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- doctor whoDoyen
Un des grands arguments des "réformistes" de la pédagogie (grosso modo les héritiers des pédagogies nouvelles et des réformes scolaires des années 60 et 70) est de dire que les nouveautés pédagogiques n'ont pas été vraiment intégrées dans les faits. Si les pédagogies modernes donnent l'impression à certains qu'elles ne marchent pas, c'est qu'elles n'ont pas été appliquées.
Ce fil sert à faire le bilan, matière par matière ou de manière plus générale, sur ce qui a ou n'a pas changé dans notre enseignement.
Je commence pour le français.
* l'enseignement en séquence décloisonnée.
Il n'existait pas il y a vingt ou trente ans. Aujourd'hui, environ 9 profs de français sur 10 (au pifomètre) l'appliquent.
Ce fil sert à faire le bilan, matière par matière ou de manière plus générale, sur ce qui a ou n'a pas changé dans notre enseignement.
Je commence pour le français.
* l'enseignement en séquence décloisonnée.
Il n'existait pas il y a vingt ou trente ans. Aujourd'hui, environ 9 profs de français sur 10 (au pifomètre) l'appliquent.
_________________
Mon blog sur Tintin (entre autres) : http://popanalyse.over-blog.com/
Blog pédagogique : http://pedagoj.eklablog.com
- V.MarchaisEmpereur
En français toujours, je suis d'une génération qui a fait beaucoup de grammaire, de dictées, de rédactions.
Aujourd'hui, mes enfants, l'un en Primaire, l'autre en collège, font à peu près quatre leçons de grammaire par an en tout et pour tout. Ma collègue directe, qui travaille en séquences, admet qu'elle n'a guère le temps d'en faire davantage.
Sur ce forum, tout le monde se défend, jure faire de la grammaire. Mais je ne pense pas que ce soit représentatif. Quand on furète un peu sur les BDD du net, comme je l'ai fait, et qu'on passe au crible les séquences publiées, on se rend compte que soit quelques leçons de grammaire y sont réparties en dépit du bon sens, sans progression lisible, soit qu'on a farci les séquences de tellement de points de grammaire qu'il est impossible de faire autre chose qu'un vague survol sans exercices en nombre suffisant.
En Primaire, les élèves, massivement, ne rédigent plus.
Aujourd'hui, mes enfants, l'un en Primaire, l'autre en collège, font à peu près quatre leçons de grammaire par an en tout et pour tout. Ma collègue directe, qui travaille en séquences, admet qu'elle n'a guère le temps d'en faire davantage.
Sur ce forum, tout le monde se défend, jure faire de la grammaire. Mais je ne pense pas que ce soit représentatif. Quand on furète un peu sur les BDD du net, comme je l'ai fait, et qu'on passe au crible les séquences publiées, on se rend compte que soit quelques leçons de grammaire y sont réparties en dépit du bon sens, sans progression lisible, soit qu'on a farci les séquences de tellement de points de grammaire qu'il est impossible de faire autre chose qu'un vague survol sans exercices en nombre suffisant.
En Primaire, les élèves, massivement, ne rédigent plus.
- doctor whoDoyen
V.Marchais a écrit:En français toujours, je suis d'une génération qui a fait beaucoup de grammaire, de dictées, de rédactions.
Aujourd'hui, mes enfants, l'un en Primaire, l'autre en collège, font à peu près quatre leçons de grammaire par an en tout et pour tout. Ma collègue directe, qui travaille en séquences, admet qu'elle n'a guère le temps d'en faire davantage.
Sur ce forum, tout le monde se défend, jure faire de la grammaire. Mais je ne pense pas que ce soit représentatif. Quand on furète un peu sur les BDD du net, comme je l'ai fait, et qu'on passe au crible les séquences publiées, on se rend compte que soit quelques leçons de grammaire y sont réparties en dépit du bon sens, sans progression lisible, soit qu'on a farci les séquences de tellement de points de grammaire qu'il est impossible de faire autre chose qu'un vague survol sans exercices en nombre suffisant.
En Primaire, les élèves, massivement, ne rédigent plus.
Je peux donc ajouter :
*Le temps consacré à la grammaire a diminué fortement.
*Peu de professeurs ont une progression grammaticale
*Plus personne ne travaille systématiquement la rédaction.(Mais c'est à développer, à partir d'autres messages de toi ailleurs sur le forum)
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- V.MarchaisEmpereur
Pour les progressions grammaticales, depuis deux ans environ - le temps que les nouveaux programmes entrent dans les moeurs -, je vois un réel changement. De plus en plus de collègues se penchent sur la question, demandent des conseils, essaient de bien faire, alors que l'idée ne semblait même pas les effleurer il y a quelques années. Mais entretemps, que de dégâts !
- IphigénieProphète
Je confirme les propos de Véronique. Avant les nouveaux programmes, j'avais des élèves (plusieurs et apparemment fiables) qui me disaient en seconde avoir fait très peu de grammaire au collège parce que leur professeur leur disait que "c'était ennuyeux et inutile."..
A partir des années 80 où j'ai commencé à enseigner, la dictée traumatisante a été remplacée par toutes sortes de stratégies (dictées à trous, auto-dictées, dictées commentées, dictées partielles où seuls certains mots étaient pris en compte, dictées fautives à corriger (là les théories ont changé de "ne jamais écrire une forme fautive" à "faites corriger les fautes"...)Mes enfants n'ont pratiqué que l'auto-dictée et les textes à trous dans les années 90.
Au lycée l'analyse de texte a été remplacée par la "lecture méthodique" dans les programmes Viala,construite à partir d'axes puis la "lecture analytique"construite à partir des impressions des élèves : de plus en plus, l'analyse est remplacée par le discours à partir du texte: à l'écrit la paraphrase commence à être acceptée comme lecture suffisante.
A partir des années 80 où j'ai commencé à enseigner, la dictée traumatisante a été remplacée par toutes sortes de stratégies (dictées à trous, auto-dictées, dictées commentées, dictées partielles où seuls certains mots étaient pris en compte, dictées fautives à corriger (là les théories ont changé de "ne jamais écrire une forme fautive" à "faites corriger les fautes"...)Mes enfants n'ont pratiqué que l'auto-dictée et les textes à trous dans les années 90.
Au lycée l'analyse de texte a été remplacée par la "lecture méthodique" dans les programmes Viala,construite à partir d'axes puis la "lecture analytique"construite à partir des impressions des élèves : de plus en plus, l'analyse est remplacée par le discours à partir du texte: à l'écrit la paraphrase commence à être acceptée comme lecture suffisante.
- retraitéeDoyen
Lorsque j'ai débuté, en 71, il y avait 6h en 6e. On faisait des progressions séparées, ce qui n'interdisait en rien de lier les rédactions aux explications de textes et aux lectures suivies. Nous avions davantage d'heures par classe, donc un nombre limité de classes, des Td en demi-groupes, ce qui permettait un suivi efficace des élèves. En ce temps-là, je faisais 15 rédactions par an, une par quinzaine, autant de dictées/questions au moins,.
Je suis retournée en collège en 2002. Horaires peau de chagrin, 4 à 5 classes. Les séquences, je m'y suis refusée, car j'avais constaté le désastre qui avait suivi leur introduction quand je recevais en seconde ceux qui les avaient subies.
Mais, avec la meilleure volonté du monde, en raison des horaires misérables et des lacunes à combler, je n'ai fait que 12 rédactions au maximum dans mes classes.
Personne ne s'est plaint que je cloisonne, ni les élèves, ni les parents, mais ce n'étaient pas les consignes officielles!
En grammaire, j'ai dû tout reprendre du début, en commençant par les classes grammaticales. Et j'avais 14 latinistes/hellénistes dans la classe, qui avaient vu en LA des points de grammaire. L'autre moitié ignorait le B A BA.
Quant aux dictées, ils étaient incapables de suivre, même à un rythme lent, il fallait une heure pour préparer et dicter 10 lignes.
Je suis retournée en collège en 2002. Horaires peau de chagrin, 4 à 5 classes. Les séquences, je m'y suis refusée, car j'avais constaté le désastre qui avait suivi leur introduction quand je recevais en seconde ceux qui les avaient subies.
