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- yphrogEsprit éclairé
Philomèle:
- AbraxasDoyen
Rikki a écrit:
Question de fond également : pourquoi risquer de fiche en l'air encore une année de sa jeunesse pour tenter d'avoir un concours qui finalement ne mène à rien, si ce n'est à être prof ? C'est super, je veux dire, c'est méga prestigieux, c'est remarquable et tout et tout, mais si tu ne veux ni enseigner, ni faire de la recherche, finalement c'est idiot.
J'ai l'impression que le système est piégeant : on dit aux jeunes "Tu es bon, va en prépa, ça mène à tout", et puis non, la prépa ça ne mène pas à tout, ça ne mène à tout qu'à condition d'en sortir, sinon ça mène à un concours qui est un concours d'enseignement. Si on ne veut pas enseigner, on se demande alors comment on s'est retrouvé là... :boulet:
De ma promo (1972) je suis le seul à être encore dans l'enseignement (allez, quelques-uns sont profs de fac — et là aussi, une référence ENS, en sus de l'agrég et d'une thèse, facilite les choses). Idem sur les années suivantes. Pas mal ont passé l'ENA dans la foulée. Ils font de la politique, ou ont intégrés des corps prestigieux, comme on dit.
Et c'est une carte de visite qui ouvre pas mal de portes (le journalisme ou l'édition, entre autres). Parce que dans tous les milieux on sait à quel point les Normaliens peuvent être brillants tout en étant entraînés à bosser dur.
SI c'était à refaire, je le referais exactement pareil. Moi, je voulais être prof. Mais les copains sont devenus ce qu'ils ont voulu. Peut-on en dire autant des étudiants de fac ? Vous plaisantez.
Sans compter le réseau et le carnet d'adresse que l'on s'y fait — ou la reconnaissance quasi maçonnique qui dure toute la vie (Untel, ENS telle année — et tutoiement de rigueur. Idem à l'X ou Centrale. Ça facilite les choses).
Il y a un univers d'écart avec un étudiant de fac, sauf coup de pot particulier. Et les élèves le sentent — pourquoi croyez-vous qu'ils bosseraient autant ? La carotte est belle.
- Palombella RossaNeoprof expérimenté
Ruthven a écrit:
Il suffit de choisir les écoles dans la BEL autres que les ENS. Sinon, effectivement, les ENS conduisent parfois au secondaire, surtout pour ceux qui ne sont pas stratèges.
L'ENS ne conduit plus "fatalement" à l'enseignement. Le statut d'élève-professeur, maintenant, c'est 10 ans dans la fonction publique, pas forcément dans l'Education Nationale. En clair, après l'agreg (obtenue, en général) vous pouvez par exemple passer l'ENA et postuler à tel ou tel grand corps de l'Etat.
Il n' y a plus que les Normaliens idéalistes :acd: qui choisissent d'enseigner, par vocation :acf: .
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http://leblogdelapresidente.over-blog.com/
- AbraxasDoyen
[quote="Palombella Rossa"]
Et combien sommes-nous, ma chère ? :succes:
Ruthven a écrit:
Il n' y a plus que les Normaliens idéalistes :acd: qui choisissent d'enseigner, par vocation :acf: .
Et combien sommes-nous, ma chère ? :succes:
- RikkiMonarque
Cela me confirme que ce n'est pas un endroit pour ma fille. Elle ne veut pas enseigner ni faire de politique, elle n'a pas l'ambition de se faire un carnet d'adresse, c'est une jeune fille idéaliste et modeste qui ne recherche nullement le prestige.
Elle ne réussira de toute manière jamais face à des gens motivés par tout cela.
Une université lui permettrait sans doute d'avoir un travail modeste mais correct, sans pression, et peut-être retrouverait-elle aussi le goût de lire et d'écrire ?
Comme elle me le dit, au pire, elle fera instit, comme sa mère. Zéro prestige, zéro reconnaissance sociale, salaire très moyen, mais une utilité sociale à nulle autre pareille : le job idéal pour une idéaliste, non ? Et qui pourrait lui laisser le temps d'écrire...
Elle ne réussira de toute manière jamais face à des gens motivés par tout cela.
Une université lui permettrait sans doute d'avoir un travail modeste mais correct, sans pression, et peut-être retrouverait-elle aussi le goût de lire et d'écrire ?
Comme elle me le dit, au pire, elle fera instit, comme sa mère. Zéro prestige, zéro reconnaissance sociale, salaire très moyen, mais une utilité sociale à nulle autre pareille : le job idéal pour une idéaliste, non ? Et qui pourrait lui laisser le temps d'écrire...
