- C'est pas fauxEsprit éclairé
grandesvacances a écrit:C'est pas faux a écrit:Je ne suis pas sûr qu'en l'espèce, les pays anglo-saxons soient un bon exemple, avec les problèmes d'obésité qu'ils connaissent.
La cantine est pour certains élèves la seule opportunité de manger équilibré et un tant soit peu cuisiné.
C'est pas faux (!), mais est-ce le rôle de l'Ecole de réparer toutes les carences éducatives des familles ?carolette a écrit:
En principe oui, mais quand on voit ce qui part à la poubelle, et les enfants qui se gavent de pain parce que "c'est pas bon" (qu'ils n'aiment pas ce qu'on leur propose), je n'en suis pas certaine.
Enfin de toute façon ce n'est pas dans nos habitudes, et ça ne passerait jamais.
Les Français que je connais, et qui ont été amenés à tester des systèmes scolaires à l'étranger (Amérique Latine, Etats-Unis, Inde), certes préservés puisque leurs enfants étaient scolarisés dans des lycées français ou américains, ont tous préféré l'aménagement de la semaine sur 5 jours. Le vendredi après-midi était parfois libéré.
Je suis la première à dire que le mardi soir je suis aussi vidée que je le suis le vendredi soir tant ce métier est épuisant nerveusement. Mais je me rends bien compte aussi que c'est la seconde moitié de l'après-midi qui est la plus pénible, parce qu'il me faut tirer, pousser mes élèves qui ont beaucoup donné le matin, et qui sont fatigués... je ne peux pas leur faire faire de la peinture toutes les fins de journée...
+ 1 !
Sans prétendre les réparer toutes, l'école peut au moins proposer des modèles sains : manger à peu près équilibré, parler correctement plutôt que s'invectiver, ne pas laisser choir ses déchets à ses pieds, etc.
Pour certains de mes élèves, j'ai l'impression de devoir tout leur apprendre. Il m'arrive de me faire appeler Maman. :shock:
- DalvaVénérable
Ah d'accord !Clarinette a écrit:Mais tu es pire que moi, toi ! :shock: Comme je ne regarde jamais la télé, je suis toujours à côté de la plaque quand quelqu'un fait une allusion à une pub, mais celle-là, je l'ai tellement entendue que je l'ai retenue ! :succes:
- Spoiler:
Si tu as Free (fournisseur d'accès internet), tu as tout compris !
Alors carrément, je suis pire que toi. D'autant plus que mon FAI est... Free !
Donc je viens de comprendre que tu me disais tout bêtement que j'avais tout compris !
Punaise, je me sens carrément à côté de la plaque... Mais en ce qui concerne le temps scolaire non scolaire, j'ai bien compris qu'on va se faire entuber jusqu'au bout, parents comme enseignants. Quant aux enfants, je suis intimement persuadée que le samedi matin leur réussissait mieux que le mercredi matin, qui ne fera qu'accentuer leur fatigue (et pour ceux qui ne se sentent pas bien à l'école, leur dégoût). Qu'est-ce que ça peut nous faire, que l'industrie hôtelière et touristique veuille des we entiers ? De toute façon, plus personne n'a de pognon pour en profiter, et ceux qui l'ont n'hésiteront pas à ne pas envoyer leurs enfants quelques samedis par an puisqu'ils font ce qu'il faut à la maison pour compenser.
Sans compter que je n'ai pas spécialement envie de glisser vers un système à l'allemande où les activités d'après l'école sont remplacées, pour beaucoup, par la solitude et le désœuvrement à la maison en attendant le retour des parents. Et où les femmes sont plus souvent au foyer qu'elles ne le souhaiteraient.
- ClarinetteGrand Maître
Malheureusement, ce que nous en pensons, parents comme professionnels, ils s'en contrefichent royalement, "là-haut"...
- lene75Prophète
Rikki a écrit:carolette a écrit:Sapotille a écrit:
Et c'est ainsi que notre Rikki nationale a pu défendre le point de vue des enseignants sur cette réformes mal ficelée !
Ben non, ils ont coupé le moment où j'ajoutais que ce qui me chagrinait le plus dans cette histoire, c'est qu'on considérait que l'enseignement était fatigant, éprouvant, et presque mauvais pour les enfants, alors que pour moi l'enseignement était émancipateur !
Dommage, mais heureusement que tu étais là, parce que ce que disent les autres n'est vraiment pas clair ! (peut-être ont-ils été coupés, eux aussi).
