- AuroreEsprit éclairé
Nom d'utilisateur a écrit:Aurore a écrit:réaffirmation de la primauté des contenus - le tout aussi bien face à des contingences administratives qui ne sont qu'un symptôme de la montée de la logique manageriale, qu'à l'utilitarisme obtu, complaisamment véhiculé par une classe politique dépourvue de vision et se contentant de naviguer à vue.
Côté université, ces lignes ressemblent grosso modo à la plate(-)forme de SLU. Et comme chez SLU, il y manque une idée de ce que doit être désormais l'université : quelle université veut-on étant donné la massification, étant donné le processus de Bologne, étant donné la mobilité accrue des étudiants et tutti quanti.
D'où des questions plus ciblées, et sur lesquelles l'accord se fait moins facilement : appréciation et dosage relatif des formations explicitement professionnalisantes et de celles qui le sont moins, des diplômes nationaux et des diplômes d'établissement, des enseignements disciplinaires et du transversal, de l'enseignement et de la recherche...
PS. ... Autant de questions que l'introduction des fameux Pôles d'Excellence, de toute manière, force à résoudre tambour battant dans chaque établissement. Au prix de coupes claires, au détriment de l'intelligence du système. On en aura insuffisamment parlé avant, je trouve. Hors de l'université, s'entend.
La massification au rabais (le contraire d'une démocratisation effective du savoir) n'est pas une fatalité, mais le résultat d'un choix politique.
D'ailleurs, pour ce qui concerne les lettres et SH, il faudra bientôt en parler au passé, au vu de la chute des effectifs, des coupes dans les budgets et de la fermeture imminente de nombreux départements.
De même, l'acceptation de Bologne n'aurait jamais été possible sans la naïveté (quand ce n'était pas de la servilité...) de nombreux collègues qui n'y ont vu que du feu, ou qui, plus prosaïquement, ont préféré cultiver leurs relations politiques et/ou s'occuper de leur carrière. Même chose concernant les "pôles d'excellence" : le principe du "diviser pour mieux régner" n'a pas épargné le monde universitaire, qui n'était pourtant pas le moins bien informé des stratégies perverses adaptées par les gestionnaires.
Quant à la mobilité, associée un peu rapidement à une forme de modernité, faut-il l'imposer systématiquement dans l'ensemble des parcours, jusqu'à la considérer comme une fin en soi ?
- damanhourNiveau 9
Marcel Khrouchtchev a écrit:damanhour a écrit:quand je vois que des MCF nommés dans les années 90 n'ont pas publié une ligne, assurent des cours auxquels les étudiants ne veulent plus aller, se déchargent de leurs copies sur les "précaires" et ne se remettent même pas en question...Je n'ai pas envie d'être la génération sacrifiée de ces fumistes désolée (et de devoir supplier chaque année pour un poste payé au SMIC avec trois fois plus d'heures qu'un titulaire)
au moins au lycée, tu te sens plus considérée (si , si !!!!)
quitte à revenir passer les entretiens de recrutement mais en ayant de quoi te payer le billet de train et sans avoir l'impression de jouer ton dîner du soir même.
Il faudrait quand même que certains EC "non publiants" "non enseignants" (et j'en connais) réfléchissent au fait qu'ils sont un peu responsables aussi de cette crise
Ces MCF sont heureusement en voie d'extinction, c'est sans doute par une coupable lâcheté que personne n'a rien fait contre eux. Mais ils laisseront derrière eux une mauvaise image qui rejaillira sur tous les EC (et en plus, leurs postes sont souvent bloqués puis supprimés à leur départ à la retraite, puisqu'on se passe d'eux de facto).
