Que pensez-vous de l'école ouverte? Pour ou contre?

Que l'école ouverte se fasse avec ou sans les profs, ca ne me choque pas que les locaux scolaires servent aux gamins en dehors des 36 semaines de cours.
Si l'école ouverte permet de bâtir des relations humaines plus harmonieuses avec les élèves, je n'ai rien contre.
Les profs, à force de prétendre ne vouloir qu'enseigner de façon extrêmement stricte et pour ne pas dire bornée scient la branche sur laquelle ils sont assis. Pour enseigner sans tenir compte du fait que l'apprentissage n'est pas juste une mécanique à faire tourner mais dépend de beaucoup de facteurs humains et psychologiques, il y a l'ordinateur, les livres, les cahiers d'exercices et acadomia.

J'ai participé une année à l'école ouverte. La formule qu'on avait adoptée n'était pas totalement satisfaisante mais j'en garde un bon souvenir. Mais comme c'était mal payé et avec un retard considérable, personne n'a rempilé et l'opération est morte faute de volontaires.

Pseudo a écrit:Que l'école ouverte se fasse avec ou sans les profs, ca ne me choque pas que les locaux scolaires servent aux gamins en dehors des 36 semaines de cours.
Si l'école ouverte permet de bâtir des relations humaines plus harmonieuses avec les élèves, je n'ai rien contre.
Les profs, à force de prétendre ne vouloir qu'enseigner de façon extrêmement stricte et pour ne pas dire bornée scient la branche sur laquelle ils sont assis. Pour enseigner sans tenir compte du fait que l'apprentissage n'est pas juste une mécanique à faire tourner mais dépend de beaucoup de facteurs humains et psychologiques, il y a l'ordinateur, les livres, les cahiers d'exercices et acadomia.

Bien sûr tu as raison sur les facteurs humains et psychologiques, et on est bien obligé de s'occuper de cette partie du problème. Mais certains s'investissent déjà beaucoup dans cette logique dans les 36 semaines de cours. Je fais des projets (différents de ma matière d'origine) depuis des années, il m'arrive de rester quelques heures de plus par semaine (sans rien demander en échange) pour aider quelques gamins en période de rédaction des dossiers d'histoire des arts par exemple, ou de simplement discuter avec l'un des élèves qui a l'air très mal. Mais de là à remplacer en avril et juillet les centres aérés, ça me choque un peu. Je pense que l'EN ne doit et ne peut pas tout faire, au risque de dénaturer le métier que l'on avait réellement choisi: l'enseignement.

Je fais l'école ouverte, mais pas pendant les grandes vacances. Notre CDE le fait aux vacances de mai, uniquement pour les 3ème.
Le matin, on fait des révisions brevet, et l'après midi, les profs d'EPS organisent des activités que les élèves n'ont pas forcément l'habitude de faire ( kayak par exemple) certains ont même passé leur AFPS, car une de mes collègues est formatrice.

C'est payé une misère, mais ça ne m'a pris que 3x2 heures pendant mes vacances, et j'ai pu revoir des points non compris que je n'avais pas le temps de revoir en cours ( reconnaître un adjectif, un verbe, ou un nom).

Je ne pense pas être une colabo, juste que si ça peut aider les élèves, ben je suis là pour ça. Les élèves ont d'ailleurs adoré.

Je connais ce système depuis belle lurette, très répandue dans le privé.
Perso je tiens à mes congés mais je comprends que l'on puisse avoir besoin de finances.
Les enfants, puisque j'ai eu l'expérience autour de moi, tissent des relations privilégiées avec l'enseignant en dehors de toute pression scolaire...et vice versa...donc, s'il y a des volontaires de part et d'autre, pourquoi pas, mais ne pas en profiter pour le généraliser.

Effectivement, clems, juste en mai pour les révisions des 3ème, ça peut être sympa et productif. C'est malheureusement pas dans cet esprit là chez nous.

Circé a écrit:Je connais ce système depuis belle lurette, très répandue dans le privé.
Perso je tiens à mes congés mais je comprends que l'on puisse avoir besoin de finances.
Les enfants, puisque j'ai eu l'expérience autour de moi, tissent des relations privilégiées avec l'enseignant en dehors de toute pression scolaire...et vice versa...donc, s'il y a des volontaires de part et d'autre, pourquoi pas, mais ne pas en profiter pour le généraliser.

C'est un peu de ça dont j'ai peur, la généralisation dans les années à venir, sans nous demander notre avis.

