- MarillionEsprit éclairé
Madame_Prof a écrit:Ce métier est alimentaire pour nous tous, puisque, qui continuerait à travailler à temps plein s'il gagnait des millions au Loto par exemple ? A mon avis, peu d'entre nous. Ou en choisissant les conditions parfaites comme le dit Elaïna plus haut. Personnellement, j'arrêterais de bosser, parce que je me retrouve de moins en moins dans ce système que l'on tente de nous imposer actuellement. Mais il n'empêche que j'aime mon boulot, que j'ai plaisir à enseigner, et je n'ai pas spécialement envie de faire autre chose. Je pense à des évolutions de carrière pour plus tard, mais toujours dans l'éducation. Et pour reprendre l'exemple de mon début de paragraphe, si je pouvais arrêter de bosser, ce ne serait pas pour rien faire, mais pour mettre à profit mes compétences autrement et ailleurs, dans des associations et projets humanitaires par exemple.
Donc, oui c'est un métier "alimentaire", mais pour autant, j'aime ce métier et je ne voudrais pas faire autre chose juste pour gagner plus d'argent. Utilité et plaisir sont liés dans mon cas.
Pour ce qui vient d'être dit, absolument d'accord, nos choix et notre vision du métier peuvent largement être remis en question quand on devient réellement prof.
Moi par exemple. J'évoque le cas avec mon copain car il joue régulièrement. Je sais que je ne pourrais pas m'arrêter, cela fait partie de moi et c'est comme si on m'ôtait une partie de moi.
J'ai choisi ce métier par vocation : c'était mon jeu de petite fille puis mon rêve d'adolescente. Brillante, première de ma classe jusqu'en Tale où j'ai croisé 5 élèves plus doués que moi, j'ai toutefois passé un bac qui m'aurait ouvert toutes les portes et qui n'a rien à voir avec les disciplines que j'enseigne. J'ai appris le Grec en prépa et trois ans après, je passais le Capes de LC.
Néanmoins, je n'ai aucun regret et ne considère en rien mon métier comme alimentaire, loin de là !! Peut-être parce que je relativise et vis entourée de gens qui gagnaient et gagnent beaucoup moins que moi (mon compagnon a 18000€ de revenus par an ; mes parents, agent EDF et employée SS, aujourd'hui retraités, ont toujours gagné moins que mon premier salaire de stagiaire).
Je précise que je suis en APV dans une zone sinistrée, convoitée par le FN mais où je me régale, après avoir quitté les beaux quartiers de la ville du sud avec accent et après 17 ans d'exercice, oui, on peut encore avoir de l'émotion en cours : cela m'est arrivé il y a 10 jours avec ma classe de 3e (3e7 qui plus est). J'en ai eu des frissons (au sens propre du terme) quand ils ont compris le texte (nouvelle à chute). Quel bonheur !!
- ChocolatGuide spirituel
Fesseur Pro a écrit:Merci Elyas et Chocolat.
Vous dites bien mieux que moi ce que je pense.
+ 1 quoi.
Merci à toi d'avoir posé cette question, car j'avoue bien volontiers que je n'avais pas réalisé à quel point nous étions minoritaires, à être profs par choix conscient engagé et à aller bosser avec plaisir.
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- lalilalaEmpereur
Chocolat a écrit:lalilala a écrit:
Personne ne m'a obligée à étudier l'espagnol, certes. Mais à 17 ans, quand on est bon partout, on se dit que 1. le travail, c'est encore loin et que 2. on pourra toujours changer de voie au pire. Et puis finalement, ce n'est pas si simple, les années passent et il faut bien faire quelque chose. Et dans le fond, prof c'était un métier cool pour moi : je n'ai jamais entendu mon père se plaindre et je ne l'ai jamais vu crouler sous le boulot non plus à la maison. Mes parents ne m'ont jamais demandé si j'étais vraiment sûre de vouloir passer le concours parce que prof pour eux, c'était plutôt un bon plan comme boulot. Je ne me suis pas posé 36 questions donc.