Sans parler de tous les jeunes chercheurs qu'ils ont dégoûté du métier Je pense que c'est ce qui est le plus lourd à gérer (en plus du salaire ): le mépris des titulaires pour les précaires qui ressort par des détails infimes mais significatifs (pas de vote dans certains conseils de département, le classique "on te donne le poste, c'est pas officiel, mais bon on peut changer d'avis, hein, t'auras la réponse dans 2 mois, si on a le temps de faire la réunion...", la fille qui te passe devant parce que tu comprends elle n'a rien, elle est dans la précarité et en gros tes diplômes, tes concours et la qualité de ton enseignement devant les étudiants, on s'en fiche, on fait du social...) Bon, j'arrête mais des récits comme ça, les ATER, AMN, lecteurs, vacataires...on en a plein et ça participe du fait qu'on se précipite tous en classe prépa ou en lycée pour enseigner si on a un concours qui nous le permet (avec bien sûr le salaire )
- CondorcetOracle
damanhour a écrit:Marcel Khrouchtchev a écrit:damanhour a écrit:quand je vois que des MCF nommés dans les années 90 n'ont pas publié une ligne, assurent des cours auxquels les étudiants ne veulent plus aller, se déchargent de leurs copies sur les "précaires" et ne se remettent même pas en question...Je n'ai pas envie d'être la génération sacrifiée de ces fumistes désolée (et de devoir supplier chaque année pour un poste payé au SMIC avec trois fois plus d'heures qu'un titulaire)
au moins au lycée, tu te sens plus considérée (si , si !!!!)
quitte à revenir passer les entretiens de recrutement mais en ayant de quoi te payer le billet de train et sans avoir l'impression de jouer ton dîner du soir même.
Il faudrait quand même que certains EC "non publiants" "non enseignants" (et j'en connais) réfléchissent au fait qu'ils sont un peu responsables aussi de cette crise
Ces MCF sont heureusement en voie d'extinction, c'est sans doute par une coupable lâcheté que personne n'a rien fait contre eux. Mais ils laisseront derrière eux une mauvaise image qui rejaillira sur tous les EC (et en plus, leurs postes sont souvent bloqués puis supprimés à leur départ à la retraite, puisqu'on se passe d'eux de facto).
Sans parler de tous les jeunes chercheurs qu'ils ont dégoûté du métier Je pense que c'est ce qui est le plus lourd à gérer (en plus du salaire ): le mépris des titulaires pour les précaires qui ressort par des détails infimes mais significatifs (pas de vote dans certains conseils de département, le classique "on te donne le poste, c'est pas officiel, mais bon on peut changer d'avis, hein, t'auras la réponse dans 2 mois, si on a le temps de faire la réunion...", la fille qui te passe devant parce que tu comprends elle n'a rien, elle est dans la précarité et en gros tes diplômes, tes concours et la qualité de ton enseignement devant les étudiants, on s'en fiche, on fait du social...) Bon, j'arrête mais des récits comme ça, les ATER, AMN, lecteurs, vacataires...on en a plein et ça participe du fait qu'on se précipite tous en classe prépa ou en lycée pour enseigner si on a un concours qui nous le permet (avec bien sûr le salaire )
Ou le mandarin qui fait élire son thésard qui a soutenu fort opportunément en décembre de l'an dernier, à la barbe et au nez de candidats dépités...
- Marcel KhrouchtchevEnchanteur
PaoloSarpi a écrit:Ou le mandarin qui fait élire son thésard qui a soutenu fort opportunément en décembre de l'an dernier, à la barbe et au nez de candidats dépités...
Il faudrait tout de même rappeler qu'être élu MCF l'année suivant la soutenance devrait être la norme (et l'a longtemps été).
- CondorcetOracle
Marcel Khrouchtchev a écrit:PaoloSarpi a écrit:Ou le mandarin qui fait élire son thésard qui a soutenu fort opportunément en décembre de l'an dernier, à la barbe et au nez de candidats dépités...
Il faudrait tout de même rappeler qu'être élu MCF l'année suivant la soutenance devrait être la norme (et l'a longtemps été).
devrait.... Selon ce principe, je devrais être MCF depuis 2 ans...
- damanhourNiveau 9
Marcel Khrouchtchev a écrit:PaoloSarpi a écrit:Ou le mandarin qui fait élire son thésard qui a soutenu fort opportunément en décembre de l'an dernier, à la barbe et au nez de candidats dépités...
