- Dame TartineNeoprof expérimenté
"Vous accusez ces élèves ?
Non, au final, les voyous ont peut-être «tué» Nathalie... Mais pas tous seuls. J’accuse le système aussi. La semaine dernière, l’un de ces voyous a franchi un cap. Il s’est emparé d’une chaise, l’a brandie avant de la jeter à travers la fenêtre... Personne ne pouvait plus faire comme si de rien n’était. Il fallait intervenir. Et là, Nathalie a subi un premier choc. Quelques minutes après l’incident, quand sa hiérarchie est venue dans la classe, ce fut non pas pour la soutenir, mais pour l’humilier devant ses élèves. Le voyou avait gagné quand Nathalie s’est vue reprocher devant les enfants ahuris d’être «une incapable!», pire «de mettre en danger ses élèves».
C’est là qu’elle bascule?
Non, ça lui fait mal, mais elle est forte. C’est le mardi suivant que je la trouve en pleurs, effondrée à son retour du collège. Naïvement sans doute, elle s’attendait à être soutenue par sa hiérarchie. Au lieu de lui envoyer un inspecteur de police pour l’aider à faire entendre raison à ces énergumènes, on lui annonçait qu’un inspecteur d’académie allait venir dans sa classe, qu’il était chargé d’évaluer son travail, ses compétences. De victime, l’Education nationale la transformait en coupable. «Ils m’ont collé une inspection, je n’irai plus au collège, je démissionne». Je l’entends encore et encore cette phrase qui l’a conduite au pire. La suite, vous la connaissez..."
« En faire baver à un prof ! » : Annick l’a vécu
Jeune retraitée de l’Éducation nationale, Annick veut rendre hommage à Nathalie. «Elle était des nôtres!». Ce que la jeune enseignante de La Trinité a vécu, Annick l’a frolé: «J’ai débuté en 1973 et terminé en 2011. Que de changements en cours de route! Depuis les années 2000, je vivais en sursis, moi aussi. Mais il fallait tenir, tenir!»
[...] Un groupe d’élèves harceleurs avec un, deux meneurs et des suiveurs qui, par faiblesse ou lâcheté, sont solidaires: Annick certifie que c’est désormais la règle dans certains établissements. «Le problème, c’est que prof harcelé, lui, il est toujours souvent seul. Pire, il est mal venu de l’aider. Les collègues font l’autruche: par indifférence, pour se protéger ou paraître invulnérables... Le mur s’élève alors quand le proviseur ou le principal utilise son pouvoir pour utiliser les profs harcelés comme s’ils étaient devenus indésirables parce que vulnérables.»
C'est effroyable, véritablement effroyable. Ce terrible drame sera certainement enterré, comme les autres.
Non, au final, les voyous ont peut-être «tué» Nathalie... Mais pas tous seuls. J’accuse le système aussi. La semaine dernière, l’un de ces voyous a franchi un cap. Il s’est emparé d’une chaise, l’a brandie avant de la jeter à travers la fenêtre... Personne ne pouvait plus faire comme si de rien n’était. Il fallait intervenir. Et là, Nathalie a subi un premier choc. Quelques minutes après l’incident, quand sa hiérarchie est venue dans la classe, ce fut non pas pour la soutenir, mais pour l’humilier devant ses élèves. Le voyou avait gagné quand Nathalie s’est vue reprocher devant les enfants ahuris d’être «une incapable!», pire «de mettre en danger ses élèves».
C’est là qu’elle bascule?
Non, ça lui fait mal, mais elle est forte. C’est le mardi suivant que je la trouve en pleurs, effondrée à son retour du collège. Naïvement sans doute, elle s’attendait à être soutenue par sa hiérarchie. Au lieu de lui envoyer un inspecteur de police pour l’aider à faire entendre raison à ces énergumènes, on lui annonçait qu’un inspecteur d’académie allait venir dans sa classe, qu’il était chargé d’évaluer son travail, ses compétences. De victime, l’Education nationale la transformait en coupable. «Ils m’ont collé une inspection, je n’irai plus au collège, je démissionne». Je l’entends encore et encore cette phrase qui l’a conduite au pire. La suite, vous la connaissez..."