Kitty Kitten a écrit:

Circé a écrit:Je connais ce système depuis belle lurette, très répandue dans le privé.
Perso je tiens à mes congés mais je comprends que l'on puisse avoir besoin de finances.
Les enfants, puisque j'ai eu l'expérience autour de moi, tissent des relations privilégiées avec l'enseignant en dehors de toute pression scolaire...et vice versa...donc, s'il y a des volontaires de part et d'autre, pourquoi pas, mais ne pas en profiter pour le généraliser.

C'est un peu de ça dont j'ai peur, la généralisation dans les années à venir, sans nous demander notre avis.

Moi aussi. puisque nous rogner nos congés est tellement à l'ordre du jour...

Sauf qu'à ce rythme là, on va tomber en morceau comme un crumble.

Kitty Kitten a écrit:vu de mon établissement, les motivations ne sont pas reluisantes

? Les gens font ça pour gagner des sous, what else ? Quelle différence avec les cours particuliers ou ceux qui veulent faire des HSA ?

Bon, je me lance.J'ai participé pendant 4 ans à l'école ouverte dans mon collège pendant les vacances de Paques.Alors uniquement sur 5 jours, le matin pendant 3 heures avec des 3° volontaires pour réviser le brevet.Ben, oui ça fait un peu de sous, on a des petits groupes, l'ambiance est sympa.Je ne pense pas devoir être tondue pour ça ..

Non non rassure toi!

cette année, j'ai découvert ce principe dans mon lycée
je n'étais pas volontaire car j'étais sur les rotules physiquement et moralement. J'avais donc besoin d'une vraie coupure.
Mes collègues l'ont fait. Ils étaient ravis car ils n'avaient que des élèves réellement motivés. Je pense surtout à mes terminales qui sont venus profiter de cours particuliers.........gratuits. Les élèves venaient, ils assistaient au(x) cour(s) voulu(s) et partaient.
Mes collègues étaient ravis de cette expérience

Edit :
Je suis pour :
-> travail en petits groupes pour des élèves qui le veulent
->les profs sont volontaires pour le faire.
-> ca permet de créer des "liens" plus sympas entre profs/élèves. Le collègue a monté un club musique après avoir discuté avec certains élèves

je serais contre : le jour où on me l'imposera

A mon arrivée dans mon collège actuel, mon CDE m'a fourgué l'organisation de l'école ouverte, qui allait avec le poste de référent que je venais d'accepter.

Pas eu le choix, j'ai bien renâclé, même après près de dix sessions organisées, le bilan et plutôt positif : à la rentrée en août, on découvre les élèves dans un cadre un peu moins stressant que les cours habituel (notamment les élèves de 6ème qui se familiarisent avec les lieux et les personnels, avant le gros rush), on les remet doucement au travail. D'autres sessions sont plus centrées sur le brevet, ou à l'apprentissage des méthodes de travail du collège.
Les sorties sont également très appréciées des élèves,, d'autant que notre public, par définition, a très peu d'activités et d'ouverture en dehors du collège. J'ai fait une rando avec une quarantaine d'élèves en avril, à une demi-heure de notre collège, les 3/4 des élèves n'avaient jamais mis les pieds sur cette presqu’île... :shock: Puis ils se sont arrachés (4h de marche en plein cagnard) et au final régalés. Certains se montrent beaucoup plus sympathiques avec moi depuis, comme un signe de reconnaissancce.

Après, je reconnais trois choses :
- ça coûte très cher (même si le prix des vacations a été diminué entre avril et juin ) pour un nombre d'élèves accueillis très limité
- bien évidemment, quand j'ai passé le CAPES, je ne pensais pas que mon diplôme d'animatrice de colo me servirait à nouveau...
- au niveau des connaissances dispensées, évidemment, ces qq cours ne sont que du saupoudrage- qq cours en petits groupes ne rattrapent bien évidemment pas une scolarité défaillante ; quant à la relation de l'élève vis-à-vis de l'école, là oui, il me semble que cela a une incidence positive.

