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- LilypimsGrand sage
J'aimerais introduire une séquence sur le carpe diem en poésie par une série de vanités en peinture et en photographie ; je recherche des œuvres représentant des fleurs. Quels sont les œuvres qui vous paraissent marquantes ? J'avais le souvenir d'une photographe qui avait réalisé une série de photographies monumentales dont le sujet était la tulipe. Je suis incapable de retrouver le nom de cette artiste. Si ça dit quelque chose à quelqu'un...
Connaîtriez-vous des carpe diem picturaux ?
Connaîtriez-vous des carpe diem picturaux ?
- thrasybuleDevin
Il y a bien la vanité aux échecs de Baugin avec des fleurs.
Mais, au risque de paraître ch.., penses-tu que les valeurs épicuriennes soient pertinentes pour analyser les Vanités?
Mais, au risque de paraître ch.., penses-tu que les valeurs épicuriennes soient pertinentes pour analyser les Vanités?
- LilypimsGrand sage
thrasybule a écrit:Il y a bien la vanité aux échecs de Baugin avec des fleurs.
Mais, au risque de paraître ch.., penses-tu que les valeurs épicuriennes soient pertinentes pour analyser les Vanités?
Non.
Je comptais commencer par l'étude de quelques vanités pour introduire l'idée de la mort comme objet esthétique. Mais c'est encore flou. Et maintenant, ça me paraît idiot. Bon, merci quand même, Thrasy.
- sinanNiveau 9
Pour répondre à ta question sur les carpe diem picturaux :
j'ai un collègue qui a fait une séquence sur ce thème et étudiait Les ambassadeurs d'Holbein.
J'avoue que j'ai un peu de mal à établir le lien, mais ce collègue est très calé et il devait avoir de bonnes raisons
j'ai un collègue qui a fait une séquence sur ce thème et étudiait Les ambassadeurs d'Holbein.
J'avoue que j'ai un peu de mal à établir le lien, mais ce collègue est très calé et il devait avoir de bonnes raisons
- thrasybuleDevin
Pourquoi tu ne vois pas le lien?sinan a écrit:Pour répondre à ta question sur les carpe diem picturaux :
j'ai un collègue qui a fait une séquence sur ce thème et étudiait Les ambassadeurs d'Holbein.
J'avoue que j'ai un peu de mal à établir le lien, mais ce collègue est très calé et il devait avoir de bonnes raisons
- RuthvenGuide spirituel
thrasybule a écrit:
Mais, au risque de paraître ch.., penses-tu que les valeurs épicuriennes soient pertinentes pour analyser les Vanités?
Il doit y avoir une possibilité d'entrée dans le thème à partir du thème paulinien :"Mangeons et buvons car demain nous mourrons." Trop crevé après 17 candidats à l'oral pour développer.
- thrasybuleDevin
Quand tu seras remis, tu pourras en dire quelques mots?
- RuthvenGuide spirituel
OK, il faut que je retrouve le livre de J. Salem, Cinq variations sur le plaisir, la sagesse et la mort. On n'est certes pas du côté des épicuriens, mais de ceux qu'il appelle "voluptueux inquiets".
- glucheNiveau 10
Je ne trouve pas ça idiot. Disons que les vanités sont peut-être plus du côté du memento mori que du carpe diem, encore que la distinction entre les deux ne soit pas si nette.Lilypims a écrit:
Je comptais commencer par l'étude de quelques vanités pour introduire l'idée de la mort comme objet esthétique. Mais c'est encore flou. Et maintenant, ça me paraît idiot.
Les Ambassadeurs, pour intéressant qu'il soit, me paraît moins adapté à ton projet.
Tu peux peut-être aller voir du côté des tableaux de Balthasar van der Ast.
- JPhMMDemi-dieu
Sarah Moon peut-être ?Lilypims a écrit:J'avais le souvenir d'une photographe qui avait réalisé une série de photographies monumentales dont le sujet était la tulipe. Je suis incapable de retrouver le nom de cette artiste. Si ça dit quelque chose à quelqu'un...
Ou Toshio Shimamura (qui est UN photographe) ?
Pour rappel : Philippe de Champaigne.
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Labyrinthe où l'admiration des ignorants et des idiots qui prennent pour savoir profond tout ce qu'ils n'entendent pas, les a retenus, bon gré malgré qu'ils en eussent. — John Locke
Je crois que je ne crois en rien. Mais j'ai des doutes. — Jacques Goimard
- leyadeEsprit sacré
sinan a écrit:Pour répondre à ta question sur les carpe diem picturaux :
j'ai un collègue qui a fait une séquence sur ce thème et étudiait Les ambassadeurs d'Holbein.