Dalva, je suis dans la même situation que toi : bien qu'étant prof, c'est-à-dire quasi femme au foyer, j'ai calculé qu'entre 8h30 et 18h30 (ses horaires actuels de crèche), ma fille passerait autant d'heures à la garderie qu'en classe, 5h de chaque Et le tout probablement totalement morcelé, à la limite, comme d'autres l'ont dit, je préférerais que les 5h de classe soient concentrées le matin et qu'elle passe le reste du temps à jouer si vraiment l'école sert à faire de la garderie.
Quant au mercredi, ça ne m'empêchera pas d'être obligée de le demander quand même, et pas seulement à cause du bébé : qu'on m'explique comment on peut être à 11h30 à l'école si on bosse le mercredi ... Donc les mères prendront toujours autant de 80% qu'actuellement, sauf qu'elles passeront la matinée à attendre leur enfant, qui sera en garderie les autres jours... génial !
On sait ce qui se passe en Allemagne et on se dit qu'on va faire pareil On connaît la qualité de l'enseignement public anglo-saxon et l'extrême égalité scolaire qui règne dans ces pays, et son se dit qu'on va faire pareil Et bien sûr on enfume tout le monde : quand je vois que mon mari, à qui je parle quand même un peu de tout ça, n'avait toujours pas compris que le passage aux 4,5 jours ne permettait pas de restituer les heures de classes perdues et n'avait rien compris aux histoires de périsco, j'imagine à peine ce que savent les autres parents
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Une classe, c'est comme une boîte de chocolats, on sait jamais sur quoi on va tomber...
- DalvaVénérable
Ben, dans mon village, la conseillère municipale en charge des affaires scolaires, à qui je demandais quelle décision avait pris le conseil municipal (ils refusent pour cette année et attendent 2014 alors que l'IA semble avoir fait le tour de toutes les mairies en promettant une enveloppe mirobolante - 3000€, ouah... - à ceux qui s'y mettraient dès cette année et les maires se laissent convaincre ! ), la conseillère municipale, donc, ignorait que le décret d'application fût paru et qu'il imposait le mercredi... Faudra que je le leur transmette...
Donc, si même les mairies ne savent pas, comment imaginer que le simple quidam sache quoi que ce soit ?
Donc, si même les mairies ne savent pas, comment imaginer que le simple quidam sache quoi que ce soit ?
- nova32Niveau 9
Pourtant, les mairies ont normalement reçu une belle brochure qui explique tout, ma collègue directrice la lisait l'autre jour...
- lene75Prophète
T'as de la chance ! J'habite dans une grande ville et chez nous ça semble entériné puisque dans le journal municipal le maire annonce que ça va coûter 1M€ à la commune (il n'a pas l'air de critiquer, en plus ) Rien sur les prévisions d'edt, en revanche, et aucune autre info que ce coût. À part ça on manque toujours de places en crèches...
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- C'est pas fauxEsprit éclairé
Tout de même, avec un peu de recul, cette histoire est folle. Nous sommes dans un contexte où le gouvernement ne sait pas comment boucler les comptes de la nation et hésite sur les mesures douloureuses à prendre, où par conséquent devrait prévaloir le souci de rationnaliser, d'améliorer l'efficacité des processus, et là, on plonge tout le monde dans une vaste marmelade où personne ne sait bien comment s'y prendre et ce qu'il va advenir, à part la certitude que ça va coûter des millions et que, pour que ça fonctionne, il faudrait des milliards que l'on n'a pas.
Et tout ça pour un bénéfice au minimum nul.
Moi j'dis, puisqu'on nous crache dessus, changeons de tactique : "Nous sommes des corporatistes réactionnaires ? Très bien, on va vous la faire, votre réforme. Mais il ne faudra pas venir vous plaindre en septembre quand vous aurez compris en quoi elle consiste concrètement".
Et tout ça pour un bénéfice au minimum nul.
Moi j'dis, puisqu'on nous crache dessus, changeons de tactique : "Nous sommes des corporatistes réactionnaires ? Très bien, on va vous la faire, votre réforme. Mais il ne faudra pas venir vous plaindre en septembre quand vous aurez compris en quoi elle consiste concrètement".
