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- Fleur16Habitué du forum
Bonjour,
voila, j'ai un 6e qui est incapable de lire, il a redoublé son CE1 puis est passé dans les classes supérieurs mais n'a jamais compris le principe de la lecture : il sait recopier des lettres mais il ne comprend pas que cela forme des mots (ou en tout cas est incapable de donner un sens à ces mots). Je ne parle pas d'un élève qui bute énormément en lisant, lui en est tout simplement incapable. Il n'a pas pu remplir sa fiche de présentation, il a essayé (et a réussi à écrire "juille" pour sa date de naissance, mais je pense que ça tient plus du par coeur) mais ensuite il a surtout recopié des mots du tableau en essayant de rajouter quelque chose (par exemple, "tel. fixe : tel. portable:" donne sur sa fiche "3 tel 2 port" alors qu'à l'oral il a pu répondre (en fin d'heure)).
Bref le médecin scolaire le voit dans deux semaines, il a été refusé en SEGPA, on va essayé de l'orienter vers une classe spécialisée. Mais en attendant : on gère ça comment ? L'élève est véritablement en souffrance, d'après les professeurs des écoles il explose régulièrement quand la frustration devient ingérable... C'est surtout ça que je veux éviter, je pensais essayer de le faire participer à l'oral avec des questions simples (et peut-être sur les documents iconographiques ?) pour qu'il ne se sente pas trop exclu du cours, un collègue parlait de le laisser tranquille mais est-ce qu'il ne va pas se sentir encore plus frustré ? Le PP parlait de le placer à côté d'un bon élève pour qu'il puisse "copier" en partie sur l'élève et suive un peu le cours...
Si vous avez eu le cas, je veux bien des pistes, pour info je suis en histoire-géo,
Fleur
voila, j'ai un 6e qui est incapable de lire, il a redoublé son CE1 puis est passé dans les classes supérieurs mais n'a jamais compris le principe de la lecture : il sait recopier des lettres mais il ne comprend pas que cela forme des mots (ou en tout cas est incapable de donner un sens à ces mots). Je ne parle pas d'un élève qui bute énormément en lisant, lui en est tout simplement incapable. Il n'a pas pu remplir sa fiche de présentation, il a essayé (et a réussi à écrire "juille" pour sa date de naissance, mais je pense que ça tient plus du par coeur) mais ensuite il a surtout recopié des mots du tableau en essayant de rajouter quelque chose (par exemple, "tel. fixe : tel. portable:" donne sur sa fiche "3 tel 2 port" alors qu'à l'oral il a pu répondre (en fin d'heure)).
Bref le médecin scolaire le voit dans deux semaines, il a été refusé en SEGPA, on va essayé de l'orienter vers une classe spécialisée. Mais en attendant : on gère ça comment ? L'élève est véritablement en souffrance, d'après les professeurs des écoles il explose régulièrement quand la frustration devient ingérable... C'est surtout ça que je veux éviter, je pensais essayer de le faire participer à l'oral avec des questions simples (et peut-être sur les documents iconographiques ?) pour qu'il ne se sente pas trop exclu du cours, un collègue parlait de le laisser tranquille mais est-ce qu'il ne va pas se sentir encore plus frustré ? Le PP parlait de le placer à côté d'un bon élève pour qu'il puisse "copier" en partie sur l'élève et suive un peu le cours...
Si vous avez eu le cas, je veux bien des pistes, pour info je suis en histoire-géo,
Fleur
- pitchounetteExpert
Beaucoup de choses m'échappent ce soir. j'ai lu ton descriptif et voilà le résultatFleur16 a écrit: il a été refusé en SEGPA, on va essayé de l'orienter vers une classe spécialisée.
je vous souhaite bon courage
des conseils éviter de le braquer, sinon ca sera fini
Mais en attendant : on gère ça comment ? L'élève est véritablement en souffrance, d'après les professeurs des écoles il explose régulièrement quand la frustration devient ingérable... C'est surtout ça que je veux éviter, je pensais essayer de le faire participer à l'oral avec des questions simples (et peut-être sur les documents iconographiques ?) pour qu'il ne se sente pas trop exclu du cours, un collègue parlait de le laisser tranquille mais est-ce qu'il ne va pas se sentir encore plus frustré ? Le PP parlait de le placer à côté d'un bon élève pour qu'il puisse "copier" en partie sur l'élève et suive un peu le cours...
