- GrypheMédiateur
Mais il ne faut pas le prendre comme ça. C'est une forme de protection aussi, de se dire qu'on fait le job juste pour le job. Pour ceux qui ont "le feu sacré", comme tu dis, le jour où ils ne l'ont plus, ils sont mal.kiwi a écrit:A lire certains propos, j'ai quand même l'impression d'être le pire des monstres, la pire des inconscientes et des gourdasses...
C'est tout de même très culpabilisant.
Chacun gère comme il peut. Perso je suis une grande passionnée d'éducation, et pourtant, je ne fais pas cours. Je sais, c'est mal.
Tu prépares des cours, tu transmets des choses passionnantes à tes élèves, tu corriges leurs contrôles et les aide à progresser. Même si ça ne t'éclate pas, il n'y a vraiment pas de quoi culpabiliser. Ce que tu fais es déjà énorme !
- Marie LaetitiaBon génie
j'ai essayé de me reconvertir, suivi pendant un an les cours de l'IGPDE (Institut de gestion etc) à Vincennes qui préparait à la "prep ENA" (tu as un an payé à préparer l'ENA si tu réussis un petit concours)
Oh mais ce n'est pas inintéressant ça. Pour plus tard si jamais...
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Si tu crois encore qu'il nous faut descendre dans le creux des rues pour monter au pouvoir, si tu crois encore au rêve du grand soir, et que nos ennemis, il faut aller les pendre... Aucun rêve, jamais, ne mérite une guerre. L'avenir dépend des révolutionnaires, mais se moque bien des petits révoltés. L'avenir ne veut ni feu ni sang ni guerre. Ne sois pas de ceux-là qui vont nous les donner (J. Brel, La Bastille)
Antigone, c'est la petite maigre qui est assise là-bas, et qui ne dit rien. Elle regarde droit devant elle. Elle pense. [...] Elle pense qu'elle va mourir, qu'elle est jeune et qu'elle aussi, elle aurait bien aimé vivre. Mais il n'y a rien à faire. Elle s'appelle Antigone et il va falloir qu'elle joue son rôle jusqu'au bout...
Et on ne dit pas "voir(e) même" mais "voire" ou "même".
- Marie LaetitiaBon génie
Gryphe a écrit:Mais il ne faut pas le prendre comme ça. C'est une forme de protection aussi, de se dire qu'on fait le job juste pour le job. Pour ceux qui ont "le feu sacré", comme tu dis, le jour où ils ne l'ont plus, ils sont mal.kiwi a écrit:A lire certains propos, j'ai quand même l'impression d'être le pire des monstres, la pire des inconscientes et des gourdasses...
C'est tout de même très culpabilisant.
Chacun gère comme il peut. Perso je suis une grande passionnée d'éducation, et pourtant, je ne fais pas cours. Je sais, c'est mal.
Tu prépares des cours, tu transmets des choses passionnantes à tes élèves, tu corriges leurs contrôles et les aide à progresser. Même si ça ne t'éclate pas, il n'y a vraiment pas de quoi culpabiliser. Ce que tu fais es déjà énorme !
Gryphe, tu es terrible. Tu n'es pas seulement CDE, tu es aussi coach moral pour tes professeurs. Faudra pas venir te plaindre si un jour des Néos te kidnappent pour que tu deviennes leur CDE... :lol:
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Si tu crois encore qu'il nous faut descendre dans le creux des rues pour monter au pouvoir, si tu crois encore au rêve du grand soir, et que nos ennemis, il faut aller les pendre... Aucun rêve, jamais, ne mérite une guerre. L'avenir dépend des révolutionnaires, mais se moque bien des petits révoltés. L'avenir ne veut ni feu ni sang ni guerre. Ne sois pas de ceux-là qui vont nous les donner (J. Brel, La Bastille)
Antigone, c'est la petite maigre qui est assise là-bas, et qui ne dit rien. Elle regarde droit devant elle. Elle pense. [...] Elle pense qu'elle va mourir, qu'elle est jeune et qu'elle aussi, elle aurait bien aimé vivre. Mais il n'y a rien à faire. Elle s'appelle Antigone et il va falloir qu'elle joue son rôle jusqu'au bout...
Et on ne dit pas "voir(e) même" mais "voire" ou "même".
