- CondorcetOracle
E-Wanderer, ton honnêteté t'honore : elle ne se vérifie pas hélas partout, loin s'en faut (et je connais quelques exemples de normaliens sur le carreau - boutés à chaque élection - avec des dossiers de PU, pour reprendre ton exemple).
- Marcel KhrouchtchevEnchanteur
On ne doit pas avoir de chance en section 22, car je connais au moins 3 cas d'élections cassées ces deux dernières années, ce qui fait beaucoup. Dans au moins deux des cas, l'élection a été réorganisée l'année suivante avec un comité de sélection plus complaisant, et le candidat prévu a fini par être élu. La fin du caractère souverain des décisions des commissions de spécialistes pose quand même problème.
Mais effectivement E-Wanderer, ton honnêteté t'honore et on aimerait que tout le monde réagisse comme toi.
Mais effectivement E-Wanderer, ton honnêteté t'honore et on aimerait que tout le monde réagisse comme toi.
- e-WandererGrand sage
Je pense que les choses ont beaucoup évolué au CNU, en tout cas dans la section dont je dépends : la logique politicienne et syndicale a été mise sous l'éteignoir depuis le succès fulgurant de la liste QSF, qui a raflé 50% des suffrages, chez les MCF comme chez les PU. On regarde vraiment la qualité des dossiers, et rien d'autre. Je n'ai pas observé de cas de copinage flagrant ou scandaleux.
Mais tout n'est pas parfait, évidemment : je pense cependant que les problèmes viennent essentiellement du peu de temps que nous avons à consacrer à chaque dossier. C'est BEAUCOUP trop rapide. Il faudrait que les membres du CNU bénéficient d'une décharge de cours dans leur université pour que les collègues puissent se libérer facilement pour venir à Paris et que les réunions durent plus longtemps. Pour les congés et les promotions, on avance à une moyenne de 3 minutes par dossier, en travaillant de 8h30 à 19h (avec 45 mn de pause repas)... Comment travailler sereinement ?
Je pense sincèrement que les collègues (de tout bord) font leur possible pour être honnêtes, mais dans ces conditions, on ne peut se prémunir d'erreurs ou d'injustices. Au ministère de mettre les moyens nécessaires. Mais pour l'instant, il refuse déjà de rémunérer les suppléants (qui dans ma section siègent au même titre que les titulaires, pour rendre la tâche supportable). A l'heure des économies de bouts de chandelles, je ne prévois malheureusement pas d'amélioration.
Mais tout n'est pas parfait, évidemment : je pense cependant que les problèmes viennent essentiellement du peu de temps que nous avons à consacrer à chaque dossier. C'est BEAUCOUP trop rapide. Il faudrait que les membres du CNU bénéficient d'une décharge de cours dans leur université pour que les collègues puissent se libérer facilement pour venir à Paris et que les réunions durent plus longtemps. Pour les congés et les promotions, on avance à une moyenne de 3 minutes par dossier, en travaillant de 8h30 à 19h (avec 45 mn de pause repas)... Comment travailler sereinement ?
Je pense sincèrement que les collègues (de tout bord) font leur possible pour être honnêtes, mais dans ces conditions, on ne peut se prémunir d'erreurs ou d'injustices. Au ministère de mettre les moyens nécessaires. Mais pour l'instant, il refuse déjà de rémunérer les suppléants (qui dans ma section siègent au même titre que les titulaires, pour rendre la tâche supportable). A l'heure des économies de bouts de chandelles, je ne prévois malheureusement pas d'amélioration.
- CondorcetOracle
Marcel Khrouchtchev a écrit:On ne doit pas avoir de chance en section 22, car je connais au moins 3 cas d'élections cassées ces deux dernières années, ce qui fait beaucoup. Dans au moins deux des cas, l'élection a été réorganisée l'année suivante avec un comité de sélection plus complaisant, et le candidat prévu a fini par être élu. La fin du caractère souverain des décisions des commissions de spécialistes pose quand même problème.
Mais effectivement E-Wanderer, ton honnêteté t'honore et on aimerait que tout le monde réagisse comme toi.
Sans parler des élections à des postes moustachés cette année...
- Marcel KhrouchtchevEnchanteur
PaoloSarpi a écrit:Marcel Khrouchtchev a écrit:On ne doit pas avoir de chance en section 22, car je connais au moins 3 cas d'élections cassées ces deux dernières années, ce qui fait beaucoup. Dans au moins deux des cas, l'élection a été réorganisée l'année suivante avec un comité de sélection plus complaisant, et le candidat prévu a fini par être élu. La fin du caractère souverain des décisions des commissions de spécialistes pose quand même problème.
Mais effectivement E-Wanderer, ton honnêteté t'honore et on aimerait que tout le monde réagisse comme toi.
Sans parler des élections à des postes moustachés cette année...
Je ne connais bien la situation qu'en histoire moderne, il semble que les profils étaient plutôt cohérents avec les travaux des laboratoires qui recrutaient. Mais quand il n'y que 5 ou 6 postes de MCF dans toute la France et une centaine de dossiers solides, difficile de ne pas faire le constat d'un immense gâchis.
- CondorcetOracle
Marcel Khrouchtchev a écrit:PaoloSarpi a écrit:Marcel Khrouchtchev a écrit:On ne doit pas avoir de chance en section 22, car je connais au moins 3 cas d'élections cassées ces deux dernières années, ce qui fait beaucoup. Dans au moins deux des cas, l'élection a été réorganisée l'année suivante avec un comité de sélection plus complaisant, et le candidat prévu a fini par être élu. La fin du caractère souverain des décisions des commissions de spécialistes pose quand même problème.
Mais effectivement E-Wanderer, ton honnêteté t'honore et on aimerait que tout le monde réagisse comme toi.
Sans parler des élections à des postes moustachés cette année...
Je ne connais bien la situation qu'en histoire moderne, il semble que les profils étaient plutôt cohérents avec les travaux des laboratoires qui recrutaient. Mais quand il n'y que 5 ou 6 postes de MCF dans toute la France et une centaine de dossiers solides, difficile de ne pas faire le constat d'un immense gâchis.
En contemporaine, certains choix ont été plus discutables que d'autres...
- Marcel KhrouchtchevEnchanteur
PaoloSarpi a écrit:Marcel Khrouchtchev a écrit:PaoloSarpi a écrit:Marcel Khrouchtchev a écrit:On ne doit pas avoir de chance en section 22, car je connais au moins 3 cas d'élections cassées ces deux dernières années, ce qui fait beaucoup. Dans au moins deux des cas, l'élection a été réorganisée l'année suivante avec un comité de sélection plus complaisant, et le candidat prévu a fini par être élu. La fin du caractère souverain des décisions des commissions de spécialistes pose quand même problème.
Mais effectivement E-Wanderer, ton honnêteté t'honore et on aimerait que tout le monde réagisse comme toi.
Sans parler des élections à des postes moustachés cette année...
Je ne connais bien la situation qu'en histoire moderne, il semble que les profils étaient plutôt cohérents avec les travaux des laboratoires qui recrutaient. Mais quand il n'y que 5 ou 6 postes de MCF dans toute la France et une centaine de dossiers solides, difficile de ne pas faire le constat d'un immense gâchis.
En contemporaine, certains choix ont été plus discutables que d'autres...
Oui, le peu que j'en ai vu avait l'air assez... étrange on va dire. Mais la pression y est encore plus forte, puisque les candidats "sur le marché" (beurk pour l'expression) sont de plus en plus nombreux chaque année à cause de l'entonnoir que représente le recrutement.
- CondorcetOracle
Marcel Khrouchtchev a écrit:PaoloSarpi a écrit:Marcel Khrouchtchev a écrit:PaoloSarpi a écrit:Marcel Khrouchtchev a écrit:On ne doit pas avoir de chance en section 22, car je connais au moins 3 cas d'élections cassées ces deux dernières années, ce qui fait beaucoup. Dans au moins deux des cas, l'élection a été réorganisée l'année suivante avec un comité de sélection plus complaisant, et le candidat prévu a fini par être élu. La fin du caractère souverain des décisions des commissions de spécialistes pose quand même problème.