- dandelionVénérable
Oui, l'école finit à 15h30 mais il y a une garderie jusqu'à dix-huit heures (mais rien avant 8h30), cantine entre midi et deux, école le mercredi matin à partir du cp. Dans les faits, le travail à temps partiel est beaucoup plus fréquent, très peu de femmes travaillent à temps complet avant que tous leurs enfants ne soient entrés au collège. Je regrette qu'on ne réfléchisse pas davantage à l'organisation actuelle de la société qui 'exclut' les enfants de l'organisation du quotidien: les enfants sont une gêne, on 'fait avec', alors qu'il faudrait construire notre modèle d'organisation à partir d'eux. C'est sans doute un point qui est insuffisamment pris en compte dans la comparaison des systèmes scolaires: comment la société intégre les enfants?arcenciel a écrit:Quelqu'un peut-il m'éclairer: à l'étranger, pratiquent-ils le centre de loisirs? La garderie, l'étude en fin de journée après l'école?
- DalvaVénérable
En même temps, cette différenciation extrême entre l'enfance et l'âge adulte est un phénomène très nouveau à l'aune de l'Histoire. Cette obligation de "chouchouter" les enfants tout le temps, de s'en occuper et de les occuper, est nouvelle elle aussi. Pendant des siècles, les enfants ont été laissés quasiment à eux-mêmes dès le plus jeune âge. Et ils faisaient bien partie intégrante du modèle d'organisation de la société puisqu'ils y tenaient leur place en travaillant.
On a l'impression maintenant que toute notre vie et notre organisation devraient tourner autour d'eux, de leurs besoins, de leurs horaires. Non seulement c'est quasiment impossible mais en plus je trouve cela déplacé. On en fait vraiment, pour le coup, des enfants rois.
Je me rappelle combien j'étais regardée comme une mauvaise mère parce que je laissais mon fils nourrisson seul à la maison (endormi dans son berceau) au moment d'aller chercher les plus grands à l'école. Et comme cela choque les gens que je puisse le laisser 10mn seul à la maison maintenant qu'il a presque 4 ans. Mince quand même, à 4 ans, on sait parler plus que convenablement, on sait se servir un verre d'eau tout seul, s'habiller plus ou moins, aller aux toilettes tout seul, on connaît les dangers essentiels de la maison... et même si une idée farfelue lui passe par la tête, elle ne pourra pas être aussi dangereuse que lorsqu'il sera lâché pour la première fois seul dans la nature, permis en poche, avec une copine ou des copains à impressionner. (Étant entendu bien sûr que je ne laisse pas traîner la boîte d'allumettes ou le white spirit sur la table du salon.)
On a l'impression maintenant que toute notre vie et notre organisation devraient tourner autour d'eux, de leurs besoins, de leurs horaires. Non seulement c'est quasiment impossible mais en plus je trouve cela déplacé. On en fait vraiment, pour le coup, des enfants rois.
Je me rappelle combien j'étais regardée comme une mauvaise mère parce que je laissais mon fils nourrisson seul à la maison (endormi dans son berceau) au moment d'aller chercher les plus grands à l'école. Et comme cela choque les gens que je puisse le laisser 10mn seul à la maison maintenant qu'il a presque 4 ans. Mince quand même, à 4 ans, on sait parler plus que convenablement, on sait se servir un verre d'eau tout seul, s'habiller plus ou moins, aller aux toilettes tout seul, on connaît les dangers essentiels de la maison... et même si une idée farfelue lui passe par la tête, elle ne pourra pas être aussi dangereuse que lorsqu'il sera lâché pour la première fois seul dans la nature, permis en poche, avec une copine ou des copains à impressionner. (Étant entendu bien sûr que je ne laisse pas traîner la boîte d'allumettes ou le white spirit sur la table du salon.)
- profecolesHabitué du forum
- doublecasquetteEnchanteur
- DalvaVénérable
Merci pour le lien. Effectivement, on nous prend quand même un peu pour des idiots.
- RikkiMonarque
- lene75Prophète
Ça a été la réaction de mon mari hier quand je lui ai expliqué le bazar : "Mais je comprends pas quelles économies elle permet de faire, cette réforme" Bah elle ne permet de faire aucune économie, elle coûte !!!!!
