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- retraitéeDoyen
Aevin a écrit:Non, il ne sert à rien, parce qu'il n'est pas efficace.retraitée a écrit:le redoublement ne sert à rien parce que, neuf fois sur dix, il intervient beaucoup trop tard.
J'ai connu nombre de redoublants à qui cela a été profitable pourtant. Mais c'était une autre époque, il faut croire.
- IphigénieProphète
Ouais, aujourd'hui, tu redoubles, tu redoubles pas,tu ne sais rien quand même - mais tu as ton bac, option rock n'roll. :lol:
- PaddyHabitué du forum
J'en connais un qui doit être en train de se faire consoler sur twitter. :lol:
- falblablaNiveau 7
Pourquoi s'acharner à dévaloriser l'école, ses acteurs et le goût au travail ?
- ClarinetteGrand Maître
:lol!: Les cycles n'ont jamais été réellement appliqués au primaire, parce qu'ils n'étaient pas applicables, notamment du fait de notre faible taux d'encadrement.DUMAC a écrit:La création des cycles au primaire avait cet objectif.
Maintenant faudrait peut être en faire un bilan et voir si c'est transposable.
Le si entamant le passage en gras me semble malheureusement superflu...holderfar a écrit:Si on supprime le redoublement sans rien mettre à la place, on court à la catastrophe, franchement. Et qu'on ne nous balance pas un remake de l'accompagnement personnalisé à 30, merci.
Si cela s'accompagne de vraies mesures, potentiellement plus efficaces, alors je dis oui.
Oui, il faut mettre le paquet sur les apprentissages fondamentaux. La plupart des dispositifs ultérieurs sont un emplâtre sur une jambe de bois.Ronin a écrit:Un maître E pour cinq classes de primaire avec comme mission quasi-exclusive le cycle deux et suppression de tous les dispositifs d'accompagnement dans le secondaire.
D'accord avec ça : faire redoubler en 4e un élève qui n'a pas correctement appris à lire me semble parfaitement inutile.retraitée a écrit:le redoublement ne sert à rien parce que, neuf fois sur dix, il intervient beaucoup trop tard.
J'ai fait redoubler 4 élèves en 20 ans, et je te prie de croire qu'ils ont tous été efficaces, y compris lors de la poursuite de la scolarité au collège.Aevin a écrit:Non, il ne sert à rien, parce qu'il n'est pas efficace.retraitée a écrit:le redoublement ne sert à rien parce que, neuf fois sur dix, il intervient beaucoup trop tard.
Chez nous, plus besoin d'avoir un an de retard pour aller en SEGPA. Cela me semble être une mesure de bon sens. Pourquoi faire souffrir ces pauvres mômes un an de plus ?doublecasquette a écrit:Ronin a écrit:ça va être simple puisque pour relever de la segpa il faut justement avoir redoublé une fois...
Oui, c'est ça. Ne seront autorisés à redoubler que les futurs "orientation SEGPA". Ce n'est pas ce que j'ai écrit ?
Entièrement d'accord.doctor who a écrit:C'est sûr que tant que le niveau global des élèves ne sera pas meilleur, le redoublement restera peu efficace. Pour des élèves de 6e qui ne savent pas écrire, et à peine lire, le redoublement ne sert à rien. Le problème, c'est que l'accompagnement non plus. Une fois qu'on a passé l'âge d'apprendre à lire et à écrire (je ne parle pas du calcul), c'est plus l'heure ! cf- Vygotski, la limite supérieure de la ZPD.
Mais je suis aussi d'accord avec DC pour dire que dans certains cas, le redoublement a sauvé la scolarité d'élèves qui auraient coulé corps et âme sans cette année pour souffler.
Sur les handicapés, je l'ai écrit ailleurs, mais j'ai bossé pendant des années dans une école dotée d'une CLIS IV (infirmes moteur cérébraux) et ce dispositif me semble idéal, en ce qu'il permet à ces élèves d'être intégrés dans des classes ordinaires à temps partiel (voire même total), ce qui leur est éminemment profitable, ainsi qu'à leurs camarades de classe, en tant qu'éducation à la tolérance, à l'acceptation des différences.
