D'après vous, est-ce le rôle d'un chef d'établissement de conseiller à un professeur en difficulté de démissionner ?
- mitochondrieNiveau 10
+1 avec tout ça.lapetitemu a écrit:Ce qui m'attriste, c'est de voir que c'est une sorte de fatalité. Dans tous les établissements ou presque il y a un prof réellement en difficulté et si tout le monde se dit qu'il ne faut rien faire et laisser en l'état, je ne vois pas comment ça peut changer.
Quand je pense qu'à côté de ça on licencie ou fait redoubler des stagiaires qui ont juste "oublié" de mettre leurs cours au goût de l'inspecteur, moi, ça me gêne aux entournures.
On fout à la porte quelqu'un au bout d'un an, et on en laisse d'autres souffrir jusqu'à la retraite parce que ça ne se fait pas de dire à quelqu'un qu'il doit arrêter le métier.
- Spoiler:
- et en lisant ce fil, je me dis qu'il est temps que je me casse
- lalilalaEmpereur
Moi aussi...enfin je le savais déjà en même temps...
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- LefterisEsprit sacré
Le rôle d'un CDE est d'encourager, pas de briser. Surtout un stagiaire, dont on ne sait pas comment il évoluera par la suite, ou comment il serait dans un environnement autre. C'est aussi accepter le fait que les problèmes viennent avant tout des élèves.zizza a écrit:Je suis d'accord avec Philann et Lapetitemu.
L'année dernière, pendant ma 1e année de stage, la CDE m'a convoquée je ne sais combien de fois dans son bureau pour me dire que j'avais toujours l'air au bord du précipice, qu'il suffisait d'un effleurement pour que je craque, et qu'il valait mieux que je pense à une reconversion, que je saurais rebondir. Mais elle ne me proposait pas de solutions concrètes pour autant. L'année dernière, c'était la 1e année que j'enseignais, je n'avais strictement jamais vu d'élèves avant, et comme tous les stagiaires du cru 2011-2012 (et de l'année précédente), je me retrouve catapultée à 18h avec 6 niveaux, donc TOUS les cours à préparer de A à Z. Et tout le monde sait ici ce que sont les élèves de collège. Si en plus on ajoute à tout ça, la pression qu'elle me faisait subir pour que j'organise son voyage, et parce que je n'étais pas une super prof qui assurait 24h/24, parce que je mettais trop d'heures de colle et que j'excluais trop selon elle (une fois elle m'a convoquée dans son bureau avec ma tutrice pour me remonter les bretelles), alors oui c'était horrible.
Donc, évidemment que j'étais sur le point de craquer. La CDE le voyait bien, et elle s'en servait pour, comme dit Philann, "se laisser aller à son penchant pervers narcissique". Pour moi, ce n'est donc pas au CDE de conseiller la démission, surtout s'il manque de tact ou s'il est narcissique comme l'était mon ancienne CDE. S'il le fait, comme certains l'ont dit ici, en proposant des solutions concrètes, en restant bienveillant envers le prof, en revanche, peut-être qu'il peut se le permettre. Maintenant c'est vrai que certains profs ne devraient pas avoir d'élèves à gérer, j'ai eu aussi des collègues de ce genre. Je ne l'ai pas fait l'année dernière car j'étais focalisée sur mes problèmes, mais à une collègue qui a été mise à pied deux fois, je pense que je lui aurais demandé si vraiment elle se voit continuer à supporter cette situation. Mais bon, je ne crois pas que ça aurait changé grand-chose.
Trop d'enseignants ont intégré le fait qu'être en guerre permanente dans une classe est normal, et que perdre face à ma meute est une défait humiliante et culpabilisante. Souvent parce qu'ils sont consciencieux, croient naïvement qu'ils vont pouvoir transmettre , alors qu'ils sont face à des publics que leur seule présence rend agressifs, même s'ils sont volontaires, compétents, bienveillants.
J'étais en stagiaire en ZEP très difficile, le profil qu'on appelle aujourd'hui "violences" je sais plus trop quoi , moi le "vieux " (reconversion) et deux collègues dont c'était le premier métier, des étudiants. Elèves très durs, bruyants, agressifs, paresseux, bref la totale. Un des stagiaires (en LV) a complètement craqué : plus il cherchait à bien faire, plus les élèves le sentaient et lui sabotaient son cours. Il a demandé à démissionner. Le chef d'établissement n'a pas envoyé sa démission , l'a convoqué, a tout fait pour qu'il recommence un stage dans un bon établissement. Entre temps, la vie scolaire a mené des opérations "coup de poing" et punissait les fauteurs de trouble.
Le collègue s'est laissé convaincre, a vu une autre facette du métier, a été réconforté, et aux dernières nouvelles il était enseignant.
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- Marie LaetitiaBon génie
lapetitemu a écrit:Ce qui m'attriste, c'est de voir que c'est une sorte de fatalité. Dans tous les établissements ou presque il y a un prof réellement en difficulté et si tout le monde se dit qu'il ne faut rien faire et laisser en l'état, je ne vois pas comment ça peut changer.
