- retraitéeDoyen
Un article intéressant sur Sauver les Lettres
http://www.juanasensio.com/archive/2013/04/12/enseignement-des-lettres-au-royaume-de-trissotin-pierre-mari.html
http://www.juanasensio.com/archive/2013/04/12/enseignement-des-lettres-au-royaume-de-trissotin-pierre-mari.html
- philannDoyen
Et qui aura l’audace de nier qu’un nombre croissant d’adolescents arrivent au lycée dans une situation d’étrangeté à l’égard de leur propre langue qui fait d’eux des immigrés de l’intérieur ?
Dans un oubli tranquille, faut-il le préciser, des injonctions programmatiques et des visites d’inspection (4). S’il y a une issue, c’est évidemment de ce côté qu’il faut la chercher, et non dans une énième réforme qui ne fera que démultiplier la catastrophe. [...]
(4): Comme disait si bien La Boétie à propos du tyran, dans le Discours de la servitude volontaire : «Soyez résolus de ne servir plus, et vous voilà libres; je ne veux pas que vous le poussiez ou l’ébranliez, mais seulement ne le soutenez plus, et vous le verrez comme un grand colosse à qui on a dérobé la base, de son poids même fondre en bas et se rompre» (orthographe modernisée).
Merci Retraitée!
Et comment ne pas ajouter que l'étrangeté de sa propre langue rend tout apprentissage d'une seconde...impossible? Comment ne pas voir que la moindre consigne de n'importe quelle discipline n'est parfois plus compréhensible, faute de langue pour l'énoncer?
_________________
2014-2015: poste fixe dans les Hauts de Seine
2013-2014: certifiée stagiaire dans les Hauts de Seine
2011-2013: prof. contractuelle dans l'Essonne
- OlympiasProphète
Il m'arrive de rester perplexe devant ce que ma fille a à faire en français (elle est en seconde...).
- fabecbenNiveau 5
L'article est intéressant en effet, merci ! Même s'il a quelque chose de déprimant...
Pour ma part, en qualité de professeur de français en lycée, je me rends bien compte que les exigences sont élevées compte tenu de la maîtrise de la langue des élèves et par conséquent de leur capacité de réflexion. Cela dit, les exercices qu'on demande au bac sont exactement ceux sur lesquels j'ai eu à plancher quand je le passais, donc j'ai du recul et de l'expérience à acquérir. J'en vois mieux aujourd'hui les limites et le caractère artificiel, mais je pense que, abordés progressivement, ils ne sont pas non plus dénués d'intérêt et qu'il est possible de montrer aux élèves qu'ils sont formateurs, et que, si on en comprend les attendus, on peut très bien les réussir. Si le candidat sérieux a compris qu'il fallait bien respecter une démarche précise, et montrer qu'on la respecte, il peut bien s'en sortir.
Enfin, je fais ce que je peux aussi...
Et certes, je leur demande d'apprendre les figures de style (mon seul dada technique je crois) mais dans le but de s'appuyer sur elles dans les textes, au service de l'idée. Quant aux type de discours et compagnie, je m'en bats l'oeil ! Ils ont ces réflexes là, pratiques quand on a rien à dire. exemple : quand il s'agit de formuler la thèse d'un auteur, de résumer une idée générale, ils peuvent répondre "l'auteur argumente", "introduit son idée", sans savoir identifier les arguments ou les idées en question. J'aimerais qu'ils s'appuient davantage sur l'analyse syntaxique des phrases pour voir ce qu'elle met en valeur, mais ça... Pourtant je suis bien persuadée que les collègues de collège ont fait de leur mieux.
Olympias, peux-tu préciser ce qu'on donne à ta fille comme types d'exercices/questions...déconcertantes ? Pour voir ! Merci
Pour ma part, en qualité de professeur de français en lycée, je me rends bien compte que les exigences sont élevées compte tenu de la maîtrise de la langue des élèves et par conséquent de leur capacité de réflexion. Cela dit, les exercices qu'on demande au bac sont exactement ceux sur lesquels j'ai eu à plancher quand je le passais, donc j'ai du recul et de l'expérience à acquérir. J'en vois mieux aujourd'hui les limites et le caractère artificiel, mais je pense que, abordés progressivement, ils ne sont pas non plus dénués d'intérêt et qu'il est possible de montrer aux élèves qu'ils sont formateurs, et que, si on en comprend les attendus, on peut très bien les réussir. Si le candidat sérieux a compris qu'il fallait bien respecter une démarche précise, et montrer qu'on la respecte, il peut bien s'en sortir.
Enfin, je fais ce que je peux aussi...