Cela étant, j'ai aussi bossé en IME lors d'un remplacement pendant mes études, et il est clair que pour beaucoup d'entre eux, une scolarisation en milieu ordinaire aurait été un calvaire (sans parler de leurs enseignants ou de leurs camarades de classe). Le mépris n'est pas forcément où on le pense...
- coco3898Niveau 1
Je savais bien que je n'aurai pas du intervenir sur ce fil même si votre façon d'évoquer la scolarité des elèves handicapés m'a heurté. Je ne suis pas non plus enseignant spé et quand j'accueille ce type d'élèves dans ma classe, je subis les mêmes difficultés que vous, donc inutile de me les énumérer.
Je maintiens que tous les ime ne sont pas des lieux adaptés. Je ne dis pas qu'ils sont inutiles. Je ne dis pas non plus que tous les handicapés peuvent être complètement intégrés, ils ont en effet besoin en fonction de la gravité du handicap d'un milieu protégé, car inutile d'ajouter de la souffrance au handicap, j'en suis bien d'accord. Mais tous les handicapés n'ont pas besoin d'un ime non plus. Je trouve aussi que la CLIS est un excellent dispositif. Je dis simplement qu'il faut donner les moyens pour que ceux qui peuvent être en milieu ordinaire, soient accueillis dans de bonnes conditions avec des formations pour les enseignants, des personnes pour accompagner qui soient formées aussi, moins d'élèves dans la classe etc... Je pense qu'il n^'y a pas là qu'une simple question de moyens, mais un réel besoin de changer de regard et visiblement ce n'est pas à l'ordre du jour. En effet je n'ai jamais vu un enfant venir jouer spontanément avec mon fils dans un square en France, on a résolu le pb, on est parti avec notre gosse sous le bras.
Je n'interviendrai plus
Je maintiens que tous les ime ne sont pas des lieux adaptés. Je ne dis pas qu'ils sont inutiles. Je ne dis pas non plus que tous les handicapés peuvent être complètement intégrés, ils ont en effet besoin en fonction de la gravité du handicap d'un milieu protégé, car inutile d'ajouter de la souffrance au handicap, j'en suis bien d'accord. Mais tous les handicapés n'ont pas besoin d'un ime non plus. Je trouve aussi que la CLIS est un excellent dispositif. Je dis simplement qu'il faut donner les moyens pour que ceux qui peuvent être en milieu ordinaire, soient accueillis dans de bonnes conditions avec des formations pour les enseignants, des personnes pour accompagner qui soient formées aussi, moins d'élèves dans la classe etc... Je pense qu'il n^'y a pas là qu'une simple question de moyens, mais un réel besoin de changer de regard et visiblement ce n'est pas à l'ordre du jour. En effet je n'ai jamais vu un enfant venir jouer spontanément avec mon fils dans un square en France, on a résolu le pb, on est parti avec notre gosse sous le bras.
Je n'interviendrai plus
- SergeMédiateur
Je pense qu'il n^'y a pas là qu'une simple question de moyens, mais un réel besoin de changer de regard et visiblement ce n'est pas à l'ordre du jour. En effet je n'ai jamais vu un enfant venir jouer spontanément avec mon fils dans un square en France.
C'est en effet un problème majeur. Ce serait simple d'imposer la tolérance et l'ouverture par décret. Mais on ne peut changer le regard et le rapport des enfants entre eux par simple décret. Les empêcher de s'insulter et de se harceller, oui, et encore c'est souvent dur. Mais faire en sorte d'imposer des affinités et des amitiés, c'est tout bonnement impossible, malgré l'envie que nous aurions à les y pousser. D'un côté, imposer un tel regard de la part de ses camarades peut être une souffrance de plus pour l'élève handicapé (et l'enseignant n'y peut rien), d'un autre la non mixité rend cette barrière des différences encore plus haute à franchir, et ce regard plus lourd encore par la suite... Le serpent qui se mord la queue, en somme. Il n'y a pas de solution miracle. Mais la question des moyens est réelle. Avec davantage de moyens, on pourrait éventuellement travailler ces points là et favoriser intégration et pédagogie différenciée réellement efficace, ce qui est loin d'être le cas actuellement. Ce n'est pas une question de mauvaise volonté.
- CathEnchanteur
coco3898 a écrit: Je trouve aussi que la CLIS est un excellent dispositif.