Il faudrait tout de même rappeler qu'être élu MCF l'année suivant la soutenance devrait être la norme (et l'a longtemps été).
Ou celui de la fac de Y qui fait élire son poulain sur un poste dans la fac de X en échangeant avec un autre poulain d'un mandarin de X, puis l'année suivante le fait revenir à Y (mutation) et le poste de la fac de X est finalement gelé. Pour 150 km, ce couple a bloqué deux postes et en a détruit un..
- Marcel KhrouchtchevEnchanteur
PaoloSarpi a écrit:Marcel Khrouchtchev a écrit:PaoloSarpi a écrit:Ou le mandarin qui fait élire son thésard qui a soutenu fort opportunément en décembre de l'an dernier, à la barbe et au nez de candidats dépités...
Il faudrait tout de même rappeler qu'être élu MCF l'année suivant la soutenance devrait être la norme (et l'a longtemps été).
devrait.... Selon ce principe, je devrais être MCF depuis 2 ans...
Oui oui, j'ai bien écrit "devrait". Je voulais juste souligner qu'être élu MCF l'année suivant l'année de sa soutenance ne relevait pas nécessairement de l'opportunisme .
- damanhourNiveau 9
PaoloSarpi a écrit:Marcel Khrouchtchev a écrit:PaoloSarpi a écrit:Ou le mandarin qui fait élire son thésard qui a soutenu fort opportunément en décembre de l'an dernier, à la barbe et au nez de candidats dépités...
Il faudrait tout de même rappeler qu'être élu MCF l'année suivant la soutenance devrait être la norme (et l'a longtemps été).
devrait.... Selon ce principe, je devrais être MCF depuis 2 ans...
Pas encore soutenu, mais faut comprendre, je peaufine mon 5ème ouvrage de 700 pages et je publie mon 18ème ouvrage collectif tout en montant un orchestre baroque en partenariat avec Harvard et Abu Dhabi. Mon dossier sera extraordinaire
- CondorcetOracle
Marcel Khrouchtchev a écrit:PaoloSarpi a écrit:Marcel Khrouchtchev a écrit:PaoloSarpi a écrit:Ou le mandarin qui fait élire son thésard qui a soutenu fort opportunément en décembre de l'an dernier, à la barbe et au nez de candidats dépités...
Il faudrait tout de même rappeler qu'être élu MCF l'année suivant la soutenance devrait être la norme (et l'a longtemps été).
devrait.... Selon ce principe, je devrais être MCF depuis 2 ans...
Oui oui, j'ai bien écrit "devrait". Je voulais juste souligner qu'être élu MCF l'année suivant l'année de sa soutenance ne relevait pas nécessairement de l'opportunisme .
Quand le directeur de thèse a formé plus de dix thésard(e)s avant qui, eux, ne seront pas MCF ou du moins pas dans cette université, il y a de l'opportunisme (et du localisme).
- Marcel KhrouchtchevEnchanteur
PaoloSarpi a écrit:Marcel Khrouchtchev a écrit:PaoloSarpi a écrit:Marcel Khrouchtchev a écrit:PaoloSarpi a écrit:Ou le mandarin qui fait élire son thésard qui a soutenu fort opportunément en décembre de l'an dernier, à la barbe et au nez de candidats dépités...
Il faudrait tout de même rappeler qu'être élu MCF l'année suivant la soutenance devrait être la norme (et l'a longtemps été).
devrait.... Selon ce principe, je devrais être MCF depuis 2 ans...
Oui oui, j'ai bien écrit "devrait". Je voulais juste souligner qu'être élu MCF l'année suivant l'année de sa soutenance ne relevait pas nécessairement de l'opportunisme .
Quand le directeur de thèse a formé plus de dix thésard(e)s avant qui, eux, ne seront pas MCF ou du moins pas dans cette université, il y a de l'opportunisme (et du localisme).
Le simple fait d'avoir 10 docteurs formés sur le même créneau par le même directeur de thèse pose sans doute problème, mais je trouve qu'il est excessif de parler d'opportunisme. Si la thèse en question est bâclée pour pouvoir être candidat, effectivement c'est anormal. Mais dans ce cas, elle n'aurait pas dû être qualifiée par le CNU. Encore une fois on y revient, c'est très certainement le premier maillon faible d'une chaîne de dysfonctionnements.
- CondorcetOracle
Marcel Khrouchtchev a écrit:PaoloSarpi a écrit:Marcel Khrouchtchev a écrit:PaoloSarpi a écrit:Marcel Khrouchtchev a écrit:
Il faudrait tout de même rappeler qu'être élu MCF l'année suivant la soutenance devrait être la norme (et l'a longtemps été).
devrait.... Selon ce principe, je devrais être MCF depuis 2 ans...
Oui oui, j'ai bien écrit "devrait". Je voulais juste souligner qu'être élu MCF l'année suivant l'année de sa soutenance ne relevait pas nécessairement de l'opportunisme .
Quand le directeur de thèse a formé plus de dix thésard(e)s avant qui, eux, ne seront pas MCF ou du moins pas dans cette université, il y a de l'opportunisme (et du localisme).
Le simple fait d'avoir 10 docteurs formés sur le même créneau par le même directeur de thèse pose sans doute problème, mais je trouve qu'il est excessif de parler d'opportunisme. Si la thèse en question est bâclée pour pouvoir être candidat, effectivement c'est anormal. Mais dans ce cas, elle n'aurait pas dû être qualifiée par le CNU. Encore une fois on y revient, c'est très certainement le premier maillon faible d'une chaîne de dysfonctionnements.
Pour moi, cette élection relève du scandale, et je pense notamment à un dossier précis que j'aurais élu (n'ayant aucune attache avec ce postulant et n'ayant jamais pris contact ni avec lui ni avec ceux qui l'ont formé, mon jugement est relativement objectif) pour la valeur et le courage de la recherche engagée. Il ne devrait pas être possible d'être élu là où on a fait sa thèse et encore moins possible pour le directeur de thèse plus quelques membres du jury de siéger dans le comité de sélection où candidate un ex-thésard. Dans un concours tel que l'agrégation, cela n'aurait pu avoir lieu. Pourquoi faut-il que les mêmes pratiques complètement contraires à l'égalité et l'impartialité entre les candidats, se perpétuent ?
- CondorcetOracle
damanhour a écrit:PaoloSarpi a écrit:Marcel Khrouchtchev a écrit:PaoloSarpi a écrit:Ou le mandarin qui fait élire son thésard qui a soutenu fort opportunément en décembre de l'an dernier, à la barbe et au nez de candidats dépités...
Il faudrait tout de même rappeler qu'être élu MCF l'année suivant la soutenance devrait être la norme (et l'a longtemps été).
devrait.... Selon ce principe, je devrais être MCF depuis 2 ans...
Pas encore soutenu, mais faut comprendre, je peaufine mon 5ème ouvrage de 700 pages et je publie mon 18ème ouvrage collectif tout en montant un orchestre baroque en partenariat avec Harvard et Abu Dhabi. Mon dossier sera extraordinaire
:lol: Si je puis me permettre, limite la pagination de ton ouvrage à 350 feuillets (prépare déjà la parution de la version expurgée de tout appareil critique et annexes comme d'une partie du développement en collection de poche) et rédige plutôt un article de 10 pages dans une revue bien installée et une myriade d'autres dans les divers bulletins, annales... avec quelques chapitres minutieusement dispersés. Le lecteur futur devra se livrer à un puzzle, tâche qu'il accomplira avec un plaisir d'autant plus vif qu'elle l'amènera à voyager. Les voyages forment la jeunesse dit-on !