@dandelion : le problème de la prise en compte des enfants est réel, mais c'est un problème de société et d'organisation du travail très large. Comme ce que tu décris le montre, actuellement, concilier travail et enfants est le parcours du combattant (y compris dans un métier comme le nôtre, censé être assez souple sur les horaires) et la responsabilité en repose presque exclusivement sur les femmes : je ne sais pas dans quel pays tu es, mais ce que tu dis montre bien que le fait que l'école finisse plus tôt retombe encore une fois sur les femmes. On parle de parité, d'égal accès à tous les emplois, etc., mais la réalité, c'est qu'actuellement, avoir un couple avec deux jobs traditionnellement estampillés "masculins" et s'occuper de ses gosses est quasi impossible. D'où les femmes sans emploi, à temps partiel, avec des emplois sous-qualifiés ou dans des emplois très féminisés comme l'enseignement. Mon mari rentre à 20h30 le soir : comment ferait-on si moi aussi j'avais un "vrai" job ? Les gens qui ont des sous font parfois le choix d'avoir une baby-sitter qui couche les enfants (donc s'occupent peu de leurs gosses), ceux qui n'en ont pas assez ne peuvent pas se permettre d'occuper de tels emplois à deux. Et encore, on s'en sort bien : mon mari peut s'occuper de notre fille le matin, moi, pour être à l'heure au travail, il faudrait que je la dépose à 6h30 à la crèche... mais bien sûr, aucune crèche et aucune garderie n'ouvre à 6h30 le matin. Ce qui est en jeu dans l'organisation du travail, c'est non seulement la prise en compte des enfants, mais aussi celle des femmes : je ne vois pas comment on pourra obtenir une réelle égalité tant qu'on concevra le travail sur ce modèle "masculin" où on ne veut pas entendre parler des enfants au travail.
Dalva, de quels siècles parles-tu ? Le travail salarié des femmes est assez récent, avant, les femmes restaient principalement au foyer ou aidaient aux champs, mais là pas de problèmes de garde d'enfants, puisqu'il avait "le droit" d'accompagner sa mère aux champs. On est par ailleurs en droit de penser qu'il y a un réel progrès entre une société où les enfants travaillaient à la mine ou que sais-je et où seuls quelques privilégiés recevaient une instruction et notre société actuelle. Quant au reste, tu fais ce que tu veux, mais tu ne peux pas l'imposer aux autres ni en faire un modèle de société : les accidents domestiques sont une des 1res causes de mortalité infantile, et si je veux bien croire qu'un enfant de 4 ans sache se servir un verre d'eau, j'ai plus de mal à me représenter comment un enfant de 4 ans ou un nourrisson pourrait réagir adéquatement en cas d'incendie, par exemple. On peut toujours dire qu'avant (il y a un bout de temps, parce que ce n'était déjà pas le cas à l'époque de mes grands-parents) les gens ne se posaient pas toutes ces questions quant aux enfants, mais la vie n'était pas du tout la même : on avait beaucoup d'enfants et beaucoup mouraient.
@dandelion : le problème de la prise en compte des enfants est réel, mais c'est un problème de société et d'organisation du travail très large. Comme ce que tu décris le montre, actuellement, concilier travail et enfants est le parcours du combattant (y compris dans un métier comme le nôtre, censé être assez souple sur les horaires) et la responsabilité en repose presque exclusivement sur les femmes : je ne sais pas dans quel pays tu es, mais ce que tu dis montre bien que le fait que l'école finisse plus tôt retombe encore une fois sur les femmes. On parle de parité, d'égal accès à tous les emplois, etc., mais la réalité, c'est qu'actuellement, avoir un couple avec deux jobs traditionnellement estampillés "masculins" et s'occuper de ses gosses est quasi impossible. D'où les femmes sans emploi, à temps partiel, avec des emplois sous-qualifiés ou dans des emplois très féminisés comme l'enseignement. Mon mari rentre à 20h30 le soir : comment ferait-on si moi aussi j'avais un "vrai" job ? Les gens qui ont des sous font parfois le choix d'avoir une baby-sitter qui couche les enfants (donc s'occupent peu de leurs gosses), ceux qui n'en ont pas assez ne peuvent pas se permettre d'occuper de tels emplois à deux. Et encore, on s'en sort bien : mon mari peut s'occuper de notre fille le matin, moi, pour être à l'heure au travail, il faudrait que je la dépose à 6h30 à la crèche... mais bien sûr, aucune crèche et aucune garderie n'ouvre à 6h30 le matin. Ce qui est en jeu dans l'organisation du travail, c'est non seulement la prise en compte des enfants, mais aussi celle des femmes : je ne vois pas comment on pourra obtenir une réelle égalité tant qu'on concevra le travail sur ce modèle "masculin" où on ne veut pas entendre parler des enfants au travail.
