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- MorgaredNiveau 9
Le Monde aimant bien régulièrement découvrir la même chose comme si c'était la première fois... Il paraît que c'est la faute aux enseignants, qui ne sont pas assez bien formés.
"L'ex-cancre qui veut réconcilier les élèves avec l'orthographe
LE MONDE | 24.08.2012 à 14h46 • Mis à jour le 24.08.2012 à 14h46
Petite, elle était celle qui se cache au fond de la classe pour ne pas qu'on la remarque. Celle qui fixe le bout de ses chaussures quand l'institutrice pose une question de français. Anne-Marie Gaignard était "nulle" en orthographe. "Egarée dans la forêt des mots", comme elle dit. Ses notes en dictée ne dépassaient pas le zéro. La pire de toutes fut - 85. Elle avait écrit : "Le générale Degole à sové la France. De puis langlètère, il a lencé un apelle au français." A ce niveau-là, "on n'explique plus, on constate", se désole-t-elle.
Aujourd'hui, à 50 ans, Anne-Marie Gaignard est réconciliée avec la langue française. Après un long combat pour dépasser ses blocages, elle a créé l'association Plus jamais zéro, pour transmettre ses solutions aux enfants en difficulté. Elle dirige un centre de formation continue pour adultes et publie, le 29 août, son sixième ouvrage : La Revanche des nuls en orthographe (Calmann-Lévy, 256 p., 16,90 €). Un message d'espoir pour tous les fâchés avec le français.
Mais ce livre, c'est d'abord sa revanche à elle. Quand Anne-Marie Gaignard évoque ses souvenirs d'école, il y a de la colère. A 6 ans, elle reçoit une gifle cinglante. "Anne-Marie a la tête comme une passoire, lâche son institutrice à ses parents. Si elle continue comme ça, elle ne sera même pas capable de balayer les couloirs d'un hôpital !" La fillette se catalogue cancre, nulle pour la vie. Elle invente alors toutes sortes de stratagèmes pour ne plus aller à l'école. Du thermomètre chauffé sous la lampe de chevet pour faire grimper le mercure à la tentative d'entrer au couvent...
L'année de ses 9 ans, l'institutrice conseille à ses parents de consulter l'orthophoniste, convaincue que leur fille est dyslexique. Dans la salle d'attente, elle se retrouve avec des enfants handicapés et pense qu'elle est comme eux. Les quelques séances suivies ne permettent pas de régler le problème.
Au collège, Anne-Marie excelle en éducation physique et en espagnol, mais ses fautes d'orthographe sont rédhibitoires. Elle redouble la quatrième, obtient le brevet au rattrapage et, au lieu des études littéraires dont elle rêve, se retrouve dans un lycée de jeunes filles qui forme des secrétaires de direction. Elle apprend les règles de classement alphabétique, la sténographie et s'ennuie. "Ma relation bancale avec la langue a conditionné toute la première partie de ma vie. C'est à cause d'elle que j'ai subi phobie scolaire, humiliations et mauvaise orientation", résume-t-elle.
Dans sa vie professionnelle, la jeune femme traîne le même "boulet orthographique". "Tout me ramenait à ce problème qui m'opposait aux mots", raconte-t-elle. Responsable des stages dans son ancien lycée, elle est envoyée dans une formation pour illettrés. Ses courriers lui reviennent souvent maculés de rouge. "Je n'étais toujours pas dans la norme."
LES MOTS "ÉPITHÈTE", "ATTRIBUT" OU "SUBORDINATION" SONT BANNIS
Jusqu'au jour où, à 36 ans, lors d'une réunion de parents d'enfants dyslexiques, elle réalise que son problème est remédiable. Qu'il n'est pas la conséquence d'une dyslexie - c'est-à-dire d'un dysfonctionnement cérébral - mais d'une dysorthographie causée par des méthodes d'apprentissage qui ne lui ont pas convenu, en l'occurrence la méthode dite globale. Cette prise de conscience agit sur elle comme une "décharge électrique". Aujourd'hui encore, dénonce-t-elle, "la dyslexie est une étiquette que l'on colle systématiquement sur l'élève récalcitrant à l'écrit et que les enseignants ne parviennent pas à faire progresser".
Anne-Marie Gaignard se lance alors dans un grand chantier : trouver des méthodes pour en finir avec les fautes d'orthographe. "Partout où ça coinçait, je cherchais une explication qui n'était pas dans les livres de grammaire", rapporte-t-elle. Elle passe des nuits à décortiquer des phrases. Se nourrit d'ouvrages sur la mémoire, le fonctionnement du cerveau, la pédagogie. Et se met à associer à chaque mot une image mentale. "Vieille" prend deux "i" parce qu'une vieille dame a besoin de deux cannes pour marcher ; "accusé" prend deux "c" parce que l'accusé a deux menottes...
Enseignante dans une maison familiale rurale, elle organise des séances de remédiation orthographique pour ses élèves, puis pour d'autres enfants qui lui arrivent par bouche-à-oreille. Pour leur expliquer la règle des accords, elle leur raconte que la grammaire est gouvernée par deux rois, Etre et Avoir. Le premier est gentil, prévisible, et aime se déguiser en "suis", en "furent" ou en "sommes". Le second est capricieux. Le héros, un petit garçon, déjoue les pièges de la langue avec l'aide d'une fée. De ce conte, Anne-Marie Gaignard fait un livre, Hugo et les rois, validé en 2002 par les spécialistes du dictionnaire Robert et écoulé aujourd'hui à plus de 200 000 exemplaires.
"UN CP RATÉ ET ON LE PAYE TOUTE SA VIE !"
En 2009, Anne-Marie Gaignard commence à s'intéresser aux adultes. Comme avec les enfants, ses séances reposent sur une bonne dose d'empathie. "Je leur dis que ce n'est pas de leur faute, que leur problème n'est pas irrémédiable. Je leur demande de me parler de leurs souvenirs d'apprentissage et essaie de comprendre quelle mémoire est dominante chez eux, auditive, visuelle ou kinesthésique", explique-t-elle. Les mots "épithète", "attribut" ou "subordination" sont bannis. "Ma méthode est composée de bon sens et de techniques qui moi, m'ont sauvée." Chaque nouvel élève lui rappelle son passé. "Ce sont des personnes qui ont le même caillou dans la chaussure, avec qui on parle le même langage", dit-elle. Des enfants angoissés, des salariés honteux.
A chaque fois, sa colère la reprend. "Je suis atterrée en voyant ces enfants qu'on laisse passer dans la classe supérieure, alors qu'ils ont raté des moments fondamentaux du programme. Un CP raté, on le paye toute sa vie !" Les chiffres qu'elle avance font froid dans le dos : entre 30 % et 40 % des élèves de sixième seraient incapables d'écrire une phrase sans faute.
Anne-Marie Gaignard se dit être la preuve que "l'école ne fonctionne pas correctement". "Elle est conçue d'abord pour les bons et martèle aux mauvais qu'ils sont responsables de leur naufrage." En cause, selon elle, un système qui ne forme pas suffisamment ses enseignants à la pédagogie, qui ne leur donne aucun outil de remédiation, au point que ceux-ci préfèrent demander aux parents de s'en référer aux "spécialistes" en cas de difficulté.
Anne-Marie Gaignard risque de faire des mécontents. Peu importe, elle assume son côté "provoc", bien décidée à mettre un "gros coup de pied dans la fourmilière".
Aurélie Collas
Moins d'heures de français, plus de fautes
Le ministère de l'éducation nationale a proposé la même dictée aux élèves de CM2 en 1987 et en 2007. Le pourcentage d'élèves qui faisaient plus de 15 erreurs était de 26 % en 1987, il était de 46 % en 2007. Selon le collectif Sauver les lettres, deux lycéens sur trois ne maîtrisent pas l'orthographe de base ; ils étaient un peu plus d'un sur deux en 2004.
En CP, les écoliers ont 10 heures de français par semaine. En 1956, ils en avaient 15 et dans les années 1920, 17,5 heures."
"L'ex-cancre qui veut réconcilier les élèves avec l'orthographe
LE MONDE | 24.08.2012 à 14h46 • Mis à jour le 24.08.2012 à 14h46
Petite, elle était celle qui se cache au fond de la classe pour ne pas qu'on la remarque. Celle qui fixe le bout de ses chaussures quand l'institutrice pose une question de français. Anne-Marie Gaignard était "nulle" en orthographe. "Egarée dans la forêt des mots", comme elle dit. Ses notes en dictée ne dépassaient pas le zéro. La pire de toutes fut - 85. Elle avait écrit : "Le générale Degole à sové la France. De puis langlètère, il a lencé un apelle au français." A ce niveau-là, "on n'explique plus, on constate", se désole-t-elle.
