Versification 3e : que doivent savoir les élèves ?

Bonjour !

J'ai fait une fiche très complète sur la versification l'an dernier, en m'inspirant largement (ou totalement ? ) du travail d'une néo (merci !!). Mais cette année, j'ai des classes faibles et je ne veux donc pas multiplier les notions...

La fiche en l'état actuel (voir mes interrogations à la fin du message) :

I. LES VERS
Le vers correspond non pas à une phrase, mais à une ……………………………… du poème : une phrase peut donc s’étaler sur plusieurs vers.

1. Le décompte des syllabes
On mesure un vers en comptant le nombre de …………………………………… (= syllabes) qui le composent. La longueur d'un vers est appelé mètre.

• Le problème du -e muet :
> Le -e se prononce lorsqu’il est suivi d’une …………………………………………….
> Le -e ne se prononce pas (il est donc muet) lorsqu’il est suivi d’une ………………………………………, ou qu’il se trouve …………………………………………………………………………… (même dans les formes -es, -ent, …).

ex : « La rue assourdissante autour de moi hurlait.

Longue, mince, en grand deuil, douleur majestueuse » (Baudelaire, « À une passante »)

 Soulignez dans ces deux vers les -e qu’il faut prononcer et barrez les -e muets. Ensuite, découpez les vers.

• Diérèse et synérèse :
Lorsque deux voyelles se suivent, on peut :
> Soit les prononcer en une seule syllabe : c’est ce qu’on appelle une synérèse (/lion/).
ex : …………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………
> Soit les prononcer en deux syllabes : c’est ce qu’on appelle une diérèse (/li/on/).
ex : …………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………

2. Les principaux types de vers
> Un vers de huit syllabes est un ……………………………………………………………….
ex : « Oh ! que j’aime la solitude ! » (Saint-Amant, « La solitude »)
> Un vers de dix syllabes est un ……………………………………………………………….
ex : ……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………….
> Un vers de douze syllabes est un ……………………………………………………………….
ex : ……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………….
> Un vers de sept syllabes est un ……………………………………………………………….
ex : ……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………….


II. LE RYTHME

1. Le rythme interne au vers : les coupes
Le rythme naît de plusieurs éléments, notamment des coupes qu'on peut effectuer à l'intérieur du vers. La coupe principale s'appelle la césure (notée par une double barre oblique : //) ; elle partage le vers en deux parties (égales ou inégales). Dans un alexandrin, le césure se situe au milieu du vers qui est divisé en deux hémistiches.
ex : Mais il me faut tout perdre, // et toujours par vos coups. (Jean Racine)

2. Le rythme externe au vers : enjambement et rejet
> On parle d’enjambement lorsqu’une phrase commencée dans un vers se poursuit au vers suivant.
ex : « Je vois un port rempli de voiles et de mâts
Encor tout fatigués par la vague marine, » (Charles Baudelaire)
> On parle de rejet lorsque la phrase commencée dans un vers se termine au début du vers suivant :
ex : « …………………………………………………………………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………… […] » (Victor Hugo, « Demain dès l’aube »)
> On parle de contre-rejet lorsqu'un élément bref est placé à la fin du vers précédent. L'enjambement crée un effet d'allongement.
ex : « À mes pieds c'est la nuit, le silence. Le nid
Se tait, l'homme est entré sous le chaume qui fume » (J. M. de Heredia)
III. LES RIMES
La rime est le retour régulier de sons identiques en fin de vers.

1. La disposition des rimes
Il existe trois schémas de rimes :
> les rimes …………………………………… ou ……………………………………………… : AABB
> les rimes …………………………………………………………………… : ABBA
> les rimes ……………………………………………… : ABAB

2. La richesse des rimes
> Lorsque la rime associe deux mots n'ayant qu'un seul son en commun, la rime est ………………………………………………
ex : …………………………………………………………………………………………………………………………………………………………
> Lorsque la rime associe deux mots ayant en commun deux sons, la rime est …………………………………………………………
ex : …………………………………………………………………………………………………………………………………………………………
> Lorsque la rime associe deux mots ayant en commun trois sons ou plus, la rime est ……………………………………………
ex : …………………………………………………………………………………………………………………………………………………………

3. Le genre des rimes
Si une rime se termine par un -e muet, elle est féminine (ex : ………………………………………………………………). Dans les autres cas, elle est masculine (ex : ………………………………………………………………).