- Marie LaetitiaBon génie
J'aime beaucoup mon métier (bon, je préférais quand j'étais avec des plus grands), j'aime passionnément ma ma matière, mais je déteste qu'on me parle de vocation (ça sonne comme "bonne poire", je ne sais pas pourquoi :lol: ) même si certains 6e me rendent chèvre et si la vue de certains élèves me fait penser très fort à "marteau pilon" "pendaison par les pieds" et j'en passe...
Kiwi, tu te fiches de l'avis des autres (principe très très important en général). De toute façon, on reparle de tout ça dans 30 ans. M'est avis que certaines opinions auront changé.
- Spoiler:
- oui je précise c'est de l'humour... Je me contenterai juste en vrai si je pouvais de quelques représailles pas gravissimes qui ne laissent pas de trace... mais chuuuut...
Kiwi, tu te fiches de l'avis des autres (principe très très important en général). De toute façon, on reparle de tout ça dans 30 ans. M'est avis que certaines opinions auront changé.
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Si tu crois encore qu'il nous faut descendre dans le creux des rues pour monter au pouvoir, si tu crois encore au rêve du grand soir, et que nos ennemis, il faut aller les pendre... Aucun rêve, jamais, ne mérite une guerre. L'avenir dépend des révolutionnaires, mais se moque bien des petits révoltés. L'avenir ne veut ni feu ni sang ni guerre. Ne sois pas de ceux-là qui vont nous les donner (J. Brel, La Bastille)
Antigone, c'est la petite maigre qui est assise là-bas, et qui ne dit rien. Elle regarde droit devant elle. Elle pense. [...] Elle pense qu'elle va mourir, qu'elle est jeune et qu'elle aussi, elle aurait bien aimé vivre. Mais il n'y a rien à faire. Elle s'appelle Antigone et il va falloir qu'elle joue son rôle jusqu'au bout...
Et on ne dit pas "voir(e) même" mais "voire" ou "même".
- MalacaEsprit éclairé
Je suis arrivée tardivement dans l'EN, par choix, et avec envie et conviction ... sans parler de "vocation"
Et pour moi ce constat est aussi flippant !
la dégradation des conditions d'exercice / la dévalorisation du métier / le laisser-aller des élèves (avec l'absolution des parents) - ne rayer aucune mention - me semblent effectivement être des raisons bien rationnelles ...
En bref avec l'âge, on prend du recul, on relativise ... et on peut finir par considérer que c'est un métier "alimentaire" comme un autre, avec ses avantages et ses inconvénients
J'avoue que j'ai beaucoup de mal à le faire même si j'avance en âge
nuages a écrit:Si , si, c'est très rationnel car il y a eu une dégradation effarante des conditions de travail ces trois dernières années, beaucoup de collègues le constatent tout comme moi.stench a écrit:C'est effrayant, j'ai retrouvé mon message d'il y a deux ans :
Je n'avais pas conscience que mon changement par rapport à mon métier avait été si rapide et si profond. Deux ans seulement! :shock: Qu'est-ce que ça va être si je reste là encore 5 ans... Ce qui est étonnant, c'est que je ne sais pas trop comment expliquer ce changement, ça ne semble pas rationnel.
Et pour moi ce constat est aussi flippant !
la dégradation des conditions d'exercice / la dévalorisation du métier / le laisser-aller des élèves (avec l'absolution des parents) - ne rayer aucune mention - me semblent effectivement être des raisons bien rationnelles ...
Fesseur Pro a écrit:Ca se relativise aussi.nuages a écrit:Je pense que la réponse à la question posée sur ce fil dépend de l'expérience personnelle de chacun évidemment, mais surtout du nombre d'années déjà passées à enseigner .
Avec l'expérience, je vais décontracté au collège, "m'amuse" à perfectionner mes cours et à tester certaines choses, suis beaucoup plus réactif devant les dérives des élèves, bénéficie de la réputation acquise au fil des ans, retrouve avec plaisir les petits frères/soeurs et bientôt les enfants des anciens élèves...
Bref, la vie est belle.
Je pense donc au contraire que le nombre d'années bonifie l'enseignant qui arrive bien sûr à faire abstraction des soucis quotidiens et des batons administratifs, sociaux et politiques dans les roues.