Mais, avec la meilleure volonté du monde, en raison des horaires misérables et des lacunes à combler, je n'ai fait que 12 rédactions au maximum dans mes classes.
Personne ne s'est plaint que je cloisonne, ni les élèves, ni les parents, mais ce n'étaient pas les consignes officielles!
En grammaire, j'ai dû tout reprendre du début, en commençant par les classes grammaticales. Et j'avais 14 latinistes/hellénistes dans la classe, qui avaient vu en LA des points de grammaire. L'autre moitié ignorait le B A BA.
Quant aux dictées, ils étaient incapables de suivre, même à un rythme lent, il fallait une heure pour préparer et dicter 10 lignes.
- retraitéeDoyen
J'oubliais ! Lorsque j'ai fait une "vraie" explication de textes, une 3e m'a dit effarée : Ce n'est pas comme ça qu'on fait cours!
L'année précédente, l'étude de texte , c'était "répondre aux questions de préparation."
L'année précédente, l'étude de texte , c'était "répondre aux questions de préparation."
- User5899Demi-dieu
Ce qui me frappe, c'est qu'il y a vingt ans, un lycéen fainéant comprenait quand même un texte de vingt lignes de Voltaire ou de Racine, même s'il ne mémorisait rien en histoire littéraire. Aujourd'hui, il bloque sur un tiers des mots, et se montre incapable de le rattacher à une racine et de réfléchir sur préfixes et suffixes. Il a donc dû y avoir abandon de ce travail systématique sur le vocabulaire en amont, primordial parce que devant être pratiqué sur la durée.
- VolubilysGrand sage
Sur ce forum, les enseignants de CP utilisent des méthodes dites "syllabiques", abordent les 4 opérations, font une dictée quotidienne... Bref ce forum n'est pas représentatif de ce qui ce fait en général dans les écoles.V.Marchais a écrit:En français toujours, je suis d'une génération qui a fait beaucoup de grammaire, de dictées, de rédactions.
Aujourd'hui, mes enfants, l'un en Primaire, l'autre en collège, font à peu près quatre leçons de grammaire par an en tout et pour tout. Ma collègue directe, qui travaille en séquences, admet qu'elle n'a guère le temps d'en faire davantage.
Sur ce forum, tout le monde se défend, jure faire de la grammaire. Mais je ne pense pas que ce soit représentatif. Quand on furète un peu sur les BDD du net, comme je l'ai fait, et qu'on passe au crible les séquences publiées, on se rend compte que soit quelques leçons de grammaire y sont réparties en dépit du bon sens, sans progression lisible, soit qu'on a farci les séquences de tellement de points de grammaire qu'il est impossible de faire autre chose qu'un vague survol sans exercices en nombre suffisant.
En Primaire, les élèves, massivement, ne rédigent plus.
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Je vous prie de m'excuser si mes messages contiennent des coquilles, je remercie les personnes qui me les signaleront par mp pour que je puisse les corriger.
- Luigi_BGrand Maître
Merveilleux fil de discussion : merci doctor who !
J'ai commencé à dérouler une argumentation de ce genre sur Twitter face à Lionel Jeanjeau il y a quelques jours, mais le medium est un peu limitant pour exprimer sa pensée...
J'ai commencé à dérouler une argumentation de ce genre sur Twitter face à Lionel Jeanjeau il y a quelques jours, mais le medium est un peu limitant pour exprimer sa pensée...
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LVM Dernier billet : "Une École si distante"
- Luigi_BGrand Maître
Formation IUFM oblige. Un de mes stagiaires, qui estimait l'explication de texte plus gratifiante, ne faisait de leçon de grammaire au collège que parce que je le lui demandais...iphigénie a écrit:Je confirme les propos de Véronique. Avant les nouveaux programmes, j'avais des élèves (plusieurs et apparemment fiables) qui me disaient en seconde avoir fait très peu de grammaire au collège parce que leur professeur leur disait que "c'était ennuyeux et inutile."..
Pour l'orthographe, je me suis vu refuser un mémoire sur la dictée (gros mot) à l'IUFM.
