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- HannibalHabitué du forum
Intellectuellement, on peut très bien acquérir des savoirs par correspondance ou en ligne. C'est la volonté d'apprendre qui est déterminante, et quand elle est assez forte pour se passer de la présence du professeur, il n'est pas étonnant qu'elle puisse donner de bons résultats.
Mais cette volonté a besoin chez certains d'être stimulée. Au fond, rendre les élèves ou étudiants capables d'autonomie dans le travail et dans la réflexion, c'est tout de même le but, mais ce n'est pas de là qu'on part le plus souvent - c'est plutôt à quoi l'on essaie d'arriver.
Ensuite, dans le primaire et dans le secondaire, et sans doute encore un peu dans le supérieur, on ne se contente pas d'instruire, on éduque. On fait grandir des personnes, en même temps qu'on exerce des cerveaux. Et cette dimension-là, proprement éducative, on n'est pas prêts de pouvoir en faire l'économie.
Mais cette volonté a besoin chez certains d'être stimulée. Au fond, rendre les élèves ou étudiants capables d'autonomie dans le travail et dans la réflexion, c'est tout de même le but, mais ce n'est pas de là qu'on part le plus souvent - c'est plutôt à quoi l'on essaie d'arriver.
Ensuite, dans le primaire et dans le secondaire, et sans doute encore un peu dans le supérieur, on ne se contente pas d'instruire, on éduque. On fait grandir des personnes, en même temps qu'on exerce des cerveaux. Et cette dimension-là, proprement éducative, on n'est pas prêts de pouvoir en faire l'économie.
- Marie LaetitiaBon génie
Oiseau phenix a écrit:
aaaaah, Ingeburge !!! si tu savais toutes les heures passées en khâgne à m'interroger sur ce qui avait bien pu leur arriver dans l'alcôve....
:lol!: Moi j'vois qu'un truc: le coup d'la panne ! (faire ça à un roi de France, ça s'fait pas!)
Ou alors elle avait une méduse sur le ventre.
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Si tu crois encore qu'il nous faut descendre dans le creux des rues pour monter au pouvoir, si tu crois encore au rêve du grand soir, et que nos ennemis, il faut aller les pendre... Aucun rêve, jamais, ne mérite une guerre. L'avenir dépend des révolutionnaires, mais se moque bien des petits révoltés. L'avenir ne veut ni feu ni sang ni guerre. Ne sois pas de ceux-là qui vont nous les donner (J. Brel, La Bastille)
Antigone, c'est la petite maigre qui est assise là-bas, et qui ne dit rien. Elle regarde droit devant elle. Elle pense. [...] Elle pense qu'elle va mourir, qu'elle est jeune et qu'elle aussi, elle aurait bien aimé vivre. Mais il n'y a rien à faire. Elle s'appelle Antigone et il va falloir qu'elle joue son rôle jusqu'au bout...
Et on ne dit pas "voir(e) même" mais "voire" ou "même".
- *Lady of Shalott*Fidèle du forum
mathmax a écrit:Et si on admettait tout simplement que l'apprentissage est un processus très dépendant à la personnalité, qu'on ne trouvera donc pas de méthode idéale, au grand dam des idéologues réformateurs. On serait alors amené à renoncer à l'espoir d'une méthode unique et magique, et à admettre que les solutions du passé peuvent encore être utiles; on leur adjoindrait à la marge quelques innovations choisies pour leur utilité et non leur nouveauté, après s'être assuré qu'une partie des étudiants peuvent réellement en tirer un profit.
C'est dur à admettre pour certaines personnes, mais l'innovation doit être passée au crible de la réflexion avant d'être adoptée les yeux fermés puis justifiée par des études mal conçues.
Voilà qui me rappelle Montaigne réfléchissant au rôle du maître :
<< Ceux qui, comme porte notre usage, entreprennent d’une même leçon et pareille mesure de conduite régenter plusieurs esprits de si diverses mesures et formes, ce n’est pas merveille si, en tout un peuple d’enfants, ils en rencontrent à peine deux ou trois qui rapportent quelque juste fruit de leur discipline.
Qu’il ne lui demande pas seulement compte des mots de sa leçon, mais du sens et de la substance, et qu’il juge du profit qu’il aura fait, non par le témoignage de sa mémoire, mais de sa vie. Que ce qu’il viendra d’apprendre, il le lui fasse mettre en cent visages et accommoder à autant de divers sujets, pour voir s’il l’a encore bien pris et bien fait sien. >>
Pour bien éduquer un enfant, il faut que le maître s'adapte à lui et à ses besoins, pour mieux pouvoir le faire progresser. Autrement dit, tout enseignement de masse est voué à l'échec, puisqu'il n'y a pas de méthode unique.