« En faire baver à un prof ! » : Annick l’a vécu
Jeune retraitée de l’Éducation nationale, Annick veut rendre hommage à Nathalie. «Elle était des nôtres!». Ce que la jeune enseignante de La Trinité a vécu, Annick l’a frolé: «J’ai débuté en 1973 et terminé en 2011. Que de changements en cours de route! Depuis les années 2000, je vivais en sursis, moi aussi. Mais il fallait tenir, tenir!»
[...] Un groupe d’élèves harceleurs avec un, deux meneurs et des suiveurs qui, par faiblesse ou lâcheté, sont solidaires: Annick certifie que c’est désormais la règle dans certains établissements. «Le problème, c’est que prof harcelé, lui, il est toujours souvent seul. Pire, il est mal venu de l’aider. Les collègues font l’autruche: par indifférence, pour se protéger ou paraître invulnérables... Le mur s’élève alors quand le proviseur ou le principal utilise son pouvoir pour utiliser les profs harcelés comme s’ils étaient devenus indésirables parce que vulnérables.»
C'est effroyable, véritablement effroyable. Ce terrible drame sera certainement enterré, comme les autres.
- CondorcetOracle
Je suis frappé à la lecture de cette lettre, au souvenir d'expériences vécues, sues, partagées par la descente aux enfers graduée en de telles circonstances (pressions répétées sur le contractuel, le stagiaire, le titulaire confirmé). Le passage à l'acte conserve sa part de mystère mais en revanche, la plongée dans l'état dépressif lui peut s'expliquer en partie par le contexte professionnel délétère. Et l'institution se révèle doublement défaillante : en tant qu'employeur, elle a le devoir de veiller à la santé de ses salariés ; administration de l'Etat, elle instruit à charge en n'offrant pas à son employé les moyens, la connaissance, la possibilité de se défendre. Ce fonctionnement (injonction d'auto-critique, accusations répétées, vérifications réitérées que le sujet a bien changé, attaques ad personam à peine déguisées) rappellent des mécanismes auxquels ont recours des régimes bien peu démocratiques. Je pense qu'il serait bon qu'une instance indépendante (qui ne soit pas un syndicat) garantît au membre du personnel mis en cause un accès à l'information juridique (et au dossier administratif dans les meilleurs délais) en amont et l'accompagne dans sa reconversion professionnelle le cas échéant s'il le souhaite. Je ne doute pas de la bonne volonté de certains acteurs dans ces moments mais le manque de coordination, la lourdeur implacable de la machine administrative, la complexité des procédures ont de quoi à décourager le plus pugnace des êtres. Ce serait un bel hommage à rendre à tous ces infortuné(e)s que de chercher à rendre l'institution plus humaine de l'intérieur. Pour Nathalie, Lise Bonnafous, Marie-Claude Lorne, c'est trop tard mais pour leurs épigones ?
- CeladonDemi-dieu
Moi ministre de l'EN je me serais attaché dans le seconde qui a suivi ce énième suicide à doter l'institution d'un service de santé digne de ce nom. Et je pondrais illico une circulaire annulant la circulaire Royal et mettant en demeure les CDE de porter leur attention bienveillante sur le personnel dont ils ont la charge.
- albertine02Expert spécialisé
Céladon, quelle est cette circulaire Royal et que dit-elle au juste ?
J'avoue honteusement que je ne vois pas bien de quoi tu parles....
J'avoue honteusement que je ne vois pas bien de quoi tu parles....
- CeladonDemi-dieu
https://fr.wikipedia.org/wiki/Circulaire_Royal
Pas de rapport direct mais odieux quand même :
"Dans un contexte marqué par l'augmentation du nombre des affaires où des enseignants sont mis en cause sur le plan pénal4, le point de la « Circulaire Royal » préconisant la suspension immédiate fut critiqué et lu comme une remise en cause du principe de la présomption d'innocence[réf. nécessaire], au point qu'alerté par Gilles Renaud, un enseignant, Christion Mesnard, député de la sixième circonscription du Finistère, a questionné le gouvernement, le 20.11.20075. Au moment de la publication de la circulaire, alors qu'il était reçu par le juge Hayat, conseiller technique au cabinet de Ségolène Royal de 1997 à 1999, le SNEP (Syndicat des enseignants d'EPS) s'était entendu dire que « les ministres (Claude Allègre et Ségolène Royal) estiment que, si un enfant est préservé au prix de neuf enseignants accusés à tort, l'objectif était rempli »6 (Accusations infondées portées par des mineurs contre des enseignants).
