- cannelle59Habitué du forum
Je dois preparer le corrige type du bac blanc propose a des eleves de 1L. Sachant que je n'ai pas de lyceen, je ne sais que vaguement le programme et je n'ai pas le temps de me plonger dedans entre mes cours, mes copies, mon memoire iufm, les conf et auttres milliers de stage a droite a gauche sans compter les trajets... bref je sature, suis epuisee. J'aurais besoin de quelques conseils pour aborder ce sujet de dissert:
"le recit litteraire, avec les moyens qui lui sont propres, constitue-t-il une voie efficace pour transmettre au lecteur des verites de portee universelle?"
J'ai deja travaille sur les deux premieres parties, voyant d'abord ce qu'on entendait par recit litteraire et ses moyens puis j'ai ensuite evoque les failles du recit litteraire mais je pense etre trop restee sur les textes du corpus (jugement de salomon, extrait de zadig, le laboureur et ses enfants, le petit prince (apprivoisement du renard)) et je ne sais comment m'en sortir la tete haute avec le troisieme partei, je ne sais quelle direction prendre et j'aurais bien besoin d'un petit coup de main. Enfin, en me relisant, je mme suis apercue que pour ma premier partie, je n'ai pas evoque du tout le roman mais suis restee surr le recit litteraire cote apologue.
"le recit litteraire, avec les moyens qui lui sont propres, constitue-t-il une voie efficace pour transmettre au lecteur des verites de portee universelle?"
J'ai deja travaille sur les deux premieres parties, voyant d'abord ce qu'on entendait par recit litteraire et ses moyens puis j'ai ensuite evoque les failles du recit litteraire mais je pense etre trop restee sur les textes du corpus (jugement de salomon, extrait de zadig, le laboureur et ses enfants, le petit prince (apprivoisement du renard)) et je ne sais comment m'en sortir la tete haute avec le troisieme partei, je ne sais quelle direction prendre et j'aurais bien besoin d'un petit coup de main. Enfin, en me relisant, je mme suis apercue que pour ma premier partie, je n'ai pas evoque du tout le roman mais suis restee surr le recit litteraire cote apologue.
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On se demande parfois si la vie a un sens... et puis on rencontre des êtres qui donnent un sens à la vie.
- AmaliahEmpereur
Je ne vais pas t'aider beaucoup, mais je suis curieuse: pourquoi est-ce à toi de préparer le corrigé du bac blanc si tu n'as pas de lycéens??
- cannelle59Habitué du forum
je suis plc c'est pour mon stage de pratique accompagnee qui finalement n'en est pas vraiment un je dois me debrouiller seule et je me sens plus que debordee d'ou mon HELP
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On se demande parfois si la vie a un sens... et puis on rencontre des êtres qui donnent un sens à la vie.
- ysabelDevin
Dans ta 3ème partie tu élargis : les autres genres littéraires que le récit pour transmettres ces vérités.
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« vous qui entrez, laissez toute espérance ». Dante
« Il vaut mieux n’avoir rien promis que promettre sans accomplir » (L’Ecclésiaste)
- CircéExpert
Il faudrait que ton tuteur te fasse un compte-rendu de la correction. Ma tutrice me dit toujours de ne jamais proposer un corrigé type parfait, le genre que les élèves n'arriveront jamais à faire parce qu'il est de moi ...
En revanche, un plan très détaillé oui.
Et le corrigé doit se bâtir en classe à partir de leur propre travail et de ton aide...quitte à leur faire reformuler entièrement un ou deux paragraphes par la suite.
C'est comme ça que j'apprends...mais c'est peut-être pas la bonne méthode.
Je t'envoie tout mon soutien car je vis les mêmes moments que toi et je confirme que je deviens zinzin! :colere:
En revanche, un plan très détaillé oui.
Et le corrigé doit se bâtir en classe à partir de leur propre travail et de ton aide...quitte à leur faire reformuler entièrement un ou deux paragraphes par la suite.
C'est comme ça que j'apprends...mais c'est peut-être pas la bonne méthode.
Je t'envoie tout mon soutien car je vis les mêmes moments que toi et je confirme que je deviens zinzin! :colere:
- cannelle59Habitué du forum
ysabel a écrit:Dans ta 3ème partie tu élargis : les autres genres littéraires que le récit pour transmettres ces vérités.
