Aide aux devoirs en collège

Suite à ma râlerie du jour, un constat d'abord.

Depuis quatre ans que je suis dans mon étab et que je participe à l'aide aux devoirs, c'est la première année que je constate autant de dysfonctionnements.
Dans mon collège ECLAIR, tous les niveaux ont aide aux devoirs 3 soirs par semaine. En début d'année, nous avons eu tendance à inscrire en aide aux devoirs trop d'élèves dans les groupes (jusqu'à 17 élèves en 4ème ! ), aussi à Toussaint nous avons un peu réduit les effectifs, chaque groupe tournant à l'heure actuelle autour de 10 à 15 élèves.

Néanmoins, cette réduction n'a pas amené, selon moi, de grosses améliorations. Beaucoup d'élèves viennent à l'aide aux devoirs sans travail à faire pour les jours suivants (revoir les leçons du jour/à venir, préparer leurs exercices) ou alors s'appuient sur le fait qu'ils n'ont pas leur matériel (=cahier) et ne sont donc pas en mesure de faire leurs exercices/apprendre leurs leçons pour les cours à venir.
Parallèlement, certains élèves lents et très en difficulté (et conscients de leurs difficultés) ne peuvent pas recevoir l'aide nécessaire.

Du coup, l'aide aux devoirs devient peu à peu un grand n'importe quoi : les élèves sans matériel/sans travail pompent une énergie folle aux intervenants de l'aide aux devoirs, afin de les mettre au travail, et ceux qui sont honnêtes, ont leur matériel, veulent travailler, ne reçoivent pas l'aide dont ils ont besoin parce que les intervenants sont en train de reprendre les élèves qui n'en fichent pas une.
Le serpent se mord donc méchamment la queue.

Maintenant les questions, adressées à ceux pour qui l'aide aux devoirs est pratiquée dans leurs établissements : Rencontrez-vous ces mêmes problèmes ? Et surtout, avez-vous trouver des moyens d'y remédier, afin que ces heures ne soient pas seulement des heures ajoutées à la journée des élèves, mais une réelle aide aux devoirs, un dispositif qui compense positivement les difficultés de nos élèves et les moyens alloués à celui-ci...?

Je pense parler à mon CDE de ce gros problème que nous avons, mais je voudrais arriver armée, avec des propositions à faire. Je pense notamment à réduire encore les effectifs mais avant que mon CDE accepte, je pense qu'il faudrait mettre en place une fiche de suivi pour l'aide aux devoirs uniquement (l'habituelle fiche sur la semaine, portant sur le travail et le comportement) qui permettrait de justifier l'éviction de tel ou tel élève, laquelle serait expliquée à l'élève et ses parents. Mais le suivi de ces fiches me semble hyper lourd, pour des raisons d'horaires (aide aux devoirs de 16h35 à 17h30, après tout le monde a envie de rentrer chez soi) et parce que les intervenants sont très nombreux au cours de la semaine (donc difficulté de retransmission des fiches).

Des propositions, des idées, des remarques ? Je prends !

Frisouille a écrit:Beaucoup d'élèves viennent à l'aide aux devoirs sans travail à faire pour les jours suivants (revoir les leçons du jour/à venir, préparer leurs exercices) ou alors s'appuient sur le fait qu'ils n'ont pas leur matériel (=cahier) et ne sont donc pas en mesure de faire leurs exercices/apprendre leurs leçons pour les cours à venir.

Un élève qui plombe, un rapport d'incident.
Beaucoup d'élèves, beaucoup de rapports,

Il faut au moins que le CDE sache ce qui se passe dans sa pétaudière. Ensuite, à lui de prendre ses responsabilités.

Frisouille a écrit:Parallèlement, certains élèves lents et très en difficulté (et conscients de leurs difficultés) ne peuvent pas recevoir l'aide nécessaire.

Les inciter à se plaindre à leur parents et à l'administration.

archeboc a écrit:

Frisouille a écrit:Beaucoup d'élèves viennent à l'aide aux devoirs sans travail à faire pour les jours suivants (revoir les leçons du jour/à venir, préparer leurs exercices) ou alors s'appuient sur le fait qu'ils n'ont pas leur matériel (=cahier) et ne sont donc pas en mesure de faire leurs exercices/apprendre leurs leçons pour les cours à venir.

Un élève qui plombe, un rapport d'incident.
Beaucoup d'élèves, beaucoup de rapports,

Il faut au moins que le CDE sache ce qui se passe dans sa pétaudière. Ensuite, à lui de prendre ses responsabilités.

Bien, je note, et vais le suggérer aux intervenants.

archeboc a écrit:

Frisouille a écrit:Parallèlement, certains élèves lents et très en difficulté (et conscients de leurs difficultés) ne peuvent pas recevoir l'aide nécessaire.

Les inciter à se plaindre à leur parents et à l'administration.

Ils le font, largement, avec toute la déperdition que cela implique. Du coup les PP, ayant connaissance des problèmes rencontrés durant l'aide aux devoirs, ne peuvent plus, décemment, proposer l'aide aux élèves en difficulté...

J'ai fait de l'aide aux devoirs pendant plusieurs années. Quand on a commencé à avoir ce genre de soucis, on a descendu méthodiquement les élèves qui plombaient l'heure dans le bureau du CDE. A chaque fois, jusqu'à ce qu'ils comprennent, et que le CDE se rende compte de l'état des choses. A la fin ça marchait : ou le CDE décidait de désinscrire ces élèves mis en AD contre leur gré par les parents, ou les gamins se mettaient au boulot. On appelait aussi pas mal les parents, pour renvoyer chez eux les élèves externes qui n"avaient pas de travail, mettaient le brin et habitaient à côté. J'imagine que vous avez pas mal d'externes, ne pouvez-vous pas jouer là-dessus? Il faut absolument que vous arriviez à préserver ceux qui en ont besoin, c'est tellement important pour eux...

Les groupes sont revus à chaque petites vacances : ceux qui ne font rien ne sont plus inscrits. Ça ne règle pas tous les problèmes mais ça a pas mal limité les dégâts quand même.
Jusqu'à l'année dernière les intervenants étaient très nombreux et donc les groupes assez réduits, on pouvait aider tous ceux qui demandaient de l'aide tout en rappelant à l'ordre ceux qui se croyaient en récréation.
Mais maintenant que les heures sup ne sont plus défiscalisées, la CPE a dû aller recruter quelques intervenants supplémentaires et même ainsi les groupes tournent autour de 12 ou 15. Dans ces conditions, après deux ou trois rappels, les élèves qui viennent les mains dans les poches sont officiellement invités à rester chez eux.

moon a écrit:J'ai fait de l'aide aux devoirs pendant plusieurs années. Quand on a commencé à avoir ce genre de soucis, on a descendu méthodiquement les élèves qui plombaient l'heure dans le bureau du CDE. A chaque fois, jusqu'à ce qu'ils comprennent, et que le CDE se rende compte de l'état des choses. A la fin ça marchait : ou le CDE décidait de désinscrire ces élèves mis en AD contre leur gré par les parents, ou les gamins se mettaient au boulot. On appelait aussi pas mal les parents, pour renvoyer chez eux les élèves externes qui n"avaient pas de travail, mettaient le brin et habitaient à côté. J'imagine que vous avez pas mal d'externes, ne pouvez-vous pas jouer là-dessus? Il faut absolument que vous arriviez à préserver ceux qui en ont besoin, c'est tellement important pour eux...

C'est justement difficile de renvoyer chez eux les élèves, la plupart prend le bus et habite loin du collège (enfin surtout par rapport à la topographie de l'île).

Quant à renvoyer les élèves chez le CDE, je craindrais qu'il ne soit pas dans son bureau...

D'accord avec toi Axel, à 12 -15 élèves, ce n'est plus de l'aide aux devoirs. :|

Bon ce matin ça n'a pas manqué, quand j'ai rencontré le Principal je lui ai parlé de ces soucis que nous rencontrons, il constate également un problème aussi aurons-nous une réunion sur le sujet la semaine prochaine.
Je vais essayer de suggérer cette fiche de suivi...

Cela marche bien chez vous ? Arrive-t-il que les élèves viennent sans travail et alors, que leur proposez-vous ? J'ai déjà essayer de leur donner des exos type Bescherelle mais si plusieurs n'ont pas de travail, je suis coincée...

Des élèves les mains dans les poches, oui, c'est très fréquent. On met un mot dans le carnet une fois, deux fois, si rien ne change alors ce n'est plus la peine d'espérer.
Certains collègues leur donnent des exercices (préparés à l'avance), d'autres leur font relire une leçon dans le livre d'un camarade, d'autres leur prêtent un livre. Dans tous les cas c'est difficile d'occuper un élève décidé à ne rien faire...

Nous sommes un peu mieux lotis dans notre collège. Les groupes d'aide sont plus réduits (8 élèves maxi) et seulement ceux qui jouent le jeu. Quand ils sont inscrits par les professeurs, le CDE envoie un courrier aux parents précisant que c'est une chance pour ces élèves de combler leurs lacunes et d'être à jour dans leur travail personnel. Si les élèves viennent pour ne rien faire et déranger, nouveau courrier aux parents pour dire que l'élève n'a plus sa place dans ce dispositif. C'est arrivé trois fois l'année dernière. Les groupes sont faits pour le trimestre.

Je me suis occupée une seule fois de l'aide aux devoirs et j'ai rencontré les mêmes problèmes que toi, Frisouille. Des élèves qui venaient là sans être volontaire et donc qui n'avaient pas envie de bosser, des élèves qui n'avaient pas leurs affaires pour travailler... Je n'ai pas de solution à t'apporter car, depuis, je refuse de faire de l'aide aux devoirs. Je sais simplement que les groupes chez nous sont plus réduits: 8 élèves maximum. Et qu'officiellement, seuls les élèves volontaires doivent être inscrits.

Quand un élève vient sans travail à l'aide aux devoirs, je lui donne des exercices de français à faire (j'ai un grand nombre de manuels dans ma salle).
En général, la fois suivante, l'élève trouve miraculeusement quelque chose à faire.

Ne viennent chez nous que les élèves volontaires. Ca simplifie les choses et il y en a une dizaine par groupe.

J'ai fait ça entre deux remplacements (occupons la TZR était le nom officieux de cette action). Je n'avais que des 6e, en groupes de 13/14, et ils étaient plutôt malléables. Quand ils n'avaient pas leurs affaires, exos d'orthographe grammaticale, donnés par mes soins + punition.
Le problème majeur, c'était le fichu poids des sacs : vu la répartition des heures d'aide aux devoirs dans la semaine, je comprenais que les gamins n'apportent pas toutes leurs affaires. Nous faisions donc au minimum les devoirs donnés le jour même. Au bout d'un moment, la prof de maths de 2 des classes sur 6 me faisait une photocop des exos donnés, que je photocopiais à mon tour, ce qui fait qu'ils faisaient au minimum leurs maths et leur français + les matières du jour.

Cette année chaque classe a une heure, assurée par un surveillant ou un professeur.

Il y a environ 15 élèves en 6e, 10 en 5e, 7 en 4e et en 3e.

15 en 6e, c'est énorme ! Comment peut-on aller voir chacun et l'aider en une heure ??

Ben ça fait 3 mn par élève... douche comprise.



Zou, je sors.

Derborence a écrit:Quand un élève vient sans travail à l'aide aux devoirs, je lui donne des exercices de français à faire (j'ai un grand nombre de manuels dans ma salle).
En général, la fois suivante, l'élève trouve miraculeusement quelque chose à faire.

Pas de manuels dans ma salle... parce que je suis une SSF...

Mais tu me donnes une idée : le CDI étant ouvert, je peux envoyer un élève en récupérer quelques uns. Après, il faudra régler leurs jérémiades "mais j'ai pas d'feuilles!!!!"

paul31 a écrit:Cette année chaque classe a une heure, assurée par un surveillant ou un professeur.

Il y a environ 15 élèves en 6e, 10 en 5e, 7 en 4e et en 3e.

C'est pas la question ! :lol:

Vos remarques tendent toutes au même constat : effectifs surchargés et pourtant, à Toussaint nous avons déjà un peu écrémé, mais ce n'est pas encore suffisant.

Mon CDE s'appuyait sur les années précédentes qui roulaient assez bien, aussi a-t-il voulu gonfler les effectifs, pensant que les élèves avaient pris de bonnes habitudes de travail. Or nous avons été trop gourmands, à quoi se rajoute le changement d’assistants pédagogiques. Ceux-ci font leurs armes cette année, l'aide aux devoirs ne peut pas fonctionner aussi bien qu'avec les anciennes qui étaient rodées...

Au moins ce sujet m'aura permis de fourbir mes armes...

Merci !

Résultats de la réunion d'hier à propos de l'aide aux devoirs :

-Afin de pallier aux mouvements et autres jérémiades "j'ai pas mon livre", le CDE a décidé que chaque intervenant récupère une pile de livres avant l'heure d'aide. Ça a plutôt bien fonctionné ce soir, les élèves ont travaillé par groupe de classe, en se les passant quand ils avaient fini leur exos.

-Laïus en début d'heure pour remettre les pendules à l'heure, rappel que l'heure d'aide aux devoirs est faite pour s'avancer (certains avaient l'air de découvrir cette notion ) et travailler au pire pour le lendemain ou revoir les leçons du jour. Certains 6èmes m'ont regardé avec de grands yeux "hein quoi?", essayant de me faire croire que je n'avais pas tenu ce même discours en septembre.

-Et pour nos deux groupes de 16 élèves de 4ème, le CDE a consenti à les scinder pour en faire 3, et j'ai l'honneur et le plaisir de me trouver chargée de ce 3ème groupe un soir par semaine.

Donc on a un peu avancé même si j'ai soufflé dans les bronches de deux tire aux flancs dans mon groupe ce soir.