- RobinFidèle du forum
Marcel Gauchet, Le désenchantement du monde, une histoire politique de la religion, Gallimard, 1985, FOLIO essais
Le lecteur trouvera les réponses de Marcel Gauchet aux objections que son ouvrage suscita dans La condition historique, Folio essais n° 465.
Ce livre dessine un programme, explique Marcel Gauchet dans la présentation de l'ouvrage. Il ne prétend pas épuiser l'Histoire politique de la religion dont il revendique le projet ; son propos n'est que d'en jeter les bases ; il se borne à en définir le cadre et les perspectives.
Il est écrit en fonction d'une double thèse qui en commande l'économie. A savoir que derrière les Églises qui perdurent et la foi qui demeure, la trajectoire vivante du religieux est au sein de notre monde pour l'essentiel achevée et que l'originalité radicale de l'occident moderne tient toute à la réincorporation au cœur du lien et de l'activité des hommes de l'élément sacral qui les a toujours modelés du dehors. Si fin de la religion il y a, ce n'est pas au dépérissement de la croyance qu'elle se juge, c'est à la recomposition de l'univers humain-social non seulement en dehors de la religion, mais à partir et au rebours de sa logique religieuse d'origine. C'est l'examen de ce processus de dissolution et de retournement de l'immémoriale emprise organisatrice du religieux que nous avons privilégié."
"Il est des ouvrages qui, très vite, s'imposent comme des classiques contemporains. Dès sa parution en 1985, cette Histoire politique de la religion est tenue pour telle. L'ouvrage comble, il est vrai, une grande lacune, depuis les travaux pionniers de Durkheim, Max Weber et Rudolf Otto, en rendant au sujet la place qu'il mérite.
C'est le religieux qui a modelé activement, et plus profondément qu'il n'y paraît, la réalité collective dans toutes les sociétés jusqu'à la nôtre, en particulier les formes politiques.
Marcel Gauchet propose un renversement de perspective : on a voulu voir l'Histoire des religions comme un développement ; or la religion pure est au commencement. ce que nous appelons "grandes religions" correspond, en fait, à autant d'étapes d'une mise en question du religieux dans sa rigueur primordiale. de ce point de vue, il faut mesurer la spécificité révolutionnaire du christianisme et son rôle à la racine du développement occidental. Marcel Gauchet caractérise le devenir des sociétés contemporaines, depuis l'essor des techniques jusqu'à l'enracinement des procédures démocratiques, comme un mouvement vers une société hors religion. Le monde d'aujourd'hui ne s'explique que par la sortie et l'inversion de l'ancienne économie religieuse. Sa particularité, c'est le désenchantement du monde."
Plan de l'ouvrage :
Première partie : Les métamorphoses du divin - origine, sens et devenir du religieux
Historicité du religieux
I) La religion première ou le règne du passé pur
II) L'Etat, transformateur sacral
III) Dynamique de la transcendance
IV) De l'immersion dans la nature à la transformation de la nature
Deuxième partie : Apogée et mort de Dieu, le christianisme et le développement occidental
I) Puissances du sujet divin
II) Figures du sujet humain
Le religieux après la religion
Né en 1946, historien et philosophe, directeur d'études à l'École des hautes études en sciences sociales de Paris et au Centre de recherches politiques Raymond-Aron, Marcel Gauchet est également rédacteur en chef de la revue Le Débat depuis sa création, en 1980. Il anime un blogue personnel (gauchet.blogspot.com). Il demeure un des intellectuels les plus atypiques et les plus respectés produits par la France depuis Mai 68.
Dès 1966, il est lié à Claude Lefort, qui va déterminer son orientation et ses intérêts. Le philosophe Claude Lefort est l’un des fondateurs du mouvement «Socialisme ou barbarie» qui, dans les années 70, se réclame du marxisme tout en concentrant ses efforts sur l’analyse et la dénonciation de la pensée «totalitaire».
A partir de 1968, Marcel Gauchet rompt avec le marxisme et s’efforce de formuler une théorie de l’histoire «alternative». Il se rapproche de Pierre Clastres (auteur de La société contre l’Etat, 1974) et de Gladys Swain (psychiatre) avec qui il écrira plusieurs livres sur la folie liée à la modernité (La pratique de l’esprit humain. L’institution asilaire et la révolution démocratique , 1980), de Cornélius Castoriadis, philosophe du groupe «Socialisme et barbarie», et des historiens anti-totalitaires et post-marxistes, François Furet et Pierre Nora.
En 1980, Pierre Nora lui propose de devenir rédacteur de la revue Débat. En 1980, également, il publie un article fameux : «Les droits de l’homme ne sont pas une politique». En 1989, il entre au «Centre de recherche Raymond Aron», où il rejoint Jacques Julliard et Monique Canto-Sperber. Le centre R. Aron est généralement considéré comme le bastion de la pensée libérale aujourd’hui en France.
