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Volubilys
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dyslexie : témoignage d'un orthophoniste - Page 8 Empty Re: dyslexie : témoignage d'un orthophoniste

par Volubilys Mar 4 Déc 2012 - 19:34
Ça fait un peu chasse aux sorcières ce test.
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par ee Mar 4 Déc 2012 - 22:15
Volubilys a écrit:Ça fait un peu chasse aux sorcières ce test.

+1

Si un enfant compense seul sa "dyslexie" au point d'être correctement orthographié, que cherche-t-on au juste avec ce type de test?!
Sur le même modèle, je propose de soumettre un élève calme au régime d'ordres arbitraires et contradictoires hurlés à des fréquences irrégulières, au manque de sommeil et à l'écoute à haute dose de rap et de hard rock pendant qu'il suit un cours. Avec un peu de chance, un psychologue efficace pourra alors lui découvrir une hyperactivité avec troubles de l'attention, susceptible de donner lieu à prescription de Rit..., bien que le gamin soit jusqu'alors parvenu à cacher son trouble du comportement...
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par Volubilys Mar 4 Déc 2012 - 22:23
adelaideaugusta a écrit: il a depuis initié au dépistage des centaines de confrères et dépisté personnellement plus de 2000 enfants dyslexiques.
Pourquoi la mention du nombre d'enfants dyslexiques dépistés comme un record me fait froid dans le dos? Il en a fait quoi de ces enfants? Pourquoi cet acharnement?
Loreleii
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par Loreleii Mar 4 Déc 2012 - 23:25
Aujourd'hui, en conseil de classe, nous parlions d'une élève de 4° dyslexique. Ses résultats sont mauvais malgré de la bonne volonté et une bonne participation en classe. J'ai souligné que j'étais inquiète pour elle parce que même à l'oral, elle n'y arrive pas. Elle ne comprend pas grand chose et ça exaspère les autres élèves. Un collègue que j'aime bien m'a répondu que c'était à cause de sa dyslexie, que la dyslexie, c'était aussi bien à l'oral qu'à l'écrit!! Je n'ai rien répondu, ce n'était ni le lieu ni le moment de débattre. Mais je ne comprends plus rien! Les orthophonistes ont toujours conseillé de passer par l'oral pour les dyslexiques! Par ailleurs, si elle ne peut réussir ni à l'écrit, ni à l'oral, on fait quoi?
Quand je dis qu'elle participe bien, c'est qu'elle lève toujours la main, mais elle répond toujours à côté.... Elle est gentille et volontaire, mais je pense vraiment qu'en plus de sa dyslexie, elle a vraiment des difficultés importantes de compréhension!
Je ne sais plus quoi faire avec elle, souvent je ne la note pas parce que même avec des aménagements, je ne sais pas où chercher les points...
Quelqu'un a un avis?
Nita
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par Nita Mar 4 Déc 2012 - 23:34
adelaideaugusta a écrit:
Celeborn a écrit:Découverte du jour en heure syndicale : la plupart des PAI pour dyslexie dans notre établissement… ne sont pas signés par le médecin scolaire (!!). Un bilan de l'orthophoniste, une signature de l'infirmière, et roule ma poule, va adapter tes cours et tes évaluations.

Tout ça pour essayer de faire un peu mieux comprendre la méfiance des enseignants vis-à-vis de ces choses mises en place et qu'on nous vend pour ce qu'elles ne sont pas.

Je reviens sur ce sujet de la dyslexie, qui m'a toujours énormément intéressée, car je le trouve primordial pour le devenir des générations futures, étant donné que si on reste attentif (il suffit de faire un tour dans le rayon primaire de la Fnac ou autre librairie scolaire ) on se rend compte que les méthodes calamiteuses sont de plus en plus utilisées.


Que pensez-vous de ces tests de la Noria, dont le créateur est Yves Wendels, conseiller psychologue ?
Personnellement, je me dis "Malheur aux enfants diagnostiqués par ce (censuré )!"

