu'on nous demande de situer les edc sur ces planisphères des reliefs et des climats. Voilà comment je justifie. L'IPR ne peut rien dire dessus.
- InstructeurpublicFidèle du forum
C'est lié à la crise d'identité évoquée par Marcel. Dans son histoire, la géo a toujours été tiraillée : est-ce une science de la nature ou bien une science humaine ? Le paradoxe a été résolu avec l'idée d'une "science de synthèse" censée analyser les relations hommes/milieu. Mais récemment ce dilemme a été tranché net et la géo est devenue définitivement une pure science humaine. Pour autant, les choses ne sont toujours pas claires puisque les anciens "physiciens" se sont reconvertis dans l'environnement. Bref, la discipline est en crise, de là en résulte un déficit de légitimité, qui se traduit par une course à l'armement sémantique (jargon et Cie) que l'on retrouve dramatiquement dans les programmes scolaires.Mareuil a écrit:"la géo physique et la climato ont été "boutées" hors des programmes". Quand, par qui, pourquoi ?Isis39 a écrit:On ne peut pas parler d'empêchement : simplement la géo physique et la climato ont été "boutées" hors des programmes ( à mon grand regret d'ailleurs). On pourrait faire les deux.Celeborn a écrit: Il semblerait que dans les faits, si, ça l'empêche.
- GrypheMédiateur
Ça fait quand même un moment que ça dure, en plus, cette crise...Instructeurpublic a écrit:Bref, la discipline est en crise
- Isis39Enchanteur
Les programmes de 3ème...Instructeurpublic a écrit:C'est lié à la crise d'identité évoquée par Marcel. Dans son histoire, la géo a toujours été tiraillée : est-ce une science de la nature ou bien une science humaine ? Longtemps on a fait une science de synthèse permettant de résoudre le paradoxe (relation entre les hommes et le milieu). Mais récemment ce dilemme a été tranché net et la géo est devenue définitivement une pure science humaine. Pour autant, les choses ne sont toujours pas claires puisque les anciens "physiciens" se sont reconvertis dans l'environnement. Bref, la discipline est en crise, de là en résulte un déficit de légitimité, qui se traduit par une course à l'armement sémantique (jargon et Cie) que l'on retrouve dramatiquement dans les programmes scolaires.Mareuil a écrit:"la géo physique et la climato ont été "boutées" hors des programmes". Quand, par qui, pourquoi ?Isis39 a écrit:On ne peut pas parler d'empêchement : simplement la géo physique et la climato ont été "boutées" hors des programmes ( à mon grand regret d'ailleurs). On pourrait faire les deux.
- Marcel KhrouchtchevEnchanteur
C'est peut-être que la crise est chronique pour la géographie, discipline instituée en France par des historiens pour des raisons de carrière et de positionnement universitaire.Gryphe a écrit:Ça fait quand même un moment que ça dure, en plus, cette crise...Instructeurpublic a écrit:Bref, la discipline est en crise
- InstructeurpublicFidèle du forum
Oui c'est aussi ce que je pense. Le ver était dans le fruit, du moins pour le cas français.
- doctor whoDoyen
J'ai toujours trouvé dommage de faire de la géomorphologie en SVT (en 4e, à mon époque, si je ne m'abuse).
On étudiait les cuestas, les inselbergs, etc. mais sans les repérer sur une carte, ni voir de manière un peu poussée la géomorphologie française.
Répudier la géo physique dans les sciences est vraiment dommageable parce qu'elle est coupée d'une utilité pratique première : la compréhension des paysages.
Sinon, le fait qu'elle soit passée de mode et que la géographie moderne se définisse comme une science humaine ne justifie en rien qu'on ne donne pas une vraie place à la géo physique. L'ordre scientifique ne recouvre pas forcément l'ordre pédagogique (cf la notion de "discipline scolaire" de Chervel, et le simple bon sens).
Le fait d'étudier en détail les formes du monde les plus brutes, un donné morphologique, climatologique, etc. est très éducatif pour de jeunes élèves encore tout imbus de leur toute-puissance enfantine, surtout dans un monde submergé par la technique comme le nôtre. Et cela même si l'on sait bien que ce "donné" est déjà en grande partie modelé par l'homme.