Mais qui a dit que c'était une fatalité? Quia dit qu'il ne fallait rien faire? Tu poses une question précise "Le CDE conseiller à un professeur en difficulté de démissionner", ce qui n'a rien à voir avec "Un professeur en difficulté doit-il envisager de changer de métier?"
Comme d'autres l'ont dit, ce n'est pas au CDE de gérer les carrières dans l'EN, c'est au rectorat de le faire. Démissionner ou se faire licencier ce n'est pas du tout la même chose. Le CDE peut parler des problèmes (avec moult pincettes), demander comment le professeur voit la chose et éventuellement faire remonter la chose en en informant le concerné et avec son accord.
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Si tu crois encore qu'il nous faut descendre dans le creux des rues pour monter au pouvoir, si tu crois encore au rêve du grand soir, et que nos ennemis, il faut aller les pendre... Aucun rêve, jamais, ne mérite une guerre. L'avenir dépend des révolutionnaires, mais se moque bien des petits révoltés. L'avenir ne veut ni feu ni sang ni guerre. Ne sois pas de ceux-là qui vont nous les donner (J. Brel, La Bastille)
Antigone, c'est la petite maigre qui est assise là-bas, et qui ne dit rien. Elle regarde droit devant elle. Elle pense. [...] Elle pense qu'elle va mourir, qu'elle est jeune et qu'elle aussi, elle aurait bien aimé vivre. Mais il n'y a rien à faire. Elle s'appelle Antigone et il va falloir qu'elle joue son rôle jusqu'au bout...
Et on ne dit pas "voir(e) même" mais "voire" ou "même".
- Reine MargotDemi-dieu
je l'ai remarqué dans l'administration, certains chefs peuvent révéler dans cette fonction des penchants "sadiques", et jouer de leur petit pouvoir notamment avec des stagiaires. dire à qqn qu'il devrait faire autre chose (surtout si la personne n'en a pas l'intention), sans mettre en place une aide ni proposer quoi que ce soit est uniquement destructeur et vise essentiellement à se renforcer soi en écrasant l'autre ou bien à se "débarrasser" d'une personne en difficulté.
il existe des dispositifs pour profs en difficulté (Diane, aide et remédiation) au rectorat. après encore faut-il que les personnes en difficulté soient repérées et aidées...
il existe des dispositifs pour profs en difficulté (Diane, aide et remédiation) au rectorat. après encore faut-il que les personnes en difficulté soient repérées et aidées...
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Quand tout va mal, quand il n'y a plus aucun espoir, il nous reste Michel Sardou
La famille Bélier
- LefterisEsprit sacré
Dans "l'administration" , tu as bien raison, ce n'est pas propre à l'EN ...Reine Margot a écrit:je l'ai remarqué dans l'administration, certains chefs peuvent révéler dans cette fonction des penchants "sadiques", et jouer de leur petit pouvoir notamment avec des stagiaires. dire à qqn qu'il devrait faire autre chose (surtout si la personne n'en a pas l'intention), sans mettre en place une aide ni proposer quoi que ce soit est uniquement destructeur et vise essentiellement à se renforcer soi en écrasant l'autre ou bien à se "débarrasser" d'une personne en difficulté.
il existe des dispositifs pour profs en difficulté (Diane, aide et remédiation) au rectorat. après encore faut-il que les personnes en difficulté soient repérées et aidées...
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- mitochondrieNiveau 10
Oui, moi aussi, en fait...lalilala a écrit:Moi aussi...enfin je le savais déjà en même temps...
- lapetitemuExpert
Mais voilà !
Et qui peut repérer les profs en difficulté, sinon le cde ?
Pas les IPR : ils passent une fois tous les dix ans, viennent une heure de cours (pendant laquelle les élèves, s'ils ne sont pas trop odieux, se tiennent correctement), et puis repartent.
Pas les collègues.
Je ne pense pas que ma chef ait voulu se débarrasser de mon collègue. Ni qu'elle lui ait parlé d'arrêter sans lui suggérer autre chose. Après, le moment n'était pas le meilleur pour discuter : il fallait qu'il rentre au plus tôt chez lui se reposer.
Si elle avait voulu se débarrasser de lui, elle lui aurait mené la vie dure depuis le début de l'année. Mais je dois reconnaître, malgré tous les défauts que je lui trouve, qu'elle n'a jamais agi comme ça avec lui et qu'à chaque fois que je l'ai vue, en conseil de classe, ou autre situation devant parents et/ou élèves, elle a toujours pris sa défense.
Sauf qu'au bout d'un moment ça ne rime plus à rien.
Nous aussi, on en vient à justifier des choses injustifiables face aux élèves.
Et qui peut repérer les profs en difficulté, sinon le cde ?
Pas les IPR : ils passent une fois tous les dix ans, viennent une heure de cours (pendant laquelle les élèves, s'ils ne sont pas trop odieux, se tiennent correctement), et puis repartent.
Pas les collègues.
Je ne pense pas que ma chef ait voulu se débarrasser de mon collègue. Ni qu'elle lui ait parlé d'arrêter sans lui suggérer autre chose. Après, le moment n'était pas le meilleur pour discuter : il fallait qu'il rentre au plus tôt chez lui se reposer.