Je crois qu'on ne parle pas des mêmes choses.
- dandelionVénérable
Il y a quand même un problème avec le handicap en France: dans d'autres pays les handicapés 'existent', on les voit dans les transports en commun, les squares, les musées, les bus, bref, on ne les cache pas. Donc si, ça se décrète l'intégration des handicapés, au moins en partie. Et il y tout de même une partie d'enfants handicapés qui pourraient aller dans le cursus habituel si les infrastructures existaient, et qu'il y ait un peu de personnel. Cela permettrait en partie de rendre les handicapés moins 'effrayants' et de changer les perceptions.
- DalvaVénérable
Et ensuite, il pourra devenir prof.Paddy a écrit:Ne t'inquiète pas, il l'aura son master.
La boucle est bouclée.
- DalvaVénérable
Aevin a écrit:Luigi_B a écrit:Alors que le passage dans le niveau supérieur pour un élève qui n'a pas atteint le niveau nécessaire, c'est beaucoup plus efficace.Aevin a écrit:Non, il ne sert à rien, parce qu'il n'est pas efficace.retraitée a écrit:le redoublement ne sert à rien parce que, neuf fois sur dix, il intervient beaucoup trop tard.
Et accessoirement économique.
Toutes les recherches semblent montrer qu'un élève profite davantage du passage en classe supérieure que du redoublement. Même un élève faible.
Je suis navrée de devoir contredire mais, si j'assiste cette année à un redoublement "inutile", j'ai assisté l'an passé à un redoublement tout ce qu'il y a de plus efficace en 6e. L'élève concernée est passée d'une moyenne générale sous 10 à une moyenne dépassant 12 (et à 15 au premier trimestre). Elle a eu la possibilité d'affirmer ses bases, de se reprendre, de "souffler" sans stresser. Elle était dépassée et elle a pu se remettre en selle.Aevin a écrit:Non, il ne sert à rien, parce qu'il n'est pas efficace.retraitée a écrit:le redoublement ne sert à rien parce que, neuf fois sur dix, il intervient beaucoup trop tard.
Mes guillemets sur le "inutile" du redoublement de cette année (en 6e aussi) s'expliquent par le fait que :
- l'élève comprend en fait mieux cette année et du coup elle se décourage moins vite ;
- s'il n'y a pas de changement réel dans ses résultats, ses apprentissages et sa compréhension, c'est que tout ce qui est extérieur au collège n'a pas changé (pas de lieu pour faire ses devoirs, une mère malade, un père qui attend d'elle qu'elle récupère son petit frère à l'école primaire à midi et 16h30, donc pas d'aide aux devoirs acceptée, etc.) ;
- le fait qu'elle ait maintenant un an de retard permettra de l'orienter dès la fin de la 4e dans une filière plus propice à son épanouissement, alors qu'autrement elle serait en 3e, encore plus perdue qu'aujourd'hui.
- ProvenceEnchanteur
dandelion a écrit:Il y a quand même un problème avec le handicap en France: dans d'autres pays les handicapés 'existent', on les voit dans les transports en commun, les squares, les musées, les bus, bref, on ne les cache pas. Donc si, ça se décrète l'intégration des handicapés, au moins en partie. Et il y tout de même une partie d'enfants handicapés qui pourraient aller dans le cursus habituel si les infrastructures existaient, et qu'il y ait un peu de personnel. Cela permettrait en partie de rendre les handicapés moins 'effrayants' et de changer les perceptions.
Je croise régulièrement des personnes handicapées en ville. Je n'ai pas l'impression qu'elles soient cachées en France.
- Li-LiNeoprof expérimenté
coco3898 a écrit:Ronin a écrit:cath5660 a écrit:Ronin a écrit:Je sens que ça va être marrant les segpa reversés au collège. Puis ce seront les ulis, puis les ime et enfin tous les hôpitaux de jour. Vont pas se marrer au collège.
Mais c'est déjà le cas...
Chez nous, les ULIS (handicap mental) sont intégrés en partie à certains cours d'enseignement pro (pas tous, quand même) et passent un CAP.
Oui mais tel que l'on est parti on va tendre vers le système italien, plus de classes spé, les gamins dans les mêmes classes que tout le monde, à temps plein. Vous allez adorer.
