Orléans, Lycée Pothier : Une prof "méprisante" est suspendue

je suis en LP, mes collègues du général ne me disent pas "bonjour"...

lovelyday a écrit:je suis en LP, mes collègues du général ne me disent pas "bonjour"...

Proposes-tu une définition générale des professeurs de lycée général à partir de cette expérience?

En mettant de côté l'aspect individuel de cette affaire dont je ne connais rien ( peut-être ce professeur a-t-il "craqué", peut-être est-ce réellement une personne méprisante, peut-être est-ce une manipulation d'élèves de mauvaise foi :je n'en sais rien donc je ne commente pas le cas particulier.)
Mais.
Est-ce qu'il n'y a pas aussi du "mépris" dans l'affectation d'une normalienne agrégée de 60 ans en 1 STG, si cela ne correspond pas à ses désirs? Il y a aussi dans les devoirs d'un CDE de gérer "les ressources humaines": non pas comme on le voit très souvent en fonction des favoritismes ou à titre de brimades, mais pour la meilleure utilisation des compétences de chacun.Ici, visiblement, il y a un gâchis, des deux côtés.
Deuxième responsabilité: qu'est-ce qui est le plus méprisant? dire à ces élèves qu'ils sont nuls? ou leur faire croire qu'ils ont un niveau de première?
Tout le monde proclame l'égalité des filières et leur égale dignité mais tout le monde rêve pour ses enfants de S en lycée sélectif de centre ville.
Qui doit être suspendu? peut-être cette enseignante. MAis que dire de tout un système (parents compris, d'ailleurs) qui par laisser-faire, mensonge, lâcheté, hypocrisie et démagogie a amené ces élèves dans l'état où ils sont?
J'ai déjà eu sans regret des STG et je continue de travailler avec des BTS issus de STG avec lesquels j'ai de très bons rapports aussi.
Mais je ne supporte plus ce langage hypocrite qui refuse (interdit) d'appeler un chat un chat: oui il peut y avoir avec certaines classes un refus des élèves de travailler tout simplement parce qu'ils savent qu'ils ne sont pas à la hauteur dans cette matière et que même en s'y mettant, ils ont accumulé tant de lacunes que ce serait peine perdue. La seule défense qu'il leur reste c'est accuser l'enseignant, pour peu qu'il refuse de "jouer le jeu de faire semblant".
Bref pour ma part, je ne sais trop à qui je jetterais la première pierre.
Dans l'histoire du prof de philo et du CDE dont parle cath, le CDE a-til essayé de dire aux élèves (et non au prof) que s'ils ne changeaient pas de comportement etc etc? Parce qu'honnêtement, demander à certaines classes de faire de la philo, c'est envoyer une antilope pour éduquer des tigres...

PS François Bayrou, ex ministre de l'éducation, agrégé de lettres, confronté quelques minutes avec des gamins de banlieue a mis une baffe à un gamin qui- quand même -essayait de lui faire les poches pendant qu'il répondait aux journalistes. C'est pas beau le racisme et le non respect de l'égale dignité. Je ne sais plus si on l'a suspendu.

Marcel Khrouchtchev a écrit:

lovelyday a écrit:je suis en LP, mes collègues du général ne me disent pas "bonjour"...

Proposes-tu une définition générale des professeurs de lycée général à partir de cette expérience?

Non, il y a des c...partout mais 3 ième lycée polyvalent et on ne se mélange pas...Mes éléves sont souvent méprisés par les élèves du général...Je pense que le lycée pro a encore cette image négative pourtant je forme des élèves qui trouvent du boulot à la sortie de l'école, et dans certaines sections avec des salaires intéressants ( devinez combien gagne un mécano poids lourds débutant...)

pourtant je forme des élèves qui trouvent du boulot à la sortie de l'école, et dans certaines sections avec des salaires intéressants ( devinez combien gagne un mécano poids lourds débutant...)

ben oui, mais le problème est: est-il bien raisonnable de leur demander de commenter l'Isolement de Lamartine.
Et si on le fait peut on attendre autre chose qu'une volée de boulons?

plotch a écrit:

Confronté à une moyenne de classe de 6,86 pour la matière, le proviseur de l'établissement aurait demandé à l'enseignante de mettre de l'eau dans son vin fin novembre, en adaptant le contenu de ses cours et sa notation…

J'ai malheureusement déjà entendu ce genre de discours. Mauvaises notes = mauvais prof. Tout va très bien, madame la marquise... puisqu'on vous dit qu'il faut mettre de bonnes notes et que comme ça vos élèves seront bons :lol:

iphigénie a écrit:Dans l'histoire du prof de philo et du CDE dont parle cath, le CDE a-til essayé de dire aux élèves (et non au prof) que s'ils ne changeaient pas de comportement etc etc? Parce qu'honnêtement, demander à certaines classes de faire de la philo, c'est envoyer une antilope pour éduquer des tigres...

Surtout que c'est justement dans ces classes-là qu'on nous laisse les pires horaires, parce qu'il faut qu'ils puissent travailler dans de bonnes conditions dans leurs matières importantes :lol:

iphigénie a écrit:

pourtant je forme des élèves qui trouvent du boulot à la sortie de l'école, et dans certaines sections avec des salaires intéressants ( devinez combien gagne un mécano poids lourds débutant...)

ben oui, mais le problème est: est-il bien raisonnable de leur demander de commenter l'Isolement de Lamartine.
Et si on le fait peut on attendre autre chose qu'une volée de boulons?

C'est parce qu'on ne l'a pas fait pendant des années que les élèves de LP se sentent dénigrés. Il suffit de leur dire, " c'est dur mais vous n'êtes pas stupides alors vous allez y arriver".

non ça ne suffit pas quand on est arrivé à la fin;par contre je suis d'accord que c'est dès le début qu'il aurait fallu agir.
Dire que c'est encore possible en première, quand tous les maillons antérieurs font défaut, pour moi, ça relève de l'abus de langage ou de l'illusion.
Comme dit le CDE: relevez vos notes,et chutttttt.

lovelyday a écrit:je suis en LP, mes collègues du général ne me disent pas "bonjour"...

souvenir de pré-rentrée en lycée polyvalent ...
"tu es pionne ? ah non tu es prof ? Ah oui mais de PLP, bon, ... On ne parle pas vraiment aux profs du LP hein ... on ne se mèle pas trop ..."
Quoi on a la gale parce qu'on a choisi d'enseigner à une catégorie d'élèves ?

Marcel Khrouchtchev a écrit:

lovelyday a écrit:je suis en LP, mes collègues du général ne me disent pas "bonjour"...

Proposes-tu une définition générale des professeurs de lycée général à partir de cette expérience?

C'est marrant. Dès que quelqu'un, à partir de son expérience personnelle pointe la persistance dans la société française de préjugés de classe ou de race, il y en a toujours un qui réagit comme ça.

M. Kroutchev, constater que 100% des enseignants du technique ont eu un jour ou l'autre à subir le mépris de classe de leurs collègues des matières "nobles" ce n'est pas équivalent à dire que 100% des enseignants du général sont méprisants.

neomath a écrit:
M. Kroutchev, constater que 100% des enseignants du technique ont eu un jour ou l'autre à subir le mépris de classe de leurs collègues des matières "nobles" ce n'est pas équivalent à dire que 100% des enseignants du général sont méprisants.

Je vois que les réactions sont à géométrie variable . Quand on aborde des sujets qui te tiennent particulièrement à coeur, tu balaies d'un revers de main les expériences personnelles des collègues qui iraient dans un sens contraire de ce à quoi tu crois.
Alors j'ai sans doute surréagi, oui. Car ça me fait de la peine de constater que tant de collègues sont méprisants. Et ne parlons même pas de l'attitude de certains d'entre nous face aux TOS.

Il y sûrement de tout dans les comportements, ces histoires de "grades" et "distinctions" ont sans doute existé, mais aujourd'hui j'ai plutôt l'impression qu'on est vraiment tous dans la galère...
je me demande si vous n'amplifiez pas la chose? Est-ce que c'est du mépris ou tout simplement le fait que très souvent dans les grandes SDP les gens se regroupent par matières communes? Moi, je vois beaucoup de profs de sciences avec qui on n'échange pas beaucoup,mais pas par mépris, juste parce qu'on ne se connaît pas et qu'on n'a pas grand chose à se dire, tout bêtement?

Il y a quelques années, il y avait encore en français une ancienne professeur agrégée qui vouvoyait tout le monde, moi comprise, parce que c'était plus "naturel pour elle de vouvoyer que tutoyer.
En allant ensemble en voiture au bac, on s'est paumées dans des déviations, bref on a mis trois heures au lieu d'une et dans l'aventure on en est venue à se tutoyer. Quinze jours après , il m'est revenu par un cheminement indirect (je fais court) qu'il se disait dans un lycée voisin que chez nous, "les agrégées ne tutoyaient que les agrégées"...(le marrant c'est que cette collègue était mariée à un professeur des écoles à la retraite, et je suppose qu'elle le tutoyait aussi :lol:

Ca m'énerve ces histoires de grades là....J'ai une collègue au collège qui vomit souvent sur les agrégés, je ne sais pas pourquoi mais elle me fait pitié franchement avec ses idées reçues à deux balles... (elle ne sait pas que je le suis, je me tais. J'aime bien voir jusqu'où elle peut aller dans la bêtise )

lalilala a écrit:Ca m'énerve ces histoires de grades là....J'ai une collègue au collège qui vomit souvent sur les agrégés, je ne sais pas pourquoi mais elle me fait pitié franchement avec ses idées reçues à deux balles... (elle ne sait pas que je le suis, je me tais. J'aime bien voir jusqu'où elle peut aller dans la bêtise )

Et si elle avait l'agreg, elle vomirait sur les humbles certifiés et caserait son grade et peut-être son classement dans toutes les conversations. La preuve, si besoin était, que ce n'est pas le concours qui fait la personne, mais bien la personne qui fait qqch, ou pas, de son concours...

Dans mon collège de stage, ils ne parlaient pas aux TZR...

holderfar a écrit:

roxanne a écrit:D'ailleurs, pourquoi ne les a-t-elle eus qure deux semaines après la rentrée ? elle a d'autres classes ?
Les fins de carrière sont parfois difficiles surtout quand on a connu "autre chose" .Mais il y a d'autres portes de sortie qu'une mise à pied médiatique .Je trouve ça dur, vraiment.(surtout qu'on connaît tous des incompétents notoires qui ne sont jamais inquiétés)

Oui, moi aussi. Ces suspensions "par précaution" sont laches au possibles et désignent la personne de facto comme coupable sans aucune preuve. Encore un indice de la considération qu'on nous porte.
Apres, le reste... Je ne vois pas pourquoi on n'aurait pas dû lui donner de stmg.

C'est peut-être un règlement de comptes interne.

cath5660 a écrit:Ça me fait penser que dans le lycée de ma fille, le cpe a dit aux élèves que si la prof de philo ne changeait pas de comportement, il leur demanderait de faire une lettre pour le rectorat...

J'adore quand on inverse les rôles. A quand le droit de vote dès 6 ans? Après tout, ils sont bien aptes à juger leurs profs, pourquoi ne le seraient-ils pas pour élire un président?

Carabas a écrit:

lalilala a écrit:Ca m'énerve ces histoires de grades là....J'ai une collègue au collège qui vomit souvent sur les agrégés, je ne sais pas pourquoi mais elle me fait pitié franchement avec ses idées reçues à deux balles... (elle ne sait pas que je le suis, je me tais. J'aime bien voir jusqu'où elle peut aller dans la bêtise )

Et si elle avait l'agreg, elle vomirait sur les humbles certifiés et caserait son grade et peut-être son classement dans toutes les conversations. La preuve, si besoin était, que ce n'est pas le concours qui fait la personne, mais bien la personne qui fait qqch, ou pas, de son concours...

Dans mon collège de stage, ils ne parlaient pas aux TZR...

C'est vrai que quand on est TZR, on se sent souvent transparent, mais je pense que c'est simplement lié au fait qu'on est de passage...

La collègue "mépriserait" ? Tiens donc...

Les futures "managers" et "gestionnaires" diplômés STMG ne mépriseront jamais aucun(e)salarié(e)s dans leurs brillantes carrières, j'en fais le pari.

L'important pour eux est de comprendre qu'il faut toujours choisir le côté du plus fort, l'idéologie managériale se réduit à ce misérable principe.

Il ne faut pas trop leur répéter qu'à la sortie ils trouveront des emplois bien payés sans avoir trop appuyé sur la pédale.

C'est l'argument qu'ils me sortent pour ne pas travailler le français...

bretagne a écrit:La collègue "mépriserait" ? Tiens donc...

Les futures "managers" et "gestionnaires" diplômés STMG ne mépriseront jamais aucun(e)salarié(e)s dans leurs brillantes carrières, j'en fais le pari.

L'important pour eux est de comprendre qu'il faut toujours choisir le côté du plus fort, l'idéologie managériale se réduit à ce misérable principe.

Euh ça c'est un peu faible comme argument, non? Si les faits sont avérés, les minimiser en sous-entendant que ces lycéens mépriseront les autres dans leur vie future (c'est pratique d'avoir une boule de cristal, tiens) est complètement absurde.
Et en l'état, il y a des plaidoyers dont la collègue suspendue se passerait bien, là. Parce qu'on ne peut pas dire que ça lui rend service.

pas plus tard que mardi dernier, un collègue de philo a dit à un élève déjà mal psychologiquement: 'toi avec tes 140 kg, tu ferais mieux de la fermer"

la direction est au courant... il ne s'est rien passé... aucune sanction...
tiens! mais c'est un élève de stg! ... ... ...

Il y a quand même de sacrés :censure: parmi les collègues...

tango33 a écrit:pas plus tard que mardi dernier, un collègue de philo a dit à un élève déjà mal psychologiquement: 'toi avec tes 140 kg, tu ferais mieux de la fermer"

la direction est au courant... il ne s'est rien passé... aucune sanction...
tiens! mais c'est un élève de stg! ... ... ...

C'est d'une beauferie! :shock:

je suis fort attristé quand j'entends ces mépris et ostracismes entre collègues. Mais je devrais avoir plus de mémoire : en 1973, je suis arrivé dans un petit lycée de la Drôme, mon premier poste, où j'étais le seul agrégé (et n'en savais rien !) On m'a ignoré comme si je n'existais pas. Au bout de 2 mois, je me suis syndiqué : là, enfin de la chaleur humaine ! je demande donc le pourquoi de l'attitude précédente ; réponse gênée : "ben, tu es le seul agrégé.. !"

2d souvenir : je vais voir un collègue au lycée Pasteur, à Neuilly, on avait rendez-vous. J'attends, personne ; je me renseigne auprès d'un arrivant ; sa question : "Il est agrégé ou certifié ?" je n'en savais rien ! "parce qu'ici, chaque catégorie a sa salle de profs, vous ne devez pas être dans la bonne !"

Avec une ambiance pareille, ce n'est pas étonnant que certains enseignants considèrent comme une "brimade" le fait de devoir enseigner à des classes technos. Parfois, on donne quand même le bâton pour se faire battre.

quand je préparais mon CAPET pour enseigner en voie techno, mon ancien proviseur m'a dit: "mais! pourquoi un capet et pas un capes? tu as raté tes études?" je n'ai même pas répondu...
les préjugés ont la vie dure...