Si vous avez eu le cas, je veux bien des pistes, pour info je suis en histoire-géo,
Fleur
- Fleur16Habitué du forum
Son dossier a été jugé trop faible pour une SEGPA
Oui ça je note, ne pas le braquer, le truc c'est que j'ai peur que juste le laisser tranquille, ça ne suffise pas...
Oui ça je note, ne pas le braquer, le truc c'est que j'ai peur que juste le laisser tranquille, ça ne suffise pas...
- V.MarchaisEmpereur
En attendant une prise en charge adaptée, fais-le travailler à l'oral. Pour cela, lis toi-même tous les textes étudiés en classe - les élèves adorent ça.
En dehors des moments de lecture / discussion sur la lecture, est-ce qu'il ne pourrait pas être pris à part par un adulte pour reprendre la lecture depuis le début, de façon méthodique (syllabique) ?
En dehors des moments de lecture / discussion sur la lecture, est-ce qu'il ne pourrait pas être pris à part par un adulte pour reprendre la lecture depuis le début, de façon méthodique (syllabique) ?
- MelanieSLBDoyen
Dans ce cas, il aurait dû faire un dossier je ne sais plus si c'est ulis ou ime, mais il n'aurait jamais dû se retrouver dans une classe normale!Fleur16 a écrit:Son dossier a été jugé trop faible pour une SEGPA
Prévois des coloriages en rapport avec la période que tu es en train d'étudier, avec peut-être une légende très courte en dessous en pointillés qu'il pourra repasser. Je sais que c'est triste, mais je doute qu'il soit possible de faire autrement pour le moment. Essaie de voir au plus vite la prof référente du gamin et la médecin scolaire, s'il y a eu dossier segpa, ils en savent forcément plus sur le gamin. Ces 2 personnes te donneront plus d'informations sur ce qu'il faut faire ou pas avec ce pauvre gamin.Fleur16 a écrit:Oui ça je note, ne pas le braquer, le truc c'est que j'ai peur que juste le laisser tranquille, ça ne suffise pas...
_________________
La réforme du collège en clair : www.reformeducollege.fr .
Et pour ceux qui voudraient en comprendre quelques fondements idéologiques:
De l’école, Jean-Claude Milner, visionnaire en 1984 (ça ne s'invente pas!) de ce qui nous arrive: "On ne dira pas que les enseignants sont l'appendice inutile d'une institution dangereuse et presque criminelle; on dira seulement qu'ils doivent devenir Autres: animateurs, éducateurs, grands frères, nourrices, etc. La liste est variable. Que, par là, les enseignants cessent d’être ce qu'ils doivent être, c'est encore une fois sortir de la question. On ne dira pas que les enseignants n'ont pas à exister, mais qu'ils ont à exister Autrement. Que cette Autre existence consiste à renoncer à soi-même pour disparaître dans la nuit éducative et s'y frotter, tous corps et tous esprits confondus, avec les partenaires de l'acte éducatif - manutentionnaires, parents, élèves, etc. -, seul un méchant pourrait en prendre ombrage." (page 24)
- MelanieSLBDoyen
Et dès que tu as vu ces 2 personnes, essayer de voir si les conseils de V. Marchais (ça fait longtemps que je ne t'avais pas vu, dis donc!) sont applicables.
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La réforme du collège en clair : www.reformeducollege.fr .
Et pour ceux qui voudraient en comprendre quelques fondements idéologiques:
De l’école, Jean-Claude Milner, visionnaire en 1984 (ça ne s'invente pas!) de ce qui nous arrive: "On ne dira pas que les enseignants sont l'appendice inutile d'une institution dangereuse et presque criminelle; on dira seulement qu'ils doivent devenir Autres: animateurs, éducateurs, grands frères, nourrices, etc. La liste est variable. Que, par là, les enseignants cessent d’être ce qu'ils doivent être, c'est encore une fois sortir de la question. On ne dira pas que les enseignants n'ont pas à exister, mais qu'ils ont à exister Autrement. Que cette Autre existence consiste à renoncer à soi-même pour disparaître dans la nuit éducative et s'y frotter, tous corps et tous esprits confondus, avec les partenaires de l'acte éducatif - manutentionnaires, parents, élèves, etc. -, seul un méchant pourrait en prendre ombrage." (page 24)
- pitchounetteExpert
tout à fait d'accordMelanieSLB a écrit:
Dans ce cas, il aurait dû faire un dossier je ne sais plus si c'est ulis ou ime, mais il n'aurait jamais dû se retrouver dans une classe normale!
