Conférence ce mardi : "Faut-il autoriser Internet au Bac ?"

En rapport avec mon dernier article "Je google donc je sais" et dans le cadre de ses tribunaux pour les générations futures, je suis invité ce soir, de 19h30 à 21h, par le magazine "Usbek & Rica" pour discourir, avec d'autres invités, de la question suivante : "Faut-il autoriser Internet au Bac ?"

J'espère que je n'aurai pas la tête coupée... Soutenez-moi !

La conférence est en principe diffusée sur Dailymotion à cette adresse : https://www.dailymotion.com/USBEKetRICA

On y arrive, on y arrive.
* Confusion entre savoir et information, sur un malentendu savamment orchestré.
* Externalisation (et virtualisation) de la mémoire individuelle.

Luigi_B a écrit:

J'espère que je n'aurai pas la tête coupée... Soutenez-moi !

Je suis de tout coeur avec toi Luigi!

JPhMM a écrit:
* Externalisation (et virtualisation) de la mémoire individuelle.

Propos justement tenus lors de ma dernière inspection il y a déjà cinq ans par mon IPR, qui s'opposait ainsi à ma prétention de faire acquérir une culture générale de base à mes élèves en cours de latin. En effet, "les connaissances, ça va, ça vient", et tout est à disposition sur internet... Le cerveau n'a donc plus à s'encombrer de ces contingences, et doit se concentrer sur la façon dont il peut chercher les informations et "apprendre à apprendre"...

Et à part ça, les "compétences" n'excluent pas les connaissances... Mais oui...

Morgared a écrit:

JPhMM a écrit:
* Externalisation (et virtualisation) de la mémoire individuelle.

Propos justement tenus lors de ma dernière inspection il y a déjà cinq ans par mon IPR, qui s'opposait ainsi à ma prétention de faire acquérir une culture générale de base à mes élèves en cours de latin. En effet, "les connaissances, ça va, ça vient", et tout est à disposition sur internet... Le cerveau n'a donc plus à s'encombrer de ces contingences, et doit se concentrer sur la façon dont il peut chercher les informations et "apprendre à apprendre"...

Sauf qu'une information n'est pas un savoir.
Et que pour apprendre, il faut prendre à soi.

Bref. Qu'importe.
Luigi Pirandello : "Mais un fait est comme un sac : vide, il ne tient pas debout."

Bon je suis content, j'ai dit ce que je voulais et le jury (des jeunes essentiellement, tirés au hasard dans le public) a voté à l'unanimité pour interdire internet au bac.

Un peu en contradiction avec la ligne éditoriale du journal.

J'ai l'impression que Dailymotion n'a pas marché, c'est ça ?

JPhMM a écrit:

Morgared a écrit:

JPhMM a écrit:
* Externalisation (et virtualisation) de la mémoire individuelle.

Propos justement tenus lors de ma dernière inspection il y a déjà cinq ans par mon IPR, qui s'opposait ainsi à ma prétention de faire acquérir une culture générale de base à mes élèves en cours de latin. En effet, "les connaissances, ça va, ça vient", et tout est à disposition sur internet... Le cerveau n'a donc plus à s'encombrer de ces contingences, et doit se concentrer sur la façon dont il peut chercher les informations et "apprendre à apprendre"...

Sauf qu'une information n'est pas un savoir.
Et que pour apprendre, il faut prendre à soi.

Bref. Qu'importe.
Luigi Pirandello : "Mais un fait est comme un sac : vide, il ne tient pas debout."

Encore faut-il vouloir prendre ...

holderfar a écrit:Et à part ça, les "compétences" n'excluent pas les connaissances... Mais oui...

Oui, c'est lamentable

Un compte-rendu, avec quelques approximations, ici : http://www.rslnmag.fr/post/2012/09/21/Doit-on-autoriser-Internet-pendant-les-examens.aspx

Compte-rendu intéressant.
Mais la question devient plutôt: faut-il autoriser le bac alors qu'il y a internet?

holderfar a écrit:Et à part ça, les "compétences" n'excluent pas les connaissances... Mais oui...

cath5660 a écrit:la question devient plutôt: faut-il autoriser le bac alors qu'il y a internet?

Au secours !

On autorise bien les calculatrices nouvelles génération au bac de maths (genre TI Nspire CX cas). Elles permettent de faire du calcul littéral et de stocker facilement tous les cours sans compter les programmes téléchargeables sur le net comme par exemple les tableaux de variation détaillés de n'importe quelle fonction.

Surtout qu'on continue de mettre au bac des questions avec restitution organisée de connaissances (i.e. des questions sur des démonstrations de cours). Il n'y a qu'à appuyer sur un bouton pour que la calculatrice recrache n'importe quel le cours pompé sur le net, même pas besoin de le rentrer soi même! Et ça vous fait le maximum de point sur la question.

Un élève médiocre peut espérer une note honorable au bac avec ce genre de calculatrice.

Personnellement je serais favorable à l'interdiction de la calculatrice aux épreuves du bac

malcolm a écrit:Personnellement je serais favorable à l'interdiction de la calculatrice aux épreuves du bac

Idem.
(Et, dois-je ajouter ? certainement pas pour la remplacer par une connexion internet directe à http://www.wolframalpha.com/ )

L'article rédigé à la suite de la conférence : "Bac to the future : les examens de demain".

Car j'ai finalement changé d'avis : il faut autoriser Internet au bac de toute urgence !

La question serait plutôt (bis) : même si les élèves avaient accès à Internet pendant le bac, sauraient-ils assez bien s'en servir pour que cela améliore leur travail ? Pas sûr du tout. Il perdraient du temps, et recopieraient sans comprendre. En fait, plus on s'oriente vers le savoir-faire au détriment du savoir, moins Internet serait utile. Ou comment les questionnements pédagogiques d'aujourd'hui en arrivent vite à tourner en rond...
Et en plus, faut savoir lire...

Après; s'il s'agit d'instaurer une épreuve de recherche documentaire, ok, mais à part, et avec accès à des livres, des magazines, des encyclopédies avant tout.

malcolm a écrit:
Personnellement je serais favorable à l'interdiction de la calculatrice aux épreuves du bac

Tout à fait d'accord. Ou alors une bonne vieille calculatrice solaire dont les fonctions les plus avancées sont M+ et M-

Celeborn a écrit:

malcolm a écrit:
Personnellement je serais favorable à l'interdiction de la calculatrice aux épreuves du bac

Tout à fait d'accord. Ou alors une bonne vieille calculatrice solaire dont les fonctions les plus avancées sont M+ et M-

Même pas. Une règle à calcul et une table de logs (pas la bleue, l'autre, celle qui n'a pas les formules de base après les tables).

:malmaisbien:

Le grincheux a écrit:Même pas. Une règle à calcul et une table de logs (pas la bleue, l'autre, celle qui n'a pas les formules de base après les tables).

Même pas Bouvart et Ratinet *. La tronche seule.

Tout élève de terminale, même de STMG (surtout de STMG !!) devrait, par exemple, savoir calculer de tête 0,2/40

Si vous trouvez que c'est une exigence mirobolante, pensez aux infirmier(e)s voire docteurs qui devront vous injecter votre dose de Smortzsinontucan à 40 mg quand vous serez bien vieux et dépendant.

C'est à dire le sort massif de la génération des 50-60 ans actuels.

Je ne parle même pas de ceux qui viendront après : ils sont foutus d'avance...

* rien à voir avec le célèbre couple flaubertien

euh... j'ai envie d'essayer : si je dis 0, 005, c'est bon?

ok,; je sors

D'accord avec Dugong.
Je fais beaucoup apprendre par cœur aux élèves, et je leur dis que là sont des trésors que personne ne pourra leur arracher. (Entendu de JP Kaufmann, otage au Liban pendant des années).
Mais comme nos chers IG et autres salopards qu'ils ne pourront pas leur extirper ce capital-là, ils travaillent dur pour que les générations qui viennent ne puissent s'en emparer.