Lorsque l’enfant est en train d’écrire un mot, on commence à lui dicter le mot suivant.
On accélérera toujours légèrement son rythme, tout en s’assurant qu’il est en mesure de suivre.

Qui est Yves Wendels ? Conseiller psychologue, surtout connu en tant que créateur des « TESTS de la NORIA ». Ce sont des tests d’intelligence et d’aptitudes exclusivement destinés aux psychologues. Ils ne sont pas en vente directe auprès des particuliers. Ils sont très largement utilisés en France dans les Centres d’Information et d’Orientation, les services de psychologie et les Centres de Bilan.
Ce qu’on sait moins, c’est à quel point la dyslexie occupe une place à part dans le parcours professionnel de l’auteur. Cela fait plus de vingt ans qu’inlassablement, il rencontre des enseignants, des parents, des psychologues, des thérapeutes et des travailleurs sociaux pour leur parler de la dyslexie. Autour d’une méthode de dépistage dans les années 1980, « Un écolier en péril, le dyslexique », (épuisé) il a depuis initié au dépistage des centaines de confrères et dépisté personnellement plus de 2000 enfants dyslexiques.

Mais on rêve ! Envoyez-moi ce cuistre, je vais le tester ! furieux furieux furieux

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A clean house is a sign of a broken computer.
Ronin
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par Ronin Mar 4 Déc 2012 - 23:57
Loreleii a écrit:Aujourd'hui, en conseil de classe, nous parlions d'une élève de 4° dyslexique. Ses résultats sont mauvais malgré de la bonne volonté et une bonne participation en classe. J'ai souligné que j'étais inquiète pour elle parce que même à l'oral, elle n'y arrive pas. Elle ne comprend pas grand chose et ça exaspère les autres élèves. Un collègue que j'aime bien m'a répondu que c'était à cause de sa dyslexie, que la dyslexie, c'était aussi bien à l'oral qu'à l'écrit!! Je n'ai rien répondu, ce n'était ni le lieu ni le moment de débattre. Mais je ne comprends plus rien! Les orthophonistes ont toujours conseillé de passer par l'oral pour les dyslexiques! Par ailleurs, si elle ne peut réussir ni à l'écrit, ni à l'oral, on fait quoi?
Quand je dis qu'elle participe bien, c'est qu'elle lève toujours la main, mais elle répond toujours à côté.... Elle est gentille et volontaire, mais je pense vraiment qu'en plus de sa dyslexie, elle a vraiment des difficultés importantes de compréhension!
Je ne sais plus quoi faire avec elle, souvent je ne la note pas parce que même avec des aménagements, je ne sais pas où chercher les points...
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C'est toi qui a raison et ton collègue qui a dit une bêtise. On peut très bien avoir une dyslexie plus une intelligence un peu faible par exemple.
bluebizine
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par bluebizine Mar 18 Déc 2012 - 9:12
Loreleii a écrit:Aujourd'hui, en conseil de classe, nous parlions d'une élève de 4° dyslexique. Ses résultats sont mauvais malgré de la bonne volonté et une bonne participation en classe. J'ai souligné que j'étais inquiète pour elle parce que même à l'oral, elle n'y arrive pas. Elle ne comprend pas grand chose et ça exaspère les autres élèves. Un collègue que j'aime bien m'a répondu que c'était à cause de sa dyslexie, que la dyslexie, c'était aussi bien à l'oral qu'à l'écrit!! Je n'ai rien répondu, ce n'était ni le lieu ni le moment de débattre. Mais je ne comprends plus rien! Les orthophonistes ont toujours conseillé de passer par l'oral pour les dyslexiques! Par ailleurs, si elle ne peut réussir ni à l'écrit, ni à l'oral, on fait quoi?
Quand je dis qu'elle participe bien, c'est qu'elle lève toujours la main, mais elle répond toujours à côté.... Elle est gentille et volontaire, mais je pense vraiment qu'en plus de sa dyslexie, elle a vraiment des difficultés importantes de compréhension!
Je ne sais plus quoi faire avec elle, souvent je ne la note pas parce que même avec des aménagements, je ne sais pas où chercher les points...
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cette élève est peut-être dysphasique avec des troubles dyslexiques.
adelaideaugusta
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par adelaideaugusta Mar 18 Déc 2012 - 11:26
bluebizine a écrit:
Loreleii a écrit:Aujourd'hui, en conseil de classe, nous parlions d'une élève de 4° dyslexique. Ses résultats sont mauvais malgré de la bonne volonté et une bonne participation en classe. J'ai souligné que j'étais inquiète pour elle parce que même à l'oral, elle n'y arrive pas. Elle ne comprend pas grand chose et ça exaspère les autres élèves. Un collègue que j'aime bien m'a répondu que c'était à cause de sa dyslexie, que la dyslexie, c'était aussi bien à l'oral qu'à l'écrit!! Je n'ai rien répondu, ce n'était ni le lieu ni le moment de débattre. Mais je ne comprends plus rien! Les orthophonistes ont toujours conseillé de passer par l'oral pour les dyslexiques! Par ailleurs, si elle ne peut réussir ni à l'écrit, ni à l'oral, on fait quoi?
Quand je dis qu'elle participe bien, c'est qu'elle lève toujours la main, mais elle répond toujours à côté.... Elle est gentille et volontaire, mais je pense vraiment qu'en plus de sa dyslexie, elle a vraiment des difficultés importantes de compréhension!
Je ne sais plus quoi faire avec elle, souvent je ne la note pas parce que même avec des aménagements, je ne sais pas où chercher les points...
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cette élève est peut-être dysphasique avec des troubles dyslexiques.

Il faudrait peut-être tester son QI ??
Presse-purée
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par Presse-purée Mer 12 Juin 2013 - 8:33
Un article en lien avec le propos de ce fil

Lecture: Origine et coût des apprentissages ratés, CR de l'ouvrage de Sandrine Garcia, A l'école des dyslexiques: naturaliser ou combattre l'échec scolaire? Site du GRDS

Cr de lectures.revues.org sur le même bouquin

Une émission de France Cu, RdE 23/02/13

Les débats dans les comms de l'émission sont assez intéressants à lire

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Homines, dum docent, discunt.Sénèque, Epistulae Morales ad Lucilium VII, 8

"La culture est aussi une question de fierté, de rapport de soi à soi, d’esthétique, si l’on veut, en un mot de constitution du sujet humain." (Paul Veyne, La société romaine)
"Soyez résolus de ne servir plus, et vous voilà libres". La Boétie
"Confondre la culture et son appropriation inégalitaire du fait des conditions sociales : quelle erreur !" H. Pena-Ruiz
"Il vaut mieux qu'un élève sache tenir un balai plutôt qu'il ait été initié à la philosophie: c'est ça le socle commun" un IPR
Tine523
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par Tine523 Mar 29 Oct 2013 - 13:20
loukoumintergalactique a écrit:

Si vous avez d'autres questions, je suis tout disposé à vous répondre ! Il me semble qu'il est temps qu'un orthophoniste donne un coup de pied dans la fourmilière de l'éducation nationale...  Very Happy
Moi, j'ai une question: on m'a parlé d'un texte permettant aux non-dyslexique de voir ce qu'un dys voit quand il lit. Ce texte existe-t-il? Si oui, pourrais-tu me dire où le trouver.
Merci
Asha Kraken
Asha Kraken
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par Asha Kraken Mar 29 Oct 2013 - 14:19
Tine, je n'ai pas de texte précis, mais une référence de bouquin qui contient des petits textes pour se mettre "à la place " d'un dyslexique , il s'agit de La dyslexie, prise en charge à l'école et à la maison de Odile Golliet.
Tine523
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Niveau 4

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par Tine523 Mar 29 Oct 2013 - 15:39
merci je vais voir si je peux le trouver.
Nasopi
Nasopi
Bon génie

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par Nasopi Mar 29 Oct 2013 - 16:10
J'ai déjà vu certains de ces textes, c'est terrible ! On met au moins dix minutes à lire quatre lignes !

