- marleneNiveau 9
Je réfléchis à ma séquence sur La cafetière et à son contenu car l'année dernière j'avais fait les modalisateurs en langue mais je me suis aperçue qu'ils n'étaient plus au programme de 4° même si certains manuels proposent la leçon et des exos(Fleurs d'encre). Or je les trouve presque nécessaires pour étudier l'expression du doute, élément inhérent au fantastique... d'où ma question: continuez-vous à les traiter et avez-vous une leçon très simple niveau 4ème?
- albertine02Expert spécialisé
En 4ème, je m'en tiens, en termes de technique et de leçons, à des choses simples : connotations et surtout valeurs des temps et des modes.
Par exemple, pour le texte fantastique, quand la classe n'a pas des milliards de lacunes, je travaille sur les valeurs du subjonctif....
pour le reste, on se contente d'observer, sans que les constats débouchent sur une véritable leçon, et on part du lexique, toujours.
le vrai cours sur les modélisations est au programme de 3ème.
Par exemple, pour le texte fantastique, quand la classe n'a pas des milliards de lacunes, je travaille sur les valeurs du subjonctif....
pour le reste, on se contente d'observer, sans que les constats débouchent sur une véritable leçon, et on part du lexique, toujours.
le vrai cours sur les modélisations est au programme de 3ème.
- GoubiNiveau 1
Pour ma part, je continue à traiter cette notion en 4e.
Comme vous, Marlène, je pense qu'elle est nécessaire pour étudier les caractéristiques du récit fantastique.
Sans employer le terme de "modalisateurs", vous pouvez parler de "l'expression du doute" et en identifier les caractéristiques (modes verbaux, adverbes, lexique...) avec vos élèves, comme semble le faire Albertine.
Cela dit, le programme est peu explicite sur bien des points. A propos du récit, il n'y est fait aucune allusion à certaines notions de narratologie autrefois étudiées. Pourtant, tous les manuels de 4e, sans exception, y font référence.
Comme vous, Marlène, je pense qu'elle est nécessaire pour étudier les caractéristiques du récit fantastique.
Sans employer le terme de "modalisateurs", vous pouvez parler de "l'expression du doute" et en identifier les caractéristiques (modes verbaux, adverbes, lexique...) avec vos élèves, comme semble le faire Albertine.
Cela dit, le programme est peu explicite sur bien des points. A propos du récit, il n'y est fait aucune allusion à certaines notions de narratologie autrefois étudiées. Pourtant, tous les manuels de 4e, sans exception, y font référence.
- marleneNiveau 9
Goubi as-tu fait une cours rassemblant ces caractéristiques? Je souhaiterais simplifier le mien.
- albertine02Expert spécialisé
je me suis rendu compte, en réfléchissant au sujet, que je faisais comme M.Jourdain.....nous modalisons sans le savoir.
Et finalement, pour une fois, le décloisonnement est productif : les relevés lexicaux pour commencer, l'étude des formes verbales ensuite.
C'est une introduction royale pour le cours de 3ème.
Et finalement, pour une fois, le décloisonnement est productif : les relevés lexicaux pour commencer, l'étude des formes verbales ensuite.
C'est une introduction royale pour le cours de 3ème.
- marleneNiveau 9
je poste ma leçon de l'année dernière: comment puis-je la simplifier pour ne pas trop empiéter sur le programme de 3°?
Les mots de la subjectivité
Dans un récit, le narrateur peut choisir de marquer sa présence dans le texte.
Il peut exprimer :
→ un jugement, des sentiments (en particulier dans les descriptions et les portraits).
* Lorsque le jugement du narrateur est positif, le vocabulaire est alors mélioratif ou laudatif.
* Lorsque le jugement du narrateur est négatif, le vocabulaire est alors péjoratif ; il déprécie.
On peut relever des adjectifs qualificatifs (superbe/affreux), adjectifs au superlatif (le plus, très beau), des noms (vaurien/héros), des verbes (éblouir, révulser), des suffixes péjoratifs (criard, chauffard, jaunâtre, vieillotte...), des phrases exclamatives.
→le doute (en particulier dans un récit fantastique, doute sur la réalité de ce que raconte le narrateur)
On peut trouver:
• Des verbes qui expriment différents degrés de certitude (l’information donnée est plus ou moins sûre) et souvent employés dans des tournures impersonnelles : sembler : il me semble que, devoir : il doit arriver, pouvoir : il peut avoir un problème, il se peut que, paraître : il paraît fou, prétendre, ignorer, croire : je crois qu’il viendra…+ j’ai l’impression que, je suppose que, il apparaît que, il est probable que….
• Des adverbes: peut-être, sans doute, probablement, certainement, apparemment, véritablement, sans aucun doute…
• Le conditionnel qui exprime la probabilité, le doute : on dirait..
• La ponctuation : type de phrases exclamatif, interrogatif, points de suspension soulignant le doute ou la réflexion
• Des comparaisons et métaphores : recours à des approximations pour rendre compte de la difficulté ou de l’impossibilité de nommer exactement : c’était comme…
• Des périphrases : on remplace un mot par plusieurs : une sorte de ..., une espèce de...
Les mots de la subjectivité
Dans un récit, le narrateur peut choisir de marquer sa présence dans le texte.
Il peut exprimer :
→ un jugement, des sentiments (en particulier dans les descriptions et les portraits).
* Lorsque le jugement du narrateur est positif, le vocabulaire est alors mélioratif ou laudatif.
* Lorsque le jugement du narrateur est négatif, le vocabulaire est alors péjoratif ; il déprécie.
On peut relever des adjectifs qualificatifs (superbe/affreux), adjectifs au superlatif (le plus, très beau), des noms (vaurien/héros), des verbes (éblouir, révulser), des suffixes péjoratifs (criard, chauffard, jaunâtre, vieillotte...), des phrases exclamatives.
→le doute (en particulier dans un récit fantastique, doute sur la réalité de ce que raconte le narrateur)
On peut trouver:
• Des verbes qui expriment différents degrés de certitude (l’information donnée est plus ou moins sûre) et souvent employés dans des tournures impersonnelles : sembler : il me semble que, devoir : il doit arriver, pouvoir : il peut avoir un problème, il se peut que, paraître : il paraît fou, prétendre, ignorer, croire : je crois qu’il viendra…+ j’ai l’impression que, je suppose que, il apparaît que, il est probable que….
• Des adverbes: peut-être, sans doute, probablement, certainement, apparemment, véritablement, sans aucun doute…
• Le conditionnel qui exprime la probabilité, le doute : on dirait..
• La ponctuation : type de phrases exclamatif, interrogatif, points de suspension soulignant le doute ou la réflexion
• Des comparaisons et métaphores : recours à des approximations pour rendre compte de la difficulté ou de l’impossibilité de nommer exactement : c’était comme…
• Des périphrases : on remplace un mot par plusieurs : une sorte de ..., une espèce de...
- CelebornEsprit sacré
En fait, ce point n'est pas un point de langue, mais un point d'étude littéraire à construire au fil des textes étudiés. À mon avis.
_________________
"On va bien lentement dans ton pays ! Ici, vois-tu, on est obligé de courir tant qu'on peut pour rester au même endroit. Si on veut aller ailleurs, il faut courir au moins deux fois plus vite que ça !" (Lewis Carroll)
Mon Blog
- GoubiNiveau 1
La modalisation, un point d'étude littéraire ? Cela me paraît un peu réducteur. Comme le rappelait Albertine, nous faisons de la modalisation sans le savoir ou sans en avoir conscience.
L'énoncé "Quelle belle journée !" n'a rien de littéraire, et pourtant on peut en étudier les procédés de modalisation. J'insiste sur ce point avec mes élèves pour leur montrer que la modalisation n'est pas un "savoir-faire" réservé aux seuls écrivains. J'y insiste notamment lorsque nous étudions l'argumentation en 3e et que nous abordons des textes non littéraires.
Votre cours, Marlène, est très intéressant, mais un peu trop technique pour des élèves de 4e, surtout s'il a lieu en début d'année.
En 4e, je traite généralement la notion de modalisateur lorsque j'aborde le fantastique. A l'occasion de l'étude d'un récit fantastique, je demande d'abord à mes élèves de relever tous les mots, groupes de mots ou phrases dans lesquels ils perçoivent l'expression du doute ou de l'incertitude. Une fois ce travail fait et corrigé, je leur demande de classer leurs relevés en fonction de leur nature : classe grammaticale, lexique, ponctuation... Cela leur permet de revoir quelques points des programmes de 6e et de 5e, qui ne sont pas sus ou maîtrisés. Cela me permet d'introduire des notions du programme de 4e. A ce stade, je ne prononce pas le terme de "modalisateur".
Je leur propose ensuite des exercices dans lesquels ils doivent retrouver les caractéristiques qu'ils ont identifiées dans le précédent exercice et nommer celles-ci avec précision.
Quand ce travail est terminé, je leur propose un cours semblable au vôtre.
Nous revoyons la notion au cours des séquences suivantes (théâtre, lettre, poésie lyrique).
Généralement, les élèves sont très intéressés par cette notion. Ils découvrent qu'un énoncé en apparence anodin n'est pas neutre. Cela me semble être une bonne initiation à l'étude des stratégies argumentatives en classe de 3e et au lycée.
L'énoncé "Quelle belle journée !" n'a rien de littéraire, et pourtant on peut en étudier les procédés de modalisation. J'insiste sur ce point avec mes élèves pour leur montrer que la modalisation n'est pas un "savoir-faire" réservé aux seuls écrivains. J'y insiste notamment lorsque nous étudions l'argumentation en 3e et que nous abordons des textes non littéraires.
Votre cours, Marlène, est très intéressant, mais un peu trop technique pour des élèves de 4e, surtout s'il a lieu en début d'année.
En 4e, je traite généralement la notion de modalisateur lorsque j'aborde le fantastique. A l'occasion de l'étude d'un récit fantastique, je demande d'abord à mes élèves de relever tous les mots, groupes de mots ou phrases dans lesquels ils perçoivent l'expression du doute ou de l'incertitude. Une fois ce travail fait et corrigé, je leur demande de classer leurs relevés en fonction de leur nature : classe grammaticale, lexique, ponctuation... Cela leur permet de revoir quelques points des programmes de 6e et de 5e, qui ne sont pas sus ou maîtrisés. Cela me permet d'introduire des notions du programme de 4e. A ce stade, je ne prononce pas le terme de "modalisateur".
Je leur propose ensuite des exercices dans lesquels ils doivent retrouver les caractéristiques qu'ils ont identifiées dans le précédent exercice et nommer celles-ci avec précision.
Quand ce travail est terminé, je leur propose un cours semblable au vôtre.
Nous revoyons la notion au cours des séquences suivantes (théâtre, lettre, poésie lyrique).
Généralement, les élèves sont très intéressés par cette notion. Ils découvrent qu'un énoncé en apparence anodin n'est pas neutre. Cela me semble être une bonne initiation à l'étude des stratégies argumentatives en classe de 3e et au lycée.
- marleneNiveau 9
Je fais en fait la même démarche: après un travail sur un passage de la Cafetière, une observation des éléments montrant comment le narrateur perçoit les choses, les événements,comment il exprime le doute, on classe les différents procédés( lexique, ponctuation ou figures...) puis je distribue la leçon et on s'entraîne à rechercher les procédés dans différents exos et à les identifier.
- GoubiNiveau 1
Youpi ! nous sommes au moins deux à procéder ainsi. Le début d'une majorité...
Bonne fin de journée et bon courage pour le boulot !
Bonne fin de journée et bon courage pour le boulot !
- albertine02Expert spécialisé
et l'avantage, du reste, de travailler de la sorte, c'est que face aux autres textes fantastiques, les élèves développent certains bons réflexes, et spontanément, regardent le point de vue du narrateur, le lexique, les temps et modes etc.
- marleneNiveau 9
mais une question encore: comment rendre cette leçon moins technique? Que leur proposez-vous?
- CelebornEsprit sacré
Goubi a écrit:La modalisation, un point d'étude littéraire ? Cela me paraît un peu réducteur.
dans l'absolu, certainement.
Par rapport à ce qu'on peut et doit en faire au collège, ça me semble largement suffisant. D'ailleurs il semblerait que ça n'intéresse les intervenants que dans l'étude du fantastique, en 4e. donc autant en faire un point associé à l'étude (littéraire) du fantastique. ce qui n'empêche pas de le réinvestir. Mais en faire un point de langue, vu le programme de langue, le niveau de langue des élèves et le temps dont on dispose, ça me semble impossible. D'autant que ce n'est pas au programme de 4e, comme signalé plus haut.
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"On va bien lentement dans ton pays ! Ici, vois-tu, on est obligé de courir tant qu'on peut pour rester au même endroit. Si on veut aller ailleurs, il faut courir au moins deux fois plus vite que ça !" (Lewis Carroll)
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- albertine02Expert spécialisé
je leur propose la même chose que toi....des relevés, des constats, des observations, qui sont ensuite classés. Mais en termes de théorie, je m'en tiens à ce que le programme préconise.
