- OlympiasProphète
Voici un appel lancé par des universitaires qui s'inquiètent de la création des ESPE
Le Ministère de l’Enseignement Supérieur annonce
Roland Béhar, Maître de Conférences, Université de Lille 3
Cathy Fourez, Maître de Conférences, Université de Lille 3
Paul-Henri Giraud, Professeur des Universités, Université de Lille 3
Justino Gracia Barrón, Maître de Conférences, Université Sorbonne Nouvelle - Paris 3
Michèle Guillemont, Professeur des Universités, Université de Lille 3
Yves Macchi, Maître de Conférences, Université de Lille 3
Philippe Rabaté, Maître de Conférences, Université Paris Ouest-Nanterre La Défense
Claudie Terrasson, Professeur des Universités, Université Paris-Est Marne-la-Vallée
On pourra se reporter, pour plus d’informations, aux liens suivants :
http://www.sauvonsluniversite.com/spip.php?article6037
http://www.sauvonsluniversite.com/spip.php?article5713
http://www.sauvonsluniversite.com/spip.php?article6023
http://www.sauvonsluniversite.com/spip.php?article5996
Le Ministère de l’Enseignement Supérieur annonce
l’ouverture dès la rentrée 2013 des Écoles Supérieures du Professorat et de l’Éducation (E.S.P.E.), présentées comme « fer de lance » de la « refondation de l’Ecole de la République ». Or, jamais l’École et la République ne se sont trouvées en si grand danger qu’avec la mise en place de ce « master à vocation professionnelle » censé former les futurs enseignants, du cycle primaire à l’université, et ce sous le couvert d’une prétendue « culture commune ».
L’essentiel de cette réforme est simple : elle allie économie des moyens et économie des connaissances, elle ampute la formation de la majeure partie de son contenu disciplinaire et renforce à l’excès la « professionnalisation », comme si les compétences ne se limitaient qu’à une pratique brute du métier. Demain, écoliers et étudiants auront devant eux des enseignants qui, certes, manieront avec dextérité la culture du numérique, seront des experts des « TICE », connaîtront les droits et surtout les devoirs du fonctionnaire, mais ils souffriront, sur le plan de la discipline qu’ils sont censés dispenser, de grandes carences qu’ils transmettront à leur tour à leurs élèves. Cette fabrique de l’ignorance est un coup mortel porté par le gouvernement actuel à l’École Publique.
Il faut obtenir l’arrêt de la mise en place forcée de ce projet dont les effets seront inverses à ceux recherchés : la destruction de l’enseignement et l’affaiblissement de la République. Nous n’entrerons pas dans cette tribune dans le détail des manœuvres autocratiques et grossières de son imposition à une communauté éducative et universitaire inquiète et angoissée, démobilisée et déprimée par le train des réformes lancé à toute vitesse ces dernières années.
Nous alertons car :
ce projet porte atteinte à la mission de formation des universités et est contraire au Code de l’Éducation, qui stipule (Article L123-2) : « Le service public de l’enseignement supérieur contribue : 3° À la réduction des inégalités sociales ou culturelles et à la réalisation de l’égalité entre les hommes et les femmes en assurant à toutes celles et à tous ceux qui en ont la volonté et la capacité l’accès aux formes les plus élevées de la culture et de la recherche ».
ce projet en son état actuel ne garantit pas, à travers la procédure d’accréditation régionale, une qualité égale de la formation des enseignants sur tout le territoire. Il est contraire à la Constitution Française, qui stipule (Préambule de la Constitution du 27 octobre 1946 – Article 13, Constitution du 4 octobre 1958) : « La Nation garantit l’égal accès de l’enfant et de l’adulte à l’instruction, à la formation professionnelle et à la culture. L’organisation de l’enseignement public gratuit et laïque à tous les degrés est un devoir de l’État ».
L’État, garant du respect du Droit, doit mettre à la disposition des Universités les moyens nécessaires à une formation disciplinaire de qualité des enseignants sur tout le territoire. Il en va de l’avenir de ce pays.
