- JohnMédiateur
"La politique éducative du gouvernement relève du mensonge", dénoncent des hauts fonctionnaires: http://www.lexpress.fr/education/la-politique-educative-du-gouvernement-releve-du-mensonge-denoncent-des-hauts-fonctionnaires_1243141.html
Créations de postes, rythmes scolaires, refondation... Le "cercle des recteurs disparus", un groupe de hauts fonctionnaires de l'Education nationale et de l'Enseignement supérieur, critique l'"opération marketing" et les "mensonges" de la majorité sur l'école.
(...)
Par notre action, nous voulons souligner que la politique gouvernementale en matière d'éducation relève d'une forme de mensonge. Vincent Peillon parle de refondation de l'école, nous y voyons plutôt une déconstruction! Mais notre but est avant tout de proposer des solutions et des pistes de réforme sur les questions éducatives. Nous sommes convaincus qu'en matière d'école il ne devrait pas y avoir une politique de droite ou une politique de gauche, mais une volonté de consensus. Pour les républicains que nous sommes, s'il y a un domaine où l'on ne devrait pas revenir systématiquement sur les réformes menées par la majorité précédente, c'est bien l'éducation.
Vous parlez de "mensonge". Avez-vous des exemples?
Oui. Le ministère ment sur les créations de postes: on ne crée pas de postes, on se contente de remplacer des gens qui partent en retraite. Tous les postes évoqués à la rentrée ne servent en réalité qu'à financer les décharges des stagiaires: on va aller chercher des étudiants de Master 2 pour les occuper, quand c'est possible. D'où ce constat: dans les zones rurales, par exemple, c'est une catastrophe.
(...)
Quant à la refondation de l'école, elle a donné lieu à une vaste opération marketing. Les recteurs n'y ont pas été associés, les inspections générales non plus. Qu'est-ce qui est sorti de cette réflexion? La réforme des rythmes scolaires? Seuls 15 à 20% des élèves vont être touchés par cette mesure. Le ministère accouche d'une souris. Et à l'inverse, on met fin de manière précipitée à des expériences pédagogiques ambitieuses comme les internats d'excellence, sans même attendre que les lycéens concernés passent le bac, comme l'apprentissage dès 14 ans, comme les établissements de réinsertion scolaire, et tant d'autres expérimentations initiées par la précédente direction de l'enseignement scolaire.
Concernant l'enseignement supérieur, la ministre et son cabinet détricotent méthodiquement la loi LRU dite loi Pécresse, mais pour la remplacer par quoi? Bref, en matière d'éducation, il faut se donner du temps. La pédagogie ne relève pas de l'instantané. Les grands mots et l'incantation ne peuvent se substituer à une vraie politique éducative et étudiante, pour l'heure cruellement absente du paysage.
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- Marcel KhrouchtchevEnchanteur
Ils sont aux fraises. La loi Fioraso ne détricote pas la LRU, elle en est le prolongement.
- CasparProphète
Je ne peux pas vous contredire sur ce point, je ne connais pas la loi Fioraso, mais je suis d'accord avec ce texte: les rythmes scolaires, la morale laïque ne sont pas des mesures essentielles à mon sens, il y a plus urgent.
- CondorcetOracle
Marcel Khrouchtchev a écrit:Ils sont aux fraises. La loi Fioraso ne détricote pas la LRU, elle en est le prolongement.
Plus que logique. D'abandons en renoncements, l'université française récolte les fruits des erreurs passées. Quel citoyen apprécie les enjeux de la LRU et consorts ? Qui s'en soucie ? Les Chiens de garde de Nizan sonnent très juste aujourd'hui encore.
- InvitéPaNiveau 5
Ces hauts-fonctionnaires débarqués qui s'épanchent ne sont certainement pas de gauche. Oublient-ils les mensonges de Chatel? Tous ces postes supprimés qui ne devaient pas avoir de conséquences sur la qualité de l'enseignement. Demandez aux élèves dont les profs n'ont pas été remplacés?
Les stagiaires 18h sans formation ça ne leur rappelle rien?