Dalva, de quels siècles parles-tu ? Le travail salarié des femmes est assez récent, avant, les femmes restaient principalement au foyer ou aidaient aux champs, mais là pas de problèmes de garde d'enfants, puisqu'il avait "le droit" d'accompagner sa mère aux champs. On est par ailleurs en droit de penser qu'il y a un réel progrès entre une société où les enfants travaillaient à la mine ou que sais-je et où seuls quelques privilégiés recevaient une instruction et notre société actuelle. Quant au reste, tu fais ce que tu veux, mais tu ne peux pas l'imposer aux autres ni en faire un modèle de société : les accidents domestiques sont une des 1res causes de mortalité infantile, et si je veux bien croire qu'un enfant de 4 ans sache se servir un verre d'eau, j'ai plus de mal à me représenter comment un enfant de 4 ans ou un nourrisson pourrait réagir adéquatement en cas d'incendie, par exemple. On peut toujours dire qu'avant (il y a un bout de temps, parce que ce n'était déjà pas le cas à l'époque de mes grands-parents) les gens ne se posaient pas toutes ces questions quant aux enfants, mais la vie n'était pas du tout la même : on avait beaucoup d'enfants et beaucoup mouraient.
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- C'est pas fauxEsprit éclairé
Il va être content, ton mari, de savoir qu'il sert de béotien de service.
- profecolesHabitué du forum
- lene75Prophète
C'est pas faux a écrit:Il va être content, ton mari, de savoir qu'il sert de béotien de service.
Encore qu'on pourrait considérer qu'il s'agit des réactions de toute personne sensée
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Une classe, c'est comme une boîte de chocolats, on sait jamais sur quoi on va tomber...
- arcencielGrand Maître
Merci pour ta réponse.dandelion a écrit:Oui, l'école finit à 15h30 mais il y a une garderie jusqu'à dix-huit heures (mais rien avant 8h30), cantine entre midi et deux, école le mercredi matin à partir du cp. Dans les faits, le travail à temps partiel est beaucoup plus fréquent, très peu de femmes travaillent à temps complet avant que tous leurs enfants ne soient entrés au collège. Je regrette qu'on ne réfléchisse pas davantage à l'organisation actuelle de la société qui 'exclut' les enfants de l'organisation du quotidien: les enfants sont une gêne, on 'fait avec', alors qu'il faudrait construire notre modèle d'organisation à partir d'eux. C'est sans doute un point qui est insuffisamment pris en compte dans la comparaison des systèmes scolaires: comment la société intégre les enfants?arcenciel a écrit:Quelqu'un peut-il m'éclairer: à l'étranger, pratiquent-ils le centre de loisirs? La garderie, l'étude en fin de journée après l'école?
- DalvaVénérable
Lene, je parle des siècles qui ont précédé le XXe, qui est le seul au cours duquel la femme autre que noble ou bourgeoise, minoritaire, restait à la maison. Toutes les femmes ont toujours travaillé (sauf dans la haute bourgeoisie ou la noblesse), parce qu'un seul salaire ne suffit pas. Et le concept de "mère au foyer" date du XXe siècle.
Maintenant, effectivement, il ne me viendrait pas à l'idée de faire de situations exceptionnelles (celles où je laisse un enfant seul à la maison quelques minutes) une généralité. Mais d'un autre côté, on voit bien qu'on arrive dans une impasse, et c'est cette impasse que je pointais :
- on refuse le travail des enfants, ce qui me paraît indiscutable ;
- on refuse de laisser ses enfants seuls à la maison et pour beaucoup d'entre nous il est impossible de toute manière de les laisser rentrer seuls à pied ;
- on refuse de faire vivre à nos enfants des journées de 8h d'école (ou plus) ;
- on est obligé de travailler à deux dans le couple pour s'en sortir ;
- on n'est pas content de devoir les laisser à la garderie ;
- et pour ma part, je ne trouve pas que les abreuver d'activités périscolaires soit souhaitable.
Donc ?
Une société qui prend en compte les enfants en tant qu'enfants (et non en tant que petits adultes) dans son organisation est une société qui, au choix :
- dispense des salaires suffisamment élevés par rapport au coût de la vie pour qu'un des deux parents puisse rester à la maison (mais dans ce cas il faut aussi que cette société réussisse à créer les conditions pour que le parent qui reste à la maison ait l'impression de se réaliser lui aussi et non de se sacrifier) ;
- organise le travail sur une base de mi-temps pour qu'un des deux parents soit toujours disponible.
