La Cour des comptes dresse un bilan absolument accablant du Cned, et envisage sa suppression.

Le rapport de la Cour des comptes donne l’impression d’une véritable Bérézina : entre 2000 et 2010, le Cned a vu le nombre de ses inscrits dégringoler de 400.000 à 200.000, alors que, selon le constat du Cned lui-même "le marché de la formation à distance est en croissance générale." C’est, en fait, un marché en pleine explosion. Aux USA on appelle ça la révolution des Mooc : massive online open courses, l’arrivée massive de cours en ligne, dont certains gratuits. Certains sites comme Coursera sont suivis par 2,5 millions d’internautes. Pendant ce temps la Cour des compte constate que "la question du maintien de l’existence du Cned sous sa forme actuelle est posée". [...]

"Le Cned n’est pas parvenu à se moderniser et à anticiper les évolutions technologiques qui ont modifié le comportement et les attentes des élèves. Son offre est dispersée, peu lisible et le recours exclusif au papier favorise une image vieillissante".

Comment le Cned en est-il arrivé là ? La tâche n’est pas aisée pour les analystes car en 2013, cet organisme qui gère des centaines de milliers de "clients" ne possède toujours pas de comptabilité analytique. De sorte qu’il n’est pas possible de justifier l’usage des 72 millions d’euros que l’Etat lui a versé en 2011, alors que la Cour des comptes avait déjà, en 2007, stigmatisé cette lacune et que le Cned s’était engagé à y remédier… Or cette aide de l’Etat s’est accrue de 300% entre 2002 et 2011 (de 25 à 72 millions d'euros), tandis le nombre d’inscrits a baissé de moitié. On a critiqué Sciences Po parce que l’aide de l’Etat a grimpé de 33% entre 2005 et 2010, mais entre-temps le nombre d’élèves y avait grimpé de 50 %.

Sur le marché très rentable de la formation professionnelle, en croissance de 8% par an, le nombre de clients a dégringolé de 60.000 inscrits en 1999 à 14.000 en 2009. Les augmentations de tarifs, de 35 % en 2 ans, ont fait fuir beaucoup d’inscrits. La Cour parle d’une "migration massive de clientèle" et estime que le Cned ne semble plus pouvoir "devenir l’acteur de référence de la formation en ligne". C’est un véritable boulevard qui est ouvert pour les opérateurs privés. La prestation gratuite de service public pour des élèves en impossibilité d’aller en classe, ne concerne plus que 18% des inscrits au Cned.

Un des problèmes du Cned est que l’Etat semble utiliser cet organisme comme une roue de secours pour des enseignants "en situation difficile" selon les termes de la Cour. Autrement dit des enseignants qui, pour raison de santé, souhaitent être éloignés d’une salle de cours. 1.187 professeurs ont été affectés en "postes adaptés longue ou courte durée" au Cned en 2010. Ils travaillent chez eux, et, en moyenne, ne corrigent que quatre copies par jour. "Le Cned joue ainsi un rôle implicite d’assistance à la gestion des ressources humaines du ministère, qui n’est nullement inscrit dans ses missions."

Pour se moderniser il faudra re-concevoir et réécrire sous forme interactive 1.600 formations, "ce qui suppose des capacités techniques, pédagogiques commerciales et de gestion dont le Cned n’a pas fait la démonstration jusqu’à présent", observe la Cour des comptes. [...]

Loreleii a écrit:Je n'en reviens pas ! Dans mon esprit, le CNED c'était du sérieux!
J'avais vu il y a quelques années des cours pour le CAPES de lettres; ils semblaient très bien.

Reine Margot a écrit:on fera comment si on veut préparer des concours par correspondance?

Marcel Khrouchtchev a écrit:

Reine Margot a écrit:on fera comment si on veut préparer des concours par correspondance?

L'autonomie des Universités en poussera bien quelques-unes en mal d'heures ou de réputation à proposer des cours par correspondance.

Will.T a écrit:

Marcel Khrouchtchev a écrit:

Reine Margot a écrit:on fera comment si on veut préparer des concours par correspondance?

