Help! Gestion de classe

Je ne suis pas une grande gueule, je suis très timide dans la vraie vie (c'est pas Hyène, c'est Lene ), mais j'essaie petit à petit de me faire une carapace pour survivre dans ce monde hostile, parce que j'ai vraiment trop souffert la 1re année puis avec mes STG, alors plus jamais ça ! Du coup j'imagine un peu tes réactions en fonction des miennes. Jamais il ne faut dire ou penser que ton cours n'est pas assez bien : ton cours est toujours suffisamment bon, la preuve, il y a des classes avec lesquelles ça se passe bien, c'est bien la preuve que s'ils ne le suivent pas, c'est de leur faute, rien que de leur faute. Il faut oublier les formateurs, les CDE, etc. qui te disent de te remettre en question : c'est toi le chef à bord, c'est toi qui sais et ton cours vaut de l'or, alors c'est pas des petits merdeux qui vont le gâcher encore moins te faire cogiter quand tu es avec ta famille

arabeskankylose a écrit:Pendant l'heure, si les bavardages s'amplifient et deviennent ingérables

J'aurais tendance à dire qu'il ne faut pas faire cours tant qu'il y a des bavardages. Je veux dire par là cesser de parler. Je me suis aperçue qu'une des choses qui me mettait en difficulté, c'était de vouloir à tout prix faire mon programme, ne pas prendre de retard sur mon cours, d'autant plus que je n'ai que des terminales, qui passent donc le bac à la fin de l'année. Eh ben ça, c'est fini : l'ordre d'abord, le cours après. Et finalement, on perd moins de temps qu'en perdant progressivement ses classes jusqu'à ne plus parvenir à faire cours en fin d'année. L'année dernière, nous avons fait 2/3 du programme avec mes STG, l'année précédente, j'avais fait tout le programme... toute seule, eux rien. Je vous laisse deviner laquelle des deux années a été la plus bénéfique pour tout le monde.

épizut, je vais faire une psychothérapie collective : je ne veux plus entendre personne dire qu'il est nul / mauvais / pas assez bon ici, c'est bien compris ?

Quant aux collègues qui n'ont soi-disant jamais de problèmes, qu'ils aillent au :diable:

Moi, un truc qui me gêne pas mal, c'est les petites remarques, pas méchantes, mais qui se veulent rigolotes , ou même de simples commentaires sur la vie du cours, émises sans lever la main... J'ai du mal à gérer ça, parce que souvent, X rebondit sur ce que vient de dire Y, Z qui rajoute une remarque etc...
Du coup, je ne sais plus qui punir puisque tout le monde est un peu responsable, je ne parviens plus à établir les coupables.... Alors parfois, je punis un peu hasard, c'est pas terrible....

Pour les petites remarques, je lâche un peu plus la bride dans les classes dans lesquelles ça se passe bien : comme je passe moi-même mon temps à faire des blagues et à raconter des bêtises, je veux bien le faire avec eux si c'est dans une bonne ambiance de travail. En revanche dans les classes qui posent problème, c'est tolérance 0 : interdiction de parler sans lever la main, donc tu peux tous les punir s'ils rebondissent sur ce que dit un autre sans autorisation. Simplement, il faut les avoir prévenus que les règles ont changé.

J'ai l'impression de faire ma madame je sais tout, là Bah voilà comment je me transforme peu à peu en cours, en essayant de montrer beaucoup d'assurance et c'est super rigolo parce que dans ma tête je suis en train de vous parler sur un ton hyper ferme. Je me suis aperçue de ça aussi, alors que je suis toute douce en temps normal, quand je sors d'un cours avec une classe difficile, j'ai l'impression de parler très sèchement à mes collègues... je comprends mieux pourquoi les profs sont tous désagréables, je vous raconte pas comment je vais être dans 30 ans

lene75 a écrit:

arabeskankylose a écrit:Pendant l'heure, si les bavardages s'amplifient et deviennent ingérables

J'aurais tendance à dire qu'il ne faut pas faire cours tant qu'il y a des bavardages. Je veux dire par là cesser de parler.

Oui, évidemment, quand tu parles, tu ne peux tolérer quoi que ce soit de leur part. Mais il y a des moments de transition (cours / exo - fin d'un chap, début du suivant ; interro de cours / leçon...) et les moments où ils sont censés bosser tout seuls sur un exo, et là, parfois, quand tu expliques à x un truc, y, z, s'y mettent, et là, c'est plus difficile de punir le premier qui a parlé, et le second, car c'était dans ton dos.

arabeskankylose a écrit:Oui, évidemment, quand tu parles, tu ne peux tolérer quoi que ce soit de leur part. Mais il y a des moments de transition (cours / exo - fin d'un chap, début du suivant ; interro de cours / leçon...) et les moments où ils sont censés bosser tout seuls sur un exo, et là, parfois, quand tu expliques à x un truc, y, z, s'y mettent, et là, c'est plus difficile de punir le premier qui a parlé, et le second, car c'était dans ton dos.

Ma compétence s'arrête là :lol: Dans mes cours il n'y a pas ce problème, parce que soit je fais cours (la plupart du temps) et c'est 0 bavardages, soit ils bossent sur un texte et là je ne tolère que peu de bavardages. Les seuls vrais moments de transition, c'est en début de cours, quand je fais l'appel, tout ça, ça je ne sais pas gérer, alors je les laisse parler et à un moment je dis "stop, on commence le cours", ou alors si c'est vraiment trop le bazar j'attends debout derrière le bureau sans bouger et en les regardant pour qu'ils comprennent que j'attends et que je ne commencerai pas tant que je n'aurai pas le silence (parfois ils mettent un certain temps à s'en apercevoir) et quand je distribue un papier, là je les laisse aussi parler.

C'est vrai qu'il y a des collègues qui enfoncent...mais il y a aussi des collègues qui aident. Quand l'ambiance est bonne parler de ses difficultés avec les collègues fait du bien et quand ils sont profs des mêmes classes on se rend alors compte que le problème de vient pas de nous mais souvent de tel ou tel élève et que ça se passe mal ailleurs.

L'an dernier en lycée, quand vraiment une classe bavardait trop et n'avait pas travaillé, j'avais tendance à donner un devoir à ramasser à la fin de l'heure et je me retrouvais avec des copies supplémentaires à n'en plus finir. Jusqu'à ce que l'une de mes collègues me disent: "m'enfin arrête de TE punir!!! Fais leur faire une exercice ramassé et noté si tu veux mais ramasses-en 2 ou 3 au maximum c'est EUX qu'il faut punir, pas toi!" Quand elle l'a dit, je me serais fichu des baffes tellement c'était évident...Sauf que ça ne m'était jamais venu à l'idée.

Enfin, repos, repos, repos. Je sais que lorsque je suis au bord du burn out, je ne supporte plus rien, je pars en 3 secondes etc... du coup cette tension se ressent aussi du côté des élèves ... Bon là c'est un voeux pieux parce que je n'y arrive pas...mais idéalement il faudrait arriver en cours, un peu reposer (ou ap. s'être aéré la tête avec du sport, des sorties etc...)

Mon but de l'année, essayer de rester zen et sereine, réussir à réagir aux bavardages et absence de travail sans m'énerver etc... Mais c'est tellement contraire à ma nature....que :| suis loin du compte...

C'est fou ce que c'est facile...en théorie...

Ah oui !! Carrément... Chaque année, je suis pleine de bonnes idées, de principe de fermeté implacable, et je laisse toujours passer 2-3 petits trucs quand même...

Je rebondis sur ce que dit Philann : ça va bien faire rire tout le monde et moi la première, mais ça se passe mieux quand on est reposé. Donc les veilles de jours longs / classes difficiles, essayer de se reposer un peu plus... ne pas faire sa nuit de 4h à ce moment-là Quand on est crevé, soit on est fatigué, soit on part au quart de tour...
(Moi aussi j'ai l'impression de faire ma madame-je-sais-tout )

Cela me réconforte de vous lire tous! Merci!

LadyC a écrit:Quand on est crevé, soit on est fatigué,

Ca c'est de la pensée . Je prends note, que quand on est crevé, il est possible d'être fatigué - je conserve cet aphorisme dans un calepin

(Moi aussi j'ai l'impression de faire ma madame-je-sais-tout )

Meuuuh non ...

Quand je suis fatiguée ou que je me sens nulle, j'ai du mal à regarder les élèves, et ça, c'est un gros pb...Je ne sais pas, à ce moment-là, comment regagner mon assurance...Même seule dans ma salle... Oui, je sais, je suis un cas désespéré!!!!

Lefteris a écrit:

LadyC a écrit:Quand on est crevé, soit on est fatigué,

Ca c'est de la pensée . Je prends note, que quand on est crevé, il est possible d'être fatigué - je conserve cet aphorisme dans un calepin

(Moi aussi j'ai l'impression de faire ma madame-je-sais-tout )

Meuuuh non ...

Ça va hein ! C'était justement ma nuit de 4h cette nuit... Je voulais bien sûr dire "quand on est crevé, soit on réagit au quart de tour, soit on craque". *se drape dans sa dignité en lambeaux*

Mésange a écrit:Oui, je sais, je suis un cas désespéré!!!!

