- JohnMédiateur
Unsa : [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
Snes-FSU : Le Snes a réagi à la synthèse de la concertation en général avant la remise du rapport : [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
Snuipp-FSU : [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
Maryline Baumard (Le Monde) : [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
Extraits :
Philippe Watrelot (Cahiers Pédagogiques) : [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
Le rapport sur la refondation de l’école vient d’être rendu public. L’UNSA Education se félicite qu’il fixe des objectifs ambitieux pour rendre notre école plus juste, l’adapter au XXIème siècle et permettre la réussite de tous.
L’UNSA Éducation approuve l’objectif d’un nouveau socle commun ainsi que l’affirmation du continuum de la scolarité obligatoire. La sortie nécessaire du « tout disciplinaire », le développement des compétences, l'appel à de nouvelles pratiques pédagogiques et à une évaluation repensée, ainsi que la valorisation de projets éducatifs de territoires associant tous les acteurs de l’éducation, vont également dans le bon sens. Dans cette logique, la formation initiale et continue est, comme l’UNSA Éducation le souhaitait, présentée comme un levier de la transformation.
Avec l’acte II de la refondation qui s’ouvre aujourd’hui vient désormais le temps des personnels.
Un calendrier précis de négociations doit être fixé avec les organisations syndicales représentatives pour la mise en oeuvre de la loi et pour travailler sur ses textes d’application. Parallèlement, le ministère devra impliquer et mobiliser tous les professionnels de l’Education qui seront les véritables acteurs du changement.
Snes-FSU : Le Snes a réagi à la synthèse de la concertation en général avant la remise du rapport : [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
éducatif.La concertation « Refondons l’Ecole de la République » lancée par le gouvernement au mois de juillet vient de s’achever.
Le SNES a participé aux ateliers de cette concertation avec lucidité, détermination et volonté de participer à la recherche des
consensus, parce qu’aucune « refondation » ne peut réussir contre les personnels et ce qui fonde leur professionnalité.
Avant la remise du rapport au ministre par le groupe de pilotage, il semble indispensable de faire le point sur les synthèses
des 4 groupes qui ont travaillé pendant l’été sur les sujets essentiels et fondateurs d’une nouvelle orientation pour le système
Snuipp-FSU : [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
Maryline Baumard (Le Monde) : [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
Extraits :
Prises indépendamment, beaucoup de ces mesures semblent avoir été pensées pour apporter un peu d’amélioration, de confort aux élèves. Pour faire de l’école française un lieu où l’on a presque envie d’aller. De l’ordre de l’anecdotique ? Si le ministre – qui va devoir se prononcer rapidement sur ce travail – prenait tout en bloc, est-ce que la somme de ces petites modifications aboutirait à une refondation ou simplement à la énième "réformette" de l’école ?
Les quatre rapporteurs ont mêlé dans leur travail les petites et les grandes mesures. Ils ont fait se côtoyer ce qui semble être une broutille pour l’enseignant et qui est une avancée certaine pour les familles, avec ce qui semble un tout petit pas pour les parents mais qui est un fossé énorme pour les enseignants. L’école est l’affaire de tous, répètent les ministres successifs !
Pour les familles, reprendre la main sur le choix de l’orientation de leurs enfants, comme le propose le rapport, est une avancée essentielle. Evidemment, les enseignants n’aimeront guère, mais le ministre a déjà à plusieurs reprises évoqué ce sujet comme une dérive de l’école moderne. Les historiens montrent que la prise en main des destins scolaires par la structure n'a pas toujours été de mise.
Les auteurs du rapport ont manié avec une prudence intelligente les sujets qui peuvent fâcher. Parlent-ils de réformer le statut des enseignants ? Pas du tout. En revanche, ils veulent le faire évoluer par la pratique de terrain. "Dans un établissement, une partie des enseignants, à tour de rôle, auraient la possibilité d’exercer d’autres fonctions que l’enseignement : référents auprès des parents ou des partenaires extérieurs, coordinateurs de niveaux et de disciplines…", explique Nathalie Mons, universitaire et rapporteuse. Les enseignants seraient en outre amenés à participer à l’évaluation du système éducatif. Une évaluation coordonnée par une nouvelle instance indépendante, garante de la cohérence et de la légitimité politique de l’évaluation.
Nathalie Mons, Christian Forestier (président du CNAM), François Bonnaud (président de la région Centre) et Marie-France Colombani (écrivaine et journaliste), les quatre auteurs du rapport, ont supervisé ce travail d’accouchement des idées. Elles sont nombreuses, intéressantes et leur richesse vient du fait qu’elles se placent sur plusieurs registres. Il ne reste qu’une question : qu’en fera le ministre ? S’il les prend toutes, il a, en kit, l’architecture d’une école nouvelle. S’il choisit la facilité, en n'y piochant que celles qui lui permettront de durer, la concertation nationale n’aura servi à rien, et ce rapport s’empilera sur bien d'autres. Et dans ce pays imaginatif, le courage politique est un ingrédient plus rare que les idées !
Philippe Watrelot (Cahiers Pédagogiques) : [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
On peut en effet s’interroger sur ce qui va se passer après ce rapport et la manière dont les idées issues du rapport vont ressortir après toutes les différentes étapes qui vont suivre : les consultations avec les syndicats, le choix du ministre, l'arbitrage présidentiel, le passage devant le parlement. Autant d'occasions de dénaturer un projet qui est déjà prudent sur bien des points. Car contrairement à M.Baumard et pour donner moi aussi mon évaluation (formative et “bienveillante”), je trouve que le rapport manque un peu d’audace. Car les rapporteurs avaient toute latitude pour aller assez loin étant donné le passage par les différents “tamis” ensuite. Il y a aussi des lacunes comme nous le disions plus haut. On confirme la réforme du lycée sans en faire le bilan et on ne dit rien ou presque du bac. Alors que l’on sait à quel point le système éducatif est piloté par l’aval et que l’examen terminal détermine la pédagogie en amont. Étonnamment, la formation me semble peu traitée alors que c'est un enjeu majeur. On a l'impression que, sur ce dernier point, dans le marquage de territoire entre l'enseignement supérieur et l’éducation nationale, c'est le premier qui a gagné...