Aujourd'hui, à 50 ans, Anne-Marie Gaignard est réconciliée avec la langue française. Après un long combat pour dépasser ses blocages, elle a créé l'association Plus jamais zéro, pour transmettre ses solutions aux enfants en difficulté. Elle dirige un centre de formation continue pour adultes et publie, le 29 août, son sixième ouvrage : La Revanche des nuls en orthographe (Calmann-Lévy, 256 p., 16,90 €). Un message d'espoir pour tous les fâchés avec le français.
Mais ce livre, c'est d'abord sa revanche à elle. Quand Anne-Marie Gaignard évoque ses souvenirs d'école, il y a de la colère. A 6 ans, elle reçoit une gifle cinglante. "Anne-Marie a la tête comme une passoire, lâche son institutrice à ses parents. Si elle continue comme ça, elle ne sera même pas capable de balayer les couloirs d'un hôpital !" La fillette se catalogue cancre, nulle pour la vie. Elle invente alors toutes sortes de stratagèmes pour ne plus aller à l'école. Du thermomètre chauffé sous la lampe de chevet pour faire grimper le mercure à la tentative d'entrer au couvent...
L'année de ses 9 ans, l'institutrice conseille à ses parents de consulter l'orthophoniste, convaincue que leur fille est dyslexique. Dans la salle d'attente, elle se retrouve avec des enfants handicapés et pense qu'elle est comme eux. Les quelques séances suivies ne permettent pas de régler le problème.
Au collège, Anne-Marie excelle en éducation physique et en espagnol, mais ses fautes d'orthographe sont rédhibitoires. Elle redouble la quatrième, obtient le brevet au rattrapage et, au lieu des études littéraires dont elle rêve, se retrouve dans un lycée de jeunes filles qui forme des secrétaires de direction. Elle apprend les règles de classement alphabétique, la sténographie et s'ennuie. "Ma relation bancale avec la langue a conditionné toute la première partie de ma vie. C'est à cause d'elle que j'ai subi phobie scolaire, humiliations et mauvaise orientation", résume-t-elle.
Dans sa vie professionnelle, la jeune femme traîne le même "boulet orthographique". "Tout me ramenait à ce problème qui m'opposait aux mots", raconte-t-elle. Responsable des stages dans son ancien lycée, elle est envoyée dans une formation pour illettrés. Ses courriers lui reviennent souvent maculés de rouge. "Je n'étais toujours pas dans la norme."
LES MOTS "ÉPITHÈTE", "ATTRIBUT" OU "SUBORDINATION" SONT BANNIS
Jusqu'au jour où, à 36 ans, lors d'une réunion de parents d'enfants dyslexiques, elle réalise que son problème est remédiable. Qu'il n'est pas la conséquence d'une dyslexie - c'est-à-dire d'un dysfonctionnement cérébral - mais d'une dysorthographie causée par des méthodes d'apprentissage qui ne lui ont pas convenu, en l'occurrence la méthode dite globale. Cette prise de conscience agit sur elle comme une "décharge électrique". Aujourd'hui encore, dénonce-t-elle, "la dyslexie est une étiquette que l'on colle systématiquement sur l'élève récalcitrant à l'écrit et que les enseignants ne parviennent pas à faire progresser".
Anne-Marie Gaignard se lance alors dans un grand chantier : trouver des méthodes pour en finir avec les fautes d'orthographe. "Partout où ça coinçait, je cherchais une explication qui n'était pas dans les livres de grammaire", rapporte-t-elle. Elle passe des nuits à décortiquer des phrases. Se nourrit d'ouvrages sur la mémoire, le fonctionnement du cerveau, la pédagogie. Et se met à associer à chaque mot une image mentale. "Vieille" prend deux "i" parce qu'une vieille dame a besoin de deux cannes pour marcher ; "accusé" prend deux "c" parce que l'accusé a deux menottes...