J'avoue que j'ai un peu de mal à établir le lien, mais ce collègue est très calé et il devait avoir de bonnes raisons
http://www.crdp-montpellier.fr/produits/petiteshistoires/renaissance/h7/etude.pdf
disons qu'il faut se pencher sur, et/ou pencher le tableau :
la forme bizarre en bas se révèle être un crane qui semble déformé, mais ce n'est qu'une illusion d'optique, il est en fait visible si l'on se penche (ou si l'on utilise un miroir, pour d'autres cas) une anamorphose.
(colle ta tête tout près du coin bas/droit de ton ordi, t'auras l'air bête mais tu le verras! )
Et les nombreux objets entre eux deux ont peut-être un lien, je ne sais plus.
http://www.biographie-peintre-analyse.com/2012/09/13/hans-holbein-les-ambassadeurs-1533-analyse-d-oeuvre/
L'objet déformé qui se trouve au premier plan est parfois appelé l'os de seiche. Au premier abord, on se demande ce qu'un tel élément fait ici et ce qu'il représente. En vérité l'effet qu'on observe s'appelle une anamorphose. Elle représente un crane qui n'est pas déformé, si on sait le regarder d'un certain point de vue. L'anamorphose consiste donc à donner l'illusion qu'un élément est déformé, mais cet élément se reconstitue quand on le regarde d'un certain angle ou si on utilise les bons outils. Ici, il faut se placer face au tableau, avancer vers la bordure droite et placer nos yeux à hauteur du visage des personnages. Puis regarder le crane de biais, les yeux collés tout près de la bordure droite du tableau. Et de façon assez impensable, on remarque que le crane n'est pas déformé, il est même très bien proportionné. Voici où réside la prouesse technique dans cette oeuvre. - See more at: http://www.biographie-peintre-analyse.com/2012/09/13/hans-holbein-les-ambassadeurs-1533-analyse-d-oeuvre/#sthash.BAr2Ivyg.dpuf
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Maggi is my way, Melfor is my church and Picon is my soutien. Oui bon je sais pas dire soutien en anglais.
LSU AP ENT HDA PAI PAP PPMS PPRE ULIS TICE PAF
- nuagesGrand sage
Nature morte à l'échiquier de Lubin Baugin, le peintre qui figure dans Tous les matins du monde de Quignard , dont Sainte Colombe dit qu'il peint les plaisirs de la vie auxquels il faudra renoncer en mourant (il y a un vase de fleurs) . Il a peint aussi Le dessert de gaufrettes , mais cette vanité est plus sobre et sans fleurs.Lilypims a écrit:J'aimerais introduire une séquence sur le carpe diem en poésie par une série de vanités en peinture
Connaîtriez-vous des carpe diem picturaux ?
- sinanNiveau 9
merci à leyade pour tes explications, je connaissais cette histoire d'anamorphose
mais pour moi, comme relevé plus haut, le crâne concerne le thème de la vanité, qui me semble différent du carpe diem.
Peut-être que le lien avec le carpe diem provient de l'accumulation des objets : livres, beaux tapis, cartes, ...
mais pour moi, comme relevé plus haut, le crâne concerne le thème de la vanité, qui me semble différent du carpe diem.
Peut-être que le lien avec le carpe diem provient de l'accumulation des objets : livres, beaux tapis, cartes, ...
- JPhMMDemi-dieu
sinan a écrit:Peut-être que le lien avec le carpe diem provient de l'accumulation des objets : livres, beaux tapis, cartes, ...
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Labyrinthe où l'admiration des ignorants et des idiots qui prennent pour savoir profond tout ce qu'ils n'entendent pas, les a retenus, bon gré malgré qu'ils en eussent. — John Locke
Je crois que je ne crois en rien. Mais j'ai des doutes. — Jacques Goimard
- LilypimsGrand sage
JPhMM a écrit:Sarah Moon peut-être ?Lilypims a écrit:J'avais le souvenir d'une photographe qui avait réalisé une série de photographies monumentales dont le sujet était la tulipe. Je suis incapable de retrouver le nom de cette artiste. Si ça dit quelque chose à quelqu'un...
Ou Toshio Shimamura (qui est UN photographe) ?
Pour rappel : Philippe de Champaigne.
Merci, JPh ! Quel magnifique travail ! Si seulement je pouvais voir ces photos en vrai...
J'ai retrouvé le nom de la photographe que je cherchais (Luzia Simons).
- LilypimsGrand sage
sinan a écrit:merci à leyade pour tes explications, je connaissais cette histoire d'anamorphose
mais pour moi, comme relevé plus haut, le crâne concerne le thème de la vanité, qui me semble différent du carpe diem.
Peut-être que le lien avec le carpe diem provient de l'accumulation des objets : livres, beaux tapis, cartes, ...
J'y vois plus une réflexion sur la vanité des réalisations humaines qu'une invitation à jouir de la vie. Mais je ne demande qu'à être détrompée.
- LilypimsGrand sage
Merci à tous.
Gluche, j'avais bien pensé à van der Ast, en effet.
Gluche, j'avais bien pensé à van der Ast, en effet.
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...il faut continuer, je ne peux pas continuer, il faut continuer, je vais donc continuer...
- CathEnchanteur
gluche a écrit:Je ne trouve pas ça idiot. Disons que les vanités sont peut-être plus du côté du memento mori que du carpe diem, encore que la distinction entre les deux ne soit pas si nette.Lilypims a écrit:
Je comptais commencer par l'étude de quelques vanités pour introduire l'idée de la mort comme objet esthétique. Mais c'est encore flou. Et maintenant, ça me paraît idiot.
Les Ambassadeurs, pour intéressant qu'il soit, me paraît moins adapté à ton projet.
Tu peux peut-être aller voir du côté des tableaux de Balthasar van der Ast.
Je pense à peu près la même chose.
Comment distinguer les deux: le carpe diem me parait difficilement dissociable du memento mori, ou ai-je tort ?
J'utilise le même tableau de Philippe de Champaigne, tiens.
- JPhMMDemi-dieu
Les tulipes apportent évidemment une remarquable donnée économique au sujet.cath5660 a écrit:J'utilise le même tableau de Philippe de Champaigne, tiens.
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Labyrinthe où l'admiration des ignorants et des idiots qui prennent pour savoir profond tout ce qu'ils n'entendent pas, les a retenus, bon gré malgré qu'ils en eussent. — John Locke
Je crois que je ne crois en rien. Mais j'ai des doutes. — Jacques Goimard
- PhilomèleNiveau 9
Ruthven a écrit:thrasybule a écrit:
Mais, au risque de paraître ch.., penses-tu que les valeurs épicuriennes soient pertinentes pour analyser les Vanités?
Il doit y avoir une possibilité d'entrée dans le thème à partir du thème paulinien :"Mangeons et buvons car demain nous mourrons." Trop crevé après 17 candidats à l'oral pour développer.
Pour aller dans le même sens, il me semble qu'au XVIe et au XVIIe siècle le thème des vanités est avant tout biblique et chrétien : "vanités" d'après le début du livre de l'Ecclésiaste "Vanité des vanités..."
La citation de Paul est en fait un extrait d'une phrase tronquée : dans le contexte, Paul tient l'idée de jouissance à distance ou même récuse carrément ce mot d'ordre à tonalité épicurienne (qui voudrait dire, après la mort... la mort, c'est-à-dire pas de résurrection, ce que refuse Paul, bien entendu).
Il me semble que les vanités picturales tiennent plus d'une méditation sur le voile sensible, merveilleux mais instable et illusoire, qui recouvre l'accès à l'être ou essence et le dérobe à notre prise. On peut en jouir mais cette jouissance sensible (des images, des mots, des signes) reste décevante car elle fait obstacle à l'essentiel. Dans le contexte baroque, la représentation de vanité est plutôt une incitation à faire un saut dans la foi, par delà perception sensible, attachement au monde et raison.
Sans doute que quelqu'un l'a déjà dit ou que tout le monde a la donnée en tête : aux Pays-Bas, on a représenté des bouquets de tulipes-vanités après le premier effondrement boursier ou la première bulle spéculative, portant sur le bulbe de tulipe, justement, dans les années 1630. J'ai jeté un coup d'oeil sur Wikipédia (oui, j'ai honte) et l'article "tulipomanie" en parle.
- LilypimsGrand sage
Oui, c'est pour ça que le tableau de Ph. de Champaigne et le travail de L. simons m'intéressent tout particulièrement.
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...il faut continuer, je ne peux pas continuer, il faut continuer, je vais donc continuer...
- adelaideaugustaFidèle du forum
Philomèle a écrit:Ruthven a écrit:thrasybule a écrit:
Mais, au risque de paraître ch.., penses-tu que les valeurs épicuriennes soient pertinentes pour analyser les Vanités?
Il doit y avoir une possibilité d'entrée dans le thème à partir du thème paulinien :"Mangeons et buvons car demain nous mourrons." Trop crevé après 17 candidats à l'oral pour développer.
Pour aller dans le même sens, il me semble qu'au XVIe et au XVIIe siècle le thème des vanités est avant tout biblique et chrétien : "vanités" d'après le début du livre de l'Ecclésiaste "Vanité des vanités..."
La citation de Paul est en fait un extrait d'une phrase tronquée : dans le contexte, Paul tient l'idée de jouissance à distance ou même récuse carrément ce mot d'ordre à tonalité épicurienne (qui voudrait dire, après la mort... la mort, c'est-à-dire pas de résurrection, ce que refuse Paul, bien entendu).
Il me semble que les vanités picturales tiennent plus d'une méditation sur le voile sensible, merveilleux mais instable et illusoire, qui recouvre l'accès à l'être ou essence et le dérobe à notre prise. On peut en jouir mais cette jouissance sensible (des images, des mots, des signes) reste décevante car elle fait obstacle à l'essentiel. Dans le contexte baroque, la représentation de vanité est plutôt une incitation à faire un saut dans la foi, par delà perception sensible, attachement au monde et raison.
Sans doute que quelqu'un l'a déjà dit ou que tout le monde a la donnée en tête : aux Pays-Bas, on a représenté des bouquets de tulipes-vanités après le premier effondrement boursier ou la première bulle spéculative, portant sur le bulbe de tulipe, justement, dans les années 1630. J'ai jeté un coup d'oeil sur Wikipédia (oui, j'ai honte) et l'article "tulipomanie" en parle.
Il y a le Hieronymus d'Albrecht Dürer, dont je suis une fan.
http://www.fabulalitera.de/leser-3-neulich-in-lissabon/
- RuthvenGuide spirituel
La troncature de la citation paulinienne fait partie du dispositif d'interprétation ; Augustin, dans le Sermon 150, y voit une réfutation paulinienne d'une opinion épicurienne. J. Salem, dans Cinq variations sur la sagesse, le plaisir et la mort, plus qu'à Epicure, la rattache à l'inquiétude hédoniste d'Anacréon et d'Horace. [Il trouve des parallèles religieux (Sagesse II, 5-8), Isaïe (XXII, 13) dans le sens d'une condamnation du plaisir mais aussi ethnologiques, chez Hérodote où les Egyptiens présentent une figurine dans un cerceuil à la fin des festins en disant "regarde celui-là, et puis bois et prends du plaisir".
La formule par son ambiguïté même peut conduire à des interprétations religieuses anti-hédonistes (Salem, p. 198), mais aussi à des interprétations irréligieuses hédonistes (Salem, p. 208) (il évoque notamment certains poètes de la Pléiade).
Je me demande si la vanité ne porte pas implicitement en elle-même cette même ambiguïté. Bien sûr que la vanité est d'abord un genre qui invite au dépassement des illusions des plaisirs sensibles, mais en présentant ces plaisirs sensibles, elle propose aussi une séduction réelle - pourquoi mépriser ces plaisirs fugaces s'il n'y a rien d'autre au-delà ? Plus que du recueillement, la 'vanité' serait une peinture de la mélancolie. Pour appuyer cette lecture, on peut voir le rapprochement de la vanité et de la nature morte ; la nature morte est d'abord une peinture du sensible. C'est peut-être contre cette ambiguïté qu'on peut aussi comprendre la peinture janséniste de Ph. de Champaigne qui neutralise les éléments de séduction (fond noir etc...). Bref, si le sens de la vanité est classiquement un memento mori, on peut se demander s'il ne renverse pas parfois en memento vivere.
Deux références qui vont dans ce sens :
- M. Guiomar à propos de l'art macabre (et non des vanités), Principes d'une esthétique de la mort, p. 156 :"Or ce Macabre n'est pas moralisant ; c'est d'abord à la sensation qu'il s'adresse en jouant sur la distance la plus grande et la tension la plus vive entre les deux objets de l'oeuvre et nous ne pensons pas qu'il ait d'autre but, même en pleine mystique macabre, que le Memento vivre ou le carpe diem. D'ailleurs, ces oeuvres n'apparaissent pas parmi les oeuvres du macabre médiéval, mais plutôt à l'époque de la Renaissance.paganisante ..."
- B. Delmotte, reprenant des thèmes d'E Souriau (Vocabulaire d'esthétique), dans Esthétique de l'angoisse. Le Memento mori comme thème esthéique, p. 14 :"Le Memento mori est plus proche du Gaudeamus (où la brièveté dde l'existence invite à jouir de la vie présente) et de la Vanité". Malheureusement, il ne dit rien de plus sur les représentations du Gaudeamus.