En fait le rapport hésite constamment entre un rapport “bilan de la concertation” et un rapport plus prospectif qui va plus loin. Peut-être a t-on manqué de temps pour la rédaction. On peut aussi se demander si les propositions très inégales selon les ateliers ne sont pas le reflet de l’organisation très hétérogènes de ceux-ci et de la qualité des différents rapports d’ateliers. Quoi qu’il en soit, il importe aussi de faire connaître ce rapport et l’usage qui va en être fait. Pour l’instant, on peut constater qu’à part la question des rythmes, cela n’a pas vraiment fait l’objet d’une reprise conséquente par les médias que ce soit la presse écrite ou les journaux télévisés.
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"Qui a construit Thèbes aux sept portes ? Dans les livres, on donne les noms des Rois. Les Rois ont-ils traîné les blocs de pierre ? [...] Quand la Muraille de Chine fut terminée, Où allèrent ce soir-là les maçons ?" (Brecht)
"La nostalgie, c'est plus ce que c'était" (Simone Signoret)
- neoSage
Message du SNES à tous les adhérents :
Cher(e) collègue
Le comité de pilotage de la concertation pour la refondation de l’Ecole a remis son rapport vendredi au Ministre.
Il est téléchargeable ici : [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
Le SNES a participé aux discussions avec détermination et pour porter la parole des personnels.
Le rapport, assez fidèle sur les constats partagés par les participants, pose de lourds problèmes au niveau des préconisations concernant le second degré. Ces préconisations tentent de « sauver » les réformes, en allant même parfois encore plus loin dans leur logique.
Les rapporteurs s’inscrivent ainsi dans une logique de continuité des politiques éducatives du précédent gouvernement, qu’ils jugent seulement mal accompagnées et sans cohérence,
La limitation du nombre d’heures de cours par jour se traduirait par une diminution globale des horaires disciplinaires. Couplée aux propositions de parcours culturels, artistiques et sportives en dehors de ces heures et au discours sur les fondamentaux, elle fait craindre pour l’avenir de nombreuses disciplines (les enseignements artistiques au collège en premier lieu mais aussi toutes celles qui n’existent que sous forme optionnelle au collège ou au lycée).
Pour le collège, tout en reconnaissant l’échec du socle commun de la loi Fillon de 2005 et l’apport des disciplines scolaires dans la formation initiale de tous les jeunes, les rapporteurs proposent une refondation du socle tout en parlant, pour le premier degré des « premiers éléments d’une culture commune faite des savoirs fondamentaux ; des compétences et des valeurs indispensable à une poursuite d’étude réussie… ».
Le collège est alors recroquevillé sur la seule scolarité obligatoire, même si il est affirmé par ailleurs : « Les objectifs du collège doivent clairement s’inscrire dans la double logique du socle commun de la scolarité obligatoire et de la poursuite d’études dans le second cycle », actant ce faisant que l’objectif du socle commun n’est pas la poursuite d’études et reprenant la logique de viatique porté par le socle commun de la loi Fillon.
L’affirmation péremptoire « Pour gérer l’hétérogénéité scolaire, le collège unique doit assumer la continuité avec l’école primaire » permet aux rapporteurs de justifier la proposition d’échanges de services entre enseignants du premier et du second degré, d’enseignement par « champs disciplinaires » ouvrant la voie au retour de la bivalence au collège et à l’installation de « réseaux du socle » même si l’expression n’est pas utilisée.
Rien ne prouve que cette organisation permettra de mieux prendre en charge les élèves qui étaient en échec dans le premier degré (échec établi dès le CE2 selon le rapport) avant même d’arriver en 6ème, alors que cette question est centrale.
En ce qui concerne l’avenir du lycée, l’affirmation « la majorité des participants à la concertation n’a pas souhaité remettre en cause la réforme en cours dans les voies générales et technologiques » fait fi de l’opinion exprimée par le SNES et largement majoritaire des personnels qui subissent cette réforme dans des conditions douloureuses et déstabilisatrices. Surtout, elle condamne les séries technologiques industrielles d’une part et la série L et les enseignements artistiques d’autre part à une mort certaine à court terme.
Les préconisations concernant l’orientation, floues dans leur traduction concrète, portent de lourdes menaces sur l’avenir de l’orientation scolaire et de ses personnels.
Concernant les rythmes, l’idée de raccourcissement des congés d’été n’est pas écartée et, par conséquence, celle d’une réforme des procédures d’examen
Le SNES, avec le SNEP, publiera lundi matin un communiqué de presse qui sera téléchargeable sur le site du SNES.
Ils demandent au ministre de prendre garde aux choix partisans opérés par les rapporteurs sur ces sujets qui concernent directement les personnels du second degré et leur avenir, choix que ceux- ci considéreraient comme de véritables provocations s’ils étaient confirmés.
Ils renouvellent leur demande d’une phase de négociation avec les organisations syndicales qui respecte leur représentativité réelle et permette l’expression des personnels.
Ils assisteront à la présentation du rapport au Président de la République le mardi 9 octobre et participeront activement au CSE du jeudi 11 octobre au cours duquel, le ministre présentera les axes qu’il retient pour la nouvelle loi.
La tenue des Etats Généraux du second degré organisés par le SNES, le SNEP et le SNUEP revêt dans un tel contexte une importance particulière.
Le SNES tiendra informés les personnels des collèges, lycées et CIO au fur et à mesure des informations et évolutions des négociations et construira avec eux les mobilisations s’avérant nécessaires.
Cordialement
Frédérique Rolet, Roland Hubert, Daniel Robin
Cosecrétaires généraux
Cher(e) collègue
Le comité de pilotage de la concertation pour la refondation de l’Ecole a remis son rapport vendredi au Ministre.
Il est téléchargeable ici : [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
Le SNES a participé aux discussions avec détermination et pour porter la parole des personnels.
Le rapport, assez fidèle sur les constats partagés par les participants, pose de lourds problèmes au niveau des préconisations concernant le second degré. Ces préconisations tentent de « sauver » les réformes, en allant même parfois encore plus loin dans leur logique.
Les rapporteurs s’inscrivent ainsi dans une logique de continuité des politiques éducatives du précédent gouvernement, qu’ils jugent seulement mal accompagnées et sans cohérence,
La limitation du nombre d’heures de cours par jour se traduirait par une diminution globale des horaires disciplinaires. Couplée aux propositions de parcours culturels, artistiques et sportives en dehors de ces heures et au discours sur les fondamentaux, elle fait craindre pour l’avenir de nombreuses disciplines (les enseignements artistiques au collège en premier lieu mais aussi toutes celles qui n’existent que sous forme optionnelle au collège ou au lycée).
