- RabelaisVénérable
Je ne vous ferai pas un discours argumentatif ( pas le courage après avoir été payée à ne rien fiche à l'espe, d'ailleurs je donnerais bien la moitié de mon salaire pour ne plus y aller) ,bref, mais:
- arrêtez de vous mentir, vous ne faites pas ça pour l'argent, c'est impossible!
Où avez-vous vu un cadre A payé ce que vous êtes payés?
- si vous vouliez vraiment gagner de l'argent, il y a longtemps que vous seriez allés faire valoir vos compétences ailleurs ( formation pour adultes dans le privé, autres administrations, autre métier ...etc)
- vous ne faites pas non plus ça pour les vacances...parce que ce sont rarement de véritables vacances ou de véritables WE, ou encore un véritable 18h ( ni un 35h d'ailleurs :lol: )
- vous ne faites pas cela pour la retraite puisqu'à part pour les très anciens, nous n'en aurons pas... De retraite.
- la sécurité de l'emploi? Peut-être est- ce une petite bouée lorsque les semaines sont difficiles.
Non, vous êtes juste un peu fatigués, démotivés, usés aussi mais au fond de vous même,là, tout au fond, vous savez que ce que certains appellent vocation existe : c'est pour vous cette petite lumière qui vous arrache un sourire quand Rwan vient enfin de comprendre une notion.
- arrêtez de vous mentir, vous ne faites pas ça pour l'argent, c'est impossible!
Où avez-vous vu un cadre A payé ce que vous êtes payés?
- si vous vouliez vraiment gagner de l'argent, il y a longtemps que vous seriez allés faire valoir vos compétences ailleurs ( formation pour adultes dans le privé, autres administrations, autre métier ...etc)
- vous ne faites pas non plus ça pour les vacances...parce que ce sont rarement de véritables vacances ou de véritables WE, ou encore un véritable 18h ( ni un 35h d'ailleurs :lol: )
- vous ne faites pas cela pour la retraite puisqu'à part pour les très anciens, nous n'en aurons pas... De retraite.
- la sécurité de l'emploi? Peut-être est- ce une petite bouée lorsque les semaines sont difficiles.
Non, vous êtes juste un peu fatigués, démotivés, usés aussi mais au fond de vous même,là, tout au fond, vous savez que ce que certains appellent vocation existe : c'est pour vous cette petite lumière qui vous arrache un sourire quand Rwan vient enfin de comprendre une notion.
- InfinimentHabitué du forum
Rabelais a écrit:Je ne vous ferai pas un discours argumentatif ( pas le courage après avoir été payée à ne rien fiche à l'espe, d'ailleurs je donnerais bien la moitié de mon salaire pour ne plus y aller) ,bref, mais:
- arrêtez de vous mentir, vous ne faites pas ça pour l'argent, c'est impossible!
Où avez-vous vu un cadre A payé ce que vous êtes payés?
- si vous vouliez vraiment gagner de l'argent, il y a longtemps que vous seriez allés faire valoir vos compétences ailleurs ( formation pour adultes dans le privé, autres administrations, autre métier ...etc)
- vous ne faites pas non plus ça pour les vacances...parce que ce sont rarement de véritables vacances ou de véritables WE, ou encore un véritable 18h ( ni un 35h d'ailleurs :lol: )
- vous ne faites pas cela pour la retraite puisqu'à part pour les très anciens, nous n'en aurons pas... De retraite.
- la sécurité de l'emploi? Peut-être est- ce une petite bouée lorsque les semaines sont difficiles.
Non, vous êtes juste un peu fatigués, démotivés, usés aussi mais au fond de vous même,là, tout au fond, vous savez que ce que certains appellent vocation existe : c'est pour vous cette petite lumière qui vous arrache un sourire quand Rwan vient enfin de comprendre une notion.
