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- ErgoDevin
Je connais la théorie de la gestion de classe: le plan de classe, les colles, les exclusions etc. (je pense avoir suffisamment participé à des fils de gestion de classe) mais là, mes deux groupes de 4e, je ne peux plus, j'ai fait tout ça, je fais tout ça et personne n'a de solution à me proposer, autre que "attendre que ça se passe". Je n'attends pas de solution miracle, je ne sais pas tellement ce que j'attends d'ailleurs.
Cela fait deux nuits que je dors peu – pas que je ne sois pas fatiguée mais je n’arrive pas à dormir. Mon cerveau est totalement vide et je pense que je n’ai juste pas envie d’aller dormir parce que dormir signifie se réveiller et commencer avec les 4e. Et je n’y arrive pas. Je me suis beaucoup battue cette année pour maintenir un semblant d’ordre au collège, pour conserver le souvenir de l’an passé – qui n’était pas idéal mais qui était supportable. Depuis, j’ai fait le deuil de Madame chef adjointe et de Monsieur chef, de l’an dernier et j’ai récupéré les deux groupes de 4e infernaux – ceux qui m’ont encore valu des « …tu as ces élèves-là ensemble? Ah ouais…tu dois galérer » tout à l’heure, de la part d'un super collègue de Lettres dans le cours duquel on doit entendre les mouches voler. Comme toujours, on me propose la solution de les envoyer dans le cour d'un collègue mais j'en ai marre de ces rustines.
Je n’ai plus envie de me battre non plus, je n’en ai plus l’énergie. Je n'ai pas eu l'énergie au mois de mars de faire une 3e rentrée avec les pires élèves de 4e (septembre, nouveau groupe en décembre, nouveau groupe en mars). Je n’ai pas l’énergie de m’offusquer quand Samuel, Elhadj et Moussa arrivent avec vingt minutes de retard: la vie scolaire me les renvoie parce qu’eux non plus n’ont pas l’énergie de les garder en permanence, alors qu’importe qu’ils aient déjà manqué plus d’un tiers du cours et qu’ils fassent perdre dix minutes en arrivant. Je n’ai pas l’énergie de me battre pendant dix autres minutes pour qu’ils ne s’assoient pas à côté les uns des autres parce que de toute façon, si je les sépare, ils vont continuer à parler mais d’un bout à l’autre de la classe. Je peux les coller, je les ai collés, ils ne viennent pas. Alors je double la colle: ils ne viennent pas. Alors je transmets l’information et rien ne se passe. Je n’ai pas l’énergie de leur dire de se taire toutes les dix secondes, de brasser du vent pour des gamins qu’on se traîne depuis la 6e et dont on sait pertinemment qu’ils n’auront pas leur brevet, qu’ils n’auront pas leur CFG et que, très probablement, ils n’auront pas d’orientation. Ils n’ont déjà ni cahier, ni stylo, ni feuille. La seule chose qui les fasse exister, c'est leur logorrhée et je me demande comment ils font pour supporter ça.
Je n’ai pas l’énergie de me battre contre Gilson qui parle sans interruption pendant le cours, à voix haute. Je le fais, pourtant. Du coup, comme je passe l’heure à dire à Gilson de se taire, je ne m’occupe pas des autres. Quand vraiment ce n'est plus possible, je l'exclus. Sauf que pour être honnête, il pourrait être exclu à chaque cours puisqu'il recommence à chaque cours. Aujourd’hui, Inès n’était pas là, j’ai cru que le cours se passerait mieux mais ce sont les autres qui ont décidé de s’y mettre. Ils n’avaient que moi ce matin, alors, travailler? Pour quoi faire?
Le problème, finalement, c’est qu’avec la fatigue, je vais finir par faire une vraie erreur. Tout à l’heure, en sortant de la classe, Elhadj, Moussa ou Bilal, l’un des trois, a renversé une chaise. C’est Elhadj que j’ai vu près de la chaise, je lui ai demandé de la relever. Il ne m’a pas accordé un regard et est sorti de la salle sans s’exécuter. Je l’ai poursuivi dans le couloir, l’empêchant de passer, insistant alors qu’il ne démordait pas de son "mais c’est pas moi qui l’ai renversée" . Et voilà un énième dialogue de sourds sur la base du « je n’ai pas dit que c’était toi, je te demande un service » auquel s’oppose « jsuis pas votre chien" . Mais moi non plus, je suis pas leur chien. J’en ai ma claque de ce pseudo-respect qu’ils pensent mériter sans avoir la moindre idée de ce que c’est.
J’ai encore eu 2h de 4e aujourd’hui et je m’en moque. La prochaine fois, je leur passe un film, on fera garderie, ça ne sert à rien que je m’épuise. Les oeufs repleuvent dans la cour et dans les couloirs. Les élèves traînent de nouveau et je doute qu’ils soient collés comme convenu: j’en note toujours 4 ou 5 en retard à chaque cours de 4e (et je parle bien de retard supérieur à 5 min) et je ne les vois jamais de 17h à 18h. Les surveillants sont absents, ceux qui restent sont débordés. Et en attendant, moi, je ne veux plus me battre. Super CPE ne sait pas quoi faire. Au-delà, on me demande "que faut-il faire ?". Je n'en sais rien, moi, c'est pour ça que je me tourne vers d'autres parce que si j'avais la solution, je n'aurais pas besoin de demander de l'aide, de demander des directives. J'aimerais bien, des fois, qu'on me redise que ce n'est que ma 3e année d'enseignement et que j'ai le droit de ne pas savoir quoi faire, que j'ai le droit qu'on me donne encore des conseils sur comment faire, qu'on me guide, qu'on me donne des ordres. Je suis très bien les ordres.
A la place, on attend. On attend tous que cette année se termine, que ces 4e se terminent, en espérant se débarrasser du plus grand nombre possible en DIMA ou en prépa-pro. Mais nous ne sommes pas dupes: leurs dossiers ne passeront jamais et ils seront en 3e l’an prochain. J’ai besoin d’aide, j’ai besoin d’un bureau de quelqu’un qui sait quoi faire dans lequel aller me désespérer, pleurer ou que sais-je encore. Parce que je voudrais bien y arriver mais je n’y arrive pas.
(Désolée, mais ce soir, je craque. )
Cela fait deux nuits que je dors peu – pas que je ne sois pas fatiguée mais je n’arrive pas à dormir. Mon cerveau est totalement vide et je pense que je n’ai juste pas envie d’aller dormir parce que dormir signifie se réveiller et commencer avec les 4e. Et je n’y arrive pas. Je me suis beaucoup battue cette année pour maintenir un semblant d’ordre au collège, pour conserver le souvenir de l’an passé – qui n’était pas idéal mais qui était supportable. Depuis, j’ai fait le deuil de Madame chef adjointe et de Monsieur chef, de l’an dernier et j’ai récupéré les deux groupes de 4e infernaux – ceux qui m’ont encore valu des « …tu as ces élèves-là ensemble? Ah ouais…tu dois galérer » tout à l’heure, de la part d'un super collègue de Lettres dans le cours duquel on doit entendre les mouches voler. Comme toujours, on me propose la solution de les envoyer dans le cour d'un collègue mais j'en ai marre de ces rustines.