Pour le collège, tout en reconnaissant l’échec du socle commun de la loi Fillon de 2005 et l’apport des disciplines scolaires dans la formation initiale de tous les jeunes, les rapporteurs proposent une refondation du socle tout en parlant, pour le premier degré des « premiers éléments d’une culture commune faite des savoirs fondamentaux ; des compétences et des valeurs indispensable à une poursuite d’étude réussie… ».
Le collège est alors recroquevillé sur la seule scolarité obligatoire, même si il est affirmé par ailleurs : « Les objectifs du collège doivent clairement s’inscrire dans la double logique du socle commun de la scolarité obligatoire et de la poursuite d’études dans le second cycle », actant ce faisant que l’objectif du socle commun n’est pas la poursuite d’études et reprenant la logique de viatique porté par le socle commun de la loi Fillon.
L’affirmation péremptoire « Pour gérer l’hétérogénéité scolaire, le collège unique doit assumer la continuité avec l’école primaire » permet aux rapporteurs de justifier la proposition d’échanges de services entre enseignants du premier et du second degré, d’enseignement par « champs disciplinaires » ouvrant la voie au retour de la bivalence au collège et à l’installation de « réseaux du socle » même si l’expression n’est pas utilisée.
Rien ne prouve que cette organisation permettra de mieux prendre en charge les élèves qui étaient en échec dans le premier degré (échec établi dès le CE2 selon le rapport) avant même d’arriver en 6ème, alors que cette question est centrale.
En ce qui concerne l’avenir du lycée, l’affirmation « la majorité des participants à la concertation n’a pas souhaité remettre en cause la réforme en cours dans les voies générales et technologiques » fait fi de l’opinion exprimée par le SNES et largement majoritaire des personnels qui subissent cette réforme dans des conditions douloureuses et déstabilisatrices. Surtout, elle condamne les séries technologiques industrielles d’une part et la série L et les enseignements artistiques d’autre part à une mort certaine à court terme.
Les préconisations concernant l’orientation, floues dans leur traduction concrète, portent de lourdes menaces sur l’avenir de l’orientation scolaire et de ses personnels.
Concernant les rythmes, l’idée de raccourcissement des congés d’été n’est pas écartée et, par conséquence, celle d’une réforme des procédures d’examen
Le SNES, avec le SNEP, publiera lundi matin un communiqué de presse qui sera téléchargeable sur le site du SNES.
Ils demandent au ministre de prendre garde aux choix partisans opérés par les rapporteurs sur ces sujets qui concernent directement les personnels du second degré et leur avenir, choix que ceux- ci considéreraient comme de véritables provocations s’ils étaient confirmés.
Ils renouvellent leur demande d’une phase de négociation avec les organisations syndicales qui respecte leur représentativité réelle et permette l’expression des personnels.
Ils assisteront à la présentation du rapport au Président de la République le mardi 9 octobre et participeront activement au CSE du jeudi 11 octobre au cours duquel, le ministre présentera les axes qu’il retient pour la nouvelle loi.
La tenue des Etats Généraux du second degré organisés par le SNES, le SNEP et le SNUEP revêt dans un tel contexte une importance particulière.
Le SNES tiendra informés les personnels des collèges, lycées et CIO au fur et à mesure des informations et évolutions des négociations et construira avec eux les mobilisations s’avérant nécessaires.
Cordialement
Frédérique Rolet, Roland Hubert, Daniel Robin
Cosecrétaires généraux
- NLM76Grand Maître
Je ne peux que me réjouir que le SNES, dont le poids est si important, réagisse fermement !
L'espoir renaît.
L'espoir renaît.
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Mon site : [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
«Boas ne renonça jamais à la question-clé : quelle est, du point de vue de l'information, la différence entre les procédés grammaticaux observés ? Il n'entendait pas accepter une théorie non sémantique de la structure grammaticale et toute allusion défaitiste à la prétendue obscurité de la notion de sens lui paraissait elle-même obscure et dépourvue de sens.» [Roman Jakobson, Essais de linguistique générale, "La notion de signification grammaticale selon Boas" (1959)]
- lene75Prophète
nlm76 a écrit:Je ne peux que me réjouir que le SNES, dont le poids est si important, réagisse fermement !
L'espoir renaît.
+1
Même si...
_________________
Une classe, c'est comme une boîte de chocolats, on sait jamais sur quoi on va tomber...
- CeladonDemi-dieu
Pour l'UNSA il est ambitieux (où placent-ils l'ambition ???) et pour Mediapart de Pleynel il est audacieux.
Avec de telles critiques, on va avancer !!!
Avec de telles critiques, on va avancer !!!
- GrypheMédiateur
Le blog de la Présidente, Reconstruire l’École :
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La suite en spoiler, parce que c'est long !
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Dimanche 7 octobre 2012
Geonpis, Cucos et Refondation
Voici donc, tout frais sorti, le rapport de la Grrrrande Concerrrrrtation, tel que vous pouvez le trouver en ligne ici :
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… cinquante pages que la Présidente, n’écoutant que son dévouement à la Cause de l’instruction publique, vient de lire avec l’attention requise -- et, toute modestie mise à part, elle a bien du mérite.
La suite en spoiler, parce que c'est long !
- Spoiler:
- Comme d’aucuns l’ont déjà relevé, le sarcasme n’est pas mon fort. Je vais donc, avec toute l’objectivité dont je suis capable, proposer à celles et ceux qui n’ont ni le temps ni le courage de s’avaler ce pensum, une petite synthèse des préconisations dudit rapport, cum commento.
L’évaluation, c’est bien connu de tous les enseignants, ne doit pas être décourageante a priori, mais valoriser avec bienveillance les points positifs de la prestation.
C’est donc de très bonne grâce que je reconnais aux rédacteurs de ce rapport un certain talent, et même un talent certain, pour dire tout et son contraire, avec un art consommé de la synthèse fumeuse où seuls des esprits chagrins reconnaîtront l’expérience acquise lors d’antérieurs congrès du Parti Socialiste : comment contester la réaffirmation (p. 3) de « la place centrale de l’École comme lieu d’acquisitions et d’apprentissages, comme facteur d’intégration sociale, comme instrument de la promesse républicaine : celle d’un égal accès au savoir, un savoir qui instruit, éduque, émancipe et permet l’insertion dans la société » ? Qui diable pourrait s’opposer à la généreuse ambition « d’inverser une évolution des performances dont les indicateurs nationaux comme internationaux montrent qu’elle se dégrade » (ibid.), idée reprise pp. 9 sqq., où il est reconnu que « le niveau moyen des acquis scolaires stagne », doux euphémisme pour admettre, sans en avoir l’air, que le niveau baisse tout en ne baissant pas, comme la flèche ailée de Zénon ? Comment ne pas se réjouir en lisant, toujours p. 3, qu’il ne s’agit « ni de se contenter d’aménager l’existant ni de mettre à bas tout l’édifice, (ni de) refonder à partir d’une tabula rasa, mais (de) réexaminer pour donner du sens en se ressourçant sur des valeurs » ? Comment ne pas applaudir en lisant, p. 13, que « c’est (au primaire) que les élèves acquièrent -- ou non -- les bases solides nécessaires à la poursuite de leurs études » ? De même, tout Républicain digne de ce nom ne peut que souscrire au souci, p. 14, « d’éviter les affres du communautarisme et du repli identitaire », et boire du petit-lait, p. 23, devant le rappel d’une évidence douce comme le miel, selon quoi « c’est à l’École, en classe, que se transmet le socle disciplinaire robuste, solide et structuré à partir duquel se construisent les apprentissages dans leur continuité, leur progressivité et leur rigueur». On appréciera également à leur juste valeur la pertinence de remarques (passim) concernant la scolarisation des handicapés, l’importance de l’éducation à la sexualité, la lutte contre l’homophobie et le refus des discriminations.
Certes, en se montrant comme qui dirait ronchon, on pourrait objecter que « les organisations représentatives » (p. 4) ont été choisies selon des critères quelque peu obscurs (voir [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] ce qui explique sans doute, toujours p. 4, que « le débat (…) n’a pas fait apparaître de clivages insurmontables », constat somme toute logique à partir du moment où les voix éventuellement discordantes n’étaient pas invitées à participer au concert. Mais n’épiloguons pas et revenons à notre rapport.
Je passerai rapidement sur toute la partie constat-diagnostic, de nature essentiellement sociologique et sur laquelle, en dépit de quelques divergences à la marge, on ne peut que s’accorder, en particulier pour tout ce qui concerne le creusement des inégalités scolaires mettant en danger le projet républicain – même si, on l’imagine, nous ne partageons pas forcément l’analyse de ses causes.
En revanche, les choses commencent sérieusement à se gâter p. 16, avec une présentation extrêmement tendancieuse de ce que les rapporteurs appellent « le cercle vicieux de concurrence, d’anxiété et de défiance » dans lequel est entrée notre Ecole, et qui serait lié à des « évaluations vécues comme des sanctions », tout comme « le mal-être scolaire » (p. 17) est associé à « des disciplines dont certaines, notamment celles appuyant la sélection, sont devenues anxiogènes pour les élèves parvenus à des étapes déterminantes de leur cursus » -- comprendre, naturellement, les mathématiques, sondage à l’appui en note 4. Consternant, parce qu’on voit venir l’arnaque, lentement mais sûrement.
C’est en effet à ce moment-là que le rapport devient anxiogène pour l’infortunée Présidente, qui, en lisant (toujours p. 17) que « les pratiques éducatives traditionnelles peuvent jouer négativement sur l’estime de soi, la motivation des enfants », et « qu’elles ne s’inscrivent plus dans l’évolution des qualités humaines mises en avant par notre société (comme) la créativité, l’imagination, la collaboration… », est saisie d’un noir pressentiment et parcourue d’un frisson d’horreur anticipative. Tout le discours d’accroche laïque qui a précédé, toutes les ressources de la sociologie consensuelle, toute la phraséologie républicaine des premières pages, se trouvent désamorcés, d’un seul coup d’un seul, par ces quelques phrases où l’on peut décrypter quelque chose qui s’apparente, volens nolens, à un retour du refoulé : le texte a beau marteler en long et en large la nécessité de transmettre et d’instruire, ce qui rentre par la fenêtre ici, c’est le désir mortifère du pédagogue-sic d’en finir une bonne fois pour toutes avec les savoirs savants, comme disent les khuistres, pour, à coups « d’expérimentations innovantes » (p. 19) et à grand renfort de numérique, tourner la page ringarde de la norme culturelle au profit de la « culture juvénile ». C’est donc avec effroi que l’on peut lire, en bas de la p. 20, qu’ « on voit bien pourtant tout le profit que l’institution scolaire pourrait tirer à s’appuyer sur les nouvelles pratiques des jeunes notamment en termes de capacités de communication entre pairs, de fabrication de solidarités horizontales et donc de collaboration, de maîtrise des nouvelles technologies ». Ben NAN. On ne voit pas en quoi le bidouillage sur les réseaux sociaux et la pratique du copier-coller pourraient contribuer à développer l’instruction publique, sauf à confondre pédagogie et démagogie…
On comprend alors ce que signifie « revisiter » au bas de la p. 21 : « (L’Ecole) doit donc se renouveler et se refonder, autour de valeurs qui lui donnent son sens et entrer dans la modernité, en revisitant (c’est moi qui souligne) les missions et les principes qui la gouvernent et auxquels les Français sont attachés » : « revisiter », c’est comme dans les mises en scène de Dmitri Tcherniakov (ceux qui ont vu son désastreux Don Giovanni à Aix il y a deux ans me comprendront) : on assassine, on découpe en tranches, on disperse façon puzzle, puis on recolle tout dans n’importe quel ordre et on attend que ça fasse sens – et ça fait toujours sens, comme un cadavre exquis, ou le joli poème dadaïste de Tristan Tzara.