Enseignante dans une maison familiale rurale, elle organise des séances de remédiation orthographique pour ses élèves, puis pour d'autres enfants qui lui arrivent par bouche-à-oreille. Pour leur expliquer la règle des accords, elle leur raconte que la grammaire est gouvernée par deux rois, Etre et Avoir. Le premier est gentil, prévisible, et aime se déguiser en "suis", en "furent" ou en "sommes". Le second est capricieux. Le héros, un petit garçon, déjoue les pièges de la langue avec l'aide d'une fée. De ce conte, Anne-Marie Gaignard fait un livre, Hugo et les rois, validé en 2002 par les spécialistes du dictionnaire Robert et écoulé aujourd'hui à plus de 200 000 exemplaires.
"UN CP RATÉ ET ON LE PAYE TOUTE SA VIE !"
En 2009, Anne-Marie Gaignard commence à s'intéresser aux adultes. Comme avec les enfants, ses séances reposent sur une bonne dose d'empathie. "Je leur dis que ce n'est pas de leur faute, que leur problème n'est pas irrémédiable. Je leur demande de me parler de leurs souvenirs d'apprentissage et essaie de comprendre quelle mémoire est dominante chez eux, auditive, visuelle ou kinesthésique", explique-t-elle. Les mots "épithète", "attribut" ou "subordination" sont bannis. "Ma méthode est composée de bon sens et de techniques qui moi, m'ont sauvée." Chaque nouvel élève lui rappelle son passé. "Ce sont des personnes qui ont le même caillou dans la chaussure, avec qui on parle le même langage", dit-elle. Des enfants angoissés, des salariés honteux.
A chaque fois, sa colère la reprend. "Je suis atterrée en voyant ces enfants qu'on laisse passer dans la classe supérieure, alors qu'ils ont raté des moments fondamentaux du programme. Un CP raté, on le paye toute sa vie !" Les chiffres qu'elle avance font froid dans le dos : entre 30 % et 40 % des élèves de sixième seraient incapables d'écrire une phrase sans faute.
Anne-Marie Gaignard se dit être la preuve que "l'école ne fonctionne pas correctement". "Elle est conçue d'abord pour les bons et martèle aux mauvais qu'ils sont responsables de leur naufrage." En cause, selon elle, un système qui ne forme pas suffisamment ses enseignants à la pédagogie, qui ne leur donne aucun outil de remédiation, au point que ceux-ci préfèrent demander aux parents de s'en référer aux "spécialistes" en cas de difficulté.
Anne-Marie Gaignard risque de faire des mécontents. Peu importe, elle assume son côté "provoc", bien décidée à mettre un "gros coup de pied dans la fourmilière".
Aurélie Collas
Moins d'heures de français, plus de fautes
Le ministère de l'éducation nationale a proposé la même dictée aux élèves de CM2 en 1987 et en 2007. Le pourcentage d'élèves qui faisaient plus de 15 erreurs était de 26 % en 1987, il était de 46 % en 2007. Selon le collectif Sauver les lettres, deux lycéens sur trois ne maîtrisent pas l'orthographe de base ; ils étaient un peu plus d'un sur deux en 2004.
En CP, les écoliers ont 10 heures de français par semaine. En 1956, ils en avaient 15 et dans les années 1920, 17,5 heures."
- RoninMonarque
Ah mais si nous avons été formés à la pédagogie, dans les IUFM...
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- MorgaredNiveau 9
Tout à fait, mais bizarrement, les médias ne font jamais le rapprochement...
- doublecasquetteEnchanteur
Ronin a écrit:Ah mais si nous avons été formés à la pédagogie, dans les IUFM...
C'est même là qu'on nous a expliqué comment il fallait faire pour ne pas leur apprendre à lire !
- RoninMonarque
Ah vous si vous commencez à dire que les IEN et autres CPC y sont pour qqch vous allez avoir des ennuis
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- MorgaredNiveau 9
Oui mais une enquête sur les méthodes inculquées par les IUFM et imposées par les "experts", ce serait quand même trop demander.
- MorgaredNiveau 9
Ronin a écrit:Ah vous si vous commencez à dire que les IEN et autres CPC y sont pour qqch vous allez avoir des ennuis
C'est ce que je me suis empressée de faire en réaction à l'article.