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- phiExpert
Rikki a écrit:Cela me confirme que ce n'est pas un endroit pour ma fille. Elle ne veut pas enseigner ni faire de politique, elle n'a pas l'ambition de se faire un carnet d'adresse, c'est une jeune fille idéaliste et modeste qui ne recherche nullement le prestige.
Elle ne réussira de toute manière jamais face à des gens motivés par tout cela.
Une université lui permettrait sans doute d'avoir un travail modeste mais correct, sans pression, et peut-être retrouverait-elle aussi le goût de lire et d'écrire ?
Comme elle me le dit, au pire, elle fera instit, comme sa mère. Zéro prestige, zéro reconnaissance sociale, salaire très moyen, mais une utilité sociale à nulle autre pareille : le job idéal pour une idéaliste,
non ? Et qui pourrait lui laisser le temps d'écrire...
Elle est bien cette petite
- CondorcetOracle
Rikki, pardonne-moi ma franchise mais être idéaliste à vingt ans ne déroge pas à la règle. Refuser tout honneur se conçoit aussi. Force est cependant d'admettre que les Grandes Ecoles historiques françaises (X, Mines, Ponts, Centrale..., Normale, Chartes, ENA...) ouvrent des portes qu'il faut envisager plutôt que de les rejeter en bloc. Quant à dire qu'elle ne réussira jamais face à des gens motivés par cela, j'espère bien qu'elle infirmera cette analyse. "Au pire, elle fera..." Choisir "au pire", c'est justement mal choisir.
- phiExpert
J'ai pris le "au pire" comme de l'ironie (?) Personnellement j'ai refusé à l'époque tout ce qui était école de commerce et politique. J'ai toujours voulu enseigner, plutôt dans le primaire que dans le secondaire, quitte à essuyer le mépris des autres. J'estime donc que j'ai réussi . Quant au petit prestige, les gens sont bien plus impressionnés quand ils savent que je suis allée "à la Sorbonne" que par mes aventures à Louis-le-grand ou à Ulm, ils ignorent en général ce que c'est. Je sais, c'est parce que je ne fréquente pas les bonnes personnes :lol:
Félicitations à ta fille Rikki, quoi qu'il en soit Et surtout, j'espère qu'elle ira très vite mieux!
Félicitations à ta fille Rikki, quoi qu'il en soit Et surtout, j'espère qu'elle ira très vite mieux!
- CondorcetOracle
Phi, je le comprends aussi ainsi. Mais j'ai la faiblesse de croire que l'on choisit par conviction profonde plus que par modestie. L'ambition professionnelle (au sens de la conviction profonde que l'on a de la noblesse de son métier) participe au contraire d'une certaine immodestie surtout si l'on considère la débauche d'efforts déployés pour hisser les élèves à un niveau acceptable. Les fils pédagogiques de ce forum en témoignent avec éclat.
- SapotilleEmpereur
Je suis ce débat avec intérêt parce que miss Rikki est une jeune fille brillante que je connais un tout petit, petit peu.
Dommage que ces deux années l'aient démobilisée...
J'ai vu passer "le monde de l'édition" dans les débouchés d'une poursuite du projet ...
C'est ce qui devrait la remotiver...
H., tout mon soutien dans cette période difficile...
Dommage que ces deux années l'aient démobilisée...
J'ai vu passer "le monde de l'édition" dans les débouchés d'une poursuite du projet ...
C'est ce qui devrait la remotiver...
H., tout mon soutien dans cette période difficile...
- philannDoyen
Si elle ne sait pas trop ce qu'elle veut faire mais est douée en classe, je lui conseillerais plutôt une formation la plus généraliste possible et la plus sélective aussi (choix plus tard avec plus de portes ouvertes) ...et donc prépa/grandes écoles... comme l'a dit Abraxas...ULM ou ENS mène à tout...
- Spoiler:
- en revanche je trouve absolument scandaleux de donner accès directement en M1 sans avoir valider aucune licence et la démarche de P IV et Nanterre est de ce point de vue absolument scandaleuse!!! Ils voudraient définitivement enterrer les diplômes universitaires, ils ne s'y prendraient pas autrement! C'est bien exprimer le mépris qu'ils éprouvent pour leurs étudiants et la formation qu'ils leur donnent
Une compensation partielle et une troisième année à passer dans la discipline que l'on a choisi ne me semble pas la mer à boire...
