- variaHabitué du forum
Depuis quelque temps je m'interroge : apprend-on encore à faire des "phrases d'accroche", cette petite "introduction à l'introduction"' qui permet de resserrer progressivement le propos du commentaire, de situer le contexte et d'amener un peu d'élégance ?
Cela existe-t-il encore (et là j'ai l'impression de faire ma "vieille de la vieille" :lol: ), appelle-t-on cela autrement ?
J'ai l'impression de demander la lune à mes élèves lorsque je leur en parle, et je n'en trouve pas souvent dans les copies des autres, lorsqu'il m'arrive d'en corriger (les miennes non plus d'ailleurs, cela doit être jugé bien inutile et très compliqué... )
Cela existe-t-il encore (et là j'ai l'impression de faire ma "vieille de la vieille" :lol: ), appelle-t-on cela autrement ?
J'ai l'impression de demander la lune à mes élèves lorsque je leur en parle, et je n'en trouve pas souvent dans les copies des autres, lorsqu'il m'arrive d'en corriger (les miennes non plus d'ailleurs, cela doit être jugé bien inutile et très compliqué... )
- Va, vis et deviensHabitué du forum
J'en demande une, oui. Mais j'avoue que certains élèves ont particulièrement du mal à la formuler...
- ysabelDevin
j'en demande une et tous mes collègues aussi.
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« vous qui entrez, laissez toute espérance ». Dante
« Il vaut mieux n’avoir rien promis que promettre sans accomplir » (L’Ecclésiaste)
- PhilomèleNiveau 9
Bonsoir Varia,
Je vais suivre avec intérêt les réponses car je me pose la même question quand je vois les travaux de mes premières années de Licence. Toutes leurs explications commencent invariablement par un stéréotype tel : "La Fontaine, grand poète du XVIIe siècle aécrit ( publié, bordel !) ses Fables en 1678"
Evidemment, lorsque je rappelle les consignes de l'exercice, je demande une "introduction à l'introduction", qui "donne envie de lire ou d'écouter,", "originale", etc.
En pratique je m'estime déjà tellement heureuse lorsque je reconnais dans l'introduction les étapes situation du texte / caractérisation / mouvement / projet d'étude (sans erreur sur la syntaxe de l'interrogation indirecte), que je ne pinaille pas sur la captatio benevolentiae.
Cela étant, leur manque de sens publicitaire et leur conformisme m'étonne toujours...
Je vais suivre avec intérêt les réponses car je me pose la même question quand je vois les travaux de mes premières années de Licence. Toutes leurs explications commencent invariablement par un stéréotype tel : "La Fontaine, grand poète du XVIIe siècle a
Evidemment, lorsque je rappelle les consignes de l'exercice, je demande une "introduction à l'introduction", qui "donne envie de lire ou d'écouter,", "originale", etc.
En pratique je m'estime déjà tellement heureuse lorsque je reconnais dans l'introduction les étapes situation du texte / caractérisation / mouvement / projet d'étude (sans erreur sur la syntaxe de l'interrogation indirecte), que je ne pinaille pas sur la captatio benevolentiae.
Cela étant, leur manque de sens publicitaire et leur conformisme m'étonne toujours...
- Invité21Fidèle du forum
J'en demande. Mais ils n'en font pas. Il faut dire que comme quand ils essaient, je la leur biffe en écrivant : "généralités", ils n'osent plus.
- User5899Demi-dieu
Bé...
- Spoiler:
- Déjà, on essaye de leur apprendre les phrases
- thrasybuleDevin
Dès la nuit des temps les hommes ont fait des apologues et, de toute éternité, fut le registre didactique. Nous nous demanderons si la question de l'homme est-elle bien applqiuée ici
Nous le verrons dans une première partie, puis- si mon smartphone m'en laisse la vacance, dans une deuxième.
Nous le verrons dans une première partie, puis- si mon smartphone m'en laisse la vacance, dans une deuxième.
- User5899Demi-dieu
thrasybule a écrit:Dès la nuit des temps les hommes ont fait des apologues et, de toute éternité, fut le registre didactique. Nous nous demanderons si la question de l'homme est-elle bien applqiuée ici
Nous le verrons dans une première partie, puis- si mon smartphone m'en laisse la vacance, dans une deuxième.
- AbraxasDoyen
Je ne sais pas si on le leur apprend, mais quand ils arrivent en HK, très peu d 'entre eux le font spontanément.
Et quand ils le font, ça n'a en général aucun lien avec le sujet, qui déboule trois ou quatre lignes plus tard comme un cheveu sur la soupe.