- JohnMédiateur
Tiens, il faudrait que le GRIP contacte cette dame...une dysorthographie causée par des méthodes d'apprentissage qui ne lui ont pas convenu, en l'occurrence la méthode dite globale
Au passage, on peut écouter aussi Anne-Marie Gaignard ici :
https://www.neoprofs.org/t51301-europe-1-anne-siety-et-anne-marie-gaignard-qui-a-peur-des-maths-et-du-francais?highlight=gaignard
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"Qui a construit Thèbes aux sept portes ? Dans les livres, on donne les noms des Rois. Les Rois ont-ils traîné les blocs de pierre ? [...] Quand la Muraille de Chine fut terminée, Où allèrent ce soir-là les maçons ?" (Brecht)
"La nostalgie, c'est plus ce que c'était" (Simone Signoret)
- PaddyHabitué du forum
La sainte femme ! :lol!:
- neomathÉrudit
Ouai bof, les salades habituelles de tous ceux qui ont à vendre une méthode miracle pour rendre les enfants intelligents. Par contre là :
mon détecteur de pipeau s'est mis à sonner et puis là aussi :Ses notes en dictée ne dépassaient pas le zéro. La pire de toutes fut - 85.
J'ai connu l'école à l'ancienne. Les instits n'étaient pas pervers au point de comptabiliser les fautes jusqu'à moins 85. Et quand on se prenait une baffe c'était pour avoir fait les c... par pour des fautes d'orthographe.A 6 ans, elle reçoit une gifle cinglante.
- CarabasVénérable
Euh, j'en ai connu.neomath a écrit:Ouai bof, les salades habituelles de tous ceux qui ont à vendre une méthode miracle pour rendre les enfants intelligents. Par contre là :
mon détecteur de pipeau s'est mis à sonner et puis là aussi :Ses notes en dictée ne dépassaient pas le zéro. La pire de toutes fut - 85.
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Les chances uniques sur un million se réalisent neuf fois sur dix.
Terry Pratchett
- PurpleBannerNiveau 7
neomath a écrit:
J'ai connu l'école à l'ancienne. Les instits n'étaient pas pervers au point de comptabiliser les fautes jusqu'à moins 85. Et quand on se prenait une baffe c'était pour avoir fait les c... par pour des fautes d'orthographe.
- Spoiler:
- Ma mère, à l’école du village, s’est pris une gifle parce qu’elle n’avait pas fait couvrir son livre (pas le papier qu’il fallait à la maison, pas l’argent pour l’acheter, pas le type de parents qui se préoccupaient de ça… bref, pas dans la bonne famille).
Quelques minutes plus tard, exercice sur la phrase interrogative : « Donnez un exemple de phrase interrogative ». Elle est interrogée. Sa réponse : « Pourquoi le livre du maître n’est-il pas couvert ? ». Le maître s’étouffe en silence puis lâche : « On ne va pas perdre de temps avec telle une élève ».
Ensuite, je ne sais plus dans quel ordre, l’instit a dû faire un rapport, l’inspecteur est venu (a demandé à ma mère de le gifler comme le maître avait fait – elle garde un très mauvais souvenir de ce moment là, très précisément).
Résultat : elle a été renvoyée 3 jours de l’école.
Je n’estime pas (mais peut-être que je me trompe), qu’elle avait fait la c…
La coïncidence me frappe (c'est le cas de le dire) parce que ma mère s'est toujours considérée archi nulle en orthographe...
La corvée de poêle est aussi un souvenir assez vif pour elle...
Peut-être donc que cette dame Anne-Marie Gaignard, « enjolive » ou exagère, impossible de savoir. Par contre, « l’école à l’ancienne » avait aussi son lot de grosses injustices. Certes, c’était il y a 60 ans, pas 50…
- llaimaHabitué du forum
je crois que la gifle était psychologique...neomath a écrit:Ouai bof, les salades habituelles de tous ceux qui ont à vendre une méthode miracle pour rendre les enfants intelligents. Par contre là :
mon détecteur de pipeau s'est mis à sonner et puis là aussi :Ses notes en dictée ne dépassaient pas le zéro. La pire de toutes fut - 85.
J'ai connu l'école à l'ancienne. Les instits n'étaient pas pervers au point de comptabiliser les fautes jusqu'à moins 85. Et quand on se prenait une baffe c'était pour avoir fait les c... par pour des fautes d'orthographe.A 6 ans, elle reçoit une gifle cinglante.