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2014-2015: poste fixe dans les Hauts de Seine
2013-2014: certifiée stagiaire dans les Hauts de Seine
2011-2013: prof. contractuelle dans l'Essonne
- AbraxasDoyen
Mais nous étions idéalistes, à 20 ans, à l'ENS ! les Ecoles étaient truffées de maos, trotsko, spontex et autres.
Moi-même, mao puis situ (si tout cela vous dit quelque chose).
Jamais je n'ai vu autant d'ébullition sous des crânes.
Je vous rappelle que ce sont eux qui gèrent aujourd'hui les grands journaux dits "de gauche". Les médias. La communication. La publicité. En fait, tout le quatrième pouvoir.
On est idéaliste à 20 ans — puis peu à peu on reprend pied dans la réalité.
Dire que votre fille est trop idéaliste pour ce type de parcours est absurde : c'est bourré d'idéalistes.
Et se construire un carnet d'adresses permet au contraire de ce que vous avez l'air de penser de réaliser son idéalisme.
Moi-même, mao puis situ (si tout cela vous dit quelque chose).
Jamais je n'ai vu autant d'ébullition sous des crânes.
Je vous rappelle que ce sont eux qui gèrent aujourd'hui les grands journaux dits "de gauche". Les médias. La communication. La publicité. En fait, tout le quatrième pouvoir.
On est idéaliste à 20 ans — puis peu à peu on reprend pied dans la réalité.
Dire que votre fille est trop idéaliste pour ce type de parcours est absurde : c'est bourré d'idéalistes.
Et se construire un carnet d'adresses permet au contraire de ce que vous avez l'air de penser de réaliser son idéalisme.
- phiExpert
Je n'ai pas croisé énormément d'idéalistes parmi mes camarades khâgneux...
- CondorcetOracle
Abraxas a écrit:Mais nous étions idéalistes, à 20 ans, à l'ENS ! les Ecoles étaient truffées de maos, trotsko, spontex et autres.
Moi-même, mao puis situ (si tout cela vous dit quelque chose).
Jamais je n'ai vu autant d'ébullition sous des crânes.
Je vous rappelle que ce sont eux qui gèrent aujourd'hui les grands journaux dits "de gauche". Les médias. La communication. La publicité. En fait, tout le quatrième pouvoir.
On est idéaliste à 20 ans — puis peu à peu on reprend pied dans la réalité.
Dire que votre fille est trop idéaliste pour ce type de parcours est absurde : c'est bourré d'idéalistes.
Et se construire un carnet d'adresses permet au contraire de ce que vous avez l'air de penser de réaliser son idéalisme.
Diantre. C'est effrayant si l'on considère la casse (à tous les sens du terme) dans ces médias de masse !
- CondorcetOracle
Abraxas a écrit:Mais nous étions idéalistes, à 20 ans, à l'ENS ! les Ecoles étaient truffées de maos, trotsko, spontex et autres.
Moi-même, mao puis situ (si tout cela vous dit quelque chose).
Jamais je n'ai vu autant d'ébullition sous des crânes.
Je vous rappelle que ce sont eux qui gèrent aujourd'hui les grands journaux dits "de gauche". Les médias. La communication. La publicité. En fait, tout le quatrième pouvoir.
On est idéaliste à 20 ans — puis peu à peu on reprend pied dans la réalité.
Dire que votre fille est trop idéaliste pour ce type de parcours est absurde : c'est bourré d'idéalistes.
Et se construire un carnet d'adresses permet au contraire de ce que vous avez l'air de penser de réaliser son idéalisme.
Qui est allé voir l'expo sur Debord à la BNF ?
http://histoire-sociale.univ-paris1.fr/spip.php?article121
Une thèse d'histoire paraîtra l'an prochain sur les situationnistes.
- RikkiMonarque
Abraxas, vous lire ne donne vraiment pas envie d'y aller. Vraiment. J'essaye de faire une lecture non cynique de vos messages, mais je n'y arrive pas.
Non, ma fille ne veut pas être instit, ça serait du "au pire", effectivement. Disons, un métier dont elle voit ce qu'il représente vraiment. Je ne suis pas pour du tout, mais un jour elle m'a dit quelque chose qui m'a touchée : "Maman, tu dis toujours que c'est un métier pourri, mais tu passes ton temps à parler de tes élèves et à parler avec tes collèges et dans les adultes que je connais tu une des rares qui s'intéresse vraiment à son métier."
Non, ma fille ne veut pas être instit, ça serait du "au pire", effectivement. Disons, un métier dont elle voit ce qu'il représente vraiment. Je ne suis pas pour du tout, mais un jour elle m'a dit quelque chose qui m'a touchée : "Maman, tu dis toujours que c'est un métier pourri, mais tu passes ton temps à parler de tes élèves et à parler avec tes collèges et dans les adultes que je connais tu une des rares qui s'intéresse vraiment à son métier."