En bref avec l'âge, on prend du recul, on relativise ... et on peut finir par considérer que c'est un métier "alimentaire" comme un autre, avec ses avantages et ses inconvénients
J'avoue que j'ai beaucoup de mal à le faire même si j'avance en âge
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Ajouter de la vie aux années plutôt que des années à la vie ...
"Fais de ta vie un rêve, et d'un rêve, une réalité." A. de Saint-Exupéry
mes rêves, ma réalité ...
- LilypimsGrand sage
kiwi a écrit:A lire certains propos, j'ai quand même l'impression d'être le pire des monstres, la pire des inconscientes et des gourdasses... Monstre et inconsciente parce que je ne me sens pas "investie de la mission Républicaine qui serait la mienne", parce que je n'ai pas le feu sacré ; gourdasse parce que je fais un métier que je n'aime pas et dont je n'arrive pas à me dépêtrer, comme si c'était facile de se reconvertir quand on est "célibataire" et qu'on vit en RP. Je vous assure que je ne prends pas les choses très très bien. C'est tout de même très culpabilisant.
J'espère bien que je n'ai pas contribué par mon intervention à accroître ce sentiment de culpabilité. Je ne te considère ni comme un monstre ni comme une gourde et je ne comprendrais même pas que l'on puisse te considérer ainsi. Nous ne vivons pas ce métier de la même façon et puis c'est tout.
_________________
...il faut continuer, je ne peux pas continuer, il faut continuer, je vais donc continuer...
- kiwiGuide spirituel
Marie Laetitia a écrit:J'aime beaucoup mon métier (bon, je préférais quand j'étais avec des plus grands), j'aime passionnément ma ma matière, mais je déteste qu'on me parle de vocation (ça sonne comme "bonne poire", je ne sais pas pourquoi :lol: ) même si certains 6e me rendent chèvre et si la vue de certains élèves me fait penser très fort à "marteau pilon" "pendaison par les pieds" et j'en passe...
- Spoiler:
oui je précise c'est de l'humour... Je me contenterai juste en vrai si je pouvais de quelques représailles pas gravissimes qui ne laissent pas de trace... mais chuuuut...
Kiwi, tu te fiches de l'avis des autres (principe très très important en général). De toute façon, on reparle de tout ça dans 30 ans. M'est avis que certaines opinions auront changé.
Je crois que je ne me suis pas bien faite comprendre. Je ne culpabilise pas de ne pas aimer mon métier. Sincèrement, je m'en moque (oulalala, pas bien...). Je fais ce pour quoi je suis payée, à peu près correctement normalement, du moins consciencieusement et avec professionnalisme. Mais je trouve que certains propos sont particulièrement culpabilisants, comme s'il était anormal de ne pas aimer ce métier d'enseignant. Et puis les "l'EN, tu l'aimes ou tu la quittes", ça m'agace.
- grandesvacancesNeoprof expérimenté
kiwi a écrit:A lire certains propos, j'ai quand même l'impression d'être le pire des monstres, la pire des inconscientes et des gourdasses... Monstre et inconsciente parce que je ne me sens pas "investie de la mission Républicaine qui serait la mienne", parce que je n'ai pas le feu sacré ; gourdasse parce que je fais un métier que je n'aime pas et dont je n'arrive pas à me dépêtrer, comme si c'était facile de se reconvertir quand on est "célibataire" et qu'on vit en RP. Je vous assure que je ne prends pas les choses très très bien. C'est tout de même très culpabilisant.
Kiwi !
Bon, je suis moi aussi gênée par l'apparent manichéisme de certains propos : à la droite
Ce n'est pas si simple. Pour ma part, si je n'ai jamais été titillée par la vocation et que j'ai abordé ce métier à la fois par hasard et par nécessité ( j'en avais parlé il y a deux ans, plus haut dans le fil), je l'ai pourtant globalement apprécié, j'y ai trouvé des avantages indéniables et j'ai vraiment choisi et aimé la matière que j'ai enseignée. Mais j'ai toujours gardé la tête froide, et je pense que cela m'a évité bien des désillusions. Ok, je sais, "Dieu vomit les tièdes."...
Cela dit, la désaffection actuelle pour le professorat ne me surprend pas : même les jeunes littéraires ont aujourd'hui d'autres perspectives professionnelles, par exemple grâce aux prépas sciences-po et écoles de commerce.
.
