"Les enseignants ont du temps" : idée reçue ?

J'ai beaucoup de temps libre tout en estimant que mon boulot est bien fait régulièrement.

Enfin bien fait... vaste sujet.

Aemilia a écrit:J'ai coché la 2e réponse, je suis presque toujours à flux tendu et passe une bonne partie de mes soirées et week-end à travailler.
Cependant, je suis néotitulaire et je sais que d'ici un an ou deux ça ira bien mieux. Les quelques cours de 4e que j'avais à peu près bien préparés pendant mon année de stage m'ont permis cette année de souffler un peu parfois...
Il faut dire qu'en lettres classiques, j'ai eu cette année à préparer pour la première fois des cours de latin 5e-4e-3e et de français 4e et 3e !

Néotitulaire aussi, j'étais en collège l'année dernière, en lycée, cette année. Ca a été la course toute l'année. Mais j'aime bien ça.

Hervé Hervé a écrit:J'ai beaucoup de temps libre tout en estimant que mon boulot est bien fait régulièrement.

Enfin bien fait... vaste sujet.

+1
Après 10 années d'ancienneté, j'ai mon rythme de croisière : il y a bien des moments plus stressants que d'autres mais globalement j'ai pas mal de temps à consacrer à mes enfants tout d'abord et puis au reste aussi...
Comme je le dis toujours, c'est pour moi le métier idéal qui me permet de concilier vie professionnelle et vie familiale...Et même, si certains de mes amis ont un salaire bien plus élevé que moi, j'ai une qualité de vie incomparable !

J'aurais pu répondre ça : "J'ai beaucoup de temps libre tout en estimant que mon boulot est bien fait régulièrement" si j'avais été en poste en TS ou dans le supérieur.

Mais en collège, sans ambiguïtés, c'est "J'ai tellement de temps pris par le boulot que je ne parviens même pas à gérer le quotidien de mon foyer"

Finrod a écrit:J'aurais pu répondre ça : "J'ai beaucoup de temps libre tout en estimant que mon boulot est bien fait régulièrement" si j'avais été en poste en TS ou dans le supérieur.

Mais en collège, sans ambiguïtés, c'est "J'ai tellement de temps pris par le boulot que je ne parviens même pas à gérer le quotidien de mon foyer"

Pourtant, pour moi il est tellement plus évident qu'on a plus de temps libre en collège qu'au lycée...une fausse idée ?

Difficile de choisir une réponse. J'ai pris un temps partiel pour pouvoir tout faire et j'ai réduit d'environ 1/3 le nombre de devoirs par trimestre de mes élèves MAIS malgré ce temps partiel et cet aménagement, pour pouvoir avoir de vrais we et m'occuper de ma fille le soir (avant sa naissance, je n'avais ni we ni soirées, c'est assez atroce à dire mais je ne faisais quasi que bosser), je suis quasi systématiquement obligée de rogner sur mon temps de sommeil (rarement couchée avant 23h30 et levée à 6h). Je refuse presque systématiquement les invitations en période scolaire et je ne pratique aucune activité. Je trouve très difficile et stressant de concilier vie familiale et vie professionnelle et le moindre hic (éviction de la crèche pour maladie, par exemple) devient un drame.

Ça c'est pour le gros de l'année scolaire, il y a cependant des périodes où j'ai du temps sans avoir en permanence le stress de ne pas réussir à tout gérer, et qui sont fort appréciables : septembre, juin, juillet, août et une partie (environ la moitié) des petites vacances, ce qui, mis bout à bout, fait pas loin de la moitié du temps.

PS : j'ai terminé ma 4e année aujourd'hui.

littlemary a écrit:

Finrod a écrit:J'aurais pu répondre ça : "J'ai beaucoup de temps libre tout en estimant que mon boulot est bien fait régulièrement" si j'avais été en poste en TS ou dans le supérieur.

Mais en collège, sans ambiguïtés, c'est "J'ai tellement de temps pris par le boulot que je ne parviens même pas à gérer le quotidien de mon foyer"

Pourtant, pour moi il est tellement plus évident qu'on a plus de temps libre en collège qu'au lycée...une fausse idée ?

Il me semble que plus les élèves sont grands, plus c'est facile. A mon avis, en collège, j'aurais besoin de travailler dix fois plus. En lycée, c'est le pied : on peut encore faire ce pour quoi on a été recruté, c'est-à-dire parler de ce qu'on sait :lol:

Surtout, en collège, la fatigue nerveuse d'une heure de cours en sans comparaison avec ce qu'on peut vivre dans un lycée tranquille.

J'ai voté "équilibre précaire": en fait, je pense qu'il faudrait que je travaille "mieux" pour être plus détendue. "Mieux" parce que , depuis toujours, j'ai tendance à me disperser, pendant que je prépare un cours, j'ai souvent en tête un autre, par exemple. Et puis, j'ai tendance à être stressée, j'ai toujours peur de mal faire, pas assez, ....
Bref, je pense que si j'arrive à me recentrer je gagnerai du temps et je serai plus cool par rapport au boulot.

mathmax a écrit:Surtout, en collège, la fatigue nerveuse d'une heure de cours en sans comparaison avec ce qu'on peut vivre dans un lycée tranquille.

Je n'ai aucune difficulté à vous croire.Vous mériteriez amplement, vous, d'avoir une décharge genre 1re chaire. Une prime de stress, par exemple.

Bon, en même temps, les collèges, ce n'est pas partout le Bronx, non plus. Sur une très grosse agglo comme celle de Lyon, on connaît tous ici les noms des collèges qui craignent, il n'y en a pas des dizaines. Alors des classes pénibles, voire dures, à cause du regroupement malencontreux d'élèves en échec depuis toujours et qui n'attendent plus rien de l'école, il y en a (presque) partout, mais ce n'est pas la règle dans un collège de banlieue simplement "normal", moyen, sans population marquée dans un sens ou l'autre ; dans ces collèges qui ne sont pas "zone sensible" ou "zone prévention violence", il n'y a pas réellement matière à rentrer chez soi nerveusement épuisé de manière habituelle. On peut passer des journées sympa, même

mathmax a écrit:Surtout, en collège, la fatigue nerveuse d'une heure de cours en sans comparaison avec ce qu'on peut vivre dans un lycée tranquille.

Pour ça, je suis d'accord mais les préparations de cours ne demandent pas le même temps de travail !
Au collège, il est assez facile d'improviser une analyse de textes ...

jilucorg a écrit:Bon, en même temps, les collèges, ce n'est pas partout le Bronx, non plus. Sur une très grosse agglo comme celle de Lyon, on connaît tous ici les noms des collèges qui craignent, il n'y en a pas des dizaines. Alors des classes pénibles, voire dures, à cause du regroupement malencontreux de groupes d'élèves en échec depuis toujours et qui n'attendent plus rien de l'école, il y en a (presque) partout, mais ce n'est pas la règle dans un collège de banlieue simplement "normal", moyen, sans population marquée dans un sens ou l'autre ; dans ces collèges qui ne sont pas "zone sensible" ou "zone prévention violence", il n'y a pas réellement matière à rentrer chez soi nerveusement épuisé de manière habituelle. On peut passer des journées sympa, même

ça dépend aussi de l'emploi du temps aussi

frimoussette77 a écrit:ça dépend aussi de l'emploi du temps aussi

+1
Il y a quelques années, j'avais un principal qui mettait un point d'honneur à essayer de satisfaire tout le monde par rapport aux EDT.
Sa devise : "un prof avec un bon EDT, est un prof content et donc moins souvent absent !"

J´ai répondu la dernière possibilité. Je dois néanmoins préciser que mon travail suit des rythmes particuliers. Ainsi, en ce qui concerne l´enseignement la plupart de mes cours sont déjà préparés à la rentrée (j´ai passé le dernier mois à le faire) et je n´ai jamais eu plus de 11 heures par semaine (et sur 24 semaines en tout). La direction de mémoires de recherche ne me prend pas trop de temps pour le moment mais après l´HDR que je ferai probablement dans quelques années, les choses seront différentes. En ce qui concerne les taches administratives, elles me prennent un peu de temps toutes les semaines, avec quelques temps forts aussi et beaucoup (trop) de réunions. Finalement, la recherche suit une cadence très irrégulière avec des semaines de beaucoup d´heures, des colloques, des délais à respecter pour rendre des articles, des rapports urgents sur d´autres articles…et aussi des semaines plus vides. Mais, en général, je dirais que j´ai beaucoup de temps libre tout en estimant que mon boulot est bien fait régulièrement.

littlemary a écrit:

mathmax a écrit:Surtout, en collège, la fatigue nerveuse d'une heure de cours en sans comparaison avec ce qu'on peut vivre dans un lycée tranquille.