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Mamousse
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par Mamousse Mar 29 Oct 2013 - 18:25
J'ai fait un stage sur les Dys l'an dernier. Nous avons fait un exercice : lire un texte écrit, non, à l'horizontale, mais à la verticale, syllabe par syllabe... Très compliqué à lire... C'est l'effort fourni par un dyslexique, nous a-t-on dit.

Sinon, je viens de découvrir le livre (hier, c'est pas vieux !) La revanche des Nuls en orthographe, d'Anne-Marie Gaignard. Son livre m'a passionnée.

http://www.livredepoche.com/la-revanche-des-nuls-en-orthographe-anne-marie-gaignard-9782253174752

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"Si tu diffères de moi, mon frère, loin de me léser, tu m'enrichis." (Antoine de Saint-Exupéry, Citadelle)

"C'est véritablement utile, puisque c'est joli." (Antoine de Saint-Exupéry, Le Petit Prince) dyslexie : témoignage d'un orthophoniste - Page 8 4072396097
Tine523
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par Tine523 Mar 29 Oct 2013 - 20:35
Après quelques recherches, notamment sur des sites d'associations Dys. Merci à eux. Voici un lien où l'on découvre plusieurs textes de ce type.

http://geod.wifeo.com/documents/Simulations-dyslexie.pdf‎

Si le lien ne fonctionne pas, tapez les références sur un moteur de recherche vous devriez trouver, c'est un pdf.

La difficulté de ces enfants n'est pas feinte...
adelaideaugusta
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par adelaideaugusta Dim 3 Nov 2013 - 19:30
Tine523 a écrit:Après quelques recherches, notamment sur des sites d'associations Dys. Merci à eux. Voici un lien où l'on découvre plusieurs textes de ce type.

http://geod.wifeo.com/documents/Simulations-dyslexie.pdf‎

Si le lien ne fonctionne pas, tapez les références sur un moteur de recherche vous devriez trouver, c'est un pdf.

La difficulté de ces enfants n'est pas feinte...
Voici un texte intéressant sur un service traitant des enfants dyslexiques.

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"Instruire une nation, c'est la civiliser.Y éteindre les connaissances, c'est la ramener à l'état primitif de la barbarie." (Diderot)
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NLM76
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par NLM76 Lun 4 Nov 2013 - 8:45
Quelqu'un a écrit qu'un dyslexique ne retiendra pas l'orthographe de "maison", qu'il écrira toujours "mèson". Et s'il apprend que "maison" appartient à la même famille que "manoir", "mas", arrivera-t-il à s'en souvenir ?
Autrement dit, le cerveau d'un dyslexique serait-il plus intelligent que les autres, lui qui se refuse à apprendre ce qui ne présente pas de caractère logique ?

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Sites du grip :
  • http://instruire.fr
  • http://grip-editions.fr

Mon site : www.lettresclassiques.fr

«Boas ne renonça jamais à la question-clé : quelle est, du point de vue de l'information, la différence entre les procédés grammaticaux observés ? Il n'entendait pas accepter une théorie non sémantique de la structure grammaticale et toute allusion défaitiste à la prétendue obscurité de la notion de sens lui paraissait elle-même obscure et dépourvue de sens.» [Roman Jakobson, Essais de linguistique générale, "La notion de signification grammaticale selon Boas" (1959)]
Robin
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par Robin Lun 4 Nov 2013 - 9:01
Je ne pense pas qu'il y ait une relation nécessaire entre dyslexie et intelligence. On peut avoir des difficultés de compréhension ET être dyslexique et être à la fois brillant et dyslexique. Cette "maladie" est un véritable mystère et je ne pense pas que les enfants (la plupart du moins) en abusent. J'ai un élève de seconde en cours particuliers qui a du mal à écrire, à orthographier et à retenir des règles de grammaire simples et qui, à l'oral est capable de soutenir des conversations de haut niveau.