- Fesseur ProGuide spirituel
Malaca a écrit:
En bref avec l'âge, on prend du recul, on relativise ... et on peut finir par considérer que c'est un métier "alimentaire" comme un autre, avec ses avantages et ses inconvénients
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Pourvu que ça dure...
- Fesseur ProGuide spirituel
Le choix de ton pseudo le laissait bien supposer.grandesvacances a écrit:Pour ma part, si je n'ai jamais été titillée par la vocation...
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Pourvu que ça dure...
- LefterisEsprit sacré
Non, tu n'es pas un monstre , mais le discours ambiant est manichéen qui tend à culpabiliser les enseignants s'ils n'ont pas la vocation ne correspond pas à l'Etat d'esprit de la plupart , qui soit n'en peuvent plus , soit feraient volontiers autre chose s'ils en avaient l'occasion. Justement parce que même si l'on aime enseigner, on le fait justement dans des conditions de pire en pire. A la limite, ce sont les ex-très motivés qui sont le plus dégoûtés, de la même manière que ce sont le étudiants les plus amoureux de leur discipline qui fuient le second degré.kiwi a écrit:Marie Laetitia a écrit:J'aime beaucoup mon métier (bon, je préférais quand j'étais avec des plus grands), j'aime passionnément ma ma matière, mais je déteste qu'on me parle de vocation (ça sonne comme "bonne poire", je ne sais pas pourquoi :lol: ) même si certains 6e me rendent chèvre et si la vue de certains élèves me fait penser très fort à "marteau pilon" "pendaison par les pieds" et j'en passe...
- Spoiler:
oui je précise c'est de l'humour... Je me contenterai juste en vrai si je pouvais de quelques représailles pas gravissimes qui ne laissent pas de trace... mais chuuuut...
Kiwi, tu te fiches de l'avis des autres (principe très très important en général). De toute façon, on reparle de tout ça dans 30 ans. M'est avis que certaines opinions auront changé.
Je crois que je ne me suis pas bien faite comprendre. Je ne culpabilise pas de ne pas aimer mon métier. Sincèrement, je m'en moque (oulalala, pas bien...). Je fais ce pour quoi je suis payée, à peu près correctement normalement, du moins consciencieusement et avec professionnalisme. Mais je trouve que certains propos sont particulièrement culpabilisants, comme s'il était anormal de ne pas aimer ce métier d'enseignant. Et puis les "l'EN, tu l'aimes ou tu la quittes", ça m'agace.
Lis les post d'Elaïna, Nuages , Grandesvacances notamment , qui mettent tout ça à distance . D'ailleurs -ambiguïté de la langue française- "ne pas aimer" ne signifie pas systématiquement "souffrir", ni même "détester" (encore du manichéisme ) , et encore moins ne pas croire qu'on a une mission républicaine et l'exercer de son mieux, tout autant. Simplement, on s'en passerait si l'on pouvait : des tas de gens qui aiment foncièrement enseigner ne supportent plus la mauvaise éducation des élèves, les tracasseries administratives, les réunions qui pleuvent, et cherchent à partir , ou à améliorer leur situation.
De plus, la saturation est aussi le cas dans des tas de professions qui demandent autant, voire plus d'implication qu'enseignant (dans le corps médical, les pompiers, la police) où le discours sur la vocation est le même, ce qui n'empêche pas fort heureusement les gens de bien faire leur métier.
_________________
"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- Mezzo voceNiveau 9
Merci pour ces mots justes. Il me semble que j'aime enseigner, mais je sature (je reprends le mot à mon compte) déjà, après une année de stage à quasi temps plein, etc. J'aimerais juste avoir le temps de me rendre compte que j'aime mon métier...Lefteris a écrit: des tas de gens qui aiment foncièrement enseigner ne supportent plus la mauvaise éducation des élèves, les tracasseries administratives, les réunions qui pleuvent [...] De plus, la saturation est aussi le cas dans des tas de professions qui demandent autant, voire plus d'implication qu'enseignant (dans le corps médical, les pompiers, la police) où le discours sur la vocation est le même, ce qui n'empêche pas fort heureusement les gens de bien faire leur métier.