Mais effectivement E-Wanderer, ton honnêteté t'honore et on aimerait que tout le monde réagisse comme toi.
Sans parler des élections à des postes moustachés cette année...
Je ne connais bien la situation qu'en histoire moderne, il semble que les profils étaient plutôt cohérents avec les travaux des laboratoires qui recrutaient. Mais quand il n'y que 5 ou 6 postes de MCF dans toute la France et une centaine de dossiers solides, difficile de ne pas faire le constat d'un immense gâchis.
En contemporaine, certains choix ont été plus discutables que d'autres...
Oui, le peu que j'en ai vu avait l'air assez... étrange on va dire. Mais la pression y est encore plus forte, puisque les candidats "sur le marché" (beurk pour l'expression) sont de plus en plus nombreux chaque année à cause de l'entonnoir que représente le recrutement.
Mais non, la France manque cruellement de docteurs dixit M. Feltesse
- e-WandererGrand sage
Marcel Khrouchtchev a écrit:On ne doit pas avoir de chance en section 22, car je connais au moins 3 cas d'élections cassées ces deux dernières années, ce qui fait beaucoup. Dans au moins deux des cas, l'élection a été réorganisée l'année suivante avec un comité de sélection plus complaisant, et le candidat prévu a fini par être élu. La fin du caractère souverain des décisions des commissions de spécialistes pose quand même problème.
Mais effectivement E-Wanderer, ton honnêteté t'honore et on aimerait que tout le monde réagisse comme toi.
Merci.
Je suis aussi favorable à la souveraineté totale des comités de sélection. Mais cela n'évitera pas pour autant les dérives, ne soyons pas naïfs. Dans mon université, le CA a cassé une élection en langues vivantes avec de très bonnes raisons, d'après ce qu'on m'a dit (je n'y siège pas) : visiblement, le comité avait été constitué de façon très partiale avec des copains et des affidés (y compris chez les membres extérieurs) pour élire la compagne d'un prof local, sans dossier lourd. Par les temps qui courent, ce genre de comportement est scandaleux et le CA a bien fait de réagir. De même, quand je candidatais sur les postes de MCF, lors d'une audition, j'avais servi de faire-valoir à un local sans vrai dossier : ça énerve, et dans ce cas, on aimerait bien qu'il y ait un CA honnête derrière ! Il y a deux ans, quand cette même université m'a demandé de participer à un comité de sélection, c'est vraiment dommage, mais les dates ne convenaient pas du tout...
Il reste qu'entre les deux systèmes, je préfère tout de même celui qui donne tout pouvoir au comité de sélection : lui au moins juge sur pièces, auditionne les candidats, fait appel à des membres extérieurs. Le CA juge en aveugle, c'est très discutable. Il faut juste que les facs comprennent que dans un contexte aussi concurrentiel, elles ne peuvent pas se permettre de magouiller de façon sordide : tout se sait, tout se voit.
Quand on recrute des branquignols, on finit par avoir une fac de branquignols. Ce qui veut dire que les étudiants désertent pour aller voir chez le voisin et que les centres de recherche périclitent. D'où des financements en baisse, d'où des suppressions de postes: le début du cercle infernal. Mais à l'inverse, il y a aussi des cercles vertueux : les facs, même modestes, qui recrutent à haut niveau s'y retrouvent largement (effectifs étudiants, financement des centres de recherche, maintien des postes, mutations facilitées vers de plus grosses universités etc.).
- e-WandererGrand sage
Marcel Khrouchtchev a écrit:
Oui, le peu que j'en ai vu avait l'air assez... étrange on va dire. Mais la pression y est encore plus forte, puisque les candidats "sur le marché" (beurk pour l'expression) sont de plus en plus nombreux chaque année à cause de l'entonnoir que représente le recrutement.
Oui, c'est un énorme problème.