Si elle avait voulu se débarrasser de lui, elle lui aurait mené la vie dure depuis le début de l'année. Mais je dois reconnaître, malgré tous les défauts que je lui trouve, qu'elle n'a jamais agi comme ça avec lui et qu'à chaque fois que je l'ai vue, en conseil de classe, ou autre situation devant parents et/ou élèves, elle a toujours pris sa défense.
Sauf qu'au bout d'un moment ça ne rime plus à rien.
Nous aussi, on en vient à justifier des choses injustifiables face aux élèves.
- lalilalaEmpereur
Bof...que voient-ils les CDE depuis leur bureau? Les collègues sont les premiers je pense à repérer un collègue qui ne tourne pas rond...et sont les mieux placés pour parler avec eux de façon bienveillante (parce qu'ils sont au même niveau et rencontrent eux aussi des difficultés).
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- CarabasVénérable
Je l'ai vécu lors de ma 2e année de stage.
Ma chef m'a dit clairement de démissionner. "Vous n'êtes pas faite pour ça, démissionnez". Et je l'ai fait. Alors j'assume, hein, ce n'est pas de sa faute. Si j'avais voulu rester, je l'aurais fait. Mais je trouve quand même qu'elle a outrepassé ses droits.
Quand on ne dit pas ses difficultés, on se le voit reprocher. Quand on les dit, on s'expose à ça. C'est vraiment merveilleux.
Ce qui m'a bien énervée, c'est que l'élève dont je me plaignais le plus, qu'il fallait que je supporte (j'avais même eu un mot dans ma boîte aux lettres disant qu'il fallait que je fasse avec) a été viré un mois après que je suis partie. Or, je me suis souvent demandé comment auraient évolué les choses sans cet élève (qui posait pb à tout le monde).
Ma chef m'a dit clairement de démissionner. "Vous n'êtes pas faite pour ça, démissionnez". Et je l'ai fait. Alors j'assume, hein, ce n'est pas de sa faute. Si j'avais voulu rester, je l'aurais fait. Mais je trouve quand même qu'elle a outrepassé ses droits.
Quand on ne dit pas ses difficultés, on se le voit reprocher. Quand on les dit, on s'expose à ça. C'est vraiment merveilleux.
Ce qui m'a bien énervée, c'est que l'élève dont je me plaignais le plus, qu'il fallait que je supporte (j'avais même eu un mot dans ma boîte aux lettres disant qu'il fallait que je fasse avec) a été viré un mois après que je suis partie. Or, je me suis souvent demandé comment auraient évolué les choses sans cet élève (qui posait pb à tout le monde).
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Les chances uniques sur un million se réalisent neuf fois sur dix.
Terry Pratchett
- lapetitemuExpert
Dans notre tout petit collège, si, notre chef est bien placée pour repérer, au sens géographique du terme : son bureau est à quelques mètres de la salle de classe du collègue (et de plein d'autres aussi d'ailleurs). Notre chauffage est mal réglé, nos salles sont des fournaises, du coup on est tous obligés de faire cours porte ouverte.
Donc, si, elle peut repérer. Elle ne peut pas d'ailleurs ne pas entendre.
Sinon, ici, je ne parle pas d'un stagiaire, je le répète. Donc pas de quelqu'un qui vient juste d'entrer dans le métier et qui n'a pas de recul.
Dire à un stagiaire au bout d'un an (ou même deux) qu'il n'est pas fait pour le métier, c'est stupide et innommable.
Le collègue dont je parle a connu plusieurs établissements. Il n'a pas eu qu'un seul exemple d'enseignement.
Bien sûr, je lui souhaiterais de réussir dans l'enseignement, dans un autre établissement. Mais les muts sont rudes, vous le savez tous, et ce n'est pas sûr du tout qu'il n'y retrouve pas les mêmes problèmes.
Donc, si, elle peut repérer. Elle ne peut pas d'ailleurs ne pas entendre.
Sinon, ici, je ne parle pas d'un stagiaire, je le répète. Donc pas de quelqu'un qui vient juste d'entrer dans le métier et qui n'a pas de recul.
Dire à un stagiaire au bout d'un an (ou même deux) qu'il n'est pas fait pour le métier, c'est stupide et innommable.
Le collègue dont je parle a connu plusieurs établissements. Il n'a pas eu qu'un seul exemple d'enseignement.
Bien sûr, je lui souhaiterais de réussir dans l'enseignement, dans un autre établissement. Mais les muts sont rudes, vous le savez tous, et ce n'est pas sûr du tout qu'il n'y retrouve pas les mêmes problèmes.
- lalilalaEmpereur
Peut-être que ta chef est bien placée pour entendre, mais ce n'est pas le cas partout...je n'ai fait que des établissements où la partie administration était complètement séparée de la partie cours.
Il a déjà enseigné en lycée ton collègue?