Ces deux choix, il faut en avoir conscience, priveraient de travail toute une partie de la population majoritairement féminine : celle qui a du travail parce que les deux parents ont un emploi à temps plein, à savoir les "nourrices", le personnel de crèche, les femmes de ménage, et même les dépanneurs divers et variés auxquels on ne fera plus appel parce qu'on aura le temps de bricoler soi-même.
Je ne sais pas où est la bonne solution, mais en tout cas, tout ne peut pas tourner autour des enfants, c'est un fait.
Maintenant, effectivement, il ne me viendrait pas à l'idée de faire de situations exceptionnelles (celles où je laisse un enfant seul à la maison quelques minutes) une généralité. Mais d'un autre côté, on voit bien qu'on arrive dans une impasse, et c'est cette impasse que je pointais :
- on refuse le travail des enfants, ce qui me paraît indiscutable ;
- on refuse de laisser ses enfants seuls à la maison et pour beaucoup d'entre nous il est impossible de toute manière de les laisser rentrer seuls à pied ;
- on refuse de faire vivre à nos enfants des journées de 8h d'école (ou plus) ;
- on est obligé de travailler à deux dans le couple pour s'en sortir ;
- on n'est pas content de devoir les laisser à la garderie ;
- et pour ma part, je ne trouve pas que les abreuver d'activités périscolaires soit souhaitable.
Donc ?
Une société qui prend en compte les enfants en tant qu'enfants (et non en tant que petits adultes) dans son organisation est une société qui, au choix :
- dispense des salaires suffisamment élevés par rapport au coût de la vie pour qu'un des deux parents puisse rester à la maison (mais dans ce cas il faut aussi que cette société réussisse à créer les conditions pour que le parent qui reste à la maison ait l'impression de se réaliser lui aussi et non de se sacrifier) ;
- organise le travail sur une base de mi-temps pour qu'un des deux parents soit toujours disponible.
Ces deux choix, il faut en avoir conscience, priveraient de travail toute une partie de la population majoritairement féminine : celle qui a du travail parce que les deux parents ont un emploi à temps plein, à savoir les "nourrices", le personnel de crèche, les femmes de ménage, et même les dépanneurs divers et variés auxquels on ne fera plus appel parce qu'on aura le temps de bricoler soi-même.
Je ne sais pas où est la bonne solution, mais en tout cas, tout ne peut pas tourner autour des enfants, c'est un fait.
- gelsomina31Grand Maître
Dalva a écrit:En même temps, cette différenciation extrême entre l'enfance et l'âge adulte est un phénomène très nouveau à l'aune de l'Histoire. Cette obligation de "chouchouter" les enfants tout le temps, de s'en occuper et de les occuper, est nouvelle elle aussi. Pendant des siècles, les enfants ont été laissés quasiment à eux-mêmes dès le plus jeune âge. Et ils faisaient bien partie intégrante du modèle d'organisation de la société puisqu'ils y tenaient leur place en travaillant.
On a l'impression maintenant que toute notre vie et notre organisation devraient tourner autour d'eux, de leurs besoins, de leurs horaires. Non seulement c'est quasiment impossible mais en plus je trouve cela déplacé. On en fait vraiment, pour le coup, des enfants rois.
Je me rappelle combien j'étais regardée comme une mauvaise mère parce que je laissais mon fils nourrisson seul à la maison (endormi dans son berceau) au moment d'aller chercher les plus grands à l'école. Et comme cela choque les gens que je puisse le laisser 10mn seul à la maison maintenant qu'il a presque 4 ans. Mince quand même, à 4 ans, on sait parler plus que convenablement, on sait se servir un verre d'eau tout seul, s'habiller plus ou moins, aller aux toilettes tout seul, on connaît les dangers essentiels de la maison... et même si une idée farfelue lui passe par la tête, elle ne pourra pas être aussi dangereuse que lorsqu'il sera lâché pour la première fois seul dans la nature, permis en poche, avec une copine ou des copains à impressionner. (Étant entendu bien sûr que je ne laisse pas traîner la boîte d'allumettes ou le white spirit sur la table du salon.)
Je partage ton analyse Dalva concernant l'enfant roi.