Il n'y a pas que des inconvénients, car l'émulation a aussi des effets positifs : on n'a jamais recruté à aussi haut niveau qu'aujourd'hui, et les conditions que vivent les jeunes thésards font qu'on est sûr de recruter des gens vraiment forts et vraiment passionnés. J'ai juste une grosse dizaine d'années de plus que les collègues MCF qui partagent mon bureau, mais je sens vraiment un phénomène de génération. Quand je suis passé MCF, il y avait encore des postes et une thèse solide suffisait (avec quelques vagues publications autour). Les portes se sont refermées brutalement, très exactement lors de la dernière année de la mandature de Jospin, en 2001 (là-dessus, la gauche n'a aucune leçon à donner). Maintenant les thésards arrivent avec des dossiers de folie, parfois presque des dossiers de PU ! C'est sidérant... J'ai beau être PU, et je pense honorablement reconnu dans ma spécialité, je ne fais vraiment pas le malin quand je vois le niveau de mes collègues de bureau !
Alors bien sûr, ce système permet de recruter des gens très forts, immédiatement opérationnels. Mais il y a malheureusement des effets collatéraux redoutables : à commencer par la vie privée de ces jeunes thésards, dont beaucoup ne connaissent que le travail, le travail, le travail. C'est désastreux d'imposer aux gens une vie aussi déséquilibrée, à un âge merveilleux pour tant d'autres choses (vie personnelle et familiale, voyages...). Au plan institutionnel aussi, c'est catastrophique : dans ma spécialité, il n'y a pratiquement plus de thésards hors de la place parisienne (et ce ne sont pas les bons spécialistes qui manquent en province, pourtant) : il y a de moins en moins de thèses, parce que l'investissement est beaucoup trop important au regard des débouchés. Voilà plus de 10 ans qu'on a entre 1 et 3 postes par an pour toute la France, ça décourage tout le monde. Aujourd'hui, pour avoir des thésards, je suis obligé de me tourner vers l'étranger, dans le cadre de co-tutelles : c'est très frustrant. Et comme c'est la même chose à l'étranger, l'avenir n'est pas rose...
La question est : comment pouvons-nous changer les choses de l'intérieur, puisque le ministère nous laisse tomber ? Je n'ai malheureusement pas la réponse. Les contraintes financières et administratives sont malheureusement énormes. Les facs gèlent des postes au mouvement pour pouvoir équilibrer leur budget...
- Le grincheuxSage
e-Wanderer a écrit:Marcel Khrouchtchev a écrit:
Oui, le peu que j'en ai vu avait l'air assez... étrange on va dire. Mais la pression y est encore plus forte, puisque les candidats "sur le marché" (beurk pour l'expression) sont de plus en plus nombreux chaque année à cause de l'entonnoir que représente le recrutement.
Oui, c'est un énorme problème.
Il n'y a pas que des inconvénients, car l'émulation a aussi des effets positifs : on n'a jamais recruté à aussi haut niveau qu'aujourd'hui, et les conditions que vivent les jeunes thésards font qu'on est sûr de recruter des gens vraiment forts et vraiment passionnés. J'ai juste une grosse dizaine d'années de plus que les collègues MCF qui partagent mon bureau, mais je sens vraiment un phénomène de génération. Quand je suis passé MCF, il y avait encore des postes et une thèse solide suffisait (avec quelques vagues publications autour). Les portes se sont refermées brutalement, très exactement lors de la dernière année de la mandature de Jospin, en 2001 (là-dessus, la gauche n'a aucune leçon à donner). Maintenant les thésards arrivent avec des dossiers de folie, parfois presque des dossiers de PU ! C'est sidérant... J'ai beau être PU, et je pense honorablement reconnu dans ma spécialité, je ne fais vraiment pas le malin quand je vois le niveau de mes collègues de bureau !
Alors bien sûr, ce système permet de recruter des gens très forts, immédiatement opérationnels. Mais il y a malheureusement des effets collatéraux redoutables : à commencer par la vie privée de ces jeunes thésards, dont beaucoup ne connaissent que le travail, le travail, le travail. C'est désastreux d'imposer aux gens une vie aussi déséquilibrée, à un âge merveilleux pour tant d'autres choses (vie personnelle et familiale, voyages...). Au plan institutionnel aussi, c'est catastrophique : dans ma spécialité, il n'y a pratiquement plus de thésards hors de la place parisienne (et ce ne sont pas les bons spécialistes qui manquent en province, pourtant) : il y a de moins en moins de thèses, parce que l'investissement est beaucoup trop important au regard des débouchés. Voilà plus de 10 ans qu'on a entre 1 et 3 postes par an pour toute la France, ça décourage tout le monde. Aujourd'hui, pour avoir des thésards, je suis obligé de me tourner vers l'étranger, dans le cadre de co-tutelles : c'est très frustrant. Et comme c'est la même chose à l'étranger, l'avenir n'est pas rose...