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- LefterisEsprit sacré
Absolument révoltant ! On sait que les élèves tentent de faire sciemment craquer les profs. Une collègue avait réussi à identifier des blogs, ils s'organisaient pour faire craquer des enseignants, cherchant à les faire démissionner ou renvoyer....Carabas a écrit:Je l'ai vécu lors de ma 2e année de stage.
Ma chef m'a dit clairement de démissionner. "Vous n'êtes pas faite pour ça, démissionnez". Et je l'ai fait. Alors j'assume, hein, ce n'est pas de sa faute. Si j'avais voulu rester, je l'aurais fait. Mais je trouve quand même qu'elle a outrepassé ses droits.
Quand on ne dit pas ses difficultés, on se le voit reprocher. Quand on les dit, on s'expose à ça. C'est vraiment merveilleux.
Ce qui m'a bien énervée, c'est que l'élève dont je me plaignais le plus, qu'il fallait que je supporte (j'avais même eu un mot dans ma boîte aux lettres disant qu'il fallait que je fasse avec) a été viré un mois après que je suis partie. Or, je me suis souvent demandé comment auraient évolué les choses sans cet élève (qui posait pb à tout le monde).
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- alanneFidèle du forum
+1 donc non mais oui, dans certaines conditions après avoir réagit en alertant qui de droit.Certains ne sont pas faits pour ça , point barre.Et puis , conseiller ne veut pas dire intimer l'ordre !
Que dire à un aed qui ne sait rien faire (ne tient aucun élève en perme, ne sait pas gérer les sorties, ne sait pas gérer le bureau la vie scolaire ....Et qui veut être prof ! (vécue il y a quelques années) être honnête sur le plan professionnel c'est souhaité le meilleur pour la personne en face !
Que dire à un aed qui ne sait rien faire (ne tient aucun élève en perme, ne sait pas gérer les sorties, ne sait pas gérer le bureau la vie scolaire ....Et qui veut être prof ! (vécue il y a quelques années) être honnête sur le plan professionnel c'est souhaité le meilleur pour la personne en face !
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Wait and see
- lapetitemuExpert
alanne a écrit:+1 donc non mais oui, dans certaines conditions après avoir réagit en alertant qui de droit.Certains ne sont pas faits pour ça , point barre.Et puis , conseiller ne veut pas dire intimer l'ordre !
C'est ce qui a l'air le plus proche de la situation dont je parle.
- zizzaNiveau 10
lapetitemu a écrit:Dans notre tout petit collège, si, notre chef est bien placée pour repérer, au sens géographique du terme : son bureau est à quelques mètres de la salle de classe du collègue (et de plein d'autres aussi d'ailleurs). Notre chauffage est mal réglé, nos salles sont des fournaises, du coup on est tous obligés de faire cours porte ouverte.
Donc, si, elle peut repérer. Elle ne peut pas d'ailleurs ne pas entendre.
Sinon, ici, je ne parle pas d'un stagiaire, je le répète. Donc pas de quelqu'un qui vient juste d'entrer dans le métier et qui n'a pas de recul.
Dire à un stagiaire au bout d'un an (ou même deux) qu'il n'est pas fait pour le métier, c'est stupide et innommable.
Le collègue dont je parle a connu plusieurs établissements. Il n'a pas eu qu'un seul exemple d'enseignement.
Bien sûr, je lui souhaiterais de réussir dans l'enseignement, dans un autre établissement. Mais les muts sont rudes, vous le savez tous, et ce n'est pas sûr du tout qu'il n'y retrouve pas les mêmes problèmes.
En ce qui me concerne, elle me l'avait dit en novembre pour la 1e fois, donc au bout de même pas 3 mois.
Pour ton collègue, c'est différent bien sûr. Alors, oui, il faudrait qu'il comprenne que la situation doit changer, et s'il n'y arrive pas tout seul, le lui faire comprendre avec beaucoup de tact. Mais c'est difficile!
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2014-2015: 4e, 3e LV2 et 2de, 1e S + ES + STI2D + STL, Tle S + STMG + STI2D + STL LV2 dans 2 lycées (T2)
2013-2014: 4e, 3e LV2 sur 2 collèges (T1)
2012-2013: 2de, 1e S, 1e ES, TS LV2 (stage)
2011-2012: 6e, 5e, 4e, 3e LV1 bis + 4e, 3e LV2 (stage)
- philannDoyen
alanne a écrit: être honnête sur le plan professionnel c'est souhaité le meilleur pour la personne en face !
C'est souhaiter le meilleur à la personne d'en face MAIS aussi souhaiter le meilleur à tous les autres!! Nous sommes quand même responsables de mineurs, on ne peut pas faire comme si quelqu'un, non pas qui a des difficultés ce qui peut être le cas de chacun à un moment, mais qui réellement n'assure pas était juste un détail ou sans conséquence... Ca A DES CONSEQUENCES, parfois très dures, parfois très graves...
On dirait parfois que l'on réagi comme si la mise en cause de quelqu'un était par définition injuste, ou comme si cela risquait de porter le discrédit sur tous.