Ça fera 2h de colle : j'avais dit qu'il était interdit de dire ce genre de choses;

LadyC a écrit:Je rebondis sur ce que dit Philann : ça va bien faire rire tout le monde et moi la première, mais ça se passe mieux quand on est reposé. Donc les veilles de jours longs / classes difficiles, essayer de se reposer un peu plus... ne pas faire sa nuit de 4h à ce moment-là Quand on est crevé, soit on est fatigué, soit on part au quart de tour...
(Moi aussi j'ai l'impression de faire ma madame-je-sais-tout )

Absolument. Cette année, je découvre le collège avec tous les niveaux, mais j'ai compris un truc fondamental: entre une prep au point et une nuit de sommeil correcte, il vaut souvent mieux choisir la nuit de sommeil, ça se passe mieux.

lene75 a écrit:

Mésange a écrit:Oui, je sais, je suis un cas désespéré!!!!

Ça fera 2h de colle : j'avais dit qu'il était interdit de dire ce genre de choses;

Heu, M'dame!!!!

Mésange a écrit:

lene75 a écrit:

Mésange a écrit:Oui, je sais, je suis un cas désespéré!!!!

Ça fera 2h de colle : j'avais dit qu'il était interdit de dire ce genre de choses;

Heu, M'dame!!!!

Nan ! On dit "J'ai rien fait! Et vas-y ! Dites-moi ce que j'ai fait! J'ai rien fait, là! C'est bon!" (et ne pas oublier de terminer en tipant le plus possible, au cas où les gens n'auraient pas compris le mouvement d'humeur)

LadyC a écrit:

Lefteris a écrit:

LadyC a écrit:Quand on est crevé, soit on est fatigué,

Ca c'est de la pensée . Je prends note, que quand on est crevé, il est possible d'être fatigué - je conserve cet aphorisme dans un calepin

(Moi aussi j'ai l'impression de faire ma madame-je-sais-tout )

Meuuuh non ...

Ça va hein ! C'était justement ma nuit de 4h cette nuit... Je voulais bien sûr dire "quand on est crevé, soit on réagit au quart de tour, soit on craque". *se drape dans sa dignité en lambeaux*

Je passe beaucoup de nuits courtes (un mal au genou lancinant me réveille) . Il se trouve que c'st vrai, on est moins tolérant... déjà que je ne le suis pas du tout aux caprices. Je ne craque jamais ,du genre à m'effondrer, par contre j'ai tendance au coup de gueule terrible. L'autre jour j'ai hurlé à faire trembler les murs parce que tout ce que je disais était contesté dès 8 heures du matin , à commencer par le placement des élèves. "non" "je veux pas" "pourquoi ?".
Les préparations, finalement, ce n'est pas si important, et j'ai de plus en plus tendance à penser que la sur-préparation est même nuisible. On cherche à faire passer son cours coûte-que-coûte, comme une maîtresse de maison veut faire avaler son repas gargantuesque, qui se stressent stresse les convives. Il vaut mieux un bon axe avec des choses qu'on est prêt à enlever , des exercices sur lesquels on se donne une marge de manoeuvre, etc.

Du reste, je fais beaucoup de lapsus , linguae et calami. L'aute jour , en latin , par exemple, je comparais les dérivés de plusieurs langues, en colonnes, je remplissais parfois la mauvaise colonne après avoir été expliqué, quand je reprenais . Ca me déconcentrait ... Heureusement, certains suivaient : "M'sieur, la colonne français vous l'aves mise à droite... "

mini-HS : pour ton genou...
fin du HS

LadyC a écrit:mini-HS : pour ton genou...
fin du HS

Merci... vais finir par aller voir un médecin

Bonjour, j'ai été très étonnée de voir que j'avais toute une ribambelle de réponses à mon post, c'est super sympa ^^ Merci pour tous vos conseils. Oui, je suis contractuelle, Aujourd'hui, ça s'est passé un peu mieux qu'hier, mais aujourd'hui rebelote. Lorsque que c'est un seul élève ça va... Mais quand plusieurs élèves se mettent à bavarder, à lancer des papiers, surtout quand je suis en train d'écrire au tableau, je ne peux pas voir l'ensemble des fautifs. Du coup j'entends l'habituelle question: Pourquoi moi et pas lui? ... Ou lorsque je sanctionne, certains se mettent à crier. Bref, c'est le "groupe", le fait qu'ils soient plusieurs à mal se comporter que j'ai du mal à gérer. ..