L'autonomie des Universités en poussera bien quelques-unes en mal d'heures ou de réputation à proposer des cours par correspondance.

Ça existe déjà. L'université de Nice propose une formation en ligne à différents concours en physique.

Marcel Khrouchtchev a écrit:

Will.T a écrit:

Marcel Khrouchtchev a écrit:

Reine Margot a écrit:on fera comment si on veut préparer des concours par correspondance?

L'autonomie des Universités en poussera bien quelques-unes en mal d'heures ou de réputation à proposer des cours par correspondance.

Ça existe déjà. L'université de Nice propose une formation en ligne à différents concours en physique.

Il me semble qu'en histoire c'est Nanterre qui propose. C'est bien tout cela, apporter encore un peu de concurrence dans le système universitaire, ça va plaire à Bruxelles

Aliceinwonderland a écrit:Les cours du CNED pour passer l'agreg sont quand même de qualité et peuvent aider un enseignant qui n'a pas forcément les moyens de se payer Sévigné.

gauvain31 a écrit:
Si le CNED disparaît ce ne sera pas forcément les université qui prendront le relais mais plutôt le privé (d'ailleurs on avait bien vu des écoles privées qui préparait les enseignants au métier de prof) ... mais n'est-ce pas le but?

Aliceinwonderland a écrit:Les cours du CNED pour passer l'agreg sont quand même de qualité et peuvent aider un enseignant qui n'a pas forcément les moyens de se payer Sévigné.

Celeborn a écrit:

Aliceinwonderland a écrit:Les cours du CNED pour passer l'agreg sont quand même de qualité et peuvent aider un enseignant qui n'a pas forcément les moyens de se payer Sévigné.

Expérience personnelle : la première année, j'ai pris les cours du CNED. La seconde, je n'ai même pas réfléchi : je me suis inscrit à Sévigné.

En lettres modernes, les cours du CNED étaient absolument indignes, et de plus totalement inadaptés au concours auxquels ils prétendaient préparer. Mieux vaut en lettres acheter la collection des Atlande que d'investir un centime dans le CNED, à mon sens. Vraiment, j'aurais honte de proposer une telle « formation » payante.

Marcel Khrouchtchev a écrit:Je ne savais pas que Sévigné proposait des cours en LM. Tu as eu le concours? Et le prix, ça allait?
Moi, ce qui me choque, c'est que ceux qui préparent à l'agreg à Sévigné (et à Sciences Po aussi d'ailleurs ) sont des universitaires qui cachetonnent et demandent beaucoup d'argent pour faire ces cours, qu'ils ne devraient préparer que pour l'Université qui les paye.

John a écrit:

Marcel Khrouchtchev a écrit:Je ne savais pas que Sévigné proposait des cours en LM. Tu as eu le concours? Et le prix, ça allait?
Moi, ce qui me choque, c'est que ceux qui préparent à l'agreg à Sévigné (et à Sciences Po aussi d'ailleurs ) sont des universitaires qui cachetonnent et demandent beaucoup d'argent pour faire ces cours, qu'ils ne devraient préparer que pour l'Université qui les paye.

Et certains ont parfois été membres du jury à l'écrit et à l'oral, l'année même où ils donnent des cours à Sévigné en présentiel, corrigent des devoirs blancs non anonymes et font passer des oraux.
Là par contre je trouve qu'il y a problème.

Nestya a écrit:D'après mes souvenirs, le prix pour l'interne de LM chez Sévigné était d'environ 1600 euros

Marcel Khrouchtchev a écrit:Je ne savais pas que Sévigné proposait des cours en LM. Tu as eu le concours? Et le prix, ça allait?
Moi, ce qui me choque, c'est que ceux qui préparent à l'agreg à Sévigné (et à Sciences Po aussi d'ailleurs ) sont des universitaires qui cachetonnent et demandent beaucoup d'argent pour faire ces cours, qu'ils ne devraient préparer que pour l'Université qui les paye.