Pas de rapport direct mais odieux quand même :
"Dans un contexte marqué par l'augmentation du nombre des affaires où des enseignants sont mis en cause sur le plan pénal4, le point de la « Circulaire Royal » préconisant la suspension immédiate fut critiqué et lu comme une remise en cause du principe de la présomption d'innocence[réf. nécessaire], au point qu'alerté par Gilles Renaud, un enseignant, Christion Mesnard, député de la sixième circonscription du Finistère, a questionné le gouvernement, le 20.11.20075. Au moment de la publication de la circulaire, alors qu'il était reçu par le juge Hayat, conseiller technique au cabinet de Ségolène Royal de 1997 à 1999, le SNEP (Syndicat des enseignants d'EPS) s'était entendu dire que « les ministres (Claude Allègre et Ségolène Royal) estiment que, si un enfant est préservé au prix de neuf enseignants accusés à tort, l'objectif était rempli »6 (Accusations infondées portées par des mineurs contre des enseignants).
- CeladonDemi-dieu
Tiens et en parlant d'elle, elle était tout sourire et cuisses à l'air hier soir chez Ruquier. Vivement que son ex l'appelle au gvt ! à l'EN de préférence !!!
- albertine02Expert spécialisé
merci beaucoup Céladon, je cours lire ce que tu m'indiques !
- dandelionVénérable
Au moins on sait que nos politiciens/nes ont de vraies valeurs: liposuccion des cuisses, fausses dents, botox et autres coachs sportifs, voilà des gens qui font passer l'intérêt commun en priorité, c'est évidentCeladon a écrit:Tiens et en parlant d'elle, elle était tout sourire et cuisses à l'air hier soir chez Ruquier. Vivement que son ex l'appelle au gvt ! à l'EN de préférence !!!
- InviteeFVénérable
Je suis profondément touchée par cette terrible histoire.
Toutes ces histoires atroces qui surviennent aux enseignants me semblent de plus en plus répandues. A croire qu'elles se multiplient avec le temps. Trop de souffrance, trop d'humiliation, trop d'injustice... La peur du licenciement, la peur de la suppression de poste, la peur de tout, la peur de continuer le lendemain... Elles ont toutes un prénom, ces peurs-là, hélas, toutes un exemple récent...
Et dire que cercueil après cercueil, on pointe toujours du doigt en premier lieu la possible/plausible fragilité du collègue comme si cela suffisait à tout expliquer. C'est tellement plus facile que de reconnaître que, pour certains, la fragilité vient de l'exposition répétée à la violence, à l'angoisse, à la honte, à la peur d'être dénoncé à l'inspecteur, fliqué, encadré, pris en grippe, obligé de se justifier sur tout, la peur d'être observé en permanence, objet de rapports réguliers et d'une déstabilisation certaine, peur (est-elle vraiment irrationnelle ?) d'être à terme retiré de ses classes, licencié, et de ne pas retrouver de travail et de sombrer définitivement. Tout ça commence si vite...
Mais qu'il est lourd à payer, pour certains, le prix pour enseigner, pendant que l'EN multiplie les campagnes de pubs et le matraquage par mail auprès des jeunes étudiants pour les Emplois d'Avenir Professeur...
Est-ce bien Saint Jean-Baptiste de la Salle le saint patron des enseignants, et pas Saint Sébastien ?
L'Ecole, grande priorité du quinquennat...
Refondation... par le bas, n'est-ce pas ? Reconstruction des fondations à partir des tombes que l'on aura creusées...
Toutes ces histoires atroces qui surviennent aux enseignants me semblent de plus en plus répandues. A croire qu'elles se multiplient avec le temps. Trop de souffrance, trop d'humiliation, trop d'injustice... La peur du licenciement, la peur de la suppression de poste, la peur de tout, la peur de continuer le lendemain... Elles ont toutes un prénom, ces peurs-là, hélas, toutes un exemple récent...
Et dire que cercueil après cercueil, on pointe toujours du doigt en premier lieu la possible/plausible fragilité du collègue comme si cela suffisait à tout expliquer. C'est tellement plus facile que de reconnaître que, pour certains, la fragilité vient de l'exposition répétée à la violence, à l'angoisse, à la honte, à la peur d'être dénoncé à l'inspecteur, fliqué, encadré, pris en grippe, obligé de se justifier sur tout, la peur d'être observé en permanence, objet de rapports réguliers et d'une déstabilisation certaine, peur (est-elle vraiment irrationnelle ?) d'être à terme retiré de ses classes, licencié, et de ne pas retrouver de travail et de sombrer définitivement. Tout ça commence si vite...
Mais qu'il est lourd à payer, pour certains, le prix pour enseigner, pendant que l'EN multiplie les campagnes de pubs et le matraquage par mail auprès des jeunes étudiants pour les Emplois d'Avenir Professeur...
Est-ce bien Saint Jean-Baptiste de la Salle le saint patron des enseignants, et pas Saint Sébastien ?
L'Ecole, grande priorité du quinquennat...
Refondation... par le bas, n'est-ce pas ? Reconstruction des fondations à partir des tombes que l'on aura creusées...
- OlympiasProphète
Celadon a écrit:Tiens et en parlant d'elle, elle était tout sourire et cuisses à l'air hier soir chez Ruquier. Vivement que son ex l'appelle au gvt ! à l'EN de préférence !!!
Elle a fait assez de dégâts comme ça !
- CondorcetOracle
Voli vola a écrit:Je suis profondément touchée par cette terrible histoire.
Toutes ces histoires atroces qui surviennent aux enseignants me semblent de plus en plus répandues. A croire qu'elles se multiplient avec le temps. Trop de souffrance, trop d'humiliation, trop d'injustice... La peur du licenciement, la peur de la suppression de poste, la peur de tout, la peur de continuer le lendemain... Elles ont toutes un prénom, ces peurs-là, hélas, toutes un exemple récent...
Et dire que cercueil après cercueil, on pointe toujours du doigt en premier lieu la possible/plausible fragilité du collègue comme si cela suffisait à tout expliquer. C'est tellement plus facile que de reconnaître que, pour certains, la fragilité vient de l'exposition répétée à la violence, à l'angoisse, à la honte, à la peur d'être dénoncé à l'inspecteur, fliqué, encadré, pris en grippe, obligé de se justifier sur tout, la peur d'être observé en permanence, objet de rapports réguliers et d'une déstabilisation certaine, peur (est-elle vraiment irrationnelle ?) d'être à terme retiré de ses classes, licencié, et de ne pas retrouver de travail et de sombrer définitivement. Tout ça commence si vite...
Mais qu'il est lourd à payer, pour certains, le prix pour enseigner, pendant que l'EN multiplie les campagnes de pubs et le matraquage par mail auprès des jeunes étudiants pour les Emplois d'Avenir Professeur...
Est-ce bien Saint Jean-Baptiste de la Salle le saint patron des enseignants, et pas Saint Sébastien ?
L'Ecole, grande priorité du quinquennat...
Refondation... par le bas, n'est-ce pas ? Reconstruction des fondations à partir des tombes que l'on aura creusées...
En 2003, avait déjà eu lieu le débat sur l'avenir de l'école (après la grande grève du printemps). On sait ce qu'il en advint... La commission Thélot...
- ladyantillesNiveau 5
« Un professeur est là pour enseigner, pas pour faire la loi ni jouer le rôle des parents. Mais quand les gamins se comportent comme des voyous, on dit c'est la faute du professeur qui ne sait pas tenir sa classe ! » lâche Serge, amer. Pourtant ma [modéré] ( excusez ma grossierete)de Principale (quand j'ai eu de gros soucis de discipline avec une classe) a ose me dire que l'enseignant doit desormais eduquer les enfants qu'il le veuille ou non,que je suis trop gentille avec les ados , bref,elle et son adjoint ont fait de la psychologie de bas etage, jamais ils n'ont mentionne que les gamins etaient ingerables, difficiles et que les parents ne jouaient pas leur role d'educateurs ! , alors qu'elle sait tres bien que c'est uniquement ma seconde annee dans l'enseignement et que je suis contractuelle. Bien entendu , quand un enseignant se suicide, on va toujours dire qu'il avait des problemes psychologiques ou personnels pour minimiser la mediocrite et le laxisme des CDE , le laxisme des parents et le manque de civisme des eleves! Cette histoire est touchante!
[i]
[i]
- OlympiasProphète
J'imagine, que pas un mot de tout cela dans le discours du Ministre aux IA-IPR réunis en séminaire....Probablement pas assez important...Quand en finirons-nous avec ça, avec cette souffrance, ce harcèlement, cette impunité constante pour les élèves qui ne viennent que pour bordeliser et saccager les cours ???? Jusqu'à quand cela va-t-il continuer ? Quand je sais qu'un collègue est en difficulté, j'interviens auprès de la classe...après avoir longuement réfléchi à la manière de procéder. Pourquoi tous les profs d'une classe ne font-ils pas le forcing, afin de mettre une énorme pression sur la classe concernée, quand ils savent qu'un des profs est règulièrement chahuté ? Les élèves sont capables de faire bloc pour nuire...ET NOUS ????
- Dame TartineNeoprof expérimenté
Tu as très bien résumé la chose. Le seul moyen de venir à bout de ce genre de situations et des classes/élèves difficiles, c'est que les enseignants fassent bloc et le montrent y compris en se présentant tous ensemble devant une classe pour dire aux élèves ce qu'il en est réellement de leur comportement. Pour avoir vu et participé à ce genre de choses - suite à des insultes et à des menaces proférées contre une enseignante - je peux vous dire que la classe en question a été calmée jusqu'à la fin de l'année.Olympias a écrit:J'imagine, que pas un mot de tout cela dans le discours du Ministre aux IA-IPR réunis en séminaire....Probablement pas assez important...Quand en finirons-nous avec ça, avec cette souffrance, ce harcèlement, cette impunité constante pour les élèves qui ne viennent que pour bordeliser et saccager les cours ???? Jusqu'à quand cela va-t-il continuer ? Quand je sais qu'un collègue est en difficulté, j'interviens auprès de la classe...après avoir longuement réfléchi à la manière de procéder. Pourquoi tous les profs d'une classe ne font-ils pas le forcing, afin de mettre une énorme pression sur la classe concernée, quand ils savent qu'un des profs est règulièrement chahuté ? Les élèves sont capables de faire bloc pour nuire...ET NOUS ????
- CeladonDemi-dieu
Le forcing sur la classe par un nombre x de prof ne sert à rien si par ailleurs ils sont sûrs de l'impunité venant de la famille et de la hiérarchie.
- Dame TartineNeoprof expérimenté
Le suivi par des sanctions est bien entendu impératif mais je ne pense pas que l'on puisse dire que, même sans, cela ne sert à rien. Ceci dit, faire bloc est aussi un moyen de faire réagir une hiérarchie sourde, non ?
- philannDoyen
Dame Tartine a écrit:Tu as très bien résumé la chose. Le seul moyen de venir à bout de ce genre de situations et des classes/élèves difficiles, c'est que les enseignants fassent bloc et le montrent y compris en se présentant tous ensemble devant une classe pour dire aux élèves ce qu'il en est réellement de leur comportement. Pour avoir vu et participé à ce genre de choses - suite à des insultes et à des menaces proférées contre une enseignante - je peux vous dire que la classe en question a été calmée jusqu'à la fin de l'année.Olympias a écrit:J'imagine, que pas un mot de tout cela dans le discours du Ministre aux IA-IPR réunis en séminaire....Probablement pas assez important...Quand en finirons-nous avec ça, avec cette souffrance, ce harcèlement, cette impunité constante pour les élèves qui ne viennent que pour bordeliser et saccager les cours ???? Jusqu'à quand cela va-t-il continuer ? Quand je sais qu'un collègue est en difficulté, j'interviens auprès de la classe...après avoir longuement réfléchi à la manière de procéder. Pourquoi tous les profs d'une classe ne font-ils pas le forcing, afin de mettre une énorme pression sur la classe concernée, quand ils savent qu'un des profs est règulièrement chahuté ? Les élèves sont capables de faire bloc pour nuire...ET NOUS ????
Dans l'un de mes collèges, les collègues l'ont fait avec une 4ème particulièrement pénible! Ca ne fait pas de miracle, mais ça a quand même amélioré la situation et cela montrait aux élèves une certaine cohérence et un soutien entre profs. Je pense que même psychologiquement c'est très important pour le PP d'une classe difficile et pour les collègues les plus en difficulté.
Enfin, je suis toujours atterrée par le peu de soutien souvent de la hiérarchie dans de tels cas! On devrait trouver en eux un soutien sûr et inébranlable...pas un risque supplémentaire...
Jamais entendu parler aussi mal d'un fonctionnaire que des profs de la part d'un ministre, d'un IPR, de certains perdir etc... Quand l'institution commencera par nous reconnaître des compétences, un savoir-faire, une autorité disciplinaire et pédagogique...alors et seulement alors on pourra espérer que le reste du monde nous accorde un minimum de respect.
- Spoiler:
- vous avez entendu un ministre de l'Intérieur (quel qu'il soit) parler des flics de la même façon qu'un ministre de l'EN (quel qu'il soit) parle des profs?? Moi jamais!!
- zouzFidèle du forum
Voli vola a écrit:...exposition répétée à la violence, à l'angoisse, à la honte, à la peur d'être dénoncé à l'inspecteur, fliqué, encadré, pris en grippe, obligé de se justifier sur tout, la peur d'être observé en permanence, objet de rapports réguliers et d'une déstabilisation certaine, peur (est-elle vraiment irrationnelle ?) d'être à terme retiré de ses classes, licencié, et de ne pas retrouver de travail et de sombrer définitivement. Tout ça commence si vite...
Mais qu'il est lourd à payer, pour certains, le prix pour enseigner, pendant que l'EN multiplie les campagnes de pubs et le matraquage par mail auprès des jeunes étudiants pour les Emplois d'Avenir Professeur...
...
Comment ne pas très vite perdre pied en effet...tu décris très bien les processus mis en œuvre...
- zouzFidèle du forum
Dame Tartine a écrit:Tu as très bien résumé la chose. Le seul moyen de venir à bout de ce genre de situations et des classes/élèves difficiles, c'est que les enseignants fassent bloc et le montrent y compris en se présentant tous ensemble devant une classe pour dire aux élèves ce qu'il en est réellement de leur comportement. Pour avoir vu et participé à ce genre de choses - suite à des insultes et à des menaces proférées contre une enseignante - je peux vous dire que la classe en question a été calmée jusqu'à la fin de l'année.Olympias a écrit:J'imagine, que pas un mot de tout cela dans le discours du Ministre aux IA-IPR réunis en séminaire....Probablement pas assez important...Quand en finirons-nous avec ça, avec cette souffrance, ce harcèlement, cette impunité constante pour les élèves qui ne viennent que pour bordeliser et saccager les cours ???? Jusqu'à quand cela va-t-il continuer ? Quand je sais qu'un collègue est en difficulté, j'interviens auprès de la classe...après avoir longuement réfléchi à la manière de procéder. Pourquoi tous les profs d'une classe ne font-ils pas le forcing, afin de mettre une énorme pression sur la classe concernée, quand ils savent qu'un des profs est règulièrement chahuté ? Les élèves sont capables de faire bloc pour nuire...ET NOUS ????
C'est la seule solution, mais parfois, on craint, à plusieurs, les conséquences...c'est le cas dernièrement dans mon bahut, une élève, provocatrice comme pas deux, dont le père est très influent, parvient à à peu près faire ce qu'elle veut en cours. Résultat : une collègue est en passe de craquer car le CDE a refusé un rapport et la sanction demandée par l'enseignante (pour des faits qui méritaient largement sanction mais que je ne peux décrire ici) concernant cette élève sous prétexte qu'elle a déjà fait trop de rapports (i.e. : 3 rapports depuis le début de l'année, dont 1 pour cette élève). L'élève est revenue en classe victorieuse...quant la réaction du CDE, je vous laisse apprécier...
A part témoigner verbalement notre soutien au collègue, j'avoue que nous n'avons rien fait, que faire dans ce cas d'ailleurs? La collègue, elle, appréhende chaque cours avec cette élève...Pffff !!!!!
- A TuinVénérable
Raoul LEVILAIN a écrit: L'enseignante était-elle fragile, avait-elle des soucis autres que professionnels ?
C'est quand même un monde de chaque fois essayer de trouver des "raisons personnelles" à ces événements qui deviennent maintenant récurrents.
- A TuinVénérable
Karine B. a écrit:zouz a écrit:Mes pensées vont d'abord à la famille et aux proches. Cet acte de désespoir (qu'il soit le fait d'un enseignant titulaire ou pas) nous oblige à nous remettre tous en question. Parce qu'on est parfois du côté qui n'a pas su voir, ou du côté de celui qui,au plus mal, ne voit pas qu'il y a une issue, il y en a toujours une...on ne meurt pas pour du travail, on ne devrait pas en tout cas...
