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- CasparProphète
Je vouvoie et tutoie alternativement sur ce forum, en fonction du degré de sérieux du fil je suppose. Et je me cripuserais aussi non?
- thrasybuleDevin
Si la cripurisation des esprits est en marche, je sors ma poupée vaudou à l'effigie de Glenn Gould!! Private joke inside!Caspar Goodwood a écrit:Je vouvoie et tutoie alternativement sur ce forum, en fonction du degré de sérieux du fil je suppose. Et je me cripuserais aussi non?
- CasparProphète
Je ne suis encore qu'un nouveaus néo donc je ne comprends pas la private joke, mais je m'achemine lentement mais sûrement vers mon 2000e message...et le détournement total de ce fil, pardon aux latinistes.
- thrasybuleDevin
Le topic retombera sur ses pattes, ne t'en fais pas!
- SphinxProphète
On a moins de candidats aussi cette année, mais tout est relatif : ils sont tout de même plus d'une vingtaine - comparé aux cinquièmes de cette année qui étaient 37 répartis sur deux groupes, pour un petit collège de 500 élèves, c'est moins mais c'est quand même pas mal ! Mais comme la CDE et son adjointe ont déjà fait la répartition et décidé qu'il y aurait deux groupes de latin, et décidé que dix c'est trop peu pour faire un groupe, ça les embête.
J'ai été obligée moi aussi d'aller recruter : prendre une demi-heure de mon cours de français pour présenter l'option à la classe de sixième que j'ai, prendre trois fois une demi-heure sur mon temps libre pour aller dans les classes d'autres collègues, confier mes latinistes de troisième à une collègue pendant que j'allais évangéliser ses sixièmes (d'ailleurs pour le coup, trois filles de troisième m'ont accompagnée pour porter la bonne parole ; une leur a dit que le latin, c'était bien à cause des histoires de mythologie et de politique un peu tordue, la deuxième disait que ça lui avait beaucoup apporté en grammaire, la troisième a parlé des points au brevet. On aurait dit qu'elles s'étaient concertées mais pas du tout )
J'ai un peu eu l'impression quand même que ce n'était pas mon boulot, de faire, comme dit Caspar, le VRP, et d'aller distribuer des photocopies de planches d'Astérix pour les convaincre de venir décliner rosa. Est-ce que ça se fait partout ?
Sinon, mes cinquièmes de cette année (contrairement à leurs aînés) sont d'un enthousiasme exemplaire. J'en ai bien deux ou trois qui viennent en traînant les pieds, mais les autres, c'est du rêve en boîte. Ils travaillent, participent, sont demandeurs... J'ai peut-être trouvé une astuce par inadvertance : ils ont adoré l'histoire de Lucrèce et Tarquin que je leur ai racontée en début d'année, et maintenant ils sont toujours pendus à mes lèvres des fois que je consente à prendre cinq minutes pour raconter une histoire pleine de sexe et de meurtres
(Voilà comment on fait retomber le topic sur ses pattes, en rédigeant un pavé (décidément, ce soir... !) sans se rendre compte que ça dévie de l'autre côté !)
J'ai été obligée moi aussi d'aller recruter : prendre une demi-heure de mon cours de français pour présenter l'option à la classe de sixième que j'ai, prendre trois fois une demi-heure sur mon temps libre pour aller dans les classes d'autres collègues, confier mes latinistes de troisième à une collègue pendant que j'allais évangéliser ses sixièmes (d'ailleurs pour le coup, trois filles de troisième m'ont accompagnée pour porter la bonne parole ; une leur a dit que le latin, c'était bien à cause des histoires de mythologie et de politique un peu tordue, la deuxième disait que ça lui avait beaucoup apporté en grammaire, la troisième a parlé des points au brevet. On aurait dit qu'elles s'étaient concertées mais pas du tout )
J'ai un peu eu l'impression quand même que ce n'était pas mon boulot, de faire, comme dit Caspar, le VRP, et d'aller distribuer des photocopies de planches d'Astérix pour les convaincre de venir décliner rosa. Est-ce que ça se fait partout ?