- MomouthNiveau 6
grandesvacances a écrit:Bon, je suis moi aussi gênée par l'apparent manichéisme de certains propos : à la droitedu Seigneurde la divinité EN se tiendraient ses brebis brûlant du feu sacré de la "vocation", entrées dans la Maison par la grâce d'un "choix conscient engagé" et pour qui enseigner serait un plaisir (presque) chaque jour renouvelé, tandis qu'à sa gauche, du côté honni des "profs par défaut", on ne voit que "souffrance"... et une certaine lâcheté qui empêche d'aller voir ailleurs si l'herbe est plus verte.
Ce n'est pas si simple. Pour ma part, si je n'ai jamais été titillée par la vocation et que j'ai abordé ce métier à la fois par hasard et par nécessité ( j'en avais parlé il y a deux ans, plus haut dans le fil), je l'ai pourtant globalement apprécié, j'y ai trouvé des avantages indéniables et j'ai vraiment choisi et aimé la matière que j'ai enseignée. Mais j'ai toujours gardé la tête froide, et je pense que cela m'a évité bien des désillusions. Ok, je sais, "Dieu vomit les tièdes."...
Cela dit, la désaffection actuelle pour le professorat ne me surprend pas : même les jeunes littéraires ont aujourd'hui d'autres perspectives professionnelles, par exemple grâce aux prépas sciences-po et écoles de commerce.
.
Tout à fait d'accord. Je n'ai pas lu tout ce (long !) fil, mais il me semble que beaucoup d'entre nous se tiennent dans une position intermédiaire. Je ne sais pas si j'ai la vocation : j'ai passé le concours par envie d'enseigner puisque je crois en la mission éducative (par contre, reste à savoir si je crois en l’Éducation Nationale et ce qu'elle devient...), que j'aime travailler avec les jeunes et que, d'une façon ou d'une autre, nous avons la possibilité d'agir, même de façon infime. Mais je l'ai aussi passé car j'ai exercé différents métiers (précaires ou non) avant et que j'ai trouvé dans l'enseignement ce qui me correspondait le plus : une certaine liberté, du temps libre (bon, pas trop en tant que stagiaire ni en tant que néo-tit' mais ça vient petit à petit), la possibilité d'innover et de varier mes méthodes et du contact humain (ben ouais, même s'ils sont parfois insupportables je préfère largement mes petits 6èmes aux clients richissimes et imbuvables que j'ai dû servir quand je bossais comme vendeuse en magasin de sport...). Et puis, je ne supporte pas d'avoir un patron sur le dos. Au moins au collège je ne vois le CDE et l'IPR que rarement. :lol:
Et bien évidemment, j'aime ma matière (ou plutôt mes matières ).
Quant à prendre du recul, c'est nécessaire pour moi qui suis bien trop émotive et sensible.
Alors oui, je crois en ma mission, mais j'essaye de considérer ce métier comme ce qu'il demeure : un métier. Mais je comprends certains collègues désabusés, nous n'avons pas tous les mêmes conditions de travail et d'un endroit à l'autre on doit s'user plus rapidement...
Et si je gagnais au loto, je pense que j'irais crapahuter en montagne tous les jours, faut pas déconner non plus.
- Presse-puréeGrand sage
Vocation oui, à enseigner, malgré les difficultés, ma discipline. Vocation à partager ce savoir, à le défendre.
Maintenant, j'en veux à mon employeur des conditions d'exercice qu'il m'impose et qu'il impose aux élèves. J'en veux aux nombreux commentateurs de mon métier, j'en veux aux conseilleurs ou à ceux qui jugent.
C'est ma discipline qui me permet de supporter cela. On me retire cela, c'est reconversion, direct.
Maintenant, j'en veux à mon employeur des conditions d'exercice qu'il m'impose et qu'il impose aux élèves. J'en veux aux nombreux commentateurs de mon métier, j'en veux aux conseilleurs ou à ceux qui jugent.
C'est ma discipline qui me permet de supporter cela. On me retire cela, c'est reconversion, direct.