Je veux bien mais lesquels, j'avoue avoir du mal: poesie a la limite, je vais bien trouve quelque chose mais le theatre je vois deja moins en plus qc d'accessible aux eleves, et de la a construire 3 sous-parties
Dans ma partie 1, est-ce grave de ne pas traiter du roman et de se limiter aux apologues?
En partie 2, j'essaie de montrere ce qu'il manque aux recits litteraire pour etre totalement efficaces et je tremine en disant que finalement rien ne vaut un raisonnement scientifique sauf que pour detailler cela, merci
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On se demande parfois si la vie a un sens... et puis on rencontre des êtres qui donnent un sens à la vie.
- henrietteMédiateur
Je pense qu'en te limitant aux apologues, tu réduis beaucoup le sujet : le récit littéraire, c'est bien plus large comme notion.
A première vue, comme ça, je pense que je dépasserai la problématique opposant textes littéraires -càd créations d'art relevant d'une esthétique- aux textes non littéraires (supposés plus "véridiques" puisque non fictifs, plus "objectifs") par ce que disent par exemple Primo Levi, Jorge Semprun ou Robert Anselme : la fiction est indispensable pour faire partager ce qui est du domaine de l'impensable, ce pour quoi on n'a pas de mots (voir aussi par exemple la construction très particulière de W ou le souvenir d'enfance de Perec) : dans ce sens, le récit littéraire devient le seul moyen de faire partager aux lecteurs ces vérités de portées universelles sur l'être humain (voir les titres de leurs ouvrages : Si c'est un homme, et L'Espèce humaine)
Voici quelques extraits :
Robert Antelme, L’Espèce humaine.
Il y a deux ans, durant les premiers jours qui ont suivi notre retour, nous avons été, tous je pense, en proie à un véritable délire. Nous voulions parler, être entendus enfin. On nous dit que notre apparence physique était assez éloquente à elle seule. Mais nous revenions juste, nous ramenions avec nous notre mémoire, notre expérience toute vivante et nous éprouvions un désir frénétique de la dire telle quelle. Et dès les premiers jours cependant, il nous paraissait impossible de combler la distance que nous découvrions entre le langage dont nous disposions et cette expérience que, pour la plupart, nous étions encore en train de poursuivre dans notre corps. Comment nous résigner à ne pas tenter d’expliquer comment nous en étions venus là ? Nous y étions encore ? Et cependant c’était impossible. A peine commencions-nous à raconter, que nous suffoquions. A nous-mêmes, ce que nous avions à dire commençait à paraître inimaginable.
Cette disproportion entre l’expérience que nous avions vécue et le récit qu’il était possible d’en faire ne fit que se confirmer par la suite. Nous avions donc bien affaire à l’une de ces réalités qui font dire qu’elles dépassent l’imagination. Il était clair désormais que c’était seulement par le choix, c’est-à-dire encore par l’imagination que nous pouvions essayer d’en dire quelque chose.
J’ai essayé ici de retracer la vie d’un kommando (Gandersheim) d’un camp de concentration allemand (Buchenwald).
Jorge Semprun, L’écriture ou la vie
Il y aura des survivants, certes. Moi, par exemple. Me voici survivant de service, opportunément apparu devant ces trois officiers d’une mission alliée pour leur raconter la fumée du crématoire, l’odeur de chair brûlée sur l’Ettersberg, les appels sous la neige, les corvées meurtrières, l’épuisement de la vie, l’espoir inépuisable, la sauvagerie de l’animal humain, la grandeur de l’homme, la nudité fraternelle et dévastée du regard des copains.
Mais peut-on raconter ? Le pourra-t-on ?
Le doute me vient dès ce premier instant.
Nous sommes le 12 avril 1945, le lendemain de la libération de Buchenwald. L’histoire est fraîche, en somme. Nul besoin d’un effort de mémoire particulier. Nul besoin non plus d’une documentation digne de foi, vérifiée.
C’est encore au présent, la mort. Ça se passe sous nos yeux, il suffit de regarder. Ils continuent de mourir par centaines, les affamés du Petit Camp, les Juifs rescapés d’Auschwitz.
Il n’y a qu’à se laisser aller. La réalité est là, disponible. La parole aussi.