Sinon, mes cinquièmes de cette année (contrairement à leurs aînés) sont d'un enthousiasme exemplaire. J'en ai bien deux ou trois qui viennent en traînant les pieds, mais les autres, c'est du rêve en boîte. Ils travaillent, participent, sont demandeurs... J'ai peut-être trouvé une astuce par inadvertance : ils ont adoré l'histoire de Lucrèce et Tarquin que je leur ai racontée en début d'année, et maintenant ils sont toujours pendus à mes lèvres des fois que je consente à prendre cinq minutes pour raconter une histoire pleine de sexe et de meurtres
(Voilà comment on fait retomber le topic sur ses pattes, en rédigeant un pavé (décidément, ce soir... !) sans se rendre compte que ça dévie de l'autre côté !)
- HéliandreExpert
Idem, 11 inscrit alors que j'en avais 29 l'an passé, et l'année précédente 34 sur deux groupes...
Dans un autre établissement, avec une cohorte très peu courageuse, on avait dû se résoudre, le CDE et moi, à proposer l'option "à l'essai" tant il y a avait peu d'élèves (en fin d'année, ils ont tous choisi d'arrêter : "c'est pas vous, Madame, mais vous comprenez, faut travailler... et ça nous prends nos heures d'études").
Dans les raison, je rejoins l'impression de la baisse du goût de l'effort, des habitudes de travail ; les élèves semblent de plus en plus, pour la plupart, ne pas du tout voir l'intérêt de travailler en plus, pour quelque chose qui n'a pas davantage évident et immédiat ("ça ne me sert pas pour mon orientation, pour avoir un métier plus tard").
Il y a aussi eu des concurrences qu'on n'avait pas anticipées (des "ateliers" en 5ème) ; et comme toi la pub sympa des 3èmes qui n'ont jamais tenté de s'intéresser, habitués aux peplums de leur prof de 5ème et n'ayant jamais digéré le passage à une prof qui fait un peu de tout, dont de la grammaire !
Dans un autre établissement, avec une cohorte très peu courageuse, on avait dû se résoudre, le CDE et moi, à proposer l'option "à l'essai" tant il y a avait peu d'élèves (en fin d'année, ils ont tous choisi d'arrêter : "c'est pas vous, Madame, mais vous comprenez, faut travailler... et ça nous prends nos heures d'études").
Dans les raison, je rejoins l'impression de la baisse du goût de l'effort, des habitudes de travail ; les élèves semblent de plus en plus, pour la plupart, ne pas du tout voir l'intérêt de travailler en plus, pour quelque chose qui n'a pas davantage évident et immédiat ("ça ne me sert pas pour mon orientation, pour avoir un métier plus tard").
Il y a aussi eu des concurrences qu'on n'avait pas anticipées (des "ateliers" en 5ème) ; et comme toi la pub sympa des 3èmes qui n'ont jamais tenté de s'intéresser, habitués aux peplums de leur prof de 5ème et n'ayant jamais digéré le passage à une prof qui fait un peu de tout, dont de la grammaire !
- elwellonNiveau 9
Dans mon collège, les deux professeurs de latin prennent une heure pour chaque sixième soit 3Hpour chacun d'eux et recrutent ainsi. D ce fait, on se retrouve avec deux groupes en 5° de latinistes, chaque groupe compte 25 élèves, puis un seul groupe en 4°: il faut donc éliminer des élèves pour ne garder qu'un seul groupe de 30 élèves. C'est triste que l'on ne puisse pas conserver tous les élèves!
- LefterisEsprit sacré
Moi aussi j'ai des bons 5èmes, classe de 30 au départ . Pas plus forts que les autres, mais globalement de bonne volonté. Je fais comme toi, je passe dans les classes, avec un diaporama (que j'ai d'ailleurs mis dans je ne sais plus quel post) , mais aucune promesse fallacieuse. De la sueur et des larmes ...Sphinx a écrit:On a moins de candidats aussi cette année, mais tout est relatif : ils sont tout de même plus d'une vingtaine - comparé aux cinquièmes de cette année qui étaient 37 répartis sur deux groupes, pour un petit collège de 500 élèves, c'est moins mais c'est quand même pas mal ! Mais comme la CDE et son adjointe ont déjà fait la répartition et décidé qu'il y aurait deux groupes de latin, et décidé que dix c'est trop peu pour faire un groupe, ça les embête.