Le lecteur trouvera les réponses de Marcel Gauchet aux objections que son ouvrage suscita dans La condition historique, Folio essais n° 465.
Ce livre dessine un programme, explique Marcel Gauchet dans la présentation de l'ouvrage. Il ne prétend pas épuiser l'Histoire politique de la religion dont il revendique le projet ; son propos n'est que d'en jeter les bases ; il se borne à en définir le cadre et les perspectives.
Il est écrit en fonction d'une double thèse qui en commande l'économie. A savoir que derrière les Églises qui perdurent et la foi qui demeure, la trajectoire vivante du religieux est au sein de notre monde pour l'essentiel achevée et que l'originalité radicale de l'occident moderne tient toute à la réincorporation au cœur du lien et de l'activité des hommes de l'élément sacral qui les a toujours modelés du dehors. Si fin de la religion il y a, ce n'est pas au dépérissement de la croyance qu'elle se juge, c'est à la recomposition de l'univers humain-social non seulement en dehors de la religion, mais à partir et au rebours de sa logique religieuse d'origine. C'est l'examen de ce processus de dissolution et de retournement de l'immémoriale emprise organisatrice du religieux que nous avons privilégié."
"Il est des ouvrages qui, très vite, s'imposent comme des classiques contemporains. Dès sa parution en 1985, cette Histoire politique de la religion est tenue pour telle. L'ouvrage comble, il est vrai, une grande lacune, depuis les travaux pionniers de Durkheim, Max Weber et Rudolf Otto, en rendant au sujet la place qu'il mérite.
C'est le religieux qui a modelé activement, et plus profondément qu'il n'y paraît, la réalité collective dans toutes les sociétés jusqu'à la nôtre, en particulier les formes politiques.
Marcel Gauchet propose un renversement de perspective : on a voulu voir l'Histoire des religions comme un développement ; or la religion pure est au commencement. ce que nous appelons "grandes religions" correspond, en fait, à autant d'étapes d'une mise en question du religieux dans sa rigueur primordiale. de ce point de vue, il faut mesurer la spécificité révolutionnaire du christianisme et son rôle à la racine du développement occidental. Marcel Gauchet caractérise le devenir des sociétés contemporaines, depuis l'essor des techniques jusqu'à l'enracinement des procédures démocratiques, comme un mouvement vers une société hors religion. Le monde d'aujourd'hui ne s'explique que par la sortie et l'inversion de l'ancienne économie religieuse. Sa particularité, c'est le désenchantement du monde."
Plan de l'ouvrage :
Première partie : Les métamorphoses du divin - origine, sens et devenir du religieux
Historicité du religieux
I) La religion première ou le règne du passé pur
II) L'Etat, transformateur sacral
III) Dynamique de la transcendance
IV) De l'immersion dans la nature à la transformation de la nature
Deuxième partie : Apogée et mort de Dieu, le christianisme et le développement occidental
I) Puissances du sujet divin
II) Figures du sujet humain
Le religieux après la religion
Né en 1946, historien et philosophe, directeur d'études à l'École des hautes études en sciences sociales de Paris et au Centre de recherches politiques Raymond-Aron, Marcel Gauchet est également rédacteur en chef de la revue Le Débat depuis sa création, en 1980. Il anime un blogue personnel (gauchet.blogspot.com). Il demeure un des intellectuels les plus atypiques et les plus respectés produits par la France depuis Mai 68.
Dès 1966, il est lié à Claude Lefort, qui va déterminer son orientation et ses intérêts. Le philosophe Claude Lefort est l’un des fondateurs du mouvement «Socialisme ou barbarie» qui, dans les années 70, se réclame du marxisme tout en concentrant ses efforts sur l’analyse et la dénonciation de la pensée «totalitaire».
A partir de 1968, Marcel Gauchet rompt avec le marxisme et s’efforce de formuler une théorie de l’histoire «alternative». Il se rapproche de Pierre Clastres (auteur de La société contre l’Etat, 1974) et de Gladys Swain (psychiatre) avec qui il écrira plusieurs livres sur la folie liée à la modernité (La pratique de l’esprit humain. L’institution asilaire et la révolution démocratique , 1980), de Cornélius Castoriadis, philosophe du groupe «Socialisme et barbarie», et des historiens anti-totalitaires et post-marxistes, François Furet et Pierre Nora.
En 1980, Pierre Nora lui propose de devenir rédacteur de la revue Débat. En 1980, également, il publie un article fameux : «Les droits de l’homme ne sont pas une politique». En 1989, il entre au «Centre de recherche Raymond Aron», où il rejoint Jacques Julliard et Monique Canto-Sperber. Le centre R. Aron est généralement considéré comme le bastion de la pensée libérale aujourd’hui en France.
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