La question est : comment pouvons-nous changer les choses de l'intérieur, puisque le ministère nous laisse tomber ? Je n'ai malheureusement pas la réponse. Les contraintes financières et administratives sont malheureusement énormes. Les facs gèlent des postes au mouvement pour pouvoir équilibrer leur budget...
Rassure-toi. Dans ma matière, le thésard est devenu tellement rare qu'il n'est assez courant de voir des thèses obtenues à l'ancienneté, avec des sujets totalement inintéressants ou des juries locaux. Après 50% d'une classe d'âge au niveau bac+3, j'attends avec une certaine anxiété les 20% d'une classe d'âge au niveau bac+8 qui ne saurait trop tarder.
_________________
Le carnet du Grincheux, Chroniques de misanthropie ordinaire
http://grincheux.de-charybde-en-scylla.fr/
Ma vie, mon œuvre
http://www.systella.fr/
- damanhourNiveau 9
e-Wanderer a écrit:Marcel Khrouchtchev a écrit:
Oui, le peu que j'en ai vu avait l'air assez... étrange on va dire. Mais la pression y est encore plus forte, puisque les candidats "sur le marché" (beurk pour l'expression) sont de plus en plus nombreux chaque année à cause de l'entonnoir que représente le recrutement.
Oui, c'est un énorme problème.
Il n'y a pas que des inconvénients, car l'émulation a aussi des effets positifs : on n'a jamais recruté à aussi haut niveau qu'aujourd'hui, et les conditions que vivent les jeunes thésards font qu'on est sûr de recruter des gens vraiment forts et vraiment passionnés.
Ou alors ceux qui peuvent se le permettre car leur famille (parents, conjoints) a les moyens de les aider à vivre avec un salaire de demi-ater ou de lecteur
pour les femmes, c'est dramatique : ne pas savoir si on aura un poste jusqu'à 36 ans et où, avec le stress qui va avec...Elles sacrifient toute vie de famille si leur conjoint ne peux pas assurer derrière.
- e-WandererGrand sage
Je ne sais pas si Mme Fioraso a une idée du niveau réel de ses 80% de bacheliers.... C'est consternant. De toute façon, c'est à l'école primaire que les choses importantes se passent, j'en suis convaincu.Le grincheux a écrit:
Après 50% d'une classe d'âge au niveau bac+3, j'attends avec une certaine anxiété les 20% d'une classe d'âge au niveau bac+8 qui ne saurait trop tarder.
- Nom d'utilisateurNiveau 10
e-Wanderer a écrit:Je peux difficilement laisser dire sans réagir que les comités de sélection seraient soumis au règne généralisé de la magouille.
Ouf, je craignais un peu que mon message initial - qui se voulait juste tempérant - et les quolibets puis les foudres qu'il m'attirait ne laisse finalement croire le contraire ! Les voies de la communication via forum sont insondables.
Bien sûr qu'existent des manœuvres, comme ce président de comité déclarant bille en tête "je vous propose de siéger mais nous comptons sur le fait que vous ne viendrez pas". Aussi miraculeux que cela puisse sembler - aussi miraculeux que le zèle au quotidien des enseignants, par exemple -, je n'ai que très rarement vu de telles manœuvres déboucher, et le cas échéant, cela s'est su !
Comme quoi, un système d' "expertise" par les pairs peut fonctionner de manière sinon entièrement vertueuse, au moins sans dériver vers le mandarinat total. L'enjeu de ce constat est important au moment où le pouvoir discrétionnaire des présidents des établissements s'élargit de manière inquiétante compte tenu des préoccupations nouvelles qui sont les leurs (Loi organique relative aux lois de finance : bien loin des missions de l'université telles que certains les rêvent).