J'ai été obligée moi aussi d'aller recruter : prendre une demi-heure de mon cours de français pour présenter l'option à la classe de sixième que j'ai, prendre trois fois une demi-heure sur mon temps libre pour aller dans les classes d'autres collègues, confier mes latinistes de troisième à une collègue pendant que j'allais évangéliser ses sixièmes (d'ailleurs pour le coup, trois filles de troisième m'ont accompagnée pour porter la bonne parole ; une leur a dit que le latin, c'était bien à cause des histoires de mythologie et de politique un peu tordue, la deuxième disait que ça lui avait beaucoup apporté en grammaire, la troisième a parlé des points au brevet. On aurait dit qu'elles s'étaient concertées mais pas du tout )
J'ai un peu eu l'impression quand même que ce n'était pas mon boulot, de faire, comme dit Caspar, le VRP, et d'aller distribuer des photocopies de planches d'Astérix pour les convaincre de venir décliner rosa. Est-ce que ça se fait partout ?
Sinon, mes cinquièmes de cette année (contrairement à leurs aînés) sont d'un enthousiasme exemplaire. J'en ai bien deux ou trois qui viennent en traînant les pieds, mais les autres, c'est du rêve en boîte. Ils travaillent, participent, sont demandeurs... J'ai peut-être trouvé une astuce par inadvertance : ils ont adoré l'histoire de Lucrèce et Tarquin que je leur ai racontée en début d'année, et maintenant ils sont toujours pendus à mes lèvres des fois que je consente à prendre cinq minutes pour raconter une histoire pleine de sexe et de meurtres
(Voilà comment on fait retomber le topic sur ses pattes, en rédigeant un pavé (décidément, ce soir... !) sans se rendre compte que ça dévie de l'autre côté !)
Si tu veux du gore et du sexe , va faire un tour chez Suétone, il y a de bons morceaux
_________________
"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- pallasNiveau 9
Ce topic me fait du bien vous ne pouvez pas savoir... Je suis désespérée, je n'arrive pas à recruter cette année moi non plus. J'ai fait la tournée avec présentation d'une heure pour chaque classe, j'ai appelé les parents mais rien à faire. Je tourne à 5 élèves et trois en plus qui ne pourront pas suivre. Mon principal va proposer à l'essai mais je suis contre. On va encore en perdre plus. Je ne serai pas là, je mute, mais je sais, c'est pareil partout.
- IphigénieProphète
ben les parents ne sont pas sourds!
fin du capes de LC, plus d'étudiants : à quoi bon inscrire les enfants dans un truc devenu officiellement obsolète?
fin du capes de LC, plus d'étudiants : à quoi bon inscrire les enfants dans un truc devenu officiellement obsolète?
- SphinxProphète
Lefteris a écrit:
Moi aussi j'ai des bons 5èmes, classe de 30 au départ . Pas plus forts que les autres, mais globalement de bonne volonté. Je fais comme toi, je passe dans les classes, avec un diaporama (que j'ai d'ailleurs mis dans je ne sais plus quel post) , mais aucune promesse fallacieuse. De la sueur et des larmes ...
Idem, j'ai halluciné en début d'année en récupérant des élèves (des 3e) qui me mettaient dans leur petite fiche de présentation "j'ais choisit latin parcequ'on ma dis que sa aider pour le francais". Oh ben oui, ça a été fructueux, dites donc. N'ayant pas envie de passer l'année à réexpliquer ce qu'est un COD, j'ai donc averti qu'on ne s'inscrivait pas en latin si on avait de grosses lacunes en français, et qu'on était tenu d'apprendre ses leçons.