Maintenant j'aimerais vraiment me barrer mais ce n'est pas facile quand on a des diplômes de fac de lettres qui n'intéressent personne sur le marché du travail, quand on vit avec quelqu'un (on ne peut pas partir n'importe où et on ne peut pas non plus toujours vivre, même provisoirement, à 2 sur un seul salaire), etc. C'est facile à dire "l'EN tu l'aimes ou tu te casses". On a tous choisi d'être là, personne n'est venu nous chercher dans la rue pour nous mettre devant des élèves, mais ça arrive de se planter dans la vie non?
Si, mais se tromper, ça ne dure pas toute la vie.
Non, j'espère! Mais il y a des erreurs qu'on ne répare pas en un claquement de doigt .Sylvain de Saint-Sylvain a écrit:Elle a dit, "peu d'entre nous". Ce n'est pas personne.
Elle a écrit : "Ce métier est alimentaire pour nous tous [...]"
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Nuestra vida es un círculo dantesco.
Mon blog
- Sylvain de Saint-SylvainGrand sage
Chocolat a écrit:Elle a écrit : "Ce métier est alimentaire pour nous tous [...]"
Oui, mais ce que je cite vient après, donc corrige : peu, et même un peu plus si les conditions étaient meilleures.
stench a écrit:Ce métier te permet de manger tous les jours? Tu y arriverais sans ce métier? Non? Alors il est alimentaire.
Pour moi, un métier "alimentaire", c'est un métier qu'on n'exercerait pas si on n'avait pas besoin de gagner des sous. J'ai surtout entendu cette expression dans le milieu du spectacle, où l'on fait souvent un "métier alimentaire" parce qu'on ne peut pas vivre de son art. Je crois que la question n'aurait aucun intérêt s'il s'agissait de se demander si ce métier nous permet d'acheter à manger...
- stenchMonarque
Sylvain de Saint-Sylvain a écrit:Chocolat a écrit:Elle a écrit : "Ce métier est alimentaire pour nous tous [...]"
Oui, mais ce que je cite vient après, donc corrige : peu, et même un peu plus si les conditions étaient meilleures.stench a écrit:Ce métier te permet de manger tous les jours? Tu y arriverais sans ce métier? Non? Alors il est alimentaire.
Pour moi, un métier "alimentaire", c'est un métier qu'on n'exercerait pas si on n'avait pas besoin de gagner des sous. Je crois que la question n'aurait aucun intérêt s'il s'agissait de se demander si ce métier nous permet d'acheter à manger...
Je sais bien, j'y ai répondu la page précédente.
- Fesseur ProGuide spirituel
Tout pareil.Chocolat a écrit:Je trouverais horrible d'être prof par défaut et il m'est difficile de lire autant de témoignages qui vont dans ce sens.
Je n'arrive pas à imaginer la souffrance que ce doit être déjà que j'aime mon métier et que parfois c'est difficile de se lever...
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Pourvu que ça dure...
- ChocolatGuide spirituel
lalilala a écrit:Chocolat a écrit:
Si, mais se tromper, ça ne dure pas toute la vie.
Non, j'espère! Mais il y a des erreurs qu'on ne répare pas en un claquement de doigt .
Évidemment...
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- LilypimsGrand sage
Fesseur Pro a écrit:Je réagis devant la multiplication des fils qui traîtent du métier d'enseignant comme un calvaire, une punition, une souffrance sans cesse renouvelée.
Je ne porte aucun jugement bien entendu mais je m'interroge.
Comment peut on enseigner en considérant ce métier comme "alimentaire" ?
Je fais abstraction de toutes les difficultés auxquelles nous sommes tous confrontés ( et qui ne cessent d'augmenter ) et j'ai bien sûr des jours où je me ferais volontiers porter pâle.
Je suis content d'aller enseigner tous les jours, de me confronter à des cas difficiles mais pas que, et j'en retire beaucoup de satisfactions.
Je ne comprends tout simplement pas comment on peut exercer notre métier sans un minimum d'envie et de plaisir.
Je suis un prof heureux.
Suis je le seul ou bien ?
J'aime ce métier (en particulier cette année) ; c'est le seul qui ne m'ennuie pas (je n'ai pas tout testé non plus, hein ! ).