- Marcel KhrouchtchevEnchanteur
PaoloSarpi a écrit:Il ne devrait pas être possible d'être élu là où on a fait sa thèse et encore moins possible pour le directeur de thèse plus quelques membres du jury de siéger dans le comité de sélection où candidate un thésard. Dans un concours tel que l'agrégation, cela n'aurait pu avoir lieu. Pourquoi faut-il que les mêmes pratiques complètement contraires à l'égalité et l'impartialité entre les candidats, se perpétuent ?
Je suis d'accord avec toi sur le principe (je me sens d'autant plus libre que j'ai été élu dans une université où je n'ai pas fait ma thèse, ni le reste de mes études, et où malgré un comité de sélection de 16 membres il n'y avait pas un seul des membres du jury de ma thèse). Mais on peut quand même se demander comment justifier l'interdiction que l'on ferait à un labo de recruter quelqu'un qu'il a formé, dans la perspective d'axes de recherches justement développés pour le recrutement du MCF. De plus, dans un contexte de pénurie de postes et de pression terrible, interdire à quelqu'un de postuler dans son université d'origine revient à l'amputer d'une partie de ses chances.
- CondorcetOracle
Si tu rétablis l'égalité entre les candidats, tu diminues forcément les chances du local : le système devrait être progressif afin que nul ne s'engage en thèse sans connaître la nouvelle règle.
- Marcel KhrouchtchevEnchanteur
PaoloSarpi a écrit:Si tu rétablis l'égalité entre les candidats, tu diminues forcément les chances du local : le système devrait être progressif afin que nul ne s'engage en thèse sans connaître la nouvelle règle.
Mais c'est illusoire. La seule façon de limiter les chances du local, c'est d'interdire de profiler les postes en fonction des axes forts des laboratoires de recherche.
- CondorcetOracle
Marcel Khrouchtchev a écrit:PaoloSarpi a écrit:Si tu rétablis l'égalité entre les candidats, tu diminues forcément les chances du local : le système devrait être progressif afin que nul ne s'engage en thèse sans connaître la nouvelle règle.
Mais c'est illusoire. La seule façon de limiter les chances du local, c'est d'interdire de profiler les postes en fonction des axes forts des laboratoires de recherche.
Cela n'empêcherait pas le choix d'un local mais le rendrait plus difficile certes. Mais si X fait élire Y, protégé de Z à Alpha, et que Z fait élire W, protégé de X à Delta, la machine infernale recommence (Edit : je n'avais pas vu le message de Damanhour qui explique ce mécanisme avec plus de clarté).
L'élection des MCF devrait s'inspirer du mode d'élection des doges :lol!: http://users.swing.be/dauginetl/doges_fr.html
- Nom d'utilisateurNiveau 10
PaoloSarpi a écrit:Je crois foncièrement mauvaise et clientéliste la logique des crédits ECTS, qui, sous couvert d'un Grand Tour espéré (oh, Heidelberg puis Venise pour aller jeter sa gourme et puis non, Salamanque vend du rêve...), dissimule mal une mise en concurrence de tous contre tous.
Pour prendre date et également en réaction à un message d'Aurore : la critique du néolibéralisme et de la 'globalisation' - quoi qu'on en pense par ailleurs - ne me paraît pas la meilleure façon d'obtenir qu'enfin l'on en parle, de l'université. Cf. le titre du fil de discussion : "silencieuse", ladite loi.
En parler, déjà... pas forcément la dégommer, hein ! Ni seulement déboulonner quelques présumés mandarins.
- On doit y apprendre des métiers, ou pas nécessairement ? (avec le cas particulier des métiers... de l'enseignement).
- La fac, c'est avant tout pour les jeunes, ou on la reprofile pour qu'elle soit un lieu de diffusion de connaissances et de formation accessible à périodes déterminées à tout âge ?
- Les diplômes doivent-ils avoir des équivalences avec les diplômes étrangers, ou ce n'est pas indispensable ?
- Y a-t-il un consensus (en dehors de ce forum) pour accepter qu'elle soit moins financée que des formations présentées comme formations d'excellence ? Alors qu'on pourrait, dit en passant, envisager des passerelles entre prépas et facs avec des cahiers des charges précisés pour les deux et un modus vivendi autre que le regard en chiens de faïence, quand ce n'est pas la détestation mutuelle ou une concurrence un chouïa désuète.
etc.