Si tu veux du gore et du sexe , va faire un tour chez Suétone, il y a de bons morceaux
Je l'ai gardé pour les 3e, lui
- DerborenceModérateur
Nous sommes deux profs. Je passe seule dans toutes les classes pour une heure d'intervention. Une année, nous avions 7 classes de 6e...elwellon a écrit:Dans mon collège, les deux professeurs de latin prennent une heure pour chaque sixième soit 3Hpour chacun d'eux et recrutent ainsi. D ce fait, on se retrouve avec deux groupes en 5° de latinistes, chaque groupe compte 25 élèves, puis un seul groupe en 4°: il faut donc éliminer des élèves pour ne garder qu'un seul groupe de 30 élèves. C'est triste que l'on ne puisse pas conserver tous les élèves!
Et cette année, un seul groupe de latin (20 élèves environ) au lieu de 2.
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"La volonté permet de grimper sur les cimes ; sans volonté on reste au pied de la montagne." Proverbe chinois
"Derborence, le mot chante triste et doux dans la tête pendant qu’on se penche sur le vide, où il n’y a plus rien, et on voit qu’il n’y a plus rien."
Charles-Ferdinand Ramuz, Derborence
- InvitéMAFidèle du forum
@Bland9ine:
Concernant l'idée du voyage:
Pour l'avoir fait afin d'avoir davantage de germanistes (même problématique), cela ne m'en a ramené aucun. Ils ont profité du voyage, c'est tout...
Concernant l'idée du voyage:
Pour l'avoir fait afin d'avoir davantage de germanistes (même problématique), cela ne m'en a ramené aucun. Ils ont profité du voyage, c'est tout...
- ChoupsyFidèle du forum
Pour répondre à certains de vos propos, j'ai moi aussi passé du temps auprès des classes de 6e afin qu'ils bénéficient d'une heure d'initiation. Lors de ces heures (prises sur mon temps libre), j'ai insisté sur cette langue mère d'autres langues que les élèves apprennent actuellement. Cependant, j'ai aussi joué la carte de la sincérité en leur expliquant la réalité des choses: un minimum de travail, de l'implication, de la volonté... Au cours de l'année, outre l'aspect linguistique, j'essaie aussi de travailler en projets, pour ce qui est de la civilisation, essentiellement (création de jeux, exposés, reconstitution d'un banquet romain..le tout après avoir réalisé de nombreuses recherches pendant l'année). Certains 6e, lors de cette présentation, avaient même l'air plutôt enthousiastes!
J'ai ensuite envoyé un courrier aux parents, en expliquant l'intérêt d'une telle option.
Le principal a reçu les élèves "potentiellement capables" pour leur en parler individuellement puis il a envoyé à son tour une lettre adressée aux familles...
Mais rien de rien...aucune réaction!
De toute façon, dès l'élection des délégués de classe, en début d'année, j'ai pu sonder la curiosité et l'envie de mes élèves...Aucun ne voulait se présenter...situation inédite pour moi (et pour des 6e!).
Aujourd'hui, j'apprends par un de mes élèves de 6e que non seulement les latinistes actuels ont fait "leur pub" mais que les surveillants s'en sont aussi chargés...je n'en reviens vraiment pas!
Je suis certainement naive, mais surtout dépitée!
J'ai ensuite envoyé un courrier aux parents, en expliquant l'intérêt d'une telle option.
Le principal a reçu les élèves "potentiellement capables" pour leur en parler individuellement puis il a envoyé à son tour une lettre adressée aux familles...
Mais rien de rien...aucune réaction!
De toute façon, dès l'élection des délégués de classe, en début d'année, j'ai pu sonder la curiosité et l'envie de mes élèves...Aucun ne voulait se présenter...situation inédite pour moi (et pour des 6e!).
Aujourd'hui, j'apprends par un de mes élèves de 6e que non seulement les latinistes actuels ont fait "leur pub" mais que les surveillants s'en sont aussi chargés...je n'en reviens vraiment pas!
Je suis certainement naive, mais surtout dépitée!