Une partie du conseil de classe voulait l'orienter en BEP. Je n'ai rien contre les lycées pro., mais il n'y aurait pas du tout été à sa place. Il a de réelles dispositions philosophiques, littéraires et artistiques et il est finalement passé en seconde en lycée général (il a eu un 20/20 en Histoire des Arts ; il est capable de parler pendant une demi-heure, sans notes (en l'occurrence du film de Renoir, la Grande Illusion). Il savait tout sur le film, les plans, les acteurs, le contexte historique. Il m'a demandé de "faire le jury" et j'avoue qu'il m'a complètement bluffé.

J'ai eu un autre élève  de CM2, en aide aux devoirs qui présentait le même genre de troubles et qui était excellent en maths. J'ai l'impression que nous ne savons finalement pas grand chose sur le fonctionnement du cerveau.
adelaideaugusta
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par adelaideaugusta Mar 5 Nov 2013 - 16:13
Robin a écrit:Je ne pense pas qu'il y ait une relation nécessaire entre dyslexie et intelligence. On peut avoir des difficultés de compréhension ET être dyslexique et être à la fois brillant et dyslexique. Cette "maladie" est un véritable mystère et je ne pense pas que les enfants (la plupart du moins) en abusent. J'ai un élève de seconde en cours particuliers qui a du mal à écrire, à orthographier et à retenir des règles de grammaire simples et qui, à l'oral est capable de soutenir des conversations de haut niveau.

Une partie du conseil de classe voulait l'orienter en BEP. Je n'ai rien contre les lycées pro., mais il n'y aurait pas du tout été à sa place. Il a de réelles dispositions philosophiques, littéraires et artistiques et il est finalement passé en seconde en lycée général (il a eu un 20/20 en Histoire des Arts ; il est capable de parler pendant une demi-heure, sans notes (en l'occurrence du film de Renoir, la Grande Illusion). Il savait tout sur le film, les plans, les acteurs, le contexte historique. Il m'a demandé de "faire le jury" et j'avoue qu'il m'a complètement bluffé.

J'ai eu un autre élève  de CM2, en aide aux devoirs qui présentait le même genre de troubles et qui était excellent en maths. J'ai l'impression que nous ne savons finalement pas grand chose sur le fonctionnement du cerveau.
D'après le chercheur en neurosciences Pierre-Marie Lledo (un vrai, pas un chercheur comme ceux des centres dys hospitaliers), on connaît à peine 10 % du fonctionnement du cerveau.
Néanmoins, grâce à l'IRMf, cette recherche fait d'énormes progrès.

Voici le rapport de la journée des Apédys qui s'est tenu récemment à Limoges.

Dyslexie Le Populaire
Le Populaire du Centre Mardi 15 octobre 2013-10-25
Conférence.
La dyslexie, handicap courant, mais encore méconnu.
Comme chaque année, l’association APEDYS, en collaboration avec l’Union départementale des associations familiales de la Haute-Vienne (UDAF 87) , propose aujourd’hui à l’espace Cité de Limoges, sa traditionnelle conférence-débat intitulée « le dur métier de l’enfant dyslexique ».
Cette année, APEDYS a choisi Jean-François Roche (*), pédopsychiatre, pour animer cette réunion grand public (entrée libre et gratuite ). Il évoquera ce handicap mal connu du grand public.
Il est difficile de donner une définition de la dyslexie, de même qu’il est difficile de la repérer. C’est au moment de l’acquisition des apprentissages à l’école que se manifestent les premiers signes de ce trouble, qu’il est repéré, dépisté, diagnostiqué et pris en charge.
8 à 10 %  des enfants sont touchés.
La dyslexie demeure un handicap mal connu qui touche 8 à 10 % des enfants. Sans prise en charge spécifique, ces enfants, malgré tous les efforts qu’ils produiront dans l’apprentissage de la lecture et de l’écriture, seront en grande difficulté, voire en échec scolaire. Les parents, les enseignants, sont souvent démunis face à ces difficultés d’apprentissage et ont un grand besoin d’information, de soutien, afin d’accompagner au mieux leurs enfants.
Les enfants concernés vont le plus souvent avoir besoin d’aménagements individualisés dans leur scolarité et sont contraints, de ce fait, d’adopter une manière d’apprendre particulière et de fournir plus d’efforts que les autres. Enseignants et parents sont tentés de se montrer plus exigeants, plus attentifs, alors même que les devoirs scolaires constituent une épreuve pour ces enfants porteurs de handicap.
(*) Jean-François Roche est psychiatres d’enfants et d’adolescents, praticien hospitalier, chef de service responsable de l’unité d’hospitalisation de pédopsychiatrie, au CH Esquirol à Limoges.

Ces chiffres et ces conclusions fantaisistes m'interpellent toujours. Ils varient de 1 à 10 %, et si on prend 10 %, où sont passés les 30 % supplémentaires qui ne lisent pas bien en entrant au collège ??? Sont-ils eux aussi dyslexiques ?
Malheureusement, aucune étude comparative sérieuse n'étant été faîte depuis 40 ans que ce phénomène perdure en s'aggravant, entre les enfants ayant  subi dès la MS, puis la GS, puis le CP de mauvaises méthodes et des enfants SLECC, par exemple, les supputations continuent à longueur d'articles, de livres, d'opinions.
Si le diagnostic est si incertain, comment peut-on lire de telles euh choses ???



Dyslexiques et célèbres.

Aspects positifs de la dyslexie. (Liste constituée grâce  aux noms relevés dans les livres et les articles traitant de la dyslexie, notamment aux publications des Associations de Parents d’Enfants Dyslexiques  ainsi qu’au palmarès très riche publié sur le site Internet du « Centre canadien de la dyslexie. »)
(Dans cette liste, Einstein, Agatha Christie, Georges Washington, Léonard de Vinci, Churchill, Darwin, Turner, Dustin Hoffmann, John et Robert Kennedy, Galilée, Louis Pasteur, Beethoven, Gustave Flaubert, Edgar Poe, Jules Verne, etc.)
Quelques remarques : il y a sans doute sur cette liste des personnes qui n’ont jamais été dyslexiques, d’autres qui l’ont été sans le savoir.

Cette liste me fait pleurer de rire : elle semble pourtant prise au sérieux par un grrrrand psychologue, Yves Wendels.

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Robin
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par Robin Mer 6 Nov 2013 - 3:58
Je suis bien obligé d'admettre qu'il existe de "vraies dyslexies" dues à des problèmes affectifs ou neurologiques, mais je maintiens qu'il en existe beaucoup de fausses, dues aux méthodes modernes d'apprentissage de la lecture/écriture.

Malheureusement, dans la situation actuelle, il est extrêmement difficile de distinguer entre les vrais et les faux et ce sont les vrais dyslexiques (pour lesquels la méthode "conjecturale" n'arrange cependant rien) qui en font les frais.

Dans son article, Why Johnny still can't read, Sam Blumenfeld impute la quasi totalité des dyslexies aux méthodes modernes d'apprentissage de la lecture fondées sur la conjecture du sens et non sur l'association traditionnelle graphème/phonème.
philann
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par philann Mer 6 Nov 2013 - 6:52
Je pense que le débat sur les vrais ou faux dyslexiques est très intéressant pour changer les méthodes d'apprentissage de la lecture et pour être discuté en primaire.
MAis quand dans le secondaire on voit arriver de très mauvais lecteurs...personnellement je me fiche de savoir pourquoi, j'aimerais qu'on m'explique ce que je peux faire pour eux...dans la limite du raisonnable...c'est-à-dire sans fiche en l'air mon cours ni me demander 15 heures de prépa à la maison....

Pour le reste, j'avoue ne pas être très compétente...

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Ronin
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par Ronin Mer 6 Nov 2013 - 8:24
Malheureusement, dans la situation actuelle, il est extrêmement difficile de distinguer entre les vrais et les faux et ce sont les vrais dyslexiques (pour lesquels la méthode "conjecturale" n'arrange cependant rien) qui en font les frais.

En fait, non. Ce n'est pas si difficile à détecter mais il faut un bilan bien fait, ce que les enseignants en classe n'ont pas à faire. Mais un maître E bien formé, un PE spé en CMPP ou à l'hôpital et bien sûr un orthophoniste peuvent faire ça assez facilement, au sein d'une équipe. J'en vois plusieurs par année scolaire.

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par adelaideaugusta Mer 6 Nov 2013 - 8:59
Robin a écrit:Je suis bien obligé d'admettre qu'il existe de "vraies dyslexies" dues à des problèmes affectifs ou neurologiques, mais je maintiens qu'il en existe beaucoup de fausses, dues aux méthodes modernes d'apprentissage de la lecture/écriture.

Malheureusement, dans la situation actuelle, il est extrêmement difficile de distinguer entre les vrais et les faux et ce sont les vrais dyslexiques (pour lesquels la méthode "conjecturale" n'arrange cependant rien) qui en font les frais.

Dans son article, Why Johnny still can't read, Sam Blumenfeld impute la quasi totalité des dyslexies aux méthodes modernes d'apprentissage de la lecture fondées sur la conjecture du sens et non sur l'association traditionnelle graphème/phonème.
Malheureusement, le livre de Liliane Lurçat, docteur en psychologie et docteur ès lettres, élève d'Henri Wallon, "La destruction de l'enseignement élémentaire et ses penseurs", est trop peu connu.
Elle cite longuement Hannah Arendt, qui a annoncé que ce qui se passait aux USA arriverait vraisemblablement dans d'autres pays : c'est exactement ce qui s'est produit. Et quand vous parcourez ce forum, vous désespérez d'un avenir meilleur pour les enfants, les jeunes. C'est de pire en pire.
Meirieu et consorts sont en train de gagner. Je n'arrive pas à comprendre clairement le but poursuivi.

Sauv.net a un bon article sur la pensée de Liliane Lurçat.

http://www.sauv.net/lurcat1.htm

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par Robin Jeu 7 Nov 2013 - 10:56
adelaideaugusta a écrit:
Robin a écrit:Je suis bien obligé d'admettre qu'il existe de "vraies dyslexies" dues à des problèmes affectifs ou neurologiques, mais je maintiens qu'il en existe beaucoup de fausses, dues aux méthodes modernes d'apprentissage de la lecture/écriture.

Malheureusement, dans la situation actuelle, il est extrêmement difficile de distinguer entre les vrais et les faux et ce sont les vrais dyslexiques (pour lesquels la méthode "conjecturale" n'arrange cependant rien) qui en font les frais.

Dans son article, Why Johnny still can't read, Sam Blumenfeld impute la quasi totalité des dyslexies aux méthodes modernes d'apprentissage de la lecture fondées sur la conjecture du sens et non sur l'association traditionnelle graphème/phonème.
Malheureusement, le livre de Liliane Lurçat, docteur en psychologie et docteur ès lettres, élève d'Henri Wallon, "La destruction de l'enseignement élémentaire et ses penseurs", est trop peu connu.
Elle cite longuement Hannah Arendt, qui a annoncé que ce qui se passait aux USA arriverait vraisemblablement dans d'autres pays : c'est exactement ce qui s'est produit. Et quand vous parcourez ce forum, vous désespérez d'un avenir meilleur pour les enfants, les jeunes. C'est de pire en pire.
Meirieu et consorts sont en train de gagner. Je n'arrive pas à comprendre clairement le but poursuivi.