Et certes, je leur demande d'apprendre les figures de style (mon seul dada technique je crois) mais dans le but de s'appuyer sur elles dans les textes, au service de l'idée. Quant aux type de discours et compagnie, je m'en bats l'oeil ! Ils ont ces réflexes là, pratiques quand on a rien à dire. exemple : quand il s'agit de formuler la thèse d'un auteur, de résumer une idée générale, ils peuvent répondre "l'auteur argumente", "introduit son idée", sans savoir identifier les arguments ou les idées en question. J'aimerais qu'ils s'appuient davantage sur l'analyse syntaxique des phrases pour voir ce qu'elle met en valeur, mais ça... Pourtant je suis bien persuadée que les collègues de collège ont fait de leur mieux.
Olympias, peux-tu préciser ce qu'on donne à ta fille comme types d'exercices/questions...déconcertantes ? Pour voir ! Merci
- OlympiasProphète
Au lycée, j'avais très simplement l'exercice résumé-discussion et le commentaire composé.
Là, on parle de lecture analytique. Est-ce que cela correspond à une sorte de commentaire ? Parfois c'est le manque de clarté ou de précision dans certaines consignes qui m'interpelle. Mais je ne critique pas pour critiquer
Là, on parle de lecture analytique. Est-ce que cela correspond à une sorte de commentaire ? Parfois c'est le manque de clarté ou de précision dans certaines consignes qui m'interpelle. Mais je ne critique pas pour critiquer
- Luigi_BGrand Maître
Texte très lucide.
J'ajouterais :
- que le corpus tend à permettre à tous les élèves, y compris ceux qui n'ont pas de culture littéraire, de penser qu'ils peuvent traiter le sujet de dissertation.
- que les sujets du Baccalauréat sont d'autant plus complexes et hors de portée qu'ils concernent des sections moins préparées (trois heures par semaines). Heureusement les questions évoquent davantage le niveau sixième.
L'an passé en STi2D :
A déguster le sujet d'invention deux en un !
J'ajouterais :
- que le corpus tend à permettre à tous les élèves, y compris ceux qui n'ont pas de culture littéraire, de penser qu'ils peuvent traiter le sujet de dissertation.
- que les sujets du Baccalauréat sont d'autant plus complexes et hors de portée qu'ils concernent des sections moins préparées (trois heures par semaines). Heureusement les questions évoquent davantage le niveau sixième.
L'an passé en STi2D :
A déguster le sujet d'invention deux en un !
Texte A : Arthur Rimbaud, « Roman », Cahier de Douai, in Poésies, 1870-1872.
Texte B : Blaise Cendrars, Prose du Transsibérien et de la petite Jeanne de France, (vers 1 à 42), in Poésies complètes, 1913.
Texte C : René Char, « L’adolescent souffleté », Les Matinaux,1950.
QUESTIONS
Après avoir lu attentivement les textes du corpus, vous répondrez aux questions suivantes de façon organisée et synthétique. (6 points)
Question 1 : Quels pronoms personnels désignent l’adolescent dans ces trois poèmes ? Comment interpréter ces choix différents ? (3 points)
Question 2 : Quelles expériences vécues par les adolescents évoquent ces poèmes ? Que leur apportent-elles ? (3 points)
TRAVAUX D’ÉCRITURE
Vous traiterez ensuite au choix un des sujets suivants. (14 points)
Commentaire
Vous ferez le commentaire du texte de Rimbaud (texte A), en vous aidant du parcours de lecture suivant :
- L’importance des sensations dans l’évocation des lieux.
- L’insouciance des premières émotions amoureuses.
Dissertation
Les poètes souvent s’inspirent de leurs propres expériences pour nourrir leur écriture. Pour autant, ne parlent-ils que d’eux-mêmes ?
Vous répondrez à cette question en un développement argumenté, en mobilisant les textes du corpus ainsi que ceux que vous avez lus et étudiés.
Invention
Votre classe participe à un festival de poésie consacré cette année à l’adolescence. Vous êtes invité à composer deux textes :
- le premier est un poème inspiré de votre propre expérience à cet âge ;
- le second est une argumentation qui développe l’intérêt que vous avez trouvé à utiliser l’écriture poétique pour évoquer cette expérience.
Le premier texte que vous rédigerez sera un poème de la forme de votre choix (en vers, en vers libres ou en prose) de 15 à 20 lignes. Le second comportera plusieurs arguments et ne dépassera pas une trentaine de lignes.
_________________
LVM Dernier billet : "Une École si distante"
- fabecbenNiveau 5
Olympias a écrit:Au lycée, j'avais très simplement l'exercice résumé-discussion et le commentaire composé.