Il faut également ajouter que les programmes de français pour le collège depuis 1996 valorisent la lecture documentaire, les œuvres pour la jeunesse, la lecture de l'image, l'oral et d'une manière générale la recherche du "plaisir".
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LVM Dernier billet : "Une École si distante"
- Luigi_BGrand Maître
doctor who a écrit:Je peux donc ajouter :
*Le temps consacré à la grammaire a diminué fortement.
http://www.sauv.net/horcoll.php
A toutes les activités de français puisque les horaires ont été massivement réduits. Mais proportionnellement l'écrit, et plus particulièrement la grammaire, ont plus souffert.
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LVM Dernier billet : "Une École si distante"
- philannDoyen
Luigi_B a écrit:Formation IUFM oblige. Un de mes stagiaires, qui estimait l'explication de texte plus gratifiante, ne faisait de leçon de grammaire au collège que parce que je le lui demandais...iphigénie a écrit:Je confirme les propos de Véronique. Avant les nouveaux programmes, j'avais des élèves (plusieurs et apparemment fiables) qui me disaient en seconde avoir fait très peu de grammaire au collège parce que leur professeur leur disait que "c'était ennuyeux et inutile."..
Pour l'orthographe, je me suis vu refuser un mémoire sur la dictée (gros mot) à l'IUFM.
Il faut également ajouter que les programmes de français pour le collège depuis 1996 valorisent la lecture documentaire, les œuvres pour la jeunesse, la lecture de l'image, l'oral et d'une manière générale la recherche du "plaisir".
Je me rappelle un ennui profond au lycée en anglais...parce que l'on passait notre année sur...des articles de journaux..., de la description d'images etc...
Alors qu'en allemand (je pense que cela venait surtout de ma prof, en fait!) nous avions un dense programme en littérature, cinéma, un peu d'histoire, beaucoup beaucoup de peinture... Bref, le cours d'allemand ressemblait à un cours d'histoire des arts/littérature...allemande.
Elle a ma reconnaissance éternelle, et j'ai une pensée pour elle à chaque fois que je constate ce qu'il me reste de l'époque (je vis un peu sur mes acquis sur certains sujets)
- Spoiler:
- Comment dire que le tout actionnel, l'expression de son Moi personnel et la communication à tout prix...
- Presse-puréeGrand sage
Plus qu'une réforme pédagogique, je pense que nous pouvons évoquer une certaine manière de travailler, notamment la langue.
A titre personnel, jamais à l'IUFM on ne m'a appris à:
*penser et construire une progression grammaticale (le travail sur la langue ne consistait qu'en remédiations),
*comparer, penser et critiquer des exercices de grammaire et d'écriture,
*réfléchir à la manière de mettre en place une systématisation efficiente. On se bornait à nous dire que la systématisation était "importante"
*à réfléchir et critiquer des progressions de manuels, exercice pourtant formateur s'il en est.
En bref, la didactique était celle du flou, et les enjeux véritables de celle-ci ne me sont apparus que lorsque j'ai commencé à fréquenter le net.
Plus généralement, l'IUFM partait du principe que notre formation disciplinaire était achevée, ce qui était loin d'être le cas, et surtout ne nous permettait pas de réfléchir à l'articulation entre nos savoirs disciplinaires et la didactique de notre discipline, pour la simple et bonne raison qu'il n'est point besoin de didactique si on a la "pédagogie".
Concernant le latin, la formation didactique a consisté en une présentation de l'esprit des programmes (ceux des CNARELA, basés sur le texte authentique), mais rien sur la progression des textes, rien sur les exercices (même chose, on nous disait qu'il "fallait connaître les déclinaisons" sans trop nous amener à réfléchir aux différentes manières d'amener les élèves à leur appropriation). On nous a montré les différentes manières de présenter un texte (du traitement de texte, en somme), mais rien de plus.