- RoninMonarque
S'il est d'intelligence normale avec fort retard scolaire c'est Segpa. S'il y a un déficit intellectuel c'est ime. Maintenant il ne serait pas le premier qui passerait à travers le dépistage et/ou souffrant de troubles instrumentaux et/ou psychologiques. Effectivement il faudrait voir le médecin scolaire, mais il serait plus pertinent de faire appel à l'enseignant référent dont dépend ton collège et dont les coordonnées apparaissent dans l'annuaire de ton inspection académique pour qu'il monte un dossier d'orientation/réorientation.
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- Thalia de GMédiateur
Je vais suivre ce fil très attentivement.
J'ai 2 élèves en 6e qui ont un profil très particulier
N° 1 : dys -lexique, -orthographique (cela va de pair), -praxique. La maman, très consciente des difficultés a fait un dossier d'admission en ULIS. Acceptée, mais pas de place.
N° 2 : vient de CLIS. Cas très lourd. Incapable de se repérer dans l'espace, dans son emploi du temps (on me l'a ramené en cours parce qu'il s'était trompé de matière, sort du collège quand il ne faut pas et quand il sort au bon moment son père, déficient intellectuel aussi oublie de venir le chercher...)
Bref, les parents ont voulu qu'il poursuive sa scolarité en collège, mais c'est juste pas possible.
Ma cde a conseillé à tous les profs de l'équipe de leur faire effectuer des travaux de primaire. Et je suis démunie.
J'ai 2 élèves en 6e qui ont un profil très particulier
N° 1 : dys -lexique, -orthographique (cela va de pair), -praxique. La maman, très consciente des difficultés a fait un dossier d'admission en ULIS. Acceptée, mais pas de place.
N° 2 : vient de CLIS. Cas très lourd. Incapable de se repérer dans l'espace, dans son emploi du temps (on me l'a ramené en cours parce qu'il s'était trompé de matière, sort du collège quand il ne faut pas et quand il sort au bon moment son père, déficient intellectuel aussi oublie de venir le chercher...)
Bref, les parents ont voulu qu'il poursuive sa scolarité en collège, mais c'est juste pas possible.
Ma cde a conseillé à tous les profs de l'équipe de leur faire effectuer des travaux de primaire. Et je suis démunie.
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Le printemps a le parfum poignant de la nostalgie, et l'été un goût de cendres.
Soleil noir de mes mélancolies.
- RoninMonarque
Pour le cas n°1, s'il n'y a pas de place...pour le cas n°2 je pense qu'il n'aurait jamais, jamais dû arriver en collège. Sil vient de CLIS c'est qu'il y a déficit intellectuel évalué et reconnu, donc en sortant de CLIS il aurait dû : s'il se débrouillait bien, poursuivre en segpa ; plus probablement continuer en ULIS s'il se débrouillait un peu, sinon en IME. La seule possibilité est une réorientation.
Tu touches là du doigt une des limites de la loi de 2005, malgré la reconnaissance du handicap, les parents ont le droit de s'opposer à l'orientation ( pourtant solution la plus favorable aux yeux de l'équipe pluri-disciplinaire de la MDPH ).
Tu touches là du doigt une des limites de la loi de 2005, malgré la reconnaissance du handicap, les parents ont le droit de s'opposer à l'orientation ( pourtant solution la plus favorable aux yeux de l'équipe pluri-disciplinaire de la MDPH ).
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- Thalia de GMédiateur
C'est tout à fait cela.Ronin a écrit:Tu touches là du doigt une des limites de la loi de 2005, malgré la reconnaissance du handicap, les parents ont le droit de s'opposer à l'orientation ( pourtant solution la plus favorable aux yeux de l'équipe pluri-disciplinaire de la MDPH ).
Quel gâchis !
