Les avantages d'être TZR

Bonjour à toutes et tous,

Je suis nouvelle sur ce forum et tenais à me présenter en évoquant ma situation, celle d'une TZR épanouie, et oui ! ça existe !

Cela va faire 10 ans cette rentrée et j'avoue que j'hésite vraiment à demander un poste fixe.

Voyons, j'ai pu aller dans une dizaine d'établissements différents, j'ai exercé à tous les niveaux, de la sixième au BTS. J'ai rencontré des collègues sympathiques un peu partout qui sont devenus des amis et que je ne fréquente plus qu'en dehors du boulot. Les grincheux, je leur dis "houste ! ". Je suis parfois retournée dans certains établissements avec plaisir et quand l'ambiance est un peu tendue, au moins c'est la joie en fin d'année de repartir avec son petit bouquet de fleurs !
Mon RAD est à côté de chez moi, quand on m'envoie plus loin je touche des indemnités.

Dites-moi que je ne suis pas la seule à hésiter face à la perspective d'un poste fixe !!!
Etes-vous un TZR heureux ?

Ma mère a été TZR sur Paris 10 ans et elle a adoré. Mais bon elle était à côté de chez elle, à chaque fois elle a eu des postes à l'année, il y a TZR et TZR...

Je ne suis pas une TZR malheureuse (même si je n'ai jamais eu de bouquets de fleurs, c'est trop injuste ) et je reconnais que ce que tu dis est vrai. En tout cas, je le ressens comme toi.
Je suis contente d'avoir fréquenté des établissements différents, j'ai des tas de collègues-amis que je n'aurais pas pu rencontrer autrement. Et je sais surtout ce que je veux et ce que je ne veux pas... J'aurais rêvé à une époque de demander un certain collège qui est à 15 min de chez moi... et bien, j'y ai fait un remplacement cette année, et je sais que je ne le demanderai plus jamais !
Pour nuancer ce que tu dis, je dirais que je préfère rester TZR qu'avoir un poste fixe pourri.
Mais je préfèrerais avoir un poste fixe sympa que rester TZR.
Le problème, en étant TZR, reste entier : je supporte mal de quitter mes élèves en fin d'année pour ne plus les revoir / je suis triste quand je quitte un établissement dans lequel j'ai été bien, et ça arrive souvent / je suis frustrée de ne pas savoir ce que j'aurai l'année suivante.
Et je plains sincèrement ceux qui font des remplacements de courte durée. Je n'ai quasiment que des AFA et ça me facilite bien la vie.

Bienvenue ici

Effectivement, c'est parfois difficile de quitter un endroit dans lequel on se sent bien. Cette année j'ai eu une AFA dans un bahut dans lequel j'avais déjà enseigné il y a presque 10 ans. j'en avais gardé un super souvenir et .... je suis tombée de très haut. l'ambiance n'avait plus rien à voir, les collègues sympas étaient partis, la direction inexistante...
Par ailleurs (mais cela tient à moi) je n'arrive pas encore à me décider entre collège et lycée.
j'ai rencontré il y a quelques années un collègue de lycée qui avait échangé pour une année son poste avec celui d'un collègue en collège ; j'ai trouvé ça super ! Tous les deux étaient ravis de cette nouvelle expérience. Si la mobilité était plus facile, tout le monde s'en porterait mieux, non ?

Merci !

Fleur de papier a écrit:Effectivement, c'est parfois difficile de quitter un endroit dans lequel on se sent bien. Cette année j'ai eu une AFA dans un bahut dans lequel j'avais déjà enseigné il y a presque 10 ans. j'en avais gardé un super souvenir et .... je suis tombée de très haut. l'ambiance n'avait plus rien à voir, les collègues sympas étaient partis, la direction inexistante...
Par ailleurs (mais cela tient à moi) je n'arrive pas encore à me décider entre collège et lycée.
j'ai rencontré il y a quelques années un collègue de lycée qui avait échangé pour une année son poste avec celui d'un collègue en collège ; j'ai trouvé ça super ! Tous les deux étaient ravis de cette nouvelle expérience. Si la mobilité était plus facile, tout le monde s'en porterait mieux, non ?