Que cela existe, soit. Pourquoi pas ? Mais ce n'est certainement pas cela qui m'a fait choisir ce métier et m'y fait rester. Disons que c'est une manière plutôt élégante de gagner ma vie, un métier qui me laisse du temps pour faire autre chose et de la liberté pour m'organiser comme je l'entends. L'évolution du métier et de notre institution dans son ensemble m'amène à considérer de plus en plus ce travail comme alimentaire. C'est une profession comme une autre, avec ses avantages et ses inconvénients ; ne lui accorder que l'importance qu'elle mérite est à mes yeux une question de survie.
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Ah ! la belle chose, que de savoir quelque chose !
- Pierre-HenriHabitué du forum
On finit aussi par les apprécier, ces satanés petits scorpions d'emmerdeurs, même s'ils sont tous à baffer.
- RabelaisVénérable
Bon, plus qu'à attendre quelques années de métier pour comprendre , alors?
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Le temps ne fait rien à l'affaire, quand on est c., on est c.
- InfinimentHabitué du forum
Pas nécessairement.
Je te souhaite que ce ne soit pas le cas. L'endroit où l'on enseigne, le public que l'on a devant soi et les attentes que l'on a peuvent modifier grandement notre vision des choses. Je vais travailler avec plaisir, mais je ne fais pas (ou plus) de zèle. Je fais mon devoir consciencieusement, sérieusement, mais je n'y passe pas plus de temps que nécessaire et je n'en attends pas grand-chose. De ce fait, je ne suis que très rarement déçu et je le vis bien mieux. L'essentiel, pour moi, est ailleurs.
Je te souhaite que ce ne soit pas le cas. L'endroit où l'on enseigne, le public que l'on a devant soi et les attentes que l'on a peuvent modifier grandement notre vision des choses. Je vais travailler avec plaisir, mais je ne fais pas (ou plus) de zèle. Je fais mon devoir consciencieusement, sérieusement, mais je n'y passe pas plus de temps que nécessaire et je n'en attends pas grand-chose. De ce fait, je ne suis que très rarement déçu et je le vis bien mieux. L'essentiel, pour moi, est ailleurs.
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Ah ! la belle chose, que de savoir quelque chose !
- NormandyxNeoprof expérimenté
très franchement, si j'avais une rente mensuelle équivalente à mon traitement, je doute que j'irai tous les jours au boulot, en tout cas, moins tôt la matin, et jamais quand il fait assez beau pour que j'aille faire du vélo, du bateau, à la piscine, promener mon chien (je n'en n'ai pas pour l'instant) etc...
En dehors du traitement, je n'attends plus rien de ce métier, je ne m'ennuie pas en classe, je m'efforce de faire mon boulot au mieux mais en limitant l'empiètement sur ma vie en dehors, y compris en refusant le bureau à la maison, adieu les classes transplantées (à moins qu'on ne me paie mes heures sup), adieu les longues sorties qui débordent sur le temps scolaire le matin et le soir, bye bye les kermesses, les représentations théâtrales, de chorales et autres, plus jamais les soirées choucroute ou couscous pour financer les séjours etc....
De mon administration, depuis les années 2000 je n'attends rien de bon dans l'évolution du métier, je ne suis jamais déçu, il m'arrive même d'être déçu en bien par un ministère que je sentais prêt à faire des conneries, par exemple châtel, il n'a rien fait de glorieux mais on a eu bien pire, et pas seulement avant...
mais je fais partie des qui n'auront pas à appliquer les nouvelles instructions...
mais j'encourage tous mes jeunes collègues à penser à la reconversion, (je ne les imagine pas à 67 ans avec leurs 30 maternelles quand je vois leur état à 15 jours des vacances alors qu'elles n'ont pas encore 40 ans)
En dehors du traitement, je n'attends plus rien de ce métier, je ne m'ennuie pas en classe, je m'efforce de faire mon boulot au mieux mais en limitant l'empiètement sur ma vie en dehors, y compris en refusant le bureau à la maison, adieu les classes transplantées (à moins qu'on ne me paie mes heures sup), adieu les longues sorties qui débordent sur le temps scolaire le matin et le soir, bye bye les kermesses, les représentations théâtrales, de chorales et autres, plus jamais les soirées choucroute ou couscous pour financer les séjours etc....