Je n’ai plus envie de me battre non plus, je n’en ai plus l’énergie. Je n'ai pas eu l'énergie au mois de mars de faire une 3e rentrée avec les pires élèves de 4e (septembre, nouveau groupe en décembre, nouveau groupe en mars). Je n’ai pas l’énergie de m’offusquer quand Samuel, Elhadj et Moussa arrivent avec vingt minutes de retard: la vie scolaire me les renvoie parce qu’eux non plus n’ont pas l’énergie de les garder en permanence, alors qu’importe qu’ils aient déjà manqué plus d’un tiers du cours et qu’ils fassent perdre dix minutes en arrivant. Je n’ai pas l’énergie de me battre pendant dix autres minutes pour qu’ils ne s’assoient pas à côté les uns des autres parce que de toute façon, si je les sépare, ils vont continuer à parler mais d’un bout à l’autre de la classe. Je peux les coller, je les ai collés, ils ne viennent pas. Alors je double la colle: ils ne viennent pas. Alors je transmets l’information et rien ne se passe. Je n’ai pas l’énergie de leur dire de se taire toutes les dix secondes, de brasser du vent pour des gamins qu’on se traîne depuis la 6e et dont on sait pertinemment qu’ils n’auront pas leur brevet, qu’ils n’auront pas leur CFG et que, très probablement, ils n’auront pas d’orientation. Ils n’ont déjà ni cahier, ni stylo, ni feuille. La seule chose qui les fasse exister, c'est leur logorrhée et je me demande comment ils font pour supporter ça.
Je n’ai pas l’énergie de me battre contre Gilson qui parle sans interruption pendant le cours, à voix haute. Je le fais, pourtant. Du coup, comme je passe l’heure à dire à Gilson de se taire, je ne m’occupe pas des autres. Quand vraiment ce n'est plus possible, je l'exclus. Sauf que pour être honnête, il pourrait être exclu à chaque cours puisqu'il recommence à chaque cours. Aujourd’hui, Inès n’était pas là, j’ai cru que le cours se passerait mieux mais ce sont les autres qui ont décidé de s’y mettre. Ils n’avaient que moi ce matin, alors, travailler? Pour quoi faire?
Le problème, finalement, c’est qu’avec la fatigue, je vais finir par faire une vraie erreur. Tout à l’heure, en sortant de la classe, Elhadj, Moussa ou Bilal, l’un des trois, a renversé une chaise. C’est Elhadj que j’ai vu près de la chaise, je lui ai demandé de la relever. Il ne m’a pas accordé un regard et est sorti de la salle sans s’exécuter. Je l’ai poursuivi dans le couloir, l’empêchant de passer, insistant alors qu’il ne démordait pas de son "mais c’est pas moi qui l’ai renversée" . Et voilà un énième dialogue de sourds sur la base du « je n’ai pas dit que c’était toi, je te demande un service » auquel s’oppose « jsuis pas votre chien" . Mais moi non plus, je suis pas leur chien. J’en ai ma claque de ce pseudo-respect qu’ils pensent mériter sans avoir la moindre idée de ce que c’est.
J’ai encore eu 2h de 4e aujourd’hui et je m’en moque. La prochaine fois, je leur passe un film, on fera garderie, ça ne sert à rien que je m’épuise. Les oeufs repleuvent dans la cour et dans les couloirs. Les élèves traînent de nouveau et je doute qu’ils soient collés comme convenu: j’en note toujours 4 ou 5 en retard à chaque cours de 4e (et je parle bien de retard supérieur à 5 min) et je ne les vois jamais de 17h à 18h. Les surveillants sont absents, ceux qui restent sont débordés. Et en attendant, moi, je ne veux plus me battre. Super CPE ne sait pas quoi faire. Au-delà, on me demande "que faut-il faire ?". Je n'en sais rien, moi, c'est pour ça que je me tourne vers d'autres parce que si j'avais la solution, je n'aurais pas besoin de demander de l'aide, de demander des directives. J'aimerais bien, des fois, qu'on me redise que ce n'est que ma 3e année d'enseignement et que j'ai le droit de ne pas savoir quoi faire, que j'ai le droit qu'on me donne encore des conseils sur comment faire, qu'on me guide, qu'on me donne des ordres. Je suis très bien les ordres.
A la place, on attend. On attend tous que cette année se termine, que ces 4e se terminent, en espérant se débarrasser du plus grand nombre possible en DIMA ou en prépa-pro. Mais nous ne sommes pas dupes: leurs dossiers ne passeront jamais et ils seront en 3e l’an prochain. J’ai besoin d’aide, j’ai besoin d’un bureau de quelqu’un qui sait quoi faire dans lequel aller me désespérer, pleurer ou que sais-je encore. Parce que je voudrais bien y arriver mais je n’y arrive pas.
(Désolée, mais ce soir, je craque. )
_________________
"You went to a long-dead octopus for advice, and you're going to blame *me* for your problems?" -- Once Upon a Time
"The gull was your ordinary gull." -- Wittgenstein's Mistress
« Cède, cède, cède, je le veux ! » écrivait Ronin, le samouraï. (Si vous cherchez un stulo-plyme, de l'encre, récap de juillet 2024)
- InvitéYoNiveau 10
Ergo :
Tu enseignes dans un coin très difficile apparemment?
Lorsque j'ai des classes pénibles, pour me redonner du courage, je compte les heures qu'il me reste à passer avec eux jusqu'à la fin de l'année, mais...je suis prof d'arts p, donc ça fait toujours peu d'heures
Qu'en pense tes collègues, de cette classe? tu échanges avec eux?
Courage!!!
Tu enseignes dans un coin très difficile apparemment?
Lorsque j'ai des classes pénibles, pour me redonner du courage, je compte les heures qu'il me reste à passer avec eux jusqu'à la fin de l'année, mais...je suis prof d'arts p, donc ça fait toujours peu d'heures
Qu'en pense tes collègues, de cette classe? tu échanges avec eux?
Courage!!!
- ErgoDevin
Merci.
Le coin n'est pas simple.
Echanger sur les classes, c'est impossible, ce sont des regroupements de 4 classes de 4e à chaque fois. Je n'ai que 4 à 5 élèves de chacune des classes. (Et, bien sûr, vu que j'ai le groupe "à forts besoins", pas les 4 / 5 plus simples... )
On fait des choses mais au prix d'une énergie que j'ai de moins en moins.
Le coin n'est pas simple.
Echanger sur les classes, c'est impossible, ce sont des regroupements de 4 classes de 4e à chaque fois. Je n'ai que 4 à 5 élèves de chacune des classes. (Et, bien sûr, vu que j'ai le groupe "à forts besoins", pas les 4 / 5 plus simples... )
On fait des choses mais au prix d'une énergie que j'ai de moins en moins.
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- jul'Érudit
dur dur Ergo
pas de remède miracle, tu connais la théorie mais c'est sûr qu'il y a de quoi se sentir démuni(e)
pas de remède miracle, tu connais la théorie mais c'est sûr qu'il y a de quoi se sentir démuni(e)
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l'humour, c'est comme les essuie-glaces, ça n'arrête pas la pluie, mais ça permet d'avancer (J.L. Fournier)
- InvitéYoNiveau 10
Concernant les quelques élèves les plus difficiles, tu en as déjà parlé aux PP?
- ErgoDevin
Oui.
"Je ne sais pas non plus." "Exclus." "Moi, je lui donne des lignes." "Elle est appliquée donc file-lui un truc à recopier." "Je vais le/la coller." "Allez, c'est bientôt fini."
(Je les comprends, hein, je suis PP d'une de ces classes de 4e et j'ai eu beau les coller jusqu'à 3 ou 4h par semaine, je n'avais pas non plus de solution...après, j'ai le soutien de tous les collègues - et leur pitié aussi quand ils voient la liste. )
Appeler les parents ne fonctionne pas non plus, la moitié des numéros n'est plus attribuée et pour l'autre moitié, les parents se disent aussi démunis que nous...
"Je ne sais pas non plus." "Exclus." "Moi, je lui donne des lignes." "Elle est appliquée donc file-lui un truc à recopier." "Je vais le/la coller." "Allez, c'est bientôt fini."
