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- littlemaryDoyen
zeb a écrit:Personnellement, je n'aimerai pas être mis au courant de cette situation, j'éprouverai de la compassion pour cette gamine et je serai gêné d'avoir à la sanctionner.
Je ne vois pas où est le mal...Nos élèves ont aussi leurs moments de faiblesse, et leur accorder de la compassion et ne pas sanctionner certaines choses dans ce cas me paraît normal (devoirs non faits, carnet non signé...franchement elle a le droit d'avoir d'autres choses en tête en ce moment...bien évidemment cela n'excuse pas l'insolence...ça l'explique toutefois quand même.)
- dorémyExpert spécialisé
zeb a écrit:Personnellement, je n'aimerai pas être mis au courant de cette situation, j'éprouverai de la compassion pour cette gamine et je serai gêné d'avoir à la sanctionner.
J'ai appris il y a très récemment qu'une gamine dont je suis PP, avait de gros soucis de santé (un organe vitale défectueux), l'administration a embelli la chose et je ne savais pas que c'était aussi grave. Le savoir m'a permis de parler avec l'élève pour remettre les choses à plat et la remotiver. Face à de telles difficultés, l'école passait ( et passe encore) au second plan ( ce que je conçois tout à fait : il est difficile de s'investir quand les séjours à l'hôpital s'enchainent). Elle avait baissé les bras et ruminait sans cesse son problème de santé. Depuis cette discussion, elle se remet au travail. Avant d'être au courant de cette information, je voulais lui mettre un avertissement de travail et au vue de la nouvelle j'ai reconsidéré cette sanction et heureusement. Un avertissement travail l'aurait sans doute minée. Je suis bien contente de savoir ce qu'a réellement cette élève.
- archebocEsprit éclairé
Dinaaa a écrit:- le papa est en phase terminale. Il fait de fréquents séjours à l'hôpital, il y est en ce moment. La mère dit aux enfants "Papa a mal à gorge, les docteurs vont le soigner, ça va aller". Impossible de penser à le contacter, il a autre chose à gérer et je ne me sens absolument pas capable de parler à un homme qui va mourir des insolences de sa fille de 11 ans.
En tant que papa et futur décédé (même si j'ai l'espoir, avec l'aide de Dieu, de ne pas laisser d'enfant mineur derrière moi) j'espère aussi que dans la même situation que ce papa on me ferait suffisamment confiance pour ne pas traiter ces affaires dans mon dos. Ce n'est pas à l'enseignant de contacter directement le papa, mais de conseiller à la maman de le faire, oui, peut-être.
Et que le papa ait l'occasion de parler de choses sérieuses à ces enfants avant de partir, ou de leur laisser un mot, cela me semble important aussi. Je vais faire de la psycho à deux balles, bien facile planqué derrière plusieurs couches d'écrans d'ordinateur : une famille où il y a un papa et une maman, et où un jour c'est la maman qui prend tout sur ces épaules, non pas parce que le papa est mort, mais parce que le papa est traité comme un enfant, je pense que cela peut poser des problèmes aux enfants.
PS : un cheffaillon reste un supérieur hiérarchique. Tu dois lui rendre compte d'une situation pénible. Tu es en droit d'édulcorer, si sur le plan humain le bonhomme te pose problème. Un mail style "La petite X a de gros problèmes familiaux, cela explique les comportements signalés par les collègues, j'ai contacté l'assistante sociale". Propre, net, et sans bavure.
- ErgoDevin
Oui et non.zeb a écrit:Personnellement, je n'aimerai pas être mis au courant de cette situation, j'éprouverai de la compassion pour cette gamine et je serai gêné d'avoir à la sanctionner.
Je n'aime jamais être mise au courant de situations personnelles d'élèves, particulièrement de situations dures et j'ai mis beaucoup de temps avant de commencer à faire la part des choses (merci les conversations avec Super CPE). Mais en même temps, la compassion n'empêche pas de donner le même cadre que celui des autres à un enfant qui vit des choses atroces.
Quelque part, maintenant, je considère que c'est le plus grand service à leur rendre: les traiter comme les autres, avec les mêmes limites, les mêmes devoirs et les mêmes sanctions s'ils enfreignent les règles. Au moins, dans ma classe, ils ne subissent pas leur différence.
Je suis peut-être à côté de la plaque mais c'est comme ça que j'arrive à faire face.
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"You went to a long-dead octopus for advice, and you're going to blame *me* for your problems?" -- Once Upon a Time
"The gull was your ordinary gull." -- Wittgenstein's Mistress
« Cède, cède, cède, je le veux ! » écrivait Ronin, le samouraï. (Si vous cherchez un stulo-plyme, de l'encre, récap de juillet 2024)
- SapotilleEmpereur
Ergo a écrit:Oui et non.zeb a écrit:Personnellement, je n'aimerai pas être mis au courant de cette situation, j'éprouverai de la compassion pour cette gamine et je serai gêné d'avoir à la sanctionner.
Je n'aime jamais être mise au courant de situations personnelles d'élèves, particulièrement de situations dures et j'ai mis beaucoup de temps avant de commencer à faire la part des choses (merci les conversations avec Super CPE). Mais en même temps, la compassion n'empêche pas de donner le même cadre que celui des autres à un enfant qui vit des choses atroces.
Quelque part, maintenant, je considère que c'est le plus grand service à leur rendre: les traiter comme les autres, avec les mêmes limites, les mêmes devoirs et les mêmes sanctions s'ils enfreignent les règles. Au moins, dans ma classe, ils ne subissent pas leur différence.
Je suis peut-être à côté de la plaque mais c'est comme ça que j'arrive à faire face.
Tout à fait avec le même ligne de conduite.
C'est laisser les élèves "déposer leurs valises à la porte de la classe" .
- DinaaaExpert spécialisé
Archeboc, je retiens ton conseil d'envoyer un mail au chef, en restant sur le mode informatif. Ta réponse me semble sage.
Pour les autres, je vous rassure, il est hors de question de traiter cette élève différemment après ça, mais si on peut éviter les mots rageurs de professeurs excédés dans le carnet, ce serait bien.
Punir quand il y a un dérapage, oui.
Ecrire un mot assassin pour montrer son exaspération, dans cette situation, non.
Pour les autres, je vous rassure, il est hors de question de traiter cette élève différemment après ça, mais si on peut éviter les mots rageurs de professeurs excédés dans le carnet, ce serait bien.
Punir quand il y a un dérapage, oui.
Ecrire un mot assassin pour montrer son exaspération, dans cette situation, non.
- SaraswatiNeoprof expérimenté
Je réitère et j'explique alors, sans méchanceté aucune, parce que tu ne réalises pas que cela est tout à fait possible.Dinaaa a écrit:- je ne comprends pas comment la maman peut croire que ses enfants n'ont pas compris qu'il se passait quelque chose de grave. Ca doit être très perturbant pour les enfants de sentir qu'on leur cache quelque chose de terrible.
Le cancer de ma mère a été découvert lorsque mon frère avait 14 ans. Elle est décédée quand il avait 19 ans. Pendant les 1ères années, mon père, ma sœur et moi nous le protégions beaucoup, il disait qu'il ne voulait pas en entendre parler, on a cru qu'il avait compris, on l'a laissé tranquille.
Et quand les choses se sont dégradées sérieusement, mon père a fini par lui dire carrément, c'était quelques jours avant le décès de ma mère.
Eh bien crois-le ou non, mais depuis 5 ans mon frère ne s'était douté de rien, ou n'avait pas voulu le croire, ça on ne le saura jamais car ça fait partie de son inconscient, bref il a réagi comme s'il n'avait jamais imaginé cela !
On en a reparlé il y a quelques semaines, et il nous a encore dit que pour lui ça a été un gros choc d'apprendre que ma mère avait un cancer et allait mourir.
Voilà, c'est juste pour te dire que la situation est perturbante pour la mère, pour les enfants, pour le père qui ne doit pas savoir non plus comment dire à ses enfants qu'il va les quitter (ma mère n'a pas réussi à le dire à mon petit frère avant de partir...).
Mais tu ne peux pas "reprocher" à la mère de croire que ses enfants n'ont pas compris.
C'est peut-être leur manière à eux de se protéger.
Archeboc en effet ton conseil est bon.
Ce que tu dis de ta situation est bouleversant. (le smiley n'est pas approprié mais je n'arrive pas à faire mieux)
- archebocEsprit éclairé
Saraswati a écrit:Archeboc en effet ton conseil est bon.
Ce que tu dis de ta situation est bouleversant. (le smiley n'est pas approprié mais je n'arrive pas à faire mieux)
:Gné:
J'ai juste dit que je suis papa, qu'un jour je mourrais, et que j'espère que mes enfants seront grands quand cela arrivera. Je ne vois rien de bouleversant à cela. Du moins rien de plus bouleversant que pour le commun des mortels.
Tout le reste était pure hypothèse : essayer de se mettre à la place du père de famille dont il était question ici.
- SaraswatiNeoprof expérimenté
Il y a eu méprise : d'après ton message j'ai cru que tu étais dans cette situation... désolée.
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