Et puis, dans la mesure où j'enchaîne sur les emplois et valeurs du subjonctif, qui là, est une grosse leçon, j'en reste aux stades des observations d'une part, et des conseils d'autre part : que regarde-ton dans un texte fantastique ? on sera attentif aux choix lexicaux, par exemple le champ lexical du doute et ses moyens grammaticaux etc.
On étudie les procédés de la modalisation, mais sans les nommer.
Et puis, dans la mesure où j'enchaîne sur les emplois et valeurs du subjonctif, qui là, est une grosse leçon, j'en reste aux stades des observations d'une part, et des conseils d'autre part : que regarde-ton dans un texte fantastique ? on sera attentif aux choix lexicaux, par exemple le champ lexical du doute et ses moyens grammaticaux etc.
On étudie les procédés de la modalisation, mais sans les nommer.
- marleneNiveau 9
donc Albertine tu ne donnes pas de leçon: observation et exos de repérages et d'indentification, simplement.
Et qu'entends-tu sur "ce que préconise le programme"? est-ce qu'il s'agit de ne pas parler de modalisateurs? S'il s'agit de cela, je me suis appliquée à ne pas le dire mais ensuite il est vrai que je classe les procédés de façon rigoureuse: peut-être trop?
Et qu'entends-tu sur "ce que préconise le programme"? est-ce qu'il s'agit de ne pas parler de modalisateurs? S'il s'agit de cela, je me suis appliquée à ne pas le dire mais ensuite il est vrai que je classe les procédés de façon rigoureuse: peut-être trop?
- GoubiNiveau 1
Il faut me lire plus attentivement, Celeborn. J'ai écrit plus haut : "Nous revoyons la notion au cours des séquences suivantes (théâtre, lettre, poésie lyrique)." Je ne relie donc pas cette notion à l'étude du seul fantastique.
Cela dit, tout dépend du niveau de la classe. Les élèves de l'établissement dans lequel j'enseigne ont un bon, voire un très bon niveau... à quelques exceptions près. Je n'abordais jamais cette notion quand j'enseignais en zone sensible et en zone de prévention violence.
En définitive, Albertine, votre démarche ne diffère pas beaucoup de celle de Marlène et de la mienne.
Cela dit, tout dépend du niveau de la classe. Les élèves de l'établissement dans lequel j'enseigne ont un bon, voire un très bon niveau... à quelques exceptions près. Je n'abordais jamais cette notion quand j'enseignais en zone sensible et en zone de prévention violence.
En définitive, Albertine, votre démarche ne diffère pas beaucoup de celle de Marlène et de la mienne.
- GoubiNiveau 1
Marlène, je ne crois pas qu'un classement rigoureux des procédés nuise à la compréhension de cette notion. Il vient au contraire clarifier celle-ci en donnant aux élèves des outils d'analyse précis. En outre, le travail effectué en amont a, en principe, permis à la classe de s'approprier intuitivement ces outils.
Les modalisateurs ne figurent pas au programme de 4e, au moins de façon explicite, mais rien ne nous empêche de les aborder de façon indirecte comme Albertine semble le faire.
Au reste, ladite notion n'est pas très complexe. D'autres, qui figurent au programme, sont nettement plus difficiles à assimiler.
Les modalisateurs ne figurent pas au programme de 4e, au moins de façon explicite, mais rien ne nous empêche de les aborder de façon indirecte comme Albertine semble le faire.
Au reste, ladite notion n'est pas très complexe. D'autres, qui figurent au programme, sont nettement plus difficiles à assimiler.
- albertine02Expert spécialisé
Goubi a écrit:Marlène, je ne crois pas qu'un classement rigoureux des procédés nuise à la compréhension de cette notion. Il vient au contraire clarifier celle-ci en donnant aux élèves des outils d'analyse précis. En outre, le travail effectué en amont a, en principe, permis à la classe de s'approprier intuitivement ces outils.
Les modalisateurs ne figurent pas au programme de 4e, au moins de façon explicite, mais rien ne nous empêche de les aborder de façon indirecte comme Albertine semble le faire.
Au reste, ladite notion n'est pas très complexe. D'autres, qui figurent au programme, sont nettement plus difficiles à assimiler.
je n'aurais pas dit mieux !!!
la notion est abordée indirectement (et du reste, on le fait souvent à la faveur d'autres parties du programme), je donne les outils d'analyse précis, selon le niveau de la classe, j'approfondis....ou j'en reste à des constats classés et nommés.
Mais je ne parle pas de modalisation.
- albertine02Expert spécialisé
Et en effet, j'ai l'impression que nous travaillons de la même façon.
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