A Sceaux, la FCPE s'indigne du rétablissement d'une classe de russe au lycée Marie Curie.

http://sceaux.blog.lemonde.fr/2012/05/11/ces-parents-delevent-qui-se-battent-pour-une-suppression-de-classe/

Extrait :

Ces parents d’élèves qui se battent pour une suppression de classe
Voilà qui détonne ! En période de restrictions budgétaires dans l’Education nationale, la presse tient chronique des mobilisations de parents s’opposant aux fermetures de classes. A la cité scolaire Marie-Curie de Sceaux, l’une des principales associations de parents d’élèves s’agite en sens contraire : la FCPE « s’indigne » du rétablissement d’une classe que l’Inspecteur d’Académie des Hauts-de-Seine avait dans un premier temps prévu de supprimer.

L'histoire, plus complexe qu'on pourrait le penser, est à lire ici :
http://sceaux.blog.lemonde.fr/2012/05/11/ces-parents-delevent-qui-se-battent-pour-une-suppression-de-classe/

J'ai lu cet article, j'avoue que je ne sais qu'en penser mais je serai curieux de savoir ce qu'en pensent les uns et les autres. ( j'ai du mal à me forger une opinion ).

"On devrait procéder à une attribution de places aléatoire parmi les enfants satisfaisant aux autres critères de dérogation (proximité, rapprochement de fratrie, handicap, bourse) plutôt que d’intégrer les enfants des familles bien renseignées, disposant des bons réseaux, qui font donner à leur enfant des cours particuliers de russe dès le CM2 pour être sûrs qu’il soit choisi par la commission de dérogation !"

Ils iront alors dans le privé, voilà tout.

Dhaiphi a écrit:"On devrait procéder à une attribution de places aléatoire parmi les enfants satisfaisant aux autres critères de dérogation (proximité, rapprochement de fratrie, handicap, bourse) plutôt que d’intégrer les enfants des familles bien renseignées, disposant des bons réseaux, qui font donner à leur enfant des cours particuliers de russe dès le CM2 pour être sûrs qu’il soit choisi par la commission de dérogation !"

Ils iront alors dans le privé, voilà tout.

Exactement.
De quoi ces "représentants de parents" se mêlent-ils de vouloir interdire à d'autres parents, qui ne leur ont rien demandé, qui contribuent bon gré mal gré à financer la fcpe par leurs impôts, de faire accéder leur enfant à telle ou telle option, à tel ou tel établissement?
Et si la FCPE renonçait à la subvention que lui accorde l'Etat pour que celle-ci soit consacrée à financer des postes de professeurs, par exemple en langues rares? Ce serait salutaire pour l'école et pour les finances publiques.
Voir
http://www.senat.fr/questions/base/2010/qSEQ100111797.html

Dhaiphi a écrit:"On devrait procéder à une attribution de places aléatoire parmi les enfants satisfaisant aux autres critères de dérogation (proximité, rapprochement de fratrie, handicap, bourse) plutôt que d’intégrer les enfants des familles bien renseignées, disposant des bons réseaux, qui font donner à leur enfant des cours particuliers de russe dès le CM2 pour être sûrs qu’il soit choisi par la commission de dérogation !"

Ils iront alors dans le privé, voilà tout.

Eh oui, la mort dans l'âme . Pour ma part, j'avais le collège poubelle sans allemand LV1, ou au mieux mon établissement, ce à quoi je ne tenais pas. Dans l'incertitude d'une dérogation => privé. Ca ne me plaît pas, mais là, on est dans le réel , pas dans la théorie.

La théorie, s'il fallait la faire, ça serait peut être de dire qu'aucun parent n'a l'obligation morale de sacrifier la scolarité de ses enfants sur l'autel de la mixité scolaire, quand cette expression de langue de bois ne signifie que l'affectation contrainte dans un collège où ils apprendront dix fois moins bien que dans un bon établissement. Et qu'aucun représentant de parent ou prétendu tel n'a le droit d'abuser de ses prérogatives pour contraindre d'autres parents à ce sacrifice.

Schéhérazade a écrit:La théorie, s'il fallait la faire, ça serait peut être de dire qu'aucun parent n'a l'obligation morale de sacrifier la scolarité de ses enfants sur l'autel de la mixité scolaire, quand cette expression de langue de bois ne signifie que l'affectation contrainte dans un collège où ils apprendront dix fois moins bien que dans un bon établissement. Et qu'aucun représentant de parent ou prétendu tel n'a le droit d'abuser de ses prérogatives pour contraindre d'autres parents à ce sacrifice.

La FCPE -où j'étais mais ne suis plus adhérent- n'est jamais en retard d'une guerre contre les élèves , les parents, la laïcité, les libertés. Interdiction des devoirs, sabordage des voyages scolaires (refus de la gratuité aux enseignants, procéduralisme permanent), approbation du foulard islamique dans les sorties scolaires, et maintenant fermeture de sections. Bravo ! Sauf évidemment quand un de leurs chers mignons est directement concerné...
Je ne suis pas responsable de ne pas habiter dans le centre parisien, mon fils n'a pas à pâtir de la fermeture des classes d'allemand et bilangue, et de la "mixité" des collèges du coin.
La FCPE, c'est tirer vers le bas, non vers le haut...

Schéhérazade a écrit:aucun parent n'a l'obligation morale de sacrifier la scolarité de ses enfants sur l'autel de la mixité scolaire

et aucun enseignant n'a l'obligation morale de sacrifier sa santé s'il peut y échapper !

Je cite l'article :

"Pourquoi ne pas plutôt accentuer les efforts pour que les collèges avoisinants redeviennent attractifs ?"

Tout est dit.
Je trouve cette situation ubuesque...

Pryneia a écrit:Je cite l'article :

"Pourquoi ne pas plutôt accentuer les efforts pour que les collèges avoisinants redeviennent attractifs ?"

Tout est dit.
Je trouve cette situation ubuesque...

Il est toujours plus facile d'égaliser par le bas que par le haut. Ca me fait pesner à Tocqueville : "Ne pouvant être égaux dans la liberté, ils veulent l'être dans la servitude". On pourrait remplacer "liberté" par "qualité" et "servitude" par nullitude médiocrité .

Lefteris a écrit:

Pryneia a écrit:Je cite l'article :

"Pourquoi ne pas plutôt accentuer les efforts pour que les collèges avoisinants redeviennent attractifs ?"

Tout est dit.
Je trouve cette situation ubuesque...

Il est toujours plus facile d'égaliser par le bas que par le haut. Ca me fait pesner à Tocqueville : "Ne pouvant être égaux dans la liberté, ils veulent l'être dans la servitude". On pourrait remplacer "liberté" par "qualité" et "servitude" par nullitude médiocrité .

Oui, c'est exactement ça... C'est d'une tristesse ! Et qu'une asso de parents d'élèves porte haut un tel projet laisse songeur...

Lefteris a écrit:

Schéhérazade a écrit:La théorie, s'il fallait la faire, ça serait peut être de dire qu'aucun parent n'a l'obligation morale de sacrifier la scolarité de ses enfants sur l'autel de la mixité scolaire, quand cette expression de langue de bois ne signifie que l'affectation contrainte dans un collège où ils apprendront dix fois moins bien que dans un bon établissement. Et qu'aucun représentant de parent ou prétendu tel n'a le droit d'abuser de ses prérogatives pour contraindre d'autres parents à ce sacrifice.

La FCPE -où j'étais mais ne suis plus adhérent- n'est jamais en retard d'une guerre contre les élèves , les parents, la laïcité, les libertés. Interdiction des devoirs, sabordage des voyages scolaires (refus de la gratuité aux enseignants, procéduralisme permanent), approbation du foulard islamique dans les sorties scolaires, et maintenant fermeture de sections. Bravo ! Sauf évidemment quand un de leurs chers mignons est directement concerné...
Je ne suis pas responsable de ne pas habiter dans le centre parisien, mon fils n'a pas à pâtir de la fermeture des classes d'allemand et bilangue, et de la "mixité" des collèges du coin.
La FCPE, c'est tirer vers le bas, non vers le haut...

+1000 !
La FCPE égale à elle-même...

Pryneia a écrit:"Pourquoi ne pas plutôt accentuer les efforts pour que les collèges avoisinants redeviennent attractifs ?"

Vaste entreprise !...

Comme à chaque fois, je suis hallucinée de lire un tel consensus sur un tel point de vue (c'est pour ça que j'apprécie de vous lire d'ailleurs :lol: )

Dhaiphi a écrit:

Schéhérazade a écrit:aucun parent n'a l'obligation morale de sacrifier la scolarité de ses enfants sur l'autel de la mixité scolaire

et aucun enseignant n'a l'obligation morale de sacrifier sa santé s'il peut y échapper !

Echapper à quoi exactement? A la mixité scolaire et sociale? C'est le Mal?

PurpleBanner a écrit:A la mixité scolaire et sociale? C'est le Mal?

Ca ne fonctionne pas, voilà tout.

Qu'est-ce qui ne fonctionne pas? C'est ça que j'aimerais que vous définissiez, exactement, afin de mieux comprendre.

PurpleBanner a écrit:Qu'est-ce qui ne fonctionne pas? C'est ça que j'aimerais que vous définissiez, exactement, afin de mieux comprendre.

Que voulez-vous entendre ? Qu'une pomme pourrie peut gâter tout un panier, qu'il faut séparer le bon grain de l'ivraie ? Que le loup, le renard et la belette, à part dans la chanson, on ne les voit pas souvent ensemble ?
Dites-moi.

Je veux lire ce que vous voudrez bien écrire

Il y a pleins de notions dans les concepts de "mixité sociale" ou de "mixité scolaire".
Toutes ne sont peut-être pas celles qui justifient votre rejet.

Dhaiphi a écrit:

PurpleBanner a écrit:Qu'est-ce qui ne fonctionne pas? C'est ça que j'aimerais que vous définissiez, exactement, afin de mieux comprendre.

Que voulez-vous entendre ? Qu'une pomme pourrie peut gâter tout un panier, qu'il faut séparer le bon grain de l'ivraie ? Que le loup, le renard et la belette, à part dans la chanson, on ne les voit pas souvent ensemble ?
Dites-moi.

C'est exact : j'y suis confronté en tant que professeur et en tant que père. Les classes difficiles sont esquivées par les gens au courant. Quand il y a trop de comment dire... "nouveaux publics", on évite d'y mettre ses gosses. Les cours sont ralentis par des bavardages, des problèmes de discipline =>on ne fait pas le programme=> on arrive sans niveau au lycée. Jamais je ne voudrais prendre le risque que mon fils se retrouve dans des classes comme j'en ai. J'ai tenu au maximum jusqu'en fin de primaire , mais au collège, plus possible, d'autant que dans ces endroits à nouveaux publics, certaines options et langues disparaissent , donc ou contournement de secteur, ou bahut privé. Pas le choix, on ne rigole pas avec ça...

PurpleBanner a écrit:Toutes ne sont peut-être pas celles qui justifient votre rejet.

Citez-moi alors quelques points positifs de la mixité scolaire.

Lefteris a écrit:
Les classes difficiles sont esquivées par les gens au courant. Quand il y a trop de comment dire... "nouveaux publics", on évite d'y mettre ses gosses. Les cours sont ralentis par des bavardages, des problèmes de discipline =>on ne fait pas le programme=> on arrive sans niveau au lycée. Jamais je ne voudrais prendre le risque que mon fils se retrouve dans des classes comme j'en ai. J'ai tenu au maximum jusqu'en fin de primaire , mais au collège, plus possible, d'autant que dans ces endroits à nouveaux publics, certaines options et langues disparaissent , donc ou contournement de secteur, ou bahut privé. Pas le choix, on ne rigole pas avec ça...

Je comprends Lefteris.
Mais si un public est trop représenté, c'est bien qu'il n'y a pas de mixité. C'est du ghetto scolaire. Je comprends qu'on veuille fuir les ghettos. Mais je ne comprends pas qu'on ne veuille pas les éliminer.
Et c'est bien cela qu'il faudrait éliminer. Les écoles et établissements ghettos.

Dhaiphi a écrit:

PurpleBanner a écrit:Toutes ne sont peut-être pas celles qui justifient votre rejet.

Citez-moi alors quelques points positifs de la mixité scolaire.

Je souhaite comprendre votre rejet de la mixité scolaire et non vous convaincre de son bien fondé.

PurpleBanner a écrit:

Lefteris a écrit:
Les classes difficiles sont esquivées par les gens au courant. Quand il y a trop de comment dire... "nouveaux publics", on évite d'y mettre ses gosses. Les cours sont ralentis par des bavardages, des problèmes de discipline =>on ne fait pas le programme=> on arrive sans niveau au lycée. Jamais je ne voudrais prendre le risque que mon fils se retrouve dans des classes comme j'en ai. J'ai tenu au maximum jusqu'en fin de primaire , mais au collège, plus possible, d'autant que dans ces endroits à nouveaux publics, certaines options et langues disparaissent , donc ou contournement de secteur, ou bahut privé. Pas le choix, on ne rigole pas avec ça...

Je comprends Lefteris.
Mais si un public est trop représenté, c'est bien qu'il n'y a pas de mixité. C'est du ghetto scolaire. Je comprends qu'on veuille fuir les ghettos. Mais je ne comprends pas qu'on ne veuille pas les éliminer.
Et c'est bien cela qu'il faudrait éliminer. Les écoles et établissements ghettos.
.

Les ghettos ne seront jamais éliminés, mais au contraire renforcés . Saut peut-être dans les petites villes où l'"offre" est réduite. Dans les grandes villes, la concurrence est âpre.
Parlons sans langue de bois:
Les classes moyennes attachées à l'école et à la réussite scolaire louent ou achètent dans les endroits où le m² est abordable. Or , dans ces endroits pullulent les logements sociaux ou pas chers, où la population scolaire est souvent très en retard, agitée, bruyante dans les classes, parfois allophone.
De plus, l'E.N. est dans une position dogmatique : classes hétérogènes obligatoires, pas de classes de niveau, mêmes horaires pour tout le monde. Donc aucune chance d'être dans une classe calme où l'on avance, et la classe moyenne -très au courant- pratique l'évitement (pas la classe très aisée, paradoxalement, qui est en centre ville).
Ce qui a pour effet de dégringoler encore plus la réputation , et ainsi de suite. En raison des publics, les classes à option ferment, d'autant plus en ce moment avec les réductions d'enseignant : plus d'allemand LV1, ou langue rare, plus de bilangues , de langues anciennes etc.

Donc encore de l'évitement, et ainsi de suite...Je le vois en direct à Paris, et sous trois angles : comme enseignant, comme père, et par les relations.

Nous ne pouvons plus lutter, je crois. Là où va aller mon gamin, c'est sur dossier, signature d'un engagement, élèves rangés avant les cours, classes silencieuses...

C'est bien triste, mais très vrai. Je ne suis pas parent, mais j'ai vécu ce que tu décris, Lefteris, en tant que prof en banlieue difficile. Le genre d'endroit qui fait qu'en quelques kilomètres on passe de barres HLM à de grandes villas cossues, cachées derrière leurs hautes grilles de protection. Là, la mixité n'est qu'un vain mot. En réalité coexistent deux univers qui ne se rejoignent jamais, sur rien. Il m'est arrivé, en tant que prof, de conseiller à de bons élèves de prendre une langue "rare" (grec -hé oui! cela devient une langue rare! - russe, japonais, chinois...) pour aller dans un "bon" lycée un peu plus loin plutôt que de les voir aller dans l'établissement privé le plus proche.

Mina a écrit:C'est bien triste, mais très vrai. En réalité coexistent deux univers qui ne se rejoignent jamais, sur rien.

Cette phrase est un bon résumé et ce n'est pas même pas triste, c'est ainsi.

Dhaiphi a écrit:

Mina a écrit:C'est bien triste, mais très vrai. En réalité coexistent deux univers qui ne se rejoignent jamais, sur rien.

Cette phrase est un bon résumé et ce n'est pas même pas triste, c'est ainsi.

Si ,c'est triste, cette société cloisonnée par des murs invisibles. Ca ne m'amuse pas de mettre un gosse dans le privé, lui faire prendre le métro en plus. Mais la situation est vraiment trop grave....
Je n'ai pas connu ça jeune (ça fait un moment)dans une petite ville de province. A Paris, même pas besoin de passer des HLM aux maisons cossues , c'est d'une rue à l'autre, d'un pâté de maison à l'autre, dans le même immeuble parfois. Différences matérielles, de niveau social, de culture...