Quel mépris à l'égard des élèves handicapés ! C'est sûr que c'est tellement plus simple de les parquer dans les ime, comme ça on ne les voit pas et on peut parler du vivre ensemble tranquillement entre soi.
Je pense qu'il ne faut pas non plus tout confondre, les IME sont des instituts médico-éducatif et leur rôle n'est pas le même que celui de l'école. Ils sont là pour accueillir et faire progresser les enfants en situation de handicap, ils ont leur "propre école" car des instituteurs sont chargés de classe. Après il y a différents type d'IME suivant le handicap. Mais je trouve le terme "parquer" un peu violent.
Les enfants en CESSAD (je crois que c'est ainsi) sont, il me semble la plupart du temps en mi-temps scolaire.
Les ULIS me semble un système bien pensé, une intégration partielle (afin de différencier les apprentissages) mais de ne pas concentrer les enfants en situation de handicap entre eux. Mais il n'y en a peut-être pas assez!! Après il serait bon (en tout cas j'aurai souhaité être formée pour ces enfants car je pense que si je devais y enseigner je serai une souffrance pour eux...).
- DalvaVénérable
Quand même, si, il est clair que le handicap est caché en France, ou l'a longtemps été. Peut-être pas dans la rue, mais dans tous les lieux qui peuvent être difficiles d'accès (transports en commun, cinémas, théâtres, magasins, etc.).
Par ailleurs, certains handicaps sont beaucoup plus cachés que d'autres.
Le handicap physique est finalement plutôt très bien "accepté" (montré).
Mais le handicap mental est vraiment caché (trisomies, autisme, etc.) sans parler du fait que l'autisme est très mal pris en charge, que les médecins "spécialistes" du domaine en France ont longtemps refusé de prendre en compte des choses qui fonctionnent très bien à l'étranger (et le refusent encore).
Il n'en reste pas moins que nos établissements scolaires (moyens matériels et moyens humains) ne sont pas prêts à accueillir n'importe quelle sorte de handicap, et que dans certains situations cela peut se révéler catastrophique voire dangereux.
Chez nous, il y une ULIS et ça se passe plutôt très bien. Nous accueillons des élèves à handicap cognitif léger, y compris traits autistiques (mais pas autisme). Ce que j'ai remarqué, c'est que les autres élèves font généralement attention à eux, ne les malmènent pas, comprennent et acceptent les différences y compris de traitement. MAIS ce que j'ai remarqué aussi, c'est que le comportements des autres élèves entre eux n'a strictement pas changé. Ils sont plus attentifs aux élèves de l'ULIS, mais restent violents entre eux, et très désagréables avec ceux des élèves qui pourraient relever de l'ULIS mais n'y sont pas, qui ont des difficultés telles ou telles. Ceux-là restent la cible de moqueries.
La différence est donc acceptée quand elle est ciblée comme telle et prise en charge par l'institution, mais pour l'instant ça n'a pas rendu les élèves plus tolérants entre eux. Ce n'est bien sûr qu'une impression.
Par ailleurs, certains handicaps sont beaucoup plus cachés que d'autres.
Le handicap physique est finalement plutôt très bien "accepté" (montré).
Mais le handicap mental est vraiment caché (trisomies, autisme, etc.) sans parler du fait que l'autisme est très mal pris en charge, que les médecins "spécialistes" du domaine en France ont longtemps refusé de prendre en compte des choses qui fonctionnent très bien à l'étranger (et le refusent encore).
Il n'en reste pas moins que nos établissements scolaires (moyens matériels et moyens humains) ne sont pas prêts à accueillir n'importe quelle sorte de handicap, et que dans certains situations cela peut se révéler catastrophique voire dangereux.
Chez nous, il y une ULIS et ça se passe plutôt très bien. Nous accueillons des élèves à handicap cognitif léger, y compris traits autistiques (mais pas autisme). Ce que j'ai remarqué, c'est que les autres élèves font généralement attention à eux, ne les malmènent pas, comprennent et acceptent les différences y compris de traitement. MAIS ce que j'ai remarqué aussi, c'est que le comportements des autres élèves entre eux n'a strictement pas changé. Ils sont plus attentifs aux élèves de l'ULIS, mais restent violents entre eux, et très désagréables avec ceux des élèves qui pourraient relever de l'ULIS mais n'y sont pas, qui ont des difficultés telles ou telles. Ceux-là restent la cible de moqueries.
La différence est donc acceptée quand elle est ciblée comme telle et prise en charge par l'institution, mais pour l'instant ça n'a pas rendu les élèves plus tolérants entre eux. Ce n'est bien sûr qu'une impression.
- CathEnchanteur
Il est clair que mon intervention plus haut ne concernait pas les handicaps physiques "gérables" avec un peu d'aménagement, ni le retard mental également gérable (un des élèves d'ULIS était trisomique et suivait certains cours en classe "normale").
Je parle d'élèves (de15 à 18 ans, quand même) qui relèvent clairement d'instituts spécialisés parce largement hors du domaine de nos compétences : violence verbale et physique, attitude ingérable, niveau scolaire inexistant...
Je parle d'élèves (de15 à 18 ans, quand même) qui relèvent clairement d'instituts spécialisés parce largement hors du domaine de nos compétences : violence verbale et physique, attitude ingérable, niveau scolaire inexistant...
- DalvaVénérable
J'avais bien compris cela, cath.
- CathEnchanteur
Oui, je pensais en fait à coco3898, qui prend les choses de façon très personnelle alors que je parlais de cas sûrement très différents de celui de son fils.
- DalvaVénérable
Je pense qu'il faut éviter de s'investir beaucoup dans ce genre de sujet lorsqu'on est directement et affectivement concerné, c'est trop douloureux et on risque de juger selon une expérience unique.
Toutefois, on ne peut nier que le handicap en général est plutôt mal pris en compte en France. Voire très mal, même si je trouve que ça a tendance à s'améliore.
Quid par exemple des sourds qui sont enfermés totalement dans leur monde de silence... Pourquoi l'enseignement de la langue signée n'est-il pas plus répandu ?
Toutefois, on ne peut nier que le handicap en général est plutôt mal pris en compte en France. Voire très mal, même si je trouve que ça a tendance à s'améliore.
Quid par exemple des sourds qui sont enfermés totalement dans leur monde de silence... Pourquoi l'enseignement de la langue signée n'est-il pas plus répandu ?
- Marie LaetitiaBon génie
doublecasquette a écrit:doctor who a écrit:C'est sûr que tant que le niveau global des élèves ne sera pas meilleur, le redoublement restera peu efficace. Pour des élèves de 6e qui ne savent pas écrire, et à peine lire, le redoublement ne sert à rien. Le problème, c'est que l'accompagnement non plus. Une fois qu'on a passé l'âge d'apprendre à lire et à écrire (je ne parle pas du calcul), c'est plus l'heure ! cf- Vygotski, la limite supérieure de la ZPD.
On va pouvoir agir "à la marge", tout de même, mais en effet, dans le cas où la lecture et de l'écriture basiques de chez basiques ne sont pas automatisées, on n'arrivera difficilement à revenir sur cinq ans d'incompréhension totale et de dévalorisation de soi.
L'idéal, pour les cas les plus lourds, est le maintien en GS, justement pour éviter la dévalorisation et laisser le temps de grandir, ce qui permet un apprentissage de la lecture en trois ans.
Pour les autres, un maintien au CP, avec constitution d'un programme à part dès le début du deuxième trimestre, pour qu'ils continuent à avancer malgré leur handicap de départ est envisageable sans dépréciation due au redoublement.
Enfin, on remarque un autre palier au CE1, mais plus conditionné par la compréhension : élève qui déchiffre, parfois très bien, arrive même à avoir dans certains cas une orthographe tout à fait acceptable pour un enfant de sept à huit ans (même selon les normes 1923) mais qui, souvent par déficit de vocabulaire et difficulté à en engranger, n'accède pas à la compréhension.
On s'en rend compte plus souvent en maths qu'en français, la résolution de problèmes étant un excellent révélateur de ces difficultés à mettre du sens (v'là t'y pas que je parle pédago, maintenant ! mais je vous jure que c'est exactement ça) sur ce qu'il lit.
Souvent, avec un an de plus, en refaisant exactement la même chose que l'année précédente (mêmes lectures, mêmes exercices de maths, de grammaire, d'orthographe, etc.), on voit presque réellement la petite lumière s'allumer ! Et là, je vous assure que ce n'est pas de la dévalorisation du tout, au contraire, qu'on lit dans leurs yeux quand ils nous disent : "Maîtresse, ça y est, j'ai compris !"
Voilà, pour le problème "lecture-écriture", tout du moins. Ensuite, il va y avoir le gamin qui décroche au CE2, au CM1 ou au CM2 en raison de difficultés d'abstraction et qui, avec une année de plus, s'en sort assez bien, bien ou même très bien ensuite alors qu'il aurait irrémédiablement coulé sans.
Ceci dit, qu'on ne me fasse pas dire ce que je n'ai pas dit : avec des programmes et des méthodes adaptées aux enfants et non à un dogme, les redoublements au cours du Cycle 2 (GS/CP/CE1) sont exceptionnels (de l'ordre d'un à deux par classe dans un intervalle de cinq à dix ans) et ceux au cours du Cycle 3 (CE2, CM1, CM2) pas beaucoup plus fréquents.
Quant à ceux qui trouvent que l'éducation coûte cher et qu'il serait temps de bazarder ce service public sans intérêt, qu'ils se rassurent aussi : le coût de ces redoublements pourrait largement être amorti par une mise en place de parcours raccourcis pour tous les enfants qui n'ont pas besoin de cinq années scolaires pour acquérir les connaissances exigibles à l'entrée en 6° (un à deux élèves par an au CP ; un à deux tous les quatre à six ans dans les classes suivantes).
ton analyse est fabuleusement intéressante!
Dis, tu voudrais pas me proposer ce texte à peine remanié? J'aimerais beaucoup le diffuser, le publier sur mon blog pour commencer... et le faire circuler...
_________________
Si tu crois encore qu'il nous faut descendre dans le creux des rues pour monter au pouvoir, si tu crois encore au rêve du grand soir, et que nos ennemis, il faut aller les pendre... Aucun rêve, jamais, ne mérite une guerre. L'avenir dépend des révolutionnaires, mais se moque bien des petits révoltés. L'avenir ne veut ni feu ni sang ni guerre. Ne sois pas de ceux-là qui vont nous les donner (J. Brel, La Bastille)
Antigone, c'est la petite maigre qui est assise là-bas, et qui ne dit rien. Elle regarde droit devant elle. Elle pense. [...] Elle pense qu'elle va mourir, qu'elle est jeune et qu'elle aussi, elle aurait bien aimé vivre. Mais il n'y a rien à faire. Elle s'appelle Antigone et il va falloir qu'elle joue son rôle jusqu'au bout...
Et on ne dit pas "voir(e) même" mais "voire" ou "même".
- CathEnchanteur
Dalva a écrit:
Toutefois, on ne peut nier que le handicap en général est plutôt mal pris en compte en France. Voire très mal, même si je trouve que ça a tendance à s'améliore.
Effectivement : je suis allée aux Etats-Unis il y a 20 ans (pff).
Assise dans le bus, je le vois s'approcher d'un arrêt où attend un homme tout seul, dans un fauteuil roulant.
Je me dis "Quoi ! il espère prendre le bus comment, lui ?".
Et à ma grande stupeur, j'ai vu le chauffeur actionner un truc (de sa place) qui a transformé les marches du bus en surface inclinée, puis sortir tranquillement et faire rouler le fauteuil du gars lui-même dans le bus...
Je n'avais jamais vu ça en France, c'était il y a 20 ans ( et j'étais la seule étonnée).
D'allieurs, je ne l'ai pas vu en France depuis non plus, mais c'est peut-être juste "pas de chance".
- TrinityEsprit éclairé
cath5660 a écrit:Dalva a écrit:
Toutefois, on ne peut nier que le handicap en général est plutôt mal pris en compte en France. Voire très mal, même si je trouve que ça a tendance à s'améliore.
Effectivement : je suis allée aux Etats-Unis il y a 20 ans (pff).
Assise dans le bus, je le vois s'approcher d'un arrêt où attend un homme tout seul, dans un fauteuil roulant.
Je me dis "Quoi ! il espère prendre le bus comment, lui ?".
Et à ma grande stupeur, j'ai vu le chauffeur actionner un truc (de sa place) qui a transformé les marches du bus en surface inclinée, puis sortir tranquillement et faire rouler le fauteuil du gars lui-même dans le bus...
