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- albertine02Expert spécialisé
caribouc a écrit:Mon seul projet, c'est d'enseigner. Suis-je perdue pour l'EN ? :gratte:albertine02 a écrit:désolée de le dire, mais le seul mot de "projet", ces derniers temps, me hérisse.....
je suis une traumatisée de la "pédagogie de projet"...
va savoir.....je finis par me demander si je n'ai pas tout faux, s'il faut que je me cache (mon bahut adooooore les projets citoyens et les expérimentations de tout poil), si je suis malade......
- AdrenFidèle du forum
Bonsoir,
je n'ai pas lu les réponses, mais en 6e, les élèves sont encore très souvent motivés je trouve, même en fin d'année, on n'a pas besoin de leur faire croire qu'on va faire des jeux pour les intéresser. La lassitude vient peut-être de l'adolescence, des préoccupations qui changent, le prof est comme les parents, modèle qu'on a envie d'imiter jusqu'à 10-11 ans et vieux con radoteur ensuite.
je n'ai pas lu les réponses, mais en 6e, les élèves sont encore très souvent motivés je trouve, même en fin d'année, on n'a pas besoin de leur faire croire qu'on va faire des jeux pour les intéresser. La lassitude vient peut-être de l'adolescence, des préoccupations qui changent, le prof est comme les parents, modèle qu'on a envie d'imiter jusqu'à 10-11 ans et vieux con radoteur ensuite.
- tabouNiveau 8
pour ce qui est du mot "projet" je n'aime pas beaucoup ce mot, et le professeur qui faut très sérieusement son travail et remplit sa mission, se fait montrer du doigt par les collègues, parents et surtout le chef d'établissement s'il ne prend pas la peine de montrer qu'il a plein de projets et qu'il va emmener ses élèves se promener plusieurs fois en cours d'année ...
- roxanneOracle
Après, ça dépend ce qu'on appelle projets .J'avais en primaire des instits à l'ancienne, très axés sur les apprentissages .Et une année j'ai eu plus jeune qui tout en faisant le programme nous a fait élever des tétards, construire des bouliers (avec exercices de maths à l'appui) et des trucs comme ça et c'était aussi intéressant .
- CasparProphète
Avec la différence que l'instit peut élaborer et piloter son projet tout seul et plus efficacement que les projets dans le secondaire qui se perdent en réunions stériles et éparpillement général.
- User5899Demi-dieu
Ah oui, ça... D'accord. Je doute toutefois qu'aujourd'hui, on monte un projet pour fabriquer un boulier. C'est d'ailleurs sans doute dommage.roxanne a écrit:Après, ça dépend ce qu'on appelle projets .J'avais en primaire des instits à l'ancienne, très axés sur les apprentissages .Et une année j'ai eu plus jeune qui tout en faisant le programme nous a fait élever des tétards, construire des bouliers (avec exercices de maths à l'appui) et des trucs comme ça et c'était aussi intéressant .
- roxanneOracle
Je l'ai encore d'ailleurs mon boulier .C'est d'ailleurs la seule chose faite de mes mains avec un tablier en cours d'EMT en 4°....Certains avaient des boules noires, d'autres blanches et tous nos exos de maths ont porté là-dessus .Et c'était il y a plus de trente ans ( ) et je m'en souviens encore.
- zigotineHabitué du forum
Je ne sais pas si c'est le temps pourri mais cette année on a bossé jusqu'au bout. En plus comme on est centre de correction on finissait le 26 juin.
J'ai fait une sortie le 24 avec mes sixièmes (randonnée) et le 25 (dernier cours) ils ont fini leurs poésies et fait des dessins pour un collègue qui partait en retraite.
En troisième pareil, j'ai réussi à bosser jusqu'à l'avant dernière heure.
En fait vive la pluie :p
J'ai fait une sortie le 24 avec mes sixièmes (randonnée) et le 25 (dernier cours) ils ont fini leurs poésies et fait des dessins pour un collègue qui partait en retraite.
En troisième pareil, j'ai réussi à bosser jusqu'à l'avant dernière heure.
En fait vive la pluie :p
- CasparProphète
La pluie est très pédagogique, je l'ai toujours pensé. D'ailleurs, est-ce un hasard si la Finlande est toujours citée en exemple pour la qualité de son système éducatif?
- zigotineHabitué du forum
Ah oui c'est ça!
La pluie et la neige...
Tiens je vais retourner en Bretagne moi :p Mes élèves étaient bien plus sérieux qu'en banlieue lyonnaise :-/
La pluie et la neige...
Tiens je vais retourner en Bretagne moi :p Mes élèves étaient bien plus sérieux qu'en banlieue lyonnaise :-/
- CasparProphète
Je plaisante à peine en fait. Quand les mois de mai et juin sont chauds et ensoleillés, c'est beaucoup plus dur de les faire travailler.
- DalvaVénérable
Pour répondre à la question initiale et après observation in vivo de ma fille qui passe en 4e à la rentrée... je dirais que ça tient quand même beaucoup à l'âge. Peu à peu, les sourires et les enthousiasmes s'estompent. Quand elle est seule et ne se sent pas observée, elle traînasse. Elle qui ne s'est jamais ennuyée ne sait pas quoi faire, elle est comme en transition, ne veut plus jouer mais ne fait pas encore de trucs de grands, en a marre de lire tout le temps, etc.
D'après mes collègues, en cours, elle est encore intéressée et active malgré tout. Mais je crois aussi qu'il faut à ces quelques élèves qui restent curieux une bonne dose de patience et de volonté pour continuer envers et contre la masse inerte. J'en ai eu un ou deux (filles et garçons) cette année en 3e, et je leur en suis extrêmement reconnaissante, car ils ont sauvé bien des cours. Malgré tout, malgré leur curiosité, leur allant et leur volonté, je sentais bien parfois qu'ils étaient simplement... tristounets. Et je me rappelle des questionnements étranges qui me traversaient au même âge, sur l'étendue de l'univers, sa vastitude, et la dérision de notre infime existence, etc.
Ajoutez à ça les écrans qui, à partir de la 5e en général, envahissent leur quotidien jusque tard dans la nuit, et vous aurez une idée d'où passe leur enthousiasme... Je dirais, dans leurs nuits, leurs rêves et leurs fantasmes.
Enfin, ils sont également épuisés. Physiquement et mentalement, grandir, ça fatigue vraiment par périodes. Quand ils poussent de 10 cm en deux ou trois mois, que leurs pieds et leurs nez se difforment, je suppose qu'ils doivent s'épuiser ne serait-ce qu'à se reconnaître.
Je ne me souviens pas avoir été enthousiaste en classe au collège (mais intéressée et curieuse, oui, bien sûr, quoique blasée peut-être une fois arrivée en 3e, sans que cela soit forcément péjoratif... hâte peut-être d'arriver au lycée...). Il faut dire que, comme Cripure si j'ai bien compris, beaucoup de cours m'ennuyaient en raison de leur manque d'intérêt et d'ambition (littérature de jeunesse de la 6e à 4e pour ne citer que cela).
D'après mes collègues, en cours, elle est encore intéressée et active malgré tout. Mais je crois aussi qu'il faut à ces quelques élèves qui restent curieux une bonne dose de patience et de volonté pour continuer envers et contre la masse inerte. J'en ai eu un ou deux (filles et garçons) cette année en 3e, et je leur en suis extrêmement reconnaissante, car ils ont sauvé bien des cours. Malgré tout, malgré leur curiosité, leur allant et leur volonté, je sentais bien parfois qu'ils étaient simplement... tristounets. Et je me rappelle des questionnements étranges qui me traversaient au même âge, sur l'étendue de l'univers, sa vastitude, et la dérision de notre infime existence, etc.
Ajoutez à ça les écrans qui, à partir de la 5e en général, envahissent leur quotidien jusque tard dans la nuit, et vous aurez une idée d'où passe leur enthousiasme... Je dirais, dans leurs nuits, leurs rêves et leurs fantasmes.
Enfin, ils sont également épuisés. Physiquement et mentalement, grandir, ça fatigue vraiment par périodes. Quand ils poussent de 10 cm en deux ou trois mois, que leurs pieds et leurs nez se difforment, je suppose qu'ils doivent s'épuiser ne serait-ce qu'à se reconnaître.
Je ne me souviens pas avoir été enthousiaste en classe au collège (mais intéressée et curieuse, oui, bien sûr, quoique blasée peut-être une fois arrivée en 3e, sans que cela soit forcément péjoratif... hâte peut-être d'arriver au lycée...). Il faut dire que, comme Cripure si j'ai bien compris, beaucoup de cours m'ennuyaient en raison de leur manque d'intérêt et d'ambition (littérature de jeunesse de la 6e à 4e pour ne citer que cela).
- bikkhouHabitué du forum
Les adolescents ne manquent pas d'enthousiasme, pas plus que nous, face à la contrainte. Ce qui crée cette impression, selon moi, c'est qu'en tant que profs nous sommes payés pour susciter leur intérêt. Nous travaillons et cherchons en permanence quelque chose pour allumer une petite étincelle. Ils sont curieux, mais de choses qui nous ennuient ; nous sommes curieux, mais de choses qui ne les intéressent pas encore. Plus nous investissons d'énergie dans telle ou telle séance et plus nous sommes déçus.
Posons-nous la question à nos élèves ? Leur demandons-nous s'ils s'ennuient tant que cela avec nous en cours, et pourquoi ? A quel moment le faisons-nous ? Les réponses nous effraient-elles ?
Lorsque je produis quelque chose à destination d'une classe, que j'y passe du temps et que j'ai du plaisir à le faire, je le leur dis, je leur explique et glisse des détails, brièvement, juste histoire qu'ils comprennent que j'ai consacré une belle dose d'énergie à tout ça, que ce n'est pas du prêt à consommer mais quelque chose qui est pensé et préparé pour eux... en attente "d'eux", de leur "réaction". Après, lorsque nous finissons, je leur demande ce qu'ils en pensent. Ils ont travaillé avec moi et ont donné vie à ce que j'avais préparé pour eux. Nous avons partagé quelque chose de spécial, tous ensemble. Raté ou réussi, le résultat vaut toujours un commentaire. Et moi, cela m'aide à garder l'envie de faire bien les choses, l'envie de rester enthousiaste moi aussi.
Posons-nous la question à nos élèves ? Leur demandons-nous s'ils s'ennuient tant que cela avec nous en cours, et pourquoi ? A quel moment le faisons-nous ? Les réponses nous effraient-elles ?
Lorsque je produis quelque chose à destination d'une classe, que j'y passe du temps et que j'ai du plaisir à le faire, je le leur dis, je leur explique et glisse des détails, brièvement, juste histoire qu'ils comprennent que j'ai consacré une belle dose d'énergie à tout ça, que ce n'est pas du prêt à consommer mais quelque chose qui est pensé et préparé pour eux... en attente "d'eux", de leur "réaction". Après, lorsque nous finissons, je leur demande ce qu'ils en pensent. Ils ont travaillé avec moi et ont donné vie à ce que j'avais préparé pour eux. Nous avons partagé quelque chose de spécial, tous ensemble. Raté ou réussi, le résultat vaut toujours un commentaire. Et moi, cela m'aide à garder l'envie de faire bien les choses, l'envie de rester enthousiaste moi aussi.
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Le rhinocéros courait / Le lion s'accrochait / mordait / le sang giclait le cou se tordait / Le rhinocéros regardait le ciel / Ciel bleu, calme et tranquille : / on y voyait la lune /
Tableau / Incident dans la jungle lointaine / Le paysage se taisait / Les deux bêtes se figeaient / Et dans le silence / Le lion tuait à chaque instant / Le rhinocéros mourait éternellement
KAORU MARUYAMA
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