Par contre, laisser un nourrisson seul ou un enfant de quatre ans seul... :| Je ne te critique pas. C'est juste même si les risques sont limités, même si un enfant est sérieux et autonome, le laisser seul avant qu'il ait 9-10 ans, je trouve que c'est mettre sur ces épaules une trop grande responsabilité. Un enfant reste un enfant et, sans le couver, je pense (moi qui n'ai pas d'enfant pour le moment) qu'on doit toujours garder un œil sur lui jusqu'à ce qu'il ait prouvé sa capacité à s'auto-gérer et à se protéger. Avant le CE2, je trouve que les enfants sont encore trop immatures ou trop fragiles pour être laisser seuls.
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Fear buildswalls.Hope builds bridges !
« De chacun selon ses forces, à chacun selon ses besoins. »
- DalvaVénérable
Ben, un nourrisson de 1 ou 2 mois, tu peux le laisser seul 4h sans surveillance : il ne sort pas de son berceau, promis juré ! (mais je promets que je n'ai jamais laissé mon bébé 4h ni même 1h tout seul !)
- lene75Prophète
Dalva a écrit:- on refuse de faire vivre à nos enfants des journées de 8h d'école (ou plus) ;
C'est l'idéologie de l'actuel gouvernement, je ne suis pas sûre que ce "on" recouvre la majorité des gens.
Dalva a écrit:Une société qui prend en compte les enfants en tant qu'enfants (et non en tant que petits adultes) dans son organisation est une société qui, au choix :
- dispense des salaires suffisamment élevés par rapport au coût de la vie pour qu'un des deux parents puisse rester à la maison (mais dans ce cas il faut aussi que cette société réussisse à créer les conditions pour que le parent qui reste à la maison ait l'impression de se réaliser lui aussi et non de se sacrifier) ;
- organise le travail sur une base de mi-temps pour qu'un des deux parents soit toujours disponible.
Ces deux choix, il faut en avoir conscience, priveraient de travail toute une partie de la population majoritairement féminine : celle qui a du travail parce que les deux parents ont un emploi à temps plein, à savoir les "nourrices", le personnel de crèche, les femmes de ménage, et même les dépanneurs divers et variés auxquels on ne fera plus appel parce qu'on aura le temps de bricoler soi-même.
Il y a des théoriciens économiques qui pensent que 4-5h de travail quotidien suffiraient si on revoyait totalement l'idéologie économique actuelle. Avoir besoin de moins de travail dans une société pour un même niveau de vie est un progrès, pas un recul, à condition de partager ensuite ce travail équitablement.
C'est d'ailleurs assez français de considérer que plus on reste tard au travail meilleur on est. Ça ne se passe pas comme ça partout.
Il y a aussi d'autres modes d'organisation du temps de travail possibles, parfois un peu mis en place dans d'autres pays : moduler le temps de travail sur l'ensemble d'une vie active. Avant d'avoir des enfants, on a du temps, une fois qu'ils sont grands, on a du temps aussi. Il n'y a en fait que quelques années durant lesquelles la situation est compliquée.
Pour les tout-petits, il y a des solutions assez simples : crèche d'entreprise sur le lieu de travail.
Une autre solution intéressante proposée par certaines entreprises : sortir tôt le soir et pouvoir emporter une partie de son travail pour le faire une fois les enfants couchés. C'est un peu la solution "prof" qu'on veut paradoxalement retirer aux profs en augmentant sans cesse leur temps de présence.
Il y a probablement plein d'autres solutions possibles.
Mais franchement, je ne vois pas comment on peut considérer la réforme actuelle comme une avancée, ni dans la prise en compte de l'enfant, ni dans l'égalité hommes / femmes : tout ce qu'elle fait, c'est injecter du temps de garderie sans rétablir les heures de classe supprimées.
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Une classe, c'est comme une boîte de chocolats, on sait jamais sur quoi on va tomber...
- gelsomina31Grand Maître
Dalva a écrit:Ben, un nourrisson de 1 ou 2 mois, tu peux le laisser seul 4h sans surveillance : il ne sort pas de son berceau, promis juré ! (mais je promets que je n'ai jamais laissé mon bébé 4h ni même 1h tout seul !)
Il ne s'agit pas seulement de ce que le bébé peut faire ou pas, il s'agit aussi de ce qui peut lui arriver : mort subite du nourrisson, chute d'objet, incendie dans l'immeuble,... Il ne s'agit pas d'être paranoiaque mais de garder à l'esprit que la meilleure façon de protéger un bébé ou un enfant c'est de toujours avoir un œil sur lui et/ou d'être toujours à proximité.