- LefterisEsprit sacré
Tu es dépitée parce que tu es naïve, ça va ensemble. D'une part, nous sommes seuls dans la tranchée , trahis par les états-majors, rejetés par ceux pour qui nous nous battons. D'autre part, notre discours est cassé par l'environnement social, sociétal : un élève d'aujourd'hui va à l'"utile", or l'utile, c'est ce qui permet d'avoir facilement une bonne note, ou qui donne une orientation favorable. Parler de langue mère, de culture , de compréhension de l'histoire etc. ne touche pas grand monde, à part ceux qui sont déjà convaincus. C'est pourtant ce que je fais , car c'est le seul non mensonger, et ensuite advienne que pourra. L'an dernier, j'ai fait le plein avec ce discours, pas l'année avant , et pour cette année, les 4ème courent après les 6èmes pur leur dire de ne pas en faire. Nous ramons à contre-courant de la société, c'est comme ça. Et dans un établissement, des tas de collègues détestent le latin. Une collègue que je connais m'a raconté un épouvantable lobbying dans son dos pour faire fermer la section grec et prendre les heures pour un projet foot ou je ne sais quoi.Choupsy a écrit:Pour répondre à certains de vos propos, j'ai moi aussi passé du temps auprès des classes de 6e afin qu'ils bénéficient d'une heure d'initiation. Lors de ces heures (prises sur mon temps libre), j'ai insisté sur cette langue mère d'autres langues que les élèves apprennent actuellement. Cependant, j'ai aussi joué la carte de la sincérité en leur expliquant la réalité des choses: un minimum de travail, de l'implication, de la volonté... Au cours de l'année, outre l'aspect linguistique, j'essaie aussi de travailler en projets, pour ce qui est de la civilisation, essentiellement (création de jeux, exposés, reconstitution d'un banquet romain..le tout après avoir réalisé de nombreuses recherches pendant l'année). Certains 6e, lors de cette présentation, avaient même l'air plutôt enthousiastes!
J'ai ensuite envoyé un courrier aux parents, en expliquant l'intérêt d'une telle option.
Le principal a reçu les élèves "potentiellement capables" pour leur en parler individuellement puis il a envoyé à son tour une lettre adressée aux familles...
Mais rien de rien...aucune réaction!
De toute façon, dès l'élection des délégués de classe, en début d'année, j'ai pu sonder la curiosité et l'envie de mes élèves...Aucun ne voulait se présenter...situation inédite pour moi (et pour des 6e!).
Aujourd'hui, j'apprends par un de mes élèves de 6e que non seulement les latinistes actuels ont fait "leur pub" mais que les surveillants s'en sont aussi chargés...je n'en reviens vraiment pas!
Je suis certainement naive, mais surtout dépitée!
Le discours de la séduction ne marche pas plus, ou alors tu cours à une désillusion très rapide, avec une quasi haine de la part des élèves, qui s’estiment trompés, car ils imaginent voyages, fêtes, jeux, films. Et pas une once d'effort , surtout pas de grammaire. Ca m'est arrivé car des enseignants avaient "vendu" le latin à des élèves de 6ème dans une autre collège, dont les élèves devaient venir ensuite chez nous (nouveau collège, secteur redécoupé). Quand le collège a ouvert, j'ai commencé à leur faire étudier la langue, ça a été affreux, l'horreur même, et très vite. Elèves difficiles dans le tas ( établissement classe 5) , qui répondaient, refusaient d'amener leurs affaires , s'interpellaient toute l'heure, répondaient violemment à la moindre remarque.