(Je les comprends, hein, je suis PP d'une de ces classes de 4e et j'ai eu beau les coller jusqu'à 3 ou 4h par semaine, je n'avais pas non plus de solution...après, j'ai le soutien de tous les collègues - et leur pitié aussi quand ils voient la liste. )
Appeler les parents ne fonctionne pas non plus, la moitié des numéros n'est plus attribuée et pour l'autre moitié, les parents se disent aussi démunis que nous...
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- InvitéYoNiveau 10
jul' a écrit:dur dur Ergo
pas de remède miracle, tu connais la théorie mais c'est sûr qu'il y a de quoi se sentir démuni(e)
Oui, c'est difficile à vivre ce sentiment d'échec.
Maintenant, pour ma part, je me dis que je ne peux pas tout maîtriser, et que je ne peux pas "sauver" tout le monde! Et d'ailleurs ça n'est pas mon rôle de "sauver" mes élèves! Par rapport à ça, je me souviens d'une phrase dite par une formatrice IUFM, durant mon année de stage (oui oui, les formateurs disent des choses intelligentes et sensées parfois ) : "vous n'avez pas à vous sentir responsable des dysfonctionnements de vos élèves"
- miss teriousDoyen
J'ai une quatrième dans le même genre. Je te plains de tout coeur mais ne sais quelle solution te proposer car je ne sais quoi faire des « miens » non plus. Courage !!
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"Ni ange, ni démon, juste sans nom." (Barbey d'AUREVILLY, in. Une histoire sans nom)
"Bien des choses ne sont impossibles que parce qu'on s'est accoutumé à les regarder comme telles." DUCLOS
- CasparProphète
Les faire écrire le plus possible? Recopier des trucs au tableau, beaucoup de tests et d'interros (tu distribues toi-même de petites feuilles), ça fait déjà gagner dix minutes. Comment sont-ils dans les autres cours?
- dorémyExpert spécialisé
Mettre des films jusqu'à la fin de l'année ?
Courage ! Je me rends compte que j'ai beaucoup chance, même si vivre dans une région rurale avec beaucoup de parents au chômage, c'est pas facile tous les jours...J'espère que l'attitude de tes zozos va s'améliorer.
Courage ! Je me rends compte que j'ai beaucoup chance, même si vivre dans une région rurale avec beaucoup de parents au chômage, c'est pas facile tous les jours...J'espère que l'attitude de tes zozos va s'améliorer.
- CasparProphète
Oui, il m'est arrivé de compter les heures avec certaines classes (plus que ... heures avec les 3eZ) et j'ai rencontré des situations similaires en SEGPA mais toutes les régions ne sont pas égales quant à leur tranquillité c'est sûr.
- dorémyExpert spécialisé
Utiliser les PPP (punitions particulièrement pénibles) fabriquées par les membres de néo et leur faire faire pendant le cours, pour que la sanction soit immédiate.
Mettre le plus pénible au fond, face au mur du fond. J'ai fait ça deux trois fois cette année et ça les calme un peu.
Avec mes 6e super excités de l'année dernière, j'avais mis en place 5 min de relaxation avant de commencer le cours (tête dans les bras, silence, concentration sur la respiration) c'était plutôt efficace pour les canaliser avant d'attaquer.
Mettre le plus pénible au fond, face au mur du fond. J'ai fait ça deux trois fois cette année et ça les calme un peu.
Avec mes 6e super excités de l'année dernière, j'avais mis en place 5 min de relaxation avant de commencer le cours (tête dans les bras, silence, concentration sur la respiration) c'était plutôt efficace pour les canaliser avant d'attaquer.
- dorémyExpert spécialisé
J'ai une collègue d'espagnol qui les chronomètre pour certaines évaluations orales : ils doivent faire le maximum de phrases en moins de 60 sec.
J'ai entendu une fois un de cours de ce type ( je bossais dans la salle d'à côté) et je n'ai pas reconnu ma classe :shock: : pas un bruit !
Toujours avec l'histoire de chronomètre, je ne sais plus quel néo dégainait son chronomètre à chaque épisode de bavardage et continuait son cours après la sonnerie autant de minutes que nécessaire pour rattraper le retard dû aux bavardages.
J'ai entendu une fois un de cours de ce type ( je bossais dans la salle d'à côté) et je n'ai pas reconnu ma classe :shock: : pas un bruit !
Toujours avec l'histoire de chronomètre, je ne sais plus quel néo dégainait son chronomètre à chaque épisode de bavardage et continuait son cours après la sonnerie autant de minutes que nécessaire pour rattraper le retard dû aux bavardages.
- User5899Demi-dieu
Mais Ergo, vos chefs vous laissent seuls devant cette situation ? D'un certain point de vue, ce sont eux qui la créent, non ? Vous ne pouvez pas envisager un débrayage généralisé ? Tout le monde en sdp à 8h, monsieur le Principal, nous ne prenons plus personne jusqu'à ce que vous envisagiez de prendre des décisions ?
Je vous donne un exemple. J'ai vu sur Pronotes que ma collègue d'histoire a viré hier 16 élèves de seconde qui n'avaient pas leur livre. Et qu'aujourd'hui, le proviseur-adjoint était passé par là et a collé les 16 pour 4h mercredi 29. Bon, ce n'est sans doute pas la panacée, mais au moins y a-t-il réponse de la part de l'institution. Le 1re STMG qui m'avait fait un bac blanc de 15 lignes en février est passé en conseil de discipline et a été exclu définitivement avec sursis.Son bac blanc de mai fait deux pages et demi
En tout cas, courage à vous, je vous le dis du fond du coeur. Et vous arrêter,pour vous protéger, hein ?
Je vous donne un exemple. J'ai vu sur Pronotes que ma collègue d'histoire a viré hier 16 élèves de seconde qui n'avaient pas leur livre. Et qu'aujourd'hui, le proviseur-adjoint était passé par là et a collé les 16 pour 4h mercredi 29. Bon, ce n'est sans doute pas la panacée, mais au moins y a-t-il réponse de la part de l'institution. Le 1re STMG qui m'avait fait un bac blanc de 15 lignes en février est passé en conseil de discipline et a été exclu définitivement avec sursis.Son bac blanc de mai fait deux pages et demi
En tout cas, courage à vous, je vous le dis du fond du coeur. Et vous arrêter,pour vous protéger, hein ?
- DionysosFidèle du forum
Ergo a écrit:Je connais la théorie de la gestion de classe: le plan de classe, les colles, les exclusions etc. (je pense avoir suffisamment participé à des fils de gestion de classe) mais là, mes deux groupes de 4e, je ne peux plus, j'ai fait tout ça, je fais tout ça et personne n'a de solution à me proposer, autre que "attendre que ça se passe". Je n'attends pas de solution miracle, je ne sais pas tellement ce que j'attends d'ailleurs.
Cela fait deux nuits que je dors peu – pas que je ne sois pas fatiguée mais je n’arrive pas à dormir. Mon cerveau est totalement vide et je pense que je n’ai juste pas envie d’aller dormir parce que dormir signifie se réveiller et commencer avec les 4e. Et je n’y arrive pas. Je me suis beaucoup battue cette année pour maintenir un semblant d’ordre au collège, pour conserver le souvenir de l’an passé – qui n’était pas idéal mais qui était supportable. Depuis, j’ai fait le deuil de Madame chef adjointe et de Monsieur chef, de l’an dernier et j’ai récupéré les deux groupes de 4e infernaux – ceux qui m’ont encore valu des « …tu as ces élèves-là ensemble? Ah ouais…tu dois galérer » tout à l’heure, de la part d'un super collègue de Lettres dans le cours duquel on doit entendre les mouches voler. Comme toujours, on me propose la solution de les envoyer dans le cour d'un collègue mais j'en ai marre de ces rustines.
Je n’ai plus envie de me battre non plus, je n’en ai plus l’énergie. Je n'ai pas eu l'énergie au mois de mars de faire une 3e rentrée avec les pires élèves de 4e (septembre, nouveau groupe en décembre, nouveau groupe en mars). Je n’ai pas l’énergie de m’offusquer quand Samuel, Elhadj et Moussa arrivent avec vingt minutes de retard: la vie scolaire me les renvoie parce qu’eux non plus n’ont pas l’énergie de les garder en permanence, alors qu’importe qu’ils aient déjà manqué plus d’un tiers du cours et qu’ils fassent perdre dix minutes en arrivant. Je n’ai pas l’énergie de me battre pendant dix autres minutes pour qu’ils ne s’assoient pas à côté les uns des autres parce que de toute façon, si je les sépare, ils vont continuer à parler mais d’un bout à l’autre de la classe. Je peux les coller, je les ai collés, ils ne viennent pas. Alors je double la colle: ils ne viennent pas. Alors je transmets l’information et rien ne se passe. Je n’ai pas l’énergie de leur dire de se taire toutes les dix secondes, de brasser du vent pour des gamins qu’on se traîne depuis la 6e et dont on sait pertinemment qu’ils n’auront pas leur brevet, qu’ils n’auront pas leur CFG et que, très probablement, ils n’auront pas d’orientation. Ils n’ont déjà ni cahier, ni stylo, ni feuille. La seule chose qui les fasse exister, c'est leur logorrhée et je me demande comment ils font pour supporter ça.
Je n’ai pas l’énergie de me battre contre Gilson qui parle sans interruption pendant le cours, à voix haute. Je le fais, pourtant. Du coup, comme je passe l’heure à dire à Gilson de se taire, je ne m’occupe pas des autres. Quand vraiment ce n'est plus possible, je l'exclus. Sauf que pour être honnête, il pourrait être exclu à chaque cours puisqu'il recommence à chaque cours. Aujourd’hui, Inès n’était pas là, j’ai cru que le cours se passerait mieux mais ce sont les autres qui ont décidé de s’y mettre. Ils n’avaient que moi ce matin, alors, travailler? Pour quoi faire?
Le problème, finalement, c’est qu’avec la fatigue, je vais finir par faire une vraie erreur. Tout à l’heure, en sortant de la classe, Elhadj, Moussa ou Bilal, l’un des trois, a renversé une chaise. C’est Elhadj que j’ai vu près de la chaise, je lui ai demandé de la relever. Il ne m’a pas accordé un regard et est sorti de la salle sans s’exécuter. Je l’ai poursuivi dans le couloir, l’empêchant de passer, insistant alors qu’il ne démordait pas de son "mais c’est pas moi qui l’ai renversée" . Et voilà un énième dialogue de sourds sur la base du « je n’ai pas dit que c’était toi, je te demande un service » auquel s’oppose « jsuis pas votre chien" . Mais moi non plus, je suis pas leur chien. J’en ai ma claque de ce pseudo-respect qu’ils pensent mériter sans avoir la moindre idée de ce que c’est.
J’ai encore eu 2h de 4e aujourd’hui et je m’en moque. La prochaine fois, je leur passe un film, on fera garderie, ça ne sert à rien que je m’épuise. Les oeufs repleuvent dans la cour et dans les couloirs. Les élèves traînent de nouveau et je doute qu’ils soient collés comme convenu: j’en note toujours 4 ou 5 en retard à chaque cours de 4e (et je parle bien de retard supérieur à 5 min) et je ne les vois jamais de 17h à 18h. Les surveillants sont absents, ceux qui restent sont débordés. Et en attendant, moi, je ne veux plus me battre. Super CPE ne sait pas quoi faire. Au-delà, on me demande "que faut-il faire ?". Je n'en sais rien, moi, c'est pour ça que je me tourne vers d'autres parce que si j'avais la solution, je n'aurais pas besoin de demander de l'aide, de demander des directives. J'aimerais bien, des fois, qu'on me redise que ce n'est que ma 3e année d'enseignement et que j'ai le droit de ne pas savoir quoi faire, que j'ai le droit qu'on me donne encore des conseils sur comment faire, qu'on me guide, qu'on me donne des ordres. Je suis très bien les ordres.
A la place, on attend. On attend tous que cette année se termine, que ces 4e se terminent, en espérant se débarrasser du plus grand nombre possible en DIMA ou en prépa-pro. Mais nous ne sommes pas dupes: leurs dossiers ne passeront jamais et ils seront en 3e l’an prochain. J’ai besoin d’aide, j’ai besoin d’un bureau de quelqu’un qui sait quoi faire dans lequel aller me désespérer, pleurer ou que sais-je encore. Parce que je voudrais bien y arriver mais je n’y arrive pas.
(Désolée, mais ce soir, je craque. )
Vous enseignez dans un collège ? Ou dans un parc d'attraction ?
Rien de ce que vous racontez n'est de votre responsabilité seule.
Le fait qu'on vous envoie des gamins perturbateurs avec 20 minutes de retard et que ceux-ci sachent pertinemment qu'ils ne seront pas sanctionnés ne montre en rien une défaillance de votre part, mais un grave problème de l'administration, voire de l'Institution, qui, comme vous le dites si bien, ne vous propose rien pour gérer cela.
C'est le fatalisme qui transpire dans votre message. Or: vous faites votre métier. Vous êtes présente, à l'heure, le cours est prêt, selon les IO et les recommandations, vous essayez de vous adapter au maximum aux élèves. Mais voilà, l'Institution vous colle dans les pattes des cas qu'elle connaît pourtant bien mais qu'elle ne sait toujours pas gérer. Ca n'est donc pas votre échec ni votre responsabilité.
Alors ne vous épuisez pas. Certes, ces gamins en valent tout de même la peine. Vous ne pouvez rien pour eux. Ca n'est pas votre métier, vous enseignez l'anglais. Oui, on ne leur propose rien de mieux que cela.
Ne vous bouffez pas la santé pour cela. Demandez votre mutation. Un autre viendra consommer des antidépresseurs pour vous quand vous n'y serez plus, jusqu'à ce qu'un autre prenne à nouveau sa place. Et c'est ainsi. Personne ne souhaite que cela change.
J'oubliai :
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"We're all in the gutter, but some of us are looking at the stars". O.Wilde.
- zouzFidèle du forum
Ergo, tu te dis fatiguée et tu ne dors plus... tu dois être à cran et je pense que ce dont tu as besoin, avant tout, c'est de repos. Courage !
- CowabungaHabitué du forum
Non. Tu n'attends pas. Tu n'attends plus. Tu files chez le médecin pour parler de ton épuisement physique et psychique, ce qui devrait aboutir à quelques jours de repos, ou alors tu exerces ton droit de retrait, parce que, vu ce que tu racontes, tu es en danger, je n'ai pas d'autre mot.
Quand je suis arrivée dans mon établissement, j'avais une classe proche de celle que tu décris, au point que mon seul objectif pendant une heure n'était pas de leur apprendre le français, mais de les empêcher de se blesser... Je n'ai trouvé qu'une solution pour avoir la paix : le travail de groupe. Les caïds se mettaient ensemble et me défiaient : "Vous avez vu, Madame ? On ne travaille pas !" Alors je jetais un oeil au reste de la classe, je voyais la moitié des élèves qui travaillaient enfin en paix, et je me marrais bien.
Tu enseignes l'anglais ? Tu peux peut-être tenter cette histoire d'ilôts bonifiés de Marie Rivoire, on ne sait jamais. Mais pas maintenant : maintenant, tu files voir ton médecin traitant, ou tu commences à rédiger une lettre au Rectorat pour expliquer pourquoi tu vas exercer ton droit de retrait.