- CondorcetOracle
Nom d'utilisateur a écrit:e-Wanderer a écrit:Je peux difficilement laisser dire sans réagir que les comités de sélection seraient soumis au règne généralisé de la magouille.
Ouf, je craignais un peu que mon message initial - qui se voulait juste tempérant - et les quolibets puis les foudres qu'il m'attirait ne laisse finalement croire le contraire ! Les voies de la communication via forum sont insondables.
Bien sûr qu'existent des manœuvres, comme ce président de comité déclarant bille en tête "je vous propose de siéger mais nous comptons sur le fait que vous ne viendrez pas". Aussi miraculeux que cela puisse sembler - aussi miraculeux que le zèle au quotidien des enseignants, par exemple -, je n'ai que très rarement vu de telles manœuvres déboucher, et le cas échéant, cela s'est su !
Comme quoi, un système d' "expertise" par les pairs peut fonctionner de manière sinon entièrement vertueuse, au moins sans dériver vers le mandarinat total. L'enjeu de ce constat est important au moment où le pouvoir discrétionnaire des présidents des établissements s'élargit de manière inquiétante compte tenu des préoccupations nouvelles qui sont les leurs (Loi organique relative aux lois de finance : bien loin des missions de l'université telles que certains les rêvent).
J'ai effectué le constat inverse : d'ici à en faire une généralité, pour toutes les sections CNU et les universités de France, ce serait peu nuancé comme vous dites. Néanmoins, ce que j'ai vu me donne à réfléchir.
- Nom d'utilisateurNiveau 10
Oui, je comprends, mais l'alternative aux comités tournants actuels, ce sont des comités fixés une fois pour toutes ou sur un quadriennat (alors là, côté mandarinat...), ou bien la décision arbitraire d'un seul, ou encore l'introduction d'observateurs extérieurs ne connaissant ni le champ disciplinaire, ni les besoins de l'établissement.
Dans ce cas-là au moins, on peut être popperien, je crois : le système me paraît le "moins pire" qui soit, et les mécanismes de correction des erreurs, imparfaits, ont l'avantage d'exister. Et enfin, soulever un tollé pour casser une décision notoirement partiale, cela reste possible (au risque de plomber un poste pour un an, certes).
Ah, et on peut aussi penser à des règles différentes d'affectation des membres des comités. Ce serait très lourd à mettre en oeuvre, mais c'est sans doute ici que le système existant est amendable.
Au reste, je manque peut-être d'imagination.
Dans ce cas-là au moins, on peut être popperien, je crois : le système me paraît le "moins pire" qui soit, et les mécanismes de correction des erreurs, imparfaits, ont l'avantage d'exister. Et enfin, soulever un tollé pour casser une décision notoirement partiale, cela reste possible (au risque de plomber un poste pour un an, certes).
Ah, et on peut aussi penser à des règles différentes d'affectation des membres des comités. Ce serait très lourd à mettre en oeuvre, mais c'est sans doute ici que le système existant est amendable.
Au reste, je manque peut-être d'imagination.
- RuthvenGuide spirituel
e Wanderer, il y a aussi une responsabilité des comités de sélection dans l'allongement de la précarité : l'enchaînement des post-docs est valorisé alors que l'enseignement dans le secondaire est perçu si ce n'est comme une tare, au moins comme un handicap. Bref, il faut avoir un concours de recrutement du secondaire, mais avoir échappé au secondaire, en passant de labo en labo, de pays en pays en contrats précaires. Il est d'ailleurs significatif que dans ta liste d'éléments positifs de dossiers ne figure que des éléments liés à la recherche plus qu'à l'enseignement. Lorsque je regarde le recrutement en philo actuellement, la plupart des candidats n'ont jamais mis les pieds dans un lycée, mais ont enchaîné des formations, des contrats divers et variés avec un dossier scientifique de haut niveau.
- Marcel KhrouchtchevEnchanteur
Ruthven: je ne suis pas certain que ce que tu dises soit valable pour toutes les disciplines des SHS. En histoire, je trouve au contraire que l'enseignement dans le secondaire est valorisé, voire devient un passage obligé.