Je n'avais jamais vu ça en France, c'était il y a 20 ans ( et j'étais la seule étonnée).
D'allieurs, je ne l'ai pas vu en France depuis non plus, mais c'est peut-être juste "pas de chance".
Je l'ai vu à Paris, récemment. Mais je ne suis pas sûre que ça équipe tous les bus, même à Paris.
Le handicap est mal pris en compte, c'est très clair. Mon collège ne peut pas accueillir d'élève en fauteuil roulant, par exemple : les salles de cours sont aux étages et il n'y a pas d'ascenseur. Je trouve ça choquant.
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"Deux choses sont infinies : l'Univers et la bêtise humaine. Mais en ce qui concerne l'Univers, je n'en ai pas encore acquis la certitude absolue." Albert Einstein
- MarieLNeoprof expérimenté
gauvain31 a écrit:Mais ils savent le niveau de ces gamins dans le secondaire????? Ce serait une folie pure et simple
Le nombre de places en SEGPA étant limité, voilà plusieurs années que nous avons des élèves qui en relèvent en collège. C'est une catastrophe, oui, mais qui s'en soucie ?
Et les collègues de SEGPA (elle est intégrée au collège) ont récemment fait passer une pétition parce qu'ils pensent que les SEGPA vont être supprimées (une pétition de leur cru, les syndicats disant qu'il ne faut pas crier au loup trop tôt - sans commentaire).
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Je suis ce que je suis et je suis l'être même, je suis ma volonté en moi-même exaucée - A. Kalda
- MarieLNeoprof expérimenté
coco3898 a écrit:Ronin a écrit:cath5660 a écrit:Ronin a écrit:Je sens que ça va être marrant les segpa reversés au collège. Puis ce seront les ulis, puis les ime et enfin tous les hôpitaux de jour. Vont pas se marrer au collège.
Mais c'est déjà le cas...
Chez nous, les ULIS (handicap mental) sont intégrés en partie à certains cours d'enseignement pro (pas tous, quand même) et passent un CAP.
Oui mais tel que l'on est parti on va tendre vers le système italien, plus de classes spé, les gamins dans les mêmes classes que tout le monde, à temps plein. Vous allez adorer.
Quel mépris à l'égard des élèves handicapés ! C'est sûr que c'est tellement plus simple de les parquer dans les ime, comme ça on ne les voit pas et on peut parler du vivre ensemble tranquillement entre soi.
Je n'ai vu aucune trace de mépris... J'ai une élève d'ULIS intégrée en français en classe de sixième, et j'ai surtout beaucoup de peine pour elle ! Une classe très remuante de 28 élèves, avec quelques cas bien lourds, quelques élèves qui cherchent par tous les moyens (sauf par leur travail) à se faire remarquer, des élèves en difficulté, quelques élèves qui déchiffrent encore plus qu'ils ne lisent, des élèves de FLE, et cette pauvre élève qui aurait bien besoin qu'on soit auprès d'elle presque en permanence mais à qui je ne peux pas accorder plus de cinq à six minutes dans l'heure.
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Je suis ce que je suis et je suis l'être même, je suis ma volonté en moi-même exaucée - A. Kalda
- DalvaVénérable
Elle n'est donc pas accompagnée par l'AVS rattaché à la section ULIS de votre établissement ?
- MarieLNeoprof expérimenté
Non, elle vient seule. Mais j'aime autant à vrai dire, l'AVS est pleine de bonne volonté mais n'est pas du tout discrète et se mêle de tout. De toute façon, elle n'aurait pas la place de s'asseoir.
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Je suis ce que je suis et je suis l'être même, je suis ma volonté en moi-même exaucée - A. Kalda
- User5899Demi-dieu
Olympias a écrit:Non Cripure, je ne comprends pas ce que veulent dire et écrire certains de mes apprenants...qui sont des ânes dont les braiements geignards de paresseux (dès que je leur demande de lire une page...) m'agacent. Et non, je n'irai pas en formation....Na !
Aevin, je serais plutôt d'accord avec vous en fin de seconde, quand les différentes séries de 1re permettent de trouver, parfois, une voie qui convienne mieux.Mais franchement, pour les plus petites classes, je demeure sceptique...
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