Sauv.net a un bon article sur la pensée de Liliane Lurçat.

http://www.sauv.net/lurcat1.htm
Je ne pense pas que ceux que l'on appelle les "pédagogistes", des gens comme Meirieu, Charmeux, Frackowiak, pour ne citer que les plus connus, mais il y a tous ceux qui les écoutent et qui les suivent, poursuivent consciemment un but bien défini.

Je pense plutôt qu'ils sont enfermés dans une idéologie qui, comme toutes les idéologies est dans le déni du réel. Maintenant que le déni du réel aboutisse à un résultat observable : la multiplication des "fausses" dyslexies (je ne nie pas encore une fois qu'il n'y en ait pas de vraies), la baisse de niveau des élèves en orthographe, en grammaire, en vocabulaire, c'est certain. Tout se passant comme s'ils avaient poursuivi ce but. Mais ils ne font pas le rapport ou quand on leur fait observer la réalité, ils trouvent toujours un faux-fuyant... Je ne pense pas qu'ils cherchent consciemment à abaisser le niveau intellectuel des élèves. Je crois plutôt qu'ils pensent sincèrement être dans le vrai et qu'ils sont persuadés de travailler pour leur bien. "Jamais on ne fait le mal si gaiement et si pleinement que quand on le fait par conscience."
Pandorafa
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par Pandorafa Mer 6 Déc 2017 - 22:19
Bonsoir, je ne sais pas si je poste dans le bon topic ou si je devrais en créer un spécifiquement...

Que peut-on faire si un collègue de français refuse de prendre en compte les demandes d'aménagements des PAP d'élèves dyslexiques ou avec troubles du langage oral alors qu'ils lui ont été transmis dès septembre ?

On vient de constater avec des collègues que des élèves de 5eme, dont les évaluations étaient aménagées en 6ème (ils tournaient entre 8 et 14 de moyenne) se retrouvent avec systématiquement 0 à chaque dictée. Ils avaient l'an dernier l'aide d'une AVS co, qu'ils n'ont plus puisque pas de notif MDPH, mais on est nombreux dans l'équipe à faire les aménagements que l'on peut. Le collègue leur a même rajouté, à eux et quelques autres élèves de la classe seulement un 0 en tenue de cahier !
ycombe
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dyslexie : témoignage d'un orthophoniste - Page 8 Empty Re: dyslexie : témoignage d'un orthophoniste

par ycombe Mer 6 Déc 2017 - 22:27
Pandorafa a écrit:Bonsoir, je ne sais pas si je poste dans le bon topic ou si je devrais en créer un spécifiquement...

Que peut-on faire si un collègue de français refuse de prendre en compte les demandes d'aménagements des PAP d'élèves dyslexiques ou avec troubles du langage oral alors qu'ils lui ont été transmis dès septembre ?

On vient de constater avec des collègues que des élèves de 5eme, dont les évaluations étaient aménagées en 6ème (ils tournaient entre 8 et 14 de moyenne) se retrouvent avec systématiquement 0 à chaque dictée. Ils avaient l'an dernier l'aide d'une AVS co, qu'ils n'ont plus puisque pas de notif MDPH, mais on est nombreux dans l'équipe à faire les aménagements que l'on peut. Le collègue leur a même rajouté, à eux et quelques autres élèves de la classe seulement un 0 en tenue de cahier !
Tu es chargé d'inspecter le collègue? Tu es son supérieur hiérarchique?

Si tu réponds non aux deux questions, alors la réponse est: de quoi tu te mèles ?

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Assurbanipal: "Passant, mange, bois, divertis-toi ; tout le reste n’est rien".

Franck Ramus : "Les sciences de l'éducation à la française se font fort de produire un discours savant sur l'éducation, mais ce serait visiblement trop leur demander que de mettre leur discours à l'épreuve des faits".
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