Nos dernières lectures (tome 4)

gelsomina31 a écrit:

C'est ça ou du Pierre Dubois.
A choisir...

:lol!:

PS : je rigole hein, d'autant plus que j'ai les trois encyclopédies du monsieur quelque part dans ma bibliothèque.

Je viens de finir Rien ne se passe comme prévu de Laurent Binet ( qui vient de sortir en poche).


Son bouquin précédent , HHhH ( récit de l’«Opération Anthropoid» qui, en 1942, a permis d’éliminer Reinhard Heydrich) étant excellent, je me suis laissé tenter .

Laurent Binet a donc suivi la campagne de Hollande depuis les primaires socialistes jusqu'à la victoire à la présidentielles et il en fait le compte-rendu.
Il n'y a aucun scoop , aucune révélation majeure. Ce sont les observations d'un prof de gauche qui hésite à voter Mélenchon et qui découvre l'envers du décor. Il y a d'ailleurs bien plus d'informations sur l'entourage , la cour, autour du candidat et sur les coulisses (comment travaillent les journalistes) que sur François Hollande.

C'est peut être par effet d'identification, mais j'ai bien aimé. Ce livre n'est pas aussi passionnant que son précédent mais pour le début de mes vacances c'était bien, je l'ai fini en deux jours.


Un court extrait :

Je retiens du troisième débat cette phrase à propos des médecins qu'on ne peut pas contraindre à aller s'installer en banlieue (ou à la campagne): "Franchement, vous pensez qu'on peut obliger quelqu'un qui a fait des études à aller travailler là où il ne veut pas ?".
J'ai envie de lui dire : oui, on peut, ça s'appelle un prof.

Le Jour où Nina Simone a cessé de chanter, de Darina Al-Joundi.



Très beau texte racontant la vie d'une jeune libanaise dans les années 75-90 à Beyrouth. Entre guerre civile, bombardements et invasions, elle grandit et découvre la vie, le théâtre, les chants, la révolte, le sexe, grâce à un père qui lui apprend l'importance de la liberté absolue. Même si cette dernière a un prix.

J'en parle ici.

Leil a écrit:

Une claque ... Bon, ce n'est pas gai, mais l'écriture est somptueuse.

Clic !

Oui, oui !

Et du même encore — pas plus gai, mais encore plus déchirant :

Mais ce qu'il ne faut surtout pas rater, en ce moment, c'est ça :



L'auteur tente devant nos yeux de faire un parfait "roman américain", avec tous les poncifs du genre — analysés au fur et à mesure avec un humour décapant. Ce faisant, il construit en fait l'histoire avec les codes qu'il dénonce — et ça tient tout à fait le coup. C'est court, très drôle, très bien écrit. Une absolue réussite.
Merci à Palombella qui me l'a signalé.

Comment Céline, sa femme et son chat Bébert, se sont-ils retrouvés au Danemark ? Quelles ont été leurs conditions de vie, là-bas, loin du tumulte de la France, des accusations. Comment la société Danoise a-t-elle résisté à la demande d'extradition de Céline ?
Pauvre et malheureux, tels sont les adjectifs pouvant résumer ce livre.

Elisabeth Badinter, L'amour en plus
Une présentation qui date un peu :


Annie Ernaux, L'Evénement
Une grosse claque. J'ai été secouée lors du passage de l'avortement proprement dit.

Abraxas a écrit:Mais ce qu'il ne faut surtout pas rater, en ce moment, c'est ça :



L'auteur tente devant nos yeux de faire un parfait "roman américain", avec tous les poncifs du genre — analysés au fur et à mesure avec un humour décapant. Ce faisant, il construit en fait l'histoire avec les codes qu'il dénonce — et ça tient tout à fait le coup. C'est court, très drôle, très bien écrit. Une absolue réussite.
Merci à Palombella qui me l'a signalé.

Je suis dedans en ce moment. La quatrième de couverture m'a intriguée, alors que j'avais un a priori négatif sur cet auteur (j'ai lu Insoupçonnable que j'avais trouvé très ennuyeux). J'ai eu un peu de mal à entrer dedans. Je l'ai posé, puis repris il y a peu. C'est un roman subtil, effectivement très drôle. Je passe un bon moment à le lire.