C'est bien ce qui me gêne dans le cours magistral : comment savoir, avant l'examen de fin de semestre, si l'étudiant en tire un quelconque profit ? Une combinaison CM / TD, comme cela existe parfois, me paraît plus efficace : le CM pour donner les connaissances, le TD pour vérifier qu'elles ont bien été comprises et assimilées (ce qui suppose d'avoir du temps, évidemment, et ça coûte en général trop cher pour que les universités puissent se le permettre...)
- Marie LaetitiaBon génie
*Lady of Shalott* a écrit:
C'est bien ce qui me gêne dans le cours magistral : comment savoir, avant l'examen de fin de semestre, si l'étudiant en tire un quelconque profit ? Une combinaison CM / TD, comme cela existe parfois, me paraît plus efficace : le CM pour donner les connaissances, le TD pour vérifier qu'elles ont bien été comprises et assimilées (ce qui suppose d'avoir du temps, évidemment, et ça coûte en général trop cher pour que les universités puissent se le permettre...)
la combinaison existe déjà (en tout cas dans les disciplines relevant des sc humaines). Mais cela ne sert souvent qu'à repérer les étudiants qui bossent ou ceux qui ne bossent pas assez (outre le travail sur la méthode et l'application des connaissances).
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Si tu crois encore qu'il nous faut descendre dans le creux des rues pour monter au pouvoir, si tu crois encore au rêve du grand soir, et que nos ennemis, il faut aller les pendre... Aucun rêve, jamais, ne mérite une guerre. L'avenir dépend des révolutionnaires, mais se moque bien des petits révoltés. L'avenir ne veut ni feu ni sang ni guerre. Ne sois pas de ceux-là qui vont nous les donner (J. Brel, La Bastille)
Antigone, c'est la petite maigre qui est assise là-bas, et qui ne dit rien. Elle regarde droit devant elle. Elle pense. [...] Elle pense qu'elle va mourir, qu'elle est jeune et qu'elle aussi, elle aurait bien aimé vivre. Mais il n'y a rien à faire. Elle s'appelle Antigone et il va falloir qu'elle joue son rôle jusqu'au bout...
Et on ne dit pas "voir(e) même" mais "voire" ou "même".
- *Lady of Shalott*Fidèle du forum
Marie Laetitia a écrit:la combinaison existe déjà (en tout cas dans les disciplines relevant des sc humaines).
Je sais bien ! Mais je ne crois pas que ce soit une pratique courante !
Marie Laetitia a écrit:Mais cela ne sert souvent qu'à repérer les étudiants qui bossent ou ceux qui ne bossent pas assez (outre le travail sur la méthode et l'application des connaissances).
C'est déjà pas mal, ça
- HannibalHabitué du forum
Il faut choisir entre enseigner à un groupe d'égaux ou à une addition d'ego.*Lady of Shalott* a écrit:Autrement dit, tout enseignement de masse est voué à l'échec, puisqu'il n'y a pas de méthode unique.
L'enseignement de masse est voué à l'échec quand il s'épuise à se vouloir aussi personnalisé qu'un cours particulier, et qu'il fait croire aux gens qu'il va prendre en compte leurs mille et une particularités.
Il ne faut pas personnaliser davantage, il faudrait pouvoir dépersonnaliser au contraire, c'est-à-dire rendre des jeunes gens capables de s'élever au-dessus de leurs particularités, et cesser d'entretenir l'illusion qu'on pourrait ou devrait faire du sur-mesure pour chacun. A une époque, on pouvait demander - et souvent même obtenir - que le public scolaire, le temps d'un cours, accepte l'idée de devoir mettre un peu son moi de côté.
- IgniatiusGuide spirituel
Marie Laetitia a écrit:*Lady of Shalott* a écrit:
C'est bien ce qui me gêne dans le cours magistral : comment savoir, avant l'examen de fin de semestre, si l'étudiant en tire un quelconque profit ? Une combinaison CM / TD, comme cela existe parfois, me paraît plus efficace : le CM pour donner les connaissances, le TD pour vérifier qu'elles ont bien été comprises et assimilées (ce qui suppose d'avoir du temps, évidemment, et ça coûte en général trop cher pour que les universités puissent se le permettre...)
la combinaison existe déjà (en tout cas dans les disciplines relevant des sc humaines). Mais cela ne sert souvent qu'à repérer les étudiants qui bossent ou ceux qui ne bossent pas assez (outre le travail sur la méthode et l'application des connaissances).
C'était déjà la norme il y a 17 ans en fac de sciences : vos commentaires m'étonnent.
Hannibal : 100% d'accord avec ton dernier post.
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"Celui qui se perd dans sa passion est moins perdu que celui qui perd sa passion."
St Augustin
"God only knows what I'd be without you"
Brian Wilson
- alberto79Habitué du forum
*Lady of Shalott* a écrit:
Une combinaison CM / TD, comme cela existe parfois, me paraît plus efficace : le CM pour donner les connaissances, le TD pour vérifier qu'elles ont bien été comprises et assimilées (ce qui suppose d'avoir du temps, évidemment, et ça coûte en général trop cher pour que les universités puissent se le permettre...)