IV. LES SONORITÉS
> Lorsqu’un même son consonne est répété (plus de deux fois), on parle d’…………………………………………………
> Lorsqu’un même son voyelle est répété (plus de deux fois), on parle d’………………………………………………………


V. LES STROPHES
Les vers sont regroupés en paragraphes séparés les uns des autres par un blanc. C’est ce qu’on appelle des strophes.
> Une strophe de deux vers s’appelle un …………………………………………………………
> Une strophe de trois vers s’appelle un …………………………………………………………
> Une strophe de quatre vers s’appelle un …………………………………………………………
> Une strophe de six vers s’appelle un …………………………………………………………


VI. LES TYPES DE POÈMES
> Le poème en ………………………………………………………… : les vers ont un nombre fixe de syllabes et riment entre eux.
> Le poème en ………………………………………………………… : la longueur des vers et des strophes varie ; le poème ne comporte pas nécessairement des rimes.
> Le poème en ………………………………………… : il est disposé en courts paragraphes, se caractérise par la richesse des jeux avec la langue, la musique des mots et le rythme des phrases.
> Un exemple de poème à forme fixe, le …………………………………… : il est composé de deux quatrains suivis de deux tercets. Il est écrit en alexandrins (parfois en décasyllabes). Les rimes sont embrassées dans les quatrains, le schéma des rimes varie dans les tercets. Le dernier vers constitue souvent une chute, forte et inattendue (ex : « Le dormeur du val », Arthur Rimbaud).



Je pensais supprimer : synérèse, richesse et genre des rimes, notions superflues selon moi...
La question que je me pose est la suivante : quelles notions de versification nos élèves de 3e doivent-ils connaître ?

hémistiche non plus ne me paraît pas indispensable...

Poutrelle a écrit:1. Le décompte des syllabes
On mesure un vers en comptant le nombre de …………………………………… (= syllabes) qui le composent. La longueur d'un vers est appelé mètre.

Si la "bonne" réponse est "pied", ça ne va pas.Le pied est un groupe d'au moins deux syllabes, pris en compte dans d'autres versifications que la nôtre.
Je conserverais "hémistiche" pour ma part : tout ce qui peut faire comprendre un rythme est pour moi bienvenu.

Cripure a écrit:

Poutrelle a écrit:1. Le décompte des syllabes
On mesure un vers en comptant le nombre de …………………………………… (= syllabes) qui le composent. La longueur d'un vers est appelé mètre.

Si la "bonne" réponse est "pied", ça ne va pas.Le pied est un groupe d'au moins deux syllabes, pris en compte dans d'autres versifications que la nôtre.

+1000
Le nombre de fois où j'ai dû rectifier...

Oui, ce sont les anglais qui disent des "pieds", il me semble; nous on compte en syllabes...

En revanche, je me demande si la richesse des rimes est une notion si superflue que ça. J'entendais un animateur sur ma radio préférée (une radio suisse indépendante, où il n' y a donc aucune pub: le rêve!) se moquer de la pauvreté des rimes d'un morceau de pseudo rap qu'il venait de passer; et c'est vrai que c'est toujours fascinant de lire des rimes riches (quand on frôle la paronomase!)...
Après, c'est vrai que c'est difficile de leur faire comprendre qu'il s'agit du nombre de sons en commun, et non pas du nombre de syllabes, parce qu'ils ont du mal à décomposer en sons, il me semble.

Merci pour les rectifications !
Hémistiche et richesse des rimes sont des notions importantes à mon sens également (en tant que prof de français), mais vu le profil de mes classes, je ne voyais pas l'intérêt... Ils sont déjà totalement perdus avec les notions de base, alors ces notions poétiques me paraissent ridicules... (j'ai de plus en plus de mal à croire à ce qu'on fait de manière générale, ça se sent là, non ?).

Kamol a écrit:Oui, ce sont les anglais qui disent des "pieds", il me semble; nous on compte en syllabes...

En revanche, je me demande si la richesse des rimes est une notion si superflue que ça. J'entendais un animateur sur ma radio préférée (une radio suisse indépendante, où il n' y a donc aucune pub: le rêve!) se moquer de la pauvreté des rimes d'un morceau de pseudo rap qu'il venait de passer; et c'est vrai que c'est toujours fascinant de lire des rimes riches (quand on frôle la paronomase!)...
Après, c'est vrai que c'est difficile de leur faire comprendre qu'il s'agit du nombre de sons en commun, et non pas du nombre de syllabes, parce qu'ils ont du mal à décomposer en sons, il me semble.

L'alphabet phonétique aide bien dans ce cas

Bonjour Poutrelle !

J'ai justement fait récemment une séance de versification en 3ème.
Comme toi, j'ai mis : on compte la longueur d'un vers en comptant le nombre de syllabes, le e muet et les moments où il ne l'est pas, la diérèse et la synérèse, les principaux types de vers, disposition des rimes, richesse des rimes, allitération et assonance, les strophes, vers libre et poème en prose.
Ce que je n'ai pas fait : le mètre, l'hémistiche, enjambement et rejet, la rime féminine ou masculine, le sonnet.
Il faut dire aussi que j'ai fait cette séance dans le cadre de ma séquence sur la poésie engagée XXe-XXIe et je n'ai pas jugé utile d'entrer dans tous les détails. J'aurais peut-être fait autrement dans un autre contexte.
Et puis mon message vaut ce qu'il vaut, je ne suis que stagiaire, il est possible que je me trompe.
Je ne sais pas qui évalue ce qu'un élève de troisième doit savoir sur la versification

Merci poiredapi ! Je pense supprimer les notions citées plus haut, mes élèves sont trop faibles pour que je charge encore...

Poutrelle, je ferais les mêmes notions que toi (et donc supprimerais les mêmes).