... Bref, beaucoup de questions sur lesquels doivent prendre position non seulement les universitaires ou, plus généralement, les métiers de l'enseignement, mais aussi les politiques, les entreprises... les gens, somme toute. Et dont la réponse n'est jamais évidente : certes, on peut toujours brandir un étendard, mais on obtient alors des disputes. Depuis les années 80, les nombreuses disputes n'ont guère modifié le cours des réformes (le contrat première embauche, c'était pas la fac).
Pour prendre date, juste.
- CondorcetOracle
Nom d'utilisateur, vous présupposez que l'université comme la société est réformable de l'intérieur. Nous présupposons et pensons (je ne pense pas trahir la pensée d'Aurore par ce "Nous") que le néo-libéralisme aggrave des maux que mai 68 avait déjà mis en évidence. Les stigmates de mai ayant laissé ces maux béants, il est vain de vouloir établir un diagnostic sans changer une structure qui ne répond plus à ses propres attentes.
- User5899Demi-dieu
D'ailleurs, j'avais plutôt établi un parallèle avec une mafia.e-Wanderer a écrit:Je peux difficilement laisser dire sans réagir que les comités de sélection seraient soumis au règne généralisé de la magouille.
- User5899Demi-dieu
Mon pauvre... Je vous plains. C'était quasiment le profil d'un être à moi cher, qui a ttendu son élection 10 années pleines et attendra encore probablement 10 ans son élection au professorat, malgré son HDR soutenue cette année.damanhour a écrit:PaoloSarpi a écrit:Marcel Khrouchtchev a écrit:PaoloSarpi a écrit:Ou le mandarin qui fait élire son thésard qui a soutenu fort opportunément en décembre de l'an dernier, à la barbe et au nez de candidats dépités...
Il faudrait tout de même rappeler qu'être élu MCF l'année suivant la soutenance devrait être la norme (et l'a longtemps été).
devrait.... Selon ce principe, je devrais être MCF depuis 2 ans...
Pas encore soutenu, mais faut comprendre, je peaufine mon 5ème ouvrage de 700 pages et je publie mon 18ème ouvrage collectif tout en montant un orchestre baroque en partenariat avec Harvard et Abu Dhabi. Mon dossier sera extraordinaire
- damanhourNiveau 9
Cripure a écrit:Mon pauvre... Je vous plains. C'était quasiment le profil d'un être à moi cher, qui a ttendu son élection 10 années pleines et attendra encore probablement 10 ans son élection au professorat, malgré son HDR soutenue cette année.damanhour a écrit:PaoloSarpi a écrit:Marcel Khrouchtchev a écrit:PaoloSarpi a écrit:Ou le mandarin qui fait élire son thésard qui a soutenu fort opportunément en décembre de l'an dernier, à la barbe et au nez de candidats dépités...
Il faudrait tout de même rappeler qu'être élu MCF l'année suivant la soutenance devrait être la norme (et l'a longtemps été).
devrait.... Selon ce principe, je devrais être MCF depuis 2 ans...
Pas encore soutenu, mais faut comprendre, je peaufine mon 5ème ouvrage de 700 pages et je publie mon 18ème ouvrage collectif tout en montant un orchestre baroque en partenariat avec Harvard et Abu Dhabi. Mon dossier sera extraordinaire
rassurez vous, mon vrai profil est bien plus médiocre (quelques colloques, 2-3 articles, une thèse avec plein de photos )
J'ai donc toutes mes chances. Faut juste que j'épouse un professeur ou son fils dans la plus pure tradition 19ème :elephant2: un bébé-héritier futur normalien-agrégé pour un poste !!!! Je lui lirai du Hegel durant la grossesse tout en écoutant Mahler s'il le faut
- AuroreEsprit éclairé
Parler pour ne rien dire ? Noyer les revendications sous une mélasse consensuelle tout en se dispensant de formuler clairement les questions essentielles ?Nom d'utilisateur a écrit:
Pour prendre date et également en réaction à un message d'Aurore : la critique du néolibéralisme et de la 'globalisation' - quoi qu'on en pense par ailleurs - ne me paraît pas la meilleure façon d'obtenir qu'enfin l'on en parle, de l'université. Cf. le titre du fil de discussion : "silencieuse", ladite loi.