- RuthvenGuide spirituel
C'est peut-être effectivement spécifique à la philo et à la réduction drastique des postes doublée de l'accroissement du nombre de qualifiés.
- Marcel KhrouchtchevEnchanteur
Ruthven a écrit:C'est peut-être effectivement spécifique à la philo et à la réduction drastique des postes doublée de l'accroissement du nombre de qualifiés.
En histoire, c'est au contraire l'accroissement du nombre de qualifiés, doublé de l'exigence d'un concours, qui fait qu'à un moment ou un autre, la plupart des candidats enseignent dans le secondaire.
- e-WandererGrand sage
Ruthven a écrit:e Wanderer, il y a aussi une responsabilité des comités de sélection dans l'allongement de la précarité : l'enchaînement des post-docs est valorisé alors que l'enseignement dans le secondaire est perçu si ce n'est comme une tare, au moins comme un handicap. Bref, il faut avoir un concours de recrutement du secondaire, mais avoir échappé au secondaire, en passant de labo en labo, de pays en pays en contrats précaires. Il est d'ailleurs significatif que dans ta liste d'éléments positifs de dossiers ne figure que des éléments liés à la recherche plus qu'à l'enseignement. Lorsque je regarde le recrutement en philo actuellement, la plupart des candidats n'ont jamais mis les pieds dans un lycée, mais ont enchaîné des formations, des contrats divers et variés avec un dossier scientifique de haut niveau.
Je ne suis pas tout à fait d'accord. Il est exact de dire qu'on apprécie une expérience d'enseignement dans le supérieur et une ouverture à l'international, mais on ne demande pas non plus aux gens d'avoir fait 10 ans de post-doc ! (c'est même plutôt mauvais signe) : 3 ou 4 ans, le temps d'un monitorat, ça suffit largement.
L'enseignement dans le secondaire ne constitue pas un handicap de principe (bien au contraire : on a même plutôt tendance à privilégier un collègue qui exerce en banlieue pourrie par rapport à un PRAG qu'on estime "à l'abri". Et forcément, les PRAG trouvent ça injuste...). Mais il y a à l'évidence un handicap de fait par rapport aux candidats qui ont davantage de temps pour publier.
Pour donner une idée, quand je suis arrivé dans mon département comme MCF (il y a une bonne douzaine d'années), il y avait déjà 1/3 de normaliens Ulm, 1/3 de normaliens Fontenay/Cloud/Lyon, 1/3 de non-normaliens, et seuls 4 collègues (sur une cinquantaine) n'avaient pas l'agreg (collègues ayant fait leur cursus à l'étranger, ou venant d'une discipline sans agreg comme la linguistique, ou pouvant faire état d'une expérience professionnelle parallèle un peu hors normes). Je trouvais déjà cette sélection assez exigeante, mais ça s'accentue encore aujourd'hui.
Aujourd'hui, normaliens ou pas, les candidats qu'on recrute ont un profil de stakhanoviste et se construisent des dossiers ahurissants. C'est évidemment plus difficile pour quelqu'un qui exerce dans le secondaire que pour un moniteur ou un ATER, qui ont plus de temps et tous les contacts nécessaires. J'ai vu quelques personnes obtenir un poste en venant du secondaire, mais elles avaient construit l'essentiel de leur dossier dans le cadre d'un monitorat à la fac. C'est juste un constat.
- barègesÉrudit
J'ai eu en fac des enseignants aux parcours très différents, et j'ai apprécié les cours qu'ils donnaient.
Je ne sais pas si actuellement, ils auraient accès à ces postes...
Tout est plus homogène, entre le parcours français "canonique" (normalien/agrégé/allocataire/moniteur/ATER/Mcf) et le parcours à l'étranger (des chercheurs formés ailleurs et qui exercent en France). L'importance donnée à la quantité de publications lisse aussi les choses. C'est un choix, peut-être n'a-t-on pas encore le recul nécessaire pour juger de sa pertinence.
