- InvitéInvité
Colloque sur la grève enseignante, croisant les regards d’acteurs et de chercheurs, d’historiens et de sociologues.
11 octobre 2012
Lycée Diderot 61 rue David d’Angers 75019 Paris, M° Danube
Les enseignants sont réputés pour la récurrence et la force de leurs
grèves. Pourtant, ils doutent régulièrement de l’efficacité de cet
outil. Ce débat ancien met en cause les formes particulières d’action
secrétées par le milieu (grèves de 24 heures préparées à froid, grèves
d’examen...), sans parvenir pour l’instant à proposer des
alternatives. Ce colloque de l’institut de recherches de la FSU réunit
historiens, sociologues et militants pour analyser et confronter des
expériences de lutte échelonnées entre 1920 et 2010, à tous les degrés
d’enseignement.
PROGRAMME
9 h : Accueil des participants, café
9 h 10 : Ouverture
Bernadette Groison (secrétaire générale de la FSU)
Alain Dalançon (président de l’IRHSES)
9 h 20 : Introduction
Laurent Frajerman (historien, institut de recherches de la FSU)
9 h 35 « Faire la grève, une bonne idée ? »
Présidente Danielle Tartakowsky (professeure d’Histoire, université de Paris 8)
Loïc Le Bars (historien) : « La genèse de la grève vue par les
instituteurs syndicaliste-révolutionnaires : débats de 1920 et 1938. »
Yves Verneuil (historien, IUFM de Reims) : « L’appropriation de la grève par les professeurs, 1919-1939. »
Nada Chaar (sociologue, institut de recherches de la FSU et CURAPP) « Les non grévistes, anatomie d’un phénomène récurrent »
Jean-Michel Drevon (secrétaire national EE de la FSU 2001-2010,
bureau de l’institut de recherches de la FSU) : « Quel écho de ces
débats syndicaux au XXIe siècle ? »
11 h : Table ronde : « la grève de 24 h, toujours critiquée, encore pratiquée »
Animée par Laurent Frajerman (historien, institut)
Michel Deschamps (secrétaire général de la FSU, 1993-1999), Laurent
Cadreils (secrétaire du SNUipp Haute-Garonne), Monique Vuaillat
(secrétaire générale du SNES, 1984-2002 et de la FSU, 2000-2002),
Bernadette Groison (secrétaire générale de la FSU), Marianne Baby
(secrétaire générale adjointe du SNUipp), Frédérique Rolet
(co-secrétaire générale du SNES).
12 h 30 : repas
14 h : « Les alternatives à la grève classique : une recherche typiquement enseignante ? »
Président Julien Fretel (Professeur de science politique, CURAPP Amiens)
Projection d’une vidéo de Sophie Richardot, sur le mouvement de 2009
Alain Dalançon (historien, président de l’IRHSES) : « Une alternative
à la grève classique : la grève administrative SNES -SNET de 1965 »
Bertrand Geay (sociologue, CURAPP, université d’Amiens) : « Le
rapport à la grève des enseignants-chercheurs mis à l’épreuve : le
mouvement du printemps 2009 »
Alain Ponvert (CDFN de la FSU et secrétariat du S3 du SNES de Rouen)
« Une expérience de lutte interprofessionnelle, le Havre 2010 »
Baptiste Giraud (politiste, LEST, Aix-Marseille) « Les grèves enseignantes sont-elles spécifiques ? »
15 h 30 « La grève, oui mais combien de temps ? »
Président René Mouriaux (directeur de recherches honoraire en sciences politiques, CEVIPOF)
Robert Hirsch (historien) « originalité et postérité de la grève des instituteurs parisiens de 1947 »
Bernard Boisseau (ex co-secrétaire général du SNES), « la grève des
enseignants de Seine-Saint-Denis en 1998, une lutte locale porteuse de
leçons nationales »
Gérard Aschieri (secrétaire général de la FSU, 2001-2010, président
de l’institut) : « la grève de 2003, leçons d’un traumatisme »
17 h Conclusion
André Robert (sociologue, université de Lyon II)
http://institut.fsu.fr/Colloque-la-greve-enseignante-en.html
- yseultFidèle du forum
très intéressant (du point de vue historique entre autres...) mais vont-ils vraiment accoucher d'une alternative au bout de cette journée?
Ceci dit, c'est une excellente idée de colloque. Tout professeur (tout travailleur?) devrait avoir l'obligation d'y assister, de le visionner. D'ailleurs pourra-t-on écouter, visionner une retransmission??
Ceci dit, c'est une excellente idée de colloque. Tout professeur (tout travailleur?) devrait avoir l'obligation d'y assister, de le visionner. D'ailleurs pourra-t-on écouter, visionner une retransmission??
- nohallesNiveau 2
Vive la greve, generale...
- chaumont2012Niveau 6
oui, la grève, c'est comme l'amour : mieux vaut faire que parler.
- JohnMédiateur
Qui compte y aller ?
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- ysabelDevin
chaumont2012 a écrit:oui, la grève, c'est comme l'amour : mieux vaut faire que parler.
:lol!:
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- DuplayExpert
yseult a écrit:Tout professeur (tout travailleur?) devrait avoir l'obligation d'y assister, de le visionner.
:shock:
- yseultFidèle du forum
viii enfin j'écris cela en pensant aux collègues qui oublient vite les origines de la grève, c'est pour ça...je suis un peu extrême dans mes propos...
j'édite pour corriger la faute sur le verbe. Si ceux qui me citent pouvaient aussi la corriger. Merci.
j'édite pour corriger la faute sur le verbe. Si ceux qui me citent pouvaient aussi la corriger. Merci.
- ErgoDevin
Pfff, c'est un jeudi...
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"You went to a long-dead octopus for advice, and you're going to blame *me* for your problems?" -- Once Upon a Time
"The gull was your ordinary gull." -- Wittgenstein's Mistress
« Cède, cède, cède, je le veux ! » écrivait Ronin, le samouraï. (Si vous cherchez un stulo-plyme, de l'encre, récap de juillet 2024)
- EU1Fidèle du forum
Mowgli a écrit:yseult a écrit:Tout professeur (tout travailleur?) devrait avoir l'obligation d'y assister, de le visionner.
:shock:
- ErgoDevin
yseult a écrit:viii enfin j'écris cela en pensant aux collègues qui oublient vite les origines de la grève, c'est pour ça...je sui un peu extrême dans mes propos...
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- DugongNiveau 8
Tout à fait d'accord.yseult a écrit:Ceci dit, c'est une excellente idée de colloque. Tout professeur (tout travailleur?) devrait avoir l'obligation d'y assister, de le visionner. D'ailleurs pourra-t-on écouter, visionner une retransmission??
Pour que les yeux restent ouverts, il y a des appareils :
Et question appareil, à la FSU, on s'y connaît.
- neoSage
J'aurais bien aimé y aller, mais je suis loin...John a écrit:Qui compte y aller ?
Sinon, je partage totalement l'avis du congrès académique de Lille, sur la question du syndicalisme (unité syndicale et modalités d'action) :
http://www.lille.snes.edu/spip.php?article2264
Le SNES propose de développer l’unité d’action sur des bases claires (objectifs, revendications) avec l’ensemble des organisations syndicales si possible, sinon avec celles qui ont les mêmes préoccupations. Le syndicalisme doit aussi être porteur de revendications qui augmenteront sa capacité à peser effectivement sur les décisions (…) et de modalités d'actions (grève pouvant aller jusqu'à la grève reconductible…).
L’unité syndicale doit se faire autour d’une plate-forme revendicative exigeante et sans en rabattre sur le contenu et les modalités d’action. Cela implique de l’emporter sur les organisations syndicales qui se contentent d’accompagner le système.
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Human... https://www.youtube.com/watch?v=RIZdjT1472Y
- GrypheMédiateur
Compte-rendu de ce colloque par VousNousIls :
http://www.vousnousils.fr/2012/10/18/la-greve-enseignante-en-quete-d%E2%80%99efficacite-536015
http://www.vousnousils.fr/2012/10/18/la-greve-enseignante-en-quete-d%E2%80%99efficacite-536015
La grève enseignante, en quête d'efficacité
L'Institut de recherches de la FSU organisait la semaine dernière un intéressant colloque sur la grève enseignante. Il abordait notamment l'efficacité des formes classiques de la mobilisation et la recherche d'alternatives à la grève de 24h. Compte-rendu.
L'Institut de recherches de la FSU organisait ce jeudi le colloque "La grève enseignante, en quête d'efficacité", où intervenants d'horizons divers ont croisé leurs réflexions sur cet outil incontournable de la lutte syndicale. Ils se sont penchés sur les spécificités de la grève chez les enseignants et ont analysé, à la lumière de plusieurs expériences de lutte échelonnées entre 1920 et 2010, l'efficacité des différentes formes de mobilisation.
Les enseignants, des "gréviculteurs" ?
Le monde enseignant est souvent pointé du doigt pour la fréquence de ses grèves, qui vaut parfois aux enseignants le qualificatif de "gréviculteurs". Selon Laurent Frajerman, historien et animateur de la journée, ce n'est pas uniquement un effet de médiatisation excessive. En 2006, les grèves enseignantes représentaient 70 % des jours de grève dans la fonction publique et 45 % des jours de grève dans le privé, alors que les enseignants ne représentent que 3 % de la masse salariale.
Pour Alain Dalançon, président de l'Institut de recherches sur l'Histoire du syndicalisme dans les enseignements du second degré (IRHSES), la grève enseignante possède d'autres spécificités :
- Elle n'a qu'un impact limité sur l'économie du pays
- Elle a longtemps été rejetée par les enseignants : très attachés à leurs missions, ces derniers ont mis du temps à intégrer la grève à leur culture
Une appropriation difficile de la grève par les enseignants
Le parcours d'appropriation de la grève comme outil de revendication par les enseignants a en effet été difficile, estime Loïc Le Bars, historien. Il évoque ainsi l'échec de la mobilisation des instituteurs syndicaliste-révolutionnaires de 1920, avortée en catastrophe à cause de la faible mobilisation des syndiqués.
Dans le 2nd degré, l'esprit syndicaliste des enseignants s'est formé avec la première "grève du bac" en 1927, sur laquelle revient Yves Verneuil. L'historien rappelle que cette grève a contribué à démontrer l'importance sociale des professeurs de l'enseignement secondaire, puisqu'à l'époque, le baccalauréat constituait une "porte d'entrée dans la bourgeoisie".
Aujourd'hui, la grève s'est institutionnalisée, même si elle reste l'objet de débats, indique Nada Chaar, sociologue.
En effet, comme l'explique Laurent Frajerman, après une institutionnalisation et une radicalisation entre 1946 et le début des années 80, la grève enseignante est aujourd'hui remise en question par les professeurs eux-mêmes. La forme la plus classique de mobilisation, la grève de 24h, est critiquée sur son efficacité sans qu'une alternative à celle-ci ne s'impose réellement.
Faut-il remettre en question la grève de 24h ?
La grève de 24h est la forme de mobilisation la plus utilisée par les enseignants, mais aussi la plus critiquée, indique Laurent Frajerman.
Pour Monique Vuaillat, ancienne secrétaire générale du SNES et de la FSU, la grève de 24h n'est qu'une partie de la panoplie de moyens d'actions syndicaux. Si elle vient seule, elle est inefficace, estime-t-elle. Un avis partagé par Marianne Baby, secrétaire générale adjointe du SNUipp. "La grève de 24h se pose rarement comme seul élément mobilisateur", affirme-t-elle, citant notamment les "Nuits des écoles" et les manifestations de parents qui accompagnent souvent les journées de mobilisation des enseignants.
En outre, "la grève de 24h permet d'ancrer les revendications dans l'esprit collectif", ajoute Laurent Cadreils, secrétaire du SNUipp Haute-Garonne. Et l'on peut ensuite construire un mouvement durable grâce à Internet, Facebook et autres réseaux sociaux, précise Marianne Baby.
Les alternatives aux grèves classiques
Les grèves administratives, parfois envisagées comme alternatives à la grève de 24 h, ont été pour la plupart d'entre elles de relatifs échecs. Lors de la grève de 2003, par exemple, la mobilisation n'a pas connu l'ampleur escomptée : certains enseignants grévistes, par acquis de conscience, faisaient tout de même cours dans l'intérêt des élèves devant passer le bac. Finalement, le blocage de l'examen, un temps envisagé, n'a pas eu lieu, explique Jean-Michel Devron, du bureau de l'institut de recherches de la FSU.
De même, affirme Bertrand Geay, sociologue, la grève active des enseignants-chercheurs du printemps 2009 a laissé un sentiment partagé d'insuccès, du fait de la coordination insuffisante entre les universitaires.
Pour autant, Laurent Frajerman estime que l'on ne peut pas répondre à la question de l'efficacité pour établir de "bonnes pratiques de grève", car elle dépend fortement du contexte.
La richesse du sujet appelle à un approfondissement, affirme André Robert, sociologue, à la fin du colloque. Pour poursuivre la réflexion, il serait intéressant d"examiner les initiatives de grève enseignante à l'étranger" et d'"explorer les formes de renouvellement contemporaines de la grève", comme les Nuits des Ecoles, conclut-il.
Elsa Doladille
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