Dans ces conditions, il n’est pas surprenant de trouver ou plutôt de retrouver, dans la deuxième partie du rapport (pp. 22 sqq.), toutes les formules magiques de la vieille pédagogie moderne -- comme Salvador Dali parlait du « vieil art moderne » : « transformer les contenus d’enseignement (…) mais aussi les modalités de leur transmission et leur appropriation » (p. 23), « dépass(er) les frontières académiques traditionnelles » (p. 24), prendre acte du fait que « la posture encyclopédiste, qui a tant marqué la culture scolaire française traditionnelle, est (…) dépassée » (ibid.), et, mirabile visu, l’immarcescible tarte à la crème de l’«apprendre à apprendre » via « les projets pluridisciplinaires », les « nouveaux registres de connaissances et de savoirs », « l’approche par compétences » ((ibid. et derechef), la « relance des TPE » (p. 37) « placer l’élève, l’enfant, l’adolescent et son bien-être au cœur des préoccupations » (p. 31), le « collège où l’on apprend autrement » (p. 34), « plutôt qu’une notation-sanction, une évaluation positive simple et lisible » (ibid.)… Bref, tout le jacassin du SGEN et de l’UNSA mis à la portée des caniches ! Tout ceci, logiquement, va dans le sens d’un allégement des programmes, en particulier « à l’école élémentaire (où ils sont) jugés trop lourds » (p. 32), du « remplace(ment) progressif du redoublement, coûteux et inefficace » (p. 35) et, retour du serpent de mer, de « la suppression effective des devoirs à la maison » (p. 33), qui ravira à peu de frais les géniteurs d’apprenants : nihil novi sub pedagogistico sole.
Tout ceci est développé pp. 30 sqq., sous la rubrique « refonder par la pédagogie », qui réaffirme l’importance des « pratiques innovantes », au prétexte que « l’école est restée dans l’ensemble fidèle à une pédagogie frontale traditionnelle » -- ce qui laisse rêveur quant à la connaissance réelle, par les crânes d’œuf de la commission, de ce qui se fait concrètement dans les classes : sans doute aurait-on dû leur proposer un petit stage chez nos amis du GRIP-SLECC ? Car il faut « consolider les premiers pas dans la lecture », certes, mais selon les « pratiques innovantes » dont « les exemples étrangers et les enseignements de la recherche » prouvent l’efficacité. On retrouve ici l’imparable raisonnement selon lequel l’échec scolaire vient d’une supposée absence d’innovations, et non d’expérimentations hasardeuses – ce qui me rappelle irrésistiblement les raisonnements du regrettable Staline, expliquant que l’échec de la collectivisation tenait au fait qu’on n’avait pas assez fusillé de koulaks.
C’est donc en fonction de ces « nouvelles pédagogies », sans oublier le numérique, nouveau Schibboleth, que va se construire « une formation des enseignants de qualité » (p. 30), « qui fera toute sa place à la dimension professionnalisante, aux côtés des savoirs académiques indispensables » (Ah tout de même).
On reconnaît ici les influences délétères du SGEN-CFDT et de l’UNSA-FEN, dont on peut identifier à plusieurs reprises les plus risibles dadas, par exemple au bas de la p. 31, avec la proposition, prétendument pour « fluidifier la transition » entre l’école et le collège, d’une « redéfinition des cycles pouvant être situés sur les deux niveaux d’enseignement « : il ne restera plus alors qu’à recréer la bivalence et le corps des PEGC !
Sans doute pour les mêmes raisons, en ce qui concerne le second degré, il n’est pas envisagé (p. 36) de « remettre en cause la réforme en cours dans les voies générales et technologiques » dite réforme Descoings, qui a transformé les lycées en usines à gaz. Seule « une évolution à moyen terme, par les pratiques, l’expérimentation et la formation est privilégiée », ce qui est, si l’on sait lire, un excellent moyen de ne rien faire de sérieux pour revenir en arrière : pour une fois que l’on n’aurait pas reproché au gouvernement un rétropédalage, il semble que les rédacteurs du rapport aient préféré maintenir l’existant…
Dans la rubrique catéchisme citoyennisant, gardons pour la bonne bouche, p. 25, « la participation aux instances représentatives et/ou à la vie associative de (l’) établissement », les « projets citoyens » p. 26, le « vivre ensemble » (ibid.), et une notion qui personnellement m’inquiète un peu dans sa formulation, celle d’un « pluralisme raisonnable » (p. 26 toujours), qui me semble sonner comme un bémol dans ce beau discours laïque.
On ne sera pas davantage étonné de retrouver le vieux couplet des « relations interpersonnelles horizontales entre tous les acteurs de l’École » (bas p. 26), dont il est clairement expliqué en haut de la page suivante que « c’est par ce type de méthodes, bien davantage que par des cours magistraux, que l’École peut, par exemple, lutter contre les stéréotypes racistes, sexistes ou homophobes ». L’idée née des Lumières, selon laquelle la culture savante, qui donne à chacun les outils de la raison, constitue la meilleure arme contre les préjugés, n’a manifestement pas effleuré les rédacteurs du rapport, quelle qu’ait été par ailleurs la tonalité « républicaine » de l’avant-propos.
Et c’est ainsi, p. 27, qu’on en arrive sans surprise à « la nécessaire rénovation du socle commun », à la « rénov(ation) de notre système d’évaluation qui produit trop souvent de la démotivation et de la mésestime de soi » (p. 28), ce qui va enchanter M. Antibi, et à une ouverture de l’Ecole aux familles « afin de leur reconnaître davantage de responsabilité dans les parcours et l’orientation de leurs enfants » (ibid.), avec en particulier « davantage de liberté (…) dans l’orientation en fin de 3e », et même la proposition « d’expérimenter la possibilité de laisser le dernier mot aux parents en matière d’orientation en fin de seconde (…) et sur le redoublement à tous les niveaux de la scolarité » (p. 38). -- Les enseignants en seront-ils pour autant dispensés d’assister aux conseils de classe ??? Oui, je sais, j’exagère – mais à peine.
Si je veux être totalement objective et ne pas faire preuve de malhonnêteté intellectuelle, j’observe avec plaisir que le rapport insiste, p. 29, sur la nécessité d’outils « moins prescriptifs », avec « (des) réformes (qui) doivent être désormais mieux préparées, selon un processus participatif, associant les acteurs de terrain, personnels comme institutionnels », et une « conception des programmes scolaires (qui) prenne en compte l’avis des enseignants ». Cela dit, la création (bas p. 29) d’une « instance indépendante qui coordonnerait (la) politique d’évaluation » des réformes peut laisser craindre, une nouvelle fois, la prise de pouvoir par les experts en expertisation de l’expertise.
