- chaumont2012Niveau 6
États-Unis : une première victoire des enseignants de Chicago
Les 800 délégués des enseignants de Chicago ont voté mardi 18 septembre la fin de la grève qui avait démarré huit jours auparavant pour obtenir un nouveau contrat acceptable, alors que le maire et les dirigeants du système scolaire de la ville voulaient leur imposer des reculs considérables visant à se débarrasser du maximum d'entre eux. Ils ont considéré que les concessions qu'ils ont obtenues leur permettaient de reprendre la tête haute, et les écoles ont rouvert le lendemain matin..
Au grand dam du maire de Chicago, Rahm Emanuel, les délégués des enseignants avaient refusé dimanche 16 d'avaliser le nouveau contrat négocié avec le syndicat, ne voulant pas accepter les yeux fermés un accord dont la dirigeante du syndicat, Karen Lewis, n'avait accepté de leur révéler que les grandes lignes et exigeaient deux jours supplémentaires avant de se prononcer. La grève s'est donc poursuivie le lundi et le mardi, jusqu'à la décision des délégués.
Mais dès le lundi matin, Rahm Emanuel s'est adressé au tribunal pour contraindre le syndicat et les grévistes à arrêter la grève, même si les délégués ne votaient pas la reprise du travail pour le mercredi. Cet ex-chef de cabinet d'Obama a été soutenu dans son bras de fer contre les enseignants par les républicains, ainsi que le candidat républicain à la vice-présidence, Paul Ryan, l'a exprimé : « Le maire Emanuel a raison de dire aujourd'hui que la grève du syndicat enseignant est inutile et injustifiée. Nous savons bien que le maire ne va pas soutenir notre campagne mais là-dessus nous sommes aujourd'hui à ses côtés. »
Il faut dire que les enseignants se sont dressés contre une politique de démantèlement de l'école publique au bénéfice des écoles privées qui est menée aujourd'hui par Obama et son gouvernement démocrate mais qui l'a été auparavant par Bush et les républicains. Car il s'agit d'obéir aux désirs des gros « investisseurs » de Wall Street qui veulent détourner à leur profit l'argent consacré jusque-là à l'enseignement public. L'actuel ministre de l'Éducation d'Obama, Arne Duncan, est l'ancien dirigeant du système scolaire public de Chicago. Et c'est ce monsieur qui, ne voyant que la place nette faite pour ses prétendues « réformes », a osé dire que l'ouragan Katrina était la meilleure chose qui pouvait arriver aux écoles publiques de La Nouvelle-Orléans !
La grève des enseignants à Chicago a exprimé le rejet de cette politique cynique qui sacrifie les enfants des classes populaires. Le maire a voulu empêcher cette grève au point de faire voter par le Parlement de l'État une loi qui ne s'applique qu'aux enseignants de Chicago : pour qu'ils puissent légalement faire grève, il faut que 75 % de l'effectif total vote la grève -- et non pas seulement 50 % des votants. C'est dire que la grève massive des enseignants, déclenchée avec un vote pour la grève de plus de 80 % des effectifs, est un véritable camouflet pour le maire, pour le gouvernement d'Obama et pour cette politique de destruction de l'école publique menée dans tout le pays.
Certes, les grévistes n'ont pu mettre un coup d'arrêt complet à cette politique et Rahm Emanuel prétend avoir sauvé l'essentiel, mais il a tout de même dû reculer en bonne partie par rapport à ses prétentions initiales, que ce soit sur les salaires et les heures de travail, sur les droits sociaux et même en partie sur le mode d'évaluation des enseignants. Les enseignants ont obligé Rahm Emanuel à faire d'importantes concessions, et avoir fait plier ce maire arrogant, qui les traite avec tant de mépris, est aussi une des victoires de la grève. Et sans doute pas la moindre.
Dominique Chablis, LO
Les 800 délégués des enseignants de Chicago ont voté mardi 18 septembre la fin de la grève qui avait démarré huit jours auparavant pour obtenir un nouveau contrat acceptable, alors que le maire et les dirigeants du système scolaire de la ville voulaient leur imposer des reculs considérables visant à se débarrasser du maximum d'entre eux. Ils ont considéré que les concessions qu'ils ont obtenues leur permettaient de reprendre la tête haute, et les écoles ont rouvert le lendemain matin..
Au grand dam du maire de Chicago, Rahm Emanuel, les délégués des enseignants avaient refusé dimanche 16 d'avaliser le nouveau contrat négocié avec le syndicat, ne voulant pas accepter les yeux fermés un accord dont la dirigeante du syndicat, Karen Lewis, n'avait accepté de leur révéler que les grandes lignes et exigeaient deux jours supplémentaires avant de se prononcer. La grève s'est donc poursuivie le lundi et le mardi, jusqu'à la décision des délégués.
Mais dès le lundi matin, Rahm Emanuel s'est adressé au tribunal pour contraindre le syndicat et les grévistes à arrêter la grève, même si les délégués ne votaient pas la reprise du travail pour le mercredi. Cet ex-chef de cabinet d'Obama a été soutenu dans son bras de fer contre les enseignants par les républicains, ainsi que le candidat républicain à la vice-présidence, Paul Ryan, l'a exprimé : « Le maire Emanuel a raison de dire aujourd'hui que la grève du syndicat enseignant est inutile et injustifiée. Nous savons bien que le maire ne va pas soutenir notre campagne mais là-dessus nous sommes aujourd'hui à ses côtés. »
Il faut dire que les enseignants se sont dressés contre une politique de démantèlement de l'école publique au bénéfice des écoles privées qui est menée aujourd'hui par Obama et son gouvernement démocrate mais qui l'a été auparavant par Bush et les républicains. Car il s'agit d'obéir aux désirs des gros « investisseurs » de Wall Street qui veulent détourner à leur profit l'argent consacré jusque-là à l'enseignement public. L'actuel ministre de l'Éducation d'Obama, Arne Duncan, est l'ancien dirigeant du système scolaire public de Chicago. Et c'est ce monsieur qui, ne voyant que la place nette faite pour ses prétendues « réformes », a osé dire que l'ouragan Katrina était la meilleure chose qui pouvait arriver aux écoles publiques de La Nouvelle-Orléans !
La grève des enseignants à Chicago a exprimé le rejet de cette politique cynique qui sacrifie les enfants des classes populaires. Le maire a voulu empêcher cette grève au point de faire voter par le Parlement de l'État une loi qui ne s'applique qu'aux enseignants de Chicago : pour qu'ils puissent légalement faire grève, il faut que 75 % de l'effectif total vote la grève -- et non pas seulement 50 % des votants. C'est dire que la grève massive des enseignants, déclenchée avec un vote pour la grève de plus de 80 % des effectifs, est un véritable camouflet pour le maire, pour le gouvernement d'Obama et pour cette politique de destruction de l'école publique menée dans tout le pays.
Certes, les grévistes n'ont pu mettre un coup d'arrêt complet à cette politique et Rahm Emanuel prétend avoir sauvé l'essentiel, mais il a tout de même dû reculer en bonne partie par rapport à ses prétentions initiales, que ce soit sur les salaires et les heures de travail, sur les droits sociaux et même en partie sur le mode d'évaluation des enseignants. Les enseignants ont obligé Rahm Emanuel à faire d'importantes concessions, et avoir fait plier ce maire arrogant, qui les traite avec tant de mépris, est aussi une des victoires de la grève. Et sans doute pas la moindre.
Dominique Chablis, LO
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