Quel patron aujourd'hui voudrait se charger aujourd'hui d'éduquer un gamin de 14 ans? Ce n'est plus le XIXème siècle
Pour le coup tous ces aigris devraient s'en tenir à leur devoir de réserve et faire preuve de la loyauté que le précédent gouvernement exigeait de nous. Cela s'appelle agir en fonctionnaire responsable.
Les stagiaires 18h sans formation ça ne leur rappelle rien?
Quel patron aujourd'hui voudrait se charger aujourd'hui d'éduquer un gamin de 14 ans? Ce n'est plus le XIXème siècle
Pour le coup tous ces aigris devraient s'en tenir à leur devoir de réserve et faire preuve de la loyauté que le précédent gouvernement exigeait de nous. Cela s'appelle agir en fonctionnaire responsable.
- CasparProphète
Je n'oublie pas les erreurs et les errances du précédent gouvernement mais je ne suis pas convaincu par Vincent Peillon pour l'instant, loin de là. Peut-être qu'il me fera changer d'avis dans l'avenir.
- KapellmeisterHabitué du forum
Ils me font quand même bien marrer, ces "recteurs disparus". Quand on voit à quel point, quoique tous docteurs d’État, ils ont bien su se transformer en petits DRH-managers de l'Ed Nat afin de répondre aux desiderata de droite dure du gouvernement précédent et appliquer, voire devancer, avec un zèle inouï les consignes de Darcos ou Chatel, on ne peut s'empêcher de se dire qu'ils se foutent amplement du monde.
- Marcel KhrouchtchevEnchanteur
Kapellmeister a écrit:Ils me font quand même bien marrer, ces "recteurs disparus". Quand on voit à quel point, quoique tous docteurs d’État, ils ont bien su se transformer en petits DRH-managers de l'Ed Nat afin de répondre aux desiderata de droite dure du gouvernement précédent et appliquer, voire devancer, avec un zèle inouï les consignes de Darcos ou Chatel, on ne peut s'empêcher de se dire qu'ils se foutent amplement du monde.
Non, ils ne sont plus statutairement professeurs des Universités. Mais ils le sont restés en grande majorité, je te l'accorde. Mais dans le tas, il y a toujours des serviteurs zélés de n'importe quelle politique.
- KapellmeisterHabitué du forum
Tous ceux auxquels j'ai eu affaire étaient docteurs. Et ils étaient tous terribles ! Je me souviens encore de celui qui officiait dans mon académie lorsque je suis devenue stagiaire. Discours de rentrée du recteur aux nouveaux stagiaires (au ioufme, of course) : "Vous avez tous obtenu votre concours, Capes ou agrégation, ça ne fait pas de vous des gens capables d'enseigner. En soi, n'importe quel balayeur est capable de mieux faire cours qu'un agrégé."Marcel Khrouchtchev a écrit:Kapellmeister a écrit:Ils me font quand même bien marrer, ces "recteurs disparus". Quand on voit à quel point, quoique tous docteurs d’État, ils ont bien su se transformer en petits DRH-managers de l'Ed Nat afin de répondre aux desiderata de droite dure du gouvernement précédent et appliquer, voire devancer, avec un zèle inouï les consignes de Darcos ou Chatel, on ne peut s'empêcher de se dire qu'ils se foutent amplement du monde.
Non, ils ne sont plus statutairement professeurs des Universités. Mais ils le sont restés en grande majorité, je te l'accorde. Mais dans le tas, il y a toujours des serviteurs zélés de n'importe quelle politique.
Je signale que je n'ai rien contre les balayeurs, mais je doute néanmoins que n'importe lequel d'entre eux puisse faire de meilleurs cours que moi, même si je ne me considère pas comme un enseignant modèle.
- Marcel KhrouchtchevEnchanteur
Les recteurs sont une trentaine, choisis parmi des centaines d'universitaires. Dans chaque milieu, on peut trouver une telle proportion de carriéristes prêts à tout. Le cas que tu cites est franchement choquant.