Cela fait que le jeune prof que j'étais travaillait davantage la forme et la présentation du cours que le contenu. Et cette manière de faire st dévastatrice pour l'apprentissage de la langue, dont on voit qu'il est LE problème de l'enseignement en France (mais pas seulement). Le ministre a encore dit aujourd'hui que le niveau des élèves était en baisse, et comme le font toujours remarquer certains, il y a une distance chronologique importante entre la mise en place d'une réforme et son imprégnation dans les pratiques. Concernant la langue, nous en sommes encore au stade de ce qui est préconisé dans les instructions des années 90 (il y avait encore une question sur l'énonciation au DNB...). Et c'est cela, d'inspiration constructiviste, qui continue de poser problème.
A titre personnel, jamais à l'IUFM on ne m'a appris à:
*penser et construire une progression grammaticale (le travail sur la langue ne consistait qu'en remédiations),
*comparer, penser et critiquer des exercices de grammaire et d'écriture,
*réfléchir à la manière de mettre en place une systématisation efficiente. On se bornait à nous dire que la systématisation était "importante"
*à réfléchir et critiquer des progressions de manuels, exercice pourtant formateur s'il en est.
En bref, la didactique était celle du flou, et les enjeux véritables de celle-ci ne me sont apparus que lorsque j'ai commencé à fréquenter le net.
Plus généralement, l'IUFM partait du principe que notre formation disciplinaire était achevée, ce qui était loin d'être le cas, et surtout ne nous permettait pas de réfléchir à l'articulation entre nos savoirs disciplinaires et la didactique de notre discipline, pour la simple et bonne raison qu'il n'est point besoin de didactique si on a la "pédagogie".
Concernant le latin, la formation didactique a consisté en une présentation de l'esprit des programmes (ceux des CNARELA, basés sur le texte authentique), mais rien sur la progression des textes, rien sur les exercices (même chose, on nous disait qu'il "fallait connaître les déclinaisons" sans trop nous amener à réfléchir aux différentes manières d'amener les élèves à leur appropriation). On nous a montré les différentes manières de présenter un texte (du traitement de texte, en somme), mais rien de plus.
Cela fait que le jeune prof que j'étais travaillait davantage la forme et la présentation du cours que le contenu. Et cette manière de faire st dévastatrice pour l'apprentissage de la langue, dont on voit qu'il est LE problème de l'enseignement en France (mais pas seulement). Le ministre a encore dit aujourd'hui que le niveau des élèves était en baisse, et comme le font toujours remarquer certains, il y a une distance chronologique importante entre la mise en place d'une réforme et son imprégnation dans les pratiques. Concernant la langue, nous en sommes encore au stade de ce qui est préconisé dans les instructions des années 90 (il y avait encore une question sur l'énonciation au DNB...). Et c'est cela, d'inspiration constructiviste, qui continue de poser problème.
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Homines, dum docent, discunt.Sénèque, Epistulae Morales ad Lucilium VII, 8
"La culture est aussi une question de fierté, de rapport de soi à soi, d’esthétique, si l’on veut, en un mot de constitution du sujet humain." (Paul Veyne, La société romaine)
"Soyez résolus de ne servir plus, et vous voilà libres". La Boétie
"Confondre la culture et son appropriation inégalitaire du fait des conditions sociales : quelle erreur !" H. Pena-Ruiz
"Il vaut mieux qu'un élève sache tenir un balai plutôt qu'il ait été initié à la philosophie: c'est ça le socle commun" un IPR
- Invité41Niveau 6
En sciences physiques :
Au collège on baigne en plein constructivisme. C'est le règne de la démarche d'investigation, à partir d'une situation problême l'élève doit faire des hypothèses, proposer des manips, les réaliser si possible et on en tire des conclusions ensemble.
C'est évidemment extrêmement chronophage, les contenus ont donc fondu comme neige au soleil, et les collègues travaillant ainsi finissent rarement le programme. En travaillant à l'ancienne, je fais 120 à 150 % du programme ...
Au Lycée : fini la physique et chimie. C'était bien trop simple avant, des parties électricité, optique, mécanique et nucléaire en physique, des parties Constitution de la matière, Oxydoréduction, Acides-bases, chimie du carbone dans la partie chime.
Maintenant en seconde c'est l'univers, la pratique du sport et la santé. Même topo en première et terminale.
Ce qui sera très pratique lorsque les nouveaux bacheliers vont devoir s'inscrire en option physique ou chimie à la fac ou en prépa ....