Enseignants-chercheurs et fonctionnaires d’État, il relève de notre devoir d’alerter les familles et les citoyens de l’atteinte qui va être portée à l’enseignement tout entier, fondement de notre République, de sa cohésion, et de notre
démocratie.L’essentiel de cette réforme est simple : elle allie économie des moyens et économie des connaissances, elle ampute la formation de la majeure partie de son contenu disciplinaire et renforce à l’excès la « professionnalisation », comme si les compétences ne se limitaient qu’à une pratique brute du métier. Demain, écoliers et étudiants auront devant eux des enseignants qui, certes, manieront avec dextérité la culture du numérique, seront des experts des « TICE », connaîtront les droits et surtout les devoirs du fonctionnaire, mais ils souffriront, sur le plan de la discipline qu’ils sont censés dispenser, de grandes carences qu’ils transmettront à leur tour à leurs élèves. Cette fabrique de l’ignorance est un coup mortel porté par le gouvernement actuel à l’École Publique.
Il faut obtenir l’arrêt de la mise en place forcée de ce projet dont les effets seront inverses à ceux recherchés : la destruction de l’enseignement et l’affaiblissement de la République. Nous n’entrerons pas dans cette tribune dans le détail des manœuvres autocratiques et grossières de son imposition à une communauté éducative et universitaire inquiète et angoissée, démobilisée et déprimée par le train des réformes lancé à toute vitesse ces dernières années.
Nous alertons car :
ce projet porte atteinte à la mission de formation des universités et est contraire au Code de l’Éducation, qui stipule (Article L123-2) : « Le service public de l’enseignement supérieur contribue : 3° À la réduction des inégalités sociales ou culturelles et à la réalisation de l’égalité entre les hommes et les femmes en assurant à toutes celles et à tous ceux qui en ont la volonté et la capacité l’accès aux formes les plus élevées de la culture et de la recherche ».
ce projet en son état actuel ne garantit pas, à travers la procédure d’accréditation régionale, une qualité égale de la formation des enseignants sur tout le territoire. Il est contraire à la Constitution Française, qui stipule (Préambule de la Constitution du 27 octobre 1946 – Article 13, Constitution du 4 octobre 1958) : « La Nation garantit l’égal accès de l’enfant et de l’adulte à l’instruction, à la formation professionnelle et à la culture. L’organisation de l’enseignement public gratuit et laïque à tous les degrés est un devoir de l’État ».
L’État, garant du respect du Droit, doit mettre à la disposition des Universités les moyens nécessaires à une formation disciplinaire de qualité des enseignants sur tout le territoire. Il en va de l’avenir de ce pays.
Enseignants-chercheurs et fonctionnaires d’État, il relève de notre devoir d’alerter les familles et les citoyens de l’atteinte qui va être portée à l’enseignement tout entier, fondement de notre République, de sa cohésion, et de notre
Roland Béhar, Maître de Conférences, Université de Lille 3
Cathy Fourez, Maître de Conférences, Université de Lille 3
Paul-Henri Giraud, Professeur des Universités, Université de Lille 3
Justino Gracia Barrón, Maître de Conférences, Université Sorbonne Nouvelle - Paris 3
Michèle Guillemont, Professeur des Universités, Université de Lille 3
Yves Macchi, Maître de Conférences, Université de Lille 3
Philippe Rabaté, Maître de Conférences, Université Paris Ouest-Nanterre La Défense
Claudie Terrasson, Professeur des Universités, Université Paris-Est Marne-la-Vallée
On pourra se reporter, pour plus d’informations, aux liens suivants :
http://www.sauvonsluniversite.com/spip.php?article6037
http://www.sauvonsluniversite.com/spip.php?article5713
http://www.sauvonsluniversite.com/spip.php?article6023
http://www.sauvonsluniversite.com/spip.php?article5996
- CondorcetOracle
On ne saurait mieux dire !
- OlympiasProphète
PaoloSarpi a écrit:On ne saurait mieux dire !
Le problème est qu'en haut lieu, dans les sphères ministérielles des je-sais-tout-je-crois-tout-savoir, on ne les écoute pas (pas plus que nous d'ailleurs...)
- gauvain31Empereur
Puisse leur appel être relayé par les médias ...... (oui l'espoir fait vivre non???)
- Employé oxymoriqueNiveau 7
Merci à eux. Merci.
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Cymbale en chef au concert des immobiles.
« Il faudra résister à la dissolution programmée de l’enseignement, de la recherche scientifique, des classiques et des biens culturels. Car saboter la culture et l’instruction, c’est saboter le futur de l’humanité. Il y a quelques années, j’ai eu l’occasion de lire une phrase simple, mais pleine de sens, qui était inscrite sur un panneau signalétique dans une bibliothèque de manuscrits au milieu d’une oasis perdue du Sahara ; « La connaissance est une richesse qu’on peut donner sans s’appauvrir. » Seul le savoir peut perturber la logique dominante du profit en étant partagé sans appauvrir, et même, bien au contraire, en enrichissant à la fois celui qui le transmet et celui qui le reçoit.»
L’Utilité de l’Inutile. Manifeste, Nuccio Ordine, éditions des Belles-Lettres.
- philannDoyen
enseignants qui, certes, manieront avec dextérité la culture du numérique, seront des experts des « TICE », connaîtront les droits et surtout les devoirs du fonctionnaire, mais ils souffriront, sur le plan de la discipline qu’ils sont censés dispenser, de grandes carences qu’ils transmettront à leur tour à leurs élèves.
En fait, la création des ESPE c'est dire que le roi est nu depuis longtemps: Cette création valide le fait que l'enseignant n'est plus le détenteur d'un savoir qu'il devrait transmettre à d'autre...
On a renoncé petit à petit à l'école...reste plus qu'à l'enterrer...
_________________
2014-2015: poste fixe dans les Hauts de Seine
2013-2014: certifiée stagiaire dans les Hauts de Seine
2011-2013: prof. contractuelle dans l'Essonne
- CondorcetOracle
Olympias a écrit:PaoloSarpi a écrit:On ne saurait mieux dire !
Le problème est qu'en haut lieu, dans les sphères ministérielles des je-sais-tout-je-crois-tout-savoir, on ne les écoute pas (pas plus que nous d'ailleurs...)
Je le crains aussi.
- AbraxasDoyen
Moi, j'aimerais savoir ce que disaient tous ces gens si intelligents quand sévissaient les défunts IUFM — enfin, pas si défunts que ça…
J'aurais dû déposer le mot "fabrique"…
J'aurais dû déposer le mot "fabrique"…
- JohnMédiateur
Qu'ils aient tort ou raison, la question n'est même plus là.Le Ministère de l’Enseignement Supérieur annonce
l’ouverture dès la rentrée 2013 des Écoles Supérieures du Professorat et de l’Éducation (E.S.P.E.) [...] Il faut obtenir l’arrêt de la mise en place forcée de ce projet
Les ESPE ont été annoncées depuis février 2012, et ils se réveillent le 11 avril 2013 ? C'est une blague ?
_________________
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"Qui a construit Thèbes aux sept portes ? Dans les livres, on donne les noms des Rois. Les Rois ont-ils traîné les blocs de pierre ? [...] Quand la Muraille de Chine fut terminée, Où allèrent ce soir-là les maçons ?" (Brecht)
"La nostalgie, c'est plus ce que c'était" (Simone Signoret)
- CondorcetOracle
John a écrit:Qu'ils aient tort ou raison, la question n'est même plus là.Le Ministère de l’Enseignement Supérieur annonce
l’ouverture dès la rentrée 2013 des Écoles Supérieures du Professorat et de l’Éducation (E.S.P.E.) [...] Il faut obtenir l’arrêt de la mise en place forcée de ce projet
Les ESPE ont été annoncées depuis février 2012, et ils se réveillent le 11 avril 2013 ? C'est une blague ?
On progresse : il ne leur a fallu que 14 mois contre 17 pour la LRU (votée le 1er août 2007 par le Parlement, promulguée le 10 août 2007 et vivement contestée en... février 2009, les voeux très singuliers du président de la République le mois précédent n'étant pas étrangers à ce réveil tardif).
- AbraxasDoyen
Ouais — les profs de fac constantinopolitains, qui tenaient un congrès sur le sexe des anges, ont dû s'apercevoir aussi avec un léger retard que les Turcs étaient en train de prendre la ville…
- ZorglubHabitué du forum
J'aide une jeune femme à préparer le CRPE.
Elle est âgée de 28 ans, titulaire d'un bac L puis d'un diplôme de STAPS.
Elle suit un cursus à la fac qui lui donnera (le mot n'est pas usurpé !) un diplôme M1.
(???? chais pas quoi MES, les documents sont à l'en-tête IUFM, chavais pas que ça existait encore).
Heu, comment dire ? Elle est très gentille, travailleuse et motivée.
En maths, son niveau est celui d'un de mes élèves très moyen de 3ème.
exemple de question lors du CPRE blanc :
"Des briques de jus d'orange ont la forme de pavé droit de hauteur 8,3 cm et de base 4 cm par 6 cm. La contenance des briques est d'environ 200 cl" VRAI/FAUX
(J'imagine la tronche de l'étudiant en M1 maths qui passe son partiel dans l'amphi voisin :programme ici
Elle est âgée de 28 ans, titulaire d'un bac L puis d'un diplôme de STAPS.
Elle suit un cursus à la fac qui lui donnera (le mot n'est pas usurpé !) un diplôme M1.
(???? chais pas quoi MES, les documents sont à l'en-tête IUFM, chavais pas que ça existait encore).
Heu, comment dire ? Elle est très gentille, travailleuse et motivée.
En maths, son niveau est celui d'un de mes élèves très moyen de 3ème.
exemple de question lors du CPRE blanc :
"Des briques de jus d'orange ont la forme de pavé droit de hauteur 8,3 cm et de base 4 cm par 6 cm. La contenance des briques est d'environ 200 cl" VRAI/FAUX
(J'imagine la tronche de l'étudiant en M1 maths qui passe son partiel dans l'amphi voisin :programme ici
- linkusNeoprof expérimenté
Zorglub a écrit:
(J'imagine la tronche de l'étudiant en M1 maths qui passe son partiel dans l'amphi voisin :programme ici
Il est ton programme.
En ce qui concerne le CRPE, j'ai des collègues qui s'arrange lors de la correction d'éliminer un candidat qui n'a pas un niveau suffisant en mathématique. C'est la même chose en français.
Par contre, la différence de niveau entre ces deux masters est extrêmement élevé.
_________________
J'entends souvent dire qu'avec l'agrégation, c'est travailler moins pour gagner plus. En réalité, avec le CAPES c'est travailler plus pour gagner moins.
Avec un travail acharné, même un raté peut battre un génie. Rock Lee
Je ne suis pas gros, j'ai une ossature lourde!
Vous aimez Bomberman? Venez jouer à Bombermine.
- barègesÉrudit
John a écrit:Qu'ils aient tort ou raison, la question n'est même plus là.Le Ministère de l’Enseignement Supérieur annonce
l’ouverture dès la rentrée 2013 des Écoles Supérieures du Professorat et de l’Éducation (E.S.P.E.) [...] Il faut obtenir l’arrêt de la mise en place forcée de ce projet
Les ESPE ont été annoncées depuis février 2012, et ils se réveillent le 11 avril 2013 ? C'est une blague ?
Le contexte n'aide pas...
Les "textes de cadrage" sont récents (décembre, janvier), avant ceci aurait été une bataille dans le vide. D'ailleurs ça l'est toujours un peu, à l'heure actuelle on ne sait pas ce qu'il y a dans le nouveau CAPES (on le "suppose", mais pas de texte définitif).
Les universitaires ne peuvent qu'exprimer des "inquiétudes". Sauf sur le fait de devoir organiser deux années de formation (MEEF), plus le partenariat (!) fac/espé, plus la préparation au concours, sans textes législatifs : tout ce qui , éventuellement, est fait, sera peut-être caduc le jour où ces fameux textes sortiront.
Du point de vue idéologique :depuis trois ans, les enseignants font la fac pendant cinq ans et un stage délirant à 15 heures, après l'étape à temps plein. Il s'agissait, soi-disant, de rétablir une formation, et rien n'a filtré sur ce qui se ferait dans les espés (et même leur statut !) avant novembre. C'est comme pour le CAPES : les maquettes provisoires auraient mis du monde dans la rue dès le début il y a trois ans ; maintenant elles arrivent après la masterisation, qui est faite, qui a montré ce qu'elle pouvait massacrer en termes de niveau et de conditions de travail des étudiants. Il y a beaucoup de résignation à présent.
Il est bien, bien tard. Mais peut-être les universitaires obtiendront-ils au moins un report d'un an, à force de ne pas faire remonter les maquettes des MEEF ou les "solutions" locales envisagées pour l'accréditation. Là, à force d'essayer d'organiser ces masters (dont une portion congrue se fera dans les UFR), tout le monde commence à se rendre compte de la catastrophe que c'est - deux ans de professionnalisation sur du vide.
- À signer : appel des universitaires pour le rétablissement de nos heures en terminale
- "Le Parti socialiste salue la création des ESPE".
- Obligation de formation continue pour tous les enseignants, et formation initiale en Espé assurée par : universitaires, enseignants, inspecteurs, cde et associations
- Avis ESPE Paris (Sorbonne) / ESPE Poitiers
- Appel du 23 février 2012 : Appel de l’Enseignement supérieur et de la Recherche aux candidats à l’élection présidentielle et aux citoyens
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