And last but not least, je suis très en colère parce que l'enveloppe de financement a fondu comme neige au soleil depuis le lancement de l'opération. Total, on nous demande toujours d’organiser trois semaines de cours et activités avec .... qq chose comme 8000€... Impossible : une session de 60 élèves avec sortie coûte minimum 4000€. Aussi le Rectorat m'a conseillé de démarcher les entreprises locales pour trouver des mécènes. Mon CDE et moi avons bien ri jaune... Donc les deux premières sessions se feront à effectif réduit et sans activité autre que des cours. Forcément l'adhésion sera bien moindre que d'habitude.

roxanne a écrit:Bon, je me lance.J'ai participé pendant 4 ans à l'école ouverte dans mon collège pendant les vacances de Paques.Alors uniquement sur 5 jours, le matin pendant 3 heures avec des 3° volontaires pour réviser le brevet.Ben, oui ça fait un peu de sous, on a des petits groupes, l'ambiance est sympa.Je ne pense pas devoir être tondue pour ça ..

:lol:

Dans mon collège, l'école ouverte se passe à toutes les vacances. En juillet c'est du 8 au 13 (je crois), la 2e semaine de juillet.
Je n'y participe pas car j'ai 1h15 de route et il y a beaucoup de Kévin qui ont été inscrits par leurs parents, ces derniers sont contents de ne pas les voir pendant une semaine et c'est gratuit.
Je ne crois pas qu'il y a de sortie. Je crois que le matin c'est cours et l'aprèm c'est sport. Je me renseignerai lundi pour vous en dire plus.
Même sans la distance, je ne crois pas que je le ferais. Les gamins sont pénibles et les vacances me sont bien utiles pour reprendre mon souffle.

Hier j'ai appris qu'il y avait un peu plus d'une trentaine d'élèves inscrits. Ils pourront faire cuisine ou golf. J'aurais bien voulu m'inscrire pour faire du golf.

Oui moi aussi Kiki.

Moi aussi, mes potes qui participent à l'école ouverte (les salops ! ) depuis quelques années me parlent de plus en plus de cette invasion de Kévin inscrits malgré eux. Certains viennent même d'autres établissements et sont donc inconnus au bataillon :Gné:

Ca va pas vous étonner que je sois client de l'école ouverte, ma motivation n'est pas financière (en tant que prof de math des cours ça rapporte plus), ça permet d'avoir des élèves dans un autre contexte, de tisser des liens qui font qu'après en classe ils sont plus volontaires.

De plus on peut leur payer le théatre, le ciné des sorties natures, leur faire découvrir paris et ses musées (la cité des science s et le palais de la découverte on se régale)

Pour moi c'est que du positif mais personne dans mon collège n'est obligé de le faire.

victor44 a écrit:Ca va pas vous étonner que je sois client de l'école ouverte, ma motivation n'est pas financière (en tant que prof de math des cours ça rapporte plus), ça permet d'avoir des élèves dans un autre contexte, de tisser des liens qui font qu'après en classe ils sont plus volontaires.

De plus on peut leur payer le théatre, le ciné des sorties natures, leur faire découvrir paris et ses musées (la cité des science s et le palais de la découverte on se régale)

Pour moi c'est que du positif mais personne dans mon collège n'est obligé de le faire.

Tu le ferais gratoche ?

Bonjour,

J'ai pratiqué aussi l'école ouverte dans mon ancien lycée. J'en garde plutôt un bon souvenir. Cela s'est passé exactement comme le décrit Modulo, ce sont des HSE (donc très convenablement payé je trouve). Je suis en maths aussi, j'ai eu un groupe de 2de à la Toussaint et des TS à Pâques. Et ils sont bien venus pour du soutien scolaire, pas pour jouer ou autre.

C'est des moments que j'ai bien apprécié. Ca permet de changer de public, et pour un stagiaire je pense que c'est une chance de pouvoir se confronter à un nouveau public et voir comment on réagit. Evidemment, ca raccourcit les vacances ... C'est à chacun de voir à ce niveau là.

Instructeurpublic a écrit:

victor44 a écrit:Ca va pas vous étonner que je sois client de l'école ouverte, ma motivation n'est pas financière (en tant que prof de math des cours ça rapporte plus), ça permet d'avoir des élèves dans un autre contexte, de tisser des liens qui font qu'après en classe ils sont plus volontaires.

De plus on peut leur payer le théatre, le ciné des sorties natures, leur faire découvrir paris et ses musées (la cité des science s et le palais de la découverte on se régale)

Pour moi c'est que du positif mais personne dans mon collège n'est obligé de le faire.

Tu le ferais gratoche ?

Non mais c'est payé donc...

Il semblerait que les bénéfices secondaires dans le rapport aux élèves soient importants. Malheureusement, dans les échos que j'ai, les collègues ont souvent l'impression que c'est "gadget", notamment les grosses sorties à l'étranger (il paraît qu'il y en a).
Chez nous, le principe n'est pas à l'ordre du jour.