Dans ma filière je n´ai jamais, je vous dis jamais, vu un CM sans son TD associé. Par contre il y a beaucoup de TDs sans CM associé…
- *Lady of Shalott*Fidèle du forum
Moui, ça suppose que le public ait déjà une certaine discipline et un niveau certain.Hannibal a écrit:Il ne faut pas personnaliser davantage, il faudrait pouvoir dépersonnaliser au contraire, c'est-à-dire rendre des jeunes gens capables de s'élever au-dessus de leurs particularités, et cesser d'entretenir l'illusion qu'on pourrait ou devrait faire du sur-mesure pour chacun. A une époque, on pouvait demander - et souvent même obtenir - que le public scolaire, le temps d'un cours, accepte l'idée de devoir mettre un peu son moi de côté.
Je ne sais pas si c'est toujours une question d'ego : parfois, il manque juste un truc, un détail pour qu'un élève comprenne ce qu'il n'avait pas compris dans le cours. C'est pour ça que j'aime bien circuler dans les rangs et répondre aux questions de façon individualisée.
- *Lady of Shalott*Fidèle du forum
alberto79 a écrit:*Lady of Shalott* a écrit:
Une combinaison CM / TD, comme cela existe parfois, me paraît plus efficace : le CM pour donner les connaissances, le TD pour vérifier qu'elles ont bien été comprises et assimilées (ce qui suppose d'avoir du temps, évidemment, et ça coûte en général trop cher pour que les universités puissent se le permettre...)
Dans ma filière je n´ai jamais, je vous dis jamais, vu un CM sans son TD associé. Par contre il y a beaucoup de TDs sans CM associé…
Peut-être que c'est moi qui n'ai pas eu de chance alors
- HannibalHabitué du forum
Une discipline, oui. Un niveau, pas tant que cela.*Lady of Shalott* a écrit:Moui, ça suppose que le public ait déjà une certaine discipline et un niveau certain.Hannibal a écrit:Il ne faut pas personnaliser davantage, il faudrait pouvoir dépersonnaliser au contraire, c'est-à-dire rendre des jeunes gens capables de s'élever au-dessus de leurs particularités, et cesser d'entretenir l'illusion qu'on pourrait ou devrait faire du sur-mesure pour chacun. A une époque, on pouvait demander - et souvent même obtenir - que le public scolaire, le temps d'un cours, accepte l'idée de devoir mettre un peu son moi de côté.
Bien sûr, et bien d'accord là-dessus. Ce que je veux dire, c'est que pour rentrer dans le rôle d'élève, il faut avoir consenti au préalable à n'être qu'un élève parmi d'autres, et non le Seul-et-unique-Machintruc, qui mériterait un traitement particulier et toute l'attention maternante du professeur.Je ne sais pas si c'est toujours une question d'ego : parfois, il manque juste un truc, un détail pour qu'un élève comprenne ce qu'il n'avait pas compris dans le cours. C'est pour ça que j'aime bien circuler dans les rangs et répondre aux questions de façon individualisée.
A partir du moment où c'est bien un élève qu'on a devant soi, et non plus un individu réclamant d'être reconnu comme tel et rechignant à rentrer dans la blouse d'un élève, s'adapter à lui n'est plus tellement un problème, parce qu'il a fait de son côté l'essentiel du chemin.
- User5899Demi-dieu
100% d'accord avec Hannibal, comme souventHannibal a écrit:Il faut choisir entre enseigner à un groupe d'égaux ou à une addition d'ego.*Lady of Shalott* a écrit:Autrement dit, tout enseignement de masse est voué à l'échec, puisqu'il n'y a pas de méthode unique.
L'enseignement de masse est voué à l'échec quand il s'épuise à se vouloir aussi personnalisé qu'un cours particulier, et qu'il fait croire aux gens qu'il va prendre en compte leurs mille et une particularités.
Il ne faut pas personnaliser davantage, il faudrait pouvoir dépersonnaliser au contraire, c'est-à-dire rendre des jeunes gens capables de s'élever au-dessus de leurs particularités, et cesser d'entretenir l'illusion qu'on pourrait ou devrait faire du sur-mesure pour chacun. A une époque, on pouvait demander - et souvent même obtenir - que le public scolaire, le temps d'un cours, accepte l'idée de devoir mettre un peu son moi de côté.
Heureusement pour moi (et ma paresse) que l'enseignement que j'ai reçu n'était pas personnalisé, et qu'il a fallu que je me pousse au cul pour réussir !
- lene75Prophète
D'accord avec Hannibal aussi !
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Une classe, c'est comme une boîte de chocolats, on sait jamais sur quoi on va tomber...
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