Pour ça, je suis d'accord mais les préparations de cours ne demandent pas le même temps de travail !
Au collège, il est assez facile d'improviser une analyse de textes ...

Il n'y a pas que la préparation, il y a aussi la correction ! Même si ça va plus vite en collège par paquet de copies, il y a aussi parfois beaucoup plus de classes, comme en sciences.

Cette année, j'ai eu 14 classes, je peux te dire que je n'ai eu que les corrections à faire, chaque copie est rapide à corriger, mais j'en ai eu 4 000...

en terme de temps de prép vous pensez que c'est plus en collège ?

ça m'étonne quand même, déjà que j'ai le sentiment que je mets beaucoup plus de temps avec mes 1e qu'avec mes 2ndes...;

Ma 8e année ; je n'ai JAMAIS fait la même chose.

J'ai commencé en Lettres Modernes dans un très bon, non, dans un excellent lycée de banlieue chic parisienne, puis j'ai été TZR dans les endroits chauds, de la 6e à BTS 2e année, puis je suis devenue prof de FLS dans une CLA-collège, puis en CLA-Lycée-Général (classe expérimentale), j'ai commencé ma formation de formatrice et maintenant, j'enseigne les Lettres et la Philosophie, sur 8 niveaux d'examens et je suis formatrice et je dois monter des projets...

Bon, en ce moment, je suis en AM, ce n'est pas à cause du surmenage, mais à cause du harcèlement moral.



Bref, quand je travaille, je suis à fux tendus, je travaille la nuit (alors je suis rien moins qu'une noctambule), et je néglige parfois certaines choses par manque de temps.



Du temps libre ? mais j'en rêve !!!

J'ai du temps libre (assez pour écrire des livres et avoir une vie privée privée) — mais ce n'est pas au métier de prof que je le dois : c'est parce que je ne dors que 4-5 heures par nuit — par tempérament.

Sinon, le temps de préparation et de correction, en prépas, est énorme, d'autant que je m'impose de changer mon propre programme tous les ans — pour ne pas ronronner. Je viens de rencontrer (hier) les futurs HKH de l'année prochaine : pour le moment nous partons sur une classe de 54 élèves…
Et j'ai en sus un MPSI (sur programme fixe : cette année la Parole, Verlaine, Marivaux, Platon) et une CPES — prépa à la prépa — avec un programme différent et spécifique.

Cripure a écrit:

littlemary a écrit:

Finrod a écrit:J'aurais pu répondre ça : "J'ai beaucoup de temps libre tout en estimant que mon boulot est bien fait régulièrement" si j'avais été en poste en TS ou dans le supérieur.

Mais en collège, sans ambiguïtés, c'est "J'ai tellement de temps pris par le boulot que je ne parviens même pas à gérer le quotidien de mon foyer"

Pourtant, pour moi il est tellement plus évident qu'on a plus de temps libre en collège qu'au lycée...une fausse idée ?

Il me semble que plus les élèves sont grands, plus c'est facile. A mon avis, en collège, j'aurais besoin de travailler dix fois plus. En lycée, c'est le pied : on peut encore faire ce pour quoi on a été recruté, c'est-à-dire parler de ce qu'on sait :lol:

oui c'est ça.Je trouve qu'on perd tellement de temps à des réunions diverses sur tout et n'importe quoi, le livret de compétences, le machin qui vient de sortir.Et ça, c'est chronophage parce qu'en plus la plupart du temps c'est inutile.Mais comme nous l'a dit notre adjointe "mais enfin, le métier a changé, il faut aller de l'avant"....

par exemple , cette année notre collège s'est retrouvé "par hasard" (on pense que l'adjointe stagiaire n'y est pas pour rien) collège "cobaye" pour un livret d'évaluation en 5°; 4 pages.Les collègues qui avaient deux 5° y ont passé 9 heures (après moult tractations, elles ont pu négocier des heures de décharge), puis élections, fini le livret.Et les résultats ??? ah ben, ça , c'est l"inconnu.Quelques parents se sont hasardés à le demander , ils n'ont pas eu de réponses.Affaire enterrée.Des heures de boulot absolument pour rien...

mathmax a écrit:Surtout, en collège, la fatigue nerveuse d'une heure de cours en sans comparaison avec ce qu'on peut vivre dans un lycée tranquille.