Victor, qui finance les sorties? Les fonds propres de l'étab ou une collectivité territoriale?

Presse-purée a écrit:Victor, qui finance les sorties? Les fonds propres de l'étab ou une collectivité territoriale?

Les sorties comme les cours sont payés sur une enveloppe dédiée uniquement à l'école ouverte, versée par le Rectorat et j'sais plus quel organisme...

Kitty Kitten a écrit:Le pire dans l'histoire, c'est que eux aussi ils en ont besoin, ils reviennent à la rentrée avec la tête dans le sac, et ils le font quand même; Faut qu'on m'explique là!

Tous les enseignants ne sont plus des gens éclairés, loin s'en faut.
Le recrutement pose problème. Il faudrait des concours nationaux pour les professeurs d'école et une sélection réelle pour les autres. A part professeur de philosophie, connaissez-vous un CAPES difficile ? (Documentation, peut-être, car les moyens ne sont pas mis en oeuvre par l'EN).

Chez nous, dans le primaire, je suis obligé d'expliquer à ma directrice que ce n'est pas à moi de proposer des élèves et de dire ce qu'ils doivent faire avec ceux qui vont les avoir, même si l'Inspectrice le demande pour chaque classe. Et comme un imbécile, je scie la branche sur laquelle je suis assis en communiquant ces informations, car je sais que dans le relatif dans lequel nous nous débattons corps et biens, c'est encore un petit plus que l'on peut accorder à quelques privilégiés (les élèves en difficulté qui travaillent). Mais en agissant ainsi et en acceptant des heures de soutien (jamais fait hors de mon temps), on crée de l'iniquité : on privilégie certains élèves au détriment d'autres.

René Descartes a écrit:

Kitty Kitten a écrit:Le pire dans l'histoire, c'est que eux aussi ils en ont besoin, ils reviennent à la rentrée avec la tête dans le sac, et ils le font quand même; Faut qu'on m'explique là!

Tous les enseignants ne sont plus des gens éclairés, loin s'en faut.
Le recrutement pose problème. Il faudrait des concours nationaux pour les professeurs d'école et une sélection réelle pour les autres. A part professeur de philosophie, connaissez-vous un CAPES difficile ? (Documentation, peut-être, car les moyens ne sont pas mis en oeuvre par l'EN).

Chez nous, dans le primaire, je suis obligé d'expliquer à ma directrice que ce n'est pas à moi de proposer des élèves et de dire ce qu'ils doivent faire avec ceux qui vont les avoir, même si l'Inspectrice le demande pour chaque classe. Et comme un imbécile, je scie la branche sur laquelle je suis assis en communiquant ces informations, car je sais que dans le relatif dans lequel nous nous débattons corps et biens, c'est encore un petit plus que l'on peut accorder à quelques privilégiés (les élèves en difficulté qui travaillent). Mais en agissant ainsi et en acceptant des heures de soutien (jamais fait hors de mon temps), on crée de l'iniquité : on privilégie certains élèves au détriment d'autres.

Bonjour René,

Puisque tu parles du Primaire et de ses stages de remise à niveau pascaux/als et estivaux, je rappelle que nous ne sommes nullement obligés de proposer des élèves : dans mon école, nous n'avons jamais proposé un seul élève à l'Inspection, car aucun enseignant de l'école n'est volontaire et que nous ne souhaitons pas imposer à "nos" parents des trajets vers une autre école.

D'autre part, il nous semble que la difficulté scolaire nous incombe sur le temps de classe, sur celui de l'AP, et que les enfants ont également besoin de ces vacances (car ils terminent les périodes souvent aussi épuisés que nous.)

C'est une décision de l'équipe. Si j'étais dans une autre école, je pense que je ciblerais justement des gamins travailleurs, et éviterais d'envoyer en stage des enfants qui ne font rien en classe pour différentes raisons. J'en ai aussi.
D'un autre côté, je ne nie pas que si j'avais besoin de sous, je me porterais, pourquoi pas, volontaire. Mais actuellement, la fatigue l'emporte sur le pécunier, et je profite de mes vacances pour me remettre moi-même à niveau dans quelques disciplines, ou combler le retard en correction et préparation accumulé.
L'été, je me projette complètement vers la rentrée à venir, afin de ne pas refaire les mêmes erreurs, de changer quelques éléments dans ma pratique. J'admire donc, ou plutôt j'envie finalement, ceux qui n'ont pas besoin de ces temps de semi-repos réflexif.