Mais en réalité, les collègues vraiment pas du tout du tout fait pour ce métier sont très minoritaires. Je ne pense pas que la démission soit forcément la solution, c'est pour cela que j'ai répondu non. Mais ne pas accepter les critiques, la remise en cause, la justification de sa pratique etc... me semble dangereux et nous fait tous passer collectivement pour des guignols!
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2014-2015: poste fixe dans les Hauts de Seine
2013-2014: certifiée stagiaire dans les Hauts de Seine
2011-2013: prof. contractuelle dans l'Essonne
- GrypheMédiateur
Lapetitemu évoque, si je comprends bien, une situation qui dépasse un peu le cas d'un collègue qui "a des problèmes de discipline avec ses élèves" (qui peut affirmer qu'il n'en a jamais eu ou qu'il n'en aura jamais ?)
Donc, non, un CDE n'est pas forcément "planqué dans son bureau", et, s'il l'est, c'est parfois pour régler des situations complexes.
Et si, on voit beaucoup de choses depuis son bureau (et on n'est quand même pas 24/24 dedans, d'ailleurs, quoi que, on n'en est parfois pas loin, surtout moi mais c'est un autre problème.)
J'ai répondu "non" à la question telle qu'elle est posée dans le sondage "D'après vous, est-ce le rôle d'un chef d'établissement de conseiller à un professeur en difficulté de démissionner ?".
Ceci dit, si, bien sûr que le CDE a à voir avec ce type de situations.
Je ne vais pas évoquer davantage la situation précise évoquée, mais si, bien sûr, le CDE doit intervenir dans certains cas.
On ne parle pas ici de petits "problèmes de discipline" ; là, ce sont les élèves qu'il faut reprendre, quand bien même les problèmes ont-ils toujours lieu dans les mêmes cours.
Il me semble que dans mon établissement, comme sur Neo, je suis plutôt soutenante avec les professeurs qui se retrouvent en difficulté face à une classe ; je pense que c’est mon rôle jusqu'à un certain point. Être soutenante, ça veut dire réconforter le professeur dans l'estime qu'il a de lui-même ("je vous fais confiance"), ça veut dire punir ou sanctionner les élèves fautifs, ça veut dire répondre aimablement mais fermement à toutes les demandes des parents qui s'inquiètent face à telle ou telle situation, ça veut dire anticiper, ou au pire ne pas laisser passer, des dérapages en conseil de classe ("Le conseil de classe est là pour faire le bilan du travail des élèves, pas pour parler de telle ou telle matière".)
Et après... Il peut arriver qu'on dépasse cette situation. Par chance je n'ai pas été confrontée à cela dans mon nouveau métier (et si c'était le cas, je ne le dirais pas sur un forum public). Mais il y a des situations où on ne peut pas cautionner l'inacceptable, ce ne serait rendre service à personne.
Si, avec tel ou tel collègue, les élèves se retrouvent cycliquement en danger parce que les chaises, les cartables et les compas volent, à un moment on est au-delà des élèves à sanctionner (même s'il faut le faire) et du collègue à soutenir (même s'il faut continuer à le faire, peut-être d'une autre manière), mais il y a aussi un devoir d'alerte de la hiérarchie (au niveau au-dessus) en expliquant que ce n'est plus possible avec telle ou telle personne car il y a danger pour les élèves.
Quel professeur accepterait de confier ses propres enfants à un collègue passées certaines limites ? Parfois, on arrive à un point où on ne peut plus ni cautionner, ni défendre, mais où il faut que la personne ne se retrouve plus devant les élèves. Donc dans ce cas-là, je pense que pour le CDE c'est un devoir d'alerter et après c'est du cas par cas, mais, normalement, ce n'est pas non plus de l'arbitraire. Karine B. évoquait récemment des commissions où elle avait eu à se prononcer sur des licenciements : situations éminemment douloureuses, mais pas arbitraires : il y a une commission, il y a des représentants du personnel, la décision n'est pas prise à la légère, et si elle est prise, c'est après des années de démarches. Et dans l'intervalle, il peut y avoir des années d'arrêts pour divers motifs.
En résumé, face à une situation de professeur qui "ne tient pas ses classes", si ce n'est pas trop grave, le CDE agit sur les élèves en les punissant ou en les sanctionnant ; si cela devient vraiment ingérable et qu'il y a mise en danger des élèves, à mon avis, le CDE doit alerter la hiérarchie. Il doit en premier assurer la sécurité des biens et des personnes dans son établissement, si la sécurité n'est pas garantie, bien sûr qu'il doit intervenir.
Voilà voilà... C'est juste mon avis...
Ben13 a écrit:Et le CDE que fait-il concrètement pour aider cet enseignant en difficulté ?
C'est facile d'être planqué toute la journée et de critiquer ceux qui sont au front.
Vous devez vous douter que j'aime particulièrement ces propos.lalilala a écrit:Bof...que voient-ils les CDE depuis leur bureau?
Donc, non, un CDE n'est pas forcément "planqué dans son bureau", et, s'il l'est, c'est parfois pour régler des situations complexes.
Et si, on voit beaucoup de choses depuis son bureau (et on n'est quand même pas 24/24 dedans, d'ailleurs, quoi que, on n'en est parfois pas loin, surtout moi mais c'est un autre problème.)