Je suis exactement pareille. Cette année j'étais sur un collège et un lycée. Intellectuellement c'était plus intéressant au lycée (travail de notions, textes étudiés, certification en langue etc...) mais d'un point de vue pédagogique, j'ai préféré le collège. Mes élèves de collège étaient partants pour tout ou presque et participaient. Ils n'étaient pas non plus des foudres de guerre, mais on pouvait proposer plein de choses.
En revanche, mes élèves de lycée (de niveau bon sans plus) avaient 2 de tension. Je me suis trainée des 2nd blasés de tout et qui ne voulaient rien faire et des terminales bosseurs mais dans le sens bachotage, aucun intérêt intellectuel, aucune curiosité (contrairement aux collégiens).

C'était ma première année, je ne peux donc pas en tirer de conclusion générale, mais je ne suis pas sûre de préférer le lycée.

Pour ma part, j'y vois davantage d'inconvénients que d'avantages. Il ne s'agit pas du tout d'un choix de ma part. Je me reconnais également dans le témoignage évoquant la frustration ressentie en fin d'année de ne plus revoir des élèves auxquels on s'était attaché.

Je rejoins Fleur et philann, d'une année à l'autre, d'un établissement à l'autre, je ne sais si je réfère le collège ou le lycée.

TZR épanouie en doc depuis 7 ans (par choix) mais entre 500 et 1200 points le poste fixe dans mon département, j'ai intérêt à y trouve de bons cotés ! J'aime la variété, le changement, passer d'un collège de centre-ville à un lycée pro de ZEP, un collège rural, un lycée général... Effectivement, ne pas être cloué dans un établissement à l'ambiance pourrie est un avantage qui rend les départs beaucoup légers parfois ; contre-balancé par certains crève-coeur de fin d'année parfois. Je dirais qu'on apprends le détachement et comme Tzipora, c'est clair que je préfère mille fois rester TZR qu'être engluée dans un établissement pourri, y a pas photo !
Une année sur 2 je fais une demande de mut restreinte sur une zone restreinte, histoire de et sans vraiment de conviction.

Bienvenue Fleur de papier (j'aime beaucoup ton pseudo!)

j'ai longtemps été TZR.
J'ai détesté la 1ère année (après une année de stage géniale) : jusqu'à la mi-octobre, j'ai dû faire des "travaux" au CDI dans un RAD où il y avait une SDP pour les agrégés, une pour les certifs et une autre pour les fumeurs (encore à l'époque!), où une prof m'a incendiée en croyant que j'étais une élève qui errait en SDP... Ensuite, un remplacement mater avec une classe de 3ème horrible.

Après, ça n'a été que du bonheur! Je n'ai eu que des affectations à l'année en collège ET au lycée. Beaucoup de boulot, mais très enrichissant. Rencontrer plein de collègues, plusieurs manières de travailler aussi.

Cette année je suis en poste fixe en collège. Heureusement, mes collègues sont très sympas. Par contre, l'établissement est tout petit et j'ai peur de me lasser.

Les avantages d'être TZR ?

j'ai du mal à en trouver...
J'en ai marre de ne pas savoir ce que je vais faire dans une semaine, marre de ne pas pouvoir "choisir" mes classes, marre de ne pas pouvoir préparer mes cours avec un peu d'avance, marre de n'être que de passage, marre de devoir changer d'edt au fils des affectations, marre de ne rien pouvoir planifier, marre de changer de collègues, marre de ne pas pouvoir ne serait-ce qu'émettre des voeux d'edt,...

et marre, parce qu'avec la réforme, ça va durer encore longtemps.

j'avoue que, si ça fait plaisir de voir des TZR heureux, j'ai du mal à comprendre comment cela peut s'apprécier quand on a des enfants et qu'on doit jongler avec des emplois du temps variables tout au long de l'année, que le temps de trajet est important...

Alarica a écrit:on doit jongler avec des emplois du temps variables tout au long de l'année

Oui, mais là tu parles des remplacements de courte durée, que personne ici n'apprécie.
Les TZR dits "heureux" sont ceux qui ont la chance d'avoir des AFA (affectations à l'année), et dans ce cas-là, tu ne changes pas d'emploi du temps tout au long de l'année.

Une dizaine d'établissements en 10 ans!!