De mon administration, depuis les années 2000 je n'attends rien de bon dans l'évolution du métier, je ne suis jamais déçu, il m'arrive même d'être déçu en bien par un ministère que je sentais prêt à faire des conneries, par exemple châtel, il n'a rien fait de glorieux mais on a eu bien pire, et pas seulement avant...
mais je fais partie des qui n'auront pas à appliquer les nouvelles instructions...
mais j'encourage tous mes jeunes collègues à penser à la reconversion, (je ne les imagine pas à 67 ans avec leurs 30 maternelles quand je vois leur état à 15 jours des vacances alors qu'elles n'ont pas encore 40 ans)
- ChocolatGuide spirituel
Je réponds à la question initiale : le jour où mon métier devient alimentaire, je démissionne.
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- oxaNiveau 9
Chocolat a écrit:Je réponds à la question initiale : le jour où mon métier devient alimentaire, je démissionne.
Une crise de chocolat :lol!: ou de foi(e) :Lool:
- LizdarcyFidèle du forum
Je fais au mieux, comme je peux, j'aime certaines de mes classes; d'autres, je les prends en patience. Je n'attends rien de bon dans l'évolution du métier. La contrainte de l'élaboration d'un scénario et tutti quanti, un peu ça va, mais de manière systématique, ça me fatigue.
Oui, pour moi c'est bien sûr alimentaire, mais ce n'est pas forcément péjoratif puisque je fais de mon mieux.
Oui, pour moi c'est bien sûr alimentaire, mais ce n'est pas forcément péjoratif puisque je fais de mon mieux.
- kiwiGuide spirituel
Rabelais a écrit:Je ne vous ferai pas un discours argumentatif ( pas le courage après avoir été payée à ne rien fiche à l'espe, d'ailleurs je donnerais bien la moitié de mon salaire pour ne plus y aller) ,bref, mais:
- arrêtez de vous mentir, vous ne faites pas ça pour l'argent, c'est impossible!
Où avez-vous vu un cadre A payé ce que vous êtes payés?
- si vous vouliez vraiment gagner de l'argent, il y a longtemps que vous seriez allés faire valoir vos compétences ailleurs ( formation pour adultes dans le privé, autres administrations, autre métier ...etc)
- vous ne faites pas non plus ça pour les vacances...parce que ce sont rarement de véritables vacances ou de véritables WE, ou encore un véritable 18h ( ni un 35h d'ailleurs :lol: )
- vous ne faites pas cela pour la retraite puisqu'à part pour les très anciens, nous n'en aurons pas... De retraite.
- la sécurité de l'emploi? Peut-être est- ce une petite bouée lorsque les semaines sont difficiles.
Non, vous êtes juste un peu fatigués, démotivés, usés aussi mais au fond de vous même,là, tout au fond, vous savez que ce que certains appellent vocation existe : c'est pour vous cette petite lumière qui vous arrache un sourire quand Rwan vient enfin de comprendre une notion.
C'est ironique? Non je n'ai pas la vocation et je ne l'ai jamais eue. Ce boulot est comme d'autres, purement alimentaire. Il me permet de gagner correctement ma vie, d'assurer mes charges quotidiennes. Point barre. Je ne prends pas de plaisir à enseigner. Je fais mon job.
Les vacances me semblent être par contre un vrai atout. Rares sont les jobs où tu peux partir à l'autre bout du monde pendant un mois voire plus.