Mais pourquoi associer l'alimentaire à la souffrance ?
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...il faut continuer, je ne peux pas continuer, il faut continuer, je vais donc continuer...
- stenchMonarque
C'est effrayant, j'ai retrouvé mon message d'il y a deux ans :
Je n'avais pas conscience que mon changement par rapport à mon métier avait été si rapide et si profond. Deux ans seulement! :shock: Qu'est-ce que ça va être si je reste là encore 5 ans... Ce qui est étonnant, c'est que je ne sais pas trop comment expliquer ce changement, ça ne semble pas rationnel.
stench a écrit:De tous les métiers que j'ai exercés, c'est celui dans lequel je me sens le plus efficace et dont je tire le plus de plaisir, même s'il peut être parfois décourageant. C'est en revanche celui dont je sors le plus épuisé.
Toutefois, tout en sachant cela, je cherche à changer de job une nouvelle fois : pas que prof me repousse, plutôt que d'autres horizons m'attirent
Je n'avais pas conscience que mon changement par rapport à mon métier avait été si rapide et si profond. Deux ans seulement! :shock: Qu'est-ce que ça va être si je reste là encore 5 ans... Ce qui est étonnant, c'est que je ne sais pas trop comment expliquer ce changement, ça ne semble pas rationnel.
- GrypheMédiateur
Elyas a écrit:Je vais paraître bizarre mais pour moi, quand on s'engage dans la fonction publique d'Etat en tant qu'enseignant de l'école publique, laïque et gratuite, c'est à la fois un engagement politique et une vocation. Je sais très bien que le discours dominant actuel est de considérer le métier d'enseignant comme un job valable à tous les autres. Il n'en est rien. L'école est le dernier creuset où se crée la nation française. L'école est le dernier lieu où les gens se rencontrent, le dernier lieu de transmission et de partage des valeurs républicaines et le sanctuaire de la connaissance. L'école publique est un projet politique, celui de conduire chaque génération de Français vers la connaissance et la liberté à travers l'émancipation. C'est en cela que le combat pour la laïcité est important.
Connaissance, culture et savoir-faire mais aussi valeurs républicaines sont les quatre points cardinaux de notre profession.
En fait, je suis toujours d'accord avec Elyas, sauf quand on parle de syndicalisme, où là c'est le drame.
Pour ce qui me concerne, j'ai préféré m'investir hors-cours qu'en faisant cours directement, mais le discours sur les valeurs, bien sûr que je le partage.
Évidemment, je comprends aussi tous ceux pour qui "c'est juste un job", d'autant que c'est tellement prenant que c'est parfois utile de mettre de la distance entre le "job" et sa vie privée, mais je partage quand même l'enthousiasme d'Elyas, non pas pour le professorat directement, mais pour l'engagement au service de l'EN.
- nuagesGrand sage
Je pense que la réponse à la question posée sur ce fil dépend de l'expérience personnelle de chacun évidemment, mais surtout du nombre d'années déjà passées à enseigner . Au départ j'ai choisi ce métier avec enthousiasme , passionnée par la littérature mais après de nombreuses années d'enseignement , je trouve que nos conditions de travail se sont détériorées d'une façon très alarmante et la lassitude prend le dessus. Actuellement l'enseignement des lettres coule Je sens un fossé grandissant entre les élèves et moi. Mon métier n'est pas du tout une source de souffrance , heureusement, mais il est vrai que si j'en trouvais un autre , plus intéressant et moins exténuant pour quelqu'un qui ne rajeunit pas, je n'irais plus au lycée dès la fin de cette semaine. J'avais choisi librement ce métier il y a de nombreuses années sans même m'informer du salaire, mais tel qu'il est maintenant je ne m'y engagerais pas (pour 45 ans sans issue ) si j'étais étudiante. Et mes débuts furent plus faciles que ceux des actuels stagiaires...
- GrypheMédiateur
Mais tu t’éclates tellement en montagne... Rien ne peut arriver à la hauteur des sensations que tu éprouves quand tu guides des gens à 3500m d'altitude.stench a écrit:Ce qui est étonnant, c'est que je ne sais pas trop comment expliquer ce changement, ça ne semble pas rationnel.
Je repense régulièrement à ce que tu as raconté quand tu as guidé des jeunes "difficiles" cet été... L'expérience a été marquante pour eux sans doute encore plus que pour toi... A refaire... J'dis ça, j'dis rien...
- nuagesGrand sage
Si , si, c'est très rationnel car il y a eu une dégradation effarante des conditions de travail ces trois dernières années, beaucoup de collègues le constatent tout comme moi.stench a écrit:C'est effrayant, j'ai retrouvé mon message d'il y a deux ans :
Je n'avais pas conscience que mon changement par rapport à mon métier avait été si rapide et si profond. Deux ans seulement! :shock: Qu'est-ce que ça va être si je reste là encore 5 ans... Ce qui est étonnant, c'est que je ne sais pas trop comment expliquer ce changement, ça ne semble pas rationnel.
- User17706Bon génie
Une des choses qui rendent le débat difficile c'est tout simplement que «alimentaire» veut souvent dire «purement alimentaire», comme vient d'y insister Sylvain de Saint-Sylvain.
Il est tout aussi difficile de nier qu'il serait désespérant d'enseigner de façon «purement alimentaire» ou «alimentaire au sens restricif» (c'est-à-dire sans passion, sans sentiment de la noblesse de la mission, sans plaisir aucun, bref sans la moindre estime pour ce qu'on fait, car c'est cela, au bout du compte, qui est à l'horizon de ces descriptions du «job alimentaire» typique [faire la plonge, faire le ménage, etc.]), que de nier que pour l'immense majorité de ceux qui l'exercent, ce métier est entre autres un moyen de gagner sa vie (il est alors «alimentaire» en un sens très large, trop large sans doute: ce n'est justement plus le sens qu'on donne ordinairement à cet adjectif).
Ensuite, que dans certaines conditions particulièrement difficiles on n'ait même plus l'impression de faire son métier, cela explique, me semble-t-il, certains des propos tenus ici: le décalage entre la mission et l'activité quotidienne peut ponctuellement devenir si grand qu'on peine à reconnaître sa mission (avec sa noblesse) dans son boulot (ce qu'on peut faire, et donc ce qu'on fait, jour après jour). On peut se retrouver à continuer à concevoir sa mission avec le même enthousiasme abstrait qu'au premier jour, tout en sentant qu'elle ne se révèle pas, ou pas assez, dans son boulot, lequel, perdant subjectivement sa justification idéale, tend à se réduire à un moyen de croûter. Et je ne crois pas avoir lu, chez ceux qui décrivent ce genre de situation, une indifférence face à la mission, au contraire: la tristesse de certains messages révèle justement la tristesse de constater cet écart ou cet écartèlement: on n'est déçu que pour avoir espéré.
Il est tout aussi difficile de nier qu'il serait désespérant d'enseigner de façon «purement alimentaire» ou «alimentaire au sens restricif» (c'est-à-dire sans passion, sans sentiment de la noblesse de la mission, sans plaisir aucun, bref sans la moindre estime pour ce qu'on fait, car c'est cela, au bout du compte, qui est à l'horizon de ces descriptions du «job alimentaire» typique [faire la plonge, faire le ménage, etc.]), que de nier que pour l'immense majorité de ceux qui l'exercent, ce métier est entre autres un moyen de gagner sa vie (il est alors «alimentaire» en un sens très large, trop large sans doute: ce n'est justement plus le sens qu'on donne ordinairement à cet adjectif).
Ensuite, que dans certaines conditions particulièrement difficiles on n'ait même plus l'impression de faire son métier, cela explique, me semble-t-il, certains des propos tenus ici: le décalage entre la mission et l'activité quotidienne peut ponctuellement devenir si grand qu'on peine à reconnaître sa mission (avec sa noblesse) dans son boulot (ce qu'on peut faire, et donc ce qu'on fait, jour après jour). On peut se retrouver à continuer à concevoir sa mission avec le même enthousiasme abstrait qu'au premier jour, tout en sentant qu'elle ne se révèle pas, ou pas assez, dans son boulot, lequel, perdant subjectivement sa justification idéale, tend à se réduire à un moyen de croûter. Et je ne crois pas avoir lu, chez ceux qui décrivent ce genre de situation, une indifférence face à la mission, au contraire: la tristesse de certains messages révèle justement la tristesse de constater cet écart ou cet écartèlement: on n'est déçu que pour avoir espéré.