Effectivement, Fleur de papier, la situation que tu décris présente de bien jolis aspects...
Quelle est la proportion de TZR qui ont la chance d'aller d'AFA en AFA?

Je n'ai fait qu'une année pour le moment et j'aurais pu ecrire le meme message que will... je ne sais pas non plus ce qui va me tomber dessus a la rentree pour le moment. J'ai juste change de RAD (celui de l année dernière etait en plus a 70 bornes de chez moi).

Les avantages selon moi :
-pouvoir connaître tous les niveaux, de la 6ème aux BTS. Pour ceux qui aiment le lycée, c'est une possibilité d'y enseigner.
-lorsqu'un établissement est épouvantable (tant au niveau de l'ambiance en sdp qu'au niveau des élèves ou de la direction incompétente), tu sers les fesses le temps de ton remplacement, et tu sais que tu t'en vas.
-tu peux être amené à enseigner dans les établissements prestigieux de l'académie...
-adaptabilité oblige, tu sais t'adapter ensuite.
-tu as moins de problèmes de discipline ensuite car tu as tout vu ou presque. Plus rien ne t'étonnes.
-les cadeaux en fin d'année!!
-si tu ambitionnes un poste fixe, tu sauras où demander, et où ne pas demander.
-ne pas assister à de nombreuses réunions à la noix et ne pas venir aux réunions de fin d'année.
-ne pas assister à tous les conseils de classe... car tu es dans l'autre établissement (même si ça n'est pas le cas! )
-les ISSR quand t'y as droit.

Maintenant, je suis ravie de ne pas être restée TZR 15ans, et d'être en poste fixe dans un établissement sympa. Car même s'il y a quelques avantages intéressants en début de carrière, il n'en reste pas moins que tu es considéré comme un bouche-trou par la hiérarchie, le rectorat et même beaucoup de collègues, tu as souvent les edt les plus nazes et les classes/niveaux poubelles, tu ne peux pas t'investir comme le souhaiterais... et quand tu tombse sur un chef neuneu, on te reproche ton manque d'investissement, souvent tu n'as pas le temps de manger le midi, tu bousilles ta voiture bref...

Will T. et Kiwi ont tout dit: un balance d'avantages et d'inconvénients qui s'équilibrent suivant le caractère de chacun; pour ma part, après 10 ans de poste fixe, je vis assez mal d'être devenu TZR, comme une rétrogradation (beaucoup de collègues nous déconsidérent franchement).
Impossible de s'investir (pas demain la veille que je serai PP par exemple), impossible de trouver ses marques, de bosser à l'avance, etc.
Bref, j'attends le poste fixe, entre 3 et 5 ans d'attente apparemment...

kiwi a écrit:et quand tu tombes sur un chef neuneu, on te reproche ton manque d'investissement

J'ai eu droit à cela... un pur bonheur : EDT étalé sur 6 jours, 3 Terminales, PP d'une 2nde... mais la CDE de mon établissement de rattachement, chargée de m'évaluer, n'avait pas pris la peine de se renseigner sur ce que je pouvais bien faire hors de mon RAD. "Mais vous n'avez pas de cours à préparer !". Oui, bien sûr, je me contente de projeter des films aux Tles pour les préparer au Bac, et je fais atelier capoeira avec les 2nde.

J'ai aussi eu droit à "Je suis étonné que vous chipotiez pour 2H" de la part d'un autre CDE qui entendait me faire assurer 2H sup' non rémunérées durant un court remplacement...

TZR, c'est sympa un an ou deux, lorsque l'on est jeune...

flavia a écrit:
J'ai aussi eu droit à "Je suis étonné que vous chipotiez pour 2H" de la part d'un autre CDE qui entendait me faire assurer 2H sup' non rémunérées durant un court remplacement...

:shock: Quel culot !!!