J'ai répondu "non" à la question telle qu'elle est posée dans le sondage "D'après vous, est-ce le rôle d'un chef d'établissement de conseiller à un professeur en difficulté de démissionner ?".
Ceci dit, si, bien sûr que le CDE a à voir avec ce type de situations.
Je ne vais pas évoquer davantage la situation précise évoquée, mais si, bien sûr, le CDE doit intervenir dans certains cas.
On ne parle pas ici de petits "problèmes de discipline" ; là, ce sont les élèves qu'il faut reprendre, quand bien même les problèmes ont-ils toujours lieu dans les mêmes cours.
Il me semble que dans mon établissement, comme sur Neo, je suis plutôt soutenante avec les professeurs qui se retrouvent en difficulté face à une classe ; je pense que c’est mon rôle jusqu'à un certain point. Être soutenante, ça veut dire réconforter le professeur dans l'estime qu'il a de lui-même ("je vous fais confiance"), ça veut dire punir ou sanctionner les élèves fautifs, ça veut dire répondre aimablement mais fermement à toutes les demandes des parents qui s'inquiètent face à telle ou telle situation, ça veut dire anticiper, ou au pire ne pas laisser passer, des dérapages en conseil de classe ("Le conseil de classe est là pour faire le bilan du travail des élèves, pas pour parler de telle ou telle matière".)
Et après... Il peut arriver qu'on dépasse cette situation. Par chance je n'ai pas été confrontée à cela dans mon nouveau métier (et si c'était le cas, je ne le dirais pas sur un forum public). Mais il y a des situations où on ne peut pas cautionner l'inacceptable, ce ne serait rendre service à personne.
Si, avec tel ou tel collègue, les élèves se retrouvent cycliquement en danger parce que les chaises, les cartables et les compas volent, à un moment on est au-delà des élèves à sanctionner (même s'il faut le faire) et du collègue à soutenir (même s'il faut continuer à le faire, peut-être d'une autre manière), mais il y a aussi un devoir d'alerte de la hiérarchie (au niveau au-dessus) en expliquant que ce n'est plus possible avec telle ou telle personne car il y a danger pour les élèves.
Quel professeur accepterait de confier ses propres enfants à un collègue passées certaines limites ? Parfois, on arrive à un point où on ne peut plus ni cautionner, ni défendre, mais où il faut que la personne ne se retrouve plus devant les élèves. Donc dans ce cas-là, je pense que pour le CDE c'est un devoir d'alerter et après c'est du cas par cas, mais, normalement, ce n'est pas non plus de l'arbitraire. Karine B. évoquait récemment des commissions où elle avait eu à se prononcer sur des licenciements : situations éminemment douloureuses, mais pas arbitraires : il y a une commission, il y a des représentants du personnel, la décision n'est pas prise à la légère, et si elle est prise, c'est après des années de démarches. Et dans l'intervalle, il peut y avoir des années d'arrêts pour divers motifs.
En résumé, face à une situation de professeur qui "ne tient pas ses classes", si ce n'est pas trop grave, le CDE agit sur les élèves en les punissant ou en les sanctionnant ; si cela devient vraiment ingérable et qu'il y a mise en danger des élèves, à mon avis, le CDE doit alerter la hiérarchie. Il doit en premier assurer la sécurité des biens et des personnes dans son établissement, si la sécurité n'est pas garantie, bien sûr qu'il doit intervenir.
Voilà voilà... C'est juste mon avis...
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Τί ἐστιν ἀλήθεια ;
- A TuinVénérable
Mestelle51 a écrit:Depuis combien de temps est il en poste? S'il est encore débutant, ce sont des choses qui peuvent s'améliorer assez vite.
Pour les problèmes listés, demander à des élèves de se dépêcher ne me semble pas être une faute. Les élèves sont ils réellement passés près de l'accident ou ont ils simplement traversé à coté d'un passage piéton? Ce n'est pas la même chose. Peut on dire que les élèves sont en danger quand ils sont avec lui? C'est une question importante.
Ensuite, s'il s'adresse en arabe à des élèves et que ceux ci parlent la langue et le prennent bien, je ne vois pas du tout le soucis. Il ne fait pas cours en arabe, il fait des remarques en arabe à des élèves qui parlent la langue, et cela fonctionne peut être mieux avec eux. Les élèves ne vont pas s'adresser aux autres enseignants en arabe parce que lui le fait et cela ne sape pas non plus l'autorité des autres enseignants. Il n'y a aucune logique derrière ce raisonnement.
Reste la question de la compétence. S'il est incapable de faire en sorte que cela se passe bien avec les élèves, c'est un gros problème. Il n'est pas précisé dans ton message ce qui fait que les cours se passent mal, et ce que tu entends par cette constatation. Si ce sont des bavardages, des insolences, un manque de travail, des élèves qui n'apprennent rien et ne progressent pas. Si ton collègue est trop mou, ou au contraire perd ses nerfs très vite, se comporte de manière lunatique ou encore est incapable de se contrôler.