- lalilalaEmpereur
Rabelais a écrit:Je ne vous ferai pas un discours argumentatif ( pas le courage après avoir été payée à ne rien fiche à l'espe, d'ailleurs je donnerais bien la moitié de mon salaire pour ne plus y aller) ,bref, mais:
- arrêtez de vous mentir, vous ne faites pas ça pour l'argent, c'est impossible!
Ben ça sert à ça le boulot non? A gagner de l'argent pour être indépendant et payer tout ce qu'il y a à payer...Si demain je gagne une grosse somme d'argent, tu peux être sûre que je démissionne direct! Il y a tellement de choses plus intéressantes dans la vie...
Où avez-vous vu un cadre A payé ce que vous êtes payés?
- si vous vouliez vraiment gagner de l'argent, il y a longtemps que vous seriez allés faire valoir vos compétences ailleurs ( formation pour adultes dans le privé, autres administrations, autre métier ...etc)
Je ne suis vraiment pas certaine de gagner plus ailleurs...et c'est bien ce qui me retient le plus de partir! Je trouve que je suis bien payée en tant qu'agrégée et vu mon CV, je ne vois pas ce que je pourrais trouver de plus intéressant financièrement ailleurs.
- vous ne faites pas non plus ça pour les vacances...parce que ce sont rarement de véritables vacances ou de véritables WE, ou encore un véritable 18h ( ni un 35h d'ailleurs :lol: )
- vous ne faites pas cela pour la retraite puisqu'à part pour les très anciens, nous n'en aurons pas... De retraite.
- la sécurité de l'emploi? Peut-être est- ce une petite bouée lorsque les semaines sont difficiles.
Non, vous êtes juste un peu fatigués, démotivés, usés aussi mais au fond de vous même,là, tout au fond, vous savez que ce que certains appellent vocation existe : c'est pour vous cette petite lumière qui vous arrache un sourire quand Rwan vient enfin de comprendre une notion.
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Nuestra vida es un círculo dantesco.
Mon blog
- NormandyxNeoprof expérimenté
kiwi a écrit:
Les vacances me semblent être par contre un vrai atout. Rares sont les jobs où tu peux partir à l'autre bout du monde pendant un mois voire plus.
ouais, faudrait juste pouvoir les placer hors période scolaire, pour éviter la foule et profiter de tarifs intéressants
- ChocolatGuide spirituel
oxa a écrit:
Une crise de chocolat :lol!: ou de foi(e) :Lool:
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- kiwiGuide spirituel
Normandyx a écrit:kiwi a écrit:
Les vacances me semblent être par contre un vrai atout. Rares sont les jobs où tu peux partir à l'autre bout du monde pendant un mois voire plus.
ouais, faudrait juste pouvoir les placer hors période scolaire, pour éviter la foule et profiter de tarifs intéressants
On peut pas avoir le beurre, la crémière, tout ça, tout ça...
- ElyasEsprit sacré
Je vais paraître bizarre mais pour moi, quand on s'engage dans la fonction publique d'Etat en tant qu'enseignant de l'école publique, laïque et gratuite, c'est à la fois un engagement politique et une vocation. Je sais très bien que le discours dominant actuel est de considérer le métier d'enseignant comme un job valable à tous les autres. Il n'en est rien. L'école est le dernier creuset où se crée la nation française. L'école est le dernier lieu où les gens se rencontrent, le dernier lieu de transmission et de partage des valeurs républicaines et le sanctuaire de la connaissance. L'école publique est un projet politique, celui de conduire chaque génération de Français vers la connaissance et la liberté à travers l'émancipation. C'est en cela que le combat pour la laïcité est important.
Connaissance, culture et savoir-faire mais aussi valeurs républicaines sont les quatre points cardinaux de notre profession.
Je me rends bien compte d'être en décalage par rapport à ce qui se dit dans ce fil. J'en suis navré mais, ce sont mes convictions les plus profondes.
Alors, oui, je suis mal payé. Oui, ma hiérarchie administrative me laisse souvent pantois. Oui, les articles dans les journaux et les reportages télévisés détruisent l'idée de cette école républicaine et de ses centaines de milliers d'enseignants. Mais, ce n'est pas un job alimentaire. C'est une responsabilité et un honneur. Si, hélas, je n'y croyais plus, je partirais.
Rester pour raisons alimentaires, c'est le meilleur moyen de se tuer de l'intérieur tellement enseigner dans le public est prenant. Même en ayant la vocation, je protège ma vie privée pour que cela ne déborde pas, tellement cela prend déjà de la place.
Connaissance, culture et savoir-faire mais aussi valeurs républicaines sont les quatre points cardinaux de notre profession.
Je me rends bien compte d'être en décalage par rapport à ce qui se dit dans ce fil. J'en suis navré mais, ce sont mes convictions les plus profondes.
Alors, oui, je suis mal payé. Oui, ma hiérarchie administrative me laisse souvent pantois. Oui, les articles dans les journaux et les reportages télévisés détruisent l'idée de cette école républicaine et de ses centaines de milliers d'enseignants. Mais, ce n'est pas un job alimentaire. C'est une responsabilité et un honneur. Si, hélas, je n'y croyais plus, je partirais.
Rester pour raisons alimentaires, c'est le meilleur moyen de se tuer de l'intérieur tellement enseigner dans le public est prenant. Même en ayant la vocation, je protège ma vie privée pour que cela ne déborde pas, tellement cela prend déjà de la place.
- fracfloNiveau 8
Rabelais a écrit: c'est pour cette petite lumière qui vous arrache un sourire quand Rwan vient enfin de comprendre une notion.
On dirait une réplique du film Le Cercle des poètes disparus, ou bien un roucoulement de formateur ESPE!
- NormandyxNeoprof expérimenté
kiwi a écrit:Normandyx a écrit:kiwi a écrit:
Les vacances me semblent être par contre un vrai atout. Rares sont les jobs où tu peux partir à l'autre bout du monde pendant un mois voire plus.
ouais, faudrait juste pouvoir les placer hors période scolaire, pour éviter la foule et profiter de tarifs intéressants
On peut pas avoir le beurre, la crémière, tout ça, tout ça...
ça dépend de la crémière, je peux éventuellement renoncer au beurre :lol:
- LefterisEsprit sacré
Rabelais a écrit:Je ne vous ferai pas un discours argumentatif ( pas le courage après avoir été payée à ne rien fiche à l'espe, d'ailleurs je donnerais bien la moitié de mon salaire pour ne plus y aller) ,bref, mais:
- arrêtez de vous mentir, vous ne faites pas ça pour l'argent, c'est impossible!
Où avez-vous vu un cadre A payé ce que vous êtes payés?
- si vous vouliez vraiment gagner de l'argent, il y a longtemps que vous seriez allés faire valoir vos compétences ailleurs ( formation pour adultes dans le privé, autres administrations, autre métier ...etc)
- vous ne faites pas non plus ça pour les vacances...parce que ce sont rarement de véritables vacances ou de véritables WE, ou encore un véritable 18h ( ni un 35h d'ailleurs :lol: )
- vous ne faites pas cela pour la retraite puisqu'à part pour les très anciens, nous n'en aurons pas... De retraite.
- la sécurité de l'emploi? Peut-être est- ce une petite bouée lorsque les semaines sont difficiles.
Non, vous êtes juste un peu fatigués, démotivés, usés aussi mais au fond de vous même,là, tout au fond, vous savez que ce que certains appellent vocation existe : c'est pour vous cette petite lumière qui vous arrache un sourire quand Rwan vient enfin de comprendre une notion.
J'arrive même plus à capter l'humour et l'ironie en fin de journée ...
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- LefterisEsprit sacré
Elyas a écrit:Je vais paraître bizarre mais pour moi, quand on s'engage dans la fonction publique d'Etat en tant qu'enseignant de l'école publique, laïque et gratuite, c'est à la fois un engagement politique et une vocation. Je sais très bien que le discours dominant actuel est de considérer le métier d'enseignant comme un job valable à tous les autres. Il n'en est rien. L'école est le dernier creuset où se crée la nation française. L'école est le dernier lieu où les gens se rencontrent, le dernier lieu de transmission et de partage des valeurs républicaines et le sanctuaire de la connaissance. L'école publique est un projet politique, celui de conduire chaque génération de Français vers la connaissance et la liberté à travers l'émancipation. C'est en cela que le combat pour la laïcité est important.
Connaissance, culture et savoir-faire mais aussi valeurs républicaines sont les quatre points cardinaux de notre profession.
Je me rends bien compte d'être en décalage par rapport à ce qui se dit dans ce fil. J'en suis navré mais, ce sont mes convictions les plus profondes.
Alors, oui, je suis mal payé. Oui, ma hiérarchie administrative me laisse souvent pantois. Oui, les articles dans les journaux et les reportages télévisés détruisent l'idée de cette école républicaine et de ses centaines de milliers d'enseignants. Mais, ce n'est pas un job alimentaire. C'est une responsabilité et un honneur. Si, hélas, je n'y croyais plus, je partirais.
Rester pour raisons alimentaires, c'est le meilleur moyen de se tuer de l'intérieur tellement enseigner dans le public est prenant. Même en ayant la vocation, je protège ma vie privée pour que cela ne déborde pas, tellement cela prend déjà de la place.
On peut à la fois avoir la même vision du métier que toi - je suis un républicain acharné, "à l'ancienne", se battre au quotidien même en sachant que c'est perdu , et en même temps ne pas aimer particulièrement ce métier (sans non plus aller la boule au ventre au boulot) pour ce qu'il est devenu et la certitude de ce qu'il deviendra encore . L'un n'empêche pas l'autre ....
Si je n'étais pas obligé de travailler, je ne serais pas là, je me contenterais de ce que je faisais avant de me reconvertir (de manière quand même subite et un peu forcée, j'ai exploité mes "compétences" au pied levé), à savoir les lettres par loisir, violon d'Ingres.
C'est donc essentiellement un job alimentaire , le moindre mal pour moi, un compromis. Et comme beaucoup d'enseignants, je ne partirai pas faute de savoir faire autre chose ou d'avoir le temps de recommencer un parcours à mon âge déjà bien mûr.
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- RabelaisVénérable
fracflo a écrit:Rabelais a écrit: c'est pour cette petite lumière qui vous arrache un sourire quand Rwan vient enfin de comprendre une notion.
On dirait une réplique du film Le Cercle des poètes disparus, ou bien un roucoulement de formateur ESPE!
Arrête, je les hais!!!!
Mais effectivement j'ai le contentement facile et quand il y a un petit espoir que mes 6 h de préparations de cours n'aient pas été vaines pour tous, ça me réjouit.
Et puis, avant je travaillais avec des délinquants incarcérés ou des drogués, je gagnais plus, je pointais donc j'avais des RTT à l'envie et je ne fichais rien, mais rien de mes vacances ou de mes soirées, alors oui, je dois être cinglée d'avoir besoin d'espoir et de sacrifier tous ces avantages .
Au fait, rassure toi, je n'entends parler pratiquement que de sanctions et d'autorité depuis la rentrée.
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Le temps ne fait rien à l'affaire, quand on est c., on est c.
- ChocolatGuide spirituel
Elyas a écrit:Je vais paraître bizarre mais pour moi, quand on s'engage dans la fonction publique d'Etat en tant qu'enseignant de l'école publique, laïque et gratuite, c'est à la fois un engagement politique et une vocation. Je sais très bien que le discours dominant actuel est de considérer le métier d'enseignant comme un job valable à tous les autres. Il n'en est rien. L'école est le dernier creuset où se crée la nation française. L'école est le dernier lieu où les gens se rencontrent, le dernier lieu de transmission et de partage des valeurs républicaines et le sanctuaire de la connaissance. L'école publique est un projet politique, celui de conduire chaque génération de Français vers la connaissance et la liberté à travers l'émancipation. C'est en cela que le combat pour la laïcité est important.
Connaissance, culture et savoir-faire mais aussi valeurs républicaines sont les quatre points cardinaux de notre profession.
Je me rends bien compte d'être en décalage par rapport à ce qui se dit dans ce fil. J'en suis navré mais, ce sont mes convictions les plus profondes.
Alors, oui, je suis mal payé. Oui, ma hiérarchie administrative me laisse souvent pantois. Oui, les articles dans les journaux et les reportages télévisés détruisent l'idée de cette école républicaine et de ses centaines de milliers d'enseignants. Mais, ce n'est pas un job alimentaire. C'est une responsabilité et un honneur. Si, hélas, je n'y croyais plus, je partirais.
Rester pour raisons alimentaires, c'est le meilleur moyen de se tuer de l'intérieur tellement enseigner dans le public est prenant. Même en ayant la vocation, je protège ma vie privée pour que cela ne déborde pas, tellement cela prend déjà de la place.
Entièrement accord avec ce que j'ai mis en gras.
Et n'oublions pas que l'école est l'un des rares endroits où l'on transmet (encore) les valeurs humanistes.
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- ElyasEsprit sacré
Lefteris a écrit:Elyas a écrit:Je vais paraître bizarre mais pour moi, quand on s'engage dans la fonction publique d'Etat en tant qu'enseignant de l'école publique, laïque et gratuite, c'est à la fois un engagement politique et une vocation. Je sais très bien que le discours dominant actuel est de considérer le métier d'enseignant comme un job valable à tous les autres. Il n'en est rien. L'école est le dernier creuset où se crée la nation française. L'école est le dernier lieu où les gens se rencontrent, le dernier lieu de transmission et de partage des valeurs républicaines et le sanctuaire de la connaissance. L'école publique est un projet politique, celui de conduire chaque génération de Français vers la connaissance et la liberté à travers l'émancipation. C'est en cela que le combat pour la laïcité est important.
Connaissance, culture et savoir-faire mais aussi valeurs républicaines sont les quatre points cardinaux de notre profession.
Je me rends bien compte d'être en décalage par rapport à ce qui se dit dans ce fil. J'en suis navré mais, ce sont mes convictions les plus profondes.
Alors, oui, je suis mal payé. Oui, ma hiérarchie administrative me laisse souvent pantois. Oui, les articles dans les journaux et les reportages télévisés détruisent l'idée de cette école républicaine et de ses centaines de milliers d'enseignants. Mais, ce n'est pas un job alimentaire. C'est une responsabilité et un honneur. Si, hélas, je n'y croyais plus, je partirais.
Rester pour raisons alimentaires, c'est le meilleur moyen de se tuer de l'intérieur tellement enseigner dans le public est prenant. Même en ayant la vocation, je protège ma vie privée pour que cela ne déborde pas, tellement cela prend déjà de la place.
On peut à la fois avoir la même vision du métier que toi - je suis un républicain acharné, "à l'ancienne", se battre au quotidien même en sachant que c'est perdu , et en même temps ne pas aimer particulièrement ce métier (sans non plus aller la boule au ventre au boulot) pour ce qu'il est devenu et la certitude de ce qu'il deviendra encore . L'un n'empêche pas l'autre ....
Si je n'étais pas obligé de travailler, je ne serais pas là, je me contenterais de ce que je faisais avant de me reconvertir (de manière quand même subite et un peu forcée, j'ai exploité mes "compétences" au pied levé), à savoir les lettres par loisir, violon d'Ingres.
C'est donc essentiellement un job alimentaire , le moindre mal pour moi, un compromis. Et comme beaucoup d'enseignants, je ne partirai pas faute de savoir faire autre chose ou d'avoir le temps de recommencer un parcours à mon âge déjà bien mûr.