Mouai, je suis très mitigé moi aussi. Tu vois beaucoup de pays, tu rencontres pleins de collègues, tu prends le pouls des établissements afin de voir où tu pourras postuler en fixe, mais bon sang, tu as aussi un salaire de misère lorsque tu n'as pas de remplacement à faire, tu guettes Iprof sans arrêt ou tu n'oses plus croiser la secrétaire de ton RAD car elle va t'annoncer que tu pars pour un remplacement de 2 semaines à 40 km de chez toi. Tu ne peux rien avoir d'avance (si en plus comme moi tu es sur plusieurs types d'établissements, c'est la galère pour les manuels et autres référentiels).
Il faut aussi dire que tout dépend de ta situation, si tu as une AFA, cool, tu peux préparer tes cours et savoir que tu ne devras rien au final (investissement minimum), si tu restes dans ton RAD une bonne partie de l'année, il faut que tu trouves des trucs "sympas à faire" sinon c'est la loose, mais tu n'as pas de prépa, pas de corrections... Si tu es sur le haut de la liste, ils faut s'attendre à faire des kilomètres et à prévoir les frais réels...

Quelques années en début de carrière, c'est formateur, mais il ne faut pas que cela s'éternise non plus. Et la différence entre l'AFA et les remplacements courts est fondamentale : tant que j'ai été en AFA, cela me plaisait bien d'être TZR, quand la période des remplacements courts est apparue, j'ai trouvé cela beaucoup moins sympathique.

Et effectivement, les TZR sont toujours la dernière roue du carrosse pour les répartitions (à moins de récupérer ce qui était prévu pour un collègue en poste au dernier moment).

Alarica a écrit:j'avoue que, si ça fait plaisir de voir des TZR heureux, j'ai du mal à comprendre comment cela peut s'apprécier quand on a des enfants et qu'on doit jongler avec des emplois du temps variables tout au long de l'année, que le temps de trajet est important...

+1

Camille87 a écrit:

flavia a écrit:
J'ai aussi eu droit à "Je suis étonné que vous chipotiez pour 2H" de la part d'un autre CDE qui entendait me faire assurer 2H sup' non rémunérées durant un court remplacement...

:shock: Quel culot !!!

Véridique. Cet homme charmant tenait le raisonnement suivant : je n'étais pas systématiquement employée 18H dans mon RAD en début d'année (cela ne le regardait pas, et cela n'avait rien à voir avec les remplacements à venir, mais il a cherché à savoir tout de même), donc je pouvais bien assurer quelques heures en plus le temps d'un remplacement de courte durée selon lui... il a fallu que je lui rappelle que nos temps de service n'étaient pas (encore) annualisés. Que l'on avait encore des statuts, et qu'il était censé garantir le respect de ces statuts.

Dans le même ordre d'idée : 2 ans de procédure contre le rectorat pour obtenir une résidence administrative, notifiée sur un arrêté. L'élément de base, auquel tout fonctionnaire a droit en théorie...

JEMS a écrit:tu as aussi un salaire de misère lorsque tu n'as pas de remplacement à faire

Tu parles des vacataires et des contractuels, non ?
Car les TZR gardent leur salaire même s'ils n'ont pas de remplacement...

flavia a écrit:
Véridique. Cet homme charmant tenait le raisonnement suivant : je n'étais pas systématiquement employée 18H dans mon RAD en début d'année (cela ne le regardait pas, et cela n'avait rien à voir avec les remplacements à venir, mais il a cherché à savoir tout de même), donc je pouvais bien assurer quelques heures en plus le temps d'un remplacement de courte durée selon lui... il a fallu que je lui rappelle que nos temps de service n'étaient pas (encore) annualisés. Que l'on avait encore des statuts, et qu'il était censé garantir le respect de ces statuts.

Dans le même ordre d'idée : 2 ans de procédure contre le rectorat pour obtenir une résidence administrative, notifiée sur un arrêté. L'élément de base, auquel tout fonctionnaire a droit en théorie...

C'est ma première année de TZR, et je commence déjà à comprendre que ce statut nous amène à rencontrer quelques turpitudes...En deux semaines de tézédariat (je suis à la Réunion où la rentrée se fait mi-août), j'ai déjà 1) été affectée hors-zone pour une courte suppléance, sans qu'on ne cherche à me demander mon avis [alors que selon les textes le rectorat est censé "rechercher l'accord de l'intéressé"], 2) je me suis vue refusée le paiement de mon heure supplémentaire. Pour le point 2, je ne m'estime pas battue d'avance...Mais le fait de devoir toujours contester pour faire valoir ses droits me décourage et m'agace d'avance.