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- SapotilleEmpereur
Je ne lis rien de cynique dans les propos d'Abraxas, mais je suis moins intelligente que toi ...
Le jour où un supérieur a dit à mon fils "Tu as l'étoffe pour faire l'école d'officiers de Saint Cyr", je n'étais pas d'accord, et lui non plus.
Ce sont d'autres circonstances qui l'y ont poussé ...
Il s'agit ici que ta fille ne se coupe pas l'herbe sous les pieds, et uniquement ceci.
- GrypheMédiateur
:lol:Abraxas a écrit:Sans compter le réseau et le carnet d'adresse que l'on s'y fait — ou la reconnaissance quasi maçonnique qui dure toute la vie (Untel, ENS telle année — et tutoiement de rigueur. Idem à l'X ou Centrale. Ça facilite les choses).
Bon courage à Miss Rikki pour se frayer un chemin dans la jungle de l’enseignement supérieur.
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Τί ἐστιν ἀλήθεια ;
- philannDoyen
Rikki a écrit:mais un jour elle m'a dit quelque chose qui m'a touchée : "Maman, tu dis toujours que c'est un métier pourri, mais tu passes ton temps à parler de tes élèves et à parler avec tes collèges et dans les adultes que je connais tu une des rares qui s'intéresse vraiment à son métier."
Abraxas, moi c'est l'absence de cynisme qui me fait peur là!!!
à moins de théoriser le passage du jeune con idéaliste au vieux con intéressé, je ne vois pas bien en quoi vos propos peuvent motiver la fille de Rikki. (sachant que le quatrième pouvoir dont vous parlez est sans doute ce que notre cher pays fait de pire)
Dire à une jeune fille que en faisant certaines études on peut se faire un carnet d'adresse suffisant pour devenir un "social traitre" efficace , franchement, c'est une argumentation bizarre.
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- RikkiMonarque
Je vois, Sapotille. Heureusement, ma fille n'a pas l'étoffe d'une normalienne, et personne jamais ne lui a dit qu'elle l'avait, donc elle ne fera probablement pas partie des cercles du pouvoir intellectuel des prochaines années.
De toute manière, les résultats des écrits ne sont que le 6 juin, donc nul ne peut dire avant cela si elle a la moindre chance de figurer sur les listes des sous-admissibles. Je voulais juste savoir si c'était important en soi.
De toute manière, les résultats des écrits ne sont que le 6 juin, donc nul ne peut dire avant cela si elle a la moindre chance de figurer sur les listes des sous-admissibles. Je voulais juste savoir si c'était important en soi.
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- GrypheMédiateur
Je n'ai pas lu toute l'histoire, mais j'ai cru comprendre que ta fille est sérieuse et travailleuse, et qu'elle n'a pas l'âme d'une arriviste.Rikki a écrit:Bien. Heureusement, ma fille n'a pas l'étoffe d'une normalienne, et personne jamais ne lui a dit qu'elle l'avait, donc elle ne fera probablement pas partie des cercles du pouvoir intellectuel des prochaines années.
Partant de là, qu'elle aille où son cœur la porte, après avoir quand même pris quelques renseignements comme tu le fais, histoire de tâter le terrain et de voir si l'herbe y a l’air verte, ou pas.
J'ajoute que si un jour, elle avait envie de faire partie des cercles du pouvoir, blablabla, ce qui comptera à ce moment-là, ce sera la force de conviction qui sera en elle et qui émanera d'elle à ce moment-là. (Oui, je suis complètement idéaliste moi aussi, mais la force de conviction, je ne l'ai pas. Enfin disons que le culot qu'il faut pour cela, je ne l'ai pas. That's the problem. Enfin bref, c’est une autre histoire.)
:aaw:
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Τί ἐστιν ἀλήθεια ;
- RikkiMonarque
Merci de tes bonnes paroles, Gryphe !
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- CondorcetOracle
Rikki a écrit:Je vois, Sapotille. Heureusement, ma fille n'a pas l'étoffe d'une normalienne, et personne jamais ne lui a dit qu'elle l'avait, donc elle ne fera probablement pas partie des cercles du pouvoir intellectuel des prochaines années.
De toute manière, les résultats des écrits ne sont que le 6 juin, donc nul ne peut dire avant cela si elle a la moindre chance de figurer sur les listes des sous-admissibles. Je voulais juste savoir si c'était important en soi.
Le concours peut aussi réserver de bonnes surprises !
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