Ce n'est pas parce que personne n'a de solution à te proposer que tu es obligée de subir ça, bien au contraire. Ta situation est inadmissible et, si tu continues à l'accepter, tu la légitimes.
Je suis de tout coeur avec toi :
Quand je suis arrivée dans mon établissement, j'avais une classe proche de celle que tu décris, au point que mon seul objectif pendant une heure n'était pas de leur apprendre le français, mais de les empêcher de se blesser... Je n'ai trouvé qu'une solution pour avoir la paix : le travail de groupe. Les caïds se mettaient ensemble et me défiaient : "Vous avez vu, Madame ? On ne travaille pas !" Alors je jetais un oeil au reste de la classe, je voyais la moitié des élèves qui travaillaient enfin en paix, et je me marrais bien.
Tu enseignes l'anglais ? Tu peux peut-être tenter cette histoire d'ilôts bonifiés de Marie Rivoire, on ne sait jamais. Mais pas maintenant : maintenant, tu files voir ton médecin traitant, ou tu commences à rédiger une lettre au Rectorat pour expliquer pourquoi tu vas exercer ton droit de retrait.
Ce n'est pas parce que personne n'a de solution à te proposer que tu es obligée de subir ça, bien au contraire. Ta situation est inadmissible et, si tu continues à l'accepter, tu la légitimes.
Je suis de tout coeur avec toi :
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"La parole est mon domaine, la parole est mon royaume" Paul Ricoeur
- ErgoDevin
Merci pour cette phrase.capucine1981 a écrit: Et d'ailleurs ça n'est pas mon rôle de "sauver" mes élèves! Par rapport à ça, je me souviens d'une phrase dite par une formatrice IUFM, durant mon année de stage (oui oui, les formateurs disent des choses intelligentes et sensées parfois ) : "vous n'avez pas à vous sentir responsable des dysfonctionnements de vos élèves"
Sentiment d'échec, c'est sûr. Des fois, j'ai juste envie de les secouer, de les projeter quelques années dans l'avenir quand ils n'auront rien parce qu'ils ne font rien. Ca me révolte de les voir végéter, échouer et de ne rien pouvoir faire.
miss terious a écrit:J'ai une quatrième dans le même genre. Je te plains de tout coeur mais ne sais quelle solution te proposer car je ne sais quoi faire des « miens » non plus. Courage !!
C'est le cours type: interro écrite, activité écrite (exercices, dialogue à écrire, texte à écrire), mise en commun rapide à l'oral, cours à recopier (ils se plaignent d'ailleurs à chaque cours que qu'est-ce qu'on écrit. Tu. M'étonnes.)Caspar Goodwood a écrit: Les faire écrire le plus possible? Recopier des trucs au tableau, beaucoup de tests et d'interros (tu distribues toi-même de petites feuilles), ça fait déjà gagner dix minutes. Comment sont-ils dans les autres cours?
Ils sont pareils dans les autres cours mais ils sont moins nombreux puisqu'ils ne sont pas regroupés tous ensemble. Je suis le seul cours dans lequel ces classes sont alignées par 4. Alors forcément, Bilal, Elhadj, Moussa et Samuel qui sont chacun dans une classe différente pour la raison évidente qu'on y avait pensé en constituant les classes, se retrouvent ensemble uniquement en anglais...
J'ai pensé aux films mais il paraît que ce n'est pas forcément pédagogique. :lol: (Sauf que la garderie non plus, en fait...)dorémy a écrit:Mettre des films jusqu'à la fin de l'année ?
Courage ! Je me rends compte que j'ai beaucoup chance, même si vivre dans une région rurale avec beaucoup de parents au chômage, c'est pas facile tous les jours...J'espère que l'attitude de tes zozos va s'améliorer.
Le pire, c'est que petit à petit, leur attitude s'améliore. Ils travaillent, au moins, mais ils parlent toujours, ces pleutres. (Puis ils n'ont pas d'affaires.) Ca demande juste une énergie monumentale (et là, je me réjouis que ça se passe bien dans mes autres classes).
Oui...ça me rappelle la classe relais, la violence en moins. Et j'admets ne pas avoir envie de me (re)confronter à la classe relais ou à ce sentiment d'échec et d'impuissance qui y régnait.Caspar Goodwood a écrit: Oui, il m'est arrivé de compter les heures avec certaines classes (plus que ... heures avec les 3eZ) et j'ai rencontré des situations similaires en SEGPA mais toutes les régions ne sont pas égales quant à leur tranquillité c'est sûr.
Ils connaissent bien les PPP, maintenant, que j'ai dégainées très vite, bien sûr. Gilson parle au mur...à la table aussi. Puis, pour être honnête, quand ça ne lui plaît plus, il change de place tout seul comme un grand. (D'où sa dernière exclusion de cours + colle...j'ai comme dans l'idée qu'il ne viendra pas en colle, again...)dorémy a écrit:Utiliser les PPP (punitions particulièrement pénibles) fabriquées par les membres de néo et leur faire faire pendant le cours, pour que la sanction soit immédiate.
Mettre le plus pénible au fond, face au mur du fond. J'ai fait ça deux trois fois cette année et ça les calme un peu.
Avec mes 6e super excités de l'année dernière, j'avais mis en place 5 min de relaxation avant de commencer le cours (tête dans les bras, silence, concentration sur la respiration) c'était plutôt efficace pour les canaliser avant d'attaquer.
Je pourrais essayer la relaxation et le chronomètre, merci ! (Sauf pour continuer après la sonnerie: d'une part parce que j'aurais une émeute - enfin...même pas, en fait, ils partent de toute façon; d'autre part parce que je n'ai pas envie de les avoir du temps supplémentaire... )
La situation pourrit depuis le début de l'année avec les 4e, on le dit depuis le début de l'année (ces élèves-là sont connus depuis la 6e). Mes chefs ne savent pas quoi faire...pour les retards répétés, il a fallu que nous prenions les choses en main en faisant une liste d'élèves et en leur disant "voilà, maintenant, untel arrive en retard à un cours, il est collé le jour même" - à quoi on nous a répondu que ce n'était possible que si on avait pu joindre la famille...et que sinon, tant pis, ça attendrait. Ca a fonctionné un certain temps, tant bien que mal parce que ça nous avait tous ressoudés, de tenter une solution. Mais là...Cripure a écrit:Mais Ergo, vos chefs vous laissent seuls devant cette situation ? D'un certain point de vue, ce sont eux qui la créent, non ? Vous ne pouvez pas envisager un débrayage généralisé ? Tout le monde en sdp à 8h, monsieur le Principal, nous ne prenons plus personne jusqu'à ce que vous envisagiez de prendre des décisions ?
On l'a fait une fois: on ne prend plus personne, ç'a été un casse-tête à organiser et pourtant, c'était après un jet de chaise sur d'autres élèves en cours...ç'a donné une plénière dont la conclusion était: c'est le travail des profs et de la vie scolaire de gérer la discipline.
Je me suis rendu compte avec effroi cette année que la cohésion que je voyais l'an dernier fonctionnait parce qu'il y avait de bons rapports avec la hiérarchie. Cette année est bien plus chaotique à ce niveau. Il y a du mieux, on a pu obtenir des conseils de discipline en s'épuisant dans des rapports de force mais en attendant, bon nombre de situations ont dégénéré et on galère plus ou moins à tenter de redresser la barre. Evidemment, les élèves ont du mal à comprendre et respecter un retour à un semblant d'ordre.