Il est difficile d'avoir un avis définitif à partir de ton message, au contraire de celui de daphné, car ton collègue ne semble pas se rendre coupable de fautes graves.
Conseiller à quelqu'un de démissionner de la part d'un supérieur hiérarchique, c'est un acte très violent, une forte pression morale qui peut détruire la confiance en soi d'une personne. Ce n'est franchement pas digne de la part de la CDE.
Qu'elle assume son opinion et sa position, qu'elle demande des inspections et que l'EN licencie cette personne pour insuffisance professionnelle si réellement aucun dispositif d'aide et de formation ne peut le rendre plus compétent. Mais ce n'est en aucun cas aux collègues d'aller en rajouter une couche. Le signalement de faits graves à la hiérarchie est un devoir, mais conseiller à un collègue de démissionner, c'est un acte brutal d'exclusion.
Il a passé avec succès un concours sélectif et comme le dit thrasybule, qui n'ouvre pas vraiment d'autres perspectives dans cette période de chômage élevé. Une démission sans indemnités et sans avoir trouvé autre chose est exclue d'emblée. Lui suggérer de démissionner ne constitue donc qu'un rejet de sa position dans l'établissement et de sa personne.
Dans tous les cas le chef d'établissement n'a pas à aller dire à quelqu'un de démissionner. D'autant plus qu'il y a plusieurs sortes de professeurs, certains qui sont peut-être défaillants avec des attitudes "en société" et auprès des élèves, qui apparaissent déplacées et peuvent prêter à aller dans le sens d'un problème impliquant un arrêt de l'activité d'enseignement comme il est question pour le bonhomme évoqué, mais il y a aussi des professeurs normaux qui changent d'établissement, se retrouvent une année avec des classes pourries, et à qui on vient dire au bout de deux mois qu'ils n'ont qu'à démissionner. Ça existe aussi hélas, et c'est scandaleux.
- HajarNiveau 5
Reine Margot a écrit:je l'ai remarqué dans l'administration, certains chefs peuvent révéler dans cette fonction des penchants "sadiques", et jouer de leur petit pouvoir notamment avec des stagiaires. dire à qqn qu'il devrait faire autre chose (surtout si la personne n'en a pas l'intention), sans mettre en place une aide ni proposer quoi que ce soit est uniquement destructeur et vise essentiellement à se renforcer soi en écrasant l'autre ou bien à se "débarrasser" d'une personne en difficulté.
Ma cousine a eu le même genre de problème l'an dernier lorsqu'elle était stagiaire. C'était du harcèlement (et je pèse mes mots) de fin janvier jusqu'à la dernière inspection de titularisation (fin avril) venant de ses tutrices (avec la direction, elle a fait preuve de tact et de professionnalisme et ça s'était très bien passé parce qu'ils reconnaissaient son travail; en mai ça c'était calmé avec ses tutrices sauf que quelqu'un dans l'établissement avait raconté aux élèves où elle allait être mutée. Une classe l'avait vraiment poussé à bout; apparemment ils étaient au courant de sa mutation, de sa vie privée. ils l'emmerdaient avec ça ("alors un petit avant goût pour que vous ayez une idée de ce que c'est le 93"). Il y avait l'équipe de vie scolaire, quelques collègues (pas tous d'après ce qu'elle m'a dit) qui lui demandaient ayant l'air de ne pas savoir "t'es muté où déjà, c'était quand même pas le 93". Je me demande comment elle a fait pour tenir parce que ses tutrices lui disaient à chaque fois qu'elle allait redoubler. Moi je pleurais pour elle quand elle me racontait tout cela surtout qu'on était pas dans la même ville en tous les cas et excusez-moi pour le terme que je vais utiliser mais elle s'est bien foutue de leur gueule quand elle a eu son année et qu'elle s'est tirée sans jamais donner de nouvelles à personne. Je lui ai dis "si tu veux punir les gens, fais -le par le silence! Le silence est le meilleure des mépris! Le plus navrant c'est qu'il y a trois collègues qui demandent de ses nouvelles et qui ne sont pour rien dans tous ça mais elle a voulu tourner la page.
Qu'est-ce que l'on fait de ces personnes là qui touchent quand même une somme supplémentaire dans leur paye de fin de mois pour faire ce genre de choses. Quel gâchis. Cette année j'ai une étudiante de Master 2 qui vient assister à mes cours. Je la laisse enseigner mais en aucun cas je peux me permettre de la rabaisser.
Bon c'était une parenthèse, il fallait que je me lâche
- User5899Demi-dieu
Pour moi, c'est être un adulte, c'est-à-dire quelqu'un qui s'oppose à eux par une différence assumée de statut. Ils viennent dans ma classe, ils ont un comportement à y tenir, ils ont sans doute des droits, mais ils ont plein de devoirs et je suis là pour les incarner. Quand ils ne travaillent pas, c'est à moi qu'ils font offense, quand ils n'écoutent pas, c'est moi qu'ils insultent et je suis là pour le leur rappeler. Un adulte est là. Un prof est un adulte.Hajar a écrit:Qu'est-ce qu'une bonne attitude, un bon comportement de prof?? Si quelqu'un pouvait répondre.
- CondorcetOracle
Ma conviction en l'espèce se fonde sur l'article 4 du préambule de la Constitution du 27 octobre 1946 : "Chacun a le devoir de travailler et le droit d'obtenir un emploi". La première obligation n'a pas de sens sans son corollaire. Licencier un fonctionnaire, hormis pour un délit pénal, relève pour moi de l'arbitraire, quelle que soit la procédure utilisée, dans la mesure où aucune autre affectation n'est proposée au dit fonctionnaire (ou possibilité de reconversion en tant que fonctionnaire stagiaire dans un autre corps de la fonction publique). Ce principe peut paraître dur et intangible face à des réalités complexes. Il constitue à mon avis un garde-fou contre la procédure évoquée plus haut (commission mixte paritaire + décision ministérielle) en laquelle je n'ai qu'une confiance modérée (et ne lui trouve au fond aucune légitimité). Qu'un adulte qui met en danger les élèves doive être soustrait à son poste me semble plus que logique, légitime mais qu'une affectation nouvelle doive leur être trouvée aussi (le statut de fonctionnaire stagiaire faisant fonction de mise à l'épreuve dans le cadre de ses nouvelles fonctions).
- cunégondeNiveau 10
Carabas, pourquoi n'essaies-tu pas de repasser le CAPES et l'agrég? Le niveau a tellement baissé, depuis qq années, que tu es certaine de l'avoir et tu réussiras ton stage, cette fois-ci.Carabas a écrit:Je l'ai vécu lors de ma 2e année de stage.
Ma chef m'a dit clairement de démissionner. "Vous n'êtes pas faite pour ça, démissionnez". Et je l'ai fait. Alors j'assume, hein, ce n'est pas de sa faute. Si j'avais voulu rester, je l'aurais fait. Mais je trouve quand même qu'elle a outrepassé ses droits.
Quand on ne dit pas ses difficultés, on se le voit reprocher. Quand on les dit, on s'expose à ça. C'est vraiment merveilleux.
Ce qui m'a bien énervée, c'est que l'élève dont je me plaignais le plus, qu'il fallait que je supporte (j'avais même eu un mot dans ma boîte aux lettres disant qu'il fallait que je fasse avec) a été viré un mois après que je suis partie. Or, je me suis souvent demandé comment auraient évolué les choses sans cet élève (qui posait pb à tout le monde).
- cunégondeNiveau 10
+++ Ces commissions, c'est, en effet, la porte ouverte à l'arbitraire le + total. Je suis TZR depuis un moment, je vois donc bcp de CDE et je dois dire que la malignité de certains d'entre eux et de leur cour dévouée ne cesse de m'étonner.PaoloSarpi a écrit:Ma conviction en l'espèce se fonde sur l'article 4 du préambule de la Constitution du 27 octobre 1946 : "Chacun a le devoir de travailler et le droit d'obtenir un emploi". La première obligation n'a pas de sens sans son corollaire. Licencier un fonctionnaire, hormis pour un délit pénal, relève pour moi de l'arbitraire, quelle que soit la procédure utilisée, dans la mesure où aucune autre affectation n'est proposée au dit fonctionnaire (ou possibilité de reconversion en tant que fonctionnaire stagiaire dans un autre corps de la fonction publique). Ce principe peut paraître dur et intangible face à des réalités complexes. Il constitue à mon avis un garde-fou contre la procédure évoquée plus haut (commission mixte paritaire + décision ministérielle) en laquelle je n'ai qu'une confiance modérée (et ne lui trouve au fond aucune légitimité). Qu'un adulte qui met en danger les élèves doive être soustrait à son poste me semble plus que logique, légitime mais qu'une affectation nouvelle doive leur être trouvée aussi (le statut de fonctionnaire stagiaire faisant fonction de mise à l'épreuve dans le cadre de ses nouvelles fonctions).
- philannDoyen
cunégonde a écrit:
Carabas, pourquoi n'essaies-tu pas de repasser le CAPES et l'agrég? Le niveau a tellement baissé, depuis qq années, que tu es certaine de l'avoir et tu réussiras ton stage, cette fois-ci.
Cunégonde je ne doute pas de tes bonnes intentions, mais à la saison des admissibilités, certains pas admissibles puis dans quelques semaines certains pas admis pourraient très mal prendre ta dernière phrase! (même si sur le fond c'est vrai que le niveau ne monte pas, cela reste quand même des concours avec des reçus et des recalés)
Par ailleurs, alors que l'EN cherche désespérément des profs, il y a des IPR pour compliquer franchement la vie des stagiaires, ne pas les titularisés pour des questions idéologiques (pédago du moment)... Les profs qui doivent doubler leur stage ne sont plus si rares, alors que lorsque ma mère était jeune certifiée, il y a une quinzaine d'années, les seuls cas non titularisés d'office qu'elle connaissait avaient de GROS GROS problèmes de gestion de classe et parfois psy...rien à voir avec la pression actuelle sur les stagiaires.
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