Suicide d'une collégienne : les parents dénoncent le harcèlement dont elle était victime.

Malheureusement dans ce genre de cas, c'est très souvent la victime qui est obligée de partir.

Oui, ça semble être la norme. C'est lamentable.

Caspar Goodwood a écrit:Malheureusement dans ce genre de cas, c'est très souvent la victime qui est obligée de partir.

Mais c'est moins important que les rythmes et l'élèvocentre

Je pense que c'est une question de nombre: difficile de délocaliser tous les harceleurs s'ils sont nombreux et ça peut être l'occasion de repartir à zéro pour le harcelé, même si c'est bien évidemment très injuste.

Poulette passe au collège à la rentrée, tout ça me fiche la trouille......Le collège m'a toujours semblé être une jungle.

En même temps, quand j'étais PP j'ai dû intervenir et comme nous étions plusieurs collègues à faire front, et que le CPE est intervenu avec force, et que j'ai parlé systématiquement aux parents en remettant le bulletin (j'ai fini tard...), ben, ça s'est calmé. Ben oui, quand des adultes font la morale à des gamins en y mettant un peu le ton et en rappelant la loi, et qu'ils refont pareil avec les parents, ça casse l'effet de groupe et ça remet un peu les choses en place. Souvent il y a un gros méchant et beaucoup de suiveurs. Quand on gueule, les suiveurs se rendent souvent compte (la trouille aidant) qu'ils ont dépassé les bornes. Le problème, c'est qu'il faut être au courant du harcélement (je l'ai appris par un concours de circonstances, la mère savait mais 'ne voulait pas déranger'), et après qu'il faut que ce ne soit pas un prof tout seul qui s'en mêle.
Repartir à zéro, Caspar, avec Facebook ça peut se montrer problématique

J'ai entendu un documentaire à ce propos sur France Culture (témoignages d'élèves): ça peut commencer dès la maternelle et ça continue jusqu'au lycée. Les cours de récréation sont des jungles. La vie adulte est une jungle aussi mais c'est plus feutré et hypocrite.

EDIT: tout à fait d'accord avec toi dandelion pour la gestion du problème. Facebook on peut vivre sans ou créer un nouveau compte avec un pseudo et pas de photo de profil.

Je confirme : mes enfants n'ont pas de compte Fesse de bouc et ne s'en portent pas plus mal !!! Moi non plus.... 

Olympias a écrit:Je confirme : mes enfants n'ont pas de compte Fesse de bouc et ne s'en portent pas plus mal !!! Moi non plus.... 

 Et les fermetures de compte furent nombreuses suite à notre action

La logique du MEN : "Fort avec les faibles, faible avec les forts"

N'est-ce pas une lâcheté très humaine qui dépasse le cadre de l'EN?

Sans doute, mais chez nous c'est le pompon.

C'est vrai que j'ai l'impression d'être dans 1984 parfois: un discours de surface très optimiste et une réalité beaucoup plus noire.

Si tu n'as que l'impression, c'est que tu gardes encore un peu d'optimisme. Perso je me suis régulièrement retrouvée en 1984 et en compagnie de Joseph K, et hélas ce n'était pas une plaisanterie. La littérature vue de l'intérieur, ok, mais il vaut mieux pouvoir choisir ses ouvrages.

dandelion a écrit:

Olympias a écrit:Je confirme : mes enfants n'ont pas de compte Fesse de bouc et ne s'en portent pas plus mal !!! Moi non plus.... 

 Et les fermetures de compte furent nombreuses suite à notre action

Tant mieux !!! Certains n'ont toujours rien compris à Facebook :
Lu ce matin dans le Parisien...

Couac. Pour mieux découvrir les hobbies et le caractère de ses futurs étudiants, un professeur de la très sélective université Paris-Dauphine a pris une initiative aussi iconoclaste qu’éphémère. Il a demandé aux 59 candidats à son master de gestion de se présenter à l’épreuve orale, la semaine prochaine… avec une copie de leur profil Facebook. L’enseignant, qui espérait mettre un peu de sel dans le jeu très convenu des entretiens de motivation, a connu une grosse déception. La direction de l’université a fait machine arrière, hier. « L’idée de l’enseignant, qui est par ailleurs un excellent professeur, était naïve et légalement pas acceptable », admet le président de l’université, Laurent Batsch.

Sur le plan du droit, « la règle générale veut que la demande d’informations soit proportionnée et cohérente avec l’objectif que l’on poursuit, expose Paul Hébert, chef des affaires juridiques à la Commission nationale de l’informatique et des libertés (Cnil). Les recruteurs, par exemple, ne peuvent poser de questions qu’en lien avec le poste pour lequel la personne candidate. Demander à des étudiants leur profil Facebook va au-delà et crée un risque de discrimination, si les informations que l’examinateur recueille ne correspondent pas à ses mœurs. »
Hier, la direction de Dauphine a écrit aux étudiants pour faire son mea culpa. « Quand on fait une connerie, on le reconnaît », affirme Laurent Batsch. La nouvelle soulagera sans doute la soixantaine d’étudiants concernés (sur 6000 candidats aux masters de Dauphine). « Ce serait un peu la panique si un examinateur demandait à voir ma page Facebook, réagit Jessica Ohayon, élève de licence et membre du syndicat étudiant Unef à Dauphine. J’ai beau faire attention à ce que je publie sur les réseaux sociaux, je pense que ce qui y figure est privé. Ce n’est pas sur cette base qu’on doit évaluer un élève. » (cette fille n'a pas compris que Facebook ne sert pas à avoir une vie privée mais une vie oublique !!)