- roxanneOracle
si, si ça arrivait..Et la gilfle, j'ai vu aussi.neomath a écrit:Ouai bof, les salades habituelles de tous ceux qui ont à vendre une méthode miracle pour rendre les enfants intelligents. Par contre là :
mon détecteur de pipeau s'est mis à sonner et puis là aussi :Ses notes en dictée ne dépassaient pas le zéro. La pire de toutes fut - 85.
J'ai connu l'école à l'ancienne. Les instits n'étaient pas pervers au point de comptabiliser les fautes jusqu'à moins 85. Et quand on se prenait une baffe c'était pour avoir fait les c... par pour des fautes d'orthographe.A 6 ans, elle reçoit une gifle cinglante.
- Reine MargotDemi-dieu
c'est vrai que c'était parfois dur. Mais parfois certains gamins d'aujourd'hui la mériteraient ("ouais, c'est boooonn" et autres joyeusetés, rien que pour ça il faudrait avoir le droit de le faire)
_________________
Quand tout va mal, quand il n'y a plus aucun espoir, il nous reste Michel Sardou
La famille Bélier
- doublecasquetteEnchanteur
"Egarée dans la forêt des mots", comme elle dit. Ses notes en dictée ne dépassaient pas le zéro. La pire de toutes fut - 85. Elle avait écrit : "Le générale Degole à sové la France. De puis langlètère, il a lencé un apelle au français." A ce niveau-là, "on n'explique plus, on constate", se désole-t-elle.
Même en notant sec, vous arrivez à trouver - 85, vous ?
Moi ça donne (j'écris les noms propres au tableau, comme mes instits de primaire le faisaient, il y a bientôt cinquante ans) :
générale (-2), à (-2), sové (-1), de puis (-1), langlétère (-2), lencé (-1), apelle (-1), au (rien ou -2), français (-1).
Ce qui fait 7/20, en comptant la faute à "au" (après tout, pourquoi ce général n'aurait-il pas lancé d'appel à un seul Français qu'il connaissait dans la foule ?) ou, en notant avec le même barème, -3/10 !
Même au certiif des années 30, avec -4 pour les fautes de grammaire et -2 d'orthographe d'usage, ça ne fait "que" -6/20 ! :shock:
- CipangoNiveau 10
doublecasquette a écrit:"Egarée dans la forêt des mots", comme elle dit. Ses notes en dictée ne dépassaient pas le zéro. La pire de toutes fut - 85. Elle avait écrit : "Le générale Degole à sové la France. De puis langlètère, il a lencé un apelle au français." A ce niveau-là, "on n'explique plus, on constate", se désole-t-elle.
Même en notant sec, vous arrivez à trouver - 85, vous ?
Moi ça donne (j'écris les noms propres au tableau, comme mes instits de primaire le faisaient, il y a bientôt cinquante ans) :
générale (-2), à (-2), sové (-1), de puis (-1), langlétère (-2), lencé (-1), apelle (-1), au (rien ou -2), français (-1).
Ce qui fait 7/20, en comptant la faute à "au" (après tout, pourquoi ce général n'aurait-il pas lancé d'appel à un seul Français qu'il connaissait dans la foule ?) ou, en notant avec le même barème, -3/10 !
Même au certiif des années 30, avec -4 pour les fautes de grammaire et -2 d'orthographe d'usage, ça ne fait "que" -6/20 ! :shock:
Mais DC je pense que l'article ne donne qu'une phrase de la dictée incriminée...Si le reste de la dictée est identique, la note s'explique.
- MarcassinHabitué du forum
C'est curieux, mais Mme Gaignard a appris à lire et écrire vers 1968. Qui pratique aujourd'hui les châtiments corporels, la notation négative en orthographe ?
Et pourtant les progrès en lecture et en écriture sont criants, aujourd'hui, non ?
Je note aussi que les interventions médiatiques de Mme Gaignard servent de publicité gratuite à sa boîte de formation et de coaching : http://www.defi9.fr/
Et pourtant les progrès en lecture et en écriture sont criants, aujourd'hui, non ?
Je note aussi que les interventions médiatiques de Mme Gaignard servent de publicité gratuite à sa boîte de formation et de coaching : http://www.defi9.fr/
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"Je regarde la grammaire comme la première partie de l'art de penser." (Condillac)
- CipangoNiveau 10
Marcassin a écrit:C'est curieux, mais Mme Gaignard a appris à lire et écrire vers 1968. Qui pratique aujourd'hui les châtiments corporels, la notation négative en orthographe ?