Ce sont des réactions que nous aurions eues l'an dernier. Là, nous colmatons mais il y a bien trop de fuites. Je ne perds pas espoir, c'est toujours mieux qu'il y a quelques semaines (aujourd'hui, par exemple, c'était la première fois que j'intervenais dans une vraie bagarre + regroupement d'élèves dans la cour depuis le retour des vacances, alors qu'à un moment, ça arrivait tous les jours) et je sais qu'on prépare l'année prochaine mais qu'est-ce que c'est usant.Cripure a écrit:Je vous donne un exemple. J'ai vu sur Pronotes que ma collègue d'histoire a viré hier 16 élèves de seconde qui n'avaient pas leur livre. Et qu'aujourd'hui, le proviseur-adjoint était passé par là et a collé les 16 pour 4h mercredi 29. Bon, ce n'est sans doute pas la panacée, mais au moins y a-t-il réponse de la part de l'institution. Le 1re STMG qui m'avait fait un bac blanc de 15 lignes en février est passé en conseil de discipline et a été exclu définitivement avec sursis.Son bac blanc de mai fait deux pages et demi
En tout cas, courage à vous, je vous le dis du fond du coeur. Et vous arrêter,pour vous protéger, hein ?
J'y ai pensé régulièrement, aller voir un médecin pour dire stop...mais face à ces deux groupes insupportables de 4e (6h par semaine), le reste se passe bien. Et je sais que, dans le fond, je n'aurais pas envie de reprendre ces groupes...donc m'arrêter pour recommencer dans quelques jours, une semaine...j'ai du mal. (Normalement, j'aurais dû avoir un quatrième changement de groupe et récupérer le groupe à "faibles besoins" mais je ne rêve plus, on ne changera pas de groupes d'ici à la fin de l'année...en plus, ce seront donc les deux groupes que j'aurai eu le plus longtemps... ) On serait en septembre, je lutterais davantage et ce serait plus facile, également.
Merci.Dionysos a écrit:
Vous enseignez dans un collège ? Ou dans un parc d'attraction ?
Rien de ce que vous racontez n'est de votre responsabilité seule.
Le fait qu'on vous envoie des gamins perturbateurs avec 20 minutes de retard et que ceux-ci sachent pertinemment qu'ils ne seront pas sanctionnés ne montre en rien une défaillance de votre part, mais un grave problème de l'administration, voire de l'Institution, qui, comme vous le dites si bien, ne vous propose rien pour gérer cela.
C'est le fatalisme qui transpire dans votre message. Or: vous faites votre métier. Vous êtes présente, à l'heure, le cours est prêt, selon les IO et les recommandations, vous essayez de vous adapter au maximum aux élèves. Mais voilà, l'Institution vous colle dans les pattes des cas qu'elle connaît pourtant bien mais qu'elle ne sait toujours pas gérer. Ca n'est donc pas votre échec ni votre responsabilité.
Alors ne vous épuisez pas. Certes, ces gamins en valent tout de même la peine. Vous ne pouvez rien pour eux. Ca n'est pas votre métier, vous enseignez l'anglais. Oui, on ne leur propose rien de mieux que cela.
Ne vous bouffez pas la santé pour cela. Demandez votre mutation. Un autre viendra consommer des antidépresseurs pour vous quand vous n'y serez plus, jusqu'à ce qu'un autre prenne à nouveau sa place. Et c'est ainsi. Personne ne souhaite que cela change.
J'oubliai :
Je veux juste faire cours, en effet. Et j'ai juste beaucoup de mal à supporter les "nan mais tu sais, Inès, elle danse sur les tables, hein. Alors, là, bon qu'elle parle, c'est pas bien gênant." :|
Et ils me désespèrent tellement: ne pas savoir ce qu'est le silence, penser et dire que tout ce qui leur passe par la tête est important et doit être dit, ne pas avoir d'idée de ce qu'ils pourraient faire de leur vie, essayer quand même d'écouter, de comprendre mais ne pas avoir les clés pour le faire...C'est aussi pour ça que j'ai du mal: ce n'est pas contre eux que j'ai envie de lutter, c'est contre ce qu'ils représentent, ce monde étranger qu'ils me montrent. On ne peut pas communiquer, on ne se comprend pas. :|
Dans ces groupes, il me faudrait encore deux groupes: le groupe des faibles qui essaient en silence et celui des bruyants...parce que finalement, l'hétérogénéité des niveaux, j'arrive encore à gérer, mais l'hétérogénéité des comportements, je n'y arrive pas et aucun gamin n'en profite.
zouz a écrit:Ergo, tu te dis fatiguée et tu ne dors plus... tu dois être à cran et je pense que ce dont tu as besoin, avant tout, c'est de repos. Courage !
Je rentre à la maison ce week-end, je vais dormir. (Et lundi, j'ai 2h qui sautent .)
Le médecin...je n'en ai pas, pour commencer mais il y a un bien dans la localité voisine dont la femme est instit et qui manifestement comprend...Le problème, comme je le disais, c'est de revenir.Cowabunga a écrit:Non. Tu n'attends pas. Tu n'attends plus. Tu files chez le médecin pour parler de ton épuisement physique et psychique, ce qui devrait aboutir à quelques jours de repos, ou alors tu exerces ton droit de retrait, parce que, vu ce que tu racontes, tu es en danger, je n'ai pas d'autre mot.
Quand je suis arrivée dans mon établissement, j'avais une classe proche de celle que tu décris, au point que mon seul objectif pendant une heure n'était pas de leur apprendre le français, mais de les empêcher de se blesser... Je n'ai trouvé qu'une solution pour avoir la paix : le travail de groupe. Les caïds se mettaient ensemble et me défiaient : "Vous avez vu, Madame ? On ne travaille pas !" Alors je jetais un oeil au reste de la classe, je voyais la moitié des élèves qui travaillaient enfin en paix, et je me marrais bien.
Tu enseignes l'anglais ? Tu peux peut-être tenter cette histoire d'ilôts bonifiés de Marie Rivoire, on ne sait jamais. Mais pas maintenant : maintenant, tu files voir ton médecin traitant, ou tu commences à rédiger une lettre au Rectorat pour expliquer pourquoi tu vas exercer ton droit de retrait.
Ce n'est pas parce que personne n'a de solution à te proposer que tu es obligée de subir ça, bien au contraire. Ta situation est inadmissible et, si tu continues à l'accepter, tu la légitimes.
Je suis de tout coeur avec toi
Le droit de retrait: pas si simple. Je ne suis pas en danger, aucun de ces élèves ne m'a menacée. Même Elhadj tout à l'heure, quand j'ai voulu (en vain) lui faire redresser la chaise ne s'est pas montré agressif. J'en ai eu d'autres, agressifs pour le coup, pour bien moins que ça (et c'était plus facile: il suffisait de débouler, intraitable, dans un bureau: machin m'a dit ça, je veux une exclusion / une CVS). Par contre, nous aurons une petite conversation, la CPE, lui, moi avant le prochain cours. Le problème n'est pas isolé: d'après ce que j'entends de certaines autres classes, c'est assez général. Bien sûr que ça me pèse beaucoup (je suis une petite chose sensible, dans le fond... ) mais il nous faut absolument du collectif. Et pour l'instant, ce collectif, nous ne l'avons pas. Je pense que je vais relancer quelques collègues et expliquer pourquoi "envoie-le moi dans mon cours" n'est pas une solution.
Quand ils doivent rédiger des dialogues, ils le font par groupes. Les îlots bonifiés, pourquoi pas ? Je vais étudier la question demain.
Merci, en tout cas, de me laisser m'épancher et pour vos conseils et paroles de réconfort. Ca va toujours mieux de l'écrire.
_________________
"You went to a long-dead octopus for advice, and you're going to blame *me* for your problems?" -- Once Upon a Time
"The gull was your ordinary gull." -- Wittgenstein's Mistress
« Cède, cède, cède, je le veux ! » écrivait Ronin, le samouraï. (Si vous cherchez un stulo-plyme, de l'encre, récap de juillet 2024)
- roxanneOracle
A chaque fois que je lis ce qui se passe chez vous, je me dis que oui ça existe, c'est possible.Moi, la dernière fois que j'ai viré UN élève qui n'a jamais son livre, il m'a été ramené...Cripure a écrit:Mais Ergo, vos chefs vous laissent seuls devant cette situation ? D'un certain point de vue, ce sont eux qui la créent, non ? Vous ne pouvez pas envisager un débrayage généralisé ? Tout le monde en sdp à 8h, monsieur le Principal, nous ne prenons plus personne jusqu'à ce que vous envisagiez de prendre des décisions ?
Je vous donne un exemple. J'ai vu sur Pronotes que ma collègue d'histoire a viré hier 16 élèves de seconde qui n'avaient pas leur livre. Et qu'aujourd'hui, le proviseur-adjoint était passé par là et a collé les 16 pour 4h mercredi 29. Bon, ce n'est sans doute pas la panacée, mais au moins y a-t-il réponse de la part de l'institution. Le 1re STMG qui m'avait fait un bac blanc de 15 lignes en février est passé en conseil de discipline et a été exclu définitivement avec sursis.Son bac blanc de mai fait deux pages et demi
En tout cas, courage à vous, je vous le dis du fond du coeur. Et vous arrêter,pour vous protéger, hein ?
Sinon, Ergo, un truc qui ne fonctionnait pas trop mal avec les pires des pires BEP, c'était le travail en groupes. noté. Du coup, ça te fait 4 ou 5 "copies", tu mets une note de "tenue de groupe" (pour ne pas dire discipline), et ça ne fait pas forcément plus de bruits qu'un cours normal .Et c'est plus reposant pour toi.
Ces classes de niveau, ça vire toujours à la cata .
- CasparProphète
Ah les groupes de langues où X retrouve Y ( les deux pires élèves du niveau) qui se retrouvent en anglais alors qu'ils sont dans des classes différentes! J'ai connu et je comprends encore mieux le problème d'Ergo maintenant.
- ayoNiveau 6
Mais Ergo, tu en es à ton 3e ou 4e groupe, c'est ça? Pourquoi est-ce que c'est toujours toi qui, depuis le début de l'année, récupère les élèves les plus en difficultés? Vous ne tournez pas avec les autres collègues de langue?
Tous les élèves du collège ne sont quand même pas comme ça, non? Parce que c'est sûr qu'en les réunissant, ça doit être l'enfer...
Je trouve ton message très touchant en tous cas.
Je pense qu'il devrait être diffusé, personne ne soupçonne le quotidien de certains collègues. COURAGE
Tous les élèves du collège ne sont quand même pas comme ça, non? Parce que c'est sûr qu'en les réunissant, ça doit être l'enfer...
Je trouve ton message très touchant en tous cas.
Je pense qu'il devrait être diffusé, personne ne soupçonne le quotidien de certains collègues. COURAGE
- ErgoDevin
C'est dingue qu'on te l'ait ramené...faites avec.roxanne a écrit:
A chaque fois que je lis ce qui se passe chez vous, je me dis que oui ça existe, c'est possible. Moi, la dernière fois que j'ai viré UN élève qui n'a jamais son livre, il m'a été ramené...
Sinon, Ergo, un truc qui ne fonctionnait pas trop mal avec les pires des pires BEP, c'était le travail en groupes. noté. Du coup, ça te fait 4 ou 5 "copies", tu mets une note de "tenue de groupe" (pour ne pas dire discipline), et ça ne fait pas forcément plus de bruits qu'un cours normal .Et c'est plus reposant pour toi.
Ces classes de niveau, ça vire toujours à la cata .
Oui, quand ils sont en groupes, je note et quand ils ne sont pas en groupes, je ramasse arbitrairement certains de leurs travaux que je note aussi.
J'en discutais encore avec une collègue tout à l'heure et finalement, je me suis rendu compte que ses cours de 4e ressemblaient aux miens: "ah mais ils parlent tout le temps mais bon, on arrive à faire cours quand même". Je dois devenir intolérante au bruit, en fait. :lol: (Ou aux 4e, je ne sais pas comment sont les vôtres mais les nôtres sont relativement gratinés... :|)
C'est cela même...Caspar Goodwood a écrit:Ah les groupes de langues où X retrouve Y ( les deux pires élèves du niveau) qui se retrouvent en anglais alors qu'ils sont dans des classes différentes! J'ai connu et je comprends encore mieux le problème d'Ergo maintenant.
Merci !ayo a écrit:Mais Ergo, tu en es à ton 3e ou 4e groupe, c'est ça? Pourquoi est-ce que c'est toujours toi qui, depuis le début de l'année, récupère les élèves les plus en difficultés? Vous ne tournez pas avec les autres collègues de langue?
Tous les élèves du collège ne sont quand même pas comme ça, non? Parce que c'est sûr qu'en les réunissant, ça doit être l'enfer...
Je trouve ton message très touchant en tous cas.
Je pense qu'il devrait être diffusé, personne ne soupçonne le quotidien de certains collègues. COURAGE
J'ai commencé l'année en tant que référente de deux classes de 4e, tout comme mes collègues. Au mois de décembre, on a constitué les premiers groupes, j'avais un groupe "intermédiaire-fort" + quelques casse-pieds pour qu'ils ne soient pas tous dans le groupe des faibles qu'on essaie de limiter à 20 élèves (contre une moyenne de 22/23 dans les classes, on ne gagne pas grand-chose). Ca allait parce qu'il n'y en avait qu'un ou deux à gérer.
En mars, on est revenu en classe pour une semaine, le temps de constituer des nouveaux groupes. Et là, j'ai hérité des faibles (et normalement, j'aurais dû avoir les forts après mais évidemment, on n'arrivera pas jusque là). Alors, il y en a aussi quelques-uns qu'on a mis ailleurs (qui sont régulièrement exclus également des cours des collègues) mais ça fait une grosse concentration de pénibles (bien qu'individuellement, il soit possible de travailler avec eux).
En fait, des fois, je me demande s'il ne vaudrait pas mieux avoir deux groupes différents (intermédiaire / fort; intermédiaire / faible; fort/faible).
(Bien que la vraie solution soit celle que j'impose l'an prochain: je ne participe plus à ce massacre. Mais en attendant, il me reste quelques semaines à essayer tant bien que mal d'améliorer les choses, je n'arrive quand même pas totalement à me résoudre à leur bruit-mais-on-fait-cours-quand-même sauf que j'ai vraiment la flemme de re-lutter comme en début d'année.)
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"You went to a long-dead octopus for advice, and you're going to blame *me* for your problems?" -- Once Upon a Time
"The gull was your ordinary gull." -- Wittgenstein's Mistress
« Cède, cède, cède, je le veux ! » écrivait Ronin, le samouraï. (Si vous cherchez un stulo-plyme, de l'encre, récap de juillet 2024)
- Marie LaetitiaBon génie
Ergo a écrit:Ca demande juste une énergie monumentale (et là, je me réjouis que ça se passe bien dans mes autres classes).
(...)
Je veux juste faire cours, en effet. Et j'ai juste beaucoup de mal à supporter les "nan mais tu sais, Inès, elle danse sur les tables, hein. Alors, là, bon qu'elle parle, c'est pas bien gênant." :|
Et ils me désespèrent tellement: ne pas savoir ce qu'est le silence, penser et dire que tout ce qui leur passe par la tête est important et doit être dit, ne pas avoir d'idée de ce qu'ils pourraient faire de leur vie, essayer quand même d'écouter, de comprendre mais ne pas avoir les clés pour le faire... C'est aussi pour ça que j'ai du mal: ce n'est pas contre eux que j'ai envie de lutter, c'est contre ce qu'ils représentent, ce monde étranger qu'ils me montrent. On ne peut pas communiquer, on ne se comprend pas. :|
(...)
Le droit de retrait: pas si simple. Je ne suis pas en danger, aucun de ces élèves ne m'a menacée. Même Elhadj tout à l'heure, quand j'ai voulu (en vain) lui faire redresser la chaise ne s'est pas montré agressif. J'en ai eu d'autres, agressifs pour le coup, pour bien moins que ça (et c'était plus facile: il suffisait de débouler, intraitable, dans un bureau: machin m'a dit ça, je veux une exclusion / une CVS). Par contre, nous aurons une petite conversation, la CPE, lui, moi avant le prochain cours. Le problème n'est pas isolé: d'après ce que j'entends de certaines autres classes, c'est assez général. Bien sûr que ça me pèse beaucoup (je suis une petite chose sensible, dans le fond... ) mais il nous faut absolument du collectif. Et pour l'instant, ce collectif, nous ne l'avons pas. Je pense que je vais relancer quelques collègues et expliquer pourquoi "envoie-le moi dans mon cours" n'est pas une solution.
Quand ils doivent rédiger des dialogues, ils le font par groupes. Les îlots bonifiés, pourquoi pas ? Je vais étudier la question demain.
Merci, en tout cas, de me laisser m'épancher et pour vos conseils et paroles de réconfort. Ca va toujours mieux de l'écrire.
Je pourrais écrire la même chose, Ergo, et ça fait un bien fou de savoir que je ne suis pas seule à ressentir cela...
Même si ton établissement est bcp plus violent, je crois, que le mien.
Même si je ne cherche pas la plupart du temps à les comprendre, ce n'est pas mon métier. Je le fais quand même, enfin, j'essaie, mais il ne faut pas en faire trop. J'ai juste compris qu'avec certains, il faut juste éviter l'escalade, parce que l'autorité est une chose insupportable pour eux. Avec la douceur on obtient largement plus (mais pas forcément copier la leçon ou la correction de l'exercice, faut pas déconner nan plus ! :lol: )
Maintenant, je suis déjà allée voir les chefs en leur disant "celui-là, demain, je ne le prends pas, je refuse de le prendre parce qu'il a fait ça, ça et ça aujourd'hui (avec rapport) et là, stop, le reprendre, ce serait fermer les yeux. J'ai mes limites, là, c'est non". Pour l'instant, je l'ai fait rarement et on ne m'a jamais refusé cela. Et à côté de cela, comme dit, je fais garderie pour plusieurs. J'attends la fin de l'année avec eux en espérant qu'ils ne seront plus là l'année prochaine. Mais c'est pareil, il ne faudrait pas que j'espère être débarrassée de tous les cas problématiques...
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Si tu crois encore qu'il nous faut descendre dans le creux des rues pour monter au pouvoir, si tu crois encore au rêve du grand soir, et que nos ennemis, il faut aller les pendre... Aucun rêve, jamais, ne mérite une guerre. L'avenir dépend des révolutionnaires, mais se moque bien des petits révoltés. L'avenir ne veut ni feu ni sang ni guerre. Ne sois pas de ceux-là qui vont nous les donner (J. Brel, La Bastille)
Antigone, c'est la petite maigre qui est assise là-bas, et qui ne dit rien. Elle regarde droit devant elle. Elle pense. [...] Elle pense qu'elle va mourir, qu'elle est jeune et qu'elle aussi, elle aurait bien aimé vivre. Mais il n'y a rien à faire. Elle s'appelle Antigone et il va falloir qu'elle joue son rôle jusqu'au bout...
Et on ne dit pas "voir(e) même" mais "voire" ou "même".
- Marie LaetitiaBon génie
Ah mais Cripure, chez moi on vous répondrait "Oui mais non, on ne peut pas faire ça ici, avec notre public"...Cripure a écrit:
Je vous donne un exemple. J'ai vu sur Pronotes que ma collègue d'histoire a viré hier 16 élèves de seconde qui n'avaient pas leur livre. Et qu'aujourd'hui, le proviseur-adjoint était passé par là et a collé les 16 pour 4h mercredi 29. Bon, ce n'est sans doute pas la panacée, mais au moins y a-t-il réponse de la part de l'institution. Le 1re STMG qui m'avait fait un bac blanc de 15 lignes en février est passé en conseil de discipline et a été exclu définitivement avec sursis.Son bac blanc de mai fait deux pages et demi
En tout cas, courage à vous, je vous le dis du fond du coeur. Et vous arrêter,pour vous protéger, hein ?
Comme, face aux élèves qui n'ont pas de jogging spécifique pour les heures d'EPS, on nous répondra "On ne peut pas demander ça ici, avec notre public"... De petites démissions en petites démissions, l'usure aidant...
C'est ce qui fait qu'avec quatre à cinq élèves dans chaque 4e, je fais garderie au sens strict, en ce moment et depuis des semaines. Pas de livre, pas de cahier (pas de stylo, même, souvent) et pas de carnet. Au mieux ils écoutent, au pire ils bavardent à voix forte, se lèvent, dessinent (ça encore, ça va). Je les mets en fond de classe avec un texte à copier? Ils dessinent au lieu de copier, ils se lèvent et reviennent à leur place, voire ils s'auto-excluent si jamais j'ai haussé le ton.
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Si tu crois encore qu'il nous faut descendre dans le creux des rues pour monter au pouvoir, si tu crois encore au rêve du grand soir, et que nos ennemis, il faut aller les pendre... Aucun rêve, jamais, ne mérite une guerre. L'avenir dépend des révolutionnaires, mais se moque bien des petits révoltés. L'avenir ne veut ni feu ni sang ni guerre. Ne sois pas de ceux-là qui vont nous les donner (J. Brel, La Bastille)
Antigone, c'est la petite maigre qui est assise là-bas, et qui ne dit rien. Elle regarde droit devant elle. Elle pense. [...] Elle pense qu'elle va mourir, qu'elle est jeune et qu'elle aussi, elle aurait bien aimé vivre. Mais il n'y a rien à faire. Elle s'appelle Antigone et il va falloir qu'elle joue son rôle jusqu'au bout...
Et on ne dit pas "voir(e) même" mais "voire" ou "même".
- AncalimëNiveau 5
Parce que je voudrais bien y arriver mais je n’y arrive pas.
Je comprends bien ton sentiment parce que je ressens exactement le même. Je voudrais y arriver mais je n'y arrive pas, parce que je n'ai pas les clés. Je me demande d'ailleurs s'il y en a des clés, des solutions, des réponses à toutes ces questions. Moi aussi je galère et lorsque je galère je mets en place tout un tas de choses pour réussir mais lorsque je ne réussis pas, parce que ça réussit rarement, je désespère.
Alors j'ai décidé de prendre du recul. Ce n'est pas ne plus s'investir mais c'est s'investir à hauteur de ce que l'on peut donner sans que cela nous détruise. Afin aussi de garder de l'énergie pour s'investir ailleurs, dans des choses qui nous font vraiment plaisir, qui signifient vraiment quelque chose pour nous. Et qui sont plus gratifiantes. Et qui nous permettent de davantage nous construire et nous épanouir. Tout n'est pas à chercher dans le métier. Et on ne peut pas tout faire ni tout réussir. Ni sauver tout le monde. Ni servir de béquille éternellement à un système défaillant.
Courage !
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