Et la nouveauté avec cette nouvelle réforme c'est l'analyse de documents qui prend une part grandissante, alors que le niveau en math nécessaire pour passer le bac S en physique est celui d'un élève de troisième, en gros .
La plupart des bacheliers seront convaincus qu'on peut faire de la physique sans les maths, ils risquent d'être surpris en prépas ou à la fac ...
Au collège on baigne en plein constructivisme. C'est le règne de la démarche d'investigation, à partir d'une situation problême l'élève doit faire des hypothèses, proposer des manips, les réaliser si possible et on en tire des conclusions ensemble.
C'est évidemment extrêmement chronophage, les contenus ont donc fondu comme neige au soleil, et les collègues travaillant ainsi finissent rarement le programme. En travaillant à l'ancienne, je fais 120 à 150 % du programme ...
Au Lycée : fini la physique et chimie. C'était bien trop simple avant, des parties électricité, optique, mécanique et nucléaire en physique, des parties Constitution de la matière, Oxydoréduction, Acides-bases, chimie du carbone dans la partie chime.
Maintenant en seconde c'est l'univers, la pratique du sport et la santé. Même topo en première et terminale.
Ce qui sera très pratique lorsque les nouveaux bacheliers vont devoir s'inscrire en option physique ou chimie à la fac ou en prépa ....
Et la nouveauté avec cette nouvelle réforme c'est l'analyse de documents qui prend une part grandissante, alors que le niveau en math nécessaire pour passer le bac S en physique est celui d'un élève de troisième, en gros .
La plupart des bacheliers seront convaincus qu'on peut faire de la physique sans les maths, ils risquent d'être surpris en prépas ou à la fac ...
- PaddyHabitué du forum
C'est vrai que l'analyse de documents et le fameux "extraire et exploiter l'information" (environ 20% du programme) est d'un ridicule achevé en physique chimie. Aux grands maux les grands remèdes, je zappe tout ça et je fais du disciplinaire à la place, histoire de sauver ce qui peut encore l'être.
- ParatgeNeoprof expérimenté
Un inspecteur de physique a dit à mes collègues :
« Vous écrivez U = RI au centre du tableau et les élèves vont faire le reste. »
Ils étaient furieux !
« Vous écrivez U = RI au centre du tableau et les élèves vont faire le reste. »
Ils étaient furieux !
- PaddyHabitué du forum
Tu m'étonnes... Si ils ont les mêmes chèvres que par chez nous, ils ne sont pas arrivés...
- User5899Demi-dieu
Je l'ai déjà faite, mais...Paratge a écrit:Un inspecteur de physique a dit à mes collègues :
« Vous écrivez U = RI au centre du tableau et les élèves vont faire le reste. »
Ils étaient furieux !
C'est la dure loi des ohms
- JPhMMDemi-dieu
Un roman entierCripure a écrit:Ce qui me frappe, c'est qu'il y a vingt ans, un lycéen fainéant comprenait quand même un texte de vingt lignes de Voltaire ou de Racine, même s'il ne mémorisait rien en histoire littéraire.
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Labyrinthe où l'admiration des ignorants et des idiots qui prennent pour savoir profond tout ce qu'ils n'entendent pas, les a retenus, bon gré malgré qu'ils en eussent. — John Locke
Je crois que je ne crois en rien. Mais j'ai des doutes. — Jacques Goimard
- zinaNiveau 10
Moi je me suis dit que les réformes ont eu lieu quand j'ai commencé à mettre des images dans mes devoirs maisons.
- neomathÉrudit
Une réforme qui, indiscutablement, est entrée en application, c'est la suppression des redoublements (ou plus exactement l'instauration du passage automatique dans la classe supérieure). Il suffit de regarder les dates de naissance de nos élèves en 3ème.
On assiste actuellement à la mise en place de la réforme de "l'orientation choisie" chère à la FCPE. Il devient par exemple presque impossible d'empêcher un élève de seconde de passer en S quelques soient ses notes en maths.
On assiste actuellement à la mise en place de la réforme de "l'orientation choisie" chère à la FCPE. Il devient par exemple presque impossible d'empêcher un élève de seconde de passer en S quelques soient ses notes en maths.