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Je l'ai fini aujourd'hui...
C'est un polar, écrit par l'un des écrivains contemporains les plus célèbres en Italie, et qui est aussi très prolifique (il doit publier environ un bouquin par an). Le livre fait partie d'une série, qui a été adaptée à la télévision (et importée en France) et dont le personnage principal est toujours le même, le commissaire Montalbano (que vous connaissez peut-être à cause justement de la série télévisée). Comme c'est un polar, c'est toujours une histoire de meurtre, sur le fonds de la Sicile avec des paysages paradisiaques, et les histoires sont souvent liées à la mafia de près ou de loin; et La forma dell'acqua ne déroge pas à la règle. C'est agréable à lire, si on aime les polars. En revanche, je vous conseille de le lire en italien uniquement si vous maîtrisez très bien la langue (à mon avis niveau C1 minimum), car une grosse partie est en dialecte.

Re-relecture.



De nouveau une claque. Une très grosse claque.

Mon seul regret est de ne pas avoir cette édition-ci :

Un bonheur de lecture, un texte inédit de Jacqueline de Romilly : Rencontre.



Le Figaro lui a consacré une jolie critique : http://www.lefigaro.fr/livres/2013/04/11/03005-20130411ARTFIG00587--rencontre-1966-le-bel-inedit-de-jacqueline-de-romilly.php

Abraxas a écrit:

Leil a écrit:

Une claque ... Bon, ce n'est pas gai, mais l'écriture est somptueuse.

Clic !

Oui, oui !

Et du même encore — pas plus gai, mais encore plus déchirant :

Ah tiens, je ne connaissais pas ce titre ! Je comptais plutôt continuer par Où j'ai laissé mon âme ... Tu l'as lu ?



L'histoire d'une belle amitié.

Je suis restée en dehors ... L'écriture, sans doute.

Clic.

Pas lu Où j'ai laissé mon âme — je crois que Palombella l'a et en pense grand bien, je vais le lui demander.

Pas lu Où j'ai laissé mon âme — je crois que Palombella l'a et en pense grand bien, je vais le lui demander.

Lu en revanche



C'est étrange, sur un sujet équivalent (la mort très précoce des parents) il arrive à des conclusions équivalentes à celles de Sartre (les Mots) ou de Camus (le Premier homme).

C'est un recueil disparate, de nouvelles (très belles) et de trois Lettres à ses parents tut à fait sidérantes de violence contenue — mais tout Kawabata est là.

Ce fil est peut-être dédié aux auteurs contemporains ?

Les derniers livres que j'ai lus sont l'Iliade...



... et l'Odyssée



Sublimes.

Le dernier Mo Hayder, Poppets
avec le DCI Jack Caffery
glauque et sordide et flippant à souhait

Remarquable par ce que cette étude, toujours en cours, fait découvrir de l'occultation de la mémoire de la Shoah en ex-URSS, pour des raisons idéologiques (mythe de la "Grande Guerre Patriotique", domination d'une autre mémoire, celle du Goulag) mais aussi plus à l'Ouest, là où perdure le modèle d'Auschwitz comme seule modalité de l'extermination des Juifs d'Europe. Ce livre fait découvrir la "littérature des ravins", c'est-à-dire ces témoignages et poèmes écrits en russe par quelques très rares survivants et surtout par les tiers — les témoins des massacres commis par les Einsatzgruppen — et qui ont subi la censure, l'autocensure, et tardent encore à devenir une autre littérature de témoignage.

Autobiographie. Grand Corps Malade raconte son accident, son pronostic d'abord peu réjouissant, son combat, sa rencontre avec la musique et la poésie. Et aussi, sur un ton triste et drôle à la fois, le quotidien d'un centre de rééducation. On passe du rire aux larmes en un rien de temps, quelquefois on fait les deux en même temps. Livre poignant.





Admettons que la Révolution Française ne se soit pas passée comme prévue, que Gambetta ait été assassiné et que Jules Ferry ait été guillotiné pour avoir voulu donner accès à l'instruction pour tout le monde. Et s'il y avait encore du monde à Versailles? Où en serions-nous en 2008? Ceux qui sauront est le premier tome d'une trilogie de littérature de jeunesse. Ecole clandestine, résistance, classes sociales, totalitarisme, révoltes, conditions des filles, autant de thèmes soulevés à travers le regard des deux héros. Même si je ne suis pas très fan des romans de jeunesse, celui-là m'a intéressée, j'ai bien envie de lire les deux tomes suivants.

Je viens de le ranger dans ma PAL, je l'ai reçu en specimen.

En train de lire :


L'histoire d'un enfant qui rentre dans sa bulle quand il comprend que ses parents ne s'aiment plus. Un livre donc qui replonge dans la féerie de l'enfance le temps de sa lecture. Le monde des adultes est perçu à travers le regard d'un garçon de huit ans (il voyage en Porsche et en Déesse ) mais qui perd petit à petit son innocence en perdant sa foi dans l'adulte.