Là, on parle de lecture analytique. Est-ce que cela correspond à une sorte de commentaire ? Parfois c'est le manque de clarté ou de précision dans certaines consignes qui m'interpelle. Mais je ne critique pas pour critiquer
Oui la lecture analytique, la voilà... C'est ça qu'on est censés faire, mais je crois que personne n'est franchement d'accord sur la méthode. Le but est d'aboutir à un commentaire en guidant les élèves par des questions (plus ou moins pointues, sur un aspect particulier du texte ou sur une problématique plus générale) de façon à ce qu'ils regardent le texte de près. Personnellement je ne leur demande jamais "faites la lecture analytique de ce texte", je procède par des questions ou je pars de certaines expressions du texte. J'essaie de varier les approches, mais le but me semble toujours de bien saisir le détail du texte (sans couper les cheveux en quatre à mon sens, mais c'est parfois l'impression qu'ont les élèves) afin de faire émerger (waaah !) des axes de commentaire intéressants.
Enfin, c'est toujours un peu laborieux, parce qu'il me semble indispensable de passer du temps sur un texte pour bien le comprendre, alors que les élèves se lassent vite et auraient vite fait le tour, pensent-ils, de la question.
C'est la raison pour laquelle je comprends bien que pour les parents, les demandes semblent parfois bizarres !
- fabecbenNiveau 5
Dissertation
Les poètes souvent s’inspirent de leurs propres expériences pour nourrir leur écriture. Pour autant, ne parlent-ils que d’eux-mêmes ?
Vous répondrez à cette question en un développement argumenté, en mobilisant les textes du corpus ainsi que ceux que vous avez lus et étudiés.
Invention
Votre classe participe à un festival de poésie consacré cette année à l’adolescence. Vous êtes invité à composer deux textes :
- le premier est un poème inspiré de votre propre expérience à cet âge ;
- le second est une argumentation qui développe l’intérêt que vous avez trouvé à utiliser l’écriture poétique pour évoquer cette expérience.
Le premier texte que vous rédigerez sera un poème de la forme de votre choix (en vers, en vers libres ou en prose) de 15 à 20 lignes. Le second comportera plusieurs arguments et ne dépassera pas une trentaine de lignes.[/quote][/quote]
Eh oui, c'est sûr, c'est gratiné quand on n'a pas autre chose que les textes de ce fameux "corpus" (il avait été question de parler de "vivier" de texte, je crois, à un moment !). Quant aux questions, elles "invitent" fortement à une jolie paraphrase -mais elles sont bien faites pour que le candidat grapille quelques points malgré tout, non ?
- User5899Demi-dieu
Mon dieu, on a toujours expliqué des textes pour dégager de ces derniers le sens et l'intérêt.Les étiquetages n'ont pas le moindre intérêt.fabecben a écrit:Olympias a écrit:Au lycée, j'avais très simplement l'exercice résumé-discussion et le commentaire composé.
Là, on parle de lecture analytique. Est-ce que cela correspond à une sorte de commentaire ? Parfois c'est le manque de clarté ou de précision dans certaines consignes qui m'interpelle. Mais je ne critique pas pour critiquer
Oui la lecture analytique, la voilà... C'est ça qu'on est censés faire, mais je crois que personne n'est franchement d'accord sur la méthode. Le but est d'aboutir à un commentaire en guidant les élèves par des questions (plus ou moins pointues, sur un aspect particulier du texte ou sur une problématique plus générale) de façon à ce qu'ils regardent le texte de près. Personnellement je ne leur demande jamais "faites la lecture analytique de ce texte", je procède par des questions ou je pars de certaines expressions du texte. J'essaie de varier les approches, mais le but me semble toujours de bien saisir le détail du texte (sans couper les cheveux en quatre à mon sens, mais c'est parfois l'impression qu'ont les élèves) afin de faire émerger (waaah !) des axes de commentaire intéressants.
Enfin, c'est toujours un peu laborieux, parce qu'il me semble indispensable de passer du temps sur un texte pour bien le comprendre, alors que les élèves se lassent vite et auraient vite fait le tour, pensent-ils, de la question.
C'est la raison pour laquelle je comprends bien que pour les parents, les demandes semblent parfois bizarres !
- retraitéeDoyen
Quand j'étais élève, nous faisions des explications de textes, et quand j'ai commencé à enseigner, dans les années 70, on faisait encore des explications de textes (et de la lecture suivie d'oeuvres complètes). Je ne vois pas où est le problème.
Celui qui passe du temps (au début) sur le texte, c'est le professeur; S'il domine ce qu'il fait, il peut improviser en classe, et personne ne s'ennuie.
Celui qui passe du temps (au début) sur le texte, c'est le professeur; S'il domine ce qu'il fait, il peut improviser en classe, et personne ne s'ennuie.
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum