- aideabitur10Niveau 1
Bonjour,
L'Etranger est souvent associé à l'Absurde, pourtant l'Absurde est venu 10 ans plus tard, non? Alors que dire? Si absurde, il y a, c'est de condamner un être parce qu'il enfreint les règles de la société. Je demande cela parce que je suis en train de préparer une séquence pour mon "coach".
Merci de vos avis.
L'Etranger est souvent associé à l'Absurde, pourtant l'Absurde est venu 10 ans plus tard, non? Alors que dire? Si absurde, il y a, c'est de condamner un être parce qu'il enfreint les règles de la société. Je demande cela parce que je suis en train de préparer une séquence pour mon "coach".
Merci de vos avis.
- cléoNiveau 9
Je ne comprends pas ce que vous voulez dire par "l'absurde est venu 10 ans plus tard". Camus publie Le Mythe de Sysiphe la même année que L'Etranger.
- aideabitur10Niveau 1
cela peut paraître bizarre, mais j'ai toujours un peu des difficuléts si je compare les protagonistes de Ionesco ou Beckett et l'Absurde avec L'Etranger /Meursault.
- JohnMédiateur
Ce n'est pas la même forme d'absurde.
Camus développe l'absurde dès 1942 dans l'Etranger et le Mythe de Sisyphe, et Ionesco et Beckett se font connaître grâce à des pièces qui mettent en scène une forme d'absurde dans les années 50.
Ce n'est pas incompatible.
As-tu lu le Mythe de Sisyphe ?
Camus développe l'absurde dès 1942 dans l'Etranger et le Mythe de Sisyphe, et Ionesco et Beckett se font connaître grâce à des pièces qui mettent en scène une forme d'absurde dans les années 50.
Ce n'est pas incompatible.
As-tu lu le Mythe de Sisyphe ?
_________________
En achetant des articles au lien ci-dessous, vous nous aidez, sans frais, à gérer le forum. Merci !
"Qui a construit Thèbes aux sept portes ? Dans les livres, on donne les noms des Rois. Les Rois ont-ils traîné les blocs de pierre ? [...] Quand la Muraille de Chine fut terminée, Où allèrent ce soir-là les maçons ?" (Brecht)
"La nostalgie, c'est plus ce que c'était" (Simone Signoret)
- aideabitur10Niveau 1
Je dois avouer que je ne l'ai pas lu et c'est peut-être la raison pour laquelle je m'égare.
Mais de quelle forme d'absurde s'agit-il?
Mais de quelle forme d'absurde s'agit-il?
- JohnMédiateur
« Un jour vient [...] et l'homme constate ou dit qu'il a trente ans. Il affirme ainsi sa jeunesse. Mais du même coup, il se situe par rapport au temps. [...] Il appartient au temps et, à cette horreur qui le saisit, il y reconnaît son pire ennemi. Demain, il souhaitait demain, quand tout lui-même aurait dû s'y refuser. Cette révolte de la chair, c'est l'absurde ».
« Sentir sa vie, sa révolte, sa liberté, et le plus possible, c'est vivre et le plus possible. Là où la lucidité règne, l'échelle des valeurs devient inutile... Le présent et la succession des présents devant une âme sans cesse consciente, c'est l'idéal de l'homme absurde ».
Lire aussi : http://fr.wikipedia.org/wiki/Cycle_de_l%27absurde
Mais ça me semble difficile, voire intellectuellement peu honnête, de faire un cours sur l'absurde chez Camus sans avoir lu le Mythe de Sisyphe.
« Sentir sa vie, sa révolte, sa liberté, et le plus possible, c'est vivre et le plus possible. Là où la lucidité règne, l'échelle des valeurs devient inutile... Le présent et la succession des présents devant une âme sans cesse consciente, c'est l'idéal de l'homme absurde ».
Lire aussi : http://fr.wikipedia.org/wiki/Cycle_de_l%27absurde
Mais ça me semble difficile, voire intellectuellement peu honnête, de faire un cours sur l'absurde chez Camus sans avoir lu le Mythe de Sisyphe.
_________________
En achetant des articles au lien ci-dessous, vous nous aidez, sans frais, à gérer le forum. Merci !
"Qui a construit Thèbes aux sept portes ? Dans les livres, on donne les noms des Rois. Les Rois ont-ils traîné les blocs de pierre ? [...] Quand la Muraille de Chine fut terminée, Où allèrent ce soir-là les maçons ?" (Brecht)
"La nostalgie, c'est plus ce que c'était" (Simone Signoret)
- nuagesGrand sage
Pour moi aucune hésitation , c'est oui! Effectivement l'absurde exprimé de façon théorique dans le mythe de Sisyphe se trouve incarné par le personnage de Meursault et cet absurde est très proche de celui de Beckett: l'absence de signification de l'existence, une existence répétitive qui n'est justifiée par aucune valeur (c'est très différent de La Peste) et qui dès la naissance est condamnée à mort, comme Sisyphe qui roule perpétuellement son rocher en vain et qui recommence sa tâche épuisante chaque matin.
- kornibus3Niveau 1
Oui, L'Etranger est une illustration romanesque de l'idée d'Absurde développée dans Le mythe de Sisyphe. Caligula en est l'illustration théâtrale. Ces trois oeuvres forment ce que Camus a appelé "le triptyque de l'Absurde". Le concept d'Absurde tel que défini par Camus est plus à rapprocher des thèses exposées par Sartre dans La Nausée que du théâtre de l'Absurde... En complément de la lecture du mythe de Sisyphe, je propose à mes élèves celle, complémentaire et à mon sens nécessaire pour vraiment comprendre la pensée de Camus, de L'homme révolté.
- aideabitur10Niveau 1
nuages a écrit:Pour moi aucune hésitation , c'est oui! Effectivement l'absurde exprimé de façon théorique dans le mythe de Sisyphe se trouve incarné par le personnage de Meursault et cet absurde est très proche de celui de Beckett: l'absence de signification de l'existence, une existence répétitive qui n'est justifiée par aucune valeur (c'est très différent de La Peste) et qui dès la naissance est condamnée à mort, comme Sisyphe qui roule perpétuellement son rocher en vain et qui recommence sa tâche épuisante chaque matin.
Mais alors, comment expliquer la "prise de conscience" de Meursault dans la seconde partie => je nage... Mon coach me demande l'évolution du personnage.
- CarabasVénérable
Pour moi, il s'agit aussi de l'illustration de l'absurde. De toute façon, ce roman fait partie de la trilogie de l'Absurde, avec le Mythe de Sisyphe et Caligula.
Meursault a depuis toujours conscience de l'absurde de la vie, absurde que les autres refusent de voir en s'inventant des règles de vie, lesquelles font semblant de lui donner un peu de sens, notamment des règles sociales. Or, Meursault y échappe (en ne pleurant pas à la mort de sa mère) et en y échappant, il remet toute la société, toutes ses règles, en jeu. C'est pourquoi il faut le faire disparaître, en le condamnant à mort.
Sa prise de conscience de la fin ne remet pas en cause l'absurde, elle le renforce : la seule chose qui donne du sens à la vie, c'est la proximité de la mort, et non les règles arbitraires inventées par la société. Donc non, la vie, la nature, n'a pas de sens.
C'est comme ça que je comprends le livre, du moins. L'Absurde réside dans le fait que l'on condamne un homme pour son absence de règles sociales, et non pour le meurtre d'un homme, qui n'est n'est d'ailleurs jamais nommé autrement que par : "L'Arabe".
La Peste appartient au cycle de la Révolte, qui est une réponse possible à l'Absurde.
Meursault a depuis toujours conscience de l'absurde de la vie, absurde que les autres refusent de voir en s'inventant des règles de vie, lesquelles font semblant de lui donner un peu de sens, notamment des règles sociales. Or, Meursault y échappe (en ne pleurant pas à la mort de sa mère) et en y échappant, il remet toute la société, toutes ses règles, en jeu. C'est pourquoi il faut le faire disparaître, en le condamnant à mort.
Sa prise de conscience de la fin ne remet pas en cause l'absurde, elle le renforce : la seule chose qui donne du sens à la vie, c'est la proximité de la mort, et non les règles arbitraires inventées par la société. Donc non, la vie, la nature, n'a pas de sens.
C'est comme ça que je comprends le livre, du moins. L'Absurde réside dans le fait que l'on condamne un homme pour son absence de règles sociales, et non pour le meurtre d'un homme, qui n'est n'est d'ailleurs jamais nommé autrement que par : "L'Arabe".
La Peste appartient au cycle de la Révolte, qui est une réponse possible à l'Absurde.
_________________
Les chances uniques sur un million se réalisent neuf fois sur dix.
Terry Pratchett
- kornibus3Niveau 1
D'ailleurs, peut-on vraiment parler de "prise de conscience" ? Meursault n'a-t-il pas toujours eu conscience de l'absurdité d'une vie dirigée vers la mort, et le lyrisme de l'excipit n'en est-il pas qu'une confirmation ? Je ne crois pas qu'on puisse parler d'évolution du personnage : Meursault, au contraire, se caractérise, me semble-t-il, par une grande constance, celle d'une volonté de toujours dire la vérité, d'affronter l'existence dans son irréductible absurdité.
- User5899Demi-dieu
Mais qui a le temps de songer en redescendant et qu'il faut imaginer heureuxnuages a écrit:Pour moi aucune hésitation , c'est oui! Effectivement l'absurde exprimé de façon théorique dans le mythe de Sisyphe se trouve incarné par le personnage de Meursault et cet absurde est très proche de celui de Beckett: l'absence de signification de l'existence, une existence répétitive qui n'est justifiée par aucune valeur (c'est très différent de La Peste) et qui dès la naissance est condamnée à mort, comme Sisyphe qui roule perpétuellement son rocher en vain et qui recommence sa tâche épuisante chaque matin.
PS C'est quoi, "mon coach" ???
- nuagesGrand sage
moi non plus je ne comprends pas qui est le " coach " évoqué par le message initial? Le tuteur d'un stagiaire en Suisse ?
- aideabitur10Niveau 1
Ouinuages a écrit:moi non plus je ne comprends pas qui est le " coach " évoqué par le message initial? Le tuteur d'un stagiaire en Suisse ?
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum