Comment expliquer le manque de candidats aux concours d'enseignement ?
- JohnMédiateur
Dans un article très justement remarqué par Will T., la chute des recrutements aux concours est attribuée au système scolaire lui-même, qui serait nocif pour les élèves et rejeté par les étudiants.
http://tempsreel.nouvelobs.com/education/20120717.OBS7418/profs-pourquoi-le-metier-ne-plait-plus.html
Est-ce votre analyse ?
http://tempsreel.nouvelobs.com/education/20120717.OBS7418/profs-pourquoi-le-metier-ne-plait-plus.html
Comment relancer la vocation à l'heure où il va falloir plus que doubler les recrutements pour tenir la fameuse promesse des 60 000 postes ? Vincent Peillon promet de revoir la formation de bout en bout, de remettre des moyens, mais voici quelques bonnes pratiques. En Corée du Sud ou en Finlande, un poste dans un établissement en difficulté est une promotion, une mission particulièrement intéressante et non une corvée. A la clé, des effectifs réduits, du temps pour se former, etc. "En Suède, explique Pauline Musset, les jeunes enseignants disposent d'une journée par semaine pour aller observer leurs collègues chevronnés. Au Royaume-Uni, une campagne de publicité jouant sur le prestige, qui comparait les professeurs à des avocats, à des médecins, a donné d'excellents résultats." Peut-être faudrait-il surtout revoir nos méthodes : la France se distingue dans les enquêtes de l'OCDE par le mal-être de ses élèves. Et Anne Fraïsse en est sûre : "Nos étudiants, avant tout, ne veulent pas retourner dans l'école qu'ils ont connue."
Est-ce votre analyse ?
_________________
En achetant des articles au lien ci-dessous, vous nous aidez, sans frais, à gérer le forum. Merci !
"Qui a construit Thèbes aux sept portes ? Dans les livres, on donne les noms des Rois. Les Rois ont-ils traîné les blocs de pierre ? [...] Quand la Muraille de Chine fut terminée, Où allèrent ce soir-là les maçons ?" (Brecht)
"La nostalgie, c'est plus ce que c'était" (Simone Signoret)
- User7917Niveau 9
C'est vrai qu'il faudrait valoriser le métier, souvent mal considéré... Mais je pense que le bac + 5 fait reculer les candidats potentiels, sachant qu'après (ou en M2), il faut réussir le concours... Ce qui prend du temps parfois...
Et le début de carrière n'est pas facile avec un plein temps tout de suite ! Cette année, il y aura trois heures de décharge parce qu'on commence à se rendre compte des difficultés, mais est-ce suffisant?
Autre point soulevé dans ton article : "les jeunes enseignants vont voir des profs chevronnés". Il est évident que c'est une bonne chose, mais en France, aller voir un collègue, c'est "avouer" quelque part que l'on a peut-être des difficultés... alors, on ne parle de rien, notamment quand on débute, et on reste avec ses difficultés, voire ses "souffrances" face à sa classe... Je le vois déjà en tant que tutrice, certains stagiaires ont du mal à accepter la présence d'un tuteur dans leur classe, et l'échange n'est pas toujours évident.
Oui, le recrutement va devenir de plus en plus problématique...
Et le début de carrière n'est pas facile avec un plein temps tout de suite ! Cette année, il y aura trois heures de décharge parce qu'on commence à se rendre compte des difficultés, mais est-ce suffisant?
Autre point soulevé dans ton article : "les jeunes enseignants vont voir des profs chevronnés". Il est évident que c'est une bonne chose, mais en France, aller voir un collègue, c'est "avouer" quelque part que l'on a peut-être des difficultés... alors, on ne parle de rien, notamment quand on débute, et on reste avec ses difficultés, voire ses "souffrances" face à sa classe... Je le vois déjà en tant que tutrice, certains stagiaires ont du mal à accepter la présence d'un tuteur dans leur classe, et l'échange n'est pas toujours évident.
Oui, le recrutement va devenir de plus en plus problématique...
- Invité21Fidèle du forum
Les raisons qui font que je ne veux pas faire longtemps ce métier - même si pour une future néotit, je suis vernie avec un poste fixe dans un lycée tranquille.
- Avec pour le moment mon bac+6 et mon bon très bon parcours dans le supérieur, je crois que je peux aller plus loin. J'ai peur de l'ennui. Les lettres ne sont pas ma seule passion, et le manque d'évolution dans ce métier me terrifie.
- Le salaire n'est pas un vrai pb. , mais je suis agrégée. Cependant, je le trouve malgré tout peu élevé.
- La rigidité du système de mutation: si mon poste saute, où vais-je me retrouver? Je n'ai que peu de points...
- Être en classe face à des élèves atones, indifférents, et parfois même méprisants et violents me renvoie une image très négative de moi-même et de la fonction: je ne veux pas être un garde-chiourme qui parle dans le vide.
- Enfin, et c'est vrai, si j'ai toujours aimé les études, je n'ai pas toujours aimé l'école et le lieu en lui-même me lasse. Je ne me vois pas encore ouvrir mon petit casier à 60 ans...
- Avec pour le moment mon bac+6 et mon bon très bon parcours dans le supérieur, je crois que je peux aller plus loin. J'ai peur de l'ennui. Les lettres ne sont pas ma seule passion, et le manque d'évolution dans ce métier me terrifie.
- Le salaire n'est pas un vrai pb. , mais je suis agrégée. Cependant, je le trouve malgré tout peu élevé.
- La rigidité du système de mutation: si mon poste saute, où vais-je me retrouver? Je n'ai que peu de points...
- Être en classe face à des élèves atones, indifférents, et parfois même méprisants et violents me renvoie une image très négative de moi-même et de la fonction: je ne veux pas être un garde-chiourme qui parle dans le vide.
- Enfin, et c'est vrai, si j'ai toujours aimé les études, je n'ai pas toujours aimé l'école et le lieu en lui-même me lasse. Je ne me vois pas encore ouvrir mon petit casier à 60 ans...
- CondorcetOracle
Les conditions de l'année de stage, le "dumping professionnel larvé" auquel se livre l'Etat, l'affadissement du volet intellectuel inhérent à l'école invitent les candidats potentiels à la circonspection. Si le contexte économique s'améliorait, il est probable que cette désaffection s'amplifierait.
- *Lady of Shalott*Fidèle du forum
A la réflexion, je n'en coche "que" cinq
- Les élèves sont difficiles : les étudiants ont tous des souvenirs de classes pénibles, et ça peut faire peur.
- La mastérisation rallonge le temps des études : ça peut décourager, en effet. C'est un peu long avant de pouvoir gagner sa vie.
- Les certifications : je n'ai jamais entendu qui que ce soit dire du bien de ces machins.
- D'autres professions sont plus attractives : bah oui, c'est certain, et ça rejoint, dans une certaine mesure, les deux premiers points.
- Mais il y a à mon avis une autre raison qui pèse beaucoup : c'est la peur de devoir quitter sa région et de se retrouver séparé des siens.
Je ne suis pas sûre qu'un étudiant réalise bien que le salaire n'est pas extraordinaire, que la profession est déconsidérée ou que l'on s'engage pour des années de TZRiat : il faut connaître un peu le milieu de l'intérieur pour ça.
- Les élèves sont difficiles : les étudiants ont tous des souvenirs de classes pénibles, et ça peut faire peur.
- La mastérisation rallonge le temps des études : ça peut décourager, en effet. C'est un peu long avant de pouvoir gagner sa vie.
- Les certifications : je n'ai jamais entendu qui que ce soit dire du bien de ces machins.
- D'autres professions sont plus attractives : bah oui, c'est certain, et ça rejoint, dans une certaine mesure, les deux premiers points.
- Mais il y a à mon avis une autre raison qui pèse beaucoup : c'est la peur de devoir quitter sa région et de se retrouver séparé des siens.
Je ne suis pas sûre qu'un étudiant réalise bien que le salaire n'est pas extraordinaire, que la profession est déconsidérée ou que l'on s'engage pour des années de TZRiat : il faut connaître un peu le milieu de l'intérieur pour ça.
_________________
"Est-ce que les professeurs vont dans un au-delà spécial quand ils meurent ? fit Cohen. - Je ne crois pas", répondit tristement monsieur Cervelas. Il se demanda un instant s'il existait réellement dans les cieux une grande Heure de Libre. Ça paraissait peu probable. Il y aurait sûrement des corrections à se taper. (T. Pratchett, Les Tribulations d'un mage en Aurient)
- CeladonDemi-dieu
Tiens, bizarre...
"Les concours externes du second degré public s’inscrivent tous à la hausse ou dans une constance : en moyenne +7,4%.
S’agissant plus particulièrement de l’agrégation et du Capes, on relève une hausse très significative du nombre d’inscrits (+10,2% pour ces deux concours soit près de 5000 inscrits supplémentaires).
Cette croissance est d’autant plus positive qu’elle touche les disciplines les plus déficitaires depuis deux sessions : mathématiques (+ 16,1%), anglais (+17,1%) et lettres (+12%)."
Cité par Will sur un autre topic.
"Les concours externes du second degré public s’inscrivent tous à la hausse ou dans une constance : en moyenne +7,4%.
S’agissant plus particulièrement de l’agrégation et du Capes, on relève une hausse très significative du nombre d’inscrits (+10,2% pour ces deux concours soit près de 5000 inscrits supplémentaires).
Cette croissance est d’autant plus positive qu’elle touche les disciplines les plus déficitaires depuis deux sessions : mathématiques (+ 16,1%), anglais (+17,1%) et lettres (+12%)."
Cité par Will sur un autre topic.
- InvitéInvité
Le salaire est trop bas
Je pense que ça joue plus où moins selon les matières, à bac + 5, tu peux trouver d'autres métiers qui te proposes plus de 2000€ et des perspectives de carrières bien plus intéressantes.
La profession est mal considérée
Je ne sais pas si un étudiant s'en rend vraiment compte, ou que ça influe ses choix. Je pense que c'est quelque chose qui prend de l'importance une fois que tu es dans le métier.
Les élèves sont difficiles
Je ne suis pas sûr que cela joue : tous les futurs profs éventuels n'ont pas été dans des classes infernales.
Les enseignants potentiels rejettent l'éducation nationale, trop élitiste et archaïque
?
Les jurys de concours sont trop exigeants
Je parlerais plutôt du taux de réussite du concours qui peut refroidir certains étudiants qui ne peuvent pas se permette de passer le concours 2 voir 3 ans sans la certitude de l'avoir à la fin.
La mastérisation rallonge le temps des études
De toutes façons, s'il se lance dans des études longues, il faudra bien qu'il aille jusqu'au master !
Les certifications complémentaires (Cles, C2i) rajoutent des difficultés
Je pense que c'est quelque chose qu'ils découvrent une fois lancés dans la préparation du concours.
D'autres professions sont plus attractives après 5 ans d'études
je pense que c'est un des points essentiel.
Je pense que ça joue plus où moins selon les matières, à bac + 5, tu peux trouver d'autres métiers qui te proposes plus de 2000€ et des perspectives de carrières bien plus intéressantes.
La profession est mal considérée
Je ne sais pas si un étudiant s'en rend vraiment compte, ou que ça influe ses choix. Je pense que c'est quelque chose qui prend de l'importance une fois que tu es dans le métier.
Les élèves sont difficiles
Je ne suis pas sûr que cela joue : tous les futurs profs éventuels n'ont pas été dans des classes infernales.
Les enseignants potentiels rejettent l'éducation nationale, trop élitiste et archaïque
?
Les jurys de concours sont trop exigeants
Je parlerais plutôt du taux de réussite du concours qui peut refroidir certains étudiants qui ne peuvent pas se permette de passer le concours 2 voir 3 ans sans la certitude de l'avoir à la fin.
La mastérisation rallonge le temps des études
De toutes façons, s'il se lance dans des études longues, il faudra bien qu'il aille jusqu'au master !
Les certifications complémentaires (Cles, C2i) rajoutent des difficultés
Je pense que c'est quelque chose qu'ils découvrent une fois lancés dans la préparation du concours.
D'autres professions sont plus attractives après 5 ans d'études
je pense que c'est un des points essentiel.
- KilmenyEmpereur
J'ai voté "élèves trop difficiles" et autres.
Je ne suis pas dans un établissement difficile. Pourtant, plusieurs élèves m'ont déjà dit "j'aurais bien aimé être prof, mais quand on voit le niveau ou l'attitude de certains élèves, cela ne me donne pas envie"
Et puis, le niveau général des élèves/étudiants baisse et je pense qu'ils ne se sentent pas capable d'enseigner.
Je ne suis pas dans un établissement difficile. Pourtant, plusieurs élèves m'ont déjà dit "j'aurais bien aimé être prof, mais quand on voit le niveau ou l'attitude de certains élèves, cela ne me donne pas envie"
Et puis, le niveau général des élèves/étudiants baisse et je pense qu'ils ne se sentent pas capable d'enseigner.
_________________
Un petit clic pour les animaux : http://www.clicanimaux.com/catalog/accueil.php?sites_id=1
- CeladonDemi-dieu
Ils ont tort, Kilmeny, rassure-les. Il ne s'agit pas d'enseigner mais de manager. Voir le fil sur Muller.
- lalilalaEmpereur
Un peu comme vous : le fait de devoir se taper un master pour avoir le droit de se ramasser peut-être plusieurs fois au concours, les élèves qui sont difficiles, les mutations.
_________________
Nuestra vida es un círculo dantesco.
Mon blog
- alberto79Habitué du forum
Il y a un aspect sur lequel je ne crois pas qu’on réfléchit souvent. C’est qu’en France on compte simplement le nombre d’années théoriques d’un diplôme après le BAC, Bac+2, Bac +3, Bac + 5, etc et on fait comme si ces diplômes donnaient les mêmes options dans le monde du travail. C’est pourquoi l’option « d'autres professions sont plus attractives après 5 ans d'études » me semble un peu trompeuse. Ainsi, après un Bac + 5 (ou un Bac + 8 c’est pareil) de LM, LC, LLCE, Géographie, Histoire, Biologie, etc, qu’est-ce que vous avez comme débouchés dans le monde du travail autre que l’enseignement ? Je comprends qu’un Bac + 5 en maths, économie, une école d’ingénieurs, permettent de faire d’autres choses mais pour les filières signalées plus haut c’est soit l’enseignement, soit des professions moins qualifiées.
- alberto79Habitué du forum
Sinon, je crois que le cause principale est une mélange des trois premières options: « Le salaire est trop bas .La profession est mal considérée .Les élèves sont difficiles » et particulièrement la seconde « La profession est mal considérée ».
- tangoExpert spécialisé
pour moi, la profession est vraiment trop mal considérée. les étudiants se disent si je fais un master alors autant faire autre chose qui sera bien vu et mieux payé. ça fait vraiment mal de voir les gens nous rabaisser continuellement.
de plus, les élèves sont de pire en pire...
sans compter sur le système de mutation inhumain, on ne voit pas ça dans les entreprises... ou dans une moindre mesure.
de plus, les élèves sont de pire en pire...
sans compter sur le système de mutation inhumain, on ne voit pas ça dans les entreprises... ou dans une moindre mesure.
- CeladonDemi-dieu
A télécom non plus...
- InvitéInvité
Je ne suis pas sûr que les mutations entre tellement en compte dans le choix. On peut voir ici, comme sur d'autres forum, que beaucoup découvrent le fonctionnement des muts lorsqu'ils sont stagiaires et qu'ils doivent participer au mouvement inter en décembre.
- tangoExpert spécialisé
dans ma filière 3 sur 5 sont partis en cours de M1 à cause de la découverte du système des mutations et du fiasco de la masterisation.
en M2, j'étais toute seule...
en M2, j'étais toute seule...
- *Lady of Shalott*Fidèle du forum
Kilmeny a écrit:J'ai voté "élèves trop difficiles" et autres.
Je ne suis pas dans un établissement difficile. Pourtant, plusieurs élèves m'ont déjà dit "j'aurais bien aimé être prof, mais quand on voit le niveau ou l'attitude de certains élèves, cela ne me donne pas envie".
C'est quelque chose que j'ai entendu souvent. Du coup, certains - enfin généralement certaines - préfèrent le CRPE, qui permet aussi (me semble-t-il) de ne pas être muté à Trèstrèslointain.
- lalilalaEmpereur
Will.T a écrit:Je ne suis pas sûr que les mutations entre tellement en compte dans le choix. On peut voir ici, comme sur d'autres forum, que beaucoup découvrent le fonctionnement des muts lorsqu'ils sont stagiaires et qu'ils doivent participer au mouvement inter en décembre.
Oui, on ne connaît pas en détail le système mais dans l'esprit de pas mal d'étudiants, premier poste (ils ne savent pas qu'il existe des TZR non plus) dans l'enseignement= établissement chaud de la région parisienne ou dans le nord. J'ai connu pas mal d'étudiants à la fac qui ont renoncé à cause de ça. L'année dernière il y avait une contractuelle en lettres dans mon lycée et elle ne voulait pas passer le concours à cause de ça. Nos résultats de mutation inter l'ont bien confortée dans son choix...
_________________
Nuestra vida es un círculo dantesco.
Mon blog
- nqt75010Niveau 2
Bonjour à toutes et à tous,
Vaste sujet ... Pour ne reprendre que l'une des propositions, concernant le fait qu'avec un BAC+5 les opportunités dans le privé sont plus importantes...
Vous REVEZ complètement... Je suis, pour me dévoiler un peu plus, issu du privé (et même diplômé en Management Bac+5) et je peux vous dire que le système franco-français, même si l'on essaye de vous faire croire le contraire avec quelques reportages télévisés ou articles, s'appuie essentiellement sur "la connaissance" (d'une ou de personnes = cooptation = piston) et non sur la "compétence" ou le mérite.
A un niveau cadre, vous entendrez de nombreux autodidactes autoproclamés mais avant tout pistonnés et occupant des postes à responsabilité, qui se targuent d'avoir réussi SANS l'école (je vous passe les nombreux exemples que les ados prennent comme modèle de réussite...). Il y a aussi des gens compétents (fort heureusement) dans les entreprises mais qui ne sont, pour la plupart, pas là par hasard....
Demandez aux étudiants d'Ecole de commerce le discours qu'on leur a tenu sur l'importance de développer leur "réseau" (en réalité = cooptation ou piston)...
La spécificité de l'EN et du concours est qu'il existe un lien ténu et direct entre les études faites et le métier exercé (fort heureusement)... Ce que j'ai découvert et vécu dans le privé est fort différent ...
Essayez d'envoyer des CVs sans ne connaître personne dans une entreprise française à un poste niveau cadre, avec votre parcours universitaire et en ayant été principalement enseignant...Vous m'en direz des nouvelles...
Je pense que l'une des priorités est d'envisager, tout en gardant bien sûr le statut de fonctionnaire, de permettre à TOUS les enseignants qui le souhaitent, et à un moment de leur carrière, d'aller travailler dans le privé, à un poste niveau cadre, dans les grandes entreprises...Je peux vous assurer qu'il y a de nombreux secteurs (celui dans lequel j'ai travaillé) où les enseignants pourraient faire valoir leurs compétences et surtout faire la différence...
Dernière chose...Je trouve à titre personnel, qu'il se développe de plus en plus, et ceci a tout particulièrement été prégnant, lors des 5 dernières années, un sentiment général chez certaines personnes du "J'ai pu tout faire/J'ai pu tout réussir", et ce, "SANS l'Ecole"...Lorsque l'on dit, entre autres, que l'ascenseur social est bloqué, j'ai bien peur que ce dernier finisse par ne même plus exister...!!!
Vaste sujet ... Pour ne reprendre que l'une des propositions, concernant le fait qu'avec un BAC+5 les opportunités dans le privé sont plus importantes...
Vous REVEZ complètement... Je suis, pour me dévoiler un peu plus, issu du privé (et même diplômé en Management Bac+5) et je peux vous dire que le système franco-français, même si l'on essaye de vous faire croire le contraire avec quelques reportages télévisés ou articles, s'appuie essentiellement sur "la connaissance" (d'une ou de personnes = cooptation = piston) et non sur la "compétence" ou le mérite.
A un niveau cadre, vous entendrez de nombreux autodidactes autoproclamés mais avant tout pistonnés et occupant des postes à responsabilité, qui se targuent d'avoir réussi SANS l'école (je vous passe les nombreux exemples que les ados prennent comme modèle de réussite...). Il y a aussi des gens compétents (fort heureusement) dans les entreprises mais qui ne sont, pour la plupart, pas là par hasard....
Demandez aux étudiants d'Ecole de commerce le discours qu'on leur a tenu sur l'importance de développer leur "réseau" (en réalité = cooptation ou piston)...
La spécificité de l'EN et du concours est qu'il existe un lien ténu et direct entre les études faites et le métier exercé (fort heureusement)... Ce que j'ai découvert et vécu dans le privé est fort différent ...
Essayez d'envoyer des CVs sans ne connaître personne dans une entreprise française à un poste niveau cadre, avec votre parcours universitaire et en ayant été principalement enseignant...Vous m'en direz des nouvelles...