C’est pourtant sur cette base que beaucoup sont « castés » par les employeurs quand ils entrent sur le marché du travail. Le phénomène a pris une telle ampleur que nombre de grandes écoles incluent désormais dans leurs cursus des cours sur les vertus et les dangers d’Internet. Mais aucune école, jusqu’ici, n’avait songé à en faire un critère de sélection.

Oui, j'ai entendu parler de cette histoire. Je crois que les employeurs ne se privent pas d'aller faire un tour sur le net avant de recruter. Et souvenez-vous de ces assistantes sociales qui avaient critiqué leur supérieure sur Facebook. J'ai lu une fois qu'il fallait mettre dans un mail ce qu'on mettrait sur une carte postale en sachant qu'elle peut être lue par le facteur, tout le personnel de la poste etc... Bon sur néo on se lâche un peu mais nous sommes protégés par nos pseudos.

Cyrano a fait un stage "cadre" il n'y a pas longtemps et le formateur leur a montré tout ce qu'un employeur pouvait trouver sur eux par internet et même des trucs remontant des années en arrière.

A l'instant un reportage sur France3 . Sa mère témoigne.

Ronin a écrit:J'ai la certitude que l'Institution fonctionne comme la bureaucratie soviétique à la plus belle époque. Le plan quinquennal nous demande de fournir 85 % de bacheliers ? en voiture Simone ! et ceux qui s'y opposent sont donc des ennemis de classe...il n'y a d'ailleurs qu'à lire les réactions outrées des défenseurs de l'orthodoxie quand on met le doigt sur ce qui va mal.

J'ai eu l'exemple encore mercredi d'un gamin de troisième harcelé dans le collège, mais personne n'a rien vu. Jusqu'à ce que les trois harceleurs lui cassent le coude. Convoqués devant le principal en présence de mon petit gars, ils trouvent moyen de le menacer de mort...réponse du CDE aux parents de mon ptit gars : on va vous aider à le changer d'établissement. Sans commentaire.

Ben voilà je rage ! Même réponse a été faite par la CDE après l'agression sexuelle d'une élève au sein du bahut, la gamine part et les trois petits salopards restent, j'ai encore honte de notre absence de révolte (une collègue exceptée qui l'a payé toute l'année en se faisant harceler monstrueusement, et à domicile, par la dite chef). Je parle d'un bahut de centre-ville très bourgeois. Et devinez ce qui a été prévu pour que ce genre de choses ne se renouvelle plus ? Un chouette projet transversal sur l'égalité filles-garçons afin de prévenir tout ça !  

Si ça c'est pas la preuve de la lâcheté des adultes...

Meuh non ce sont des méthodes non coercitives et non traumatiques ...:lol: 

Sur le fronton de ton bahut on devrait écrire " Déni, lâcheté et démagogie". Au moins les parents seraient informés.

C'est curieux, j'ai le sentiment que les représentants de parents eux-mêmes ne prennent pas conscience de la gravité de certains actes. Mais ce qui me chagrine le plus, ce sont certains des collègues, j'ai un souvenir d'engueulade homérique avec l'une d'entre elles qui avait lâché que "certaines filles le cherchaient", j'ai cru vomir, la chef s'est saisi de notre altercation pour dire : "voyez le problème n'est pas simple, vos réactions le prouvent, je ne peux donc pas avoir un avis tranché sur une question qui fait débat, lançons plutôt un projet ...:shock: :shock: :shock: " Et voilà, tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes.
Cela dit, pour être parfaitement honnête, j'ai fait onze ans de ZEP avant d'atterrir là et les victimes d'agressions étaient, elles aussi, systématiquement sur la sellette (agression antisémite , agressions en réunion et agressions sexuelles) . Le but était parfois véritablement de les mettre à l'abri des caïds du quartier (il s'agissait souvent de se débarrasser du problème) mais ce système ubuesque m'effraie depuis longtemps, l'omerta et les culpabilisations des autorités gestionnaires itou (sans compter les collègues qui te serinent qu'après tout, les agresseurs ne sont que des enfants et qui te font passer pour une ordure d'extrême-droite si tu plaides la cause des victimes, car "n'est-ce pas, les premières victimes sont ces jeunes écorchés vifs qui n'ont pas accès aux mots et qui usent de la violence pour pallier les carences affectives, blabliblablou"). Je finis par trouver admirable le comportement juste rationnel de certains CDE en la matière. 

Ben oui ils n'ont pas les mots. On comprend, ça n'excuse rien. Quant à la réductio ad hitlerium elle fait les beaux jours du FN depuis longtemps.

J'ai de nombreux échos à propos du CDE de cet établissement, qui venait d'arriver cette année, tous alarmants, dans des genres différents...

Les parents ont bien raison de porter plainte, leur fille n'a peut-être pas été défendue comme elle aurait dû l'être. Quelle horreur quand même, qu'elle n'ai pas trouvé la force de les alerter de ce qu'elle vivait.

Une de mes élèves de 6ème a vécu un enfer cette année, et a arrêté de venir en avril. Elle nous a régulièrement fait part, à ses parents, aux membres de l'équipe médico-sociale et à moi-même du harcèlement dont elle faisait l'objet, lié à des événements passés sordides et douloureux. Elle redouble dans un autre établissement à la rentrée, et dans son cas c'est vraiment le mieux pour elle. Son agresseur et sa bande restent en revanche, malgré les nombreuses insultes envers les profs, et plusieurs agressions physiques envers des élèves.  

Tant que nous ne pourrons pas dénoncer ce que notre hiérarchie couvre continuellement, l'impunité continuera pour les agresseurs, et le calvaire continuera pour certains élèves...

Mais non, c'est parce que tu appliques des méthodes pédagogiques réactionnaires, c'est tout !