Un mot, enfin, sur la question des « rythmes éducatifs adaptés et respectueux des besoins des enfants » (p. 40). Loin de moi l’idée d’entrer dans une polémique complexe sur la valeur scientifique de la chronobiologie (personnellement, mon pic de vigilance se situe entre 23 h et minuit, mais je ne pense pas pouvoir convoquer mes étudiants sur ce créneau-là sans créer quelques graves malentendus…), mais on peut s’étonner de voir que l’alibi de ladite chronobiologie permet de modifier l’approche du temps scolaire sans garantie d’amélioration de la performance des élèves (pardon pour les génitifs en cascade…) , et au grand dam des enseignants qui, de facto, vont travailler plus pour gagner aussi peu, surtout si l’on envisage, de manière totalement irréaliste, « d’allonger d’une à deux semaines la durée de l’année scolaire » et de « reconquérir le mois de juin, en réformant les procédures d’orientation et de passage des examens de manière à pouvoir retarder les conseils de classe à la fin du mois « (p. 41). On peut même se demander si la proposition (p. 34) de « moduler les emplois du temps en fonction du projet pédagogique (et) envisager des emplois du temps plus souples et évolutifs » n’ouvre pas la porte à l’annualisation des services.
Bref, il y avait les geonpis, il y a à présent les cucos... Mais rien ne dit que le gouvernement capitulera aussi vite devant les enseignants qu’il l’a fait face aux patrons de start-up ;-(
Toute la fin du rapport, « des personnels formés et reconnus » (pp. 44 à 50), fera l’objet d’une autre note, celle-ci étant déjà fort longue pour le format du blog, et parce que le sujet est suffisamment grave et complexe pour justifier une analyse à part entière. Mais, autant le dire tout de suite, il n’y a pas grand-chose à sauver de ce côté-là non plus…
Bref, ceux et celles d’entre nous qui avaient espéré autre chose que la reconduction paisible, obstinée et réitérée de toutes les procédures ayant fait preuve de leur inefficacité, pour ne pas dire de leur pouvoir de nuisance, n’auront que leurs yeux pour pleurer. Les autres n’en auront retiré que l’amère satisfaction cassandrienne d’un « je vous l’avais bien dit », qui n’a jamais donné le sourire qu’aux cyniques dont nous ne sommes pas.
En outre, je crois bien que je vais devoir rester brune … (voir [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] ) car ce n’est pas demain la veille, sauf rebondissement inespéré, que je deviendrai Casque d’Or. Dommage : j’aurais bien tenté le coup, finalement.
Apostille :
Au terme de cette éprouvante lecture, je tiens à remercier très fort le domaine Riberach à Bélesta en Roussillon, [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] , le sympathique chef Cyril à Meyreuil pour son délicieux repas [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] , tous les contributeurs du forum NéoProfs [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] et naturellement John, mes amis et camarades du GRIP-SLECC [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] sans oublier, pour la Beauté qui sauvera le monde, l’immense Paolo Fresu [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] qui m’ont tous, d’une manière ou d’une autre, soutenue ce soir dans cette dure épreuve.
Dernière minute : Ph. Meirieu se dit déçu par le rapport Refondation :
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
et le SNES est d’ores et déjà vent debout : ça va saigner ! [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
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Τί ἐστιν ἀλήθεια ;
- neoSage
Extrait :
On reconnaît ici les influences délétères du SGEN-CFDT et de l’UNSA-FEN, dont on peut identifier à plusieurs reprises les plus risibles dadas, par exemple au bas de la p. 31, avec la proposition, prétendument pour « fluidifier la transition » entre l’école et le collège, d’une « redéfinition des cycles pouvant être situés sur les deux niveaux d’enseignement « : il ne restera plus alors qu’à recréer la bivalence et le corps des PEGC !
"Fight the real enemy !"
- GrypheMédiateur
La réaction du SNALC-FGAF :
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Communiqué de presse du SNALC-FGAF du 7 octobre 2012 :
Rapport de la concertation : trier le bon grain de l'ivraie
Le SNALC-FGAF a pris connaissance du rapport de la grande concertation pour la refondation de l'école de la République et émet à son sujet un avis nuancé.
Le SNALC-FGAF prend en effet bonne note de certaines avancées positives, concernant par exemple le premier degré, la lutte contre le décrochage scolaire ou bien encore l'éducation prioritaire. Préserver la maternelle de la pression de l'évaluation, renforcer les moyens humains en CP et CE1, mettre en place des structures spécifiques pour les élèves exclus ou décrocheurs, ne pas superposer les étiquettes pour les établissements de l'éducation prioritaire : voilà autant de préconisations qui nous semblent aller dans le bon sens, à savoir celui d'une amélioration réelle de notre système scolaire.
Toutefois, le SNALC-FGAF déplore que soient entremêlées dans ce rapport certaines propositions concrètes pouvant répondre aux attentes du terrain et des postures idéologiques qui - depuis quarante ans qu'on les tient - ont démontré leur inefficacité. Ainsi, nous rappelons que les appels incantatoires au numérique, aux pédagogies de projets pour tous et partout, au concept vide de sens d'« apprendre à apprendre », au « pluridisciplinaire », aux « cycles », au « socle » ou bien encore aux « compétences » ne règleront en rien les problèmes sérieux auxquels notre école est confrontée : épuisement de ses personnels, réforme perpétuelle de ses programmes, ouverture à tous vents et surtout difficulté à remplir ses missions principales, notamment envers les catégories sociales les plus défavorisées. Rappelons à ce titre que 30 à 40% des élèves entrent aujourd'hui au collège avec un niveau faible ou insuffisant en lecture ou en mathématiques et que l'école, les méthodes qu'elle emploie, les horaires qu'elle se donne et la formation qu'elle fournit à ses maîtres ont leur part de responsabilité dans cet échec.
C'est pourquoi le SNALC-FGAF invite à la plus grande prudence vis-à-vis de ce texte : il ne faut pas se laisser voler une réelle refondation par de soi-disant « réformistes », causes de la plupart des maux du système, maux qu'ils comptent bien aggraver si l'occasion leur en est laissée. Aussi le SNALC-FGAF rejette-t-il les choix partisans opérés par certains rapporteurs concernant la notion de socle commun (dont le livret de compétences, objet absurde, est toujours d'actualité) ou le collège unique. On ne réalisera une réelle refondation qu'en revenant sur la logique délétère de certaines réformes antérieures telles que la réforme du lycée ou celle du Bac Pro en 3 ans pour tous.