Je suis moi aussi (comme Philann et Oudemia et d'autres) très choquée par la réaction du délégué syndical, qui me paraît incompréhensible de la part d'un représentant ! Il me semble qu'elle a fait le lien avec les conditions de travail et son mal être auprès de son époux et qu'une lettre allait parvenir au syndicat...si cela, et si son geste ne veulent rien dire, que sommes-nous devenus ?
Vous avez déjà été interrogé par la presse ?
Je sors de cours, téléphone : 'Bonjour, France Bleue, que pensez vous du suicide d'untel ?'
'et bien écoutez, vous me l'apprenez, je ne connais pas cette collègue, ni les conditions qui l'ont poussée à se suicider : conditions de travail ? Problèmes personnels ? Les 2 ?'
Je répondrais donc sans doute la même chose que le responsable académique qu'il est très facile d'accuser quand on ne s'est jamais trouvé soi même confronté à la presse
Ca serait bien que ça ne devienne pas le procès du responsable académique du SNES dont on ne sait pas comment les propos ont été rapportés (ni comment)
J'en pense qu'en tant que représentant on peut largement se contenter de dire ce que j'ai surligné en gras.
Certaines hiérarchies de nos jours ne sont pas toujours très correctes en regard du droit des personnels. Dans le privé, il y aurait les prudhommes.
Et justement à partir du moment où on se trouve confronté à tout ce qui ressemble à des journalistes, des flics ou ce genre de gens inquisiteurs, moins on en dit et mieux on se porte.
J'en dis que certains syndicalistes sont des planqués.
Pas tous bien heureusement, mais quand on en rencontre un on se fait immédiatement le topo sur la personne, si valable, ou moins.
Je ne comprends pas le besoin qui est le tien de justifier et protéger ce cas particulier en en faisant un cas général.
- OlympiasProphète
zouz a écrit:
C'est la seule solution, mais parfois, on craint, à plusieurs, les conséquences...c'est le cas dernièrement dans mon bahut, une élève, provocatrice comme pas deux, dont le père est très influent, parvient à à peu près faire ce qu'elle veut en cours. Résultat : une collègue est en passe de craquer car le CDE a refusé un rapport et la sanction demandée par l'enseignante (pour des faits qui méritaient largement sanction mais que je ne peux décrire ici) concernant cette élève sous prétexte qu'elle a déjà fait trop de rapports (i.e. : 3 rapports depuis le début de l'année, dont 1 pour cette élève). L'élève est revenue en classe victorieuse...quant la réaction du CDE, je vous laisse apprécier...
A part témoigner verbalement notre soutien au collègue, j'avoue que nous n'avons rien fait, que faire dans ce cas d'ailleurs? La collègue, elle, appréhende chaque cours avec cette élève...Pffff !!!!!
Faire bloc à plusieurs contre cette élève...il y a toutes sortes de stratégies contre ce type d'élève....
L'union peut faire la force.
Père très influent : peux-tu être plus explicite ? Ca m'intéresse (parce que pour moi, il pourrait bien être le roi du Kamtchatka.... )
- zouzFidèle du forum
Influent au point que le CDE refuse de sanctionner des faits graves (et ce d'autant plus que n'est pas comme si l'élève en question n'avait jamais fait parler d'elle depuis le début de l'année). Ne me demande pas d'en dire plus, je l'aurais fait si je pouvais...
- philannDoyen
Et si la totalité des collègues refusaient d'accepter cette élève en cours tant qu'une sanction n'est pas prise??
_________________
2014-2015: poste fixe dans les Hauts de Seine
2013-2014: certifiée stagiaire dans les Hauts de Seine
2011-2013: prof. contractuelle dans l'Essonne
- OlympiasProphète
Voilà une excellente idée...il n'y a que l'union qui fait la force.philann a écrit:Et si la totalité des collègues refusaient d'accepter cette élève en cours tant qu'une sanction n'est pas prise??
Et comme elle provoque et que c'est sa spécialité, il y aussi la possibilité de noter scrupuleusement tout entorse au RI et de faire rapport sur rapport ou de l'exclure du cours...Sauf que tout le monde doit suivre...Ce n'est pas le plus aisé
- philannDoyen
C'est le problème ! Toujours des gens pour ne pas suivre une action collective ( genre : "mais avec moi y a pas de problème !"
_________________
2014-2015: poste fixe dans les Hauts de Seine
2013-2014: certifiée stagiaire dans les Hauts de Seine
2011-2013: prof. contractuelle dans l'Essonne
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