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- NasopiBon génie
Lenou3132 a écrit:tout à fait d'accordMelanieSLB a écrit:
Dans ce cas, il aurait dû faire un dossier je ne sais plus si c'est ulis ou ime, mais il n'aurait jamais dû se retrouver dans une classe normale!
J'espère pour lui que c'est ULIS, parce que si c'est IME il n'aura pas de place avant plusieurs années !
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"Donne-moi la sérénité nécessaire pour accepter telles qu’elles sont les choses qu’on ne peut pas changer, donne-moi le courage de changer celles qui doivent l’être ; donne-moi la sagesse qui permet de discerner les unes et les autres." (Marc-Aurèle)
- Fleur16Habitué du forum
Merci pour vos réponses !
J'ai croisé le CPE, il découvre le dossier, il m'a dit que les parents avaient refusé la réorientation CLIS/ULIS/IME (je ne sais plus laquelle avait été proposée) mais on va bien sûr retenter. La SEGPA a l'air de penser que ça relève du handicap.
Je vais donc essayer de l'intégrer par l'oral et prévoir des coloriages (il faudrait que j'en trouve "historiques") notamment lorsque les autres font un exercice écrit. Pour les contrôles, je peux peut-être l'occuper puis lui refaire faire une partie du contrôle à l'oral... Pour qu'il ait l'impression d'être évalué comme les autres.
Je vais me renseigner pour le prof référent et voir si quelqu'un peut lui apprendre à lire, on a une prof de CLA au collège, est-ce qu'on ne pourrait pas lui demander de l'aide ? Il n'est pas intégrable avec les CLA ou en tout cas pas longtemps (ils apprennent très vite) mais elle a l'habitude d'enseigner la lecture à des jeunes...
J'ai croisé le CPE, il découvre le dossier, il m'a dit que les parents avaient refusé la réorientation CLIS/ULIS/IME (je ne sais plus laquelle avait été proposée) mais on va bien sûr retenter. La SEGPA a l'air de penser que ça relève du handicap.
Je vais donc essayer de l'intégrer par l'oral et prévoir des coloriages (il faudrait que j'en trouve "historiques") notamment lorsque les autres font un exercice écrit. Pour les contrôles, je peux peut-être l'occuper puis lui refaire faire une partie du contrôle à l'oral... Pour qu'il ait l'impression d'être évalué comme les autres.
Je vais me renseigner pour le prof référent et voir si quelqu'un peut lui apprendre à lire, on a une prof de CLA au collège, est-ce qu'on ne pourrait pas lui demander de l'aide ? Il n'est pas intégrable avec les CLA ou en tout cas pas longtemps (ils apprennent très vite) mais elle a l'habitude d'enseigner la lecture à des jeunes...
- Thalia de GMédiateur
Ça m'a l'air bien, cette solution.Fleur16 a écrit:
Je vais me renseigner pour le prof référent et voir si quelqu'un peut lui apprendre à lire, on a une prof de CLA au collège, est-ce qu'on ne pourrait pas lui demander de l'aide ? Il n'est pas intégrable avec les CLA ou en tout cas pas longtemps (ils apprennent très vite) mais elle a l'habitude d'enseigner la lecture à des jeunes...
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- CarnyxNeoprof expérimenté
Comme disait, de manière monstrueuse, comme réponse à ce problème la doyenne des inspecteurs de lettres :
« Il n'a pas fini sa scolarité. »
« Il n'a pas fini sa scolarité. »
- RoninMonarque
Carnyx a écrit:Comme disait, de manière monstrueuse, comme réponse à ce problème la doyenne des inspecteurs de lettres :
« Il n'a pas fini sa scolarité. »
Logique comme réponse lorsque l'on a pas fini la maturation de son cerveau.
- NitaEmpereur
Pauvres gosses.
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A clean house is a sign of a broken computer.
- Hermione0908Modérateur
Mais comment diable des parents peuvent-ils refuser ce genre d'orientation et soumettre ainsi leur enfant à une scolarité manifestement vouée à l'échec ? (en fait, c'est une question rhétorique, j'ai déjà croisé des cas comme ça, mais moins lourds cependant)
On confine à la maltraitance de leur part là.
On confine à la maltraitance de leur part là.
_________________
Certaines rubriques de Neoprofs.org sont en accès restreint.