J'explique généralement que la phrase d'accroche, c'est le crochet dans le foie du correcteur, d'emblée — in medias res (traduction libre : en bas à droite sous les côtes…). Sauf que si ça rate, on se prend un contre particulièrement saignant.
Et c'est vrai que ce manque de sens publicitaire, à notre époque, est tout de même incroyable.
Et quand ils le font, ça n'a en général aucun lien avec le sujet, qui déboule trois ou quatre lignes plus tard comme un cheveu sur la soupe.
J'explique généralement que la phrase d'accroche, c'est le crochet dans le foie du correcteur, d'emblée — in medias res (traduction libre : en bas à droite sous les côtes…). Sauf que si ça rate, on se prend un contre particulièrement saignant.
Et c'est vrai que ce manque de sens publicitaire, à notre époque, est tout de même incroyable.
- Invité21Fidèle du forum
Ajoutons que, comme j'aimerais avant tout voir apparaître une véritable introduction sous la phrase d'accroche, puis un véritable commentaire littéraire sous l'introduction - et que j'attends toujours à ce stade de l'année, ce n'est pas faute de leur montrer la voie!-, je néglige peut-être ce point précis...
- Palombella RossaNeoprof expérimenté
Abraxas a écrit:Je ne sais pas si on le leur apprend, mais quand ils arrivent en HK, très peu d 'entre eux le font spontanément.
Et quand ils le font, ça n'a en général aucun lien avec le sujet, qui déboule trois ou quatre lignes plus tard comme un cheveu sur la soupe.
J'explique généralement que la phrase d'accroche, c'est le crochet dans le foie du correcteur, d'emblée — in medias res (traduction libre : en bas à droite sous les côtes…). Sauf que si ça rate, on se prend un contre particulièrement saignant.
Et c'est vrai que ce manque de sens publicitaire, à notre époque, est tout de même incroyable.
+1
Ce qu'ils ont vaguement retenu de la "phrase d'accroche", quand on leur a appris de quoi il s'agit, c'est un gimmick du type "le roman remonte à la plus haute Antiquité" ou "de tout temps, l'homme a écrit des romans", également nommée "accroche Cro-Magnon", et qui a le don de m'horripiler
- retraitéeDoyen
J'allais le dire! Mieux vaut "rien du tout" que "de tout temps l'homme"!
J'avais interdit cette entame, que certains collègues pratiquaient eux-mêmes et leur enseignaient, hélas!
J'avais interdit cette entame, que certains collègues pratiquaient eux-mêmes et leur enseignaient, hélas!
- IphigénieProphète
Je ne suis pas sûre que ce soit le résultat de ce qu'on leur enseigne: c'est une tendance naturelle à aller au plus facile, le repère (pseudo) historique. Peut-être aussi l'influence des dissertations historiques?
Placer un contexte littéraire est très difficile pour eux, d'abord parce qu'ils n'ont qu'une idée vague de la "littérature" en tant que "matière" (encore moins comme "objet d'études".....)Alors reste le "bon: Victor Hugo, grand écrivain du XVIIIème...Et il faut reconnaître que la bonne accroche suppose une excellente compréhension du sujet, ce qui hum.....
J'aime beaucoup l'intro de Thrasybule: ça sent trop le vécu :lol:
Placer un contexte littéraire est très difficile pour eux, d'abord parce qu'ils n'ont qu'une idée vague de la "littérature" en tant que "matière" (encore moins comme "objet d'études".....)Alors reste le "bon: Victor Hugo, grand écrivain du XVIIIème...Et il faut reconnaître que la bonne accroche suppose une excellente compréhension du sujet, ce qui hum.....
J'aime beaucoup l'intro de Thrasybule: ça sent trop le vécu :lol:
- egometDoyen
Pour éviter les généralités, je suggère plutôt une accroche par un exemple provocateur, du genre:
"Comment met-on 100 000 juifs dans une 2 CV?" Et j'embraie sur la notion de mauvais goût et sur la problématique bateau du "peut-on rire de tout?"
A ce moment, les élèves demandent si on a le droit de mettre ça dans une dissert. Est-ce que c'est percutant? Est-ce que ça attire l'attention? Est-ce ça permet d'amener logiquement le sujet? Alors où est le problème?
De toute façon, ce n'est que de la rhétorique...
"Comment met-on 100 000 juifs dans une 2 CV?" Et j'embraie sur la notion de mauvais goût et sur la problématique bateau du "peut-on rire de tout?"
A ce moment, les élèves demandent si on a le droit de mettre ça dans une dissert. Est-ce que c'est percutant? Est-ce que ça attire l'attention? Est-ce ça permet d'amener logiquement le sujet? Alors où est le problème?
De toute façon, ce n'est que de la rhétorique...
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