- Fesseur ProGuide spirituel
Ca se relativise aussi.nuages a écrit:Je pense que la réponse à la question posée sur ce fil dépend de l'expérience personnelle de chacun évidemment, mais surtout du nombre d'années déjà passées à enseigner .
Avec l'expérience, je vais décontracté au collège, "m'amuse" à perfectionner mes cours et à tester certaines choses, suis beaucoup plus réactif devant les dérives des élèves, bénéficie de la réputation acquise au fil des ans, retrouve avec plaisir les petits frères/soeurs et bientôt les enfants des anciens élèves...
Bref, la vie est belle.
Je pense donc au contraire que le nombre d'années bonifie l'enseignant qui arrive bien sûr à faire abstraction des soucis quotidiens et des batons administratifs, sociaux et politiques dans les roues.
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Pourvu que ça dure...
- DaphnéDemi-dieu
Madame_Prof a écrit:Ce métier est alimentaire pour nous tous, puisque, qui continuerait à travailler à temps plein s'il gagnait des millions au Loto par exemple ? A mon avis, peu d'entre nous.
Moi, j'aurais continué à travailler même en gagnant au loto ! J'aurais pris des temps partiels par contre. Mais je serai restée.
Bon, je ne joue pas au loto :lol:
- LilypimsGrand sage
Daphné a écrit:Madame_Prof a écrit:Ce métier est alimentaire pour nous tous, puisque, qui continuerait à travailler à temps plein s'il gagnait des millions au Loto par exemple ? A mon avis, peu d'entre nous.
Moi, j'aurais continué à travailler même en gagnant au loto ! J'aurais pris des temps partiels par contre. Mais je serais restée.
Bon, je ne joue pas au loto :lol:
Tout pareil. Même la fin. :lol:
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...il faut continuer, je ne peux pas continuer, il faut continuer, je vais donc continuer...
- ChocolatGuide spirituel
Lilypims a écrit:Daphné a écrit:Madame_Prof a écrit:Ce métier est alimentaire pour nous tous, puisque, qui continuerait à travailler à temps plein s'il gagnait des millions au Loto par exemple ? A mon avis, peu d'entre nous.
Moi, j'aurais continué à travailler même en gagnant au loto ! J'aurais pris des temps partiels par contre. Mais je serais restée.
Bon, je ne joue pas au loto :lol:
Tout pareil. Même la fin. :lol:
Moi aussi. Même la fin. :lol:
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- kiwiGuide spirituel
yoaken a écrit:kiwi a écrit:C'est sûr que c'est triste comme vision. J'envie ceux qui ont la foi, la vocation. Ceux qui aiment ce métier, qui sont contents de se lever le matin. Perso, je ne suis pas contente de me lever le matin pour aller enseigner, et je suis contente quand ma journée est finie... Pourtant, je suis dans un établissement lambda, avec des élèves lambda, des collègues en or que je suis contente de voir au collège et en dehors. Mais ça ne suffit pas.
Qu'Est-ce qu'il faudrait en plus ?
L'envie... J'aimerais juste me lever le matin, et être contente d'aller travailler parce que mon boulot me passionne, parce que je me sens utile. Mais ni passionnée, ni utile...
- zeprofGrand sage
Lilypims a écrit:Daphné a écrit:Madame_Prof a écrit:Ce métier est alimentaire pour nous tous, puisque, qui continuerait à travailler à temps plein s'il gagnait des millions au Loto par exemple ? A mon avis, peu d'entre nous.
Moi, j'aurais continué à travailler même en gagnant au loto ! J'aurais pris des temps partiels par contre. Mais je serais restée.
Bon, je ne joue pas au loto :lol:
Tout pareil. Même la fin. :lol:
+1 :lol:
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"La peur est le chemin vers le côté obscur: la peur mène à la colère, la colère mène à la haine, la haine… mène à la souffrance."