Pour en savoir plus, c'est par ici : https://www.neoprofs.org/t48247-topics-en-acces-restreint-forum-accessible-uniquement-sur-demande-edition-2021
- philannDoyen
Hermione0908 a écrit:Mais comment diable des parents peuvent-ils refuser ce genre d'orientation et soumettre ainsi leur enfant à une scolarité manifestement vouée à l'échec ? (en fait, c'est une question rhétorique, j'ai déjà croisé des cas comme ça, mais moins lourds cependant)
On confine à la maltraitance de leur part là.
on confine plus du tout, ça en est! Sauf si les parents sont eux mêmes tellement à la masse qu'ils ne comprennent rien à ce qui se passe.
Ce qui me sidère c'est que l'orientation puisse dépendre à ce point des parents... Qu'il s'agisse du choix de telle ou telle option pourquoi pas, mais le type d'orientation en fonction du niveau intellectuel et cognitif de l'enfant devrait dépendre de l'institution.
(autant demander au boulanger de faire le programme d'HG ou de musique...
- Fleur16Habitué du forum
Hermione0908 a écrit:Mais comment diable des parents peuvent-ils refuser ce genre d'orientation et soumettre ainsi leur enfant à une scolarité manifestement vouée à l'échec ? (en fait, c'est une question rhétorique, j'ai déjà croisé des cas comme ça, mais moins lourds cependant)
On confine à la maltraitance de leur part là.
Vu le collège, il est probable qu'il s'agisse de parents issus d'un milieu défavorisé/non francophones qui ne réalisent pas toutes les conséquences de leur choix mais refusent de mettre un étiquette "handicap" sur leur fils...
- NasopiBon génie
C'est TRES difficile pour un parent d'accepter une orientation en structure spécialisée pour son enfant. Moi, la première fois qu'on m'en a parlé, je l'ai vécu exactement comme l'annonce du handicap, c'est-à-dire comme la fin du monde. Il y a tout un chemin psychologique à faire pour accepter ce genre d'orientation, et tant qu'on n'a pas fait ce chemin on ne PEUT pas l'envisager. Ce n'est pas une question d'intelligence, de milieu défavorisé ou autre. C'est une question de maturation psychologique. Certaines personnes ne parviennent jamais à ce stade d'acceptation.
A savoir aussi qu'il y a un discours ambiant culpabilisant très fortement les parents qui orientent leur enfant en structure spécialisée (ils sont par bon nombre de gens assimilés à des parents qui abandonnent leur enfant, qui baissent les bras, etc).
De plus, les structures spécialisées sont de qualité très inégale ; beaucoup sont très bien, mais certaines sont de véritables "mouroirs" (je connais plusieurs parents qui étaient prêts à mettre leur enfant en IME, et qui y ont renoncé dès qu'ils en ont visité, horrifiés par ce qu'ils y avaient vu : des enfants laissés à eux-mêmes, à qui on permettait de lécher le sol sans les en empêcher, qui étaient couchés par terre et qu'on enjambait, à qui on parlait comme à du poisson pourri, qu'on humiliait en les faisant jouer au chien...). On parle beaucoup de la maltraitance en maison de retraite, mais presque jamais de celle en établissement spécialisé, je ne sais pas pourquoi ; pourtant, elle existe bel et bien, même s'il y a des tas de structures où ça se passe très bien.
A savoir aussi qu'il y a un discours ambiant culpabilisant très fortement les parents qui orientent leur enfant en structure spécialisée (ils sont par bon nombre de gens assimilés à des parents qui abandonnent leur enfant, qui baissent les bras, etc).
De plus, les structures spécialisées sont de qualité très inégale ; beaucoup sont très bien, mais certaines sont de véritables "mouroirs" (je connais plusieurs parents qui étaient prêts à mettre leur enfant en IME, et qui y ont renoncé dès qu'ils en ont visité, horrifiés par ce qu'ils y avaient vu : des enfants laissés à eux-mêmes, à qui on permettait de lécher le sol sans les en empêcher, qui étaient couchés par terre et qu'on enjambait, à qui on parlait comme à du poisson pourri, qu'on humiliait en les faisant jouer au chien...). On parle beaucoup de la maltraitance en maison de retraite, mais presque jamais de celle en établissement spécialisé, je ne sais pas pourquoi ; pourtant, elle existe bel et bien, même s'il y a des tas de structures où ça se passe très bien.