La formule par son ambiguïté même peut conduire à des interprétations religieuses anti-hédonistes (Salem, p. 198), mais aussi à des interprétations irréligieuses hédonistes (Salem, p. 208) (il évoque notamment certains poètes de la Pléiade).
Je me demande si la vanité ne porte pas implicitement en elle-même cette même ambiguïté. Bien sûr que la vanité est d'abord un genre qui invite au dépassement des illusions des plaisirs sensibles, mais en présentant ces plaisirs sensibles, elle propose aussi une séduction réelle - pourquoi mépriser ces plaisirs fugaces s'il n'y a rien d'autre au-delà ? Plus que du recueillement, la 'vanité' serait une peinture de la mélancolie. Pour appuyer cette lecture, on peut voir le rapprochement de la vanité et de la nature morte ; la nature morte est d'abord une peinture du sensible. C'est peut-être contre cette ambiguïté qu'on peut aussi comprendre la peinture janséniste de Ph. de Champaigne qui neutralise les éléments de séduction (fond noir etc...). Bref, si le sens de la vanité est classiquement un memento mori, on peut se demander s'il ne renverse pas parfois en memento vivere.
Deux références qui vont dans ce sens :
- M. Guiomar à propos de l'art macabre (et non des vanités), Principes d'une esthétique de la mort, p. 156 :"Or ce Macabre n'est pas moralisant ; c'est d'abord à la sensation qu'il s'adresse en jouant sur la distance la plus grande et la tension la plus vive entre les deux objets de l'oeuvre et nous ne pensons pas qu'il ait d'autre but, même en pleine mystique macabre, que le Memento vivre ou le carpe diem. D'ailleurs, ces oeuvres n'apparaissent pas parmi les oeuvres du macabre médiéval, mais plutôt à l'époque de la Renaissance.paganisante ..."
- B. Delmotte, reprenant des thèmes d'E Souriau (Vocabulaire d'esthétique), dans Esthétique de l'angoisse. Le Memento mori comme thème esthéique, p. 14 :"Le Memento mori est plus proche du Gaudeamus (où la brièveté dde l'existence invite à jouir de la vie présente) et de la Vanité". Malheureusement, il ne dit rien de plus sur les représentations du Gaudeamus.
- JPhMMDemi-dieu
Je suis parfois étonné de voir la ressemblance de certaines vanités avec des cabinets de curiosité, qui se voudraient theatrum mundi mais ne sont que laboratoires de l'empirique — « le laboratoire de l'empirique est généralement surchargé de toutes sortes d'appareils et d'objets plus ou moins utiles » (Serge Hutin).
D'autres ne mettent pas en scène que des objets du sensible. Les Ambassadeurs, déjà, exposent nombre de leurs instruments de géométrie, et même un livre d'arithmétique. Mais Tout est Vanité.
Sinon, quelque vanité des fortunes faites par la mondialisation des échanges commerciaux.
http://www.college.columbia.edu/core/category/access-level/licensed-private-use?page=23
D'autres ne mettent pas en scène que des objets du sensible. Les Ambassadeurs, déjà, exposent nombre de leurs instruments de géométrie, et même un livre d'arithmétique. Mais Tout est Vanité.
Sinon, quelque vanité des fortunes faites par la mondialisation des échanges commerciaux.
http://www.college.columbia.edu/core/category/access-level/licensed-private-use?page=23
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Labyrinthe où l'admiration des ignorants et des idiots qui prennent pour savoir profond tout ce qu'ils n'entendent pas, les a retenus, bon gré malgré qu'ils en eussent. — John Locke
Je crois que je ne crois en rien. Mais j'ai des doutes. — Jacques Goimard
- Écusette de NoireuilEsprit éclairé
Pour apporter un complément: j'ai travaillé plusieurs fois avec des classes de première (mais plutôt en marge d'un groupement sur le baroque) sur un ensemble de vanités; et après leur avoir fait analyser quelques tableaux et dégager des constantes, je leur avais demandé de créer une "vanité du XXIe siècle" d'après les mêmes critères, avec les moyens de leur choix (dessin, photo, collage...selon les dispositions de chacun). Ils devaient bien entendu expliquer leur image oralement ou par écrit en plus.Le processus d'appropriation a très bien fonctionné et j'ai eu des résultats vraiment très créatifs et très personnels. Je ne sais pas si ça peut aider...
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" Celui qui ne lit pas ne vit qu'une seule vie " (Umberto Eco )
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