Je pense que l'une des priorités est d'envisager, tout en gardant bien sûr le statut de fonctionnaire, de permettre à TOUS les enseignants qui le souhaitent, et à un moment de leur carrière, d'aller travailler dans le privé, à un poste niveau cadre, dans les grandes entreprises...Je peux vous assurer qu'il y a de nombreux secteurs (celui dans lequel j'ai travaillé) où les enseignants pourraient faire valoir leurs compétences et surtout faire la différence...
Dernière chose...Je trouve à titre personnel, qu'il se développe de plus en plus, et ceci a tout particulièrement été prégnant, lors des 5 dernières années, un sentiment général chez certaines personnes du "J'ai pu tout faire/J'ai pu tout réussir", et ce, "SANS l'Ecole"...Lorsque l'on dit, entre autres, que l'ascenseur social est bloqué, j'ai bien peur que ce dernier finisse par ne même plus exister...!!!
- InviteeFVénérable
J'ai voté de la façon suivante
Le salaire est trop bas
=> véridique, je me souviens d'en avoir discuté avec des plus jeunes que moi quand j'étais contractuelle. Une étudiante de licence m'avait répondu "oh moi je ne serai jamais prof, c'est trop mal payé, trop d'années d'études, mon copain qui est tourneur-fraiseur et n'a pas le bac gagne déjà 600€ de plus que toi et il travaille depuis deux ans"
Anecdotique, mais je pense que cela montre qu'il y a quand même une volonté de la part des (ou du moins de certains des) étudiants de déboucher sur une profession qui "rentabilise" (avec gros guillemets) le temps d'études.
=>La profession est mal considérée
Les personnes ne connaissant pas la réalité de l'interne peuvent ne pas en avoir conscience, mais au long de mes 5 années de master (et encore plus pendant le doctorat) j'ai entendu presque à chaque cours les intervenants de fac dénigrer l'enseignement secondaire, les conditions difficiles, le manque d'intérêt, le ratatinement intellectuel, le salaire dérisoire... (ce ne sont pas mes mots)
Je pense que ce point-là : les gens qui s'y connaissent le disent eux-mêmes, doit avoir un minimum d'influence...
=> Les jurys de concours sont trop exigeants
Dans l'esprit de beaucoup, oui
=> La mastérisation rallonge le temps des études
L'un des nerfs de la guerre selon moi. J'ai rencontré des contractuels qui ne pouvaient présenter que l'interne, pas l'externe, car ils n'avaient pas le master, qui ont raté le concours cette année pour la 2eme et 3eme fois et n'ont pas le courage de s'inscrire en master...
Ou bien des étudiant(e)s qui ont mis 6 ou 7 ans pour obtenir le master et qui après avoir échoué une ou deux fois au concours du CAPES sont trop épuisés pour rempiler pour une année de plus.
=> Les certifications complémentaires (Cles, C2i) rajoutent des difficultés
J'ai voté oui, mais par malhonnêteté intellectuelle, car au vu du caractère récent, cela ne pourrait avoir influé que sur les deux dernières (voire la dernière) session.
Mais je pense que ces certifications complémentaires (dont je ne vois pas l'intérêt, au passage) sont une perte de temps, d'énergie, d'argent, et un véritable répulsif.
Le salaire est trop bas
=> véridique, je me souviens d'en avoir discuté avec des plus jeunes que moi quand j'étais contractuelle. Une étudiante de licence m'avait répondu "oh moi je ne serai jamais prof, c'est trop mal payé, trop d'années d'études, mon copain qui est tourneur-fraiseur et n'a pas le bac gagne déjà 600€ de plus que toi et il travaille depuis deux ans"
Anecdotique, mais je pense que cela montre qu'il y a quand même une volonté de la part des (ou du moins de certains des) étudiants de déboucher sur une profession qui "rentabilise" (avec gros guillemets) le temps d'études.
=>La profession est mal considérée
Les personnes ne connaissant pas la réalité de l'interne peuvent ne pas en avoir conscience, mais au long de mes 5 années de master (et encore plus pendant le doctorat) j'ai entendu presque à chaque cours les intervenants de fac dénigrer l'enseignement secondaire, les conditions difficiles, le manque d'intérêt, le ratatinement intellectuel, le salaire dérisoire... (ce ne sont pas mes mots)
Je pense que ce point-là : les gens qui s'y connaissent le disent eux-mêmes, doit avoir un minimum d'influence...