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- MinaNiveau 10
Malheureusement, je me reconnais pleinement dans ce que tu écris, Lefteris. D'un côté, on arrive à avoir quelques élèves en leur présentant l'enseignement du latin tel qu'il est: faire de la grammaire, apprendre des déclinaisons et des conjugaisons par coeur, apprendre à traduire, bref, TRAVAILLER (ouh le vilain mot!), et d'un autre côté, ces quelques inconscients qui avaient osé choisir l'option en 5e en toute connaissance de cause, veulent arrêter à la fin de l'année, ou en fin de 4e, parce qu'il y a trop de travail c'est trop dur, on comprend rien, ça sert à rien... Bref... J'aime autant n'avoir qu'un petit groupe d'élèves qui sait pourquoi il est là et avancer à leur rythme mais les faire progresser et avoir l'impression de leur apprendre quelque chose, plutôt que d'avoir un groupe conséquent, ou même 2 groupes, mais devoir baisser les exigences, ou diluer les contenus pour ne pas les mettre en échec... Je l'ai déjà dit, mais les années passant, j'ai de moins en moins envie d'enseigner le latin, tellement cela devient un poids: entre hostilité des élèves, incompréhension des collègues, absence de soutien de la direction et insatisfaction des parents...
- LefterisEsprit sacré
Mina a écrit:Malheureusement, je me reconnais pleinement dans ce que tu écris, Lefteris. D'un côté, on arrive à avoir quelques élèves en leur présentant l'enseignement du latin tel qu'il est: faire de la grammaire, apprendre des déclinaisons et des conjugaisons par coeur, apprendre à traduire, bref, TRAVAILLER (ouh le vilain mot!), et d'un autre côté, ces quelques inconscients qui avaient osé choisir l'option en 5e en toute connaissance de cause, veulent arrêter à la fin de l'année, ou en fin de 4e, parce qu'il y a trop de travail c'est trop dur, on comprend rien, ça sert à rien... Bref... J'aime autant n'avoir qu'un petit groupe d'élèves qui sait pourquoi il est là et avancer à leur rythme mais les faire progresser et avoir l'impression de leur apprendre quelque chose, plutôt que d'avoir un groupe conséquent, ou même 2 groupes, mais devoir baisser les exigences, ou diluer les contenus pour ne pas les mettre en échec... Je l'ai déjà dit, mais les années passant, j'ai de moins en moins envie d'enseigner le latin, tellement cela devient un poids: entre hostilité des élèves, incompréhension des collègues, absence de soutien de la direction et insatisfaction des parents...
Autant les langues anciennes constituent mon domaine préféré, autant les enseigner m'indiffère, quand c'est dans d'aussi mauvaises conditions. Je me bats pour les enseigner comme il faut, pas pour les enseigner coût-que-coûte, comme si ma vie en dépendait.
Et de toute manière, l'expérience est faite que le renoncement, la compromission n'amènent aucun résultat : ceux qui ont accepté des réductions horaires (illégales) ont quand même des soucis , ceux qui font des banquets d'Apicius ont quand même des abandons en masse, et en prime aucun élève capable de suivre en seconde , pour les rares survivants. Au moins, j'ai quatre ou cinq élèves par an qui suivent dans un grand lycée parisien, je me dis que c'st mieux que zéro..
Ma seule concession au "ludique" , ce serait le combat de gladiateur, mais à condition que je sois le secutor:diable: si l'administration me paie l'armatura .
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- ChoupsyFidèle du forum
"Ma seule concession au "ludique" , ce serait le combat de gladiateur, mais à condition que je sois le secutor si l'administration me paie l'armatura ."
Je pense que je vais opter pour cette idée! Je m'en vais, dès demain, la proposer aux plus hautes instances!
Je pense que je vais opter pour cette idée! Je m'en vais, dès demain, la proposer aux plus hautes instances!
- Fesseur ProGuide spirituel
Même problème de peu d'effectifs chez nous avec pourtant des élèves brillants en 6ème.
Nous rajoutons latin fortement conseillé sur la fiche dialogue.
A suivre...
La raison principale du choix de cette option par les parents chez nous était que leur gamin soit dans une classe "d'élite".
Depuis que les élèves latinistes sont mélangés sur 3 classes, les effectifs baissent régulièrement...
Nous rajoutons latin fortement conseillé sur la fiche dialogue.
A suivre...
La raison principale du choix de cette option par les parents chez nous était que leur gamin soit dans une classe "d'élite".
Depuis que les élèves latinistes sont mélangés sur 3 classes, les effectifs baissent régulièrement...