- KapellmeisterHabitué du forum
Ce recteur, c'était Marc Debène, professeur de droit public. La justice immanente a fait son office puisqu'il s'est retrouvé destitué en 2005, à la suite d'une petite mésaventure :
http://www.comlive.net/Un-recteur-d-academie-destitue,70494.htm
Enfin bon, la destitution, c'est toujours cool, pour les recteurs :
"Marc Debène était responsable du sujet de français donné aux élèves de première technologique, dans lequel ils devaient dénoncer le racisme et l'intolérance supposés des Français. Il a perdu son poste de recteur. Comme de coutume, il est actuellement en année sabbatique et retrouvera son poste de professeur de droit public à l'université de Rouen l'année prochaine."
http://www.comlive.net/Un-recteur-d-academie-destitue,70494.htm
Enfin bon, la destitution, c'est toujours cool, pour les recteurs :
"Marc Debène était responsable du sujet de français donné aux élèves de première technologique, dans lequel ils devaient dénoncer le racisme et l'intolérance supposés des Français. Il a perdu son poste de recteur. Comme de coutume, il est actuellement en année sabbatique et retrouvera son poste de professeur de droit public à l'université de Rouen l'année prochaine."
- KapellmeisterHabitué du forum
Marcel Khrouchtchev a écrit:Les recteurs sont une trentaine, choisis parmi des centaines d'universitaires. Dans chaque milieu, on peut trouver une telle proportion de carriéristes prêts à tout. Le cas que tu cites est franchement choquant.
C'était très choquant, en effet. Le plus choquant étant que beaucoup de mes collègues stagiaires ne furent pas plus choqués que cela.
- DaphnéDemi-dieu
Kapellmeister a écrit:
Je me souviens encore de celui qui officiait dans mon académie lorsque je suis devenue stagiaire. Discours de rentrée du recteur aux nouveaux stagiaires (au ioufme, of course) : "Vous avez tous obtenu votre concours, Capes ou agrégation, ça ne fait pas de vous des gens capables d'enseigner. En soi, n'importe quel balayeur est capable de mieux faire cours qu'un agrégé." Je signale que je n'ai rien contre les balayeurs, mais je doute néanmoins que n'importe lequel d'entre eux puisse faire de meilleurs cours que moi, même si je ne me considère pas comme un enseignant modèle.
Les bras m'en tombent !
Moi non plus je n'ai rien contre les balayeurs, il en faut, chacun son métier.
Mais si n'importe lequel d'entre eux est capable de faire mieux cours qu'un agrégé, je ne vois pas pourquoi l'EN recrute encore des agrégés qui coûtent plus cher que des balayeurs.
Si ce recteur avait été intelligent, il aurait mieux conseillé le ministre au sujet du recrutement à mettre en place dans l'EN, nul doute qu'il aurait fait l'unanimité :Descartes:
- User5899Demi-dieu
Il n'y a pas équivalence nécessaire.Marcel Khrouchtchev a écrit:Non, ils ne sont plus statutairement professeurs des Universités.Kapellmeister a écrit:Ils me font quand même bien marrer, ces "recteurs disparus". Quand on voit à quel point, quoique tous docteurs d’État,
- Marcel KhrouchtchevEnchanteur
Cripure a écrit:Il n'y a pas équivalence nécessaire.Marcel Khrouchtchev a écrit:Non, ils ne sont plus statutairement professeurs des Universités.Kapellmeister a écrit:Ils me font quand même bien marrer, ces "recteurs disparus". Quand on voit à quel point, quoique tous docteurs d’État,
Effectivement, pardon. Mais aujourd'hui, quasiment tous les docteurs d'Etat sont professeurs, et c'est un diplôme aujourd'hui disparu.
Les recteurs réellement docteurs d'Etat doivent d'ailleurs être bien rares.
- RobinFidèle du forum
Franchement on s'en bat l’œil de leurs états d'âme, d'autant qu'ils ne se réveillent que parce qu'on touche à leur statut (recruter des gens qui n'ont pas le doctorat ? Quelle horreur !).