- IgniatiusGuide spirituel
En mathématiques, l'idée essentielle des réformistes est que le calcul numérique, algébrique et technique était une idiotie bonne à formater des perroquets : "ce n'est pas cela faire des maths, si les collègues des autres disciplines ont besoin des calculs, ils les expliquent aux élèves." IPR dixunt...
Cela a été appliqué depuis bien longtemps et explique, à mon avis, 80% de notre recul en maths.
En primaire, on ne calcule quasiment plus à la main de manière répétitive (mes 6 neveux me permettent de généraliser je pense), en collège on ne fait plus de calcul algébrique.
Le résultat en lycée est catastrophique.
Plus largement, on nous a abreuvés à l'iufm, nous aussi, du travail en groupe, des pbs ouverts (constructivisme), pédagogie différenciée etc.
La principale conséquence a mon sens est que les collègues qui suivent les injonctions des ipr ne finissent pas le programme, ou seulement en survolant chaque notion, sans entraînement, ce qui empêche l'assimilation pour 80% des élèves.
Il n'y a qu'un résultat objectif à observer : l'effondrement des français en maths dans les tests internationaux depuis 15 ans.
Il y a bcp a redire sur ces tests mais l'évolution demeure un très bon indicateur.
Cela a été appliqué depuis bien longtemps et explique, à mon avis, 80% de notre recul en maths.
En primaire, on ne calcule quasiment plus à la main de manière répétitive (mes 6 neveux me permettent de généraliser je pense), en collège on ne fait plus de calcul algébrique.
Le résultat en lycée est catastrophique.
Plus largement, on nous a abreuvés à l'iufm, nous aussi, du travail en groupe, des pbs ouverts (constructivisme), pédagogie différenciée etc.
La principale conséquence a mon sens est que les collègues qui suivent les injonctions des ipr ne finissent pas le programme, ou seulement en survolant chaque notion, sans entraînement, ce qui empêche l'assimilation pour 80% des élèves.
Il n'y a qu'un résultat objectif à observer : l'effondrement des français en maths dans les tests internationaux depuis 15 ans.
Il y a bcp a redire sur ces tests mais l'évolution demeure un très bon indicateur.
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"Celui qui se perd dans sa passion est moins perdu que celui qui perd sa passion."
St Augustin
"God only knows what I'd be without you"
Brian Wilson
- ysabelDevin
neomath a écrit:Une réforme qui, indiscutablement, est entrée en application, c'est la suppression des redoublements (ou plus exactement l'instauration du passage automatique dans la classe supérieure). Il suffit de regarder les dates de naissance de nos élèves en 3ème.
On assiste actuellement à la mise en place de la réforme de "l'orientation choisie" chère à la FCPE. Il devient par exemple presque impossible d'empêcher un élève de seconde de passer en S quelques soient ses notes en maths.
oui, on a fait la remarque cette année avec les 2des, on n 'a jamais tant d'élèves aussi jeunes...
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« vous qui entrez, laissez toute espérance ». Dante
« Il vaut mieux n’avoir rien promis que promettre sans accomplir » (L’Ecclésiaste)
- IgniatiusGuide spirituel
neomath a écrit:Une réforme qui, indiscutablement, est entrée en application, c'est la suppression des redoublements (ou plus exactement l'instauration du passage automatique dans la classe supérieure). Il suffit de regarder les dates de naissance de nos élèves en 3ème.
On assiste actuellement à la mise en place de la réforme de "l'orientation choisie" chère à la FCPE. Il devient par exemple presque impossible d'empêcher un élève de seconde de passer en S quelques soient ses notes en maths.
Il est clair que les maths ne sont plus une matière discriminante pour aller en S, et c'est logique puisqu'elkeq ne servent plus à rien d'autre qu'à faire des maths en cours de maths. On a vidé les autres sciences de leur outillage mathématique.
Le coefficient 7 est donc rattrapable avec des options folkloriques et de l'analyse de document en PC et SVT, documents qu'il suffit de lire au 1er degré pour répondre aux questions.
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St Augustin
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