Pourtant, un doute me vient sur la possibilité de raconter. Non pas que l’expérience vécue soir indicible. Elle a été invivable, ce qui est tout autre chose, on le comprendra aisément. Autre chose qui ne concerne pas la forme d’un récit possible, mais sa substance. Non pas son articulation, mais sa densité. Ne parviendront à cette substance, à cette densité transparente, que ceux qui sauront faire de leur témoignage un objet artistique, un espace de création. Ou de recréation. Seul l’artifice d’un récit maîtrisé parviendra à transmettre
partiellement la vérité du témoignage. Mais ceci n’a rien d’exceptionnel : il en arrive ainsi de toutes les grandes expériences historiques.
A première vue, comme ça, je pense que je dépasserai la problématique opposant textes littéraires -càd créations d'art relevant d'une esthétique- aux textes non littéraires (supposés plus "véridiques" puisque non fictifs, plus "objectifs") par ce que disent par exemple Primo Levi, Jorge Semprun ou Robert Anselme : la fiction est indispensable pour faire partager ce qui est du domaine de l'impensable, ce pour quoi on n'a pas de mots (voir aussi par exemple la construction très particulière de W ou le souvenir d'enfance de Perec) : dans ce sens, le récit littéraire devient le seul moyen de faire partager aux lecteurs ces vérités de portées universelles sur l'être humain (voir les titres de leurs ouvrages : Si c'est un homme, et L'Espèce humaine)
Voici quelques extraits :
Robert Antelme, L’Espèce humaine.
Il y a deux ans, durant les premiers jours qui ont suivi notre retour, nous avons été, tous je pense, en proie à un véritable délire. Nous voulions parler, être entendus enfin. On nous dit que notre apparence physique était assez éloquente à elle seule. Mais nous revenions juste, nous ramenions avec nous notre mémoire, notre expérience toute vivante et nous éprouvions un désir frénétique de la dire telle quelle. Et dès les premiers jours cependant, il nous paraissait impossible de combler la distance que nous découvrions entre le langage dont nous disposions et cette expérience que, pour la plupart, nous étions encore en train de poursuivre dans notre corps. Comment nous résigner à ne pas tenter d’expliquer comment nous en étions venus là ? Nous y étions encore ? Et cependant c’était impossible. A peine commencions-nous à raconter, que nous suffoquions. A nous-mêmes, ce que nous avions à dire commençait à paraître inimaginable.
Cette disproportion entre l’expérience que nous avions vécue et le récit qu’il était possible d’en faire ne fit que se confirmer par la suite. Nous avions donc bien affaire à l’une de ces réalités qui font dire qu’elles dépassent l’imagination. Il était clair désormais que c’était seulement par le choix, c’est-à-dire encore par l’imagination que nous pouvions essayer d’en dire quelque chose.
J’ai essayé ici de retracer la vie d’un kommando (Gandersheim) d’un camp de concentration allemand (Buchenwald).
Jorge Semprun, L’écriture ou la vie
Il y aura des survivants, certes. Moi, par exemple. Me voici survivant de service, opportunément apparu devant ces trois officiers d’une mission alliée pour leur raconter la fumée du crématoire, l’odeur de chair brûlée sur l’Ettersberg, les appels sous la neige, les corvées meurtrières, l’épuisement de la vie, l’espoir inépuisable, la sauvagerie de l’animal humain, la grandeur de l’homme, la nudité fraternelle et dévastée du regard des copains.
Mais peut-on raconter ? Le pourra-t-on ?
Le doute me vient dès ce premier instant.
Nous sommes le 12 avril 1945, le lendemain de la libération de Buchenwald. L’histoire est fraîche, en somme. Nul besoin d’un effort de mémoire particulier. Nul besoin non plus d’une documentation digne de foi, vérifiée.
C’est encore au présent, la mort. Ça se passe sous nos yeux, il suffit de regarder. Ils continuent de mourir par centaines, les affamés du Petit Camp, les Juifs rescapés d’Auschwitz.
Il n’y a qu’à se laisser aller. La réalité est là, disponible. La parole aussi.
Pourtant, un doute me vient sur la possibilité de raconter. Non pas que l’expérience vécue soir indicible. Elle a été invivable, ce qui est tout autre chose, on le comprendra aisément. Autre chose qui ne concerne pas la forme d’un récit possible, mais sa substance. Non pas son articulation, mais sa densité. Ne parviendront à cette substance, à cette densité transparente, que ceux qui sauront faire de leur témoignage un objet artistique, un espace de création. Ou de recréation. Seul l’artifice d’un récit maîtrisé parviendra à transmettre
partiellement la vérité du témoignage. Mais ceci n’a rien d’exceptionnel : il en arrive ainsi de toutes les grandes expériences historiques.
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