On connaît l'humanité légendaire des recteurs d'académie... Et puis on aurait aimé les entendre en d'autres occasions, par exemple à propos du socle commun, du lycée "new age", des suppressions de postes, de la destruction concertée et systématique de l’École républicaine, etc.
Mais ils ont toujours été des exécutants dociles, imbus d'une importance qu'ils n'ont jamais eue et d'autant plus imbus qu'ils n'ont jamais eu aucune importance. Au point que les vrais décideurs s'avisent que l'on peut effectivement s'en passer (rector navis : quelle rigolade, des capitaines de Titanic, oui)... Tiens, ça me fait penser à ça :
Quand ils sont venus chercher les communistes,
je n'ai rien dit, je n'étais pas communiste.
Quand ils sont venus chercher les syndicalistes,
je n'ai rien dit, je n'étais pas syndicaliste.
Quand ils sont venus chercher les juifs,
je n'ai rien dit, je n'étais pas juif.
Quand ils sont venus chercher les catholiques,
je n'ai rien dit, je n'étais pas catholique.
Puis ils sont venus me chercher.
Et il ne restait personne pour protester...
Pasteur Martin Niemoller (1892-1984), Dachau 1942
On connaît l'humanité légendaire des recteurs d'académie... Et puis on aurait aimé les entendre en d'autres occasions, par exemple à propos du socle commun, du lycée "new age", des suppressions de postes, de la destruction concertée et systématique de l’École républicaine, etc.
Mais ils ont toujours été des exécutants dociles, imbus d'une importance qu'ils n'ont jamais eue et d'autant plus imbus qu'ils n'ont jamais eu aucune importance. Au point que les vrais décideurs s'avisent que l'on peut effectivement s'en passer (rector navis : quelle rigolade, des capitaines de Titanic, oui)... Tiens, ça me fait penser à ça :
Quand ils sont venus chercher les communistes,
je n'ai rien dit, je n'étais pas communiste.
Quand ils sont venus chercher les syndicalistes,
je n'ai rien dit, je n'étais pas syndicaliste.
Quand ils sont venus chercher les juifs,
je n'ai rien dit, je n'étais pas juif.
Quand ils sont venus chercher les catholiques,
je n'ai rien dit, je n'étais pas catholique.
Puis ils sont venus me chercher.
Et il ne restait personne pour protester...
Pasteur Martin Niemoller (1892-1984), Dachau 1942
- User5899Demi-dieu
On ne saurait mieux dire.Robin a écrit:Franchement on s'en bat l’œil de leurs états d'âme, d'autant qu'ils ne se réveillent que parce qu'on touche à leur statut (recruter des gens qui n'ont pas le doctorat ? Quelle horreur !).
On connaît l'humanité légendaire des recteurs d'académie... Et puis on aurait aimé les entendre en d'autres occasions, par exemple à propos du socle commun, du lycée "new age", des suppressions de postes, de la destruction concertée et systématique de l’École républicaine, etc.
Mais ils ont toujours été des exécutants dociles, imbus d'une importance qu'ils n'ont jamais eue et d'autant plus imbus qu'ils n'ont jamais eu aucune importance. Au point que les vrais décideurs s'avisent que l'on peut effectivement s'en passer (rector navis : quelle rigolade, des capitaines de Titanic, oui)... Tiens, ça me fait penser à ça :
Quand ils sont venus chercher les communistes,
je n'ai rien dit, je n'étais pas communiste.
Quand ils sont venus chercher les syndicalistes,
je n'ai rien dit, je n'étais pas syndicaliste.
Quand ils sont venus chercher les juifs,
je n'ai rien dit, je n'étais pas juif.
Quand ils sont venus chercher les catholiques,
je n'ai rien dit, je n'étais pas catholique.
Puis ils sont venus me chercher.
Et il ne restait personne pour protester...
Pasteur Martin Niemoller (1892-1984), Dachau 1942
Qu'ils aillent au diable.
- CondorcetOracle
Très beau film de Losey, M. Klein à ce sujet (poème du pasteur Niemoller).
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