+1
C'est ce que je voulais dire quand j'expliquais à Oiseau que je suis plus fatiguée (et donc que j'ai moins de temps libre) que quand je passais l'agrèg.
Cette année a été particulièrement rude grâce à ma 5è zoo....

Oiseau phenix a écrit:en terme de temps de prép vous pensez que c'est plus en collège ?

ça m'étonne quand même, déjà que j'ai le sentiment que je mets beaucoup plus de temps avec mes 1e qu'avec mes 2ndes...;

Je pense que ce sont les "petits" contrôles à corriger,plus fréquents en collège qu'en lycée, qui prennent du temps....

littlemary a écrit:

mathmax a écrit:Surtout, en collège, la fatigue nerveuse d'une heure de cours en sans comparaison avec ce qu'on peut vivre dans un lycée tranquille.

Pour ça, je suis d'accord mais les préparations de cours ne demandent pas le même temps de travail !
Au collège, il est assez facile d'improviser une analyse de textes ...

Oui et non.
J'improvise beaucoup, j'arrive avec mes objectifs en tête, des supports et hop. (C'est d'ailleurs un problème parce que comme en plus, je suis une mauvaise élève qui ne remplit pas le cahier de texte, les seules traces que j'ai de mes cours sont les traces écrites que j'ai pensé à enregistrer.)

Mais j'ai constaté qu'en anglais, en tout cas, j'improvisais d'autant mieux que les élèves étaient plus grands.

Improviser avec des 6e...oui, j'ai le niveau pour le faire, aucun doute. Mais pas eux. Et ça implique une sacrée rigueur, quand même. Mes amies qui sont en lycée improvisent bien plus facilement en anglais, une fois qu'elles ont leurs supports.

Pour le temps libre, je ne sais pas. Le soir, quand je rentre chez moi, je ne fais quasiment rien, tout a été fait avant (même si ce n'est pas approfondi) mais je suis incapable de lire et même regarder un film, je ne saurais pas dire de quoi il parlait...

Par contre, le week-end, j'ai pris le temps, c'était nécessaire, même quand j'avais des choses à faire. Donc je dirais aussi que ça dépend des moments de l'année et de ma motivation à travailler (entre ce que je devrais faire et ce que je fais...).

Oiseau phenix a écrit:en terme de temps de prép vous pensez que c'est plus en collège ?

Pour avoir fait les deux, collège et lycée, ce n'est pas tout à fait le même travail :
- au lycée, besoin de davantange travailler le fond que la forme, ex : la géographie des pôles etc.... nécessite un mise à jour régulière du fond et des détails.
- au collège, besoin de davantage travailler la forme: de quel manière, avec quel support et quelle activité je vais faire passer telle notion ?
Ce sont 2 exercices différents mais chacun agréables, le problème c'est en collège, quand on a pas d'idée, ben ça peut coincer des heures.... et là merci à la course à pied, au sport, aux sorties au parc qui débloquent les situations justement parce que je ne suis plus focalisé dessus....

Oiseau phenix a écrit: ça m'étonne quand même, déjà que j'ai le sentiment que je mets beaucoup plus de temps avec mes 1e qu'avec mes 2ndes...;

Donc le temps passé devant le bureau est beaucoup plus important, mais à mon sens le travail n'est pas exactement le même ni exactement quantifiable.

mathmax a écrit:Surtout, en collège, la fatigue nerveuse d'une heure de cours en sans comparaison avec ce qu'on peut vivre dans un lycée tranquille.

Oui mais qu'en est-il si on enseigne dans un lycée difficile ? Il y a quelques années, on pouvait effectivement parler d'une fatigue nerveuse plus importante en collège qu'en lycée. Mais d'après ce que je lis, ici ou là, il me semble que les lycéens peuvent être bien pénibles et des gros pénibles de 18-20 ans doivent être bien aussi fatigants que des pénibles de 13-14 ans. Après, il est indéniable que le temps de préparation et de correction est plus important en lycée. Pour avoir fait les deux et être actuellement en collège, je ne sais si je supporterais à nouveau la charge de travail du lycée, surtout si en plus, on doit faire la police.