Une écriture simple mais avec quelques références littéraires. Le titre déjà ou encore le nom de la nounou: nounou Perrault, qui aime raconter des histoires à faire peur, tard le soir devant un feu. Un livre parfait pour les vacances.

Excellent roman de SF, précurseur de nombreux thèmes actuels du genre. A découvrir d'urgence.

Critique par Russkaya Fantastika : http://www.russkaya-fantastika.eu/archive/2011/06/05/mikhail-emtsev-et-eremei-parnov-l-ame-du-monde.html

Hermione0908 a écrit:Je viens de le ranger dans ma PAL, je l'ai reçu en specimen.

Idem, et le titre m'avait bien plu. Je n'ai pas été déçue. Tu me diras ce que tu en as pensé!

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Très intéressant, mais plutôt ardu à lire quand on n'a pas l'habitude de ce genre de texte. C'est de la philo analytique, donc pas forcément très accessible. C'est un recueil d'une quinzaine d'essais qui analyse les concepts d'action et d'événement, comme le dit le titre; certains sont un peu plus accessibles que d'autres (ceux de la 1e partie, et les essais 8, 9 et 10 à mon avis), mais il faut quand même être un minimum entraînés à lire ce genre de texte.

Voici la table des matières:

Première partie - Intention et action

-- Essai 1 : Actions, raisons et causes (1963) -- Essai 2 : Comment la faiblesse de la volonté est-elle possible ? (1970) -- Essai 3 : L'agir (1971) -- Essai 4 : Liberté d'action (1973) -- Essai 5 : Avoir une intention (1978)

Deuxième partie - Événement et cause

-- Essai 6 : La forme logique des phrases d'action (1967). Critique, commentaire et défense -- Essai 7 : Les relations causales (1967) -- Essai 8 : L'individuation des événements (1969) -- Essai 9 : Les événements comme particuliers (1970) -- Essai 10 : Événements éternels et événements éphémères (1971)

Troisième partie - Philosophie de la psychologie

-- Essai 11 : Les événements mentaux (1970). Appendice : Les émeroses autrement nommées (1966) -- Essai 12 : La psychologie comme philosophie (1974). Commentaires et réponses -- Essai 13 : L'esprit matériel -- Essai 14 : L'explication de l'action selon Hempel (1976) -- Essai 15 : La théorie cognitive de l'orgueil de Hume (1976)

Le recueil rassemble de courtes proses nées d'impressions de voyages en Ukraine, Géorgie et en des terres moins familières de Russie. Comme toujours chez Mandelstam, le réel est transfiguré en des visions poétiques qui réaffirment l'absolue liberté du poète, farouchement hostile à la littérature officielle qui avait cours en URSS.
J'en parle ici.

Nadejda a écrit:

En octobre 1939, Emanuel Ringelblum, historien de formation, entreprit de rassembler systématiquement les documents touchant le sort des Juifs de Pologne et constitua autour de lui un groupe de bénévoles qui se donna pour nom de code « Oneg Shabbath », en hébreu, « Joie du sabbat ».
Si Ringelblum et sa famille périrent en mars 1944, comme la majorité des quelque soixante membres de ce réseau (historiens, sociologues, économistes, éducateurs, etc., en sorte qu’aucun domaine de la vie ne soit ignoré), le groupe réussit à travailler d’arrache-pied jusqu’au printemps 1943, pour écrire, d’abord inconsciemment, et de plus en plus en ayant conscience de la « catastrophe » (hurban, en yiddish), la chronique de la disparition de la communauté yiddish : un des pans les plus riches du livre est celui consacré à l’exposé des témoignages suscités par le groupe pour dire et écrire la catastrophe au moment où elle se déroule. Avant la disparition des principaux membres, les archivistes réussirent à cacher des milliers de documents dans des bidons de lait ou des boîtes en fer blanc, avant de les enterrer.

Dix boîtes métalliques furent retrouvées en septembre 1946, puis deux bidons de lait en décembre 1950, un troisième est probablement perdu à jamais.
France Culture vient de rediffuser un beau documentaire de 1993, à l'occasion du cinquantenaire de l'insurrection :
http://www.franceculture.fr/emission-sur-les-docks-heritages-44-%C2%AB-50-ans-apres-l%E2%80%99insurrection-du-ghetto-de-varsovie-%C2%BB-2013-04-18

sur le thème du ghetto de varsovie il y a le très bon roman en 2 tomes La Muraille de John Hersey je l'avais lu il y a quelques années avec le Dernier des Justes d' André Schwarz-Bart