Callisto88 a écrit:Bonjour, j'ai été très étonnée de voir que j'avais toute une ribambelle de réponses à mon post, c'est super sympa ^^ Merci pour tous vos conseils. Oui, je suis contractuelle, Aujourd'hui, ça s'est passé un peu mieux qu'hier, mais aujourd'hui rebelote. Lorsque que c'est un seul élève ça va... Mais quand plusieurs élèves se mettent à bavarder, à lancer des papiers, surtout quand je suis en train d'écrire au tableau, je ne peux pas voir l'ensemble des fautifs. Du coup j'entends l'habituelle question: Pourquoi moi et pas lui? ... Ou lorsque je sanctionne, certains se mettent à crier. Bref, c'est le "groupe", le fait qu'ils soient plusieurs à mal se comporter que j'ai du mal à gérer. ..

C'est effectivement très dur, j'ai souvent des classes comme ça , les mêmes : sans cesse retournés , parlant à haute voix entre eux , se piquant les trousses , discutant tout, "pourquoi moi? " "je suis pas le seul" "ahh ouaaiis !" "vas-y", etc. bref tout l'arsenal de réponses stéréotypées ...Il faut arrêter le cours, ne pas chercher à continuer, ça oblige à hurler, c'est épuisant, et ils aiment ça, ils comprennent qu'ils ont gagné, car consciemment ou non, le but est de ne pas faire cours.
Il faut donc croiser les bras et ne plus faire cours, jusqu'à ce que ça redescende, ou bien avoir un cours de rechange, des exercices, ou le videoprojecteur et les faire copier une leçon de grammaire. Il faut aussi les évaluer beaucoup. Par exemple, on m'a déplacé un cours du mercredi matin au jeudi après-midi, alors que je les ai le matin. Cette heure est fichue, je l'ai compris ils sont incapables de se maîtriser, ils arrivent en hurlant, se bousculent dans les couloirs, on ne peut pas leur parler, ils ont dans leur monde.Et en plus on change de salle , il faut attendre que le professeur précédent sorte, c'est l'enfer. Donc tous les jeudis évaluation sur quelque chose, après 1/4 d'heure. Puis copie. Ou l'inverse, encore mieux . Tu gardes 10 minutes pur l'évaluation, ça les oblige à se concentrer, sinon ils se parlent pendant l'évaluation, puis quand il faut rendre la feuille refusent de la rendre, cherchent à gruger dans la confusion.

Lefteris, ton idée de leçon de grammaire, me plaît bien, mais le problème, c'est que je vais prendre du retard sur ce que je suis en train de faire. Par exemple, en ce moment nous travaillons sur de la description. Donc, c'est embêtant, d'autant plus que du coup j'ai perdu déjà beaucoup de temps depuis le début de l'année.

Je suis en train de faire un plan de classe. Mais pas certain que ce soit la solution. De plus, j'ai des commentaires du genre: vous voyez on est devant et on parle toujours autant!

Callisto88 a écrit:Lefteris, ton idée de leçon de grammaire, me plaît bien, mais le problème, c'est que je vais prendre du retard sur ce que je suis en train de faire. Par exemple, en ce moment nous travaillons sur de la description. Donc, c'est embêtant, d'autant plus que du coup j'ai perdu déjà beaucoup de temps depuis le début de l'année.

Tant pis, dans le bruit tu n'avanceras pas, avec la parole coupée tous les 3 mots. Il faut partir du principe que de toute manière, il y a autre chose d'utile à faire, que c'est moins de temps perdu .
Ce matin, j'ai encore testé : j'ai fait péniblement un corrigé d'exercice, ça commençait à remuer. Puis remise d'une évaluation sur les figures de style de base pur faire le corrigé je le leur ai même dit : "je prends le risque de vous le rendre de suite, , je ne le referais plus si ça bouge" . Comme je le pensais, c'est parti aussitôt en vrille, ils n'ont pas su se maîtriser , on commencé à crier à travers la classe pur contester les points, se sont demandé leur note. Donc j'ai allumé mon rétroprojecteur, attendu que ça se calme et je leur ai dit que la prochaine fois, ils prendraient le corrigé intégral, pas seulement leurs fautes, et qu'ils auraient les évaluations à la fin.Le ton a baissé , mais le temps était passé ... En même temps, j'ai écrit au tableau sur quoi porterait l'évaluation jeudi . "Pourquoi tous les jeudis? " Tant que vous vous comporterez comme ça , en plus des autres évaluations. Il est hors de question de perdre une heure".
Autre méthode : tu fais faire un exercice par écrit, et tu en relèves 5 par tirage au sort pour que chacun travaille. (j'ai une petite boîte avec des petits carrés de carton sur lesquels j'ai des numéros).
Je ne veux pas te casser le moral, mais toute ton année avec ce genre de classe consiste à gérer la classe. Alors autant survivre d'une part, faire un petit quelque chose de l'autre.