Calcul mental à l'école élémentaire : 15mn quotidiennes minimum ?

Je lis ceci sur le site du ministère :

Le saviez-vous ?
À l'école élémentaire :
le calcul mental fait l'objet d'une pratique quotidienne d'au moins 15 minutes.
la lecture et l'écriture : au moins 2h30, répartis dans les différentes disciplines de la journée.

Est-ce que vous arrivez à mettre en place et à respecter les 15 minutes quotidiennes de calcul mental ? Est-ce que vous trouvez cela efficace, et est-ce que vous voyez des résultats ?

Oui oui, on le fait tous les matins

Pas aussi régulière pour les 15 min du calcul mental mais j'en fais tous les jours.

je ne chronomètre pas pile poil mais oui , çà doit tourner autour des 15mn , et ce tous les jours

Idem, tous les jours, mais je ne chronomètre pas, alors au pifomètre je me dis que ça doit osciller entre 10 et 15mn

Mon mari interrogé confirme : 15 minutes au moins, un peu plus parfois pour finir une demi-journée.

Environ 15 minutes chez moi aussi. Mais pas toujours sous la même forme ni dans la même partie de la séance de maths, sauf chez les CE1 où là, c'est "ritualisé".

Je ne suis pas PE mais mon fils entre en ce2. Je trouve essentiel de faire du calcul mental tous les jours en primaire: en cp mon fils en a fait, en ce1 pas du tout et je vois la différence, il y a des réflexes qu'il avait acquis il y a un an qu'il a perdu, il met plus de temps à trouver. Du coup je profite des vacances pour lui en faire 5 min par jour.

Moi aussi, je commence systématiquement ma séance de maths par du calcul mental. Je ne chronomètre pas, mais ça doit bien atteindre le quart d'heure par jour, oui.

Cela dit, je trouve que tous les enfants ne sont pas égaux devant cet exercice. Il y en a qui répondent hyper rapidement, les réponses fusent véritablement. Et pour d'autres, malgré les entrainements quotidiens, peinent à retrouver le "bon circuit mental"...

J'en profite pour demander: vous leur laissez combien de temps pour trouver la réponse (à peu près) avant de passer au suivant, le mien (7 ans et demi) a la technique mais il est parfois long à réfléchir (je dirais entre 30s et 1 min pour trouver selon l'opération). Par exemple si je lui dis 47+38, il fait 47+30=77 +8 = 85. C'est pour les soustraction que ça met un peu plus de temps.
Je trouve que la pratique y fait aussi car après 3/4 jours ça vient plus vite.

Pour moi, le calcul mental doit être rapide. Je leur laisse 20s grand maximum.
Mais 47+38, entre le CP et le CE1, c'est assez difficile!
En calcul mental, je leur donne plutôt des automatismes: 30+40 voire 38 + 40 ou  30 + 48, des tables de multiplications à l'endroit ( 3 x 5 = ?) et à l'envers ( 3 x ? = 15), des compléments à 10, à 100 etc...
les calculs du type 47 + 38, je les leur donne plutôt à l'écrit, sans poser l'opération si je veux, mais avec un support visuel.

Zaubette a écrit:
Cela dit, je trouve que tous les enfants ne sont pas égaux devant cet exercice. Il y en a qui répondent hyper rapidement, les réponses fusent véritablement. Et pour d'autres, malgré les entrainements quotidiens, peinent à retrouver le "bon circuit mental"...

Voilà qui me donne envie de poser une autre question: pour que l'exercice soit profitable à tous, quelle place laisser à l'explicitation des procédures? (On peut aussi imposer la démarche la plus efficace, mais il y en a parfois plusieurs).

Une grande!

En général, je commence mon moment de calcul mental par donner un calcul directement, par exemple: 20 + 40 = ?

Puis, je demande à plusieurs élèves d'expliquer comment ils ont fait en expliquant bien la démarche.
Je récapitule au tableau la façon la plus efficace de procéder, et ensuite je continue et chacun essaie d'appliquer la méthode.

Zaubette a écrit:Pour moi, le calcul mental doit être rapide. Je leur laisse 20s grand maximum.
Mais 47+38, entre le CP et le CE1, c'est assez difficile!
En calcul mental, je leur donne plutôt des automatismes: 30+40 voire 38 + 40 ou  30 + 48, des tables de multiplications à l'endroit ( 3 x 5 = ?) et à l'envers ( 3 x ? = 15), des compléments à 10, à 100 etc...
les calculs du type 47 + 38, je les leur donne plutôt à l'écrit, sans poser l'opération si je veux, mais avec un support visuel.

Le mien va en ce2, donc 1 an de plus. Mais du coup il ne se débrouille pas mal!  Les calculs du style 30+40 il les trouve en moins de 5s, pareil pour les tables.

Mirobolande a écrit:

Zaubette a écrit:
Cela dit, je trouve que tous les enfants ne sont pas égaux devant cet exercice. Il y en a qui répondent hyper rapidement, les réponses fusent véritablement. Et pour d'autres, malgré les entrainements quotidiens, peinent à retrouver le "bon circuit mental"...

Voilà qui me donne envie de poser une autre question: pour que l'exercice soit profitable à tous, quelle place laisser à l'explicitation des procédures? (On peut aussi imposer la démarche la plus efficace, mais il y en a parfois plusieurs).

Ah, ça, ça m'intéresse beaucoup. Je ne sais jamais non plus si il faut expliciter ou pas. En fait, je considère que chacun a son propre rapport aux nombres, et en comparant, je m'aperçois que les stratégies mises en oeuvre pour le calcul mental sont assez différentes d'un individu à l'autre. Dans ce cas, il n'y aurait pas de meilleure façon de faire, et ce serait même contre-productif de vouloir imposer une méthode, qui risque de déboussoler le calculateur. Donc je me contente de fournir des occasions de s'exercer fréquentes.Je ne suis pas sûre de bien faire cependant, vu comme certains sont bloqués (ce sont ceux, nombreux, qui posent les opérations dans leurs tête comme si elle étaient écrites, en commençant à droite ; dès qu'on passe aux nombres supérieurs à cent, c'est mort, même 130 + 200)

Sans imposer on peut donner quelques petits trucs, j'ai fait ça avec loulou, après libre à eux d'utiliser ou pas.
Ou alors demander dans la classe comment ils ont fait pour arriver à ce résultat pour donner des idées à ceux qui ne y arrivent pas.

Zaubette a écrit:

Cela dit, je trouve que tous les enfants ne sont pas égaux devant cet exercice. Il y en a qui répondent hyper rapidement, les réponses fusent véritablement. Et pour d'autres, malgré les entrainements quotidiens, peinent à retrouver le "bon circuit mental"...

D'ailleurs c'est une vraie difficulté : quand un enfant entre au CP et est obligé de recompter trois fois les doigts d'une de ses mains pour trouver qu'il en a bien cinq, il y a de grandes chances que ce soit difficile en maths par la suite, malgré les manipulations, jeux, exercices mis en place chaque jour. Et j'avoue que c'est le seul point qui me pose vraiment problème en classe, et pour lequel je ne trouve pas de méthode efficace, si ce n'est attendre que l'enfant grandisse et qu'il gagne en abstraction et en maturité...
Alors j'ai parfois l'impression que les séances de calcul mental font progresser ceux qui se débrouillent déjà pas mal, tandis que ceux qui pataugent continuent à patauger allègrement, puisqu'ils intègrent parfois plusieurs jours, semaines voire mois les procédures à mettre en place pour calculer.

vivi1982 a écrit:Sans imposer on peut donner quelques petits trucs, j'ai fait ça avec loulou, après libre à eux d'utiliser ou pas.
Ou alors demander dans la classe comment ils ont fait pour arriver à ce résultat pour donner des idées à ceux qui ne y arrivent pas.

Je fais pareil. Cela permet de proposer une façon de faire à ceux qui peinent à trouver leur propre méthode. Les autres élèves ,eux , continuent à utiliser leur propre façon de faire.

vivi1982 a écrit:Sans imposer on peut donner quelques petits trucs, j'ai fait ça avec loulou, après libre à eux d'utiliser ou pas.
Ou alors demander dans la classe comment ils ont fait pour arriver à ce résultat pour donner des idées à ceux qui ne y arrivent pas.

Oui, c'est ce que je propose aussi la plupart du temps. Mais parfois, j'impose à tous la façon de faire, parce que je ne pense pas qu'il y ait d'alternative. Exemple, pour calculer les différences du type: "de 8 pour aller à 13" (13 - 8), je propose de passer par 10:
"de 8 à 10, il faut 2; de 10 à 13, il faut 3; donc de 8 à 13 il faut 2 + 3 = 5"

Zaubette a écrit:

vivi1982 a écrit:Sans imposer on peut donner quelques petits trucs, j'ai fait ça avec loulou, après libre à eux d'utiliser ou pas.
Ou alors demander dans la classe comment ils ont fait pour arriver à ce résultat pour donner des idées à ceux qui ne y arrivent pas.

Oui, c'est ce que je propose aussi la plupart du temps. Mais parfois, j'impose à tous la façon de faire, parce que je ne pense pas qu'il y ait d'alternative. Exemple, pour calculer les différences du type: "de 8 pour aller à 13" (13 - 8), je propose de passer par 10:
"de 8 à 10, il faut 2; de 10 à 13, il faut 3; donc de 8 à 13 il faut 2 + 3 = 5"

Si, même dans ce cas-là il y a l'alternative de calculs mémorisés par coeur par les enfants : certains t'expliqueront qu'ils savent que 8 et 4 font 12, et qu'il faut donc ajouter 1 pour avoir 13.

C'est pourquoi dans ma classe, après chaque calcul un enfant, ou plusieurs, expliquent leurs démarches respectives.

Ah oui, en effet.

Donc, toi, tu ne synthétises ou présentes aucune démarche? Ce sont les enfants qui proposent sans validation de ta part?

Je présente un calcul et une démarche, mais je demande aussi aux enfants si certains en utilisent une autre. J'explique toujours qu'il y a plusieurs chemins pour arriver au résultat, et que nous devons trouver le chemin qui nous convient le mieux.

je fais comme toi carolette .... mais parfois j'insiste lourdement pour qu'on utilise la méthode "la moins couteuse"
(j'avais un excellent élève qui pour faire +9 faisait toujours +5+4  au lieu de +10-1 , il ne se trompait pas mais était toujours trop lent du coup)

carolette a écrit:Je présente un calcul et une démarche, mais je demande aussi aux enfants si certains en utilisent une autre. J'explique toujours qu'il y a plusieurs chemins pour arriver au résultat, et que nous devons trouver le chemin qui nous convient le mieux.

ok, je comprends.  

Moi c'est un mix de Carolette et Zaubette ; les élèves explicitent leurs façons de faire que je note au tableau et ensemble nous désignons la plus rapide, puis ils essaient tous de la mettre en pratique (à eux de choisir plus tard celle avec laquelle ils sont le plus à l'aise...)