=> Les jurys de concours sont trop exigeants
Dans l'esprit de beaucoup, oui
=> La mastérisation rallonge le temps des études
L'un des nerfs de la guerre selon moi. J'ai rencontré des contractuels qui ne pouvaient présenter que l'interne, pas l'externe, car ils n'avaient pas le master, qui ont raté le concours cette année pour la 2eme et 3eme fois et n'ont pas le courage de s'inscrire en master...
Ou bien des étudiant(e)s qui ont mis 6 ou 7 ans pour obtenir le master et qui après avoir échoué une ou deux fois au concours du CAPES sont trop épuisés pour rempiler pour une année de plus.
=> Les certifications complémentaires (Cles, C2i) rajoutent des difficultés
J'ai voté oui, mais par malhonnêteté intellectuelle, car au vu du caractère récent, cela ne pourrait avoir influé que sur les deux dernières (voire la dernière) session.
Mais je pense que ces certifications complémentaires (dont je ne vois pas l'intérêt, au passage) sont une perte de temps, d'énergie, d'argent, et un véritable répulsif.
- tangoExpert spécialisé
j'ai aussi travaillé dans le privé, en bancassurance, avant de passer le concours. et je peux vous dire que si à une époque il était possible de rentrer avce le bac et d'évoluer en interne, aujourd'hui sans le précieux bout de papier diplôme, vous n'évoluez pas ou peu... ce qui ne veut pas dire que vous êtes meilleur ou moins bon. mais ils font des séparations entre les personnels. aberrant...nqt75010 a écrit:Bonjour à toutes et à tous,
Vaste sujet ... Pour ne reprendre que l'une des propositions, concernant le fait qu'avec un BAC+5 les opportunités dans le privé sont plus importantes...
Vous REVEZ complètement... Je suis, pour me dévoiler un peu plus, issu du privé (et même diplômé en Management Bac+5) et je peux vous dire que le système franco-français, même si l'on essaye de vous faire croire le contraire avec quelques reportages télévisés ou articles, s'appuie essentiellement sur "la connaissance" (d'une ou de personnes = cooptation = piston) et non sur la "compétence" ou le mérite.
A un niveau cadre, vous entendrez de nombreux autodidactes autoproclamés mais avant tout pistonnés et occupant des postes à responsabilité, qui se targuent d'avoir réussi SANS l'école (je vous passe les nombreux exemples que les ados prennent comme modèle de réussite...). Il y a aussi des gens compétents (fort heureusement) dans les entreprises mais qui ne sont, pour la plupart, pas là par hasard....
Demandez aux étudiants d'Ecole de commerce le discours qu'on leur a tenu sur l'importance de développer leur "réseau" (en réalité = cooptation ou piston)...
La spécificité de l'EN et du concours est qu'il existe un lien ténu et direct entre les études faites et le métier exercé (fort heureusement)... Ce que j'ai découvert et vécu dans le privé est fort différent ...
Essayez d'envoyer des CVs sans ne connaître personne dans une entreprise française à un poste niveau cadre, avec votre parcours universitaire et en ayant été principalement enseignant...Vous m'en direz des nouvelles...
Je pense que l'une des priorités est d'envisager, tout en gardant bien sûr le statut de fonctionnaire, de permettre à TOUS les enseignants qui le souhaitent, et à un moment de leur carrière, d'aller travailler dans le privé, à un poste niveau cadre, dans les grandes entreprises...Je peux vous assurer qu'il y a de nombreux secteurs (celui dans lequel j'ai travaillé) où les enseignants pourraient faire valoir leurs compétences et surtout faire la différence...
Dernière chose...Je trouve à titre personnel, qu'il se développe de plus en plus, et ceci a tout particulièrement été prégnant, lors des 5 dernières années, un sentiment général chez certaines personnes du "J'ai pu tout faire/J'ai pu tout réussir", et ce, "SANS l'Ecole"...Lorsque l'on dit, entre autres, que l'ascenseur social est bloqué, j'ai bien peur que ce dernier finisse par ne même plus exister...!!!
- tangoExpert spécialisé
dans l'effet masterisation, il y a aussi le coût. si je n'avais pas travaillé avant et mis de coté, j'aurai tout simplement dû arrêter les études bien que je souhaitais les continuer.