En parler, déjà... pas forcément la dégommer, hein ! Ni seulement déboulonner quelques présumés mandarins.
Le tout est de savoir comment, non ?Nom d'utilisateur a écrit:- La fac, c'est avant tout pour les jeunes, ou on la reprofile pour qu'elle soit un lieu de diffusion de connaissances et de formation accessible à périodes déterminées à tout âge ?
A quoi bon des équivalences pour des diplômes transformés en assignats (objectif à la soviétique de 50% d'une classe d'âge en Licence) ?Nom d'utilisateur a écrit:- Les diplômes doivent-ils avoir des équivalences avec les diplômes étrangers, ou ce n'est pas indispensable ?
Douce utopie : le rapprochement facs-prépas a pour unique objectif de supprimer ces dernières (un enseignement de qualité trop onéreux et trop franco-français, donc ne correspondant pas aux critères européens et OCDE).Nom d'utilisateur a écrit:- Y a-t-il un consensus (en dehors de ce forum) pour accepter qu'elle soit moins financée que des formations présentées comme formations d'excellence ? Alors qu'on pourrait, dit en passant, envisager des passerelles entre prépas et facs avec des cahiers des charges précisés pour les deux et un modus vivendi autre que le regard en chiens de faïence, quand ce n'est pas la détestation mutuelle ou une concurrence un chouïa désuète.
etc.
Les disputes ont cédé la place à la résignation : sauve qui peut. Le progrès est patent.Nom d'utilisateur a écrit:... Bref, beaucoup de questions sur lesquels doivent prendre position non seulement les universitaires ou, plus généralement, les métiers de l'enseignement, mais aussi les politiques, les entreprises... les gens, somme toute. Et dont la réponse n'est jamais évidente : certes, on peut toujours brandir un étendard, mais on obtient alors des disputes. Depuis les années 80, les nombreuses disputes n'ont guère modifié le cours des réformes (le contrat première embauche, c'était pas la fac).
- CondorcetOracle
Aurore
- Nom d'utilisateurNiveau 10
Aurore et PaoloSarpi, vous êtes surtout d'accord sur le fait que le seul registre valable est la dispute et l'indignation (c'est du reste cela qui fait "consensus" et "mélasse" : c'est ce qu'on entend à tout bout de champ et qui remplit les mails des universitaires ces dernières années - et dont la société n'a cure). J'aurai juste essayé de vous dire que l'éristique a montré son inefficacité sur l'ensemble de sujets dont nous parlons, ce n'est pas de la "résignation" du tout -- on se "résigne" à ce qu'on ne souhaite pas. Essayé d'indiquer quelques sujets qui permettent de dépasser les oppositions trop frontales dont ne ressortent que les désaccords initiaux, en piochant peut-être trop au hasard dans les questions - elles sont tellement nombreuses, il était si tard...
Quant au "Sauve qui peut", c'est aussi un étendard : celui de SLU (Sauvons l'Université). Les piètres résultats de Sauvons la Recherche (SLR) devraient pourtant mettre la puce à l'oreille, je trouve.
Cela dit, je peux fort bien me tromper : après tout, hein, puisse votre fougue l'emporter ! Perso, quand j'ai envie de me terrer derrière une barricade pour balancer des pavés sur les têtes de méchants, je choisis d'autres sujets.
Quant au "Sauve qui peut", c'est aussi un étendard : celui de SLU (Sauvons l'Université). Les piètres résultats de Sauvons la Recherche (SLR) devraient pourtant mettre la puce à l'oreille, je trouve.
