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- BolzanoNiveau 5
Mais à la cantine les professeurs ne coupent pas la file enfin, faut pas le voir ainsi. Ce sont plutôt les élèves qui laissent passer leurs maîtres, de même qu'un plus jeune (devrait) laisse(r) sa place dans le bus à son aîné. Non, la cantine cela ne me choque pas.
Ce qui me choque plus c'est le portrait des enseignants par cet inspecteur : des sauvageons qui feraient le contraire de ce qu'ils exigent. Ce n'est pas ce que je constate, les collègues que j'ai croisés sont dans l'ensemble des gens droits qui s'en demandent plus qu'ils n'en exigent des autres, bref qui s'imposent une discipline. Et cela force mon respect.
Attention, je ne les mets pas sur un piédestal hein ? Ils sont humains (et parfois bien faibles et dociles -- et ça je respecte moins). Mais bon je fais la comparaison avec d'autres qui ont fait du mensonge leur métier. Ils ne sont pas des communicants qui te vendraient du poison en te disant que c'est bon. Au contraire, ils tâchent d'éveiller les esprits. C'est pas pareil, c'est plus moral justement. C'est pour cela que j'apprécie encore mon métier, pour les types humains que j'y croise et parce que je n'ai pas à rougir de gagner ma croûte en exploitant la faiblesse des autres (mais je rougis de gagner si mal ma vie).
Donc pas besoin de cours de morale, de théorie, ce sont les personnels de l'EN qui donnent aux élèves un exemple vivant de conduite par le choix de vie qu'ils ont fait.
La conclusion (inattendue pour moi) à laquelle j'arrive au bout de ces lignes, c'est que les élèves seraient plus marqués par l'exemple de leurs enseignants si ces derniers étaient plus distingués dans l'ordre social. Car en effet, il commence à être su des élèves que leur maître fait un métier mal récompensé, et cela limite son influence (c'est un raté d'un certain côté). Ainsi, une politique « de redressement moral » (je n'aime pas ce mot) devrait être la revalorisation salariale.
Ce qui me choque plus c'est le portrait des enseignants par cet inspecteur : des sauvageons qui feraient le contraire de ce qu'ils exigent. Ce n'est pas ce que je constate, les collègues que j'ai croisés sont dans l'ensemble des gens droits qui s'en demandent plus qu'ils n'en exigent des autres, bref qui s'imposent une discipline. Et cela force mon respect.
Attention, je ne les mets pas sur un piédestal hein ? Ils sont humains (et parfois bien faibles et dociles -- et ça je respecte moins). Mais bon je fais la comparaison avec d'autres qui ont fait du mensonge leur métier. Ils ne sont pas des communicants qui te vendraient du poison en te disant que c'est bon. Au contraire, ils tâchent d'éveiller les esprits. C'est pas pareil, c'est plus moral justement. C'est pour cela que j'apprécie encore mon métier, pour les types humains que j'y croise et parce que je n'ai pas à rougir de gagner ma croûte en exploitant la faiblesse des autres (mais je rougis de gagner si mal ma vie).
Donc pas besoin de cours de morale, de théorie, ce sont les personnels de l'EN qui donnent aux élèves un exemple vivant de conduite par le choix de vie qu'ils ont fait.
La conclusion (inattendue pour moi) à laquelle j'arrive au bout de ces lignes, c'est que les élèves seraient plus marqués par l'exemple de leurs enseignants si ces derniers étaient plus distingués dans l'ordre social. Car en effet, il commence à être su des élèves que leur maître fait un métier mal récompensé, et cela limite son influence (c'est un raté d'un certain côté). Ainsi, une politique « de redressement moral » (je n'aime pas ce mot) devrait être la revalorisation salariale.
- MarcassinHabitué du forum
Une réflexion très juste, Bolzano.
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"Je regarde la grammaire comme la première partie de l'art de penser." (Condillac)
- ZenxyaGrand sage
Marcassin a écrit:Pierre Frackowiak s'insurge contre l'enseignement de la morale.
Oui, il faut de la morale. Oui, il faut de la morale par l’exemple. Qui donne l’exemple ? Les profs ! Alors, il faudrait que dans un volet du projet d’établissement, ils se mettent d’accord sur quelques règles à respecter dans les rapports avec les élèves : politesse, respect, excuses pour les retards et les absences, accords sur les devoirs, les sanctions, les appréciations, engagements, place dans la vie de l’établissement en dehors des cours. Que vaut le projet d’établissement si des règles du vivre ensemble ne sont pas édictées et respectées dans les deux sens ?
Oui, il faut un apprentissage des valeurs. L’égalité, par exemple. Mais que vaut un cours sur l’égalité quand l’école exclut, aggrave les inégalités, stigmatise, évalue toujours négativement, relègue les élèves qui ne maîtrisent pas ses codes ?
Oui, il faut du débat dans les classes. Mais que vaut un débat en cours de morale quand ailleurs la pédagogie frontale domine, quand le prof ayant posé une question, il ne prend en considération que les réponses qu’il attend, que les échanges élève/élèves n’existent pas ? Comment apprendre la démocratie quant on a été toute sa vie d’élève un sujet, un récepteur passif et résigné
http://www.educavox.fr/actualite/debats/article/est-ce-bien-moral
J'ai vraiment un problème avec ces passages (pas qu'avec eux, d'ailleurs) mais là
Pour le premier, les bras m'en tombent. J'aurai dû m'excuser de mon absence le jour où je n'ai plus pu aller au boulot car j'ai complétement craqué. Je m'imagine montrer mon certificat médical à cette classe tellement charmante ou présenter mes "excuses" (vous comprenez, chers apprenants, depuis que je vous ai en charge, je suis en dépression méga mousse costaud et comme le docteur m'a bien recommandé de préservé le peu de santé physique qu'il me restait, il m'a prescrit un arrêt maladie assez long).
Pour le second point, généralement quand on pose des questions c'est que l'on attend certaines réponses, après ça peut dépendre des matières, mais bon, dans beaucoup (le technique, la physique, ...) les marges d'interprétation sont réduites.
- adelaideaugustaFidèle du forum
Instructeurpublic a écrit:"Interdire Frackowiak". C'est idiot mais l'association de ces deux mots est pour moi d'une grande douceur.
- LefterisEsprit sacré
+1000 . Ce texte est chargé d’implicite sournois, et commet plusieurs fautes de « raisonnement », si l’on peut appeler ça ainsi. Déjà, il y a une différence, une asymétrie profonde en tout, qu’il feint d’ignorer. D’une part un adulte qui a fait ses preuves au moins dans sa matière , de l’autre un adolescent qui est là pour apprendre. D’où il découle que ce que demande l’adulte est en rapport avec sa mission , et n’a pas a être suspecté a priori, comme par exemple demander la bonne réponse.Que le principe même de négociation permanente (que s’octroient d’ailleurs sans vergogne le élèves, sans aucun autre motif que le confort immédiat : ne pas faire un travail, justifier de la paresse, refuser de travailler les veilles de vacances…) , que ce principe de négociation donc est complètement déplacé.Bolzano a écrit:Mais à la cantine les professeurs ne coupent pas la file enfin, faut pas le voir ainsi. Ce sont plutôt les élèves qui laissent passer leurs maîtres, de même qu'un plus jeune (devrait) laisse(r) sa place dans le bus à son aîné. Non, la cantine cela ne me choque pas.
Ce qui me choque plus c'est le portrait des enseignants par cet inspecteur : des sauvageons qui feraient le contraire de ce qu'ils exigent. Ce n'est pas ce que je constate, les collègues que j'ai croisés sont dans l'ensemble des gens droits qui s'en demandent plus qu'ils n'en exigent des autres, bref qui s'imposent une discipline. Et cela force mon respect.
Attention, je ne les mets pas sur un piédestal hein ? Ils sont humains (et parfois bien faibles et dociles -- et ça je respecte moins). Mais bon je fais la comparaison avec d'autres qui ont fait du mensonge leur métier. Ils ne sont pas des communicants qui te vendraient du poison en te disant que c'est bon. Au contraire, ils tâchent d'éveiller les esprits. C'est pas pareil, c'est plus moral justement. C'est pour cela que j'apprécie encore mon métier, pour les types humains que j'y croise et parce que je n'ai pas à rougir de gagner ma croûte en exploitant la faiblesse des autres (mais je rougis de gagner si mal ma vie).
Donc pas besoin de cours de morale, de théorie, ce sont les personnels de l'EN qui donnent aux élèves un exemple vivant de conduite par le choix de vie qu'ils ont fait.
La conclusion (inattendue pour moi) à laquelle j'arrive au bout de ces lignes, c'est que les élèves seraient plus marqués par l'exemple de leurs enseignants si ces derniers étaient plus distingués dans l'ordre social. Car en effet, il commence à être su des élèves que leur maître fait un métier mal récompensé, et cela limite son influence (c'est un raté d'un certain côté). Ainsi, une politique « de redressement moral » (je n'aime pas ce mot) devrait être la revalorisation salariale.
Pour la cantine -où j’évite de manger soit dit en passant - il va de soi que les professeurs ont du boulot, bien plus que les élèves jusqu’à preuve du contraire, et que faire une queue, c’est sacrifier des copies, parfois un cours à préparer d’urgence. On pourrait aussi interdire aux enseignants dde sortir de l’établissement pendant les trous, tant qu’on y est, par souci de leur donner un statut de collégien…. Quant aux absences , on ne voit pas de quoi il parle , si ce n’est véhiculer le discours éculé des médias. Si un professeur est en stage, malade, à un examen, je ne vois pas en quoi il doit s’excuser.
Quant à la manière dont les élèves nous traitent, comme des ratés (des « clochards » comme ils disent chez nous) , je rejoins ton analyse. Ils perçoivent le métier comme déclassé, pour ceux qui n’ont rien pu faire d’autre, notamment dans les savoirs « inutiles » (lettres , arts musique...) et ils le disent. Il esst vrai que je suis en établissement où ils sont assez difficiles, mais dans leur simplicité , ils sont de bons échos du discours ambiant.
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
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