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"Donne-moi la sérénité nécessaire pour accepter telles qu’elles sont les choses qu’on ne peut pas changer, donne-moi le courage de changer celles qui doivent l’être ; donne-moi la sagesse qui permet de discerner les unes et les autres." (Marc-Aurèle)
- Hermione0908Modérateur
Je souscris totalement à ce que tu dis Nasopi. Mon frère, épileptique, a passé 4 ans dans un ITEP en Bretagne (allez, je leur fais de la pub, il n'y en a qu'un spécialisé dans l'épilepsie en France, c'est le centre de Toul Ar C'hoat, à Châteaulin). C'est un établissement absolument fantastique, dont on ne peut que mesurer le bien qu'il a fait à mon frère. Bémol : seul centre de ce type en France, il est à 1000 km de chez mes parents.
Il existait bien un établissement spécialisé beaucoup plus près, à environ 70 km. Sauf que les différentes pathologies y étaient allègrement mélangées, et que la différenciation ne se faisait pas. Ce centre a cette réputation de mouroir dont tu parles.
Néanmoins, il faut tout de même envisager le bien-être de l'enfant avant tout. Ça n'a pas été facile pour mes parents de se séparer durant 4 ans de leur fils, de ne le voir qu'une fois tous les 15 jours, en coup de vent, soumis à la contrainte impérieuse des horaires d'avion, d'avoir le sentiment d'avoir délégué leur rôle de parents et leur rôle éducatif à des étrangers, avec la sensation lancinante d'avoir évacué la maladie et le problème sans doute. Mais le bienfait en est incommensurable. Mon frère est parti là-bas taciturne, mal dans sa peau, au bord de la dépression, refusant sa maladie et son traitement. Il en est revenu apaisé, épanoui, ayant gagné en maturité et en assurance, il reste cependant un grand ado dans toute sa splendeur... Sans son passage à Toul Ar C'hoat, je ne sais pas où il en serait aujourd'hui.
Il existait bien un établissement spécialisé beaucoup plus près, à environ 70 km. Sauf que les différentes pathologies y étaient allègrement mélangées, et que la différenciation ne se faisait pas. Ce centre a cette réputation de mouroir dont tu parles.
Néanmoins, il faut tout de même envisager le bien-être de l'enfant avant tout. Ça n'a pas été facile pour mes parents de se séparer durant 4 ans de leur fils, de ne le voir qu'une fois tous les 15 jours, en coup de vent, soumis à la contrainte impérieuse des horaires d'avion, d'avoir le sentiment d'avoir délégué leur rôle de parents et leur rôle éducatif à des étrangers, avec la sensation lancinante d'avoir évacué la maladie et le problème sans doute. Mais le bienfait en est incommensurable. Mon frère est parti là-bas taciturne, mal dans sa peau, au bord de la dépression, refusant sa maladie et son traitement. Il en est revenu apaisé, épanoui, ayant gagné en maturité et en assurance, il reste cependant un grand ado dans toute sa splendeur... Sans son passage à Toul Ar C'hoat, je ne sais pas où il en serait aujourd'hui.
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- Fleur16Habitué du forum
Oui Nasopi, je suis bien d'accord avec toi, après, à première vue, K. ne dépend pas de ce genre de structure, je l'aurais plus vu en SEGPA, si eux ne pensent pas qu'il soit à sa place là-bas, il dépend peut-être d'une ULIS mais franchement un IME ça m'étonnerai.
Bon, je ne le connais pas évidemment, mais on ne m'a pas parlé d'handicap lourd juste de problèmes scolaires très lourds et de souffrance par rapport à ces problèmes...
Bon, je ne le connais pas évidemment, mais on ne m'a pas parlé d'handicap lourd juste de problèmes scolaires très lourds et de souffrance par rapport à ces problèmes...