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Pourvu que ça dure...
- Lux_Fidèle du forum
Fesseur Pro a écrit:
Nous rajoutons latin fortement conseillé sur la fiche dialogue.
Les années passées, nous le notions également sur la fiche dialogue. En général, cela permettait à ma collègue latiniste de récupérer 2 ou 4 élèves de plus.
Cette année, la nouvelle adjointe a refusé que cela soit noté, argumentant que nous ne devions pas forcer la main aux élèves et à leurs familles. Est-ce dû à des ordres / conseils reçus d'en haut ou a-t-elle indiqué cela de son propre chef ?
Courage à tous les super prof de LC du forum !
- gaga13Niveau 5
Tout pareil chez moi ... Seulement 34 élèves de 6e demandent le latin, contre 48 l'an dernier, et jusqu'à 65 il y a quelques années. Je n'ai pourtant pas ménagé mes efforts : expo au CDI avec affiches créées par mes élèves, manuels, livres documentaires etc... Je suis même allée, à la demande de mon CDE, "faire le tapin" en 6e, dans chaque classe, sauf une, particulièrement faible et extrêmement agitée, que j'ai évite sciemment ! (Bouh ! La vilaine !! ).
Eh bien ça n'a rien changé, finalement ! Ceux qui font du latin savaient déjà qu'ils en feraient dès le début de l'année, la plupart poussés (forcés...) par leurs parents.
Bref, le latin, je continue d'adorer ça, mais c'est un peu ma croix. Les élèves adorent en 5e et détestent ensuite. Comme vous tous, je m'interroge sur la mystérieuse alchimie qui transforme la passion du début en froid désintérêt, voire en violente répulsion ! J'ai tout de même arrêté d'organiser un voyage en Italie chaque année. Ca motive les inscriptions, mais ensuite on se traîne des boulets pendant 3 ans (ils n'ont pas le droit d'arrêter, dans mon collège !). J'organiserai à nouveau, quand je me trouverai face à un groupe sympa et un minimum motivé !
Non mais !
Et puis tant pis, je crois que je préfère avoir moins d'élèves, mais qui tiennent la route, et les faire assez travailler pour qu'ils puissent continuer et suivre au lycée.
(A la relecture de mon message, vu le nombre de points d'exclamation que j'y ai mis, je me rends compte que c'est un sujet sensible et un peu douloureux..., le latin...)
Eh bien ça n'a rien changé, finalement ! Ceux qui font du latin savaient déjà qu'ils en feraient dès le début de l'année, la plupart poussés (forcés...) par leurs parents.
Bref, le latin, je continue d'adorer ça, mais c'est un peu ma croix. Les élèves adorent en 5e et détestent ensuite. Comme vous tous, je m'interroge sur la mystérieuse alchimie qui transforme la passion du début en froid désintérêt, voire en violente répulsion ! J'ai tout de même arrêté d'organiser un voyage en Italie chaque année. Ca motive les inscriptions, mais ensuite on se traîne des boulets pendant 3 ans (ils n'ont pas le droit d'arrêter, dans mon collège !). J'organiserai à nouveau, quand je me trouverai face à un groupe sympa et un minimum motivé !
Non mais !
Et puis tant pis, je crois que je préfère avoir moins d'élèves, mais qui tiennent la route, et les faire assez travailler pour qu'ils puissent continuer et suivre au lycée.
(A la relecture de mon message, vu le nombre de points d'exclamation que j'y ai mis, je me rends compte que c'est un sujet sensible et un peu douloureux..., le latin...)
- LefterisEsprit sacré
La classe d'"élite", ça ne marche pas non plus, car une fois qu'ils y sont, ils sacrifient le latin, et sont parfois même les pires, soutenus par leurs parents...Fesseur Pro a écrit:Même problème de peu d'effectifs chez nous avec pourtant des élèves brillants en 6ème.
Nous rajoutons latin fortement conseillé sur la fiche dialogue.
A suivre...
La raison principale du choix de cette option par les parents chez nous était que leur gamin soit dans une classe "d'élite".
Depuis que les élèves latinistes sont mélangés sur 3 classes, les effectifs baissent régulièrement...
Il faut soit rendre obligatoire le latin , soit instaurer un système de plusieurs options obligatoires -avec un vrai travail- parmi lesquelles le latin (donc ils ne se sentiront pas lésés par les heures en plus) , soit le valoriser amplement comme je le dis plus haut, soit permettre son accès par examen, dossier (ce qui aurait peut-être l'effet attribué aux pommes de terre de Parmentier) . Ou alors en finir et cesser l'hypocrisie.... (la voie la plus probable).
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
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- LefterisEsprit sacré
Hélas pour toi, il n'y a pas eu de "gladiatrices" comme on l'a cru , hormis des parodies de combat (apparemment on les équipait en provocatores, armaturae légères ,pour apprendre). Il sera difficile de t'équiper...Choupsy a écrit:"Ma seule concession au "ludique" , ce serait le combat de gladiateur, mais à condition que je sois le secutor si l'administration me paie l'armatura ."
Je pense que je vais opter pour cette idée! Je m'en vais, dès demain, la proposer aux plus hautes instances!
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
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Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- MarphiseNiveau 6
Si vous voulez un argument pour vos affreux (je ne sais pas si ça marche, c'est juste une idée comme ça): sisi, le latin, ça peut servir dans la vie professionnelle, des fois, et pas uniquement pour devenir à son tour prof de latin.
Une fois où je suis intervenue dans une classe de seconde à la demande de leur prof de français, ils ont été tout étonnés d'apprendre l'histoire de la journaliste qui a pu sortir la première l'histoire de la démission de Benoît XVI parce qu'elle était la seule latiniste à suivre. Sinon, de façon plus sérieuse, j'ai actuellement un collègue qui n'est pas latiniste, et qui en est bien handicapé dans ses nouvelles fonctions. Il aimerait bien se former, mais ce n'est pas évident de se faire accorder les heures nécessaires, et c'est vraiment directement lié à son travail quotidien.
Une fois où je suis intervenue dans une classe de seconde à la demande de leur prof de français, ils ont été tout étonnés d'apprendre l'histoire de la journaliste qui a pu sortir la première l'histoire de la démission de Benoît XVI parce qu'elle était la seule latiniste à suivre. Sinon, de façon plus sérieuse, j'ai actuellement un collègue qui n'est pas latiniste, et qui en est bien handicapé dans ses nouvelles fonctions. Il aimerait bien se former, mais ce n'est pas évident de se faire accorder les heures nécessaires, et c'est vraiment directement lié à son travail quotidien.
- gauvain31Empereur
Prof de SVT et ayant fait l'option latin en seconde, j'essaie de faire ne sort à faire référence au latin et au grec pour faire comprendre plus facilement l'origine des mots scientifiques :
- En biologie canines de canis = le chien , fait référence aux crocs du chien
-En géologie subduction : sub =sous et duction de ducere (=conduire) : c'est lorsque une plaque lithosphérique est conduite sous une autre plaque
De cette façon je leur fait comprendre pour moi et donc pour eux l'utilité du latin et du grec pour découvrir l'étymologie d'un mot et donc mieux comprendre son sens...j''espère que ceux qui font ces matières comprendront l'intérêt de poursuivre l'option. J'avais aimé prendre grec en 3ème, mais je ne savais pas que ça existait .. je l'ai appris trop tard
- En biologie canines de canis = le chien , fait référence aux crocs du chien
-En géologie subduction : sub =sous et duction de ducere (=conduire) : c'est lorsque une plaque lithosphérique est conduite sous une autre plaque
De cette façon je leur fait comprendre pour moi et donc pour eux l'utilité du latin et du grec pour découvrir l'étymologie d'un mot et donc mieux comprendre son sens...j''espère que ceux qui font ces matières comprendront l'intérêt de poursuivre l'option. J'avais aimé prendre grec en 3ème, mais je ne savais pas que ça existait .. je l'ai appris trop tard
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