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Homines, dum docent, discunt.Sénèque, Epistulae Morales ad Lucilium VII, 8
"La culture est aussi une question de fierté, de rapport de soi à soi, d’esthétique, si l’on veut, en un mot de constitution du sujet humain." (Paul Veyne, La société romaine)
"Soyez résolus de ne servir plus, et vous voilà libres". La Boétie
"Confondre la culture et son appropriation inégalitaire du fait des conditions sociales : quelle erreur !" H. Pena-Ruiz
"Il vaut mieux qu'un élève sache tenir un balai plutôt qu'il ait été initié à la philosophie: c'est ça le socle commun" un IPR
- LefterisEsprit sacré
Eh oui, les compromis, le recul , dont plusieurs, dont moi-même font état plus haut. La nuance liée au monde du travail, quoi...Momouth a écrit:
Tout à fait d'accord. Je n'ai pas lu tout ce (long !) fil, mais il me semble que beaucoup d'entre nous se tiennent dans une position intermédiaire. Je ne sais pas si j'ai la vocation : j'ai passé le concours par envie d'enseigner puisque je crois en la mission éducative (par contre, reste à savoir si je crois en l’Éducation Nationale et ce qu'elle devient...), que j'aime travailler avec les jeunes et que, d'une façon ou d'une autre, nous avons la possibilité d'agir, même de façon infime. Mais je l'ai aussi passé car j'ai exercé différents métiers (précaires ou non) avant et que j'ai trouvé dans l'enseignement ce qui me correspondait le plus : une certaine liberté, du temps libre (bon, pas trop en tant que stagiaire ni en tant que néo-tit' mais ça vient petit à petit), la possibilité d'innover et de varier mes méthodes et du contact humain (ben ouais, même s'ils sont parfois insupportables je préfère largement mes petits 6èmes aux clients richissimes et imbuvables que j'ai dû servir quand je bossais comme vendeuse en magasin de sport...). Et puis, je ne supporte pas d'avoir un patron sur le dos. Au moins au collège je ne vois le CDE et l'IPR que rarement. :lol:
Et bien évidemment, j'aime ma matière (ou plutôt mes matières ).
Quant à prendre du recul, c'est nécessaire pour moi qui suis bien trop émotive et sensible.
Alors oui, je crois en ma mission, mais j'essaye de considérer ce métier comme ce qu'il demeure : un métier. Mais je comprends certains collègues désabusés, nous n'avons pas tous les mêmes conditions de travail et d'un endroit à l'autre on doit s'user plus rapidement...
Et si je gagnais au loto, je pense que j'irais crapahuter en montagne tous les jours, faut pas déconner non plus.
Ben voilà ...Presse-purée a écrit:Vocation oui, à enseigner, malgré les difficultés, ma discipline. Vocation à partager ce savoir, à le défendre.
Maintenant, j'en veux à mon employeur des conditions d'exercice qu'il m'impose et qu'il impose aux élèves. J'en veux aux nombreux commentateurs de mon métier, j'en veux aux conseilleurs ou à ceux qui jugent.
C'est ma discipline qui me permet de supporter cela. On me retire cela, c'est reconversion, direct.
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- Longyearbyen's loverNiveau 5
On n'est pas payé pour avoir le feu sacré. Le feu au cul, en option, c'est gratuit.
- dandelionVénérable
Je pense aussi que la discipline que l'on enseigne conditionne notre rapport à l'enseignement. En anglais, je trouve que l'enseignement est devenu vraiment très difficile en France. J'ai moins ce sentiment là où j'enseigne, car l'hétérogénéité est moins grande. J'ai très nettement la vocation, je crois en l'enseignement et au catéchisme républicain, mais dans mon dernier poste, mon objectif était de survivre, même si j'ai eu de grandes satisfactions. Mais effectivement ma carrière n'a pas été 'lisse', mesure de carte sur mon premier poste, où j'étais bien, et affectations contraintes par la suite.Presse-purée a écrit:Vocation oui, à enseigner, malgré les difficultés, ma discipline. Vocation à partager ce savoir, à le défendre.
Maintenant, j'en veux à mon employeur des conditions d'exercice qu'il m'impose et qu'il impose aux élèves. J'en veux aux nombreux commentateurs de mon métier, j'en veux aux conseilleurs ou à ceux qui jugent.
C'est ma discipline qui me permet de supporter cela. On me retire cela, c'est reconversion, direct.
J'ai enseigné ma matière sous toutes ses formes (anglais spécialisé, professionnel, pour le primaire, au collège au lycée) et d'autres matières (maths, français, FLS, découverte du monde), et j'aime enseigner, presque intransitivement, mais pour l'EN, bof. Je dirais même que c'est parce que je crois en l'enseignement que j'ai souvent trouvé difficile de travailler pour l'EN. D'ailleurs je constate ici comme en France que des enseignants qui ont la vocation, qui font très bien leur métier et sont d'ailleurs très appréciés par tous, envisagent une reconversion. La vocation ne suffit pas.