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- DalvaVénérable
Gelsomina, bien que le fait de devenir mère m'ait doté d'une ouïe super puissante la nuit, je tiens à rappeler qu'on ne perd pas le besoin de sommeil en devenant parent, et donc qu'on laisse chaque nuit les enfants de tous âges sans surveillance pendant 5 à 8 heures (selon le sommeil de chacun). Et quand on est vraiment crevé, il arrive que l'enfant de 18 mois, 2 ans, 3 ans, 4 ans ou plus se lève sans qu'on s'en aperçoive ni qu'on l'entende. C'est ainsi que j'ai retrouvé mes deux filles recouvertes de rouge à lèvre (et j'ai d'abord cru que c'était du sang) ou que, une autre fois, rentrant de chez le médecin avec la plus petite, j'ai retrouvé la plus grande d'à peine deux ans tout habillée (alors que je l'avais laissée en pyjama). Son père dormait (ou comatait), c'était un samedi matin, et elle avait voulu me rejoindre chez le médecin : "mais j'ai eu peur du gros camion alors je suis rentrée"
Elle s'était entièrement habillée seule. Son père ne l'a pas entendue sortir ni rentrer, alors qu'elle s'était présentée à lui tout habillée pour lui montrer. Donc bon... la surveillance totale et indéfectible des parents parfaits, hein... (J'étais bien énervée quand même contre l'incapacité de mon mari à se lever le matin pour s'occuper des enfants, je l'avoue.)
Sinon, Lene, tout ce que j'énumère ne correspond pas forcément à ce que je pense ou à ce que je souhaite. Je ne fais que lister des éléments.
Toutefois, je ne trouve pas qu'une organisation qui oblige un des deux parents à quitter le monde du travail pour 3 ans (multipliés par le nombre d'enfants) soit souhaitable. Le partage du temps du travail me paraît être une meilleure solution. Mais comme je le disais, cela implique que toute une catégorie de travailleurs n'aura plus de travail, puisque les parents pourront s'occuper eux-même de leurs enfants en tout temps.
Mais bon, tout cela ne résout pas le problème des rythmes scolaires tels que décidés par notre ministre bien aimé... Je n'arrive toujours pas à comprendre pourquoi le samedi matin a été refusé (j'entends bien les arguments avancés, mais ils ne me paraissent pas valables).
Elle s'était entièrement habillée seule. Son père ne l'a pas entendue sortir ni rentrer, alors qu'elle s'était présentée à lui tout habillée pour lui montrer. Donc bon... la surveillance totale et indéfectible des parents parfaits, hein... (J'étais bien énervée quand même contre l'incapacité de mon mari à se lever le matin pour s'occuper des enfants, je l'avoue.)
Sinon, Lene, tout ce que j'énumère ne correspond pas forcément à ce que je pense ou à ce que je souhaite. Je ne fais que lister des éléments.
Toutefois, je ne trouve pas qu'une organisation qui oblige un des deux parents à quitter le monde du travail pour 3 ans (multipliés par le nombre d'enfants) soit souhaitable. Le partage du temps du travail me paraît être une meilleure solution. Mais comme je le disais, cela implique que toute une catégorie de travailleurs n'aura plus de travail, puisque les parents pourront s'occuper eux-même de leurs enfants en tout temps.
Mais bon, tout cela ne résout pas le problème des rythmes scolaires tels que décidés par notre ministre bien aimé... Je n'arrive toujours pas à comprendre pourquoi le samedi matin a été refusé (j'entends bien les arguments avancés, mais ils ne me paraissent pas valables).
- gelsomina31Grand Maître
LOL, je le sais bien Daliva. En écrivant mon message, j'ai pensé à ça aussi! et encore une fois, je ne te juge pas. Je ne te donne que mon ressenti de nullipare qui a parfois du mal à surveiller ses 25 élèves en classe! :lol:Dalva a écrit:Gelsomina, bien que le fait de devenir mère m'ait doté d'une ouïe super puissante la nuit, je tiens à rappeler qu'on ne perd pas le besoin de sommeil en devenant parent, et donc qu'on laisse chaque nuit les enfants de tous âges sans surveillance pendant 5 à 8 heures (selon le sommeil de chacun).
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« De chacun selon ses forces, à chacun selon ses besoins. »
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