On étudiait les cuestas, les inselbergs, etc. mais sans les repérer sur une carte, ni voir de manière un peu poussée la géomorphologie française.
Répudier la géo physique dans les sciences est vraiment dommageable parce qu'elle est coupée d'une utilité pratique première : la compréhension des paysages.
Sinon, le fait qu'elle soit passée de mode et que la géographie moderne se définisse comme une science humaine ne justifie en rien qu'on ne donne pas une vraie place à la géo physique. L'ordre scientifique ne recouvre pas forcément l'ordre pédagogique (cf la notion de "discipline scolaire" de Chervel, et le simple bon sens).
Le fait d'étudier en détail les formes du monde les plus brutes, un donné morphologique, climatologique, etc. est très éducatif pour de jeunes élèves encore tout imbus de leur toute-puissance enfantine, surtout dans un monde submergé par la technique comme le nôtre. Et cela même si l'on sait bien que ce "donné" est déjà en grande partie modelé par l'homme.
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Mon blog sur Tintin (entre autres) : http://popanalyse.over-blog.com/
Blog pédagogique : http://pedagoj.eklablog.com
- Marcel KhrouchtchevEnchanteur
La géographie a toujours souffert d'un complexe (à la fois d'infériorité et de supériorité) vis-à-vis de l'histoire. Dans certaines universités, les relations sont détestables (et renforcée par l'apathie des géographes dans la préparation des concours qui retombe sur les seuls historiens).
La géographie, dans les autres pays, ne connaît pas la même crise, mais c'est aussi parce que c'est une science dont les contours et le champ disciplinaire sont tout à fait particulier en France. Ailleurs, on fait de la géographie avec d'autres disciplines.
La géographie, dans les autres pays, ne connaît pas la même crise, mais c'est aussi parce que c'est une science dont les contours et le champ disciplinaire sont tout à fait particulier en France. Ailleurs, on fait de la géographie avec d'autres disciplines.
- Marcel KhrouchtchevEnchanteur
Il reste encore des géographes universitaires qui font de la géographie physique. Mais, encore une fois, ce sont les géographes eux-mêmes qui sont à blâmer, certains ont fait n'importe quoi avec la géographie physique, certains n'étaient pas loin d'expliquer la sociologie électorale en fonction de la nature du sous-sol.doctor who a écrit:Répudier la géo physique dans les sciences est vraiment dommageable parce qu'elle est coupée d'une utilité pratique première : la compréhension des paysages.
- GrypheMédiateur
Ah oui ! Granite = droite, ou un truc comme ça. :lol:Marcel Khrouchtchev a écrit:certains ont fait n'importe quoi avec la géographie physique, certains n'étaient pas loin d'expliquer la sociologie électorale en fonction de la nature du sous-sol.
Enfin bon, ça a 100 ans quand même, cette thèse.
http://sesmassena.sharepoint.com/Documents/CHAP%202%20-%2023%20-%20B%20-%20Les%20d%C3%A9terminants%20sociologiques%20du%20vote%20(Cours%20spo)%20(2012-2013).pdfDans « Tableau politique de la France de l’Ouest » (1913), André Siegfried, en étudiant les résultats
électoraux de 14 départements entre 1871 et 1910, propose un modèle d’analyse électorale fondée sur la
structure sociale telle qu’elle résulte du type de sol, du mode de peuplement et du régime de propriété. Pour
lui « le granit vote à droite, le calcaire vote à gauche ».
Le vote conservateur : il est exprimé par des individus vivants sur un sol granitique qui produit un terrain
accidenté et donc un habitat dispersé, c'est-à-dire de grandes fermes possédées par de grands
propriétaires. Les communautés y sont davantage repliées sur elles-mêmes, plus fortement hiérarchisés, et
l’influence du clergé est plus forte, ce qui favorise le vote à droite.
Le vote républicain : un sol calcaire permet un développement de grandes communautés du fait de la rareté
de l’eau, une population de petits et moyens propriétaires où les relations sociales sont moins hiérarchisées
et plus égalitaires, ainsi que plus éloignées de l’influence de l’Eglise. Le vote à gauche domine.
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