Tes propos sont contradictoires. L'un empêche l'autre justement.
- HerrelisGrand sage
Très sincèrement, ça fait longtemps que mes illusions sur la possibilité de pratiquer ce métier comme je le voudrais sont mortes. J'ai mis les pieds dans l'EN en toutes connaissances de cause, un peu parce que je n'avais pas le choix (je suis entrée à 30 ans ^^, après des études longues et plusieurs boulots d'appoint dans le privé), et aussi parce que ce que j'avais pu expérimenter en enseignement (vacataire) m'avait plus.
Et je dois avouer que j'ai encore des instants de grâce, des moments où je me dis que ça a un sens tout ça... mais pour combien d'autres moments de lassitude intense? Je fais ce métier parce qu'il faut bien manger aussi. Mais si ça ne me plaisait pas, je ne resterais pas . Par contre, je sens se rapprocher le moment où justement ça ne sera plus qu'alimentaire et là, ça ne sera pas suffisant pour moi et je tirerais ma révérence.
Et je dois avouer que j'ai encore des instants de grâce, des moments où je me dis que ça a un sens tout ça... mais pour combien d'autres moments de lassitude intense? Je fais ce métier parce qu'il faut bien manger aussi. Mais si ça ne me plaisait pas, je ne resterais pas . Par contre, je sens se rapprocher le moment où justement ça ne sera plus qu'alimentaire et là, ça ne sera pas suffisant pour moi et je tirerais ma révérence.
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Han : "Comment on s'en sort?" Luke : "comme d'habitude." Han : "Si mal que ça?!!" Le Retour du Jedi
"Drowned in moonlight, strangled by her own bra." -Carrie Fisher- 1956-2016 - See you space momma.
"Drowned in moonlight, strangled by her own bra." -Carrie Fisher- 1956-2016 - See you space momma.
- LefterisEsprit sacré
Je ne vois pas la contradiction , on peut tout à fait défendre certaines valeurs quand on fait son boulot (je ne ferais pas n'importe quoi, je me bats pour ma matière en sachant pertinemment que c'est foutu), mais justement, se rappeler que c'est avant tout un boulot qui nous permet de manger. Viendrait-on, si du jour au lendemain on avait des revenus ? La réponse est dans la question...Elyas a écrit:
Tes propos sont contradictoires. L'un empêche l'autre justement.
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- ElyasEsprit sacré
Lefteris a écrit:Je ne vois pas la contradiction , on peut tout à fait défendre certaines valeurs quand on fait son boulot (je ne ferais pas n'importe quoi, je me bats pour ma matière en sachant pertinemment que c'est foutu), mais justement, se rappeler que c'est avant tout un boulot qui nous permet de manger. Viendrait-on, si du jour au lendemain on avait des revenus ? La réponse est dans la question...Elyas a écrit:
Tes propos sont contradictoires. L'un empêche l'autre justement.
La réponse est dans la question seulement si on le voit comme alimentaire. Moi qui le vois comme un engagement et une vocation, je ne donne pas la réponse qui serait dans la question. C'est là toute la différence et, sans vouloir polémiquer, c'est pour moi une des causes de l'effondrement de notre profession.
- ChocolatGuide spirituel
Lefteris a écrit:Je ne vois pas la contradiction , on peut tout à fait défendre certaines valeurs quand on fait son boulot (je ne ferais pas n'importe quoi, je me bats pour ma matière en sachant pertinemment que c'est foutu), mais justement, se rappeler que c'est avant tout un boulot qui nous permet de manger. Viendrait-on, si du jour au lendemain on avait des revenus ? La réponse est dans la question...Elyas a écrit:
Tes propos sont contradictoires. L'un empêche l'autre justement.
Mais des boulots "avant tout pour manger", il y en a des tas d'autres.
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