- Palombella RossaNeoprof expérimenté
Nouvelles de la Ciré scolaire Daumier à Marseille (source : section locale SNES)
Contexte depuis le début de l'année (en fait depuis longtemps, avec accélération cette année)
La tension est forte depuis le début de l'année. Et samedi matin, un collègue, dans son cours, est encerclé par une dizaine d'élèves d'une autre classe, à qui il avait confisqué une enceinte car ceux-ci faisaient du bruit, ouvraient les portes des classes, mettaient des coups de pieds dans les portes... Le collègue avait levé la voix car le manège était incessant. L'encerclement a duré plus de cinq minutes avec un rapprochement quasi corps à corps, très menaçant et les léèves se relayant.
Cet affrontement extrêmement éprouvant fait suite à une série d'incidents : élèves menaçant des profs (vous devriez avoir peur car j'ai les moyens de vous faire peur) , refus d'obtempérer (je sors si je veux/ pas de carnet..), insultes (allez ça va, lâchez moi). Et ça n'arrête pas.
Nous pensons que la mise en cause systématique des professeurs dans les médias, les parents d'élèves qui soutiennent systématiquement leurs enfants contre les profs, contre les devoirs, contre le travail... sèment un climat propice à ce genre de dérive.
La journée :
Ce matin 7h 40 : AG, vote de la grève.
Délégation chez le proviseur : il nous demande de reprendre les élèves.
Retour en AG : revote de la grève
Proviseur : la grève sans dépôt de préavis est illégale.
On demande au S3 ce que l'on risque pour ne pas entraîner les collègues dans la galère. Retrait de salaire. Déjà prévu. Donc OK on continue.
On revote la grève.
Affolement, agitation dans la cour. Les élèves dans tous les sens.
On sort à quelques uns pour voir comment les choses se présentent. On essaie de structurer.
Le SGEN, alors qu'on est quelques uns du SNES dans la cour, fait revoter pour la grève jeudi au lieu d'aujourd'hui.
Confusion totale chez les profs, dans la cour...
Moments de grande inquiétude.
Les gens viennent nous demandent où on en est, si on fait grève ou pas.
On se réunit, on persiste et signe. Le SGEN se décridibilise. :boulet:
Heure d'info syndicale
Le proviseur fait sortir tous les lycéens et envoie 750 SMS pour que les parents récupèrent les collégiens.
Gros problème pour surveiller les collégiens. Les parents finissent par arriver. A 11 h, établissement quasiment vide.
Visite de FRANCE 3, de LCM, et en fin d'après-midi, contact d'un groupe presse national (nous avons décliné : terrain glissant sur la violence à l'école à Marseille)
Réunion des professeurs toute la journée.
Rédaction de courriers : aux parents, aux élèves, au rectorat, écriture de rapports pour donner la mesure de ce qu'on vit au quotidien.
Demande de postes CPE, surveillants, postes profs...
Grande participation, contributions de nombreux collègues, même les nouveaux.
Au fil de la journée, le mouvement prend tournure et se structure.
Le proviseur apporte un soutien total au collègue (de samedi) et va dans notre sens quand on demande plus de fermeté dans l'application des règles simples : matériel, retard, absences, postures de travail, incivilité, obtempération, travail.
Journée réussie :
Organisation construite à partir du chaos mais de façon très collective.
Marquage de terrain par rapport aux élèves, aux parents, et au proviseur (nouveau dans l'établissement).
Expression de beaucoup de collègues. Sentiment de solidarité.
Au final, réponse intéressante du proviseur.
Collègues fiers de l'action, contents d'avoir été vus et entendus.
Communiqué adressé aux parents.
Suite à une série d'incidents, donc le dernier en date survenu samedi matin – agression verbale et intimidation collective envers un enseignant - , le personnel enseignant a décidé de ne pas prendre en charge les élèves ce jour, lundi 15 octobre 2012, afin de pouvoir faire le point entre adultes.