Et il y a d'ailleurs plein de gens qui font des métiers perçus comme 'à vocation' (médecin, sage-femme) qui les ont choisis pour d'autres raisons. et sont néanmoins très bons: j'avais été très étonnée d'apprendre que ma sage-femme faisait ce métier 'par dépit', n'ayant pas réussi le concours pour faire médecine.
Je crois qu'on peut être un bon enseignant sans avoir la vocation, et un enseignant médiocre tout en ayant la vocation.
- Madame_ProfEsprit sacré
Nous ne sommas pas tous d'accord notamment car pas tous d'accord sur la définition du terme "métier alimentaire". Ce métier nous sert à payer nos courses, cela n'enlève rien au fait qu'on le fasse ou pas avec plaisir, et par vocation ou non.
Dans mon message précédent, je ne disais pas que j'arrêterais d'enseigner en gagnant au Loto, mais que ce serait enseigner ailleurs / autrement.
Bon bref, je crois qu'on a fait le tour.
kiwi, tu n'as pas à culpabiliser, chacun son ressenti et son expérience.
Dans mon message précédent, je ne disais pas que j'arrêterais d'enseigner en gagnant au Loto, mais que ce serait enseigner ailleurs / autrement.
Bon bref, je crois qu'on a fait le tour.
kiwi, tu n'as pas à culpabiliser, chacun son ressenti et son expérience.
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2017-2025 - 10ème établissement, en poste fixe ! Et, militante (encore, malgré tout...) !
2013-2017 - TZR en expérimentation au gré des établissements, et militante !
2012-2013 - Année de stage en collège
- LeclochardEmpereur
kiwi a écrit:Leclochard a écrit:Iphigénie a écrit::lol:
Cependant, choisir ce métier pour simple raison alimentaire c'est quand même quelque part comme dirait l'autre, une erreur de casting: non? En tout cas une sacrée erreur de plan de carrière...
Oui. Il y a forcément à l'origine du choix de ce métier une autre motivation. Peut-être disparaît-elle ensuite.
Ben non. Que pouvais-je faire d'autre avec mes diplômes? Fallait bien que je gagne ma vie, à un moment donné... J'admets cependant qu'au début, enseigner m'a plu. Et puis l'enseignement en ZEP, Pep IV et cie est arrivé, avec des hiérarchies criminelles. Et ça a tout foutu par terre. Je n'ai plus la moindre illusion maintenant sur ce métier que j'exerce. Il me permet de payer mon loyer, de vivre correctement. Il me permet de partir en vacances. C'est très bien. Mais ce métier ne me plait pas.
Oui. Excuse-moi. J'ai oublié le cas des gens qui arrivent complètement par hasard dans l'enseignement après avoir fait des études d'histoire ou de lettres.
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Quelqu'un s'assoit à l'ombre aujourd'hui parce que quelqu'un d'autre a planté un arbre il y a longtemps. (W.B)
- LeclochardEmpereur
Daphné a écrit:Madame_Prof a écrit:Ce métier est alimentaire pour nous tous, puisque, qui continuerait à travailler à temps plein s'il gagnait des millions au Loto par exemple ? A mon avis, peu d'entre nous.
Moi, j'aurais continué à travailler même en gagnant au loto ! J'aurais pris des temps partiels par contre. Mais je serai restée.
Bon, je ne joue pas au loto :lol:
C'est ce que disent parfois ceux qui n'ont pas encore gagné. A mon avis, on se découvre très vite d'autres centres d'intérêts qui éclipsent cette idée, on va dire, provocante et farfelue.
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Quelqu'un s'assoit à l'ombre aujourd'hui parce que quelqu'un d'autre a planté un arbre il y a longtemps. (W.B)
- A TuinVénérable
Moi j'aime bien mon métier.
Par contre je n'aime pas les quelques élèves qu'on peut avoir par-ci par-là qui revendiquent méchamment tout en étant soutenus dans leur crétinerie par des parents démissionnaires, je n'aime pas ces téléphones portables qui sont comme des extensions d'eux-même et qui les abrutissent, et je n'aime pas ces directions qu'il peut y avoir parfois qui ne soutiennent pas leurs personnels. Ces trois éléments en particulier sont des fléaux qui font beaucoup de tort à notre métier.