- nqt75010Niveau 2
j'ai aussi travaillé dans le privé, en bancassurance, avant de passer le concours. et je peux vous dire que si à une époque il était possible de rentrer avce le bac et d'évoluer en interne, aujourd'hui sans le précieux bout de papier diplôme, vous n'évoluez pas ou peu...
Oui, c'est tout à fait vrai...C'est à ce moment là qu'intervient la formation continue et notamment la VAE...Les Stats montrent que depuis 2004, la VAE bénéficie essentiellement aux cadres et professions dirigeantes... Certains entrent sans diplômes, ni qualifications et par piston et au bout de 3 ans se font financer, sur les fonds de la formation professionnelle continue, des Masters ou MBA (à 25000euros l'année pour 3 jours de cours par mois), que d'aucuns ont financés par leurs propres moyens (en travaillant pendant leurs études ...etc). Je trouve, à titre perso, ce système absolument écoeurant mais il est malheureusement généralisé....Car à l'autre bout de la chaîne, on va refuser à un employé, par exemple, une formation de remise à niveau en anglais, car cette dernière ne revêt pas un caractère prioritaire pour l'entreprise.
Oui, c'est tout à fait vrai...C'est à ce moment là qu'intervient la formation continue et notamment la VAE...Les Stats montrent que depuis 2004, la VAE bénéficie essentiellement aux cadres et professions dirigeantes... Certains entrent sans diplômes, ni qualifications et par piston et au bout de 3 ans se font financer, sur les fonds de la formation professionnelle continue, des Masters ou MBA (à 25000euros l'année pour 3 jours de cours par mois), que d'aucuns ont financés par leurs propres moyens (en travaillant pendant leurs études ...etc). Je trouve, à titre perso, ce système absolument écoeurant mais il est malheureusement généralisé....Car à l'autre bout de la chaîne, on va refuser à un employé, par exemple, une formation de remise à niveau en anglais, car cette dernière ne revêt pas un caractère prioritaire pour l'entreprise.
- tangoExpert spécialisé
c'est tout à fait ça.nqt75010 a écrit:j'ai aussi travaillé dans le privé, en bancassurance, avant de passer le concours. et je peux vous dire que si à une époque il était possible de rentrer avce le bac et d'évoluer en interne, aujourd'hui sans le précieux bout de papier diplôme, vous n'évoluez pas ou peu...
Oui, c'est tout à fait vrai...C'est à ce moment là qu'intervient la formation continue et notamment la VAE...Les Stats montrent que depuis 2004, la VAE bénéficie essentiellement aux cadres et professions dirigeantes... Certains entrent sans diplômes, ni qualifications et par piston et au bout de 3 ans se font financer, sur les fonds de la formation professionnelle continue, des Masters ou MBA (à 25000euros l'année pour 3 jours de cours par mois), que d'aucuns ont financés par leurs propres moyens (en travaillant pendant leurs études ...etc). Je trouve, à titre perso, ce système absolument écoeurant mais il est malheureusement généralisé....Car à l'autre bout de la chaîne, on va refuser à un employé, par exemple, une formation de remise à niveau en anglais, car cette dernière ne revêt pas un caractère prioritaire pour l'entreprise.
- SamadhiNiveau 7
J'ai voté pour :
La mastérisation rallonge le temps des études
Les certifications complémentaires (Cles, C2i) rajoutent des difficultés
J'ai vu trop d'étudiants, entrés en licence pour devenir prof, laisser tomber, à l'obtention de la licence ou en cours de M1, à cause de la masterisation, c'est trop lourd pour beaucoup d'étudiants, et pour une utilité fort discutable.
(+ ajouté aux anciens de l'univ' qu'on a vu mettre 3-4 ans pour obtenir le CAPES et qui ont finalement démissionné au bout de deux mois.)
La mastérisation rallonge le temps des études
Les certifications complémentaires (Cles, C2i) rajoutent des difficultés
J'ai vu trop d'étudiants, entrés en licence pour devenir prof, laisser tomber, à l'obtention de la licence ou en cours de M1, à cause de la masterisation, c'est trop lourd pour beaucoup d'étudiants, et pour une utilité fort discutable.
(+ ajouté aux anciens de l'univ' qu'on a vu mettre 3-4 ans pour obtenir le CAPES et qui ont finalement démissionné au bout de deux mois.)
_________________
"They were threatened by my intelligence and too stupid to know that's why they hated me" (S.C.)
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum