J'ai honte...

Bonsoir, cette année j'ai une classe de troisième avec deux élèves assez pédants et l'autre jour, ils m'ont parlé d'une figure de style qu'ils avaient vue en latin. Et au moment de me la préciser (il s'agissait de la litote...) , malaise de ma part: je n'ai pas eu de trosième depuis un petit moment et donc pas eu l'occasion de l'utiliser... donc je n'ai pas été capable de l'expliquer immédiatement et l'un des élèves asse zprétentieux s'en est rendu compte et a lancé "ah ah excellent, une prof de francais qui ne sait même pas ca". Sur le couip j'ai eu tellement honte que je n'ai pas osé répondre ni le coller, mais avec le recul, je me dis qu'on peut avoir aussi ses faiblesses...et que j'aurais dû réagir... En même temps je m'en veux de ne pas avoir su donner une explication. Comment réagissez vous quand cela vous arrive? Merci de me donner votre avis parce que c'est pas le genre de conversation qu'on a avec les collègues de l'établissement...

Lorsque je ne sais pas expliquer quelque chose et que j'ai en face de moi un élève de mauvaise foi, comme tes pédants de 3e, je lui dis que je n'arrive pas à improviser une définition qui soit à sa portée. Bref, je le baratine pour rabattre son caquet. Et je n'ai même pas honte.

Sinon, quand il s'agit d'élèves sympas, je leur avoue que là tout de suite de but en blanc, non je ne peux pas. Qu'ils me laissent reprendre mes esprits et on reviendra la-dessus au prochain cours.

Je dirais à des élèves "normaux" que je ne sais pas et que je vais me renseigner...Pas de honte à avoir car personne n'est infaillible. Par contre, face à des élèves pédants, j'adopterais l'attitude de charlottofraise.

Ce genre d'expérience m'est arrivée lors de mon année de stage où un élève, qui voulait devenir prof de français, essayait de me coller à chaque heure de cours et y parvenait souvent... J'avais fini par lui dire que le cours de français n'était pas "Question pour un champion" et qu'il ne s'inquiète pas, j'en savais plus que lui... Sinon, quand j'ai un trou (ce qui arrive à tout le monde parfois), une défaillance (ce qui m'arrive souvent), je le dis, clairement à mes élèves, en leur rappelant qu'un prof de français n'est ni un dictionnaire, ni un manuel de grammaire, mais un être humain...

Mes élèves sont assez agités, je dois toujours avoir les yeux sur eux, difficile aussi d'écrire au tableau l'esprit tranquille alors parfois, il peut m'arriver de perdre mes moyens et à force de faire le gendarme, je me montre moins réactive sur le plan intellectuel. J'hésite alors au sujet de notions très simples sur lesquelles je n'aurais eu aucun doute en dehors de la classe ! Pas de panique, ça arrive à tout le monde et on a le droit à l'erreur... S'ils se montrent pédants, augmente ton niveau d'exigence pour les calmer un peu... Tu n'es pas une machine et tu as le droit de douter. Ce ne sont que des collégiens qui ne possèdent pas le dixième de tes connaissances : aie confiance en toi et lorsqu'ils te mettent en difficulté, n'hésite pas à les confronter à leur ignorance... :boxe:

oui, colle-les sur des choses qu'ils ignorent, pour les calmer.

C'est un comportement puant. Essayer de coincer les gens (fussent-ils profs), pour s'en moquer ou pour les décridibiliser, c'est puant.
Je ne vois que l'ignorance (refuser de répondre à leurs questions, en leur disant ce qu'on en pense éventuellement : il ne pose pas leur question par réelle curiosité mais dans un but malfaisant ) : pas question de se laisser manipuler par ces morveux.

La réaction suggérée par Charlotofraises est géniale (et en plus, c'est exactement ce qui s'est passé pour toi) : je la note pour plus tard !

Sinon, il m'est déjà arrivé de sécher sur de l'orthographe par exemple, et de le dire honnêtement ; mais ça, ça ne fonctionne qu'avec des élèves normaux.

Autre exemple : j'avais distribué un corrigé de paragraphe de commentaire à mes secondes, et en le lisant à voux haute, je me suis rendu compte qu'une des phrases était très maladroite. Je leur ai dit. Et là, un petit malin rajoute, avec un air un peu supérieur (pour rire, mais quand même) : "ah ouais ouais, c'est vrai, je trouve aussi..."
Devine ce qu'il a eu à faire pour la fois suivante ?

Pseudo a écrit:C'est un comportement puant. Essayer de coincer les gens (fussent-ils profs), pour s'en moquer ou pour les décridibiliser, c'est puant.
Je ne vois que l'ignorance (refuser de répondre à leurs questions, en leur disant ce qu'on en pense éventuellement : il ne pose pas leur question par réelle curiosité mais dans un but malfaisant ) : pas question de se laisser manipuler par ces morveux.

Comme toi, Pseudo, j'aime bien "démonter" le mécanisme et exposer aux yeux de tous l'intention perverse du gamin. Je dirais quand même que l'arme absolue dans notre boulot est la mauvaise foi la plus éclatante, qu'il faut élever au rang d'un art, surtout avec des classes comportant des élèves tordus, et qui marchent derrière eux !
La punition qui consiste à faire écrire à l'élève un commentaire à ta place me paraît aussi très bien. Non mais !

Il y a un truc qui me frappe dans ce fil : vous vous souvenez qu'à l'IUFM on nous disait d'être touuuut le temps trèèèès bienveillant envers nos élèves ? Je précise : je me rappelle une formatrice (pourtant très bien) qui nous avait dit de ne jamais utiliser l'ironie avec eux, parce que l'ironie voyez-vous, "c'est très violent"...

L'ironie est une de mes armes indispensables en classe ! Et de manière générale, quand les autres rigolent et qu'ils disent "ah comment elle t'a cassé", je sais que c'est gagné (jamais rien de personnel bien entendu). Et à travers ces messages, on voit bien qu'on passe notre temps à trouver des solutions pour ne pas se laisser bouffer par certains élèves qui ne sont pas du tout bienveillants envers nous...

Face à des élèves normaux, je n'hésite pas à dire que je ne sais pas / plus / ne suis pas sure de moi et que je vais me renseigner pour la fois prochaine.

Cependant, quand je comprends que l'élève X veut seulement, faire son malin , me coller et bien je lui réponds quelque chose du genre : "Question très pertinente dans le cadre de notre cours ... l'élève X nous fera un petit topo sur le sujet qu il nous présentera à l oral pour la semaine prochaine en TD en début d heure... on fera le point ensemble par la suite..." :mitrailler: En général je suis tranquille après ...

Mushroom a écrit:Il y a un truc qui me frappe dans ce fil : vous vous souvenez qu'à l'IUFM on nous disait d'être touuuut le temps trèèèès bienveillant envers nos élèves ? Je précise : je me rappelle une formatrice (pourtant très bien) qui nous avait dit de ne jamais utiliser l'ironie avec eux, parce que l'ironie voyez-vous, "c'est très violent"...

L'ironie est une de mes armes indispensables en classe ! Et de manière générale, quand les autres rigolent et qu'ils disent "ah comment elle t'a cassé", je sais que c'est gagné (jamais rien de personnel bien entendu). Et à travers ces messages, on voit bien qu'on passe notre temps à trouver des solutions pour ne pas se laisser bouffer par certains élèves qui ne sont pas du tout bienveillants envers nous...

Si l'ironie est employée par rapport à un comportement, ils l'acceptent bien : comme tu dis, on s'abstient de faire des remarques personnelles, ça c'est déontologique.

merci pout ous ces messages! Mon moral est un peu remonté...C'est clair qu'on peut tous avoir npos faiblesses mais certains élèves se font un plaisir de les repérer!