Je pense aux équilibres enseignement/recherche, et, j'en ai déjà parlé et c'est un autre sujet, à l'accumulation sur un sujet donné de petits articles ou communications - dont combien ne sont là que "parce qu'il faut publier" ? - face à travail de fond plus long, moins immédiatement visible, mais plus exploitable peut-être à l'avenir*...
Je dis ceci en toute ignorance des "anciens" systèmes de recrutement (avant les années 90).
* J'ajoute un lien vers un article qui évoquait ce sujet, dans Le Monde :
http://www.lemonde.fr/idees/article/2011/01/21/les-chercheurs-sont-prisonniers-d-une-course-a-la-publication_1468155_3232.html
Je ne sais pas si actuellement, ils auraient accès à ces postes...
Tout est plus homogène, entre le parcours français "canonique" (normalien/agrégé/allocataire/moniteur/ATER/Mcf) et le parcours à l'étranger (des chercheurs formés ailleurs et qui exercent en France). L'importance donnée à la quantité de publications lisse aussi les choses. C'est un choix, peut-être n'a-t-on pas encore le recul nécessaire pour juger de sa pertinence.
Je pense aux équilibres enseignement/recherche, et, j'en ai déjà parlé et c'est un autre sujet, à l'accumulation sur un sujet donné de petits articles ou communications - dont combien ne sont là que "parce qu'il faut publier" ? - face à travail de fond plus long, moins immédiatement visible, mais plus exploitable peut-être à l'avenir*...
Je dis ceci en toute ignorance des "anciens" systèmes de recrutement (avant les années 90).
* J'ajoute un lien vers un article qui évoquait ce sujet, dans Le Monde :
http://www.lemonde.fr/idees/article/2011/01/21/les-chercheurs-sont-prisonniers-d-une-course-a-la-publication_1468155_3232.html
- e-WandererGrand sage
Je suis assez d'accord avec ce que tu dis de l'uniformisation, malheureusement. Mais on ne peut non plus reprocher aux gens un parcours académique impeccable...
- philannDoyen
Ruthven a écrit:C'est peut-être effectivement spécifique à la philo et à la réduction drastique des postes doublée de l'accroissement du nombre de qualifiés.
Je ne suis pas d'accord non plus en ce qui concerne la philo!
à Paris 1 par exemple, des MCFs sont recrutés après avoir enseignés dans le secondaire parfois longtemps. Certains doctorants ont même obtenu un contrat doctoral après avoir arrêté leurs études plusieurs années pendant qu'ils débutaient dans le secondaire.
Au contraire, le principe de mes profs est "primum boufare". Peu de places, assurez-vous de bouffer d'abord!!
- Spoiler:
- merci de l'indulgence des profs de LC
_________________
2014-2015: poste fixe dans les Hauts de Seine
2013-2014: certifiée stagiaire dans les Hauts de Seine
2011-2013: prof. contractuelle dans l'Essonne
- barègesÉrudit
La situation que je décris ne devient caricaturale qu'avec la pénurie de postes, quand le "vivier" des candidatures "impeccables" dépasse déjà largement le nombre de places attribuables. Le modèle de carrière devient de ce fait unique.
Dommage tout de même, la recherche se nourrissant au moins en partie de la variété des chercheurs.
Dommage tout de même, la recherche se nourrissant au moins en partie de la variété des chercheurs.
- CondorcetOracle
barèges a écrit:La situation que je décris ne devient caricaturale qu'avec la pénurie de postes, quand le "vivier" des candidatures "impeccables" dépasse déjà largement le nombre de places attribuables. Le modèle de carrière devient de ce fait unique.
Dommage tout de même, la recherche se nourrissant au moins en partie de la variété des chercheurs.
Oui, des profils moins "excellents" nourrissaient aussi des approches moins conventionnelles.
- projet PS pour l'enseignement supérieur (et la recherche)
- George Debrégeas, "Qu'attendre des Assises de l'enseignement supérieur et de la recherche ? Rien, ou pire encore ?" (site de l'association Sauvons La Recherche)
- Les revendications de la FSU en matière d'ens. supérieur et de recherche
- Le rapport des Assises de l'Enseignement supérieur et de la Recherche
- Manifeste européen de la recherche et de l'enseignement supérieur
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