Il n'est pas question de châtiment corporel ici. Ilaima l'a dit au-dessus, Marcassin: relis le passage, la gifle est psychologique, symbolique, c'est le fait que son institutrice dise qu'elle a "la tête comme une passoire" et la catalogue comme cancre irrémédiable. C'est une métaphore journalistique, si tu préfères.
- philannDoyen
Ceci dit mon frère, né en 1984 s'est pris une fessée déculottée en classe par son instit' de CP!
Il y a des gens qui appliquent les dernières instructions à la lettre, mais d'autres pensent que l'âge de Cro-magnon avait du bon!!!
Il y a des gens qui appliquent les dernières instructions à la lettre, mais d'autres pensent que l'âge de Cro-magnon avait du bon!!!
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2014-2015: poste fixe dans les Hauts de Seine
2013-2014: certifiée stagiaire dans les Hauts de Seine
2011-2013: prof. contractuelle dans l'Essonne
- MarcassinHabitué du forum
Si la gifle est psychologique, l'article est rédigé de manière plus que maladroite...Cipango a écrit:Il n'est pas question de châtiment corporel ici. Ilaima l'a dit au-dessus, Marcassin: relis le passage, la gifle est psychologique, symbolique, c'est le fait que son institutrice dise qu'elle a "la tête comme une passoire" et la catalogue comme cancre irrémédiable. C'est une métaphore journalistique, si tu préfères.
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"Je regarde la grammaire comme la première partie de l'art de penser." (Condillac)
- CipangoNiveau 10
Marcassin a écrit:Si la gifle est psychologique, l'article est rédigé de manière plus que maladroite...Cipango a écrit:Il n'est pas question de châtiment corporel ici. Ilaima l'a dit au-dessus, Marcassin: relis le passage, la gifle est psychologique, symbolique, c'est le fait que son institutrice dise qu'elle a "la tête comme une passoire" et la catalogue comme cancre irrémédiable. C'est une métaphore journalistique, si tu préfères.
Oui l'article est maladroit en de nombreux endroits, c'est évident.
- MarcassinHabitué du forum
Je note dans la Faq de son site :
C'est vrai qu'on n'est pas très efficace dans l’Éducation Nationale...
Je note aussi que le tarif de cette formation en 7h est de 590€ et de 980€ pour la formation en 14h. Mme Gaignard a vraiment tout de la philanthrope - pour citer "Le Monde" - "ex-cancre qui veut réconcilier les élèves avec l'orthographe". Un bon petit business surtout...
Source : http://www.arlandjee.com/documents/calendrierdefi9.pdf
C'est vrai qu'on n'est pas très efficace dans l’Éducation Nationale...
Je note aussi que le tarif de cette formation en 7h est de 590€ et de 980€ pour la formation en 14h. Mme Gaignard a vraiment tout de la philanthrope - pour citer "Le Monde" - "ex-cancre qui veut réconcilier les élèves avec l'orthographe". Un bon petit business surtout...
Source : http://www.arlandjee.com/documents/calendrierdefi9.pdf
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"Je regarde la grammaire comme la première partie de l'art de penser." (Condillac)
- DionysosFidèle du forum
En même temps, vendre une méthode d'orthographe a un dysorthographique , c'est un peu comme vendre un tableau à un aveugle non ?
"Venez tester, s'est magik !"
"Oui, oui, je vous assure, c'est un Picasso !"
"Venez tester, s'est magik !"
"Oui, oui, je vous assure, c'est un Picasso !"
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"We're all in the gutter, but some of us are looking at the stars". O.Wilde.
- MalagaModérateur
J'ai compris, comme llaima, que la gifle était psychologique et non réellement physique. Néanmoins, cela ne me choquerait pas tant que ça; lorsque j'étais en maternelle, mon instit nous donnait des petits coups de pied aux fesses lorsque nous faisions des bêtises. J'en ai reçu une seule fois mais je m'en souviens encore.
Maintenant, effectivement, quand on voit les tarifs pratiqués par cette dame, on entend différemment son discours.
Maintenant, effectivement, quand on voit les tarifs pratiqués par cette dame, on entend différemment son discours.
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J'utilise des satellites coûtant plusieurs millions de dollars pour chercher des boîtes Tupperware dans la forêt ; et toi, c'est quoi ton hobby ?
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