Cela dit, je peux fort bien me tromper : après tout, hein, puisse votre fougue l'emporter ! Perso, quand j'ai envie de me terrer derrière une barricade pour balancer des pavés sur les têtes de méchants, je choisis d'autres sujets.
- CondorcetOracle
Nom d'utilisateur, je vous trouve bien péremptoire tout à coup. Alors, comme cela, parce que nous ne partageons pas votre vision de l'université, nous serions des braillards en guenilles prompts à lancer des pavés sur votre occiput ou celui d'un quidam de passage ? Croyez-vous qu'en 19 000 messages, je n'ai fait qu'éructer contre l'injustice du système, qu'à SLU, SLR et autres, je n'ai pas essayé d'ouvrir les perspectives, de lancer des problématiques nouvelles. Quel intérêt revêtirait une contestation sans proposition ?
En outre, vous négligez des évolutions structurales de nature à mettre à bas tout consensus qui émergerait :
- l'impasse budgétaire (quelle institution peut assurer sa pérennité sans moyens ?) ;
- la volonté invasive et destructive du libéralisme à l'encontre de ce qui représente de près ou de loin une "exception culturelle" ;
- la faible capacité de l'université à penser ses missions (ou dit autrement, la parcellisation des domaines de recherche). Oui, l'université s'est pensée hors du monde et en tant que telle, le monde l'a rattrapée. Par frilosité intellectuelle et corporatiste. Personnellement, je ne demande pas mieux que de voir l'université s'ouvrir sur la société et vice-versa.
En outre, vous négligez des évolutions structurales de nature à mettre à bas tout consensus qui émergerait :
- l'impasse budgétaire (quelle institution peut assurer sa pérennité sans moyens ?) ;
- la volonté invasive et destructive du libéralisme à l'encontre de ce qui représente de près ou de loin une "exception culturelle" ;
- la faible capacité de l'université à penser ses missions (ou dit autrement, la parcellisation des domaines de recherche). Oui, l'université s'est pensée hors du monde et en tant que telle, le monde l'a rattrapée. Par frilosité intellectuelle et corporatiste. Personnellement, je ne demande pas mieux que de voir l'université s'ouvrir sur la société et vice-versa.
- barègesÉrudit
Allez je la remets, elle est trop belle (source : article de départ) :
Le coup des réflexions de fond (qualitatives) censées permettre une refondation dans un cadre budgétaire (quantitatif) restreint, plus exactement en diminution constante, je l'ai déjà entendu quelque part.
Cela ne marche pas. Pas quand les dépenses de fonctionnement basiques ne sont pas assurées (voir les multiples décisions de diminution de l'offre de formation...). J'ajoute : pas quand le ministère de tutelle est au mieux indifférent, plus probablement hostile ; pas quand l'opinion publique a vraiment d'autres chats à fouetter. Il faut apprendre à survivre dans le silence, là.
Voilà, et que faire avec ça ?l'équilibre reste tendu entre la progression des emplois (libre) et l'évolution de la masse salariale (contrainte)
Le coup des réflexions de fond (qualitatives) censées permettre une refondation dans un cadre budgétaire (quantitatif) restreint, plus exactement en diminution constante, je l'ai déjà entendu quelque part.
Cela ne marche pas. Pas quand les dépenses de fonctionnement basiques ne sont pas assurées (voir les multiples décisions de diminution de l'offre de formation...). J'ajoute : pas quand le ministère de tutelle est au mieux indifférent, plus probablement hostile ; pas quand l'opinion publique a vraiment d'autres chats à fouetter. Il faut apprendre à survivre dans le silence, là.
- projet PS pour l'enseignement supérieur (et la recherche)
- George Debrégeas, "Qu'attendre des Assises de l'enseignement supérieur et de la recherche ? Rien, ou pire encore ?" (site de l'association Sauvons La Recherche)
- Les revendications de la FSU en matière d'ens. supérieur et de recherche
- Le rapport des Assises de l'Enseignement supérieur et de la Recherche
- Manifeste européen de la recherche et de l'enseignement supérieur
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