De ce fait, le SNALC-FGAF demande solennellement au Ministre de construire un projet rationnel et cohérent pour l'école de demain. On ne peut à la fois réduire le nombre d'heures de cours, ajouter des enseignements obligatoires (langue vivante au CP, enseignement professionnel au collège), faire des projets, mettre en place des TPE et enseigner avec sérieux sur un horaire suffisant les disciplines scolaires, essentielles à la construction de la culture, de l'esprit critique et de la citoyenneté. On ne peut à la fois vouloir rendre aux professeurs l'autorité et la dignité qui leur ont été enlevées et affirmer qu'il faut les former à tout tout le temps, ou bien encore affirmer que leur enseignement est à l'origine des passages à l'acte violents des élèves (cf. page 17 du rapport). On ne peut non plus dire que l'on refonde l'école de la République et proposer des horaires globalisés et des dotations dont une partie serait soumise à l'arbitrage du seul chef d'établissement.
Le SNALC-FGAF est donc prêt à participer avec sérieux et bonne volonté à la phase de négociation afin de permettre de trier le bon grain de l'ivraie, les propositions farfelues ou dangereuses de celles qui sauront remettre notre système sur de bons rails. Le temps du politique est venu et le SNALC-FGAF se battra pour que les choix qui seront faits et les arbitrages qui seront rendus permettent une meilleure instruction des élèves, le respect des personnels et un réel apaisement des tensions, toutes choses que nous appelons de nos vœux depuis bien trop longtemps maintenant.
Contact : Jean-Rémi GIRARD, Secrétaire national à la pédagogie du SNALC-FGAF
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Τί ἐστιν ἀλήθεια ;
- GrypheMédiateur
La réaction de la PEEP :
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Le 9 octobre 2012
Rapport de la concertation :
des propositions peu originales pour une grande ambition,
la refondation de l’Ecole
600 spécialistes de l’éducation : représentants du monde syndical, associatif, des
parents d’élèves, des universitaires et hauts fonctionnaires, ont débattu pendant 300
heures sur des sujets très divers concernant l’Ecole. Malgré des débats riches et
constructifs, la PEEP regrette l’absence de propositions originales émergeant du
rapport remis le 5 octobre au ministre de l’Education nationale.
Si nous partageons un ensemble de constats, que nous avons pu exprimer lors des
séances de travail, comme les programmes trop chargés à l’école primaire, la
nécessaire « fluidification de la transition école-collège » ou encore la diversification
des approches pédagogiques, il y manque les propositions innovantes pour y
parvenir concrètement.
La PEEP constate également l’absence d’engagement fort sur certains thèmes,
comme sur celui de la place des parents d’élèves, pourtant essentiel. Alors que les
pays européens qui sont parvenus à réformer de manière profonde leur système
éducatif, ont justement renforcé la place des parents d’élèves à l’Ecole, facteur
déterminant de réussite scolaire. Les propositions faites dans ce domaine demeurent
« timides ».
Si l’éventualité de la création d’un statut de parents d’élèves, proposition que nous
soutenons, est intéressante et répond à une demande réelle, aucune autre
proposition ne vient renforcer le lien Ecole-parents. Et ce n’est pas l’organisation
d’une prérentrée spécifique pour les parents qui les aidera à être mieux compris,
entendus et écoutés.
Néanmoins, le premier objectif de cette concertation qui était de « remettre l’Ecole
au coeur du débat public » est atteint. Et nous ne pouvons que nous en réjouir. Reste
l'objectif primordial et ambitieux de « refonder » ou plus modestement de réformer
l’Ecole. Pour la PEEP, les pistes de réforme émises dans ce rapport demeurent, pour
beaucoup d’entre elles, peu innovantes, voire très « théoriques » et ne dessinent pas
la ligne directrice (« la vision de l’Ecole »), celle qui donne un sens aux changements.
Nous voulons croire que la remise de ce rapport n’est que le début d’un travail long
et rigoureux avec le ministère de L’Education nationale.
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Τί ἐστιν ἀλήθεια ;
- GrypheMédiateur
La réaction de la Société des agrégés (qui, au passage, est en train de construire un site internet plus réactif qu'avant, on a failli attendre ) :
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COMMUNIQUÉ DE PRESSE
Rapport de la concertation : un diagnostic erroné, des solutions périmées
Le rapport issu de la concertation préconise une autre manière de conduire la politique éducative.
Malheureusement, il ne propose que des solutions périmées et trahit à la fois les espoirs placés dans la concertation
et la mission confiée par le Ministre.
Paris, le 8 octobre 2012 — La Société des agrégés de l’Université déplore que ce rapport ne
diffère guère des dizaines de rapports qui l’ont précédé depuis plusieurs années. Elle regrette
profondément qu’il manque d’impartialité et qu’il trahisse le sens de la mission confiée par le
Ministre de l’Éducation nationale qui avait souhaité une réflexion libérée des partis pris
idéologiques.
En effet, elle constate que, malgré quelques concessions formelles aux valeurs fondamentales
de l’école républicaine, le rapport repose sur les mêmes présupposés et les mêmes lieux communs
répétés depuis plusieurs décennies :
- critique de la vision universaliste de l’école ;
- critique de la dimension encyclopédiste des savoirs, considérée de façon
extrêmement superficielle ;
- apologie de la pédagogie au détriment des savoirs disciplinaires ;
- valorisation de l’innovation et de la réforme pour elles-mêmes.
De même, que dire du style et du vocabulaire employés, lorsqu’il est notamment suggéré avec
beaucoup de sérieux de développer les « relations interpersonnelles horizontales entre tous les
acteurs de l’École » ?
Enfin, la Société des agrégés s’inquiète de la proposition d’ajouter encore trois nouvelles
instances à celles qui existent déjà sans avoir fait la preuve de leur utilité.
La Société des agrégés considère que le rapport manque triplement son objectif, faute
d’audace et d’inventivité : il n’est pas le reflet sincère de toutes les contributions, il ne permet pas
de redécouvrir les valeurs fondamentales de l’école qu’il évacue très rapidement après les avoir
caricaturées, il ne propose pas ― ce qui est peut-être encore plus inquiétant ― de solutions
consistantes au malaise de l’école.
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Τί ἐστιν ἀλήθεια ;
- GrypheMédiateur
La réaction de la FCPE :
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Et maintenant, refondons !
Dernière mise à jour Lundi, 08 Octobre 2012
Le rapport de la concertation sur la refondation de l’Ecole rendu public vendredi dernier contient beaucoup d’éléments pour assurer une refondation réelle de l’Ecole. Il appartient désormais aux politiques d’en faire bon usage et de trancher, voire d’aller plus loin que les préconisations.
Une véritable refondation de l’Ecole ne pourra pas se faire à l’économie et devra englober la totalité du système éducatif, pour lui redonner de la cohérence aux yeux des élèves et des parents, que ce soit dans sa structure, dans son fonctionnement, ou dans sa pédagogie. Les parents et les élèves attendent une nouvelle structure commune de la maternelle à la 3ème, pour mettre en œuvre l'obligation de résultat de l'Etat envers les enfants au travers de son Ecole obligatoire, et un lycée polyvalent qui assure une diversification plus progressive des parcours et des passerelles effectives d’une voie à l’autre.
C'est pourquoi la FCPE regrette que le rapport ne se prononce pas clairement en faveur du choix par les élèves et leurs familles de l’orientation en fin de 3ème comme de la fin du redoublement. Cette demande a pourtant été portée par de nombreux participants lors de la concertation et elle est un levier essentiel pour le changement des pratiques en matière d’orientation scolaire.
Parce que la FCPE fait sienne la formule « la refondation sera pédagogique ou ne sera pas », elle attend des choix forts concernant l’arrêt des notes comme des devoirs à la maison jusqu’en collège et la transformation de la relation pédagogique en classe. En somme, une Ecole de la coopération et du travail en classe où les élèves seront plus acteurs qu'auditeurs.
Les 12 et 13 octobre, et dès maintenant par correspondance, voter FCPE, c’est voter pour une véritable refondation de l’Ecole !
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Τί ἐστιν ἀλήθεια ;
- User5899Demi-dieu
"L'UNSA se félicite".
C'est sûr que si elle ne se félicite pas elle-même, qui la félicitera ?
Pour la FCPE : Qu'est-ce que c'est que ces propositions émises au nom des parents, mais dont les parents réels, ceux qu'on rencontre dans les établissements, n'ont jamais entendu parler ?
C'est sûr que si elle ne se félicite pas elle-même, qui la félicitera ?
Pour la FCPE : Qu'est-ce que c'est que ces propositions émises au nom des parents, mais dont les parents réels, ceux qu'on rencontre dans les établissements, n'ont jamais entendu parler ?
- CeladonDemi-dieu
- kensingtonEsprit éclairé
Le rapport de la société des agrégés est très bien, je trouve.
Quant à la FCPE, !
La Société des agrégés considère que le rapport manque triplement son objectif, faute d’audace et d’inventivité : il n’est pas le reflet sincère de toutes les contributions, il ne permet pas de redécouvrir les valeurs fondamentales de l’école qu’il évacue très rapidement après les avoir caricaturées, il ne propose pas ― ce qui est peut-être encore plus inquiétant ― de solutions consistantes au malaise de l’école.
Quant à la FCPE, !
- CeladonDemi-dieu
- lene75Prophète
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Une classe, c'est comme une boîte de chocolats, on sait jamais sur quoi on va tomber...
- lene75Prophète
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Une classe, c'est comme une boîte de chocolats, on sait jamais sur quoi on va tomber...
- DaphnéDemi-dieu
La négociation avec le ministre se fera lundi et mardi prochain.
- BientôtlesudFidèle du forum
- adrifabNiveau 10
Le problème, c'est qu'il faut payer pour lire l'article et ça me gonfle de payer 2 € juste pour lire un article...
- retraitéeDoyen
Quelqu'un peut-il donner l'intégralité de l'article ci-dessus? Merci!
- caroletteNeoprof expérimenté
Je ne peux pas, mais sur le site du café padégogique, V.Peillon dit qu'il ne retient pas la piste de la bivalence au collège :
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"Collège. « Je ne retiens pas la bivalence des enseignants » annonce Vincent Peillon à propos de la liaison école collège. L’expression « école du socle » n’ pas été prononcée. Le ministre veut encourager le travail en commun des enseignants de l’école et du collège « à l’initiative des équipes pédagogiques ».
Lycée. Pas de réforme pour l’instant . Mais Vincent Peillon envisage plus tard une réforme du lycée. « Je m’interroge sur les trois voies » dit-il. La reconquête du mois de juin reste aussi un objectif en lien avec une réforme du bac. Tout cela est reconduit pour l’après 2013. Une « consultation approfondie » devrait avoir lieu."
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"Collège. « Je ne retiens pas la bivalence des enseignants » annonce Vincent Peillon à propos de la liaison école collège. L’expression « école du socle » n’ pas été prononcée. Le ministre veut encourager le travail en commun des enseignants de l’école et du collège « à l’initiative des équipes pédagogiques ».
Lycée. Pas de réforme pour l’instant . Mais Vincent Peillon envisage plus tard une réforme du lycée. « Je m’interroge sur les trois voies » dit-il. La reconquête du mois de juin reste aussi un objectif en lien avec une réforme du bac. Tout cela est reconduit pour l’après 2013. Une « consultation approfondie » devrait avoir lieu."
- lene75Prophète
carolette a écrit:Tout cela est reconduit pour l’après 2013. Une « consultation approfondie » devrait avoir lieu."
On peut espérer que ça signifie à la st glin glin. Quoique ça signifie que la réforme du lycée est donc entérinée : vive l'AP, les barrettages et compagnie.
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Une classe, c'est comme une boîte de chocolats, on sait jamais sur quoi on va tomber...
- BientôtlesudFidèle du forum
carolette a écrit:
"Collège. « Je ne retiens pas la bivalence des enseignants » annonce Vincent Peillon à propos de la liaison école collège. L’expression « école du socle » n’ pas été prononcée. Le ministre veut encourager le travail en commun des enseignants de l’école et du collège « à l’initiative des équipes pédagogiques ».
Très bien, je commence à espérer ne plus entendre parler d'EIST...
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