Depuis le début de l’année, un climat de violence s’est instauré dans notre établissement : les incivilités, refus systématiques d’obtempérer et même de travailler , les menaces verbales se sont multipliés.
Ces incidents répétés gênent le travail de qualité nécessaire au bon déroulement des apprentissages et à la réussite des examens finaux.
De plus, ils mettent en danger la sécurité de tous. Nous avons conscience des perturbations et des désagréments occasionnés par cette action, mais celle-ci nous paraît incontournable. En effet, l’éducation publique ne doit pas être une éducation au rabais, et nous avons besoin de votre soutien pour trouver des solutions.
Communiqué FCPE aux autres parents d'élèves.
A tous les parents,
Comme nous, tous les parents ont appris la grève générale des enseignants de la cité scolaire.
Cette grève, décidée le matin même, est leur sonnette d'alarme suite à de nombreux incidents survenus dans l'établissement.
Nous avons immédiatement rencontré l'équipe enseignante à qui nous avons demandé d'expliquer à tous les parents les raisons de leur action.
Vous trouverez leur communiqué en pièce jointe.
A cette heure, nous ne connaissons pas les suites qu'ils vont donner à leur mouvement.
La FCPE Daumier constate que ce phénomène n'est pas propre à notre cité scolaire.
Régulièrement, nous avons exprimé notre inquiétude sur la détérioration du "VIVRE ENSEMBLE" de notre établissement.
Tout en comprenant les enseignants, nous voulons que cette crise débouche sur une réflexion commune pour trouver des solutions.
Contexte depuis le début de l'année (en fait depuis longtemps, avec accélération cette année)
La tension est forte depuis le début de l'année. Et samedi matin, un collègue, dans son cours, est encerclé par une dizaine d'élèves d'une autre classe, à qui il avait confisqué une enceinte car ceux-ci faisaient du bruit, ouvraient les portes des classes, mettaient des coups de pieds dans les portes... Le collègue avait levé la voix car le manège était incessant. L'encerclement a duré plus de cinq minutes avec un rapprochement quasi corps à corps, très menaçant et les léèves se relayant.
Cet affrontement extrêmement éprouvant fait suite à une série d'incidents : élèves menaçant des profs (vous devriez avoir peur car j'ai les moyens de vous faire peur) , refus d'obtempérer (je sors si je veux/ pas de carnet..), insultes (allez ça va, lâchez moi). Et ça n'arrête pas.
Nous pensons que la mise en cause systématique des professeurs dans les médias, les parents d'élèves qui soutiennent systématiquement leurs enfants contre les profs, contre les devoirs, contre le travail... sèment un climat propice à ce genre de dérive.
La journée :
Ce matin 7h 40 : AG, vote de la grève.
Délégation chez le proviseur : il nous demande de reprendre les élèves.
Retour en AG : revote de la grève
Proviseur : la grève sans dépôt de préavis est illégale.
On demande au S3 ce que l'on risque pour ne pas entraîner les collègues dans la galère. Retrait de salaire. Déjà prévu. Donc OK on continue.
On revote la grève.
Affolement, agitation dans la cour. Les élèves dans tous les sens.
On sort à quelques uns pour voir comment les choses se présentent. On essaie de structurer.
Le SGEN, alors qu'on est quelques uns du SNES dans la cour, fait revoter pour la grève jeudi au lieu d'aujourd'hui.
Confusion totale chez les profs, dans la cour...
Moments de grande inquiétude.
Les gens viennent nous demandent où on en est, si on fait grève ou pas.
On se réunit, on persiste et signe. Le SGEN se décridibilise. :boulet:
Heure d'info syndicale
Le proviseur fait sortir tous les lycéens et envoie 750 SMS pour que les parents récupèrent les collégiens.
Gros problème pour surveiller les collégiens. Les parents finissent par arriver. A 11 h, établissement quasiment vide.
Visite de FRANCE 3, de LCM, et en fin d'après-midi, contact d'un groupe presse national (nous avons décliné : terrain glissant sur la violence à l'école à Marseille)
Réunion des professeurs toute la journée.
Rédaction de courriers : aux parents, aux élèves, au rectorat, écriture de rapports pour donner la mesure de ce qu'on vit au quotidien.
Demande de postes CPE, surveillants, postes profs...
Grande participation, contributions de nombreux collègues, même les nouveaux.
Au fil de la journée, le mouvement prend tournure et se structure.
Le proviseur apporte un soutien total au collègue (de samedi) et va dans notre sens quand on demande plus de fermeté dans l'application des règles simples : matériel, retard, absences, postures de travail, incivilité, obtempération, travail.
Journée réussie :
Organisation construite à partir du chaos mais de façon très collective.
Marquage de terrain par rapport aux élèves, aux parents, et au proviseur (nouveau dans l'établissement).
Expression de beaucoup de collègues. Sentiment de solidarité.
Au final, réponse intéressante du proviseur.
Collègues fiers de l'action, contents d'avoir été vus et entendus.
Communiqué adressé aux parents.
Suite à une série d'incidents, donc le dernier en date survenu samedi matin – agression verbale et intimidation collective envers un enseignant - , le personnel enseignant a décidé de ne pas prendre en charge les élèves ce jour, lundi 15 octobre 2012, afin de pouvoir faire le point entre adultes.
Depuis le début de l’année, un climat de violence s’est instauré dans notre établissement : les incivilités, refus systématiques d’obtempérer et même de travailler , les menaces verbales se sont multipliés.
Ces incidents répétés gênent le travail de qualité nécessaire au bon déroulement des apprentissages et à la réussite des examens finaux.
De plus, ils mettent en danger la sécurité de tous. Nous avons conscience des perturbations et des désagréments occasionnés par cette action, mais celle-ci nous paraît incontournable. En effet, l’éducation publique ne doit pas être une éducation au rabais, et nous avons besoin de votre soutien pour trouver des solutions.
Communiqué FCPE aux autres parents d'élèves.
A tous les parents,
Comme nous, tous les parents ont appris la grève générale des enseignants de la cité scolaire.
Cette grève, décidée le matin même, est leur sonnette d'alarme suite à de nombreux incidents survenus dans l'établissement.
Nous avons immédiatement rencontré l'équipe enseignante à qui nous avons demandé d'expliquer à tous les parents les raisons de leur action.
Vous trouverez leur communiqué en pièce jointe.
A cette heure, nous ne connaissons pas les suites qu'ils vont donner à leur mouvement.
La FCPE Daumier constate que ce phénomène n'est pas propre à notre cité scolaire.
Régulièrement, nous avons exprimé notre inquiétude sur la détérioration du "VIVRE ENSEMBLE" de notre établissement.
Tout en comprenant les enseignants, nous voulons que cette crise débouche sur une réflexion commune pour trouver des solutions.
- Palombella RossaNeoprof expérimenté
"de la ciTé", oeuf corse...
Voilà ce qui se passe quand on rape, pardon quand on tape trop vite (et qu'on n'a pas encore bu son 4eme café )
Voilà ce qui se passe quand on rape, pardon quand on tape trop vite (et qu'on n'a pas encore bu son 4eme café )
- User5899Demi-dieu
Palombella Rossa a écrit:[justify]Nouvelles de la Ciré scolaire Daumier à Marseille (source : section locale SNES)
(...)
Affolement, agitation dans la cour. Les élèves dans tous les sens.
On sort à quelques uns pour voir comment les choses se présentent. On essaie de structurer.
Le SGEN, alors qu'on est quelques uns du SNES dans la cour, fait revoter pour la grève jeudi au lieu d'aujourd'hui.
(...)
On se réunit, on persiste et signe. Le SGEN se décrédibilise. :boulet:
Et on dira que j'ai mauvais esprit
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