- NasopiBon génie
Hermione0908 a écrit:
Néanmoins, il faut tout de même envisager le bien-être de l'enfant avant tout. Ça n'a pas été facile pour mes parents de se séparer durant 4 ans de leur fils, de ne le voir qu'une fois tous les 15 jours, en coup de vent, soumis à la contrainte impérieuse des horaires d'avion, d'avoir le sentiment d'avoir délégué leur rôle de parents et leur rôle éducatif à des étrangers, avec la sensation lancinante d'avoir évacué la maladie et le problème sans doute. Mais le bienfait en est incommensurable. Mon frère est parti là-bas taciturne, mal dans sa peau, au bord de la dépression, refusant sa maladie et son traitement. Il en est revenu apaisé, épanoui, ayant gagné en maturité et en assurance, il reste cependant un grand ado dans toute sa splendeur... Sans son passage à Toul Ar C'hoat, je ne sais pas où il en serait aujourd'hui.
On est entièrement d'accord, Hermione (et je suis contente pour ton frère) ; mais je voulais quand même rappeler que pour des parents, cette démarche n'est pas évidente.
OK, Fleur16 ; c'est vrai que ce n'est pas facile de se rendre compte, "de loin", de quelle structure ton élève dépend.
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"Donne-moi la sérénité nécessaire pour accepter telles qu’elles sont les choses qu’on ne peut pas changer, donne-moi le courage de changer celles qui doivent l’être ; donne-moi la sagesse qui permet de discerner les unes et les autres." (Marc-Aurèle)
- ErgoDevin
Toul ar C'hoat ! C'était à côté de mon lycée.
Fleur16, il ne sait pas lire mais est-ce qu'il comprend ? S'il comprend les consignes, ce qu'il faut faire, etc., alors il suffira "juste" de passer par l'oral avec lui...un peu comme les PAI des grands dyslexiques.
Autre chose: je suppose que cet élève est pris en charge en PPRE ? N'y a-t-il pas un PPRE "lecture" ? On en avait un l'année dernière (1 ou 2 élèves maximum à chaque fois).
La prise en charge lecture par la CLA me semble une bonne idée si c'est possible...
S'il a passé les tests de SEGPA et que ce n'est pas concluant...pour avoir eu un élève relevant d'un ITEP (mais plus de place) en SEGPA, il n'y était pas plus heureux qu'en classe type, donc ce n'est pas non plus une solution. On a tendance à mettre énormément d'élèves en SEGPA, qui en fait ne relèvent pas de la SEGPA et ça ne facilite pas les choses, ni pour eux, ni pour les enseignants, ni pour les élèves avec un "vrai" profil SEGPA.
En attendant le médecin scolaire, tout ce que je peux te conseiller, c'est de passer par l'oral, éventuellement avec des consignes différentes de celles des autres élèves, lui donner le cours en polycop si tu peux et si tout ça ne marche pas, ben coloriage...
Fleur16, il ne sait pas lire mais est-ce qu'il comprend ? S'il comprend les consignes, ce qu'il faut faire, etc., alors il suffira "juste" de passer par l'oral avec lui...un peu comme les PAI des grands dyslexiques.
Autre chose: je suppose que cet élève est pris en charge en PPRE ? N'y a-t-il pas un PPRE "lecture" ? On en avait un l'année dernière (1 ou 2 élèves maximum à chaque fois).
La prise en charge lecture par la CLA me semble une bonne idée si c'est possible...
S'il a passé les tests de SEGPA et que ce n'est pas concluant...pour avoir eu un élève relevant d'un ITEP (mais plus de place) en SEGPA, il n'y était pas plus heureux qu'en classe type, donc ce n'est pas non plus une solution. On a tendance à mettre énormément d'élèves en SEGPA, qui en fait ne relèvent pas de la SEGPA et ça ne facilite pas les choses, ni pour eux, ni pour les enseignants, ni pour les élèves avec un "vrai" profil SEGPA.
En attendant le médecin scolaire, tout ce que je peux te conseiller, c'est de passer par l'oral, éventuellement avec des consignes différentes de celles des autres élèves, lui donner le cours en polycop si tu peux et si tout ça ne marche pas, ben coloriage...
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"You went to a long-dead octopus for advice, and you're going to blame *me* for your problems?" -- Once Upon a Time
"The gull was your ordinary gull." -- Wittgenstein's Mistress
« Cède, cède, cède, je le veux ! » écrivait Ronin, le samouraï. (Si vous cherchez un stulo-plyme, de l'encre, récap de juillet 2024)
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