- kiwiGuide spirituel
A lire certains propos, j'ai quand même l'impression d'être le pire des monstres, la pire des inconscientes et des gourdasses... Monstre et inconsciente parce que je ne me sens pas "investie de la mission Républicaine qui serait la mienne", parce que je n'ai pas le feu sacré ; gourdasse parce que je fais un métier que je n'aime pas et dont je n'arrive pas à me dépêtrer, comme si c'était facile de se reconvertir quand on est "célibataire" et qu'on vit en RP. Je vous assure que je ne prends pas les choses très très bien. C'est tout de même très culpabilisant.
- DaphnéDemi-dieu
Ben finalement, on est nombreux !
- Mezzo voceNiveau 9
Non, tu n'es pas le pire des monstres.kiwi a écrit:A lire certains propos, j'ai quand même l'impression d'être le pire des monstres, la pire des inconscientes et des gourdasses... Monstre et inconsciente parce que je ne me sens pas "investie de la mission Républicaine qui serait la mienne", parce que je n'ai pas le feu sacré ; gourdasse parce que je fais un métier que je n'aime pas et dont je n'arrive pas à me dépêtrer, comme si c'était facile de se reconvertir quand on est "célibataire" et qu'on vit en RP. Je vous assure que je ne prends pas les choses très très bien. C'est tout de même très culpabilisant.
- Fesseur ProGuide spirituel
+ 1
Tu pourrais en plus être prof de maths.
Tu pourrais en plus être prof de maths.
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Pourvu que ça dure...
- musaNeoprof expérimenté
Tu n'es ni un monstre ni une gourdasse évidemment! Et j'ai ressenti souvent la même chose que toi ... Mais je ne sais pas si ce sera pour te rassurer mais ce n'est pas plus facile de se reconvertir quand on est mariée (à moins de trouver un Mécène!) et surtout quand on a des enfants. Quand j'étais célibataire et en RP, j'ai essayé de me reconvertir, suivi pendant un an les cours de l'IGPDE (Institut de gestion etc) à Vincennes qui préparait à la "prep ENA" (tu as un an payé à préparer l'ENA si tu réussis un petit concours). J'ai réussi à l'écrit et échoué à l'oral. Après, j'ai fait d'autres trucs qui m'ont beaucoup occupée notamment du syndicalisme. Puis, je me suis mariée, j'ai deux enfants et je ne vois pas comment je pourrais me reconvertir actuellement. Enfin,je peux me permettre pour l'instant d'être à 2/3 temps ce qui m'aide à exercer avec plus de plaisir.kiwi a écrit:A lire certains propos, j'ai quand même l'impression d'être le pire des monstres, la pire des inconscientes et des gourdasses... Monstre et inconsciente parce que je ne me sens pas "investie de la mission Républicaine qui serait la mienne", parce que je n'ai pas le feu sacré ; gourdasse parce que je fais un métier que je n'aime pas et dont je n'arrive pas à me dépêtrer, comme si c'était facile de se reconvertir quand on est "célibataire" et qu'on vit en RP. Je vous assure que je ne prends pas les choses très très bien. C'est tout de même très culpabilisant.
- GrypheMédiateur
Mais il ne faut pas le prendre comme ça. C'est une forme de protection aussi, de se dire qu'on fait le job juste pour le job. Pour ceux qui ont "le feu sacré", comme tu dis, le jour où ils ne l'ont plus, ils sont mal.kiwi a écrit:A lire certains propos, j'ai quand même l'impression d'être le pire des monstres, la pire des inconscientes et des gourdasses...
C'est tout de même très culpabilisant.
Chacun gère comme il peut. Perso je suis une grande passionnée d'éducation, et pourtant, je ne fais pas cours. Je sais, c'est mal.
Tu prépares des cours, tu transmets des choses passionnantes à tes élèves, tu corriges leurs contrôles et les aide à progresser. Même si ça ne t'éclate pas, il n'y a vraiment pas de quoi culpabiliser. Ce que tu fais es déjà énorme !
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