Par contre je n'aime pas les quelques élèves qu'on peut avoir par-ci par-là qui revendiquent méchamment tout en étant soutenus dans leur crétinerie par des parents démissionnaires, je n'aime pas ces téléphones portables qui sont comme des extensions d'eux-même et qui les abrutissent, et je n'aime pas ces directions qu'il peut y avoir parfois qui ne soutiennent pas leurs personnels. Ces trois éléments en particulier sont des fléaux qui font beaucoup de tort à notre métier.
- Norman BatesNiveau 10
Je pense que l'on peut faire faire ce métier en le considérant comme alimentaire. Je pense que l'on peut faire n'importe quel métier de la sorte. Je pense que n'importe quel métier peut-être considéré comme alimentaire, et pour ma part, je les considère tous comme tels ; certains nourrissent cependant mieux que d'autres. Je considère le fait d'avoir un emploi rémunéré comme une obligation garantissant ma survie et celle de ma famille, et suis persuadé que si j'avais les moyens de ne pas subir cette servitude, je serais plus heureux.
Cela n'empêche pas de prendre plaisir à certains de ses aspects. J'aime assez faire cours, la plupart du temps. Je préfère écouter de la musique en buvant du vin, pour être tout-à-fait honnête.
Cela n'empêche pas de prendre plaisir à certains de ses aspects. J'aime assez faire cours, la plupart du temps. Je préfère écouter de la musique en buvant du vin, pour être tout-à-fait honnête.
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Why do I give valuable time to people who don't care if I live or die?
- BabelleNiveau 10
Norman Bates a écrit: Je préfère écouter de la musique en buvant du vin, pour être tout-à-fait honnête.
Moi aussi
- ZeSandmanFidèle du forum
Norman Bates a écrit:Je pense que l'on peut faire faire ce métier en le considérant comme alimentaire. Je pense que l'on peut faire n'importe quel métier de la sorte. Je pense que n'importe quel métier peut-être considéré comme alimentaire, et pour ma part, je les considère tous comme tels ; certains nourrissent cependant mieux que d'autres. Je considère le fait d'avoir un emploi rémunéré comme une obligation garantissant ma survie et celle de ma famille, et suis persuadé que si j'avais les moyens de ne pas subir cette servitude, je serais plus heureux.
Cela n'empêche pas de prendre plaisir à certains de ses aspects. J'aime assez faire cours, la plupart du temps. Je préfère écouter de la musique en buvant du vin, pour être tout-à-fait honnête.
Je me sens proche de cette manière de penser ; avoir un boulot est une contrainte nécessaire dont je me passerais bien, mais d'un autre côté enseigner, travailler avec des jeunes, leur transmettre certes un savoir mais aussi un certain regard sur la société est de longue date ce que je me permettrai d'appeler une vocation.
Mon verre de Gevrey et moi-même approuvons particulièrement la dernière assertion. Finalement ce n'est pas plus mal que je bosse car je crois bien que mon taf empêche mon vinocolisme de prendre le dessus sur moi, je me contente de plonger mon nez dans le verre les week-end.
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Ce sont les rêves qui donnent au monde sa forme.
- Tatane78Niveau 4
Ça dépend totalement du type d'établissement... L'année dernière, dans un établissement "classique" je prenais un plaisir fou à enseigner. Cette année, dans un établissement très difficile (20 exclusions définitives en moyenne par an), j'y vais à reculons et je compte les semaines qui me séparent des prochaines vacances...
C'est bien simple: j'adore mon métier, c'est-à-dire enseigner. En revanche, j'ai horreur de la gestion de classe (ce qui représente actuellement 75% de mon travail). J'ai toujours voulu être prof, jamais psy ou éducateur spé...
C'est bien simple: j'adore mon métier, c'est-à-dire enseigner. En revanche, j'ai horreur de la gestion de classe (ce qui représente actuellement 75% de mon travail). J'ai toujours voulu être prof, jamais psy ou éducateur spé...
- leskhalNiveau 9
Oui. Les contraintes et les compromissions pèsent beaucoup trop lourd dans la balance au bout de quelques années.
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